Raiders of the Lost City [E]

Lindsay allait répliquer quand un petit rire derrière elles les interrompit...



Un autre brun se tenait là et souriait à leur petite incartade.



- Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?, s’énerva Lindsay

- J’ai encore jamais vu deux filles se disputaient devant un téléporteur. Vous êtes originales Mesdemoiselles. Et apparemment paumées. Je peux vous aider peut-être ? Major Evan Lorne, se présenta-t-il

- Avec plaisir, Major !, dit Kathleen avec un sourire, tout en poussant sa sœur pour qu’elle fasse de la place au Major

- On vous suit ‘Monsieur’



Le militaire les doubla et leur indiqua comment utiliser un téléporteur. Puis il les accompagna jusqu’à leurs quartiers tout en leur faisant la conversation.



- Vous faites quoi ici ?

- Elle est astrophysicienne !, dit fièrement Kathleen pour sa sœur. Elle va assister le Dr McKay



Le Major eut une petite grimace puis un sourire désolé en regardant la blonde.



- Eh ben bonne chance alors

- Mais il a l’air vraiment terrible ce McKay !

- Vous verrez par vous-même

- Oui, j’ai hâte, ironisa-t-elle

- Et vous, Mademoiselle ?

- Je suis Lieutenant, Major

- Et infirmière !, rajouta sa sœur

- Oh ! On n’en voit pas beaucoup ici

- C’est aussi ce que m’a dit le Colonel Sheppard

- Oh ! Il manque un membre à mon équipe. Si vous êtes partante, vous pouvez vous joindre à nous

- Vous n’avez même pas lu son dossier, dit Lindsay d’une voix surprise et méfiante

- Qu’y a-t-il à savoir ?, demanda curieusement le Major

- Elle a le gène naturel. Elle sera sans doute plus utile sur la Cité

- Moi aussi je l’ai, le Colonel Sheppard également. Et nous partons pourtant en mission

- Certes. Mais vous n’allez pas vous comparez à ma sœur ?

- Ce n’était pas mon attention

- Stop !, s’exclama soudainement Kathleen



Les deux jeunes gens s’arrêtèrent et la regardèrent avec des yeux ronds. Ce qui eut pour effet de faire rougir la jeune femme, qui avait peu l’habitude de jouer les médiateurs.



- Je...Je veux pas paraître impoli mais...Vous parlez de moi comme ça, sans me demander mon avis et...Et de toute façon, le Dr Weir a sûrement déjà prévu ce que j’allais faire ici. C’est gentil à vous de me proposer ce...poste, Major. Je vais y réfléchir

- Je ne vous oblige à rien. C’est simplement une proposition. Et de toute façon, je n’ai pas le droit de reprendre le terrain avant une semaine

- Vous êtes blessé ?

- Oui, au torse



Kathleen hocha vivement la tête de haut en bas et ses joues perdirent un peu de leur rougeur.



- Dites, puisque vous êtes là, Major. Vous pourriez m’accompagner jusqu’au Dr McKay ?

- Bien sûr, oui

- Donne-moi ton sac, Kathleen. Je vais le déposer



La jeune femme donna son sac à sa sœur qui suivit le couloir.



- Alors comme ça, vous êtes sœur. Vous ne vous ressemblez pas du tout

- En fait nous sommes demi-sœur. Même père mais la mère de Lindsay est morte quand elle était bébé

- J’en suis désolé

- Moi aussi. Je vais sans doute vous déranger mais une fois que ma sœur sera avec son patron, vous pourriez m’emmener chez le Dr Weir ?, demanda-t-elle d’une petite voix

- Ça ne me dérangera pas du tout. Je m’ennuie un peu en ce moment. Ça fait toujours plaisir d’être utile à quelque chose

- Je suis certaine que vous êtes utile à plein d’autre chose que faire le guide pour jeunes femmes paumées, Monsieur



Evan rit doucement et un raclement de gorge les informa que Lindsay avait fini de déposer les valises dans les chambres. Ils partirent donc tous les trois en direction des laboratoires.

Seuls dans le laboratoire, Rodney commença à travailler et Lindsay le regarda faire quelques minutes.

- Ça vous gênerait de me donner cette boîte à outil ?, exigea Rodney
- Je vous apporte ça !

Lindsay lui apporta ladite boîte, qui était manifestement bien plus lourde que ce qu’elle avait calculé en voyant le Major et sa sœur la porter. Une fois sous son nez, Rodney s’empressa d’ouvrir l’engin et en sortit tout un tas de matériel, sous le regard attentif et curieux de sa nouvelle assistante. Cela finit par l’agacer et il soupira en se relevant.

- Vous comptez me regarder longtemps ?
- Je...m’instruis
- Kavanagh a touché à cette machine sans mon accord et tout seul, expliqua-t-il. Il a bidouillé tout ce qui lui tombait sous la main et il a surchauffé le réacteur. Il n’a pas explosé, par chance. Mais il s’est déchargé. Et il a grillé de nombreux circuits au passage
- Et vous n’avez pas ce qu’il faut pour le réparer, déclara Lindsay, voyant son air hautement fâché
- Eh bien non ! Même avec toute la volonté du monde, cette machine est foutue, irréparable ! Il va m’entendre cet Américain de malheur
- Oh ! Vous n’aimez pas les Américains ?
- Celui-là me sort par les yeux !, se justifia-t-il
- Et moi il m’adore !, lança John en se faufilant dans le laboratoire
- Oui ! Une véritable histoire d’amour !, ironisa McKay en rangeant les outils qu’il avait vainement sortit
- Alors comme ça, vous faites travailler Mademoiselle à peine débarquée ?
- Elle pouvait dire non. Et de toute façon, j’ai fini. Kavanagh a détruit cette machine, elle est irremplaçable. Quand je pense à ce qu’on aurait pu apprendre ! Il va pas s’en sortir aussi facilement. Je vais le renvoyer par le prochain voyage du Dédale, moi ! Et avec un coup de pied aux fesses, tiens !

Lindsay ne put s’empêcher de pouffer alors que John – pas fou – se contentait d’un petit sourire.

- Demandez d’abord à Elizabeth...Pour le coup de pied aux fesses j’entends. Sûr que vous allez encore la convaincre de le faire abandonner. Ce sera la troisième s’il arrive à conclure celle-là, dit doucement Sheppard à l’intention de Lindsay
- C’est quoi cette insinuation ? Vous pariez dans mon dos, Sheppard ?
- Si vous saviez le nombre de chose sur lesquelles on parie, McKay !
- Je suis scientifique, moi ! Je ne veux pas être sujet à vos petits...jeux dignes d’une cour de maternelle. Rho et puis ça suffit ! J’ai pas de temps à perdre à débattre avec vous du bien fondé de faire des paris sur les fesses de Kavanagh !

Sur ces mots, il prit sa boîte à outil et sortit du laboratoire, bientôt suivit par Lindsay et John.

Le Major Lorne frappa à la porte du bureau d’Elizabeth et attendit que celle-ci lance un « Entrez » avant d’ouvrir ladite porte et de laisser passer Kathleen.



- Major, Lieutenant. Asseyez-vous, je vous en prie



Les jeunes gens obtempérèrent et s’installèrent sur les fauteuils en face de la diplomate.



- Que puis-je pour vous ?

- Eh bien voilà. J’ai discuté avec le Major Lorne et euh...Il m’a proposé d’intégrer son équipe et plutôt que de me lancer dans de grands projets, je viens vous voir pour savoir ce qu’il en est

- Vous avez fait ça, Major ?

- Oui euh...Le Lieutenant semble avoir beaucoup d’atout et euh...Enfin, j’ai simplement proposé

- Et que vouliez-vous savoir exactement, Lieutenant ?

- Ce que j’étais...sensée faire ici. Je suis militaire et infirmière. Non pas que je n’aime pas être tout le temps sur le terrain ou enfermée dans une infirmerie mais si je pouvais exercer mes deux métiers...

- Eh bien, ça ne me dérangerait pas que vous alliez sur le terrain. Après tout, vous savez tenir une arme et vous en servir

- Oui euh...Quand je disais « aller sur le terrain »...Je pensais plus aux hôpitaux en plein milieu du désert avec les bombes qui explosent autour de vous. Je sais me servir d’une arme, certes, mais je...Je ne m’en suis jamais servie autrement que pour me défendre. Mais je suis tout à fait capable de me battre et de me protéger !

- Je n’en doute pas. Bien ! Vous devez sans doute savoir que le Major Lorne ne peut pas reprendre le travail avant une bonne semaine ! Vous n’avez qu’à aller voir Leah Duncan. Elle pourra vous renseigner

- Très bien, j’irais la voir. Merci beaucoup, Dr Weir



Kathleen adressa un grand sourire à sa dirigeante et se leva à la suite du Major Lorne. Celui-ci lui ouvrit la porte quand le Dr Weir l’interpella.



- Lieutenant ? Leah Duncan est notre infirmière en chef

- Oh oui ! Très bien



Elizabeth sourit et Kathleen se retourna. Mais elle ne fit pas attention au fait que le Major tenait toujours la porte pour elle et elle le bouscula sans ménagement. Elle était déjà bien embarrassée de ne pas l’avoir vu mais ses joues s’enflammèrent un peu plus en constatant que – par reflexe – elle s’était complètement collée à lui et avait plaqué ses mains sur son torse. Elle pouvait sentir à travers le fin tissu de son T-shirt les muscles bien formés et cela la troublait au plus haut point. Sans compter qu’Evan la regardait avec un léger sourire et venait de poser sa main sur son épaule, irradiant toute la partie droite de son corps. Elle se mit à bafouiller, se sentant un peu plus ridicule à chaque battement de cil. Elle finit par se détacher du militaire et recula de plusieurs pas.



- Je...désolée

- Pas de mal



Il lui fit signe et la jeune femme sortit du bureau, cachant son visage tout rouge sous une main. Elle sursauta en sentant la même main se poser exactement au même endroit.



- Un café avant d’aller à l’infirmerie ?



Kathleen évita le regard de Lorne et hocha vivement la tête pour approuver. Sur le chemin menant au mess, ils croisèrent Rodney, suivi de près par Lindsay et John.





Je sais pas si c'était explicite, mais notre infirmière en chef devrait se reconnaître...Sinon demandez !

Le mess était plutôt calme cet après-midi. Evan prit deux tasses de café fumantes et s’assit en face de Kathleen.

- Merci !
- Alors ! De quoi pourrions-nous parler ?
- De...vous. Vous ne m’avez pas dit ce qui était arrivé à votre équipier, et à vous-même
- Ah ! Vous êtes bien curieuse, taquina-t-il
- Oh euh...Eh bien...Je me disais que...Puisqu’on va travailler ensemble...Enfin...
- Hey ! C’est bon ! Ne vous embarrassez pas comme ça pour un rien ! Je ne cherche pas à vous mettre mal à l’aise. Je vous taquine
- J’essaie mais c’est dans mon caractère. C’est contradictoire avec mon métier, je sais bien qu’il faut être moins...timide
- Je ne suis pas du genre à gêner les gens. Volontairement du moins. Et si vous voulez savoir ce qui nous est arrivé, je me ferais une joie de vous l’apprendre
- Je ne veux pas vous obliger
- Pas du tout !

Kathleen tenta de contrôler les battements de son cœur et cacha ses mains moites autour de sa tasse de café, qu’elle porta ensuite à ses lèvres.

