SFF
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 Quand on a que l'amour [F]

Aller en bas 
AuteurMessage
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyDim 11 Nov 2007 - 20:44

Titre : Quand on a que l'amour

Auteur : mon double maléfique connu sous le pseudo de Louise(14)!

Genre : Alors là...c'est loin d'être uniquement de la romance même si le ship tient une grande place...c'est pas vraiment de l'aventure, c'est loin d'être du comique...le cadre est un peu dramatique...voilà s'il y a un nom pour définir cela, merci de me l'indiquer dans les commentaires!

Résumé : ça devait être une song fic...se sera une fic à part entière! Comment survivre quand on côtoie les pires aspects de l'âme humaine? Comment trouver l'espoir quand quelqu'un s'échine à le détruire? Imaginez que certaines des idées terriennes les moins avouables existent ailleurs et que c'est John et Teyla qui les expérimentent.

Disclaimer : Fic inspirée du livre de Primo Levi "Si c'est un homme" et de la chanson de Jacques Brel "Quand on a que l'amour". Les personnages m'appartiennent tous, sans exception...enfin je veux dire les personnages, ne m'appartiennent pas tous!



Quand on a que l'amour


John observait le camp avec appréhension, le soir tombait lentement sur le millier d’âmes qui hantaient ce lieu maudit. Le militaire attendait avec les autres que tous les bataillons de travailleur s’alignent sur la grande place où les esclaves, parce que c’est bien ce qu’ils étaient, seraient comptés.

Les baraques de bois s’alignaient dans un ordre parfait autour de la place qui n’était qu’un espace dégagé, semblable au reste du camp. Même dans ses pires cauchemars, John Sheppard n’avait jamais imaginé une telle chose, il se trouvait dans un camp de la mort probablement identique aux camps d’extermination qu’avaient mis en place les nazis durant la seconde Guerre Mondiale dans l’est de l’Europe.

Il n’avait jamais beaucoup écouté durant les cours d’histoire mais dès son arrivée, les similitudes l’avaient frappé : les barbelés, l’ordonnance quasi-militaire, les êtres décharnés, le travail et le but ultime : la destruction d’un homme. A croire que les hommes étaient les mêmes partout, quelle que soit leur galaxie. John avait d’abord cru que les hommes de Pégase seraient différents, unis pour lutter contre un ennemi commun : les wraiths. Mais le temps passant, il c’était rendu compte, qu’ici aussi, les hommes étaient prêts à tout pour acquérir la moindre parcelle de pouvoir et de richesse.
Cela faisait maintenant trois semaines qu’il expérimentait les pires aspects de la cruauté humaine, les tréfonds les plus noirs du genre humain.

John poussa un imperceptible soupir qui se mua en buée dans le froid crépuscule, il y a une vingtaine de jours, il était encore un homme libre, il avait même confiance en l’homme.
Il était en mission avec son équipe, une mission de routine dans une ville en conflit avec un voisin avide de pouvoir. Ils étaient venus négocier quelques denrées alimentaires contre des médicaments quand le sol c’était mit à trembler accompagné par le hurlement d’une sirène. Il y avait eu une puissante lumière, le bruit assourdissant d’une explosion et puis le noir qui s’abat avec violence.
Quand il c’était réveillé, John était à l’arrière d’un camion avec Teyla et une vingtaine d’autres prisonniers à l’œil hagard. L’athosienne n’en savait pas plus que lui, elle aussi était restée inconsciente longtemps, elle ne c’était réveillée qu’au moment où on les faisait monter dans le camion.
Lorsque John avait tenté de communiquer avec l’un de ses voisins pour savoir où on les emmenait, un garde au regard emplit de haine lui avait ordonné de se taire. A sa seconde tentative, le garde lui avait décoché un bon crochet du droit avant de lui braquer un fusil entre les deux yeux en le menaçant de lui faire exploser la tête. Sheppard avait sentit la colère l’envahir, s’il avait encore ses armes, s’il n’y avait pas d’innocentes personnes avec lui, s’il n’y avait pas une escorte armée qui les suivait, alors il aurait donné à ce garde une bonne raison de la haïr. Le regard fuyant des autres passagers et la profonde terreur qu’il pouvait lire dans leurs yeux, le dissuada de se rebeller.
Il découvrit rapidement que ce choix avait été le bon, ces types ne plaisantaient pas, ils étaient capable d’abattre du sang froid un homme ou une femme qui n’obéissaient pas assez vite.

Après ce qui avait dû être des heures de voyage, le camion c’était arrêté devant un mur de barbelé, on les avait fait descendre et John c’était alors aperçut qu’il n’y avait pas un camion mais des dizaines, tous remplis de prisonniers hébétés et rompus de fatigue.

Teya lui avait fait constater avec soulagement que ni Ronon ni Rodney ne semblaient faire partie des prisonniers. Selon elle, ils avaient dû réussir à s’échapper pour rejoindre Atlantis. John avait lentement acquiescé et avait préféré garder pour lui l’hypothèse qu’ils étaient peut être morts durant le bombardement. C’est alors qu’ils étaient apparut pour la première fois, les simulacres d’hommes, des marionnettes trainants des pieds, les épaules voûtées, la tête basse. John ne savait pas encore, ne pensait même pas, qu’il allait devenir l’un d’entre eux. Les cadavres ambulants, car c’est ce à quoi ils ressemblaient le plus, c’était afférés autour des quelques bagages emportés par les prisonniers. Pour leur part, Teyla et John n’avait plus que leurs vêtements sur le dos, plus d’arme, plus de gilet pare-balles, plus de montres, plus d’oreillette, plus rien, on les avait dépouillés.

Les gardes avaient alors commencé à constituer deux groupes, poussant untel à gauche, cet autre à droite…Ces hommes armés avaient rapidement eu la première occasion de prouver leur bestialité en abattant un homme qui refusait de laisser sa fille partir avec le groupe de gauche. Teyla c’était alors imperceptiblement rapprochée de John qui, inconsciemment, l’avait serré contre lui.

Il n’y avait pas besoin d’avoir l’intelligence de Rodney McKay pour comprendre la logique de tri, les femmes, les enfants et le vieux à gauche et les autres, autrement dit les hommes bien portant, à droite. John savait déjà que d’autres hommes avaient déjà appliqués ce genre de sélection sur Terre, une terreur sans nom l’avait alors saisi. Il savait ce qui était arrivé à ceux de gauche sur Terre et il connaissait aussi le sort qui attendait ceux de droite. Un garde les avait séparés, Teyla avait été envoyée à gauche, John à droite. Si le corps fraîchement abattu d’un homme ne gisait pas au milieu du chemin, John aurai probablement tout fait pour rester avec l’athosienne. Ils avaient échangé un long regard éloquent puis le groupe de gauche c’était ébranlé en une longue colonne et une sourde angoisse avait étreint John à la gorge, il ne reverrait plus jamais Teyla, il le sentait.

*************************************************************
Voila le commencement d'une nouvelle fic, j'ai retrouvé l'inspiration et j'espère que ça vous plaira!


Dernière édition par louise14 le Sam 23 Fév 2008 - 22:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyMar 13 Nov 2007 - 20:43

Comme promis, voici une suite! Pas très longue certes...

************************************************************

Un coup de cross dans l’estomac l’avait enfin invité à suivre les autres hommes de son groupe qui avançaient lentement vers ce qui était les portes de l’enfer. Il avait ensuite dégringolé tous les paliers qui séparent l’homme du verre de terre pour se trouver relégué au rang de bête, de chose que l’on dépouille de tout, de ses biens, de ses vêtements et même de son âme. Il était devenu l’équivalent d’un animal dont on décide de la vie et de la mort.
John avait dû apprendre rapidement, ici tout le monde travaillait pour le compte d’un riche seigneur qui colonisait lentement les pays limitrophes, ici on ne posait pas de question, ici on ne mangeait pas à sa faim, ici on était rien d’autre qu’un numéro anonyme sur un registre, une main-d’œuvre jetable…ici on finissait par mourir de faim, de fatigue ou de désespoir. « Ici », c’était Minar Ori, la mine d’or dans le jargon local. Les « travailleurs », pour ne pas dire esclaves, travaillaient durant toute durée du jour, puis passait la nuit sur une paillasse inconfortable, avant de retourner travailler dans l’attente du soir synonyme de nourriture et de repos.

John avait rapidement appris la faim, au début elle lui avait tordu les entrailles mais au bout de deux semaines, il commençait à s’y faire, à la supporter douloureusement comme tout le monde.
Dès que son esprit n’était pas accaparé par la concentration et l’effort que demandait le travail, ses pensées se tournaient vers Atlantis et les secours qui tardaient à arriver, vers Rodney et Ronon qui avaient sûrement périt dans le bombardement et vers Teyla. Teyla, son visage le hantait la nuit, était-elle vivante, soumise au même travail que lui ? Qu’arrivait-il à ceux qui ne pouvaient pas travailler ?

Une bourrasque froide et mordante le ramena soudain sur la grande place. Ils étaient tous réunis, 5000 hommes, 5000 fantômes tremblants dans le vent, face à une centaine de gardiens armés, ils étaient supérieur en nombre mais plus en force. Dix jours de travail forcé, de famine et de destruction morale étaient suffisants pour vider un homme de ses forces, même John Sheppard n’était plus que l’ombre de lui-même.

Les projecteurs lançaient une lumière blafarde sur le camp, le vent soufflait avec force, faisant grelotter les travailleurs, un garde s’avança et se mit à hurler pour couvrir les mugissements du vent :
_ Trois travailleurs du bataillon 5 ont été surpris dans une lâche tentative de sabotage sur le système général d’aération de la mine qu’ils étaient censés nettoyer. Ils seront tout trois exécutés demain matin au lever du soleil, ainsi que les six autres travailleurs du bataillon qui les ont laissé faire.
John se sentit trembler de rage plus que de froid, chaque jour qui passait lui montrer à quel point ces hommes étaient cruels. Ils considéraient les « travailleurs » comme des bêtes et peut leur importaient d’en tuer trois ou six, ils savaient que de nouveaux prisonniers viendraient remplacer ceux qu’ils envoyaient impitoyablement à la mort. Mais une minuscule boule d’espoir était apparue en apprenant que des hommes parmi les travailleurs, avaient encore la force de se rebeller.

_ Il nous semble bon de rappeler, reprit le garde, que tout travailleur surpris à enfreindre le règlement sera envoyé directement au camp de la Fondura. Je pense que vous savez tous ce qui vous attend là-bas.
John jeta un regard en biais à ses camarades de labeur, leurs traits s’étaient crispés à l’annonce du garde, il devait probablement être le seul à ne pas savoir ce qu’était le camp de la Fondura.

Les gardes se dispersèrent, laissant le soin à leurs esclaves épuisés de rejoindre d’eux-mêmes leur baraquement respectif. En dix minutes, les 5 000 travailleurs avaient disparut dans les baraques ou dans les allées y menant.

************************************************************
Voilà, j'espère que je vous déprime pas trop!
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptySam 17 Nov 2007 - 15:18

Voila une suite, bonne lecture!

*************************************************************

Sheppard trainait des pieds autant que les autres, ses jambes épuisées le portaient difficilement, ses bras douloureux pendaient lourdement sur ses flancs, il n’avait même plus la force des les croiser sur son torse pour se protéger un peu plus du froid. Il portait comme tout le monde, un pantalon de toile marron, une sorte de chemise du même tissu, une paire de chaussure usée jusqu’à la corde et une chaîne en acier, qu’on lui avait soudé autours du cou à son arrivée, et à laquelle pendait une petite plaque du même métal sur lequel était gravé son numéro : 4572. Dans un sens il était « content » que la technique nazi du tatouage ne soit pas utilisée, mais un de ses camarades de travail lui avait fait remarquer qu’ils étaient un peu plus de cinq milles avant que le convoi qui avait amené Sheppard n’arrive, il n’était donc pas le premier à porter le numéro 4572. Le militaire avait été malade à l’idée que cette chaîne avait dû écorcher d’autre peau que la sienne et qu’elle avait dû être arrachée à un cadavre avant de lui être attribuée.

Ses pas l’avaient menés directement à sa baraque en passant par le chemin le plus court, c’était l’une des première règle que l’on assimilait ici, économiser la moindre force. L’odeur rance de la sueur lui frappa le nez avant même d’entrer dans sa baraque, mais cette odeur il s’y habituait aussi, si bien qu’il ne lui fallait pas plus de cinq minutes pour ne plus la sentir. L’espace de la baraque était si restreint qu’il était difficile de se déplacer à plusieurs entre les couchettes à trois étages, les travailleurs faisaient la queue devant la chambre du garde pour recevoir leur repas, un peu de soupe et un quignon de pain sans goût. John attendit patiemment que son tour arrive puis se dirigea vers sa couchette sur laquelle il se hissa difficilement.
De là où il était il dominait toute la baraque et la mer de corps recroquevillé dans leur couverture cherchant un peu de chaleur et engloutissant rapidement le maigre repas.
John imita les autres hommes, il avala goulument la soupe du jour qui n’était que de l’eau saumâtre dans laquelle flottaient quelques morceaux détrempés de légume. Avec son pain, il racla le fond de sa gamelle pour être sûr de ne pas laisser passer la moindre miette de nourriture puis il reposa son écuelle au pied de sa couchette en la contemplant tristement. Il lui avait fallut moins de cinq minutes pour engloutir son repas et la faim était toujours là, un peu apaisée mais toujours là.

Sur la couchette voisine, collée à la sienne, un homme d’une cinquantaine d’année, dont la grande taille accentuée la maigreur était allongé, ses yeux noirs brillaient d’intelligence et il mâchait lentement un morceau de pain comme ci-cela permettait d’en tirer des valeurs nutritives plus importantes. Il s’appelait Six. Six était du moins le nom sous lequel tout le monde le connaissait, son numéro était le 6666, aussi tout le monde c’était accordé à utiliser le diminutif Six pour le nommer. Six était prisonnier du camp depuis deux ans et comme il était toujours vivant, cela faisait de lui un homme expérimentait qui connaissait beaucoup de filon pour survivre. John savait qu’il pouvait poser toutes les questions qu’il voulait à Six, celui-ci lui répondait sans détour et agrémentait son discours de quelques conseils qu’il réservait à ses « amis ». Il avait rapidement prit John sous son aile car il avait reconnu en lui la trempe des hommes qui ne se laissent pas abattre sans combattre et peut être aussi, parce que John lui avait expliqué que ses amis allaient venir le délivrer et que Six avait compris que « ses amis » en question semblait posséder des moyens d’actions assez importants. Six était encore un des rares à croire que la délivrance viendrait, c’est ce qui lui avait permis de tenir pendant deux ans, mais il savait qu’une intervention extérieure était nécessaire, aussi les paroles de John lui donnait de l’espoir mais il s’empêchait d’y croire trop fort et se contentait de penser à son prochain plan pour grappiller un peu de nourriture en plus.

Sheppard retira ses chaussures et les rangea dans un coin de sa couchette, il se massa un instant ses pieds douloureux et couverts de plaies à cause des chaussures en mauvais état puis il s’allongea avec soulagement sur sa maigre paillasse, tous ses muscles crispés depuis le matin protestèrent un instant avant de se détendre. Cependant, il se leva sur un coude pour regarder son voisin.

_ Hé, Six ! C’est quoi la Fondura ? Demanda-t-il à voix basse.

Six souleva une paupière paresseusement avant de la refermer et de répondre lentement :

_ C’est la fonderie, c’est là-bas qu’ils fondent l’or qu’on extrait de la mine.

_ Ah…et pourquoi nous menacent-ils de nous envoyer là-bas si on enfreint le règlement ? Questionna John dans un chuchotement.

Six souleva à nouveau une paupière mais cette fois son regard était grave, il se redressa sur un coude pour regarder Sheppard dans les yeux.

_ C’est le camp que l’on voit du côté de l’infirmerie, celui avec les quatre grandes cheminés. Expliqua-t-il.

_ Ah. C’est celui où vont les personnes du second groupe…quand ils nous séparent à l’arrivée ?

Six fit un petit signe positif de la tête mais remarqua rapidement que Sheppard n’avait pas compris exactement la nature de ce second camp.

_ C’est un camp de la mort. Précisa-t-il brusquement.

John pâlit mais préféra ignorer cette remarque, parce que pour lui, ce camp avait une grande importance.

_ C’est là-bas qu’ils l’ont emmené, tu sais, Teyla, la femme avec qui je suis arrivé. Ils font quoi comme travaille là-bas ?

_ Ils font fonctionner la fonderie et les fours de la mort. Expliqua Six, ses yeux rivés dans ceux de John.

_ C’est dur comme travail ? Demanda encore le militaire, se demandant combien de temps Teyla pourrait tenir en effectuant un travail comme le sien.

_ Tu m’écoutes, petit ? S’exclama soudain Six. C’est un camp de la mort, on envoie là-bas ceux qui ne peuvent pas travailler…ou pas longtemps, les enfants, les vieux et les femmes. Et après ils les exterminent dans les fours pour ne pas avoir de corps à enterrer.

John détourna la tête pour ne plus voir les yeux perçant de Six qui lui crier une vérité qu’il ne voulait pas accepter, qu’il ne pouvait accepter.

_ Mais…la femme dont je parle est forte, elle peut travailler. Il n’y a pas de raison pour qu’ils l’aient…qu’ils l’aient…Bredouilla John sans parvenir à prononcer un mot qui lui faisait presque peur.

_ Ils n’ont pas besoin de raison pour le faire. Le coupa Six.

John baissa la tête et contempla ses mains pour ne pas avoir à regarder son voisin de couchette.

_ Ecoute, je sais à quoi tu penses. Tu te dis que si tu arrives à te faire envoyer à la Fondura tu pourras retrouver cette femme…mais n’y pense même pas, si on t’envoie là-bas c’est pour mourir. Si tu y vas par tes propres moyens et que tu te fais prendre, ils te tueront.

_ Il doit bien y avoir un moyen. Murmura John.

_ Personne n’est jamais ressortis du camp de la Fondura vivant. Oublie-là, tu ne la reverras jamais.

Sheppard serra les poings et les dents, c’était une idée à laquelle il ne pouvait se faire. Il ne partirait jamais d’ici sans avoir essayé de la sauver.

_ Si tu veux survivre, écoutes moi. Ne t’attaches à personne étant prisonnier d’un camp, ne penses qu’à ceux qui n’y sont pas et que tu pourras revoir, les autres considères les comme morts.

