La ceinture (défi d'Idril)

Un nouveau défi absolument tentant, que m’a lancé Idril !!! La chanson est D’Elodie Frégé ! Que les épouses de France et d’ailleurs me pardonnent !


La ceinture.

La chambre était plongé dans le noir. Seul quelques rayons de lune venaient caresser sa peau à demi nue. Elle était profondément endormie, calme et paisible. John serré contre elle ne pouvait en revanche fermer l’œil. Il ne pouvait pas, l’autre était trop présente en lui… Le militaire passa le bout des doigts sur ses propres lèvres comme pour essayer de se rappeler la douceur de sa peau… Il regarda sa femme, calqua sa respiration sur la sienne mais… L’autre était là. Il la sentait au fond de lui comme une petite flamme. Une flamme qu’il voulait faire jaillir hors de lui.

Le militaire se leva doucement prenant garde de ne pas réveiller son épouse. Il attrapa sur le rebord de la chaise son pantalon et enfila ensuite son tee-shirt. Il ne prit pas la peine d’enfiler ses chaussures, là où il allait ce n’était pas utile et il ne voulait pas se faire remarquer. Avant de partir, il remonta doucement la couverture sur sa femme.

Le porte se referma derrière lui et John fit quelques pas dans le couloir. Il se figea à l’intersection, se cachant judicieusement derrière le mur qui faisait l’angle. Il était tard, exactement 1H06. Elle était réglée comme une horloge, toujours à heure fixe elle s’obligeait à lâcher ses travaux pour retourner à sa chambre. C’est à ce moment là qu’il l’attendait, dissimulé dans la pénombre.

Il compta les minutes puis ses pas résonnèrent. Il ferma les yeux quelques secondes, imaginant ses hanches se balancer au rythme de sa marche. Cette simple vision le rendait déjà complètement fou. Il compta ses pas puis l’entendit s’arrêter brusquement. Elle l’avait sentit… John n’eût qu’à tendre une main pour l’attraper et l’attirer à lui dans la pénombre. Elle s’était figé près du mur elle aussi.

Le militaire ne prit pas de gant, et l’attirant vers lui il la plaqua contre le mur sans ménagement. Il tenait ses poignets d’une main, les bloquants derrière elle contre le mur. Il était le maître, il aimait ça.

Non pas sur la bouche
même si c'est louche
puisque ma langue
a le goût de ta vertu
de ton honneur perdu

Il s’avança vers elle, pressa son corps contre le sien et avança ses lèvres vers les siennes. Il avait envie de les goûter, de mordre leur chaire si appétissante. Mais elle détourna la tête, une fois de plus. Elle ne l’avait jamais laissé faire pourtant il en crevait d’envie.

- J’ai pensé à toi toute la journée. Murmura-t-il en s’approchant de son cou aux apparences si fragile.
- Et moi j’ai pensé à ta femme, espèce de salaud.
- Je sais… Mais c’est plus fort que nous, n’est-ce pas ?
- C’est plus fort que tout John.
- Embrasse-moi…
- Non pas ça, tout sauf ça.
- Alors laisse-moi t’embrasser ailleurs…


non pas sur les lèvres
même si j'en rêve
même si je tremble
et bien que mon coeur soit nu
mon âme est revêtue

John avança ses lèvres vers son cou, l’embrassant timidement il descendit sur ses épaules puis s’attarda non loin de la naissance de sa poitrine. Il la sentait trembler de plaisir et de désir. Il adorait la mettre dans cet état, il adorait jouer avec elle.

de pudeur et d'impudence
sans te faire offense
mieux n'vaut pas tenter sa chance

- John on ne devrait pas faire ça.
- Mais tu adore jouer avec les interdis. Laisse-toi aller, ne pense plus à rien, il n’y a que toi et moi…
La voix de John était rauque, un murmure aussi plaisant qu’une caresse auquel elle ne put résister.
- Pas ici vient !


rien ne dure
au-dessus de la ceinture

Tel deux ombres ils se dirigèrent vers un endroit tranquille, ses quartiers n’étaient pas loin. Ils y entrèrent, ne prenant pas le temps d’allumer la lumière. Ils n’avaient pas besoin de se voir, ils voulaient juste…Sentir.

non pas sur la bouche
même sous la douche
même si c'est dur
je te mordrai c'est promis
tous les coups sont permis

Ils se dirigèrent vers la salle de bain. Pas un mot ne circula entre eux. Ils entrèrent dans la douche et commencèrent à se déshabiller chacun de leur côté. Les vêtements furent jetés à l’autre bout de la pièce et quand ils furent nus l’eau commença à couler.