- C’était la routine. On est tombé sur des Wraiths. Un peu coriace ceux-là d’ailleurs. Ils nous ont tirés dessus et des villageois s’en sont mêlés. Il y a eu échange de tir et mon équipier a été gravement blessé. Il n’a pas survécu. Et quand à moi, c’est un Wraith qui m’a balancé contre un arbre. Ça pourrait être drôle si c’était moins douloureux. Et j’ai failli y rester. J’étais sonné et il allait me vider. Mais une fois encore, l’équipe de Sheppard est arrivé à temps pour nous sortir de là
- Et vous dites que c’est la routine ?, s’étonna la jeune femme
- Entre les Wraiths, les peuples rebelles, les Geniis dont on ne reconnaît pas le camp au premier coup d’œil...Oui, c’est la routine

La jeune femme sourit au Major quand elle aperçut sa sœur se diriger vers eux.

- On va avoir de la visite je crois. Lindsay ! Tu as réussi à te libérer de l’emprise du Dr McKay ?
- C’est plutôt de celle de Sheppard dont j’ai dû me défaire !, lança-t-elle en s’asseyant nonchalamment au côté du Major Lorne
- Il t’a collé ?, demanda malicieusement Kathleen
- Il a failli m’arracher le bras même !
- Comment ça ?
- Il voulait pas que McKay l’engueule parce qu’il ne l’a pas soutenu à sa proposition de renvoi de Kavanagh. Alors du coup, il s’est servi de moi pour s’enfuir et m’a collé comme une sangsue !

Lindsay leva les yeux au ciel en soupirant, tandis qu’Evan et Kathleen se lançaient des petits sourires moqueurs et complices.

- Bon et vous alors ! On copine bien ?
- Lindsay !, s’offusqua Kathleen en s’affaissant dans son siège
- Nous copinons doucement mais sûrement, répliqua Evan avec aplomb

Ce qui eut pour effet de clouer le bec de Lindsay. Elle regarda alternativement Kathleen, qui cherchait un moyen de prendre l’apparence d’une souris sur le sol d’Atlantis et Evan, qui la regardait avec un petit sourire bienveillant.

- Je devrais y aller moi ! Sinon, McKay va me faire une crise à moi aussi ! On se voit ce soir, Kathleen
- C’est ça oui, bougonna sa sœur

Puis la jolie blonde s’éclipsa aussi rapidement qu’elle était arrivée et se rendit donc dans le laboratoire du Dr McKay.

- Surtout, Major, ne lui en voulez pas. Ma sœur est très...désinvolte par moment
- Elle est très différente de vous
- Mais si nous étions semblables, ce ne serait pas...amusant d’apprendre à nous connaître
- Exact !
- Lorne, Bright !, s’exclama soudainement John
- Mon Colonel !, répliquèrent les deux jeunes gens d’une même voix

John s’avança à leur table et planta ses mains sur la surface en soupirant.

- Vous savez où est votre sœur, Lieutenant ?
- Vous l’avez manqué de peu, Monsieur. Elle nous a quittés il y a tout juste deux minutes. Pourquoi la cherchez-vous ?, demanda-t-elle doucement
- Elle m’a traité d’idiot et m’a planté dans un couloir !
- Oh merde !, lâcha-t-elle. Pardon !, se rattrapa-t-elle. Je...Je savais pas. Ne lui en veuillez pas trop. Elle...est assez spéciale
- Merci, j’avais pas remarqué !
- J’irais lui parler. Je lui dirais d’être...un peu plus respectueuse
- C’est gentil à vous mais je comptais le faire moi-même !
- Oh ! Eh bien, faites donc. Et si jamais elle ne vous écoute pas, j’en rajouterais une couche
- Ce n’est pas à la grande sœur de s’occuper de la petite normalement ?
- Eh bien...C’est...Ça arrive des fois mais...Disons qu’on prend soin l’une de l’autre

Le Colonel la regarda d’un drôle d’air avant de la remercier et de quitter la table. Evan lui sourit et Kathleen le lui rendit timidement.

- Il est pas méchant, faut pas vous en faire pour votre sœur. Et vous n’êtes ici que depuis une journée et vous êtes assez mal tombé. Ça va se calmer d’ici quelques temps, vous verrez
- Oui, je n’en doute pas. En tout cas, c’est très aimable à vous de me...chaperonner, Major
- Je préfère dire parrainer. Et tout le plaisir est pour moi !, certifia Evan avec un sourire

Euh...Suuuurpriiiseee !!


John courait dans les couloirs de la Cité, à la recherche de la blonde responsable de son début de crise d’hystérie. Non parce qu’il était vraiment au bord de l’hystérie, là. S’il ne réglait pas très vite son petit différent avec Bright, il risquait de passer ses nerfs sur le premier venu...qui malheureusement se trouva être Radek Zelenka.

- Zelenka !, aboya-t-il, faisant sursauter le scientifique. Où est Bright ?
- Bright ?
- La blonde là, l’assistante de Monsieur-le-génie
- Alors là, bonne question. Il la balade dans les labos. Je sais pas précisément où ils sont
- Vous lui direz – si vous la voyez avant moi – que je veux la voir tout de suite
- Euh...D’accord. Un ‘s’il vous plaît, Radek’ vous arracherez la langue peut-être ?

Zelenka crut un instant que le militaire allait lui arracher la tête. Mais John se contenta de fulminer et de lui lancer un regard assassin avant de poursuivre sa course dans les couloirs. Il marcha encore une bonne dizaine de minute avant de distinguer des éclats de rire un peu plus loin. Il croisa McKay à l’entrée d’un labo, qui semblait beaucoup s’amuser. Alors qu’il y avait encore une bonne heure, il était près à atomiser la première personne qui faisait une réflexion sur son humeur – John se doutant que, tout de même, dans le rôle de la pauvre victime de ‘McKilleur’, un certain scientifique à lunettes et queue de cheval et tellement Américanisé qu’il n’en aimait que plus son cher Canada serait parfait. Il sourit un bref instant avant de se reprendre et de pénétrer dans ledit labo. Une fois seule dans ce petit espace, Lindsay n’avait aucune chance de lui échapper.

- On s’amuse bien ici ?
- Ah ! Colonel ! Visite de courtoisie ?
- Si vous appelez courtoisie l’irrépressible envie de vous sauter à la gorge, alors oui, je vais être très courtois. Vous m’avez traité, je cite, de « débile » et vous m’avez semé dans les couloirs. Et c’est moi qui joue à des jeux de ‘gamins’ ?
- Je ne vous ai pas semé dans les couloirs !, s’indigna-t-elle. Quand je suis arrivée à mes quartiers, vous n’étiez plus derrière moi ! C’est pas de ma faute si vous suivez pas le mouvement !
- Mais vous m’avez traité d’imbécile !
- De débile, corrigea Lindsay avec un sourire
- Oui, c’est pareil...Vous vous fichez de moi ? Vous vous moquez de nouveau ! Et ça vous fait rire en plus !, s’offusqua John
- Ecoutez, je suis sincèrement désolée de vous avoir traité de...débile, je m’excuse. Et ça ne se reproduira plus, ajouta-t-elle

John la regarda d’un œil suspicieux. La jeune femme roula ses yeux et se dirigea vers lui.

- Promis, dit-elle en lui tendant sa main
- Très bien, répondit John en attrapant la main offerte
- Et on va reprendre depuis le début, d’accord ? Oublions cette journée, demain est un autre jour à ce qu’on dit

Sheppard sourit avant d’acquiescer d’un signe de tête. Des bruits de pas se firent alors entendre et Radek et Rodney entrèrent dans le laboratoire.

- Ah ! Ben je vous cherchais justement, lança Radek. Mais je vois que vous avez été plus rapide que nous
- Elle est encore vivante, ne vous en faites pas, plaisanta John
- Parfait !, s’exclama Rodney. Donc, vous allez pouvoir nous filer un coup de main
- Et que puis-je faire pour vous, M’sieur-dame ?

Rodney soupira d’exaspération alors que Radek et Lindsay se souriaient.

Une fois qu’ils eurent finis leur café, Evan accompagna sa toute nouvelle équipière jusqu’à l’infirmerie. Là, on leur indiqua tout un tas d’endroit et ne trouvèrent l’infirmière Leah Duncan qu’au bout de la cinquième fausse piste. Une jolie brune à lunette qui rangeait des dossiers à l’accueil. Il était pourtant facile de la trouver à la réflexion.

- Melle Duncan ?, interpella Kathleen
- Une minute

La brune écrivit quelques mots sur un dossier avant de le ranger avec un tas d’autre. Puis elle se leva et se posta devant les deux jeunes gens.

- Bonjour
- Bonjour. Je...Je m’appelle Kathleen Bright
- Ah ! Lieutenant Bright, je m’attendais à vous voir
- Le Dr Weir vous a prévenu ?
- Oui. Mais une infirmière militaire dont la sœur est la nouvelle assistante du Dr McKay, ça ne court pas les rues vous savez
- Oui. Je vois ça. Alors euh...Moi j’ai discuté avec le Dr Weir...parce que le Major Lorne...Je vais intégrer son équipe mais euh...Si je pouvais tout de même travailler ici, j’en serais ravie
- Je vois. Faire un peu comme ses scientifiques qui partent en mission quand ils ne sont pas enfermés avec leurs chiffres dans leur bureau
- A peu de chose près, oui
- Pas de problème ! Et de toute façon, vous ne partez pas en mission souvent, Major. Et rarement longtemps. Sauf quand on vous kidnappe, vous tire dessus...
- Oui, oui ! Ne me la découragez pas s’il vous plaît
- Bien ! Suivez-moi, Katie. Je peux vous appeler Katie ?
- Kathleen, Kate, Katie, comme vous voulez du moment que ce n’est pas « petit bouchon »

Leah regarda la jeune femme d’un regard incrédule alors qu’Evan était à peu de chose d’éclater de rire.

- Oh je...C’est mon...grand-père qui m’appelait comme ça. Ça ne me dérangeait pas jusqu’au jour où il l’a fait devant mes amis. Enfin bon ! Je vous suis...Leah

L’infirmière en chef se dirigea alors vers un grand panneau blanc où figurait un tableau et divers noms dans les cases.

- Alors voilà. Chaque personne travaille au maximum cinq jours sur sept. Une journée se divise en trois cases horaires de huit heures : de 6 heures à 14 heures, de 14 à 22 et donc de 22 à 6 (1). Interdiction de travailler une journée entière, deux horaires au plus. Le Dr Beckett tient à ce qu’on soit en forme. C’est assez dur comme ça, il ne veut pas qu’on s’épuise inutilement en travaillant non-stop. Pour les gardes, il suffit d’inscrire votre nom sur le tableau que vous voyez ici. A vous de vous arranger avec vos missions, je vous fais confiance. D’autres questions ?
- Euh...Vous faites quoi comme genre de soin ici ?
- De tout. Nous sommes un véritable hôpital : urgences, bobologie, obstétrique...
- Ah oui ?
- Oui ! Nous avons une militaire enceinte de cinq mois, une scientifique de six et une jeune linguiste vient d’accoucher. Ce n’est pas de tout repos. Si vous pensiez que ce serait tranquille, et bien c’est le contraire. Nous sommes peu d’infirmière et de médecins pour plus de 200 patients. Et ils leur arrivent tout un tas de chose. Aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur même de la Cité. Blessures par balle, brûlures en tout genre, coupures, et j’en passe et des meilleures !

Mais tout cela ne semblait pas inquiéter Kathleen, au contraire. Elle arborait un air fasciné qui émerveilla Evan.