Le ton de Six était tranchant et sans appel, il savait de quoi il parlait et John sentit s’effondrait en lui tout espoir. Le militaire se rallongea et tourna résolument le dos à son voisin de couchette. Il enroula sa couverture autour de lui et se concentra pour maîtriser le désespoir grandissant qui l’envahissait.

*************************************************************
J'espère que je vous déprime pas trop quand même!?
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyMer 21 Nov 2007 - 18:16

Voilà une longue suite!

***************************************************************
_ Silence ! Hurla le garde de l’entrée.

C’était le signal comme quoi il allait bientôt éteindre les lumières pour la nuit. Cinq minutes plus tard il hurla à nouveau :

_ Dormez !

Puis se fut le noir oppressant de la nuit silencieuse comme la mort. John avait les yeux ouverts, il distinguait la lueur blafarde des réverbères qui éclairaient le camp durant la nuit et qui filtrait au travers des deux uniques fenêtres de la baraque. Son cœur battait fort au niveau de sa pomme d’Adam, lui nouant la gorge. Les paroles de Six tourbillonnaient dans sa tête lui déchirant le cœur, « Ils n’ont pas besoin de raison pour le faire », « les autres considères les comme morts », « Oublie-là », « Oublie-là ». Mais cela lui était totalement impossible, le visage de Teyla le hantait chaque nuit, il ne pouvait pas l’oublier, malgré la fatigue il restait parfois longtemps éveillé à penser à elle. Il tenait trop à elle pour pouvoir l’effacer de sa mémoire comme cela. A chaque fois qu’il en avait l’occasion il essayait d’imaginer des moyens d’évasions, un moyen pour la retrouver et pourtant il n’entreprenait jamais rien parce que sa propre vie ne tenait qu’à un fil…et de quelle utilité serait-il à Teyla s’il mourrait ?

Les insinuations de Six sur le fait que Teyla était peut être déjà morte lui portait le cœur au bord des lèvres, elle ne pouvait pas être morte, c’était impossible. Mais pourtant, il savait au fond de lui que le régime auquel il était soumis tuerait une femme en peu de temps. A cette vérité quelques larmes lui brulèrent les paupières et coulèrent lentement le long de ses joues. La pensée d’une Teyla qui attendait son aide était ce qui l’avait aidé à tenir depuis le début, ce qui l’avait empêché d’entreprendre une mission suicide, ce qui l’avait empêché de sombrer dans le désespoir, mais cette pensée venait de s’enflammer et de disparaître. Teyla à qui il portait plus qu’une simple amitié venait de mourir dans son cœur. Les paroles d’une chanson que la jeune femme avait découverte peu de temps avant cette mission s’imposèrent alors à John, comme à chaque fois qu’il pensait à elle.

Quand on a que l’amour(1)
A s’offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu’est notre grand amour


Que n’aurait-il pas donné pour avoir un dernier moment à partager avec Teyla, un ultime moment où il aurait pu lui dire tellement de chose qu’il n’avait jamais osé lui dire.

Quand on a que l’amour
Mon amour toi et moi
Pour qu’éclate de joie
Chaque heure et chaque jour


Il lui paraissait alors tellement stupide de ne pas avoir profité pleinement de tous ses moments qu’il avait passé en sa compagnie. De ne pas avoir su à ce moment là jouir de tout le bonheur que lui procurait la présence de la jeune femme à chaque minute.

Quand on a que l’amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d’y croire toujours


C’était maintenant, alors qu’il venait de la perdre pour toujours, qu’il se rendait compte que sa plus grande richesse était cette femme. Que partager son amour l’aurait rendu plus heureux et plus riche que n’importe qui.

Quand on a que l’amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs


C’est penser à elle chaque matin au moment de partir au travail qui l’aidait à supporter la vision du camp et des milliers d’hommes mourants qui se trainaient. C’est son merveilleux visage qui lui permettait d’oublier la laideur de l’âme humaine, cette âme humaine qui essayaient de le détruire jour après jour.

Quand on a que l’amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours


C’était exactement cela qui l’aidait à tenir. C’était l’amour qu’il portait à Teyla qui le secourait à chaque instant où la mort menaçait de l’emporter. Cet amour était devenu son unique raison de vivre, sa bouée de sauvetage quand il sentait qu’il allait céder aux assauts du désespoir. Cette chanson était son unique ligne de conduite, il se remémorait les paroles dès que ça n’allait plus.

Quand on a que l’amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteau de velours


Il comprenait maintenant à quel point il avait été sot de ne pas être attentif à ses sentiments plus tôt. Il se rendait compte que seul ceux qui éprouvait un amour profond pour une personne arrivait à survivre dans ce camp. C’était le cas de Six, la seule chose qui lui importait, c’était de revoir sa fille qui était enceinte au moment où il avait été fait prisonnier. Il y avait aussi le jeune 412, qui avait promis à sa sœur jumelle qu’il ne mourait pas et qui jour après jour lutter pour tenir cette promesse. Et pour John c’était cette promesse qu’il c’était faite à lui-même d’avouer ses sentiments à Teyla quand ils seraient libérés…mais si Teyla était morte ?

Quand on a que l’amour
A s’offrir en prière
Pour les maux de la Terre
En simple troubadour


John priait, il priait avec ses yeux baignés de larmes, il priait un dieu auquel il n’avait jamais cru, il priait pour que son amour inavoué ait tout de même protégé Teyla. Il était prêt à endurer tous les maux de la Terre pour sauver l’athosienne. Il priait malgré toute l’incertitude qui l’envahissait.

Quand on a que l’amour
A offrir à ceux-là
Dont l’unique combat
Est de chercher le jour


C’est tout ce qui lui restait à ce jour, de l’amour à offrir à la jeune femme. Un amour qui faisait resplendir le soleil même les jours de pluie, un amour qui brûlait en lui et que les gardes du camp avait été incapable d’éteindre. Mais cette fois une vague noire de désespoir plus puissante que les autres s’était abattue sur lui et la flamme qui portait le visage de Teyla avait été soufflée.

Quand on a que l’amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour


Chaque soir il c’était imaginé le moment de la libération, le moment où il reverrait Teyla. Il imaginait cet avenir avec bonheur, c’était le seul destin qu’il avait imaginé. Il n’avait pas pensé qu’il pouvait mourir, que personne ne viendrait les libérer, que Teyla était morte, il n’avait pas imaginé que son destin s’achèverait entre ses murs de barbelé ou au fond de la mine.

Quand on que l’amour
Pour parler aux canons
Et rien qu’une chanson
Pour convaincre un tambour


Il n’avait pas pensé que demain, il ne lui resterait que son amour inavoué pour faire face aux fusils, pour lutter contre la fatigue et la faim, pour parler aux canons des gardes. Qu’il ne lui resterait plus que les paroles d’une chanson pour lui remémorer Teyla mais que tout espoir de revoir la jeune femme vivante l’aurait quitté.

Alors sans savoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains
Ami, le monde entier


Voila que sa seule force l’abandonnait lentement, en même temps que ses larmes quittaient son corps. Si seulement il pouvait avoir la preuve que Teyla était vivante, alors il aurait possédé entre ses mains une force plus puissante que le monde entier réuni.

*************************************************************

Euh oui je sais, cette suite ne dit toujours pas ce qu'il advient de Teyla...me tapez pas!

(1) Chanson de Jacques Brel, "Quand on a que l'amour"
Chanson écoutable ici http://fr.youtube.com/watch?v=OqKzVOhbkko , c'est cette version chantée par Céline Dion et Maurane que j'ai écouté en écrivant.
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyDim 25 Nov 2007 - 20:28

Je ne vous ai pas oublié! Voici la suite du week-end!
****************************************************************

John laissa libre cours à son chagrin en se remémorant inlassablement les paroles de cette chanson. Demain serait un autre jour, plus dur à surmonter que les trois semaines précédentes réunies.
A quelques centaines de mètres de là, dans le camp de la Fondura, une femme à la peau matte observait le camp voisin par la fenêtre à barreaux, le cœur serré en pensant au compagnon avec qui elle était arrivée.

Un mois, cela faisait un mois déjà que Teyla travaillait au camp de la Fondura, un mois qu’elle essayait de trouver un moyen sûr de s’échapper. Chaque jour elle redoublait de prudence pour allonger son espérance de vie, chaque jour elle voyait la mort rôder autour d’elle en emportant d’autres femmes. L’athosienne avait eut de la chance, beaucoup de chance parce qu’elle avait tapé dans l’œil d’un garde qui l’avait choisi pour servir dans le cabaret du camp. Ainsi elle échappait au travail forcé dans l’usine, elle bénéficiait de repas à peu près normaux et d’un lit presque confortable. Or elle savait que les autres femmes travaillaient dans des conditions inhumaines avec pour seul repas un peu de soupe et du pain et que beaucoup mourraient et finissaient dans les fours.

Chaque jour qui passait montraient à Teyla toute l’horreur dont les hommes étaient capables. Elle avait vu des groupes entiers de vieillard et d’enfant entrer dans le grand bâtiment aux cheminés et ne jamais en ressortir. Tous les soirs elle regardait les travailleurs de l’autre camp se ranger sur la grande place puis se disperser, en espérant reconnaître John, puis elle prenait son service. Elle était la favorite d’un des gardes, Alfondo, qui n’avait pas été trop exigent avec elle pour le moment, mais elle sentait qu’il attendait plus d’elle que les simples massages qu’elle acceptait de lui faire.

Elle scruta encore un moment la grande place de Minar Ori, il y avait de l’animation au milieu d’un bataillon. D’après ce qu’elle voyait, un travailleur avait trébuché et les gardes l’aidaient à se relever à coup de pied. Teyla ferma les yeux et pria pour qu’il ne s’agisse pas de John…puis elle finit par prier pour que John sois vivant tout court parce qu’on lui avait raconté à quoi était soumis les prisonniers de ce camp. Elle avait beau savoir que Sheppard était un homme fort, il n’en restait pas moins qu’un simple humain qui souffrait comme les autres de la faim et de la fatigue.
Elle enfila des bracelets qu’Alfondo lui avait acheté, rajusta sa tenue puis descendit l’escalier qui menait aux cuisines, les gardes de jours allaient bientôt terminer leur service et passer le relais aux gardes de nuit affectés dans chaque baraque des deux camps.

Une fois leur service terminé, les gardes de jour affluaient dans le cabaret pour manger un repas qu’ils estimaient bien mérité, pour regarder certaines des prisonnières de la Fondura danser sur la scène et plus si affinité. Teyla passait la soirée à servir les gardes, parfois elle dansait pour remplacer une prisonnière malade et généralement elle rejoignait Alfondo dans l’une des chambres du cabaret. Les autres prisonnières rejoignaient des fois plusieurs gardes dans différentes chambres et il ne s’agissait pas de simplement les masser. Teyla avait de la chance d’avoir Alfondo pour « protecteur ». Il était l’un des plus hauts gradés du camp de la Fondura, aussi il avait interdit aux autres gardes de faire appel à Teyla, il se réservait la jeune femme.

Ce soir là, Alfondo attendait l’athosienne dans l’une des plus grande chambre du cabaret, il voulait prendre son repas seul et avait demandait à ce que Teyla lui soit entièrement destiné pour ce soir. Il y avait plusieurs jours que la jeune femme sentait que le garde attendait quelque chose, qu’il espérait un peu plus de la part de Teyla que des massages. Jusque là il s’était satisfait de ce que lui apportait la jeune femme, il n’avait pas cherché à la forcer alors que d’autre garde ne s’embarrasser pas de délicatesse. Teyla poussa la porte de la chambre faiblement éclairée les bras chargés d’un lourd plateau repas. Elle trouva Alfondo assis dans un vieux fauteuil. La jeune femme referma doucement la porte derrière elle, posa son plateau sur un guéridon à l’entrée de la pièce et attendit que le garde l’invite à s’avancer.

Alfondo n’était pas un jeune homme au physique avantageux, c’était même plutôt l’inverse. Il était bedonnant, une calvitie importante envahissait son crâne sur lequel quelques cheveux blonds résistaient vaillamment. Teyla surmontait chaque soir son dégoût pour masser la peau grasse du garde, sachant que c’était un faible prix à payer pour survivre.

_ Tu sais Eva, je suis parfois horrifié par ce que je fais. Murmura-t-il à l’adresse de Teyla.

C’était une des manies des gardes, renommer les personnes, ainsi Teyla n’était plus Teyla, ni 7889, le numéro qui pendait à son cou mais Eva. Mainteant qui était Eva, Teyla n’en savait rien et n’avait pas vraiment envie de savoir.

_ Est-ce que c’est mal ? Se demanda-t-il à lui-même. Ou une manière comme une autre de protéger les nôtres ?

Teyla se garda bien de donner son avis, surtout qu’elle sentait bien qu’elle ne devait pas saisir entièrement l’ampleur de la question. Elle s’approcha à peu feutré et posa ses mains sur les larges épaules du garde pour les masser. Plus vite elle quitterait cette chambre mieux elle se sentirait.

_Une vie pour une vie, c’était le marché…mais ils deviennent de plus en plus exigeants. Continua Alfondo toujours pour lui-même.

Il saisi les mains douces de la jeune femme et la força à venir devant lui. Teyla frissonna au contact des mains moites dans les siennes mais se laissa faire.

_ Tu sais Eva, je n’aime pas ce que je fais. J’aurai préféré avoir un travail tranquille en ville.

Teyla évita le regard d’Alfondo, il y aurait lu tout le dégoût qu’il lui inspirait et il devait bien se douter que Teyla ne pouvait pas cautionner ce que son peuple faisait.
La jeune femme fit mine de s’intéresser de prêt aux mains du garde et entreprit des les masser consciencieusement, en espérant qu’il cesserait de faire la conversation. Mais Alfondo semblait tourmentait ce soir là, il se leva et se posta devant la fenêtre qui ne laissait apercevoir qu’une suite de baraque sans vie.

_ Notre peuple est-il plus mauvais qu’un autre ? Sommes-nous les monstres que décrivent les autres pays ?

Teyla était resté près du fauteuil, la tête basse, jouant la carte de l’esclave soumise qui ne porte aucun jugement. Alfondo s’approcha d’elle et la força doucement à relever la tête en lui pressant le pouce sous son menton.

_ Suis-je un monstre, Eva ? Demanda-t-il d’une voix rauque.

_ Non. Souffla Teyla en essayant de masquer toute la haine que ses yeux pouvaient lancer.

_ Non, bien sûr que non. Tu ne vas pas me répondre oui, tu sais que t’as vie dépend de moi. Ajouta Alfondo avec un sourire quelque peu carnassier.

Les mains du garde descendirent lentement le long des bras de Teyla en une caresse qui se voulait douce mais qui laissait derrière elle une désagréable impression de moiteur. Il arrêta son geste sur les hanches de la jeune femme et commença une imperceptible manœuvre de rapprochement. Teyla voyait la bouche aux dents jaunâtre se rapprocher lentement vers elle, son cœur battait fort, il fallait qu’elle trouve une solution pour lui échapper sans le froisser.

*************************************************************
Et voilà, Teyla est bien vivante mais sa situation n'est pas vraiment enviable! Je crois que quelqu'un avait fait un théorie avec une Teyla obligée d'assouvir les désirs d'un vieux dégoûtant...c'est gagné!
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyLun 3 Déc 2007 - 18:39

Je ne vous ai pas oublié, mais un week end à Dijon m'a empêché de poster une suite....alors là voilà avec un peu de retard!

***************************************************************

Dans le camp de Minar Ori, à quelques centaines de mètres de la chambre où Teyla et Alfondo étaient enfermés, John Sheppard se laissa lourdement tomber sur sa couchette en laissant échapper un gémissement de douleur. Six déposa deux gamelles de soupe et deux morceaux de pain sur sa propre couchette avant de s’y hisser difficilement. Il posa une des gamelles de soupe et l’un des morceaux de pain au pied de la couchette de John et se pencha sur l’homme qui respirait douloureusement. Il avait entreprit de déboutonner la chemise de Sheppard quand celui-ci arrêta sa main.

_ Qu’est-ce que tu fais ? Demanda John dans un souffle.

_ J’étais médecin avant d’arriver ici, laisse moi regarder, ces gardes t’ont donné de mauvais coups. Répondit le grand homme maigre.

John laissa retomber sa main et ferma les yeux. Il avait trébuché…ou plutôt on l’avait fait trébucher. Les bataillons de travailleur marchaient en rang serré quand ils rentraient du travail, si serrés que les hommes marchaient souvent sur les talons de ceux de devant. Ce soir, le travailleur de derrière avait marché sur la chaussure de Sheppard et n’ayant plus ses réflexes d’antan, John était tombé de tout son long sur le sol gelé. Cette chute en soi, n’était pas grave par contre la technique des gardes pour forcer un travailleur à se relever, l’était. Les derniers travailleurs avaient évité le corps de John et trois gardes avaient fondu sur lui pour l’aider à se relever à grand renfort de coup de pied et de matraque.

Les mains osseuses de Six palpaient l’abdomen de John avec douceur. Le militaire aurait presque pu se croire à l’infirmerie d’Atlantis entre les mains de Carson Beckett…ce cher Carson. Les doigts atteignirent une zone particulièrement douloureuse et John laissa échapper une plainte.

_ T’as les côtes cassées. Décréta Six en retirant ses mains et en reboutonnant la chemise de son patient. Peut être aussi un poumon perforé. Ajouta-t-il en s’allongeant sur sa paillasse.

John ouvrit les yeux et fixa Six qui avait commencé à manger. Le diagnostic de l’ancien médecin ne l’aidait pas beaucoup…à part pour recalculer ses chances de survie à la baisse.
Le militaire voulu se lever pour s’emparer de son repas mais une douleur fulgurante lui traversa l’abdomen, l’obligeant à se recoucher. Six lui fit passer son pain et sa soupe et lui dit dans un murmure :

_ Tu devras aller à l’infirmerie demain.

_ Après tout ce que tu m’as raconté sur ce lieu, tu crois vraiment que je vais y aller avec des côtes cassés et un poumon perforé ? Répliqua John en avalant quelques cuillères de soupe.

_ Je sais bien, mais tu ne pourras pas travailler dans cet état. Tu ne tiendras pas une demi-journée. Répondit Six entre deux cuillerées de soupe.

_ Il le faudra bien, je n’ai pas envie de servir de cobaye aux chirurgiens. Argumenta John.

_ Tu ne pourras pas travailler, les gardes t’enverront à l’infirmerie quand ils verront que t’es blessés ou directement à la Fondura s’ils estiment que t’es pas soignable. Expliqua Six.