Ils se jaugèrent un moment avant de se rapprocher l’un de l’autre, se défiant du regard sous l’œil de la lune. Finalement en un pas ils se retrouvèrent serré l’un contre l’autre. Leurs corps semblaient s’épouser à merveille, comme fait l’un pour l’autre ils n’étaient plus qu’une ombre. La jeune femme glissa sa main dans celle de John et de deux doigts, elle fit glisser le petit anneau à son doigt qu’elle posa sur la tablette.


non pas sur les lèvres
même pas en rêve
à cent pour sûre
ou tu mangeras ton pain gris
mon coeur est endurci

John passa une main derrière sa nuque, voulant de nouveau tenter sa chance pour s’emparer de ses lèvres charnues. L’eau qui coulait sur leurs corps lui permis de lui glisser entre les doigts. Levant la tête il n’obtint que son cou. Mais John s’en contenta et repris la flamme de ses baisers. Tandis que sa bouche explorait sa peau, ses mains elles s’étaient déjà aventurées sur sa poitrine, ses hanches, son intimité. Il avait soif d’elle. Sa compagne laissa échapper un petit gémissement d’approbation et laissa elle aussi ses mains se balader sur son torse, ses épaules, son dos.

ne tire pas sur l'ambulance
garde la potence
plus rien n'a plus d'importance

Leurs caresses se perdaient petit à petit dans des longs soupirs de plaisirs. Ils avaient tellement besoin l’un de l’autre, leurs corps semblait en flamme et seuls leurs baisers étaient capables d’éteindre ce feu. C’était mal ils le savaient, ils n’avaient pas le droit, mais l’interdit ne semblait plus qu’un lointain souvenir.

rien ne dure
au-dessus de la ceinture

Pas de lendemain, juste un présent. Une passion avec son lot de conséquence. Pas d’amour, juste du plaisir.

non pas sur la bouche
je sais je touche le fond du lac
le temps des cerises est mort
le diable est dans le corps

John sentit sa compagne rejeter sa tête en arrière. Il ouvrit de nouveau les yeux et bientôt leurs regards se croisèrent. Elle remonta doucement sa jambe contre la hanche de John dans un geste sensuelle, une caresse. Le militaire entoura sa taille d’une main et posa l’autre sur le carrelage froid du mur derrière eux. D’un mouvement de hanche doux mais ferme, il entra en elle. Plus de retour en arrière, ils n’étaient plus qu’un…

non pas sur les lèvres
non c'est pas mièvre
c'est pas le trac
mais je préfère me donner crue
sans revers ni refus

Leur mouvement était commun, ils s’accompagnaient mutuellement dans le rythme infernal de leur désir. Ils ne fermaient pas les yeux, ils se regardaient dans la violence de leur passion. Pas un clignement, une faille. Deux guerriers dans un combat où il n’y avait ni gagnant ni perdant.

Rendons-nous à l'évidence
tout est cuit d'avance
mieux n'vaut pas tenter sa chance

Ils semblaient en parfaite harmonie, partageant leurs soupirs et leurs cris. Bientôt leurs fronts se rejoignirent, ils sentaient leurs souffles balayer leur visage. Deux êtres, une seule passion, mais toujours pas d’amour… Pas de gestes tendres, pas de mots doux car…

rien ne dure
au-dessus de la ceinture

non pas sur la bouche
je sais c'est louche
puisque ma peau
a l'odeur de ton odeur
au dehors il fait chaud

Ils se laissèrent bientôt glisser le long du carrelage et s’allongèrent sur le marbre froid. John prit soin de fermer au passage le robinet d’eau. Il s’arrêta pour regarder sa compagne. Ses cheveux flottaient autour de son visage dans le peu d’eau qu’il restait au fond. Ils commençaient à ressentir de nouveau cette chaleur brûlante sur leurs corps. Ils ne firent de nouveau plus qu’un dans un râle et la valse poursuivit son cours. Au fur et à mesure qu’ils consumaient leurs désirs, la flamme en eux perdait de sa vigueur.

non pas sur les lèvres
jamais de trève
et pas d'assaut
le bonheur est dans la pente
entre le sol et le ventre

Finalement ce qui devait arriver, arriva. Le plaisir se mit à jaillir en eux comme l’eau dans un jaser enterré très profond. Ils se resserrèrent d’avantage pressant leurs corps l’un contre l’autre. Avant de s’affaler épuisé et satisfait. Ils restèrent là un moment s’enivrant de cet instant.

entre l'oubli et l'oubli
même l'oiseau du paradis
joue plutôt jeux interdits

John se releva ensuite doucement et elle en fit de même. Son premier réflexe fut de récupérer son alliance sur la tablette. Il la glissa à son doigt et sortit de la douche. Attrapant une serviette chaude il se tourna vers sa compagne et la lui lança. Elle la rattrapa d’une main et la blottit contre sa peau encore sous l’effet de ses caresses. Le militaire tourna les talons et ne lança avant de sortir que…

- A demain.

La jeune femme se releva et noua la serviette autour d’elle. Elle baissa la tête et murmura :

- A demain…Mon amour.

rien ne dure
au dessus de la ceinture…