- Vous n’avez qu’à réfléchir un peu à tout ça et vous reviendrez me voir
- D’accord, répondit-elle avec un sourire.
- Leah !, appela Carson en se dirigeant vers la jeune femme
- Ah ! Dr Beckett ! Je vous présente Katie Bright, notre infirmière militaire
- Bonjour, Mademoiselle. Bienvenu parmi nous. Leah, la dernière visite au Sergent Buckley ?
- Deux heures Docteur
- Bien. Vous nous excusez, je vous l’emprunte quelques minutes
- Oui, allez-y. Merci Leah

La jolie infirmière ne l’entendit même pas, trop occupée à suivre le médecin jusqu’à leur patient.

- Eh bien ! Ça ne va pas être de tout repos pour vous
- Oui mais moi j’aime ça. Enfin, mon job. Quand c’est calme, ça me porte sur les nerfs. Et vous connaissez la guerre vous aussi ? Quand c’est calme, c’est généralement mauvais signe. Mais nous ne sommes pas en guerre après tout, nous sommes sur Atlantis
- Oh mais vous savez, c’est quasiment la même chose. On mène une mini-guerre contre tous les ennemis qu’on s’est fait au cours de ces trois dernières années

Kathleen offrit un sourire encourageant à Evan et ils sortirent de l’infirmerie.

(1) Il me semble que les découpages horaires ne sont pas les mêmes sur Atlantis. Les journées durent plus longtemps je crois...Mais comme je n’ai pas plus de précision, je le fais ‘à la terrienne’ – voir même ‘à la Fly’

Evan raccompagnait Kathleen jusqu’à ses quartiers. Il se tenait un peu en retrait et pouvait ainsi la contempler se perdre dans ses pensées sans risquer de se faire prendre. La jolie blonde l’intriguait beaucoup. Et lui plaisait énormément également, il devait bien se l’avouer. Elle était très belle et sa timidité le faisait fondre. Il se dégageait d’elle une infinie gentillesse et une douceur qui le touchait. Et il avait bien remarqué sa gêne quand elle lui était rentrée dedans à sa sortie du bureau du Dr Weir...Oui bon, peut-être avait-elle réellement été gênée mais il se plaisait à croire que c’était lui qui lui avait fait son petit effet...

Mais dans quel pétrin il se fourrait ? Il venait d’avoir un coup de foudre, quel crétin il faisait ! Non, franchement, tomber sous le charme de sa nouvelle collègue à peine elle est débarquée, ça pouvait lui arriver qu’à lui ce genre de sottise. Bon, c’était pas vraiment une bêtise d’avoir un début de béguin, encore moins si c’était pour Kathleen. Mais quand même, il repasserait pour le truc de « prendre son temps » et blablabla.

- Major ? Major Lorne ?

Evan ouvrit les yeux et s’arrêta net. Kathleen le regarda revenir vers elle avec un regard inquiet, les sourcils froncés.

- Est-ce que tout va bien ? Ça fait plusieurs fois que je vous appelle
- Oh...
- Vous êtes sûr que tout va bien Major ?
- Evan...
- Oui, je sais comment vous vous appelez. Vous ne vous sentez pas bien peut-être ? Vous voulez que je vous raccompagne jusqu’à l’infirmerie ?
- Quoi ? Non, non ! Je vais bien !

Très bien même. Au fait, j’ai un petit béguin pour vous...

- Ça vous dirait de dîner avec moi ?

Merde, merde ! J’étais sensé le P-E-N-S-E-R ça ! Ri-di-cu-le. Evan, t’es ridicule mon vieux.

- Avec plaisir Major, répondit Kathleen d’une petite voix. Je...Je vais ranger un petit peu mes affaires
- Oui, bonne idée ! Je vous aide ?

Nooooon ! J’y crois pas ! J'ai réussi. On peut pas faire plus ridicule.

- Oh euh...Je doute que ça vous branche de ranger des sous-vêtements...
- Sous-vêtements ?, répéta Lorne avec des yeux à moitié inquiets
- Je plaisantais Major. Je n’ai pas emmené que des sous-vêtements. Et je ne vous laisserais pas les toucher, soyez-en sûr. Bon, je vais ranger. On se retrouve plus tard
- Ok, ça marche

Kathleen sourit au Major et s’enferma dans ses quartiers. Evan resta un moment planté à se maudire d’avoir flashé aussi rapidement pour sa jolie co-équipière avant de finir par s’enfermer à son tour dans ses quartiers.

- Non ! Vraiment ?, s’exclama Lindsay, en plein fou rire
- Je vous assure ! Il était à ça de lui sauter dessus ! Une Wraith ! Bon, elle était certainement mignonne mais de là à baver sur elle, il y a des limites

John racontait ses aventures à Lindsay depuis maintenant trois heures. Rapidement saoulés, Radek et Rodney les avaient renvoyé des laboratoires. Ils avaient fait un tour dans la baie des Jumpers, mais là aussi ils n’étaient pas la bienvenue. Des techniciens qui réparaient Jumper 3 leur avaient gentiment demandé d’aller « voir ailleurs si les Wraiths ne s’y trouvent pas ». Finalement, Lindsay allait prendre une veste et ils iraient ensuite dîner. Arrivés dans le couloir, les jeunes gens aperçurent le Major Lorne, qui tournait en rond non loin des quartiers de Kathleen. Plongé dans ses pensées, il marmonnait tout en se massant la nuque, sous l’œil amusé de John.

- Lorne !, interpella-t-il, faisant sursauter le Major
- Oh ! Mon Colonel, Dr Bright, bonsoir
- Vous attendez Katie ?
- Ka...tie...Oui, j’attends Kathleen. Je dois...dîner avec elle, bafouilla-t-il
- Pourquoi vous poireautez ainsi ?, s’étonna Lindsay
- Je...Je veux pas la déranger. Elle a dit qu’elle...rangeait ses affaires

Lindsay sourit et s’avança vers le militaire. Et elle sonna, sous son air éberlué.

- Qui est-ce ?, demanda une voix étouffée par le blindage
- C’est Lindsay, ouvre

Kathleen ouvrit quelques instants plus tard. Les beaux yeux bleus d’Evan (2) ne s’en remettraient pas de si tôt. La jeune femme sortait apparemment de la douche ; elle avait un simple ensemble débardeur-mini short qui découvrait des zones fort agréables au Major et ses cheveux blonds encore mouillés formaient de petites boucles sur ses épaules fines.

- Fermez la bouche Major, taquina tout bas John. Votre bave risquerait d’envahir rapidement la Cité et vous ne voudriez pas noyer cette jeune femme tout de même ?
- Euh...Je...Enfin...Non

John rit doucement et regarda Evan fermer la bouche mais sans pour autant détacher ses prunelles du spectacle involontaire que Kathleen leur offrait.

- Que se passe-t-il ?, demanda doucement Kathleen
- Tu fais poireauter Monsieur, plaisanta l’astrophysicienne

Kathleen se pencha en avant et poussa un petit cri surpris en prenant sa sœur par les épaules. Elle se cacha derrière elle et se fit la plus petite possible.

- Oh, désolée...Ma...Major, je...Je ne pensais que vous...m’attendiez, bafouilla-t-elle en lançant un regard noir à sa sœur, qui elle riait
- Pas grave, dit Lorne avec un regard encore subjugué
- Je...Je suis bientôt prête, je fais vite
- Oui

Il entendit vaguement sa co-équipière s’énerver contre sa sœur et la porte se refermer.

- Bon ! Eh bien, on va sans doute se retrouver au mess, lança John d’une voix enjouée avant de suivre Lindsay dans ses quartiers
- Ouais, ‘t à l’heure

Evan ne pouvait détacher ses yeux de la porte devant lui. Kathleen était partie depuis plusieurs minutes déjà mais il voyait encore son corps se dessinait dans son esprit. Ses rétines étaient marquées à vie (3). Au bout d’un moment, il finit tout de même par fermer les yeux à défaut de pouvoir les détourner. La porte s’ouvrit dans un whoosh et son rythme cardiaque accéléra. Il ouvrit délicatement un œil après l’autre et fut presque déçu de voir Kathleen habillée. Presque, parce qu’elle n’avait pas son uniforme et que son joli T-shirt dessinait plutôt bien ses formes. Le Major se donna une gifle mentale et sourit à la jeune femme.

- Vous êtes...prête, se rattrapa-t-il. Un peu plus et il disait « belle ». Pas que ce ne soit pas vrai, au contraire, mais il aurait prit le risque de voir sa joue sérieusement atteinte – à défaut de ses parties intimes
- Je suis vraiment désolée...Pour tout à l’heure. Ma sœur a vraiment peu de tact, pardonnez-moi
- Oh ce n’est pas grave. De toute façon, j’ai l’habitude de voir des femmes à moitié nues...Non, je voulais pas dire ça. En fait, ce que je voulais dire, c’est que...
- Non c’est bon, j’avais compris. Avec le métier que nous faisons, c’est vrai que parfois, avec les vestiaires mixtes...
- Oui et euh...Enfin...Vous n’étiez pas vraiment...à moitié nue...Vous étiez plutôt...Non en fait, j’ai pas eu le temps de voir...Rien du tout...Non, vraiment rien
- Il y a des vestiaires ici ?, demanda-t-elle pour couper court à la gêne qui s’installait
- Oh ! Oui, il y a des vestiaires. Et ils sont mixtes. Une partie pour les hommes et une autre pour les femmes. Mais les douches sont individuelles
- Bien. Nous pouvons aller dîner si vous avez encore faim
- Encore ? Oh mais je meure toujours de faim ! Venez

Le Major offrit son bras à la jeune femme. Kathleen hésita quelques secondes – durant lesquels Evan passa du « T’es stupide de faire ça » à « Elle va t’en mettre une » en passant par les supplications – mais elle finit par l’accepter.

(2) J’avoue que je ne suis pas du tout objective là :DD
(3) Arf ! Ça me rappelle mes cours de sciences de l’année dernière ça...

Suite au harcelement à la demande de quelqu'un qui se reconnaîtra ( :DD ), voici une petite suite. Mais elle est vraiment petite


Après le dîner, Lindsay s’était mise en tête de suivre sa sœur, alors qu’Evan la raccompagnait galamment. Elle venait de déposer précipitamment son plateau et allait vers la sortie, mais John la retint.

- Lindsay ! Où allez-vous comme ça ?
- Je...Je dois voir ma sœur !
- Maintenant ? Elle doit déjà être rentrée, non ?
- Bon d’accord ! J’avoue, je veux la suivre pour voir un peu ce qu’il se trame avec Lorne
- De l’espionnage ? Je peux me joindre à vous ?

Lindsay lança un petit sourire au Colonel qui s’empara de sa main avant de s’élancer dans les couloirs. Malheureusement, leur petite conversation avait pris quelques secondes, et quand ils se retrouvèrent non loin des quartiers de Kathleen, ils croisèrent Evan en pleine introspection, l’air blasé, qui les regarda avec surprise. Il se contenta de poser un regard explicite sur leurs mains liées et poursuivit son chemin. Aussitôt, John lâcha la main de l’astrophysicienne qui le regarda en biais.

- Désolé, dit simplement John. Euphorie du moment
- On va dire ça oui
- Dommage qu’on ait rien vu
- Au vue de son air, il ne s’est rien passé je pense
- Satisfaite ?

Lindsay haussa les épaules. Elle ne savait pas vraiment. Elle se retourna et suivit le couloir jusqu’à ses appartements, John derrière elle.