_ Ils ne s’en rendront pas compte. Décréta Sheppard. J’ai connu pire que des côtes cassées…

_ Et qu’un poumon perforé ? Le coupa Six.

_ C’est vrai que le poumon perforé, j’ai jamais expérimentait. Essaya de plaisanter John. Mais peut être ne l’est-il pas.

_ Vu ta respiration, je suis quasiment sûr qu’il l’est. Répliqua brusquement Six. Allons petit, si tu vas travailler, tu vas te tuer. Alors que si tu vas à l’infirmerie, t’as une chance…

_ Une chance de quoi ? De me faire découper en morceau par les « médecins », de me faire empoisonner pour tester un nouveau médicament…J’ai bien retenu tes leçons Six, je n’irai pas à l’infirmerie, moi vivant, je n’y mettrais pas les pieds. Trancha John.

_ Tu vas te tuer. Répéta Six en finissant sa soupe.

_ Et alors ? Demanda John. De toute façon, il n’y a plus personne que je puisse aider ici.

En disant cela il sentit son cœur se serrer, il pensait à Teyla, il avait difficilement accepté l’idée qu’elle devait être morte mais cela faisait une semaine qu’il avait perdu espoir de la revoir. Le discours de Six l’avait secoué mais il savait que le vieux prisonnier en savait plus long que lui sur les camps. Six avait bien compris à quoi John faisait allusion, dans un sens il était content que son voisin de couchette ait abandonné l’espoir de revoir cette femme mais il n’avait pas non plus cherché à lui faire perdre l’envie de vivre.

_ Allons mon gars. Murmura Six en regardant Sheppard. Tu ne peux peut être plus rien pour elle, mais pense à ceux qui t’attendent dans ton monde. Eux tu pourras les revoir, c’est pour eux que tu dois vivre.

_ Personne ne m’attend sur mon monde. Répondit John.

_ Je croyais que tes amis…Commença Six.

_ Mes « amis » ne sont pas venu me chercher au bout d’un mois…ils ne viendront pas. Dit Sheppard d’une voix éteinte. Ils ne doivent pas savoir où je suis, ils ne doivent pas avoir de vaisseau pour venir.

Six reposa sa gamelle impeccablement nettoyée et entreprit de mâcher lentement son morceau de pain.

_ Laisse leur un peu de temps. Murmura Six qui malgré lui avait eu confiance dans l’arrivée des « amis » de John. Ils vont te retrouver.

_ Généralement, on parvient à secourir les nôtres en quelques heures…quelques jours parfois. Expliqua John, la gorge nouée. Mais si on a pas de résultats intéressants au bout de plusieurs semaines, les missions de sauvetages s’espacent puis finissent par être annulées. Je serais porté disparu en mission…

_ Je croyais que tu m’avais dit que vous…

_ Nous n’abandonnons jamais les nôtres. Termina John. Mais si les miens me pensent mort, ils ne poursuivront pas les recherches pour un cadavre.
Un lourd silence s’installa entre les deux voisins de couchette, seulement troublé par les bruits des autres prisonniers qui mangeaient ou chuchotaient entre eux.

_ Ça ne fait que quatre semaines. Rappela Six. Si tu décides d’aller travailler demain, j’essayerai de t’aider.

John lança un regard grave à Six, il savait tout ce qu’impliquait cette déclaration.

_ Tu n’es pas obligé Six, ne te met pas en danger pour moi.

_ Je veux t’aider par solidarité. Dit le vieux prisonnier.

_ Je croyais que la solidarité n’existait pas ici. Maugréa Sheppard.

_ C’est ce qui fait de nous des bêtes. Répliqua Six. Je ne suis pas une bête, je suis un homme et je veux aider mon semblable.

_ Pourquoi ? Demanda John.

_ Parce que je sais que tu ferais la même chose si tu en avais la possibilité. Répondit Six. Je sais que si tes amis venaient te chercher, tu ne nous laisserais pas ici.

_ Ils ne viendront pas. Répéta Sheppard d’une voix douloureuse.

_ Laisse leur le temps…Murmura une fois de plus Six. Et si tu veux un peu plus de temps, il faudra que tu acceptes mon aide.

John fit un sourire crispés à l’ancien médecin qui le regardait depuis sa couchette avec le regard confiant et acquiesça doucement d’un signe de tête.
Six lui rendit son sourire, prit la couverture de Sheppard et la rabattit sur le corps endoloris du militaire avant de s’enrouler lui-même dans sa couverture.


Quelques heures plus tard, Teyla ressortait de la chambre d’Alfondo...
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyVen 7 Déc 2007 - 18:07

Quelques heures plus tard, Teyla ressortait de la chambre d’Alfondo avec soulagement. Elle avait réussi…elle avait réussi à le repousser sans le froisser, elle n’en revenait pas. Au moment où les lèvres d’Alfondo allaient se poser sur les siennes, elle l’avait esquivé et c’était placé derrière lui, les mains sur les larges épaules du garde.

_ Vous êtes tendu, laissez-moi faire disparaître ses crispations avant que vous ne mangiez. Avait-elle dit. Puis elle avait conduit le garde jusqu’au lit ou elle avait entreprit de lui enlever sa chemise pour lui masser le dos.

Peut être avait-elle était plus caressante, plus douce, elle n’en savait rien mais Alfondo n’avait pas cherché à aller plus loin. Ensuite il avait mangé et enfin, avant qu’il ne la laisse partir, il lui avait dit :

_ Dans deux jours, le rassemblement sera sonné en pleine journée, débrouilles toi pour être proche d’un abri et dès que tu les entendras, cache toi bien. Si tu en as la possibilité, va dans les caves du cabaret.
Teyla avait demandé qui elle était censée entendre arriver mais Alfondo lui avait fait signe de sortir sans plus d’explications.

La jeune femme regagna le dortoir qu’elle partageait aves les autres travailleuses du cabaret, aucune des femmes n’étaient encore revenu. L’athosienne en profita pour contempler le camp de Minar Ori, le camp des hommes où elle espérait sans cesse apercevoir John. Mais à l’heure qu’il était, les baraques étaient plongées dans le noir et aucun signe de vie n’était visible. Elle prit alors quelques minutes pour penser, ce n’était pas vraiment le genre de chose qui était permises ici et puis il valait mieux éviter trop penser pour ne pas désespérer. Tant que Teyla pensait vaguement à son avenir ici ou même à John, elle arriver à imaginer l’un et l’autre. Un avenir dans lequel Ronon et Rodney débarquaient et les ramenaient sur Atlantis. Un John fort et vigoureux qui travaillait avec acharnement la journée et qui élaborait des plans d’évasion la nuit. Mais dès qu’elle réfléchissait plus en détail à l’un et à l’autre, tout s’effondrait. Comment Rodney et Ronon pourraient les retrouver ? Ils n’avaient peut être pas réussi à quitter cette planète ! Et même s’ils avaient réussi à rallier la cité, comment pourraient-ils les retrouver alors que ces camps se trouvaient à des heures de route du lieu de leur disparition ? Et John, pourquoi supporterait-il mieux la faim et le travail que les autres hommes ? Teyla avait vu certains hommes envoyés dans le grand bâtiment aux cheminés, ils étaient si maigre qu’ils tenaient tout juste debout. John n’était pas plus robuste qu’un autre, certes c’était un militaire qui avait subit des entraînements intensifs mais on ne l’avait probablement jamais soumis à une famine de un mois. Voila, dès qu’elle réfléchissait aux détails, leur survie à tous les deux, dans ces camps, lui semblait hautement improbable. Chaque jour qui passait amenuisait l’espoir qu’elle avait de sortir un jour d’ici, l’espoir qu’elle avait de revoir Sheppard, Ronon ou son peuple. Elle sentait monter la vague noir du désespoir, cette même vague qui submergeait les autres prisonnières lentement mais sûrement. Pelotonnée au fond de son lit, l’athosienne refoula ses larmes pour la énième fois dans l’espoir de trouver le sommeil.

Le lendemain, Teyla et les autres prisonnières furent tirées du lit à l’aube par les aboiements sonores de la gardienne de nuit. Les prisonnières du dortoir s’habillèrent en silence, Teyla regarda une fois de plus le camp qui s’étendait un peu plus loin et dans lequel des milliers d’hommes indistincts se déplaçaient par groupe, puis elle se joignit aux autres femmes pour entreprendre le nettoyage du cabaret avant l’arrivée des gardes de nuit.

_ Ton mari est là-bas ? Lui demanda la femme avec qui elle nettoyait une des chambres.

_ Pardon ? S’étonna Teyla qui était perdue dans ses pensées.

_ Ton mari, il est au camp de Minar Ori ? Répéta la femme dont les cheveux s’échappaient par grandes mèches sous son fichu. Je te vois souvent regarder par la fenêtre. Ajouta-t-elle.

_ Ce n’est pas mon mari. Répondit Teyla. C’est un ami…auquel je tiens beaucoup.

La femme lui fit un petit sourire malheureux avant de continuer :
_ Mon mari et mon fils ont été emprisonné là-bas en même temps que moi.

_ Cela fait combien de temps ? Questionna Teyla.

_ Un an…un an et huit mois. Murmura la femme en tapant un oreiller pour lui rendre sa forme.

_ Et bien tu peux les oublier, ils doivent être morts. S’exclama d’une voix forte une prisonnière qui venait d’entrer dans la chambre pour apporter des draps propres. La plupart des hommes ne tiennent pas plus de quelques semaines là-bas.

Elle lança un regard mauvais à Teyla et à sa collègue comme si elle se délectait du désespoir des autres, puis elle repartit comme elle était venue.

L’athosienne ne savait quoi dire pour remonter le moral de l’autre prisonnière, mais celle-ci reprit la parole, cherchant à étancher son chagrin en parlant.

_ Mon fils n’avait que 13 ans et ils ont directement tué ma petite fille. Sanglota-t-elle. Je prie pour que mon mari ait réussi à survivre mais je sais que les conditions de travail son épouvantables.

Teyla s’approcha de sa collègue de labeur et la serra dans ses bras, c’était le premier geste humain qu’elle faisait depuis qu’elle était arrivée et la prisonnière fut elle aussi surprise. C’était la première fois qu’on l’a traitait en humaine depuis un et huit mois.

_ Comment t’appelles-tu ? Demanda Teyla au bout d’un moment.

_ Aria. Répondit la femme. Ou 5963.

_ Non, je veux dire quel est ton vrai prénom. Précisa Teyla.

La femme parut surprise, c’était la première fois depuis son arrivée que quelqu’un lui demandait son vrai prénom. Il lui semblait même qu’elle l’avait oublié depuis tout ce temps pourtant elle répondit rapidement d’une voix tremblante :

_ Natachi.

_ Moi c’est Teyla et je te promets, Natachi, de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider à retrouver les tiens.

Les deux femmes se regardèrent longuement, ces quelques paroles échangées de femme à femme, avec toute l’humanité dont elles étaient capable dans un tel lieu, venaient de les lier l’une à l’autre par un lien indestructible.

Elles continuèrent de nettoyer la chambre en silence puis avant de se séparer pour effectuer différentes tâches, Teyla murmura à son amie :

_ Demain, il va se passer quelque chose. Alfondo m’a dit qu’un rassemblement serait sonné et qu’il faudrait me cacher dans la cave quand j’entendrais…

_ Une sélection ? S’alarma Natachi en coupant Teyla.

_ Une sélection ? Répéta Teyla. De quoi s’agit-il ?

_ Vous deux, au travail et vite. S’écria une gardienne à l’air féroce.
Natachi lança un regard effrayée à Teyla avant de partir dans un couloir en courant.

*************************************************************
Voila une chtite suite....
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyDim 9 Déc 2007 - 21:45

Voila la seconde suite du week-end! Bonne lecture

****************************************************************

Le soir était tombé et avec lui, une fine neige. John se hissa sur sa couchette, sa gamelle de soupe dans une main et son morceau de pain dans la bouche. Il crispa tous ses muscles pour ne pas renverser sa soupe puis se laissa tomber sur sa paillasse en gémissant. Une quinte de toux lui secoua soudain la poitrine lui laissant un arrière-goût de sang dans la bouche. Il n’y arriverait pas, il s’en rendait compte maintenant, ses blessures étaient trop graves pour qu’il puisse les cacher. Il avait lutté toute la journée contre la douleur et sa respiration s’était faite plus difficile à mesure que la journée passait. Six avait une fois de plus raison, il ne pourrait pas tenir longtemps dans cet état. Ses pensées se tournèrent vers Ronon et Rodney, tout deux devaient être morts…sinon Atlantis aurai su où le chercher. Il eu le pressentiment qu’il ne reverrait pas la belle cité, il avait un poumon perforé et le travail forcé ne faisait rien pour l’arranger. Son temps lui était compté, il en avait conscience et il aurait aimé être avec Carson, le médecin écossais savait toujours trouver les mots justes pour rassurer les gens. Il lui aurait dit « Ne vous en faites pas John, c’est fini, je vais m’occuper de vous, tout va bien aller ». Mais au lieu de ces paroles rassurantes, John n’entendit que le grincement de la couchette voisine que Six était en train d’escalader de sa longue silhouette maigre.
Le vieux médecin lui brandit deux rouleaux de tissu sous le nez et lui lança :

_ Je vais pouvoir te faire un bandage avec ça.

_ Où as-tu eu ça ? Demanda John dans un souffle.

_ Bah figures toi que 365, le barbier de la baraque 28 est une de mes connaissances. Commença à expliquer Six.

C’était une autre des inepties des camps, les prisonniers devaient se faire raser la barbe et couper les cheveux régulièrement comme s’il fallait qu’ils soient présentables devant la mort. Mais, si on mettait des prisonniers-barbiers à disposition des prisonniers…on ne donnait pas de quoi raser les prisonniers aux barbiers qui devaient se débrouiller pour s’outiller en rasoir, ciseaux et mousse à raser. Or Six avait mis en place un système d’approvisionnement en mousse à raser qui lui rapportait un peu de nourriture en plus et surtout de bonnes relations au près d’un tas de gens.

_ Mais bon, 365 c’est blessé la semaine dernière et comme c’est un bon barbier et que ça blessure se situe sur le pied, les gardes lui ont donné la responsabilité d’entretenir les barbes et cheveux de toutes l’infirmerie. Continua Six.

_ Quelle chance. Essaya de plaisanter John, mais ça voix n’était pas plus forte qu’un murmure.

_ Je suis allez jusqu’à l’infirmerie ce soir et il m’a donné ces bandages. Acheva l’ancien médecin.

_ Contre quoi les lui as-tu échangés ? Demanda Sheppard qui savait qu’au camp tout avait un prix.

_ Contre rien. Répondit Six. Il s’avère que j’ai aidé 365 il y a quelques temps, il m’a rendu ce petit service en échange.

_ Six, tu aurais dû lui demander de la nourriture pour toi. S’exclama John gêné.

_ T’en fais pas mon gars, le service que j’ai rendu à 365 vaut plus que quelques bandages. Répliqua Six.

Le vieux médecin s’empara de sa gamelle de soupe et entreprit de la vider pendant qu’elle était chaude mais il s’arrêta soudain en remarquant que John ne touchait pas à son repas.

_ Mange pendant que c’est chaud. Dit-il au militaire.

Mais John ne bougea pas, il se contenta de murmurer :

_ Tu avais raison.

_ J’ai souvent raison petit. Répliqua Six. Alors précise de quel sujet il s’agit cette fois.

_ Je vais mourir. Répondit simplement John.

Six lui lança un regard sévère mais ne chercha pas à contredire cette affirmation.

_ J’ai de plus en plus de mal à respirer, mes côtes sont si douloureuses que je ne peux pas les toucher et mes jambes ne me portaient quasiment plus à la fin de la journée. Je ne sais même pas comment je suis revenu jusqu’au camp. Continua John d’une voix faible.

_ On meure tous un jour. Répliqua Six avec sagesse. Si tu me laisse t’aider, je peux te faire gagner un peu de temps…le temps pour que tes amis arrivent…

_ Ils ne viendront pas. S’énerva John en se redressant.

Une douleur fulgurante et une quinte de toux l’obligèrent à se recoucher. Six posa une main apaisante sur l’épaule du militaire et il entreprit de retirer la chemise de Sheppard. Le vieux médecin déplia les bandes et commença à bander le torse et l’abdomen mauve de son « patient ». Pratiquer des soins donnait l’impression à Six de redevenir un être humain, il retrouvait ses réflexes d’antan, il avait le sentiment d’être utile, d’apporter un peu de bien dans ce camp où la mort hantait chaque regard. John sentit des larmes de douleur lui piquer les yeux lorsque Six serra son bandage mais il le laissa faire jusqu’au bout. Le vieux médecin aida son patient à remettre sa chemise puis il aida John à trouver une position confortable pour manger avant de retourner lui-même à son repas.

_ Merci. Murmura John, lorsque Six eu terminé ses soins.

_ C’est moi qui te remercie. Assura Six la gorge nouée. Ça fait deux ans que je n’avais pas eu l’impression d’être un homme.

*************************************************************

J'attends pleins des commentaires...sinon pas de suite! Non, pas taper!
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptySam 15 Déc 2007 - 10:45

Voila une tite suite....

*************************************************************
Teyla était étendue sur sa couchette, emmitouflée dans deux couvertures, les yeux grands ouverts, elle regardait tomber la neige derrière les barreaux de la fenêtre. Alfondo n’était pas venu ce soir et aucun autre garde ne c’était risqué à lui faire des avances, elle avait donc finit son service raisonnablement tôt. Elle pensait à ce qu’avait dit la femme le matin même alors qu’elle nettoyait la chambre. « La plupart des hommes ne tiennent pas plus de quelques semaines là-bas. » Elle savait que beaucoup de personne trouvait la mort aussi bien dans le camp de Minar Ori que dans le camp de la Fondura. Elle savait que les prisonniers effectuaient un travail dur et épuisant, qu’ils ne recevaient que très peu de nourriture, qu’ils n’avaient rien pour se protéger du froid, qu’ils étaient sujets à des blessures qui pouvaient être graves et qu’ils n’y avaient pas de véritable docteur pour les soigner. Mais malgré tout ce qu’elle avait entendu sur les camps, elle continuait de croire que John était vivant et qu’il allait bien.

Elle se retourna dans ses couvertures. Un mois qu’ils étaient prisonniers, un mois et toujours aucune nouvelle d’Atlantis. Rodney et Ronon avaient-ils réussi à rejoindre la cité ? Avaient-ils pu mettre en place des secours ? Ou alors étaient-ils morts ? Le Dr Weir avait-elle perdu tout espoir de les retrouver vivants le colonel et elle ? Teyla préféra refouler cette hypothèse au tréfonds de son esprit avec celle qui lui montrait un John mourant. L’équipe de secours allait bientôt venir les chercher, ce cauchemar serait fini et elle pourrait probablement convaincre Elisabeth d’aider les autres prisonniers. Quoiqu’il arrive, elle se débrouillerait pour emmener Natachi avec elle et pour l’aider dans la mesure du possible.
Un bruit de pas se fit entendre, Teyla observa la porte et reconnu Natachi qui avançait d’une démarche incertaine. L’athosienne se leva et se précipita vers la femme pour l’aider à s’asseoir.

_ Est-ce que ça va ? Demanda Teyla.

_ J’ai connu mieux. Répondit Natachi doucement. Mais j’ai aussi connu pire.

La femme fit une brève pause durant laquelle elle retira sa tenue de travail avant de reprendre :

_ Je n’ai pas pu t’expliquer tout à l’heure, pour la sélection.

Le cœur de Teyla fit un bond dans sa poitrine.

_ Je n’ai connu qu’une sélection depuis que je suis ici. Les gardes réunissent tout le monde et à coup sûr les plus faibles seront sélectionnés. Expliqua-t-elle.

_ Qui effectue cette sélection ? Demanda Teyla.

Natachi lui lança un regard emplit de terreur avant de répondre :

_ Les wraiths, bien sûr. C’est un très vieux marché que ce pays a conclu avec les wraiths. Ils prennent les prisonniers des camps au lieu des habitants du pays. Mais plus les prisonniers sont faibles plus le nombre de sélectionné est grand.

Teyla était horrifiée, elle ne pensait même plus aux wraiths depuis qu’elle était ici.

_ Alfondo n’avait probablement pas le droit de te prévenir pour la sélection, mais ça va peut être nous sauver la vie demain. Continua Natachi.

_ Mais la sélection va se faire aussi dans le camp de Minar Ori ? Demanda Teyla.

_ Oui. Apparemment ils commencent toujours par notre camp et puis ils vont prendre les hommes. Expliqua Natachi

_ Les hommes sont-ils au courant ? Interrogea Teyla de plus en plus anxieuse.

_ Normalement seul les gardes sont au courant du jour des sélections et tu penses bien qu’ils ne s’amusent pas à le dire aux prisonniers…sinon c’est eux que les wraiths emmènent.

Teyla se prit la tête dans les mains, demain les wraiths allaient venir faire une sélection impromptue et il y avait de forte chance pour que John disparaisse à jamais.


Un soleil froid se levait lentement sur les deux camps, John avançait péniblement au milieu de son bataillon. Le bandage que Six lui avait fait soutenait ses côtes douloureuses et s’il n’y avait pas eu l’étrange sifflement que produisait sa respiration, il aurait presque eu l’impression qu’il était guérit. Les travailleurs approchaient de l’entrée de la mine qui se situait à quelques centaines de mètres du camp. John lança un regard à la fonderie sur sa droite, seul un barbelé le séparé du camp de la Fondura mais l’imposante masse de l’usine lui cachait complètement le reste du camp. Il ne pu s’empêcher de penser que Teyla était peut être là, en train de se rendre au travail, comme lui. Mais il refoula cette idée, il ne devait plus espérer pour Teyla, il devait se concentrer uniquement sur son pas, pour ne pas se faire marcher sur les talons et risquer une nouvelle chute. La neige avait cessé de tomber mais en une nuit elle avait tout recouvert de quelques centimètres poudreux qui s’infiltraient avec joie dans les chaussures et rendaient les bas de pantalon humide. C’était un danger de plus pour les travailleurs fatigués qui risquaient sans cesse de glisser et qui sentaient leurs pieds se glacer.


Teyla secouait vivement un tapi par la fenêtre en épiant le ciel et le moindre mouvement inhabituel des gardes. Natachi c’était débrouillée pour faire à nouveau équipe avec l’athosienne et toutes deux attendaient anxieusement que le rassemblement soit sonné. Cependant, rien d’inaccoutumé ne se produisit avant 14h, à ce moment, alors que les femmes du cabaret nettoyaient la salle après le repas de midi, une longue sirène retentit dans le camp de la Fondura. La gardienne du cabaret qui surveillait le nettoyage de la salle s’écria alors :

_ Rassemblement ! Allez vous mettre en rang avec les autres travailleuses sur l’esplanade.

*************************************************************
...avec une coupure sadique! :lol!:
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyDim 16 Déc 2007 - 15:51

Natachi et Teyla se rapprochèrent l’une de l’autre et sortirent dans le froid hivernal en direction de la grande place. De toute part, des travailleuses cadavériques abandonnaient leur labeur pour se réunir devant la fonderie. La place du camp de la Fondura était un vaste espace dégagé entouré par la Fonderie à l’est, la raffinerie au sud, les premières baraques du campement à l’ouest et le bâtiment aux cheminés au nord. Le cabaret était probablement l’un des bâtiments les plus éloignés mais Teyla avait conseillé à Natachi d’essayer de rallier les caves pour s’y cacher.

Les gardiennes armées se tenaient tout autour des nombreuses travailleuses silencieuses. Le ciel était d’un bleu limpide, c’était une belle journée d’hiver, une de ces journées froides mais qui vous rend joyeux. Teyla les sentit avant des les voir ou de les entendre. C’était cette sensation familière d’un malaise qui se répand lentement dans les veines et qui fait battre le cœur plus fort. Puis le bruit caractéristique d’un moteur de dart wraith se fit entendre, une dizaine de vaisseau passa au dessus de l’esplanade jetant la panique sur les détenues. Les femmes retrouvèrent alors leur instinct de survie, elles commencèrent à essayer de s’enfuir mais de toutes parts, des soldats wraiths se matérialisaient.

Teyla attrapa Natachi par le bras et la tira derrière des bidons. Les milliers de prisonnières couraient en tout sens entre les wratihs qui utilisaient leur fusil paralysant. Les gardiennes armées avait disparues, probablement cachées en lieu sûr pour ne pas être emmené par erreur. C’était un ballet quasiment silencieux qui se déroulait sous les yeux de Teyla et de Natachi, les prisonnières les plus faibles, incapables de fuir se laissaient attraper facilement. Les prisonnières n’avaient même plus la force de crier lorsque les wraiths leur tiraient dessus, elles se contentaient de tomber mollement sur le sol.

Natachi agrippa la main de Teyla et l’entraîna sur le côté d’un imposant bâtiment.

_ Le cabaret est de l’autre côté. Murmura précipitamment l’athosienne.

_ Je sais, mais en passant par derrière, nous aurons plus de chance de passer inaperçues. Expliqua la femme.

Les deux complices longèrent la fonderie en se glissant de cachette en cachette puis débouchèrent derrière le bâtiment. De là où elles étaient, il était impossible de savoir qu’il se déroulait un drame dans le camp de la Fondura, le bruit de lutte était masqué par le ronronnement profond de l’usine.

Teyla s’aperçut soudain de l’endroit où elle se trouvait. A quelques dizaine de mètres devant elle, derrière les barbelés qui délimitaient son camp, des centaines d’hommes faibles et malades sortaient lentement de l’entrée béante de la mine. Ils se rangeaient docilement sur l’espace vide qui marquait l’entrée du gisement d’or sans savoir ce qui les attendait. L’athosienne se figea soudain, il était là, à quelques mètres d’elle, elle le reconnaissait sans mal même si son maintient était légèrement différent. John Sheppard, les bras ballant, le regard dans le vide, attendait avec les autres de savoir ce qui se passait.


Le militaire venait d’être tiré de son travail au fond de la mine par une longue et stridente sirène qui signalait que tous les travailleurs devaient se réunir devant la mine. Dans tous les lieux de travail de Minar Ori, cette sirène avait entraîné l’arrêt du travail. Les plus anciens savaient que cela signifiait probablement une sélection, mais en cet instant, John n’était entouré que par des gens qui n’avaient jamais connus cette situation. Sheppard profita de cette occasion inespérée de repos pour entamer une analyse de son état de santé. Il ressentait une douleur lancinante au niveau de ses côtes mais le bandage et le froid la rendait largement supportable. Par contre son souffle était saccadé et douloureux et la poussière de la mine lui provoquait des quintes de toux déchirantes.


Teyla ne prit même pas la peine de réfléchir à ce qu’elle faisait, tous les gardes des hommes c’étaient regroupé au même endroit…prêt à fuir à l’approche des wraiths. L’athosienne se précipita au devant les barbelés et cria :

_ JOHN !

Certains hommes tournèrent la tête à ce cri.

_ CACHEZ-VOUS TOUS ! LES WRAITHS ! Ajouta-t-elle.

_ Mais qu’est-ce que tu fais ! S’écria Natachi qui avait continué sa progression sans se rendre compte que Teyla ne la suivait plus.

_ Je sauve des vies ! Répliqua Teyla en la rejoignant.

En effet, devant la mine les hommes c’étaient soudain mis à courir en tout sens malgré les ordres criés par les gardes et par leurs armes.

Les deux femmes coururent courbés en deux en entendant les balles siffler au-dessus de leurs têtes mais pour une fois les barbelés leur sauvèrent la vie. Les gardes ne pouvaient les poursuivre et ils se contentèrent de faire voler quelques munitions. Teyla sentait son cœur battre à tout rompre, effet causé autant par la peur que par l’espoir que lui avait insufflé la vision de John. Il n’avait pas l’air au mieux de sa forme mais au moins il était vivant.

Natachi courrait devant Teyla quand cette dernière trébucha. L’athosienne allait se relever quand deux jambes musculeuses se dressèrent devant elle. Elle vit Natachi se retourner et hésiter.

_ Va te cacher ! Lui hurla Teyla avant de reporter son attention sur le wraith particulièrement repoussant qui lui barrait le chemin.

Le wraith lui lança un sourire carnassier apparemment très satisfait de la prise qu’il venait de faire. Il leva sa main, prêt à la coller sur la poitrine de Teyla quand il fut violemment percuté par un homme.

*************************************************************
Voilàààà! Vous vouliez une suite, vous l'avez eu!
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyJeu 20 Déc 2007 - 17:53

John avait sursauté en entendant quelqu’un hurler son prénom, alors qu’il cherchait l’origine du trop bref cri, la voix c’était à nouveau élevée :

_CACHEZ-VOUS ! LES WRAITHS ! Avait-elle hurlée.

Cette voix, c’était celle de Teyla, John en avait la certitude, mais le temps qu’il comprenne d’où elle venait, il ne restait plus que les gardes qui tiraient sur les barbelés et la panique des autres prisonniers. Les hommes se bousculaient de toutes parts, cherchant une cachette, essayant d’éviter les balles tirées par les gardes. John se retrouva brutalement projeté au sol par un prisonnier qui fuyait et qui tomba un mètre plus loin, une balle dans la tête. Le militaire se mit à ramper en direction de la mine, indifférent à la douleur entêtante qui lui lacérait l’abdomen. Il fallait qu’il rejoigne la mine, il ne savait pas pourquoi mais il lui semblait que c’était le seul abri sûr aux alentours. Il parvint difficilement à se remettre debout au moment où les premiers soldats wraiths faisaient leur apparition aux abords de la mine. John fit alors quelque chose dont il se croyait incapable dans son état, il courut.

Les wraiths tiraient sur tout ce qui passaient à leur portée, certains soldats réunissaient en tas les corps paralysés des prisonniers pour que les darts puissent venir les récupérer. Un soldat se dressa devant lui, braquant son fusil en direction de sa tête. John se jeta sur le côté et le tir atteignit un autre prisonnier qui arrivait derrière. Courant toujours malgré la douleur, John entra dans la mine où personne n’avait essayé de se cacher. Il tourna dans la première galerie qu’il trouva et se mit à dégringoler une pente plus inclinée qu’il ne s’y attendait et se prit les pieds dans un outil abandonné là. Il sentit alors ses pieds quitter le sol, son corps sembla voler un instant puis sa tête heurta durement une pierre et se fut le noir absolu.


Teyla lançait un regard surpris à Alfondo qui venait de se dressait entre elle et le wraith. L’homme était essoufflé mais paraissait sûr de lui.

_ Vous ne devez pas la prendre elle. S’écria-t-il.

_ Pousse toi de là, humain. Susurra le wraith de sa voix gutturale. Je prends qui il me plaît.

_ Non. Vous devez respectez le contrat. S’emporta Alfondo. Vous devez prendre les faibles en priorité.

_ Vos prisonniers sont déjà presque à l’état de cadavre. Cracha le wraith. J’ai le droit de la prendre aussi.

_ Non ! S’obstina Alfondo. Vous avez suffisamment de choix parmi les autres…et vous avez encore les hommes à prendre.

Le wraith lâcha un sifflement furieux mais sembla soudain oublier la présence des deux humains. Il resta un instant sans bouger puis fila en direction du camp des hommes appelé par un message télépathique des soldats sous ses ordres.

Alfondo aida Teyla à se relever puis lui intima l’ordre de rejoindre les caves du cabaret. L’athosienne obéit, elle courut sans se retourner, traversant un camp totalement silencieux et jonchés de corps vidé de leurs forces. Elle arriva rapidement en vue du cabaret, ouvrit une épaisse porte qui donnait sur une volée de marche et retrouva bientôt Natachi et quelques autres femmes dans les caves sombres et humides.


La sélection n’avait duré, en tout et pour tout, qu’une grosse heure et vers 15h30, les rescapés purent sortir sans danger de leurs diverses cachettes. Les prisonnières eurent pour ordre de rejoindre leur baraque pour le reste de la journée puis elles furent comptées pour mettre à jour le registre. Teyla était inquiète, de nombreuses femmes avaient été emmenées et il devait en être de même pour les hommes. Mais son esprit ne cessait de lui remontrer en boucle John debout au milieu des autres prisonniers. Avait-il eu le temps de sa cacher ? L’avait-il reconnue ? Etait-il soulagé de la savoir vivante ?

Elle cessa soudain de se poser des questions, la gardienne venait de faire son apparition, leur annonçant qu’elles devaient se préparer pour le service du soir. L’athosienne passa une heure et demie à servir des repas à des gardes moins enjoués que d’habitude. Elle entendit des bribes de conversations portant sur le nombre de prisonnier emmené, sur le tumulte qui avait agité les prisonniers de la mine ou encore sur l’écœurant comportement des wraiths qui avaient emmenés plusieurs gardes. Alfondo était assis à une table en compagnie de trois autres gardes et il glissa discrètement à Teyla le numéro de sa chambre pour ce soir là. L’athosienne entendit les autres gardes ricaner en demandant à Alfondo quand il comptait passer à l’acte.
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyMer 26 Déc 2007 - 17:04

Une nuit profonde était tombée sur les camps, enveloppant tout d’un noir manteau. La marque des wraiths était partout palpable, dans les esprits comme dans les stigmates laissés dehors. Les corps crispés de leurs victimes étaient figés par le gel dans la dernière attitude des humains luttant pour leur vie.

Teyla poussa la porte de la chambre 5 et trouva Alfondo debout devant la fenêtre, un verre d’alcool à la main. Son regard vitreux se posa sur l’athosienne qui sut tout de suite qu’il avait bu outre mesure. Malgré tout ce que représentait cet homme, malgré le rôle qu’il jouait jour après jour dans la destruction systématique des milliers de prisonnières du camp de la Fondura, malgré ses actes, Alfondo avait sauvé la vie de Teyla.

_ Je voulais…vous remercier. Murmura Teyla. Pour m’avoir sauvé la vie.

_ Ce n’est rien Eva. Répondit Alfondo avant d’avaler d’un coup le contenu ambré de son verre. Ce wraith s’apprêtait à dépasser les termes du contrat.

Teyla baissa la tête choquée par les paroles froides de l’homme. Elle n’était que cela, un contrat. Alfondo ne se souciait pas des autres prisonnières qui avaient été enlevées pour servir de nourriture aux wraiths. Il ne l’avait sauvé, elle, uniquement parce qu’elle était son esclave attitrée, personnelle et que les wraiths n’avaient le droit de prendre que les plus faibles. Elle ne représentait que la limite d’un contrat qu’Alfondo s’obstinait à faire respecter.

Le garde remplit son verre de cet étrange liquide et le vida en deux longues gorgées.

_ Tu sais Eva, je ne fais pas ce travail de gaité de cœur.

_ Alors pourquoi le faites vous ? S’exclama soudain Teyla en colère.
Alfondo parut surpris de la réaction de l’athosienne, elle qui était d’habitude si soumise et silencieuse.

_ Parce que je n’ai pas le choix. Répondit-il sur la défensive.

_ On a toujours le choix. Répliqua Teyla.

_ Je fais cela pour le bien de mon pays. Si je n’obéissais pas aux ordres, je serais éliminé. Eructa Alfondo.

_ Alors vous préférez éliminer des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants pour sauver votre peau ! Fit remarquer Teyla sur un ton douloureux. Vous ne comprenez pas qu’en faisant cela, votre vie vaut moins que celle d’une seule travailleuse.

_ Tais-toi, esclave ! Hurla soudain le garde.

Jamais une prisonnière, une femme, n’avais osé lui parler ainsi. Jamais personne n’avait osé mettre en lumière cette incohérence entre ses remords à demi-avoués et ses actes. Il s’approcha de Teyla à grand pas, la souleva par le col et s’empara de la chaîne qui pendait au cou de l’athosienne.

_ Sans moi, tu serais déjà morte, 7889 ! Dit-il en approchant son visage tout prêt de celui de Teyla. Tu n’es rien, je ne t’ai choisi que pour ton physique plutôt agréable et je peux aisément te remplacer.

La jeune femme sentit l’haleine charger d’alcool lui balayer le visage.

_ Tu vas m’obéir, 7889. Tu vas faire ce pourquoi je te réserve chaque soir depuis un mois. Ajouta Alfondo en lâchant le col du vêtement.

Il attrapa le bras de Teyla et la poussa durement jusqu’au lit. L’athosienne se retourna prête à se battre mais un poing s’abattit sur sa tempe et la fit tomber sur le lit. De petits points lumineux dansaient devant les yeux de l’athosienne. Elle essaya de se relever, mais Alfondo lui bloquait les bras et les jambes.

_ C’est ton mari que tu as essayé de prévenir cet après-midi ? Demanda hargneusement le garde. Il est dans le camp de Minar Ori ?

Teyla ne réfuta pas, trop occupée à chercher un moyen pour se libérer, mais Alfondo était fort et lourd, son poids jouait grandement en sa faveur.