- Bien ! En tout cas, merci d’avoir essayé avec moi Colonel
- John s’il vous plaît. John suffit amplement

Le militaire s’avança vers Lindsay et frôla doucement sa joue pour remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Prise d’une pulsion, Lindsay enlaça John et l’embrassa timidement. Le jeune homme la laissa faire un instant puis finit par répondre à son étreinte. Emprisonnant son visage entre ses mains, il dévora ses lèvres alors que Lindsay empoignait son T-shirt. Sans se séparer de leur étreinte, Lindsay réussit à ouvrir la porte et poussa John à l’intérieur.


:mrgreen: :mrgreen: Alors, alors ?! Surpris ou pas ??!

Le lendemain matin, Lindsay eut un agréable réveil. Une odeur salée fort plaisante lui chatouilla les narines et un vent léger fit virevolter les petites mèches qui tombaient sur son visage. Elle se laissa bercer au rythme des vagues, somnolant avec un sourire. Quelques minutes plus tard, un corps chaud se colla contre elle et une main se mit à caresser ses hanches et ses cuisses. Son sourire s’agrandit tandis que la main continuait sa petite séance câlin – maintenant au niveau de son ventre. Des lèvres chaudes se posèrent bientôt sur son épaule et tracèrent un chemin jusqu’à son cou dégagé.

- Bonjour, souffla une voix suave
- Bonjour
- Bien dormi ?
- Je crois qu’il n’y a pas plus agréable première nuit pour une nouvelle vie, non ?
- Moi-même je n’ai pas eu cette chance. Petite veinarde
- C’est toi qui as ouvert ?
- Oui. Ça ne te dérange pas au moins ?
- Non. C’est très agréable
- On est en été en ce moment. Je t’amènerais sur le continent un de ses quatre. C’est encore mieux là-bas
- C’est vrai que tu pilotes, toi
- Oui ! Ça aussi c’est très plaisant
- Ils vont dire quoi à ton avis ?, demanda soudainement Lindsay
- Ils n’ont pas besoin de savoir avec qui nous passons nos nuits
- Ma sœur vit juste à côté je te signale
- Il faut vraiment se coller aux parois pour entendre quoi que ce soit – et encore !
- Elle nous a sûrement entendus, dit Lindsay d’une voix inquiète et suspicieuse. Faut dire qu’on a pas été très discret. Et Lorne était pas vraiment loin non plus
- Ça veut dire quoi ça ?
- Je ne sais pas ! Imagine...qu’après l’avoir quitté, Lorne s’est décidé à la rejoindre ? Et là, il nous voit en train de nous embrasser ?

John rit doucement et Lindsay se tourna pour le regarder dans les yeux.

- Quoi ?
- Hier soir, quand tu as frappé à ses appartements à la place de Lorne, si tu avais vu la tête qu’il a fait en voyant Kathleen à moitié dévêtue ! J’ai cru un instant qu’il allait faire une syncope le pauvre
- Attends. Tu es en train de me dire que le Major Lorne à mater ma sœur ?
- Non, il ne l’a pas vraiment mâté. Mais elle a l’air d’énormément lui plaire. Et Lorne est certes un type sympa et excellent sur le terrain, mais question relationnel... Franchement, ça m’étonnerait qu’il l’ait rejoint. Tiens, une fois qu’on était sur le continent pour une fête Athosienne, il y avait bien quelques filles qui le collaient mais il était tellement embarrassé qu’elles ont fini par se décourager !
- Et elles sont allées te voir je parie
- Non. Et Teyla m’a clairement fait comprendre que j’avais interdiction de m’approcher seul à moins de 2 mètres des Athosiennes. Et j’ai trouvé mieux hier soir
- John ! Mais quelle grossièreté !
- Mmm, dis donc, c’est moi qui ai dit tout plein de petites choses fortement ‘grossières’ cette nuit par hasard ?
- Alors là je proteste ! Tu grognes ! Comme un ours ou un chien, je sais pas. Mais quand tu jouis, tu grognes !
- Tu es très vulgaire quand tu fais l’amour, réitéra John
- Espèce de...

Lindsay attrapa son oreiller et frappa John avec. Mais le militaire ne se laissa pas faire et se mit à la chatouiller, faisant lâcher prise à la jeune femme.



Après la séance chatouillis, qui fut suivie par quelques caresses entreprenantes et une douche bien chaude, les deux amants se séparèrent furtivement, se promettant de se retrouver au plus tard le soir même. John alla petit-déjeuner et Lindsay alla voir sa sœur. Elle frappa à plusieurs reprises et crut un moment que sa sœur était déjà partie – ou le pire scénario pour elle, elle dormait encore et dans les bras d’Evan Lorne. Mais Katie lui ouvrit avec un grand sourire, qui disparut un instant quand elle vit sa sœur.

- Lindsay ? Qu’est-ce qui t’amène d’aussi bonne heure ?
- Et toi ? Qu’est-ce qui te fait sourire ainsi ?
- J’ai demandé en premier !
- Je voulais juste voir si tu allais bien...Et si ton ombre était dans les parages
- Mon...ombre ?
- Lorne. Il te suit comme ton ombre
- Arrête un peu Lind. Il se montre simplement courtois, comme le Colonel et le Dr McKay le font avec toi

Lindsay sourit pour elle-même. Non seulement John était courtois, mais en plus, il était séduisant, gentil, séduisant, drôle, séduisant et...Ben il était canon, c’était déjà bien. Et il voulait la revoir, ça aussi c’était bien. Drôlement bien même.

- Lind ? Lindsay, ici Katie, me reçois-tu ?
- Hein ? Tu disais ?
- Je disais que justement, si je souriais, c’est que le Major venait de me demander de déjeuner avec lui
- Tiens donc !
- Bon sang Lindsay ! Tu me saoules ! Tu veux manger avec nous pour voir un peu ? Il est très gentil, tu verras
- Oh mais je veux pas déranger moi
- Tu dérangeras pas. Allez, viens un peu par là, dit Kathleen en prenant le bras de sa sœur

Evan attendait patiemment devant le mess que sa co-équipière arrive. Il lui avait donné rendez-vous, enfin il avait réussi à lui donner rendez-vous. Entre les bafouillements et les embourbements, il a cru qu’il n’allait jamais y arriver. Surtout que la jeune femme ne l’avait pas particulièrement aidé. Elle n’avait pas été très loquace et le peu qu’elle avait dit c’était également terminé en bafouillements. Etrangement, alors qu’il avait trouvé ses bafouillements idiots et dignes d’un adolescent, il les avait trouvés charmants, chez son équipière...

Des éclats de voix le sortirent de sa rêverie et il sourit en distinguant la silhouette de Katie...accompagnée de sa sœur. Aïe, aïe, aïe. Gros imprévu-intrus-problème à l’horizon. Chiotte comme dirait son petit neveu (4). Lui qui voulait l’avoir pour lui tout seul. Bon, il ferait avec, il n’avait pas trop le choix apparemment.

- Bonjour Major, salua Katie avec un sourire. Lindsay se joint à nous, j’espère que ça ne pose pas problème ?

Si, un énooorme problème même. Bon sang mais elle peut pas se mêler de ses E2PZ celle-là.

- Non, pas de problème. Plus on est de fou, plus on rit

Ah ça pour rire, je me fends carrément la poire ! Chiotte et re-chiotte. Evan fit signe aux deux jeunes femmes de le suivre et après s’être emparés de plateau, le trio alla s’installer à une table proche d’une baie vitrée qui laissait entrer l’air chaud, Evan en face des deux sœurs.

- Vous aimez l’été Major ?, questionna soudainement Lindsay, sous l’œil suspicieux de sa cadette
- Euh...Je n’ai pas vraiment de saison préférée, je les aime toutes pour leur particularité, répondit-il en haussant les épaules
- Ah oui ? Katie dit la même chose, pas vrai Katie ?
- Je ne pense pas que ça intéresse le Major Lindsay, marmonna l’infirmière entre ses dents
- Je fais la conversation, c’est tout. Et puis, qu’est-ce que tu en sais que ça ne l’intéresse pas, hmm ?
- Qu’est-ce qui te fait croire que ça l’intéresse ?, répliqua Kathleen, énervée
- Je..., commença Evan pour interrompre la dispute, je pensais vous faire faire le tour de la Cité après le déjeuner...petit-déjeuner je veux dire. Vous présentez à l’équipe et tout
- Oh ! C’est une bonne idée
- Excellente idée même, affirma Lindsay
- Il ne te le proposait pas à toi Lindsay. T’as sûrement des choses à faire avec le Dr McKay
- Ben, et alors ? Je peux quand même dire que le Major a de bonnes idées, c’est pas interdit à ce que je sache ?
- Non, c’est pas interdit, mais c’est saoulant
- Alors c’est oui ?, demanda doucement Evan, de peur de s’attirer les foudres des jeunes femmes
- Excusez-moi Major, répondit Kathleen avec un sourire navré. C’est oui
- D’accord. Je...Je vais me chercher une autre tasse de café, vous en voulez ?
- Non, merci

Evan se leva et se dirigea vers le buffet. Kathleen en profita pour se tourner vers son aînée.

- Je peux savoir ce qu’il te prend tout d’un coup ? Arrête un peu de le...de le harceler comme tu le fais !
- Mais je ne le harcèle pas, je fais connaissance avec lui. C’est pas ce que tu voulais ?
- Ah non ! Moi si je t’ai demandé de venir, c’est pour voir par toi-même qu’il n’avait pas d’intentions scabreuses, pas pour que tu lui sautes dessus en te faisant des plans incongrus
- Je rêve ou tu es en train de me dire que j’ai tort de penser que tu as un ticket ?
- Tu ne rêves pas. Evan est très gentil et il m’aide beaucoup mais c’est tout
- Ouais ben ça change pas mon avis ça. Moi je ne suis pas aveugle Kathleen. Il a quasiment le même regard que John
- John ?, s’exclama Katie d’une voix incrédule. Qu’est-ce que le Colonel Sheppard vient faire dans cette histoire ?
- Laisse tomber va, ton copain revient
- Arrête avec tes remarques Lindsay, et fiches-lui la paix, exigea Katie avec une moue bougon
- Je vais essayer

Le Major se rassit, fronçant les sourcils en voyant les joues rosies des deux sœurs.


(4) On va dire qu’il en a un. Et de toute façon, je fais qu’est-ce que je veux c’est moi l’auteuse :P
Oui je sais, Evan est un peu euh...Ahem...Mais faut le comprendre aussi, Lindsay la terrible se tape l'incruste

Dernière nouvelle de la Cité : Katie Bright s’est transformée en carpe ! D’abord intéressée par la visite guidée d’Evan, la jeune femme non seulement ne disait plus un mot, mais arborait en plus une constante flamme rageuse au fond de ses yeux bleu anthracite, plissés par une intense réflexion. Evan trouvait ça fort charmant mais il avait quand même un peu peur que ce ne soit de sa faute. Il se demandait si elle ne lui en voulait pas de s’être un peu précipitamment enfui du mess un peu plus tôt. Il avait bien vu que quelque chose se tramait entre les deux sœurs – qui se lançaient des regards en biais promettant les pires cataclysmes. Il n’avait pas voulu traîner dans le coin et était sorti du mess en lançant à la jeune femme qu’il passerait la prendre l’heure suivante.