_ Tu pensais que tu allais pouvoir le sauver, hein ? Continua Alfondo qui commençait à déboutonner son pantalon. Si tu le revois, ici ou dans l’au-delà, tu lui diras comme tu as bien servie ta patrie en satisfaisant les gardes.

_ Ma patrie n’est pas ici. Cracha Teyla en se débattant.

Alfondo leva sa main et l’abattit violement sur la tête de l’athosienne puis il se releva pour pouvoir enlever tout à son aise ses vêtements. Teyla, à moitié assommée, ne se rendit pas compte toute de suite qu’elle était libre de ses mouvements.

Alfondo lança un sourire carnassier en direction de l’athosienne, il ne serait pas dit qu’il était faible, qu’il n’avait pas de virilité. Ses amis gardes ne se moqueraient plus de lui, non il allait enfin assouvir les violentes pulsions qui le secouait depuis un mois. Il tendit la main vers l’athosienne pour lui retirer sa robe...

*************************************************************
Voila une tite suite en cadeau de noël....alors merci qui? Merci le père nowel!
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyLun 31 Déc 2007 - 13:11

Et voilà une suite d'une bonne taille!
****************************************************************
Il tendit la main vers l’athosienne pour lui retirer sa robe quand un rayon argenté illumina la pièce. Lorsque le faisceau eu disparut, la prisonnière s’était volatilisée.

A quelques milliers de kilomètres au-dessus du cabaret, Teyla se retrouva allongée sur un sol gris et froid.

_ Bienvenue à bord du Dédale Teyla. S’exclama une voix masculine.

L’athosienne regarda autour d’elle en sentant le soulagement l’envahir. Le colonel Caldwell était assis dans le fauteuil de commandement, Rodney souriait bêtement devant le module de téléportation et Ronon s’avançait à grand pas dans sa direction. Le runner l’aida doucement à se remettre debout mais elle fut soudain assaillie par un Carson au meilleur de sa forme.

_ Mon dieu Teyla, vous avez une mine épouvantable. Vous devriez vous asseoir le temps que le brancard arrive. J’ai besoin d’une équipe médicale en salle de contrôle ! Hurla-t-il dans son oreillette.

Caldwell se leva pour laisser sa place à l’athosienne mais se fut Rodney qui se précipita alors sur la jeune femme.

_ Teyla, je suis désolé de vous brusquer, mais savez-vous où se trouve le Colonel Sheppard ? Demanda-t-il précipitamment.

_ Rodney, vous voyez bien qu’elle n’est pas en état. S’insurgea Carson.

_ Il est à Minar Ori. Répondit-elle faiblement, en essayant de reprendre ses esprits.

_ Où ça ? Questionna le scientifique.

_ Le deuxième camp. Expliqua Teyla. Celui qui se trouve juste à côté de là où j’étais.

_ Ah. Fut la seule réponse que Rodney trouva à dire puis il se précipita vers un écran qui présentait une vue satellite de la planète.

L’équipe médicale arriva et Teyla se retrouva allongée sur un brancard plus confortable que la couchette qui lui avait servie de lit durant un mois.

_ Colonel Caldwell, est-ce que je pourrais vous demander une faveur ? Demanda la jeune femme.

_ Bien sûr. Répondit le colonel.

_ Il y a là-bas en bas, des milliers de personnes qui ont besoin d’aide…
Le commandant du Dédale commença à regretter son empressement à dire oui.

_ Je sais que vous ne pouvez pas tous les aider, mais il y a une femme en particulier à qui j’aimerai porter secours. Expliqua Teyla.

_ Bien, nous ferons ce que nous pouvons pour vous aider…mais je crois que le Dr Beckett ne vous laissera pas agir tout de suite.

Le médecin écossais lança un regard approbateur au commandant du vaisseau et emmena Teyla à l’infirmerie.


Quelques heures plus tard, alors que la nuit s’écoulait lentement sur la planète, Caron Beckett entra dans la salle de commandement du Dédale qui c’était considérablement vidée de son personnel. Il ne restait plus que le Colonel, Rodney et deux autres scientifiques qui veillaient à la sécurité du vaisseau.

_ Alors Docteur, comment va votre patiente ? Demanda Caldwell qui regardait un écran avec attention aux côtés de McKay.

_ Elle est un peu affaiblie et amaigrie. Répondit Carson. Apparemment elle a était soumise à un régime assez strict depuis un mois, mais à part quelques carences alimentaires et un hématome sur la tempe, elle va bien.

_ Content de vous l’entendre dire. Marmonna le colonel.

_ Et vous, où en êtes vous dans vos recherches ? Questionna le médecin.

_ Rien…aucun résultats. Soupira Rodney en lâchant enfin l’écran des yeux. J’ai scanné toute la région, je ne le repère nulle part.

_ Est-ce que ça veut dire qu’il…Commença Beckett.

_ Qu’il est mort. Acheva Caldwell à sa place.

_ Qu’il a été emmené par les wraiths ! Rectifia Carson.

Caldwell osa les épaules, apparemment pour lui c’était du pareil au même.
_ Il n’y a pas d’autre explication. Dit Rodney d’une voix lente.

_ Teyla m’a affirmée l’avoir vu vivant juste avant la sélection. Précisa Carson.

_ Vous avez dit vous-même qu’elle était affaiblie, elle a pu se tromper. Répliqua Caldwell.

_ C’était lui, j’en suis sûre. Répondit une voix à l’entrée de la salle.

Teyla pénétra dans la pièce sous le regard outré du Docteur Beckett. Elle avait revêtu un uniforme similaire à celui du personnel officiant sur le Dédale, ses cheveux étaient encore humides du lavage express qu’ils avaient subit et la chaîne d’acier avait disparut de son cou.

_ Vous êtes censé vous reposer, Teyla ! S’écria Carson.

_ Je sais Docteur Beckett, mais il y a des choses urgentes à faire. Répondit Teyla.

_ Oui, comme vous rétablir. Fit remarquer Carson.

_ Vous n’avez pas trouvé le colonel ? Demanda l’athosienne à Rodney.

_ Non, je suis désolée mais sa signature énergétique n’est visible nulle part sur un rayon de 250 kilomètres. Répondit McKay.

_ Vos ravisseurs lui ont peut être enlevé son émetteur sous-cutané ! Suggéra Carson.

Teyla fit non de la tête, les gardes étaient bien incapables de se rendre compte que John et elle possédait une petite puce sous la surface de la peau qui permettait de les localiser.

_ Ils ne possédaient pas une telle technologie. Précisa Teyla.

_ Alors il a dû être emmené lors de la sélection. Finit par conclure Rodney.
Teyla et Carson baissèrent la tête, cette hypothèse était peu réjouissante mais tout le monde savait qu’ils se retrouvaient alors dans l’incapacité d’aider Sheppard.

_ Rodney, vous n’avez pas un moyen pour savoir où est parti ce vaisseau? Demanda Beckett. Le scientifique canadien fit un signe négatif de la tête, la ruche était entrée dans l’hyper espace, elle pouvait être n’importe où dans la galaxie.

_ Et même si le Docteur McKay pouvait nous amener jusqu’à ce vaisseau, je n’autoriserai pas ce voyage. Déclara le colonel Caldwell d’une voix sombre. Le Dédale n’est absolument pas en état d’affronter une ruche, vous le saviez quand nous sommes partis d’Atlantis.

_ Vous abandonneriez le colonel Sheppard aux wraiths ? S’exclama Teyla effarée.

_ Oui c’est ce que je ferais et pour deux raisons. Répliqua Caldwell. Premièrement parce que compte tenu de l’état du Dédale qui était en réparation au moment de notre départ de la Terre, nous avons convenu avec le Docteur Weir qu’il ne s’agissait que d’un aller/retour jusqu’ici pour vous récupérer. Et deuxièmement parce que je sais que le colonel Sheppard ne voudrait pas que l’on jette le Dédale et surtout tout son équipage dans un combat que l’on sait perdu d’avance.

Teyla, Rodney et Carson ne répondirent rien car les paroles du colonel mettaient en évidence une vérité bien trop cruelle à accepter.

**************************************************************
J'espère que vous avez lu avec attention cette suite car c'était la dernière... de l'année! Quand on a que l'amour [F] Sad20pan
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptySam 5 Jan 2008 - 11:56

Et une tite suite....une!
***************************************************************

Teyla, Rodney et Carson ne répondirent rien car les paroles du colonel mettaient en évidence une vérité bien trop cruelle à accepter.

_ Teyla, vous vouliez venir en aide à une femme, je crois. Continua Caldwell. Pensez-vous pouvoir la localiser depuis cet écran ?

Il montra du doigt le grand écran qui représentait une partie de la planète vue par un satellite.

Teyla s’approcha et commença à examiner la topographie. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître les limites des deux camps et encore moins longtemps pour situer le cabaret.

_ Pouvez vous faire un zoom sur ce bâtiment ? Demanda-t-elle à Rodney en montrant le cabaret.

McKay appuya sur plusieurs boutons et la vue se rapprocha, montrant le plan interne du bâtiment ainsi que tous les signes de vie qui s’y trouvaient. L’athosienne examina un moment la pièce qui servait de dortoir aux prisonnières puis finit par repérer l’emplacement de la couchette de Natachi.

_ C’est cette femme. Dit-elle au bout de quelques minutes.

_ Vous êtes sûre ? Demanda Caldwell.

_ Oui. Confirma Teyla.

_ Que voulez-vous faire d’elle ? Questionna soudain Caldwell.

_ Peut être le Docteur Beckett pourra-t-il vérifier qu’elle va bien. Expliqua Teyla. Et si vous êtes d’accord colonel, la renvoyer au plus prêt de chez elle.

Les deux hommes acquiescèrent et le colonel donna son autorisation de téléporter la femme d’un bref signe de tête.
Rodney appuya à nouveaux sur divers bouton et le point qui matérialisait Natachi sur l’écran de contrôle, disparut. Une femme allongée apparut soudain dans la salle de contrôle, elle ouvrit soudainement les yeux et sembla sur le point de crier lorsque Teyla s’agenouilla à côté d’elle.

_ Tout va bien Natachi, tu es à l’abri. Dit-elle d’une voix rassurante. Des amis à moi sont venus nous aider.

Carson posa un genou aux côtés de Teyla et murmura à son tour :

_ Ne vous en faites pas, je suis médecin, je vais m’occuper de vous.
Quelques minutes plus tard, Natachi avait disparue de la salle de contrôle, kidnappée par un médecin écossais.

_ Merci. Dit Teyla en s’approchant de Caldwell. Merci pour elle et pour moi.

Le colonel lui répondit par un sourire.

_ Vous savez, ils sont des milliers là-bas en bas. Continua Teyla. Des hommes et des femmes qui ont perdu tout espoir de pouvoir vivre libre. Des hommes et des femmes qui ont vu mourir les leurs et qui doivent travailler avec ces morts sur la conscience en sachant qu’eux-mêmes ne s’en sortiront jamais.

_ Que voulez-vous que je fasse ? Murmura Caldwell. Comme vous l’avez dit, ils sont des milliers. Je ne peux pas tous les téléporter sur le Dédale et les renvoyer chez eux.

_ Je sais. Répondit l’athosienne avec un sourire triste. Mais j’espérais que vous auriez peut être une autre solution pour les aider à se libérer.


Une heure plus tard, Teyla avait regagné l’infirmerie au grand soulagement de Carson, mais la jeune femme n’était pas venue pour se reposer.

_ Comment va Natachi ? Demanda-t-elle au médecin.

_ Pas trop mal compte tenu du traitement auquel elle a été soumis depuis plus d’un an. Répondit Beckett. Elle souffre de carences importantes que je suis en train de réduire, sinon elle n’a pas l’air malade ou blessé…du moins pas de blessures que je puisse guérir dans l’immédiat.

_ Que voulez-vous dire ? S’étonna Teyla qui n’avait jamais entendu parler de blessures qui puissent résister à la science de Carson.

_ Je parle de son état psychologique. Expliqua le médecin. Il est très difficile de se reconstruire après un tel traitement…surtout si on a perdu toute une partie de sa famille.

_ Je comprends. Murmura l’athosienne.

Elle s’approcha du lit où se reposer l’ancienne prisonnière. Natachi fit un sourire à Teyla.

_ Ton ami médecin est vraiment quelqu’un de très gentil. Dit la femme.

_ Oui, c’est quelqu’un d’extraordinaire. Affirma Teyla.

Un bref silence s’installa entre les deux femmes puis l’athosienne reprit la parole :

_ Tu sais, je t’avais promis de t’aider. Aujourd’hui je peux te ramener chez toi si tu le souhaite.

_ A quoi bon ? Murmura Natachi. Je n’ai plus de chez moi, mon mari et mon fils sont probablement morts. Et si la guerre continue, je finirais à nouveau dans ce camp.

_ Je sais. Répondit Teyla. Malheureusement, mes amis n’ont pas le pouvoir d’arrêter cette guerre.

Natachi hocha lentement la tête, elle comprenait très bien la situation même si le vaisseau dans lequel elle se trouvait lui avait donné l’impression que les amis de Teyla avait un très grand pouvoir.

_ Je pourrais aller chez ma sœur. Finit par dire Natachi. Elle vit dans un endroit assez éloigné de la frontière, elle pourra m’aider.

_ Bien, dès que le Docteur Beckett sera d’accord, nous t’enverrons là-bas.




Une heure et demi plus tard, un Carson quelque peu hâté par un Caldwell pressé de mettre son vaisseau et son équipage en sécurité derrière le bouclier d’Atlantis, déclara que Natachi pouvait être téléportée.
L’ancienne prisonnière était en train de montrer un point sur la carte qui s’affichait à l’écran quand Carson entra avec une trousse de soin.

_ Voila, il a là-dedans tous les médicaments que je vous ai montré tout à l’heure, pour vous soigner. Dit-il en donnant à Natachi la trousse.

_ Merci beaucoup, Docteur Beckett. Répondit-elle.

_ Alors vous vous souvenez, vous prenez les vitamines jusqu’au dernier comprimés. Expliqua-t-il. Combinés à une alimentation variée, vous devriez vite retrouver une bonne santé.

_ Oui, je me souviens de tout ce que vous m’avez dit, Docteur. S’exclama Natachi en souriant. Merci pour tout.

Carson lui rendit son sourire avant de rejoindre Rodney qui paramétrait le module de téléportation.
Teyla accompagna Natachi devant l’immense baie vitrée qui servait de pare-brise au Dédale. La planète éclairée par les premiers rayons d’un soleil naissant, emplissait toute la vue.

_ Voila, nos chemins se séparent ici. Murmura Teyla. J’ai été très heureuse de te rencontrer.

_ Moi aussi. Répondit Natachi. Je te suis infiniment reconnaissante pour m’avoir libéré et pour m’avoir rappelé que l’Homme peut être bon.

Les deux femmes s’étreignirent un instant puis se séparèrent lorsque Rodney annonça qu’il était prêt pour téléporter Natachi.
_ Bonne chance pour la suite. Dit l’athosienne en s’éloignant un peu de l’ancienne prisonnière.

_ Merci, bonne chance à toi aussi. Répondit Natachi. Que la vie te bénisse.
Le rayon argenté enveloppa le corps de Natachi et elle disparut du vaisseau pour réapparaître au milieu de la campagne.

_ Bien ! Hartson programmait une fenêtre d’hyper-espace vers Atlantis. Ordonna Caldwell.

_ Oui, Monsieur. Répondit l’officier.

Teyla lança un regard froid au colonel, elle lui en voulait terriblement de partir immédiatement, de ne rien faire pour retrouver John, de ne rien proposer pour lui donner un peu d’espoir. L’athosienne préféra quitter la salle de contrôle, accablée par le douloureux sentiment d’abandonner John à son sort sans rien tenter pour le sauver.

_ Alors selon vous il n’y a vraiment plus aucun espoir ? S’exclama Carson en colère.

_ Nous en avons déjà parlé Docteur Beckett. Répliqua vivement Caldwell. Le colonel John Sheppard est soit mort, soit dans un vaisseau ruche, ce qui signifie à peu près la même chose. Nous rentrons sur Atlantis.

************************************************************
mmmh...une suite pas si petite que cela! Si vous pensez que ça mérite des commentaires...n'hésitez pas!
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptySam 12 Jan 2008 - 14:20

Quelques milliers de mètres plus loin, John Sheppard papillonna des yeux et poussa un grognement. Il porta une main tremblante à sa tête et sentit sous ses doigts qu’un liquide poisseux et tiède lui envahissait le visage. Il faisait étrangement noir autour de lui et il lui fallut une bonne minute avant de se souvenir qu’il était dans la mine. Les événements des derniers jours lui revinrent alors en mémoire, ses côtes cassées, une voix ressemblant à celle de Teyla, l’attaque des wraiths et sa fuite désespérée pour leur échapper. Son corps lui donnait l’impression d’avoir était roué de coups et John resta allongé sans bouger durant un moment, réfléchissant à ce qu’il convenait de faire. Le silence était lourd dans la galerie où il se trouvait mais John finit par remarquer que le bruit habituel des différentes machines présentent dans la mine, était lui aussi absent. Aucun prisonnier ne devait travailler dans la mine aujourd’hui.

John n’avait aucune idée du temps qu’il était resté inconscient mais la faim et la soif qui le torturaient lui indiquaient clairement que cela devait faire plusieurs heures. Malgré son envie de rester allonger sur ce sol aussi dur que sa couchette, Sheppard finit par estimer que le mieux à faire était de sortir de là. Ses mains tâtonnèrent un moment avant de trouver la paroi de la galerie à laquelle il s’accrocha pour relever son corps meurtri. John se félicita intérieurement d’avoir choisi un couloir parfaitement noir pour perdre connaissance car il avait la très nette impression que tout ce qui l’entourait se serait mis à tanguer. De petites étoiles bleues explosèrent devant ses yeux et ses jambes tremblèrent un peu sous son poids mais en s’appuyant contre la paroi, il parvint à remonter lentement la galerie. Sa respiration était courte et ses côtes cassées lui donnaient l’impression de s’enfoncer allégrement dans son poumon, néanmoins il lutta pour rester lucide.

Peu à peu l’obscurité devint moins épaisse, laissant deviner les contours de la galerie. John avait l’impression que sa progression était si lente qu’il n’arriverait jamais en haut. A chacun de ses pas, ses pieds se soulevaient si peu du sol qu’il raclait la terre en soulevant des nuages de poussières qui lui chatouillait désagréablement la gorge. Il réprima une quinte de toux qui menaçait en sachant qu’elle lui ferait probablement exploser la cage thoracique de douleur.

Au bout de ce qui lui parut d’interminables minutes de lutte, le sol de la galerie redevint plat et John déboucha dans la large galerie d’entrée. A quelques dizaines de mètre devant lui, Sheppard voyait briller un soleil froid par l’entrée de la mine. Cette galerie, comme celle qu’il venait de quitter, était vide, totalement déserte mais le militaire, malgré sa vue brouillée, voyait bouger quelque chose à l’entrée de la mine. De là où il était et avec la douleur qui lui tambourinait le crâne, John était incapable de dire s’il s’agissait de Wraiths, de gardes ou encore de travailleurs. Mais cette distinction avait finalement bien peu d’intérêt car il se trouvait dans un tel état, que la meilleure chose qui pouvait lui arriver, c’était d’être tué rapidement. Peu lui importait que ce fut par une balle ou par un wraith, tout ce qui comptait, c’était que cette souffrance s’arrête et qu’il quitte d’une façon ou d’une autre cet enfer.

De son pas traînant, en s’appuyant toujours sur la paroi, John progressa lentement vers la sortie. L’air devint plus froid qu’au fond de la mine et il devint clair pour John que c’était un ennemi de plus. Ses pas trainants l’amenèrent enfin à découvert, sous un soleil radieux au beau milieu d’un spectacle à donner la nausée.

Quelques prisonniers cadavériques mais vivants étaient occupés à déblayer l’esplanade des corps des prisonniers cadavériques morts. John lâcha la paroi de la mine et fit quelques pas hésitants au milieu de ses anciens camarades de labeur, reconnaissant parfois un visage.

_ Tu es vivants, petit ! S’écria une haute silhouette maigre à une dizaine de mètre de là.



_ Monsieur, la fenêtre d’hyper-espace est prête à être activée. Annonça l’officier Hartson.
_ Bien, vous avez le feu vert. Répondit Caldwell.
Hartson leva le doigt pour appuyer sur le bouton…
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyMar 15 Jan 2008 - 21:18

Hartson leva le doigt pour appuyer sur le bouton lorsque Rodney McKay hurla « NON » et agrippa violement le poignet de l’officier.
Toutes les têtes se tournèrent vers le canadien et Caldwell s’écria :

_ Que faites-vous, bon sang ?

_ Il est là ! Répondit Rodney d’une voix fébrile. Il vient d’apparaître !

_ Mais de quoi parlez-vous ? Demanda Caldwell en s’efforçant de ne pas crier.

_ Sheppard. S’égosilla Rodney en lâchant le bras de l’officier pour retourner devant son écran. Il vient d’apparaître sur mon écran.

_ Quoi ? S’exclama Caldwell.

_ Vous êtes sûr ? Ajouta Carson.

_ C’est sa signature énergétique, il n’y a aucun doute ! Répliqua McKay en tapant frénétiquement sur son clavier.

L’écran principal de la salle, qui était envahit de données sur la trajectoire du Dédale et sur la futur fenêtre d’hyper-espace se brouilla pour laisser apparaître un relevé topographique du camp de Minar Ori sur lequel brillait quelques milliers de point. Mais parmi tous ces points, l’un était vert et il était accompagné d’une légende qui indiquait qu’il s’agissait du colonel Sheppard.

_ Comment cela est-il possible. Demanda Caldwell.

_ Je n’en sais rien pour le moment et franchement je m’en fous. Répondit McKay qui se préparait déjà à téléporter le colonel Sheppard.

_ Attendez, et si ce n’était pas lui. Siffla Caldwell.

_ Je ne vois pas qui ça pourrait être d’autre. S’énerva Rodney.

_ Colonel, vous êtes dans une salle remplie de marines, téléporter cette personne ne présente pas de gros risques. Fit remarquer Carson avec patiente.

_ Décidez vous rapidement Caldwell. S’exclama Rodney. Parce que quelqu’un s’approche du colonel.

_ D’accord. Allez-y McKay.

Rodney appuya sur un bouton.



_ Je pensais que tu avais été emmené par les wraiths ! Ajouta Six en s’approchant de Sheppard qui vacillait légèrement.

_ Je me suis caché dans la mine. Expliqua John d’une voix faible en levant les yeux vers l’autre prisonnier. Le soleil lui brula la rétine mais John ajouta :
_ Je suis content de te voir.

_ Moi aussi, petit, moi aussi.

John allait saisir le bras que lui tendait Six quand un rayon argenté l’enveloppa et le fit disparaître aux yeux d’un Six éberlué.



John se matérialisa dans la salle de contrôle du Dédale, la main toujours tendue pour saisir le bras de Six. Il resta un instant hébété en contemplant la grande salle de commande qui venait d’apparaître devant lui. Tout le personnel présent le regardait en silence, essayant d’assimiler l’horrible vérité, l’être dépenaillé qui venait d’apparaître était le Colonel John Sheppard.

Certains pensèrent que Rodney McKay c’était trompé de personne, cet homme au visage ensanglanté et cireux ne pouvait pas être le chef militaire de la cité d’Atlantis.

Un quart de la salle fixait le sang rouge foncé mêlait de terre, qui barbouillait le visage du militaire, goutant lentement au bout de son menton. Un autre quart regardait silencieusement les yeux ternes et enfoncés dans leurs orbites que le prisonnier avait levés vers eux. Le troisième quart constatait, horrifié, la saleté repoussante qui maculait l’homme de ses cheveux jusqu’à ses pieds. Enfin le dernier quart essayait de déterminer si cet homme était réellement John Sheppard en comparant le souvenir qu’ils avaient du militaire avec l’être décharné qu’ils voyaient devant eux.

Le prisonnier 4572 essayait de démêler ses pensées qui d’un côté lui criaient que tout ceci n’était qu’une mauvaise hallucination née de son esprit fatigué et d’un autre côté hurlaient de joie et d’espoir.
Finalement ce fut Carson Beckett qui réagit le premier mettant fin aux observations de tout le monde.

_ John ? Lança-t-il d’une voix mal assurée.

L’intéressé tourna ses yeux caves vers lui et le visage du colonel se crispa dans une attitude que Carson interpréta comme du soulagement. Les yeux de John parurent changer comme si une minuscule flamme d’espoir et de malice éteinte depuis longtemps venait de s’y rallumer. Le Docteur Beckett sut alors que c’était bien John Sheppard qui était en face de lui et son âme de médecin fût déchirée en constatant dans quel état il était.

Carson réclama de toute urgence une équipe médicale dans la salle de contrôle et s’avança vers son patient. John qui n’avait pas prononcé un mot depuis son arrivée ce mit soudain à bégayer :

_ Six…en bas avec moi…il faut l’aider…on ne peut pas laisser Six…

Carson avait passé un bras sous les épaules de Sheppard et l’aidait à marcher jusqu’au siège de Caldwell qui s’était obligeamment levé. Cependant le militaire ne se laissait pas faire aussi facilement que prévu et il repoussa Beckett avant de planter son regard dans celui du médecin.

_ Six est en bas…il était avec moi…il faut l’aider…

_ Calmez vous John, tout est fini. Fit doucement Carson.

_ Non…ce n’est pas fini…il y a Six….j’ai promis…Bégaya John.

Il aurait voulu crier, leur faire comprendre qu’il ne pouvait pas abandonner Six, qu’il fallait le téléporter immédiatement à bord du Dédale pour lui porter secours. Il voulait leur faire comprendre tout ce qu’il devait à Six et qu’il ne pouvait pas décemment le laisser dans ce camp de la mort. Mais son cerveau semblait incapable d’aligner correctement plus de quatre mots et personne ne semblait comprendre sa requête. John entendait des murmures désagréables « Il y a six quoi ? », « Six ? Mais qu’est-ce qu’il raconte ? ».

_ Je vais m’occuper de vous John, vous êtes en état de choc. Dit Carson toujours avec cette voix douce.

_ Non…non… ! Maugréa Sheppard et il s’avança d’un pas aussi résolu que possible vers la seule personne capable de l’aider en cet instant : Rodney McKay.

*************************************************************
Voila...une longue suite...avec une coupure presque pas sadique!
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyVen 18 Jan 2008 - 19:18

_ Rodney…il y avait un autre homme avec moi….au moment où vous m’avez téléporté. Réussi-t-il a articuler le plus clairement possible.

McKay recula légèrement en voyant Sheppard tituber vers lui, Rodney se fit la réflexion que cet homme ressemblait plus à une vieille momie défraîchie plutôt qu’à l’ami qu’il avait perdu durant la mission. Mais de tous les attributs du corp humain, s’il y en a un qui ne peut pas mentir, qui ne peut pas trahir, ce sont bien les yeux et le regard que lui lançait actuellement la « momie » était réellement celui d’un Sheppard qui l’appelait à l’aide.

_ S’il vous plaît. Murmura John.

Rodney s’approcha de l’écran du module de téléportation qu’il n’avait quasiment pas quitté depuis qu’ils étaient arrivés aux abords de la planète et invita John à s’approcher d’un petit signe de tête.

_ Vous étiez exactement ici, lorsque je vous ai téléporté. Expliqua Rodney en indiquant du doigt un point sur l’écran. Est-ce que c’est cet homme que vous voulez…aider ?

John fit un petit signe affirmatif de la tête, ça ne pouvait être que Six, les autres prisonniers occupés à nettoyer l’entrée de la mine, étaient relativement loin de l’endroit que lui indiquer Rodney.
McKay lança un regard au colonel Caldwell, un de ses regards qui veut dire « J’attends votre autorisation…mais si vous tardez à la donner, j’agirais quand même ».
Le commandant du Dédale sembla hésiter un instant avant de finir par hocher la tête en poussant un soupir qui voulait dire « j’en ai marre de cette manie d’aider tout le monde ».
Rodney paramétra l’appareil et une vague argentée apparut devant le pare-brise de la salle. Une grande silhouette maigre se matérialisa alors, lançant des regards quelques peu effrayés autour de lui. Le regard de Six rencontra celui de John qui lui sourit faiblement pour le rassurer.

_ Tu avais raison. Lui dit John.

_ J’ai souvent raison. Répondit Six. Alors précise.

_ Mes amis sont venus…Lâcha John.

Le corps du militaire estima alors que les explications pouvaient attendre un peu, parce qu’il avait annihilé toutes douleurs depuis cinq minutes pour que John puisse sauver son ami. Mais maintenant qu’il y pensait, le corps de John estimait qu’il avait bien mérité un peu de repos et de toute façon il n’avait plus suffisamment d’énergie pour maintenir les yeux de Sheppard ouverts. Le militaire se laissa aller, il sentit la douleur reprendre possession de ses membres, l’obscurité l’enveloppa lentement et il était déjà bien loin de son corps quand Rodney et Carson le rattrapèrent à temps pour l’allonger sur le brancard qui venait d’arriver.



Le corps humain à cela d’extraordinaire qu’il peut arriver à survivre dans des conditions extrêmes si le cerveau le lui ordonne. Vous pouvez avoir devant vous quelque chose qui ressemble à s’y méprendre à un cadavre et pourtant le voir respirer, marcher, parler si un espoir suffisamment grand habite la conscience de cet homme. Le corps ne pourrait pas vivre indéfiniment en se nourrissant presque exclusivement d’espoir mais cela permet d’allonger un peu la durée de vie. C’est à peu près ce qui était arrivé à Six, il avait toujours gardé l’espoir qu’il reverrait sa fille, qu’il ferrait sauter sur ses genoux ses petits-enfants, bref, il avait toujours gardé en lui l’espoir de redevenir un homme libre. Et aujourd’hui, en contemplant la salle de contrôle et sa planète par la grande baie vitrée, il savait qu’une fois de plus il avait eu raison de garder en lui cet espoir.
Carson méditait sur le pouvoir qui avait maintenu ce prisonnier en vie durant si longtemps, alors que les conditions de travail ne laissaient que quelques mois de survie à la grande majorité des travailleurs.

_ Depuis le début, j’ai toujours mangé un peu plus que la ration normale. Expliqua Six à Carson qui l’examinait.

_ Comment avez-vous fait ? Demanda le médecin qui regarder son patient avec admiration.

_ J’étais médecin. Répondit Six. Par conséquent, les services que je rendais avaient toujours une grande valeur pour ceux qui en bénéficiaient.

_ Pourquoi dites vous « j’étais » ? Interrogea Beckett.

_ Parce que pendant deux ans j’ai violé le serment que j’avais fait d’aider tout ceux qui avait besoin de moi. Murmura honteusement Six.

_ Vous avez pourtant aidé des gens. Rappela Carson.

_ Oui mais si peu…et toujours en échange de quelque chose. Précisa Six.

_ Vous avez vécu dans des conditions particulières qui faisaient que vous ne pouviez pas aider les autres sans demander de contrepartie. Répliqua Beckett.

_ C’est vrai, mais je crains que l’aide que j’ai pu apporter ne serve pas à grand chose tant que ces gens restent dans ces camps. Ajouta Six.

_ Je suis sûre que l’aide que vous avez apporté à John lui a sauvé la vie. Fit Carson.

_ Ce ne sont pas ses blessures qui l’auraient tué. Fit remarquer le prisonnier à la longue silhouette.

Carson lui lança un regard interrogateur.

_ Il avait perdu le goût de vivre depuis qu’il avait accepté la mort de son amie. Expliqua Six.

_ Quelle amie ? Questionna Carson de plus en plus déconcerté.

_ Une femme qui était arrivée en même temps que lui et qui avait été envoyée au camp de la Fondura. Raconta Six.

_ Teyla ? S’étonna Carson.

_ Oui, je crois que c’est le nom qu’il m’a dit. Répondit l’ancien prisonnier.

_ Mais…mais elle n’est pas morte. S’exclama Carson. Nous l’avons récupérée quelques heures avant vous.

Six leva haut ses sourcils puis murmura :

_ On dirait que pour une fois…j’avais tord.

************************************************************
Voilà, je vous avez dis "une suite bientôt"...c'est assez tôt pour vous?
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyMar 22 Jan 2008 - 17:16

Ronon Dex avançait d’un pas vif dans les couloirs du Dédale. Il cherchait Teyla, il avait deux nouvelles à lui annoncer, la première était plutôt bonne puisqu’il s’agissait du sauvetage de John, la seconde cependant concernait l’état dans lequel Sheppard leur était revenu. Carson n’avait pas encore donné ces conclusions mais Ronon en avait vu assez pour se rendre compte de lui-même que le militaire n’était pas en très bon état. Le runner avait débarqué dans la salle de commande en même temps que l’équipe médicale et il avait eu le temps d’observer les deux hommes qui venaient d’être téléporté.

Ronon avait cru pendant un moment que le prisonnier qu’avait sauvé John, un certain Six, était passé entre les mains des wraiths. Ce qui aurait expliqué le fait que sa peau collait à ses os ou encore que ces yeux se trouvaient tellement enfoncés dans leurs orbites qu’on les distinguait à peine. Mais Rodney lui avait expliqué que les wraiths n’étaient pas les seuls à pouvoir avoir un tel effet sur un être humain et que parfois même, les humains pouvaient s’infliger des sorts plus cruels que ceux des wraiths. Ronon avait quand même rappelé que les wraiths l’avaient transformé en gibier durant sept ans et Rodney avait juste murmuré que quand un wraith avait commencé à vous manger, il le faisait généralement jusqu’au bout pas comme les hommes qui vous laissez mourir progressivement en se délectant de la souffrance qui en résultait.
Ronon avait abrégé la conversation, pour lui les wraiths seraient toujours la pire espèce jamais connue.
Le runner c’était ensuite lui-même dévoué la tache de trouver Teyla pour lui annoncer ces nouvelles.


L’athosienne méditait dans sa chambre, des larmes roulaient lentement le long de ses pommettes avant de prendre de la vitesse sur ses joues pour finir leur course en se jetant du bord de son menton. Chacune de ces larmes agissaient comme Teyla aurait voulu le faire en cet instant. Son cœur cognait fort dans sa poitrine, se répercutant en échos douloureux dans sa gorge et dans sa tête. La jeune femme était fatiguée mais elle était incapable de dormir, le visage de John la suivait partout, apparaissant sur les murs nu de sa cabine, sur les parois des couloirs et encore à cet instant sur l’écran noir de ses paupières fermées.
Il lui semblait totalement impossible que John soit mort et ne pas pouvoir agir lui semblait d’autant plus dur. Quand elle serait sur Atlantis, elle parviendrait sûrement à convaincre le docteur Weir de porter secours au colonel…quand elle serait sur Atlantis…Teyla étouffa un sanglot, le Dédale ne serait pas sur Atlantis avant une semaine…une longue semaine.

Carson lui avait expliqué pendant qu’il l’auscultait, que la planète était très éloignée d’Atlantis, à l’autre bout de la galaxie de Pégase. Après le retour laborieux de Rodney et Ronon, Elisabeth avait envoyé une équipe en Jumper qui était revenue en quinze minutes. La ville où se situait la porte était maintenant envahit par une armée, qui bien qu’elle fut équipée d’une technologie relativement dérisoire par rapport à celle des Anciens, pouvait tout de même faire des dégâts. L’équipe avait scanné toute la ville et les environs avant de revenir. La planète était grande et il semblait difficile pour un seul jumper de retrouver les deux disparus. De plus, après le retour du jumper, l’armée ennemie s’était échinée à déclencher sans cesse des vortex comme pour les mettre au défi de revenir. Le docteur Weir avait préféré stopper toute tentative de ce côté et avait finalement fait appel au Dédale. Le vaisseau avait décollé de Terre deux jours après l’appel d’Elisabeth, il avait mis deux semaines pour venir jusqu’à la cité où Carson, Teyla, Ronon et une équipe de marines avaient était embarqué. Puis le vaisseau était resté trois jours sur Atlantis à cause d’avaries qui avait été engendrées par le voyage. Enfin il avait encore fallut une semaine pour rallier la planète et trois autres jours passés à attendre que les wraiths soient partis. Voila ce qu’avait était le décompte approximatif de Carson, du voyage en hyper espace pendant quasiment tout le temps où John et elle se faisait esclavager.

Le Dédale était en réparation lorsqu’Elisabeth l’avait appelé à l’aide, Caldwell et ses équipes avaient tout fait pour qu’ils puissent partir le plus rapidement possible et cela signifiait que le vaisseau n’avait pas toutes ses capacités, aussi partir à la poursuite d’une ruche qui pouvait se trouver n’importe où dans la galaxie ne devait pas être au programme.