- Euh...Lieutenant ? C’est moi qui vous rends aussi...nerveuse ?
- Quoi ? Oh non Major. C’est juste que...je suis un peu fâchée du comportement de ma sœur au cours du repas
- Je me disais bien aussi qu’il y avait une...tension quand je suis revenu...
- Oui, on s’est un peu...engueulé. Hmm...C’est encore loin ?
- Quoi ? Oh non ! On est déjà arrivé. Mais si vous voulez...me parlez, je suis là. Enfin, si vous voulez
- J’en prends bonne note Major

Après un bref échange de sourire, Evan ouvrit la salle de repos. Il soupira en constatant que ces équipiers étaient totalement avachis dans le fauteuil et riaient comme des phoques devant un film. Pour les présentations dignes de ce nom, ils repasseraient. Il se racla bruyamment la gorge et ses deux Lieutenant sursautèrent en se mettant au garde à vous.

- Lieutenant Grey, Lieutenant Whitman, voici le Lieutenant Bright, notre nouvelle équipière

Les deux hommes firent le tour du canapé et Katie serra la main du premier, le Lieutenant Whitman, un grand brun aux cheveux coupés encore plus courts que le Major, avant de faire de même avec le deuxième, sûrement plus jeune que les deux autres hommes, un sourire charmeur sur les lèvres. Un peu trop charmeur au goût d’Evan. Et il serrait la main de Katie depuis trop longtemps. Il allait la lâcher à la fin ?

- Ravi de vous rencontrer Lieutenant
- Kathleen, ou même Katie, rectifia la jeune femme avec un sourire
- Eh bien moi c’est Jimmy, et lui Frank

« Moi c’est Jimmy, gnagnagna », se maugréa intérieurement Evan, dont la jalousie ne faisait que grimper au fur et à mesure de la discussion entre les deux Lieutenant, ainsi que les douleurs au ventre. Hum, être jaloux alors qu’on est à peine remis d'une blessure, c’est pas la joie.

- Vous n’aviez rien de mieux à faire ?, lâcha Evan avec peu de chaleur

Résultat escompté, Jimmy lâcha enfin Kathleen des yeux pour se tourner vers Evan.

- Ben on est déjà passé par la salle d’entraînement Monsieur
- Et Nadia travaille aujourd’hui, confia Frank
- Qui est Nadia ?, demanda timidement Katie
- Ma fiancée
- Et future maman, rajouta Jimmy
- Ah oui ? Toutes mes félicitations Lieutenant
- Merci
- Oui, oui, soupira Evan. Bon, ben on va vous laisser à votre film, hein ! On a encore des trucs à visiter nous Lieutenant
- Très bien Major, allons-y ! A bientôt Messieurs
- Au revoir Katie

Evan serra les mâchoires et à peine Katie était sortie de la pièce qu’il la refermait.

- Est-ce que tout va bien Major ? Maintenant c’est vous qui avez l’air tendu
- C’est parce que...j’ai un peu mal, confessa Evan en se massant les côtes
- Votre blessure ? Le Dr Beckett vous a donné quelque chose ? On peut passer à l’infirmerie sinon
- Oh non, non, ça va aller, j’ai ce qu’il faut chez moi
- Eh bien allons-y
- Non mais ça va aller, ça va passer
- Major, réprimanda Katie en fronçant les sourcils, si vous avez mal, il faut vous soigner. Je ne bouge pas d’ici tant que vous ne consentirez pas à vous guérir !
- Très bien Demoiselle, c’est vous l’infirmière après tout !

Katie pencha légèrement la tête sur le côté, amusée par la réplique d’Evan. Puis elle suivit le jeune homme lorsqu’il s’engagea vers ses quartiers.

Bon sang. Il allait dans ses quartiers, avec Katie. Il devait se mordre la langue pour ne pas pousser de petits cris extatiques ! En plus, il n’y avait aucune raison d’en être tout chamboulé. Il n’allait pas lui sauter dessus – idée incongrue qu’il avait aussitôt oubliée. N’empêche que ses mains tremblaient sous l’adrénaline et ses petits papillons étaient revenus, anesthésiant un tantinet ses douleurs. Un tantinet. Prenant une petite inspiration, il passa la main devant le panneau Atlante et sourit à Kathleen alors qu’ils pénétraient dans sa chambre.

- Faites comme chez vous, je vais chercher mon flacon
- « Chercher » ? Depuis quand vous ne prenez plus vos antidouleurs Major, hmm ?, réprimanda la jeune femme en posant les mains sur les hanches, les sourcils froncés
- Ils ne doivent pas être bien loin. Ils sont...dans ma table de chevet !

Tout en disant ça, Evan s’agenouilla devant la petite table et ouvrit le tiroir. Katie secoua la tête, un sourire amusé sur les lèvres et parcourut rapidement la pièce des yeux. Spacieuse, mais pas autant que la sienne, avec vue sur la tour centrale d’Atlantis, et sur le ciel dégagé de tout nuage.

- Ok, il sont pas dans ma table de chevet
- Franchement Major, vous me décevez. Paumer vos médicaments alors que vous êtes tout juste remis, c’est pas très malin de votre part, si je peux me permettre.
- Vous pouvez, je suis tout à fait d’accord, c’est...irresponsable. Et croyez bien que je suis navré de vous décevoir. Je me ferais pardonner
- En retrouvant et en reprenant votre traitement jusqu’à ce que vous soyez vraiment guéri
- Euh...Ouais. Je pensais vous inviter à dîner mais c’est bien ça aussi
- Ils sont peut-être dans votre salle de bain alors ? Je vais vous aider, on ira plus vite à deux

Evan acquiesça et ils entrèrent dans la salle de bain. Kathleen se dirigea vers l’armoire et gloussa en voyant l’état du meuble. Peu de produits et d’affaires mais pas rangés le moins du monde.

- Qu’est-ce qui vous fait rire ?
- Vous...Monsieur. Vous n’êtes pas très ordonné, vous devez passer plus de temps à chercher vos produits qu’à les utiliser
- Je suis très ordonné !
- Ah oui ? Vous avez un pot de...de gel sans doute qui est ouvert et...

Evan poussa la jeune femme, qui se retenait toujours d’éclater de rire et Evan rougit en commençant à ranger son armoire.

- J’ai pas que ça à faire non plus le matin
- En effet mais je trouve ça quand même très...euh...sexy...que...que vous...preniez soin de vous...Oh regardez ce que j’ai trouvé !

La jeune femme, le visage aussi rouge que celui d’Evan, tendit la main et lui fourra un flacon orange dans les mains.

- Voilà vos pilules. Une suffira je pense. Je...Je vais à côté
- Ok

Evan regarda Katie disparaître et ne put empêcher un petit ‘yes’ de franchir ses lèvres. Elle le trouvait sexy ! Bon ok, techniquement, c’est qu’il soit plutôt...‘coquet’ qu’elle trouvait sexy. Et il ne lui en fallait pas beaucoup en plus. Il avait l’attirail masculin classique, plus celui fournit par le Dédale et peut-être deux ou trois crèmes pour peaux sèches et malmenées par le soleil. Mais nondedieu, elle le trouvait S-E-X-Y ! Il prit un verre d’eau et le remplit afin d’avaler son médicament. Puis il sortit de la salle de bain et se figea un instant en voyant Katie.

La jeune femme s’était assise sur le bord de son bureau et tenait son cahier de dessin entre les mains. Les yeux brillants d’admiration, un sourire sur les lèvres, elle avait le nez plongé dans les pages de son cahier. Il s’avança vers elle et la militaire leva ses yeux du cahier, blêmissant de s’être fait surprendre.

- Qu’est-ce que vous faites ?, demanda doucement Evan
- Rien, murmura-t-elle

Doucement, Kathleen referma le livre et entreprit de le reposer sur le bureau. Mais Evan prit ses poignets et lui sourit.

- Vous auriez pu demander mais ça ne me gêne pas que vous regardiez
- Je n’aurais pas dû, je suis sincèrement désolée...Je vais y aller
- Où ça ?
- Je...Je crois que je vais retourner dans la salle de détente, discuter un peu, voir le film...Je sais pas mais je ne veux pas vous déranger plus longtemps
- Vous ne me dérangez pas. Restez, on regardera ensemble

Kathleen hésita. Mais Evan ne semblait pas lui en vouloir qu’elle ait fouillé dans ses affaires...Et il tenait toujours ses poignets entre ses mains...Et il lui souriait...Elle accepta.

Son cahier dans une main, l’autre tenant le poignet de Kathleen, Evan guida la jeune femme jusqu’à son canapé, où ils s’installèrent confortablement. Baignés par les rayons du soleil, Katie ôta sa veste et Evan s’attarda un instant sur sa peau presque laiteuse. Puis, avant que Katie n’ait eu le temps de remarquer son observation, il s’éclaircit la gorge et ouvrit son cahier avant de le poser délicatement sur les genoux de la jeune femme. Kathleen le remercia d’un sourire et porta son attention sur la page.

Elle reconnut facilement l’endroit pour y avoir passé plusieurs jours. De nombreuses personnes étaient assisses dans une salle du Dédale, les vagues caractéristiques de l’hyperespace dans un hublot en arrière plan. Les personnages semblaient presque vivants, chaque détail avait été apporté à leurs vêtements, leurs expressions. Elle les imaginait aisément discutant, mangeant, regardant à travers le hublot comme elle l’avait souvent fait elle-même. Elle sourit à Evan, qui avait le regard fixé sur elle, puis tourna la page.

Cette fois-ci, elle tomba sur un portrait peu reluisant. Un homme était debout, tenant en joug un ennemi invisible, le visage ravagé par...elle ne savait trop quoi en fait. Mais il avait des balafres prononcées le long du visage, froncé par la colère – sans doute. Elle se mordit la lèvre, puis sa curiosité prit le pas.

- Qui est-ce ?
- Le Lieutenant Ford
- C’est le jeune homme qui a été infecté par l’enzyme Wraith, c’est ça ?
- Oui, c’est bien lui
- Vous dessinez vraiment bien Major
- Merci. Et Evan. Juste Evan, s’il vous plaît
- D’accord...Et vous dessinez depuis longtemps ?
- Depuis que je suis petit. Ma mère était prof
- Etait ?, hésita la jeune femme
- Elle peint pour son plaisir maintenant
- Oh ! D’accord. J’ai cru un instant...Peu importe
- Non, je comprends. Mais j’ai encore mes deux parents
- Oui, moi aussi, soupira Katie

Elle détourna rapidement le regard et tourna à la page suivante. Elle continua ainsi de longues minutes, remontant le temps au fil des pages, sous les explications d’Evan. Elle s’émerveillait de chaque trait de crayon, paysages de missions, portraits de collègues et de Pégasiens, parfois caricatures de sa vie quotidienne. Finalement, elle s’arrêta sur un dessin où sa sœur et elle se tenaient devant le transporteur.

- Je suis flattée d’apparaître parmi vos dessins Major...Evan, se rattrapa-t-elle avec un sourire. Mais je dois dire que ce n’est pas très...glorieux. Enfin, il y avait mieux comme première rencontre, n’est-ce pas ?
- Il n’y a pas de rencontre ‘idéal’, ça se saurait sinon. Et moi je trouve au contraire que c’est assez original comme première rencontre
- Vous croyez ? Devant un transporteur, en pleine dispute avec ma sœur ?
- Eh bien c’est toujours mieux que ma première rencontre avec un Wraith
- Vu sous cet angle, je ne peux qu’approuver

Ils échangèrent un petit rire et Kathleen tourna la page. Là, son visage s’empourpra et ses mains se mirent à trembler. Elle qui avait été déjà bien embarrassé, voilà qu’elle découvre qu’il avait dessiné leur ‘emplafonnage’. Et toujours de cette merveilleuse façon qui lui donnait l’impression de vivre – ou plutôt revivre – la scène.