Teyla pressa ses mains sur son visage, l’idée qu’elle ne reverrait plus jamais John commençait à s’insinuer lentement dans son esprit. Ses yeux rieurs, ses sourires charmeurs et moqueur, ses cheveux en bataille, tous ses détails lui revenaient à l’esprit et il lui semblait qu’elle n’avait pas pris suffisamment de temps pour les observer et les graver dans sa mémoire.
Quelqu’un frappa doucement à la porte de la cabine. Teyla releva la tête et essuya rapidement ses yeux et ses joues. Elle n’avait pas vraiment envie de parler à qui que ce soit et elle resta assise sur son lit en silence.
Une voix grave s’éleva de l’autre côté du panneau :

_ Teyla, je sais que vous êtes là !

L’athosienne reconnut immédiatement la voix du runner, elle s’en voulut un instant de ne pas avoir envie de lui parler plus qu’à un autre, mais son esprit eu tôt fait de lui rappeler que pour Ronon aussi, John Sheppard était un ami…même s’il lui semblait que John avait plus d’importance pour elle que pour le satédien.

Elle se leva néanmoins et alla ouvrir la porte. Le runner se tenait immobile, sa grande stature occupant entièrement l’encadrement de la porte.

_Je peux entrer, pour vous parler ? Demanda-t-il.
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyVen 25 Jan 2008 - 18:15

Teyla lui fit un sourire triste et posa une main sur le bras musculeux pour inviter l’homme à entrer. La cabine n’était pas vraiment faite pour accueillir deux personnes, surtout une personne ayant la taille de Ronon. Mais les deux amis parvinrent à s’installer l’un en face de l’autre de manière relativement confortable.
Ronon se mit aussitôt à parler :

_ Je vous que vous me promettiez de m’écouter jusqu’au bout avant de vous précipiter dehors. Dit-il.

Teyla lui lança un regard interrogateur, ne comprenant pas où il vouait en venir.

_ Vous me promettez ? Répéta-t-il.

_ Heu…oui, bien sûr. Répondit la jeune femme.

_ Bien, alors nous avons récupéré Sheppard. Lâcha-t-il.

_ Quoi ? S’écria Teyla qui sentit son cœur manquer un battement.

_ Il est apparut sur l’écran au moment où nous allions ouvrir la fenêtre d’hyper espace, il a été téléporté à bord. Expliqua le runner.

Teyla eu l’impression que son cœur occupait une place plus importante qu’à l’habitude ! John était vivant et à bord du vaisseau ! Elle n’arrivait pas à croire en son bonheur. La jeune femme se leva d’un bond, prête à se précipiter à la rencontre du Colonel mais Ronon la retint par le bras.

_ Vous m’avez promis de m’écouter jusqu’au bout avant de vous précipiter dehors ! Dit-il.

Teyla hésita ne comprenant pas où le runner voulait en venir mais elle finit par se rasseoir en face de lui.

_ Il est avec Carson pour le moment. Expliqua Ronon. Vous savez, il n’est pas revenu en très bon état.

_ Que voulez vous dire ? Demanda Teyla. Il est blessé ?

_ Oui. Répondit franchement Ronon. J’ai vu qu’il avait une plaie à la tête mais je ne connais pas l’étendu de ces blessures.

_ Carson pourra sûrement nous le dire. Dit Teyla en se levant à nouveau.

_ Oui sûrement. Répéta le satédien. Mais vous devez comprendre qu’il n’y a pas que cela. Je veux dire que…vous devez vous attendre à ce qu’il paraisse…

_ J’ai passé autant temps que lui dans ces camps. S’exclama Teyla. Je sais très bien à quoi m’attendre. Je sais à quoi ressemblent les hommes qui sont passé par là.

_ Bien. Répondit Ronon.

Il se leva et emboîta le pas à l’athosienne qui se dirigeait tout droit vers l’infirmerie, le cœur bondissant à chaque pas.



John flottait dans un endroit particulièrement lumineux et cotonneux. C’était comme si le sol avait perdu toute consistance et c’était transformé en un immense nuage. Le militaire se sentait léger, son corps qui avait été un fardeau à traîner durant ce dernier mois, semblait s’être volatilisé. L’impressionnante lumière blanche avait cette étrange faculté de ne pas lui brûler les yeux comme on peut s’y attendre. Il faisait chaud et John se sentait si bien qu’il en oublia un instant ce qu’il venait de vivre. Des voix étrangement lointaines attirèrent cependant son attention. Elles parlaient autour de lui dans un bourdonnement incessant qui réconforta le militaire.

_ Comment va-t-il ? Demandait l’une.

_ Pas fort ! Répondait une autre.

_ Il va s’en sortir ? Demandais une troisième voix.

_ Je ne peux rien promettre…

John se sentait étrangement détaché de ces voix qui semblaient mettre un temps étonnant pour passer de ses oreilles à son cerveau. De toute façon il n’avait plus qu’une seule envie, rester dans cet étrange endroit et se laisser aller. Néanmoins une voix plus douce que les autres retentie comme si elle avait parlé directement au creux de son oreille. C’était une voix de femme, une voix que John avait perdu l’espoir d’entendre et qui pourtant s’exprimait clairement.

_ Je peux vous aider Carson ? Disait-elle.

_ Malheureusement, vous ne pouvez pas faire grand-chose…à part rester un peu avec lui.

_ Il peut m’entendre ? Demanda la voix.

_ Bien sûr.

_ John, tout est fini, nous sommes en sécurité. Tenez bon.

Le militaire ressentit soudain l’irrépressible envie d’ouvrir les yeux, il voulait vérifier par lui-même pour être sûr qu’il ne se trompait pas, il était vital pour lui de savoir si cette voix était bien celle de Teyla.

Son esprit replongea dans son corps douloureux et reprit lentement le contrôle de ses membres. Sheppard regretta un instant d’être de retour dans cette prison de douleur mais il s’efforça tout de même à ouvrir les yeux.

************************************************************
Voila....John et Teyla se sont presque retrouvés!
Quand on a que l'amour [F] Sad20pan
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptySam 2 Fév 2008 - 10:15

Teyla regardait le militaire immobile sur son lit. Maintenant qu’avait disparu la saleté et le sang, il avait l’air de dormir. Son visage était creusé autant par la faim que par la souffrance, sa peau semblait devenu trop grande pour lui comme si une partie de ses muscles avaient fondu. Contempler ainsi les témoignages du camp sur John lui faisait peur, elle-même n’avait pas encore osé se regarder dans un miroir.

_ Je peux vous aider Carson ? Dit-elle.

_ Malheureusement, vous ne pouvez pas faire grand-chose…à part rester un peu avec lui. Répondit le médecin écossais.

_ Il peut m’entendre ? Demanda Teyla.

_ Bien sûr.

_ John, tout est fini, nous sommes en sécurité. Tenez bon.

Le ton de la jeune femme était suppliant, il était important que John comprenne qu’il devait lutter maintenant plus que jamais, qu’il ne devait pas baisser les bras.

Le colonel n’eu d’abord aucune réaction puis son visage se crispa de douleur avant que deux yeux verts ne s’entrouvrent.
L’athosienne lui prit délicatement la main et John lui lança un regard empreint d’espoir. Il avait du mal à en croire ses yeux. Lui qui avait passé un mois à se persuader qu’il ne reverrait plus jamais Teyla, devait maintenant lutter contre sa propre conviction et admettre qu’elle était bien devant lui. Il en vint même à douter, tout ceci pouvait être une hallucination…mais la main de Teyla dans la sienne n’avait rien d’imaginaire.

_ Je pensais ne plus jamais vous revoir. Murmura-t-il.

Teyla lui sourit et lui répondit dans un chuchotement :

_ Pendant un moment, je l’ai cru aussi. Mais tout cela est fini, vous pouvez vous reposer en paix.

John lui fit un sourire…le premier qu’il faisait depuis un mois, le premier que Teyla reçut en plein cœur depuis tout ce temps.
Elle passa une main douce sur le visage de John comme pour effacer les stigmates laissés par un mois de travail forcé. Mais maintenant qu’il était à nouveau parmi les vivants, John ne pouvait se reposer. Son esprit était torturé par les dernières images qu’il avait eut de la mine. Tant de mort, tant de prisonniers emmenaient par les wraiths et surtout tant de personne qu’il restait à aider. Il se sentait totalement désemparé, son corps ne répondait quasiment plus à ses ordres, comment pouvait-il aider qui que ce soit ?

_ Où est Six ? Demanda-t-il soudainement.

_ Il se repose. Répondit Carson. Et vous devriez en faire autant.

_ Carson…il y a tellement de personnes qui ont besoin d’aide. Répliqua John.

_ Je sais, Teyla nous a déjà fait part de sa volonté de venir en aide à ces gens. Expliqua Beckett.

Le militaire lança un regard à Teyla, elle pouvait peut être tenter quelque chose, elle avait l’air en bien meilleur état que lui.

_ Vous avez une idée ? Lui demanda-t-il.

L’athosienne haussa les épaules mais avant qu’elle n’ait pu répondre Carson émit son opinion de médecin.

_ La meilleure idée que pourrait avoir Teyla, c’est de se glisser dans le lit que je lui avais préparé et de prendre des vitamines ainsi qu’un complément alimentaire.

La jeune femme leva les yeux au ciel et répondit dans un murmure :

_ Je vais bien Carson.

_ Non, je ne crois pas. Répliqua le médecin.

John observa attentivement Teyla, maintenant qu’il y prêtait attention il se rendait compte que les traits de l’athosienne étaient tirés par la fatigue, ses joues creuses reflétaient aussi une sous-alimentation certaine.

_ Carson a raison, vous n’avez pas bonne mine…Commença John.

_ Vous n’avez pas vu votre tête ! S’exclama une voix à l’entrée de l’infirmerie.

Rodney McKay se mordit la langue, la réplique cinglante était sortie toute seule comme par habitude. En d’autres circonstances elle aurait probablement fait rire...

John sourit au canadien avant de se rendre compte des regards assassins que lançaient Teyla et Beckett…de toute évidence, il devait réellement avoir une sale tête.

_ Carson, vous pouvez m’amener un miroir, s’il vous plaît ? Demanda-t-il dans un souffle.

_ Je ne suis pas sûr que se soit nécessaire. Répliqua vivement Carson Beckett.

_ S’il vous plaît. Répéta John.

Le médecin lança un dernier regard assassin à McKay avant de s’éloigner vers un placard, il en sortit une petite glace des plus simples et la tendit au militaire.

Sheppard hésita un instant avant de lever le miroir devant ses yeux.

*************************************************************
Désole de ne pas vous avoir mis une suite plus tôt....je vais essayer de me rattraper ce week end!
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyDim 3 Fév 2008 - 13:43

Voila la deuxième suite du week end! Vous avez promis....
****************************************************************
Il savait à quoi s’attendre, il avait vécu avec des hommes qui avaient des mois voire des années de travail forcé derrière eux. Il avait eu leurs regards morts comme miroir de sa propre déchéance mais voir concrètement son visage ravagé lui lancer un regard torve lui coupa le souffle. Il resta plusieurs longues secondes à contempler un homme qu’il ne connaissait pas sans pouvoir accepter que c’était lui. Ses yeux étaient profondément enfoncés dans leurs orbites, soulignaient par de grandes cernes noires. Ses joues creuses lui donnaient un air squelettique qu’il n’était pas habitué à voir, sa peau était collée aux os de son visage, révélant chaque détail de son anatomie faciale. Son teint avait perdu ses couleurs, il était terne voire légèrement jaunâtre. Même ses cheveux avaient perdu leur aspect habituel…pour faire court, John avait la sensation d’avoir vingt ans de plus.

Il reposa lentement le miroir sur ses genoux perdu dans ses pensées…

_ Je vous avez dit que ce n’était pas nécessaire. Murmura Carson en récupérant la petite glace.

_ Au contraire, Carson. Répondit dans un souffle le militaire.

Il avait l’impression de ne plus être lui-même, ses hommes ne lui avaient pas seulement volé sa liberté, son droit à la vie mais ils avaient même réussi à lui prendre son apparence, à en faire un autre homme.
Mais John Sheppard s’insurgea contre ses propres pensées, qu’est-ce qu’était l’apparence ? C’est seulement ce qu’il montrait aux autres, à l’intérieur il était toujours le même John Sheppard, et l’homme qu’il était en entrant dans se camp, n’aurait jamais permis qu’on laisse continuer une telle barbarie.

Le silence lourd qui c’était installé dans la pièce avait un goût d’attente, Rodney craignait d’avoir fait une erreur en voulant plaisanter.

_ Vous seriez prêt à repartir sans agir après nous avoir retrouvés dans cet état, Teyla et moi ? Demanda soudain John d’une voix sourde qui brisa le silence. Vous laisseriez ces hommes continuer leur génocide ? Vous êtes prêt à repartir sans même lever le petit doigt pour les empêcher de transformer des hommes en cadavre ?

_ Ne croyez pas que je sois indifférent à ce qu’ils vous on fait. Répondit froidement Carson. Ni à ce qu’ils continuent de faire. Mais comment voulez-vous arrêter cela ? On n’arrête pas une guerre en deux heures.

John ne répondit rien, il ne savait pas comment ils auraient pu agir pour mettre un terme à ceci, mais il ne pouvait pas accepter de repartir tranquillement sur Atlantis en sachant que ces hommes continueraient à guerroyez contre leurs voisins dans le seul but de faire des prisonniers pour les livrer aux wraiths. Son sentiment d’impuissance s’accentua, ils venaient de la cité des anciens, les bâtisseurs de la porte des étoiles. Ce peuple avait su construire des vaisseaux capables de voler à la vitesse de la lumière, ils avaient développé une nanotechnologie qui pouvait soigner le corps de n’importe quelle maladie, ils étaient parvenu à élever leur esprit si haut qu’ils pouvaient abandonner tout corps matériel. Ce peuple avait fait de grandes choses qui certes, avaient parfois mal tournées, mais ils avaient atteints des sommets incomparables de développement technologiques. Et malgré cela, ils n’étaient pas parvenus à soigner le mal le plus profond qui gangrenait toutes les sociétés humaines depuis la nuit des temps : la guerre.
Ils étaient parvenu à aller plus loin que quiconque pour soigner le corps humain mais n’avait jamais réussi à éliminer le défaut majeurs des Hommes : l’égoïsme, la soif de pouvoir, la cruauté.

_On doit bien pouvoir faire quelque chose ! S’insurgea John autant en colère contre lui que contre les atlantes qui dans leur puissance n’avaient pas cherché à soigner la psychologie humaine.

_ Je suis sûr que si vous avez une idée, le colonel Caldwell sera ravi de l’entendre. Fit doucement remarquer Rodney.

Teyla et John lâchèrent un soupir en même temps, aussi désemparé l’un que l’autre par cette impossibilité d’agir.
McKay se laissa lourdement tomber sur une chaise au pied du lit de Sheppard. Ronon adossé contre une paroi grise observait la pièce d’un air absent. A sa connaissance, il était impossible d’arrêter une guerre, la seule qu’il avait vécu avait pris fin au moment où son peuple avait été exterminé. Et même aujourd’hui, alors qu’il était l’un des derniers satédiens, il continuait de se battre seul contre cet ennemi insaisissable qu’était les wratihs.

Le silence fut à nouveau brisé par John, il marmonnait autant pour lui que pour les autres :

_ Nous pourrions…je ne sais pas…leur faire peur.

_ Et comment ? Interrogea Rodney.

_ Ils ont un niveau technologique assez faible. Ça doit être impressionnant de voir débarquer un vaisseau tel que le Dédale. Expliqua Sheppard.

_ Vous croyez vraiment que si des extraterrestres étaient venu demander à Hitler d’arrêter son génocide, il aurait obéit ? S’exclama Carson.

_ Il aurait probablement était impressionné. Essaya de se convaincre le militaire.

_ Je ne pense pas. Murmura McKay. Et puis ses gens ont déjà vu des vaisseaux spatiaux, les wraiths viennent de leur faire une belle démonstration.

_ Rodney a raison, ils ne seront pas effrayés par quelque chose d’inconnu comme aurait pût l’être les terriens. Ajouta Beckett.

_ Nous pourrions justement jouer de la peur des wraiths…et les menacer…
John sut avant même de finir sa phrase, qu’il ne faisait pas l’unanimité.

_ De quoi voudriez vous les menacer ? Répliqua froidement Teyla. De tous les tuer ?

_ Et qu’adviendra-t-il lorsqu’ils se rendront compte que nous ne mettrons pas à exécution nos menaces ? Renchérit le médecin écossais.

Le militaire fit un vague signe d’excuse de la main. Il était fatigué, il voulait se laisser aller à un repos sans rêve, sans soucis mais sa conscience l’en empêcherait tant qu’il n’aurait pas une solution.

_ Je ne crois pas que vous puissiez faire quoique ce soit ! Fit remarquer une voix rocailleuse.

*************************************************************
VOILA!!!!! Maintenant je veux pleins de commentaires!
Quand on a que l'amour [F] 804878
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyLun 11 Fév 2008 - 18:07

Bon, comme je n'étais pas là ce week end, je vous met une bonne suite qui devrait vous plaire...

*************************************************************

Toutes les têtes se tournèrent en même temps vers un lit sur lequel reposait Six. Son visage émacié paraissait d’autant plus effrayant maintenant qu’il était entouré de gens bien portant.

_ C’est à ma patrie et à tous les pays de ma planète de réagir. Expliqua-t-il. Il est temps de leur montrer que l’on ne soumet pas des Hommes d’une telle manière.

_ Et comment vas-tu t’y prendre ? Lança John qui ne voyait pas ce qu’un homme seul pouvait faire de plus que lui et un vaisseau.

_ J’irais voir mes supérieurs hiérarchiques et je leur soumettrai l’idée d’unir nos forces à celles de nos voisins pour lutter contre ce fléau. Répondit Six.

_ Je ne vois pas comment un groupe de médecin pourra arrêter un tel conflit. Remarqua Rodney.

_ Mes supérieurs ne sont pas des médecins. Précisa l’ancien prisonnier. J’étais…le médecin en chef de l’armée de mon pays. Autant vous dire que j’ai un peu d’influence. L’état major prendra en compte mes idées.

_ Pourquoi les pays de votre planète ne se sont-ils pas unis plus tôt ? Demanda Carson.

_ C’est chacun pour soi. Expliqua Six. Nous sommes sans cesse menacé par les wraiths, nous entraider représenterai une menace de coalition pour les wratihs. Il y a déjà longtemps que nous avons remarqué qu’il valait mieux pour nous que nous n’ayons pas trop de relations amicales.