- Je...Je n’ai jamais été aussi...embarrassé je crois
- Pour ça ? Il ne faut pas, vous n’avez pas fait exprès
- Oui, bien sûr mais...Regardez, je...je me suis complètement...collée à vous et je...En plus j’ai dû vous faire mal...
- Non, vraiment Katie. Vous ne m’avez pas fait mal et vous n’avez pas à être embarrassé

Katie hocha doucement la tête et soupira, ne pouvant détacher son regard de cette scène mémorable. Et puis, elle se sentit soudain comme enveloppée d’une agréable pression...


Passage rapide sur les œuvres d’Evan mais si je m’y étais attardée, j’aurais fini par me répéter. Et je pense qu’avec ça, vous avez compris l’essentiel et rien ne m’empêche de revenir là-dessus plus tard, en fait c’est même prévu :mrgreen:

Lindsay n’en revenait pas. Son premier jour sur Atlantis, son ‘boss’ lui donnait déjà une tonne de travail. Et le lendemain, rien. Elle était reléguée au poste d’observatrice – muette l’observatrice, il ne faut surtout pas déranger le maître pendant son œuvre – et tout juste bonne à tendre les outils ou apporter le café. Enfin ça, c’était avant l’arrivée du Dr Zelenka. Là, elle est devenue totalement invisible. Les deux hommes se disputaient sans cesse, l’un affirmant que sa méthode pour déclencher telle fonction était meilleure que celle de l’autre. Elle comprenait maintenant pourquoi cette pauvre fille avait fini par faire une dépression !

- Pssst !

Lindsay sursauta et regarda les deux hommes. Radek maugréait et Rodney était à quatre pattes devant sa machine, le bras disparut à l’intérieur, farfouillant sûrement pour faire des branchements « complexes et que lui seul pouvait et comprendre et faire ».

- Pssssst !

Elle tourna la tête vers l’entrée du laboratoire et vit alors John, qui soupira quand il accrocha enfin son regard. Il fit alors de grands moulinets de la main pour qu’elle le rejoigne. Elle hocha la tête et se racla bruyamment la gorge pour avoir l’attention de ses collègues.

- Quoi ?, râla Rodney sans lever le nez de l’intérieur de la machine
- Je vais faire une pause. Je reviens...quand j’aurais fini
- Faites donc, faites donc

La jeune femme leva les yeux au ciel et sortit du laboratoire.

- Ça fait cinq minutes que je t’appelle !, rouspéta John
- Désolée. Qu’est-ce que tu veux ? Et pourquoi est-ce qu’on chuchote ?
- Je veux pas qu’on...qu’on nous voit. Enfin tu comprends
- Non, pas du tout. Je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas qu’on nous voit ensemble. C’est parce qu’on a couché ensemhmmpf
- Mais tais-toi !, s’exclama John en plaquant sa main sur la bouche de la jeune femme. Viens, on va dans mes quartiers, on sera tranquille
- Hmpf hmm bbmhpf
- Quoi ?
- Enlève ta main de ma bouche, exigea Lindsay en le faisant elle-même

John lui octroya un petit sourire et l’entraîna dans ses quartiers. Une fois à l’intérieur, Lindsay se planta au milieu de la pièce et croisa les bras.

- Bon alors. Tu veux vraiment qu’on discute ou tu veux juste qu’on remette ça ?
- Oh je t’en prie ! Ne sois pas aussi sarcastique ! On dirait Rodney, ça fait froid dans le dos
- John...Active s’il te plaît
- Je sais qu’on avait dit qu’on se verrait ce soir mais...Je pense tout le temps à toi alors...Voilà
- Tu penses à moi ?

John combla l’espace entre eux et enlaça la jeune femme, déposant un baiser sur ses lèvres.

- Oui, je pense à toi. Je t’ai dit que...que j’avais connu pas mal de femmes mais...Je saurais pas l’expliquer mais c’est différent avec toi
- Différent ? Parce que tu m’as mis le grappin dessus à peine arrivé ?
- Non. Parce que...C’était impulsif hier soir. Et en fait...Je t’apprécie...Je t’aime même beaucoup en fait. Et je me disais...peut-être qu’on pourrait...recommencer et...aller plus loin
- Tu...Tu veux carrément qu’on...qu’on sorte ensemble ?
- Ouais...Pourquoi ? Tu veux pas ?


Et encore une coupure sadique, une :DD

Suite un peu courte et euh...étrange je dirais. Je me suis un peu ‘lâchée’ sur la fin (pas dans le sens où c’est mauvais hein – quoi que...)


Lindsay se mordit la lèvre et le regarda timidement. Puis elle se rapprocha un peu plus de lui et caressa ses bras et sa nuque.

- Je sais pas...Ce serait tout de même rapide, ça risquerait de choquer les autres
- On est pas obligé de leur dire. On peut...On peut se voir, comme ça, de temps en temps, rien que tous les deux. Et on avisera en fonction de l’évolution de notre relation
- D’autant plus que si on leur dit, ils ne croiront pas que c’est sérieux. Avec tes aventures là
- Mais ça l’est !
- Tu crois sincèrement que tu arriverais à supporter mon caractère de cochon ?
- Attends, c’est à moi que tu dis ça ? Je supporte Rodney depuis près de trois ans. Si je peux le troquer contre son double féminin avec les intérêts, je vais pas me gêner
- « Troquer avec les intérêts » ? John, fais gaffe à ce que tu dis, c’est à la limite de me vexer !
- Oh ! Loin de moi cette idée ! Bon alors ?
- Alors...quoi ?
- Ne joue pas avec moi, tu sais très bien ce que je veux dire !
- Hum...Je sais pas...On pourrait...conclure notre accord dignement
- Qu’as-tu dans la tête Lindsay ?

La jeune femme lui lança un petit regard énigmatique et se sépara de lui, faisant quelques pas dans la pièce.

- Je vois qu’être le chef militaire de cette expédition a quelques avantages. C’est très grand ici. Et très joli
- Euh...C’est vrai que c’est pas mal mais il y en a pleins d’autres ici qui ont de jolis quartiers aussi, expliqua John en passant ses doigts dans ses cheveux, un peu décontenancé par la tournure de la conversation
- T’as de l’espace...Plein de meuble...Un grand lit
- Tu veux dire quoi exactement ? Tu veux vivre ici ?
- Non ! Pas dans l’immédiat du moins. Ce que je voulais dire, c’est qu’hier on s’est contenté de mon lit..., dit Lindsay d’une voix suave
- Oui, deux fois. Merci, j’étais là aussi je te rappelle
- John ! T’es lourd ! Tu comprends rien ou t’es seulement long à la détente ? Ramène tes fesses ici et viens me montrer de quoi t’es capable dans ta propre chambre !

Sur ces mots, Lindsay enleva son T-shirt et l’envoya au pied de John, avant de s’écrouler dans son lit.

- Quoi ?, s’étouffa John. Tu veux qu’on fasse l’amour ? Maintenant ? Tu as dit à Rodney que tu prenais une pause, pas que tu désertais le labo pour le reste de la matinée !
- Oh, d’accord ! Si Monsieur préfère attendre ce soir que Rodney m’ait rendu de mauvais poil, moi ça ne me gêne pas !, soupira la jeune femme en feignant de descendre du lit
- Nan ! Tu restes là sans bouger ! Je vais chercher des capotes
- Oh John, tu es d’un romantisme à faire peur à ma sœur !
- Hey ! Hier soir on s’était justement entendu sur le fait que ce n’était pas trop notre truc, le romantisme !
- Bon, tu vas les chercher tes précieuses protections ? Comme tu l’as dit, on a pas toute la journée !
- T’es pire que Rodney des fois, marmonna John en allant dans sa salle de bain
- Ne crois pas que je n’ai pas entendu John ! Tu te plaindras pas quand je me vengerais
- Si tu opères le genre de vengeance à laquelle je pense, je serais bien tenté de te traiter de tous les noms ma belle, sourit John pour lui-même

Lindsay se réveilla en sursaut. Un peu surprise de s’être endormie sans s’en être rendue compte, mais surtout parce que les lèvres de John courrait déjà sur son corps chaud.

- Dis ? C’est une manie chez toi de peloter les gens pendant leur sommeil ?
- Hey ! T’es pas si endormie que ça à ce que je vois
- Tu m’as réveillé !
- Toutes mes excuses
- On s’est endormi !
- Tu t’es endormie
- Oh ! Et tu m’as regardé dormir par hasard ?
- J’ai d’abord pris une douche. Et puis tu t’es mise à gémir, c’est très excitant
- Alors là je t’arrête tout de suite John ! Si tu veux qu’on se voit ce soir, faut que je garde un peu de force

John sortit précipitamment de sous les couvertures et se plaça à quatre pattes au dessus de la jeune femme, l’embrassant fougueusement.

- Moi j’ai de la force pour deux. T’as qu’à rester allongée et profiter !
- Hum...C’est très tentant...Mais non ! Je suis partie des labos il y a plus d’une heure et comme tu l’as si bien dit, c’était sensé être une pause, pas une désertion
- Je suis sûr que Rodney n’a même pas remarqué ton absence !
- Peut-être mais il vaudrait mieux que j’y retourne quand même
- C’est bientôt l’heure du déjeuner Lindsay. Tu peux bien rester encore une petite heure avec moi, hum ?
- Ah non ! Ne me fais pas ta tête de chien battu !
- Allez, s’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît...
- Ok ! Ok ! John ! Mais tais-toi cinq minutes bon sang ! T’as l’air d’un gamin ! C’est ok pour cette fois mais on pourra pas toujours le faire. T’auras sûrement tout plein de travail et moi aussi
- Pff ! Je refilerais ça à Lorne
- Quoi ? Tu refiles ton travail à tes subordonnés ? Oh mais c’est très professionnel ça John !
- Non ! Je le fais pas...Pas souvent...Et c’est basé sur la réciprocité. Si je demande une faveur, j’en devrais une
- Ouais, ben c’est pas très professionnel pour moi tout ça. Et tu dis que le Major Lorne marche dans ta combine ?
- Une seule fois, soupira John. Il a bien voulu faire l’inventaire à ma place. Tiens, ça me fait penser que je n’ai toujours pas eu le droit à un retour. Tu sais parfois il me fait peur ce type
- Oh oui ! Il se jette pas sur la première venue, mon Dieu quelle horreur ! Sûre qu’il est pas humain !
- Ok, il se jette pas sur la première venue, n’empêche que d’après toi, il a flashé sur ta sœur...
- Ne me cherche pas John ou tu peux dire adieu à ta petite heure de farniente
- Je ne te cherche pas. Mais réfléchis un peu. S’il a flashé sur ta sœur et que je lui dois une faveur...
- Oh ! Je vois où tu veux en venir. Dès qu’il te demande un truc, tu me le dis illico !
- Non mais ça va pas ? Je veux pas être entraîné dans tes histoires d’espionnages ! Ce serait...comme une trahison ! Je l’aime bien moi Lorne
- Tu as dit que tu le trouvais bizarre !
- Oui mais un gentil bizarre. Pas bizarre ‘beurk c’est dégoûtant cette petite chose brune et bleue romantique’. Laisse ta sœur se débrouiller. Franchement, elle aurait pu tomber sur dix fois pire, elle est en sécurité avec Lorne
- Et si je prends exemple sur ton histoire de faveur, hum ? Tu me rends service, et tu seras récompensé...
- Ça c’est de la triche Lindsay ! Ça ne voudra pas dire que j’approuve ton inquisition
- Je ne te parlerais même plus d’eux ! Enfin j’essaierais
- Alors commence donc dès maintenant !
- Ok chef ! A partir de maintenant, c’est notre seconde petite heure !

Après un sourire satisfait, John plongea de nouveau sous les draps et déposa une multitude de baiser sur le ventre de Lindsay. La séance ‘papouille’ fut malheureusement interrompue par la radio de John, qui émit un redoutable ‘Grssshhh. Sheppard, ici McKay, répondez’, qui fut suivi par un ‘Je le déteste, je le déteste’ et quelques menaces de mort.

Fin du suspens, vous pouvez reprendre votre souffle, vous allez enfin savoir ce qu’il advient d’Evan et Kathleen :mrgreen:


Kathleen ferma les yeux quelques secondes, prenant une grande inspiration. Lorsqu’elle les rouvrit, elle vit du coin de l’œil la main d’Evan, d’abord hésitante, se poser doucement sur la sienne. Elle ne savait pas si c’était dû au fait qu’elle était assisse en plein soleil, ou si c’était l’ambiance plus intime, mais elle avait l’impression de...brûler. Bon sang, deuxième fois qu’ils se touchaient et c’était pire cette fois-ci ! Elle brûlait de l’intérieur, sûr même que sa peau devait être bouillante elle aussi. Sans parler du fait qu’elle alternait bouffées de chaleur et frissons – totalement contradictoire, pas normal. Merde, elle était infirmière, et elle était incapable d’identifier le mal qui la travaillait ! Donnez-lui un type qui saigne de partout, elle vous en stoppe les hémorragies, mais elle n’est pas fichue d’interpréter ses propres émotions ! Bon allez, quitte à se rendre ridicule, autant voir si le Major était dans le même état qu’elle ou si c’était juste son imagination.

Evan paraissait légèrement gêné de son côté, mais ses yeux brillaient...Et ses pupilles commençaient à se dilater...Merde, merde, merde ! Et elle était en plus incapable de faire le moindre mouvement. A moins qu’elle en soit capable mais qu’elle n’en ait pas envie... De toute façon, trop tard pour réagir, Evan se penchait doucement sur elle et elle suivit le mouvement, sans même réfléchir si elle devait ou non le faire. Et puis, pourquoi réfléchir quand on a deux lèvres douces posées sur les siennes ? C’est très agréable. Très intense. Et, rajouté à l’effroyable chaleur qui la parcourait et l’incapacité de bouger, elle avait le cœur qui faisait des bonds olympiesques. Evan embrassait bien, drôlement bien. Et ça lui plaisait.

Ledit Major leva sa main libre vers Katie et la glissa dans son cou, caressant la peau juste sous son oreille d’un léger frôlement du pouce, jouant avec les cheveux qui reposaient sur sa nuque avec ses autres doigts. Il sourit contre ses lèvres en la sentant littéralement trembler sous ses doigts. Cependant, cette caresse eut l’effet d’une douche froide sur Katie. Nonobstant son début d’excitation, la militaire plaqua ses mains sur le torse d’Evan pour le détacher d’elle. Haletante, les lèvres rougies et gonflées par les baisers d’Evan, elle prit précipitamment sa main et l’ôta de son cou.

- Evan...Major...Je...

Dans sa précipitation à mettre de la distance entre eux, Katie sembla oublier qu’elle tenait toujours le cahier d’Evan sur ses genoux, et celui-ci tomba lourdement sur le sol.

- Oh non !
- C’est pas grave, tenta de rassurer Evan, dont la voix rauque ne traversa même pas l’état euphorico-embarrassé de sa co-équipière
- Mon Dieu, j’espère que je n’ai rien abîmé ! Je...Je suis désolée...Ouf, ça va, rien n’a l’air d’être déchirer ou froiss...
- Katie !

La jeune femme se figea sous le ton ferme et soupira. Evitant soigneusement le regard d’Evan, elle s’assit par terre et passa une main dans ses cheveux.

- Je suis désolée Major mais...Je ne pense pas que ce soit une...bonne idée. Je veux dire...Vous êtes gentil et...honnêtement très séduisant mais...vous êtes mon supérieur, et mon équipier de surcroît. Je...On ne peut pas faire...ça
- Pourquoi pas ? Atlantis est une expédition civile. Tant que ça n’interfèrera pas sur notre travail, ça ne gênera personne
- Vous dites ça comme si j’en avais envie, murmura la jeune femme, levant enfin son regard sur Evan
- Vous n’en avez pas envie ?
- Si ! Non ! J’en sais rien ! Vous...me perturbez
- Je n’aurais pas dû...me jeter sur vous comme ça, pardonnez mon manque de tact. Mais, vous savez, on ne fait même pas parti du même régiment, alors c’est...ce serait même pas interdit sur Terre ! (5)
- Vous avez lu mon dossier ?
- Ouais, entre deux heures de sommeil

Kathleen lui sourit et se leva pour se rasseoir à ses côtés.

- Essayez-vous de plaider votre cause Major ?
- Je...J’essaie, oui, c’est ça. Ma...‘cause’, je plaide ma cause
- Sur Terre, on aurait pu...sortir ensemble...éventuellement...Parce que nous n’aurions en effet pas dépendu de la même chaîne de commandement
- Mais sur Atlantis non plus ! Je veux dire...Vous dépendez de deux chaînes de commandement et...Enfin vous êtes Lieutenant ! Il y en a des dizaines d’autres Lieutenants ici ! Frank par exemple. Frank et Nadia, sa fiancée. Ils sont tous les deux Lieutenants et leur histoire n’a pas fait de vagues !
- Ils sont ‘Lieutenants’ comme vous dites ! Pas Major et encore moins Commandant en second. Ecoutez...Je...Ça ne sert à rien d’en discuter parce que...Pour le moment, je crois que c’est...tôt. Donnez-moi un peu de temps, pour réfléchir à tout ça et...on poursuivra cette conversation, ok ?
- Ok, soupira Evan. De toute façon, j’ai pas vraiment le choix...J’espère au moins que vous ne m’en voudrez pas trop. Enfin...Vous allez...réfléchir, mais ça veut pas dire qu’on ne doive plus se parler, n’est-ce pas ?
- Non. Je ne vous en veux pas, et on se parle toujours
- Non parce que sinon, je m’en serais voulu si vous m’en aviez voulu

Katie réprima un rire et Evan fronça les sourcils en lui souriant.

- Quoi ?
- Rien. Vous êtes...Vous êtes amusant quand vous êtes embarrassé. Moi je me sens idiote en ce moment
- Hey ! Vaut mieux être amusant ou idiot que pathétique
- Vous avez raison. Relativisons. Vous m’avez juste...embrassé. C’est pas comme si vous m’aviez forcé à...‘coucher’...Enfin vous voyez ce que je veux dire. Et puis, je me suis tout de même laissée faire...un temps. Il serait plus justifié que ce soit vous qui m’en veuillez
- Pas du tout ! Je...Je comprends votre geste et je respecterais votre choix Kathleen
- Merci, murmura la jeune femme en rougissant légèrement


...Et voilà comment se mettre à dos le lecteur furieux de frustration


(5) Si j’ai bien compris, cette fameuse loi de non-fraternisation stipule que deux officiers de sexe opposé (sinon on parle de DADT) et sous le même commandement n’ont pas le droit d’avoir de rapports ‘intimes’. Dans un souci d’exactitude, j’ai été fouiné sur le net, sur le site de l’USAF même, et en fait, je pense que Kathleen et Evan ne font pas partis du même régiment, et donc ne dépendent pas du même ‘commandement’. En effet, Evan doit faire partis des « Pilot Groups », les pilotes je crois que vous aviez compris depuis le temps, et Katie des « Nurse Groups », les infirmières. Donc pour moi, régiments différents reviendra à pas de loi de non-fraternisation
Pis de toute façon, je me complique la vie pour pas grand-chose...
A noter également que l’USAF a fêté cette année ses 60 ans d’existence (ouais, je fais ma fayote parce que je suis allée m’instruire sur leur site :P )

Quarante-deux...Quarante-trois...Quarante-quatre...Merde, fallait qu’il trouve un truc à dire, n’importe quoi ! Quarante-neuf...Cinquante...Ce silence était vraiment insupportable ! Cinquante-trois...Cinquante-quatre...

- Alors euh...Vous...Vous dessinez vous aussi ?

Su-peeer ! Ils ne disaient plus rien depuis...quatre minutes et trois secondes, et tout ce qu’il arrive à faire, c’est bafouiller des bêtises ! Et ça se dit militaire. Il se fait pitié des fois.

- Vous avez de quoi faire ?

Evan sourit de toutes ses dents et se leva précipitamment pour farfouiller sur son bureau. Il revint s’asseoir avec un crayon et une gomme et ouvrit son cahier à une page vide.

- Oh ! Non, je ne peux pas dessiner sur votre cahier !
- Ben, pourquoi ça ?
- C’est...votre cahier. Ce serait...horrible de gâcher vos beaux dessins avec le mien !
- Vous savez dessiner, non ?
- Oui, mais pas très...
- Allez, faites-moi un joli dessin
- Vous connaissez Saint-Exupéry ?
- Oui, je connais. Dessinez-moi un mouton, une fleur ou un Schtroumpf, peu importe. Mais je voudrais bien un dessin, hmm ?

Kathleen lui rendit son sourire et prit le crayon qu’il lui tendait. Evan la regarda réfléchir quelques secondes, puis elle se retourna, se cachant de lui avec un regard mystérieux. Les minutes s’égrenèrent et Evan, perdu dans ses pensées, se redressa brusquement pour attraper son cahier lorsqu’elle lui rendit.

- Voilà ! C’est affreusement laid mais vous avez votre dessin !

Evan leva un sourcil vers la jeune femme, qui baissa la tête en se mordant les lèvres, puis il tourna le cahier pour voir correctement son ‘chef d’œuvre’. Les traits étaient certes grossiers, mais il trouvait ça...mignon. Elle avait dessiné un bonhomme, les mains dans les poches, un grand sourire sur les lèvres, les cheveux bien coiffés...

- C’est sensé être...vous. La première fois qu’on s’est vu. Comme ça, vous aurez mon point de vue. C’est pas très original ni très...euh...joli, mais bon
- Non ! Non, vous dessinez assez bien je dois dire
- J’avais d’assez bonnes notes au collège
- Oui. A en croire votre dossier, vous étiez une élève assez douée
- Hey ! Vous allez connaître ma vie par cœur et je ne saurais rien de la vôtre ?
- Je détestais la chimie. J’adorais la littérature. J’étais ailier de mon équipe de foot durant mes années de lycée. J’ai eu mon bac sans mention...
- Ok ! Ok ! Me dites pas tout, après on aura aucun sujet de conversation !
- Oui. Dites aussi que je suis pas capable de parler d’autre chose que de ma vie
- Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit Major – et encore moins pensé

Evan allait répliquer quand sa montre émit un ‘bip-bip-bip’, qu’il s’empressa d’arrêter. Kathleen regarda sa propre montre et constata qu’il était déjà midi.

- Oh ! Je crois qu’il est l’heure de déjeuner, vous ne croyez pas ?
- Vous avez faim ?, s’exclama Evan, comme si cela était inconcevable
- Vous voulez me retenir prisonnière ici par hasard ? Et me forcer à dessiner jusqu’à ce que j’atteigne la perfection ?, demanda-t-elle d’une voix basse et suspicieuse, mais un léger sourire sur les lèvres en signe d’amusement
- Ça me paraîtrait une bonne idée, répondit Evan sur le même ton. Parce que, vous mettrez du temps – beaucoup de temps – à atteindre un niveau équivalent le mien
- Major, vous êtes prétentieux et arrogant !
- Oh ? Moi qui me croyais charmant et irrésistible, me voila fort déçu
- Prétentieux. Et arrogant

Evan plissa les yeux de faux mécontentement avant d’offrir un immense sourire à la jeune femme. Celle-ci lui rendit et se leva du canapé, prenant bien soin cette fois-ci de ne pas renverser le cahier du Major.

- Ok, d’accord. Je vous concède que vous êtes charmant. Mais pas si irrésistible que ça, rajouta-t-elle en croisant les bras, un air de satisfaction peint sur le visage
- Ouch ! Vous venez de retourner le couteau dans la plaie Katie
- Arriverez-vous à être professionnel et m’appeler par mon grade si nous nous comportons comme des enfants en privé ?
- Je suis sûrement le gars le plus professionnel que le monde connaisse, Lieutenant !
- Arrogant et prétentieux
- Et charmant !
- Bien ! Monsieur le ‘Prince Charmant’, ce fut un très agréable moment passé avec vous, mais mon ventre crie famine !
- Je vous accompagne au mess !
- C’est gentil de votre part, mais je n’ai pas besoin d’escorte. Je sais me repérer maintenant vous savez. Et puis, je voudrais passer dans mes quartiers avant ça. Gardez-moi une place et je mangerais peut-être avec vous, taquina-t-elle
- Ça marche

Kathleen sourit doucement à Evan et sortit de ses quartiers. Elle parcourut la distance jusqu’aux siens d’une seule traite, et une fois à l’intérieur, elle ferma les yeux et se laissa glisser le long de la porte à peine refermée derrière elle. Elle resta quelques minutes sans bouger, puis porta ses doigts à ses lèvres et les effleura doucement. Elle avait l’impression que le goût et la chaleur de celles d’Evan y étaient encore imprégnés. Elle frissonna même en se remémorant le moment où il avait touché son cou, comme si des doigts fantômes reproduisaient ce geste aussi sensuellement que le militaire. Quand elle se surprit à passer sa langue sur ses lèvres, elle se les mordit subitement et enfouit son visage entre ses mains.

Gamineries en vue :mrgreen:


Quand il avait proposé à Katie de déjeuner avec lui, il avait pensé qu’ils seraient seuls. Ça avait d’ailleurs été son intention. Seulement voilà. Un Major apprécié, assis seul à une des rares tables encore disponibles dans un mess qui prenait des allures de festival avec buffet à volonté au moment des repas, ne faisait pas long feu. A peine était-il assis que James, Frank et sa fiancée s’invitaient à sa table. Et lui, trop gentil qu’il était, n’avait pas pu dire non. Et puis, ce fut au tour du Dr Bright, du Dr Beckett et de Leah de prendre place, sans même demander son avis. Il avait songé un instant à prendre congé de ses collègues, mais un rapide coup d’œil dans la salle l’en dissuada. Il n’y avait plus aucune place de libre !

Au moment où il se dit que les choses ne pouvaient pas être pires, il oublia que la loi de Murphy était plus qu’un simple concept dans la galaxie de Pégase. L’équipe Sheppard débarqua au grand complet et apparemment au mieux de sa forme. Et tout le monde sait que quand tout va bien au sein de l’équipe Sheppard, c’est que les autres vont en baver. Sentant déjà les prémices d’une affreuse migraine, Evan s’était fait catapulter à l’autre bout de la table, gardant de justesse une place pour Katie, et la fête commença à sa table. Blagues, taquineries, sous-entendus indécents, et il en passe et des meilleurs, on aurait presque dit parfois qu’ils débarquaient bourrés tellement le niveau des absurdités frôlait les abysses Lantiennes.

Lorsqu’il vit Kathleen passer les portes d’entrée qu’il guettait depuis qu’il était arrivé, il poussa un soupir de soulagement. La jeune femme fit une petite grimace en voyant le monde présent mais ne se découragea pas pour autant et se dirigea vers le buffet. Apparemment sans voir qu’Evan était assis à la table la plus bruyante de la salle. Il se leva alors, tellement vite qu’il faillit renverser sa chaise et que tous les regards se tournèrent vers lui.

- Hey ! Où courrez-vous comme ça Major ?, s’exclama John
- Je vais chercher le Lieutenant Bright. J’en ai pour deux minutes

Evan passa nerveusement ses mains sur son torse, se racla la gorge et zigzagua entre les tables jusqu’à Kathleen. Il lui tapota doucement l’épaule une fois à sa hauteur et la militaire se retourna brusquement de surprise.

- Oh ! Major !
- Salut
- Je ne vous ai pas vu. Où êtes-vous ?
- Là-bas

Evan désigna de la main la table où ils déjeunaient. Les têtes se retournèrent subitement, trop tard pour qu’on ne sache qu’on les observait.

- Je vois qu’il y a du monde
- Je sais, soupira Evan
- C’est pas grave. Tant que vous m’avez gardé une place, c’est le principal
- Vous avez eu de la chance que je sois plutôt costaud. Sinon, ils auraient bien été capables de me virer de ma propre table !
- Mon pauvre !

Kathleen prit une bouteille d’eau et les deux jeunes gens s’en retournèrent à leur table. Une fois la jeune femme assisse, Evan constata que son plateau avait été soulagé de son repas. Il sourit de dépit et regarda ses collègues, qui étaient soudainement absorbés par leur propre déjeuner.

- Un problème Major ?, demanda doucement Kathleen à sa gauche
- Non, sourit Evan
- Vous aviez dit deux minutes. On a pensé que vous ne reviendrez pas, affirma John en haussant les épaules, un air faussement innocent sur le visage
- Vous lui avez piqué son repas ?, s’exclama Katie, totalement incrédule. Mais enfin...Quel âge avez-vous donc ?
- 39, merci du compliment Lieutenant
- Oh...Je..., tenta de s’excuser la jeune femme
- C’est rien !, interrompit Evan. C’est pas grave, ok ? J’ai qu’à retourner me servir

Kathleen hocha la tête et se racla la gorge avant de déballer son sandwich, tandis qu’Evan quittait la table. Alors qu’elle allait croquer dans son sandwich, ses voisins se mirent à pouffer de rire et John se pencha pour rendre à Lorne les plats qu’il lui avait dérobés. Elle allait protester, criant à la bêtise puérile et affligeante, mais elle reçut des coups de pieds sous la table. Evan revint quelques minutes plus tard et secoua la tête en se rasseyant.

- Dites Major, demanda Kathleen tout bas. Ils sont toujours comme ça ?
- Vous plaisantez ? C’est rien ça, ils ont déjà fait pire
- Mon Dieu ! Moi qui me trouvait immature, j’ai trouvé pire !

La jeune femme secoua la tête et entama enfin son repas, sous le sourire d’Evan.

- Tu sais, je crois que tu avais raison, murmura John

Lindsay et lui venaient de sortir du mess et ils suivaient le même chemin que Kathleen et Evan, qui étaient à quelques pas devant eux.

- De quoi tu parles ?
- Eux deux, désigna John d’un mouvement de tête. Ils se...frôlent, regarde
- On se ‘frôle’ aussi, ça veut rien dire
- C’est toi qui m’emmerde avec ça et maintenant que je t’avance des preuves, tu m’envoies bouler ?
- Ok, ok, je regarde !

Lindsay soupira et regarda. Elle ne vit rien d’intéressant pendant plusieurs minutes et allait s’en prendre à John quand elle les vit, les frôlements. Ils n’avaient rien d’intentionnels. Mais à chaque fois que leurs épaules, leurs bras ou comme là, leurs mains, se touchaient, ils se tournaient vers l’autre et se souriaient. Le genre de sourire encore plus authentique que ceux que ce font les amoureux dans les feuilletons à l’eau de rose que sa sœur affectionnait tant. Discrets mais entiers. Hésitants mais sincères. Et pour Kathleen, cette petite lueur dans les yeux, qu’elle n’avait que rarement. La dernière fois qu’elle avait vu cette...flamme dans ses yeux, elle était encore adolescente. Son grand-père lui avait offert pour ses 16 ans un chaton. Contre l’avis de leurs parents. Elle s’était peu souciée de leur mécontentement, trop heureuse d’avoir un compagnon de jeu. Lindsay avait déjà quitté la maison et c’était l’époque des premières tensions familiales.

Bon, la comparaison n’était pas très flatteuse, mais sachant l’amour que Kathleen a pu apporter à son chat, elle frissonna en imaginant aisément le résultat avec le Major.

- Ils n’ont pas le droit !
- Attends, tu peux pas les empêcher ! Ces couloirs sont assez étroits, faudrait toucher les murs à la place
- Je ne te parle pas de ça, je te parle d’eux en général John ! Ils ne peuvent pas être ensemble !
- Pourquoi pas ? Moi j’y vois pas d’inconvénient et ce sont mes subordonnés je te rappelle. Et pourquoi tu joues les inquisiteurs comme ça ? Tu ne crois pas que ta sœur est suffisamment grande pour prendre ses décisions toute seule, quitte à ce que ça s’avère être une erreur – ce dont je doute ?

Lindsay ferma un instant les yeux et soupira. Son regard s’attarda une nouvelle fois sur le couple devant eux, qui discutait à présent. Elle grimaça en voyant l’agitation qui les animait soudainement. Elle ne savait pas de quoi ils parlaient mais cela avait l’air de les passionner autant l’un que l’autre. Le Major décrivait de grands mouvements dans l’air et Kathleen les suivait des yeux, toujours avec ce sourire lumineux. Lorsqu’elle se mit à rire, Evan la suivit, et Lindsay eut une subite envie de leur mettre des baffes, autant à l’un que l’autre.

- Tu crois qu’ils ont couché ensemble ?, demanda-t-elle subitement
- Quoi ? Mais qu’est-ce que ça peut bien faire ?
- Oui ou non ?, insista Lindsay avec un regard menaçant
- Ok ! Alors non, ils n’ont sûrement pas couché ensemble
- Et comment tu peux en être aussi sûr ?
- Je sais pas. Mon intuition, sans doute. Je ne suis pas un expert en relations amoureuses, mais ça se voit qu’eux, ils ne couchent pas ensemble
- Ouais, pas encore. Parce qu’au rythme où ça va...
- Hey ! C’est moi où tu serais un peu jalouse ?, taquina John
- Non ! Absolument pas !, bouda-t-elle
- T’es jalouse de ta sœur !
- Chut ! Ils se sont arrêtés !

Restant à bonne distance, John et Lindsay regardèrent les deux jeunes gens se stopper au niveau d’un carrefour. Ils ne dirent rien pendant quelques minutes, puis Kathleen désigna quelque chose du doigt et Evan hocha la tête avec un sourire et la regarda s’éloigner.

- Moi, perso, je trouve qu’ils iraient très bien ensemble !
- Et moi je pense le contraire
- On la joue à pile ou face ?

Lindsay ouvrit la bouche mais ne trouvant comment formuler ses réprimandes, elle se contenta de le frapper à de nombreuses reprises.

- Aïe. Aïe. Lindsay...arrête ! Je blaguais enfin !