_ Donc à défaut d’avoir des relations amicales, certains se sont dit que vous pourriez avoir des relations hostiles. Ironisa Sheppard.

L’homme à la longue silhouette opina lentement de la tête.

_ Si nous sommes assez nombreux à nous unir, nous pourrons faire plier leur pouvoir. Murmura Six.

_ Je ne pense pas que se soit la bonne solution. Déclara Carson en levant les mains. Nous avons vu le résultat sur la Terre, cela nous a menés à une guerre mondiale qui a duré plusieurs années.

_ Les wraiths enlève déjà une partie des nôtres, avec les Lamariens qui nous soumettent au travail forcé et nous tuent, l’espérance de vie de nos enfants diminue de jour en jour. Dit Six. La guerre est la seule solution pour arrêter cela.

_ Vous ne pourrez pas vaincre les wraiths. Objecta Ronon. Mon peuple, qui était un peuple très uni, n’a jamais réussi.

_ Nous aurons au moins une chance d’éliminer l’un des fléaux qui nous touche. Rétorqua l’ancien prisonnier.

Beckett se contenta d’hocher lentement la tête, pour lui, la guerre et ses violences restaient la pire des solutions.

_ Nous devrions peut être allé en parler avec le Caldwell. Proposa Ronon en décollant sa haute charpente du mur.

Rodney se leva prestement et emboîta le pas au runner qui se dirigeait déjà vers la sortie.

_ Et vous, vous vous reposez ! Ordonna Carson en regardant John et Six d’un faux regard lourd de menace. Et ça vaut aussi pour vous Teyla. Ajouta-t-il en montrant du doigt un lit proche de celui du militaire.

L’athosienne leva les yeux au ciel mais se dirigea vers le lit, maintenant que John était là, l’infirmerie dégageait une attirance à laquelle elle n’avait pas envie de résister.


Le militaire la regarda s’installer sur le matelas, son cœur tambourinait contre sa poitrine depuis qu’il s’était réveillé. Maintenant qu’il pouvait enfin lui parler, lui dire tout ce qu’il ressentait, il se sentait un peu intimidé pourtant il avait pensé tellement souvent à ce qu’il aurait à lui dire. Mais l’image de lui-même que lui avait renvoyé le miroir quelques minutes plus tôt, continuait de flotter devant ses yeux. Comment Teyla pourrait être attirée par l’être décharné qu’il était devenu ? John repensa à ces longues nuits qu’il avait passé à réfléchir à ses sentiments et à la manière de dire les choses. Il y a quelques heures encore, il était persuadé que la jeune femme était morte, il ne pouvait pas laisser passer cette chance de lui dire ce qu’il ressentait.
Ce fut cependant Teyla qui brisa le silence la première :

_ Nous avons bien faillit partir sans vous. Dit-elle. Où étiez vous caché pour que le Dr McKay ne parvienne pas à vous détecter ?

_ J’étais dans la mine. Répondit simplement John.

Un nouveau silence s’installa durant lequel Sheppard s’arma de courage.
_ Durant notre détention, je me suis rendu compte que j’avais…j’avais des choses à vous dire. Lâcha-t-il soudainement.

L’athosienne lui sourit et dit à son tour :

_ Moi aussi, je me suis rendu compte de certaines choses. Murmura-t-elle. Mais je crois que nous devons avant tout faire le deuil de cette terrible expérience avant de pouvoir en reparler.

Teyla voyait tourbillonner devant elle les évènements du mois passé et particulièrement ceux de la nuit. Ces hommes là-bas en bas condamnaient leurs semblables à la mort, ils se moquaient de la vie humaine et ne lui accordait aucune valeur. Alfondo qui l’avait protégée, qui lui avait même sauvé la vie avait essayé de la violer, de la déshonorer. En cet instant, elle n’était pas prête à entendre parler de cela, ni de choses plus profondes.

John acquiesça d’un simple signe de tête mais ajouta tout de même :

_ C’est que ce j’ai à dire est…relativement important et pas forcément évident à formuler.

Teyla quitta son lit pour s’asseoir au bord de celui du colonel qu’elle fixa longuement dans les yeux. Elle posa une main sur celle de John et lui murmura :

_ Les paroles ne sont pas indispensables, vos yeux parlent pour vous John.

Elle se pencha doucement sur le militaire et déposa un baiser à la commissure de ses lèvres.
Teyla se releva et s’approcha de la porte de l’infirmerie.

_ Nous devons en priorité aider votre ami puis reprendre des forces. Dit-elle.

_ Vous ne restez pas ici ? Demanda John en voyant l’athosienne passer la porte.

_ Je vais voir comment Ronon, Rodney et Carson s’en sortent avec le colonel Caldwell ! Répondit-elle avec un sourire.

_ Je crois que je vais vous accompagner ! S’écria John en repoussant ses draps.

Il se redressa vivement et laissa échapper une plainte douloureuse. Ses côtes venaient de lui rappeler qu’elles étaient en piteuse état et sa tête manifesta son mécontentement en faisant tanguer la pièce devant ses yeux. Les calmants de Carson pouvaient faire disparaître la douleur jusqu’à un certain point seulement.
John se rallongea en grimaçant et souffla :

_ Je crois…que finalement…je vais rester là.
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptyDim 17 Fév 2008 - 11:53

Des éclats de voix envahissaient par vague les couloirs bordant le bureau du colonel. Une voix à l’accent écossais dominait particulièrement les autres.

_ Je trouve ça stupide d’accéder à sa requête ! Disait-elle. Pourquoi ne pas leur fournir des armes aussi ? Il doit bien y avoir une autre solution.

Teyla entra dans la pièce surpeuplée au moment où Caldwell répondait d’une voix tendue.

_ Mais je suis ouvert à toutes suggestions réalisables, Docteur.

_ Aidons les à négocier. Répliqua Carson.

_ Les négociation c’est du vent. S’exclama Ronon. Où croyez vous que je serai si j’avais essayé de négocier avec les wraiths au lieu de les combattre ?

_ Nous n’avons pas à faire à des wraiths mais à des êtres humains ! Eructa Carson. Chaque vie humaine est précieuse. Une guerre comme le propose Six va engendrer des milliers de morts, peut être même plus.

_ Mais c’est déjà ce qui se passe en ce moment-même. Fit remarquer Rodney. Un peuple décime tous les autres.

_ Des négociations. Répéta Beckett. Sinon ce sera un drame humain.
Carson n’avait pas insisté sur ses opinions devant Six, mais pour lui, il était totalement inconcevable de le renvoyer tranquillement chez lui pour qu’il mette en route un conflit mondial.

_ Il n’y a personne à bord qui puisse jouer le rôle de médiateur, nous n’avons pas de diplomate. Précisa Caldwell.

_ Elisabeth est la plus grande spécialiste des relations internationales que je connaisse. Répondit Carson. C’est la meilleur diplomate que nous puissions trouver.

_ Malheureusement le docteur Weir est sur Atlantis. Rappela le commandant du Dédale.

Beckett s’apprêtait à lui faire remarquer qu’il suffisait d’aller la chercher quand Rodney ajouta d’une petite voix :

_ Nous ne pouvons pas régler tous les problèmes de la galaxie, Carson.

Le médecin écossais sentit son dernier soutient s’effondrer, il baissa les bras au sens littéral comme au sens propre du terme. Les hommes se ressemblaient tous, incapable de régler leurs problèmes sans faire appel à la force et à la violence.
Beckett s’approcha de la porte, un air de franchement dégoûté collé au visage. Avant de sortir, il tenu à ajouter :

_ En tout cas, je ne laisserais pas partir Six avant plusieurs jours !
Le médecin aurait voulu claquer la porte derrière lui, mais il se contenta de partir en grognant.

Caldwell poussa un profond soupir.

_ Vous n’avez pas trouvé d’autre solution ? Hasarda Teyla.

_ Non. Répondit franchement le colonel. Et je mets fin à cette conversation qui tourne en rond depuis des heures…sauf si vous avez une idée lumineuse…

Rodney et Teyla firent un signe négatif de la tête mais Ronon s’exclama :

_ Je trouve que c’est la meilleure des solutions. Le seul moyen qu’ils règlent réellement leurs problèmes, c’est qu’ils s’en occupent eux-mêmes.

Carson réapparut soudain dans l’encadrement de la porte, pendant quelques secondes, Rodney pensa qu’il allait se jeter sur Ronon pour les paroles qu’il venait de prononcer, mais le médecin s’écria :

_ Mlle Emmagan, il me semble vous avoir ordonné de vous reposer. Veuillez regagner immédiatement l’infirmerie.

L’athosienne obéit sans discuter, le regard et le ton du médecin ne donnait aucune envie de refuser.




L’infirmerie baignait dans un calme impressionnant. John fixait le plafond en essayant d’ignorer les élancements douloureux qui lui transperçaient l’abdomen par moment. Ses réflexions furent interrompues par un raclement de gorge.

_ Je ne crois pas avoir eu l’occasion de te remercier. Dit Six qui c’était approché silencieusement.

_ Tu plaisantes ! Répliqua John. C’est moi qui te remercie, sans toi je serai probablement mort.

_ Et bien nous voila quitte, alors John. S’exclama Six en souriant.

Sheppard lança un regard surpris à l’ancien prisonnier, c’était la première fois qu’il l’appelait par son prénom. Le militaire se rendit soudain compte, qu’il ne connaissait pas le prénom de cet homme qui lui avait tant apporté.

_ Habituellement, je pose toujours la même question quand je rencontre pour la première fois une personne. Murmura John. Et je me rends compte que je ne te l’ai pas posée.

_ Et bien vas-y. Dit Six intrigué.

_ Comment t’appelles-tu ? Demanda simplement John.

Le visage filiforme de Six se fendit d’un grand sourire et il répondit d’une voix un peu tremblante :

_ Evan…je m’appelle Evan Kiliriane.

_ Moi c’est John Sheppard. Répondit le militaire en tendant une main à Evan. Je suis enchanté de faire votre connaissance Monsieur Kiliriane.

Les deux hommes se serrèrent longuement la main, d’une de ces poignées de main qui est bien plus qu’un échange physique poli. Ils se serrèrent la main comme s’ils se rencontraient pour la première fois et après tout, c’était bien la première fois qu’ils se retrouvaient face à face en tant qu’hommes libres.

*************************************************************
Voila la suite du week-end...des petits commentaires?
Revenir en haut Aller en bas
louise14
Ange
Ange
louise14


Poissons
Nombre de messages : 3102
Age : 39
Localisation : Quelque part entre Mars et Jupiter
Date d'inscription : 13/09/2005

Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] EmptySam 23 Fév 2008 - 17:48

Carson entra dans l’infirmerie à ce moment, suivit de près par Teyla qui réintégra ses couvertures.
Le médecin affichait un air sombre et ne sembla même pas étonné de trouver John et Evan en train de se serrer la main.

_ Veuillez regagner votre lit, s’il vous plaît. Ordonna-t-il.

_ Ça va aller cher confrère. Répondit l’ancien prisonnier en souriant. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi bien depuis…depuis très longtemps.

_ Vous vous sentez peut être bien, mais vous êtes quand même très faible. Renchérit Carson.

_ Vos soins m’ont déjà bien revigoré.

_ Vous êtes encore loin d’être rétabli. Insista Beckett.

_ Il me faudra du temps. Affirma Evan. Mais il n’y a que chez moi que je pourrais me rétablir.

_ Bien sûr, mais vous devriez profiter d’être ici pour vous reposer…Commença le médecin écossais.

_ Vous ne comprenez pas. Le coupa Evan. Mais je dois rentrer chez moi…le plus vite possible.

Carson soupira tandis que John lançait un regard surpris à son ami.

_ Tu peux rester avec nous un petit moment, le temps de retrouver des forces. S’exclama John. Le temps que nous trouvions une solution pour vous aider.

_ La solution nous l’avons trouvée. Répondit Evan. Vous ne pouvez rien pour nous c’est pour quoi il me faut rejoindre mon pays le plus vite possible.

_ Tout de même…Marmonna Carson. Il doit bien y avoir une autre solution.

_ S’il vous plaît, menez moi à la personne qui a le pouvoir de m’autoriser à rentrer chez moi. Demanda Evan.

_ Allons Six…Evan, tu ne vas pas rentrer chez toi à la seconde pour aller déclencher une guerre ! S’exclama John.

_ Ne fais pas cette tête, Petit. Répondit l’ancien prisonnier. Tu es un militaire, tu sais que c’est inévitable dans notre situation. Tu m’as aidé, plus que tu ne peux l’imaginer.

Evan tendit sa main osseuse et sera une nouvelle fois celle de Sheppard, mais cette poignée de main ressemblait à un adieu.

_ Le colonel Caldwell pourra te donner l’adresse de notre porte des étoiles, tu sais ce grand cercle qui permet de voyager entre les planètes. Expliqua John.

_ Oui, je connais l’anneau des anciens. Répliqua Evan en lâchant la main du militaire.

John esquissa un geste pour se lever mais Carson le devança et posa une main sur son épaule pour l’obliger à se recoucher.

_ N’y pensez même pas, colonel. Dit-il.

Le médecin écossais se tourna vers Evan et lui lança d’un ton un peu dur :

_ Puisque vous vous estimez en état d’entamer une guerre, je vais vous conduire au commandant de ce vaisseau.

John garda le regard fixé sur la porte longtemps après que celui qu’il connaitrait toujours sous le nom d’un numéro, ait disparut dans le couloir.
Il lui semblait presque surréaliste de n’avoir pas pu aider autrement son ami, inimaginable qu’un schéma terrien se reproduise presque à l’identique sur cette planète si lointaine. Combien d’autre peuple, combien d’autre monde connaissaient la tyrannie d’un Hitler ?


John se réveilla en sursaut après avoir plongé dans le sommeil sans même s’en rendre compte, quelque chose l’avait tiré des bras de Morphée, mais il ne parvenait pas à en déterminer la nature. Carson qui vérifiait les analyses du colonel à côté de son lit lui sourit :

_ Ce n’est rien colonel, nous venons de passer en hyper-espace.

_ Alors c’est ainsi que cela fini à chaque fois ? La guerre ! Soupira le militaire.

Beckett fit un petit mouvement d’épaule qui pouvait signifier autant l’impuissance que l’incompréhension.


Le Dédale faisait route vers la protection d’Atlantis tandis que sur la planète dont il quittait l’orbite, se rassemblait des hommes, des milliers d’hommes au regard noir, à la gueule avide de sang et aux armes vengeresses. Des milliers d’hommes qui avaient attendu qu’on leur donne l’ordre de mettre un terme à la barbarie qui détruisait lentement leur famille.


EPILOGUE


John était accoudé à la rambarde d’un balcon. Le vent faisait danser ses cheveux en même temps que les vagues de l’océan. Le ciel était d’une pureté exceptionnelle, aucun nuage ne venait briser l’horizon azur. Sheppard avait convaincu Carson de le laisser sortir un moment de l’infirmerie où il était enfermé depuis plusieurs jours. Il n’avait eu quasiment aucune visite depuis son retour, il avait demandé à Beckett qu’on le laisse tranquille. Il avait besoin de réfléchir, de comprendre comment les hommes avaient pu en arriver là. Comment les hommes pouvaient mettre en place des génocides sans être arrêtés par leur conscience. Sa gorge se nouait à chaque fois qu’il repensait à cette planète, à ces camps, à ces hommes, à Six. Il avait du mal à accepter qu’ils étaient peut être en train de se livrer une guerre sans merci, du mal à se faire à l’idée qu’en cet instant, si paisible sur Atlantis, des bombes s’écrasaient simultanément sur plusieurs villes, ravageant tout sur leur passage. Le militaire aurait voulu en parler avec Teyla, probablement la seule personne sur Atlantis qui pouvait le comprendre et qu’il pouvait comprendre. Mais l’athosienne avait réussi à quitter l’infirmerie dès leur retour pour aller se ressourcer auprès de son peuple. John comprenait ce besoin mais il se sentait malgré tout terriblement attristé de ne pouvoir profiter de la présence de la jeune femme et du soutien qu’ils auraient pu s’échanger.

Un bruit de pas se fit entendre, John ne se retourna pas, partagé entre l’envie d’être seul et le désir de parler à quelqu’un. Deux bras se posèrent sur la rambarde à côté des siens, deux bras à la peau matte.

_ J’ai été étonnée de ne pas vous trouvez à l’infirmerie. S’exclama Teyla.
John lui sourit :

_ J’avais besoin de sortir un peu, de voir que la vie peut être simple.
Teyla lui sourit à son tour :

_ Je comprends. Murmura-t-elle.


_ Je crois que nous avions des choses à nous dire. Ajouta-t-elle après un instant de silence durant lequel ses yeux avaient plongés dans ceux de John.
Sheppard pris doucement la main de la jeune femme dans la sienne, juste pour la caresser et pour sentir la douceur de sa peau. Il était peut être temps de penser à autre chose, d’essayer d’oublier la cruauté des hommes pour apprécier les petits plaisir que pouvez lui offrir la vie. Temps de tourner une page qui ne s’effacerait jamais mais qui jaunirait un peu à la longue et qu’il finirait par réussir à négliger.




On dit que le rire est le propre de l’homme…pourtant on sait que certains animaux sont farceurs et moqueurs. Il ne suffit pas de faire du bruit avec sa bouche pour exprimer un sentiment.

On dit que seuls les hommes pleurent de tristesse…pourtant il ne suffit pas de faire couler des larmes pour ressentir de la peine, on a déjà vu des animaux hurler à la mort et se laisser mourir de chagrin.

On dit que l’Homme est un animal comme les autres mais l’être humain est bien en-deçà du règne animal où aucune bête n’a jamais détruit totalement une espèce pour gagner une once de pouvoir.

Mais ce que l’on ne dit pas, c’est qu’il faut être humain pour éprouver la haine et pour la mettre à exécution. Il faut être Homme pour tuer par idéologie, il faut être Homme pour décider qu’un peuple est inférieur à un autre et estimer qu’il ne mérite pas de vivre. Enfin il faut être Homme pour mettre à mort des enfants qui ne peuvent pas comprendre pourquoi on les hait.

Si l’Homme est devenu tel qu’il est aujourd’hui, si l’Homme est devenu capable d’exterminer pour obéir à une simple idée, c’est parce que l’Homme est un être arrogant, persuadé d’être supérieur par son intelligence…L’intelligence selon le Larousse est la « Faculté de comprendre, de donner un sens : l’intelligence distingue l’homme de l’animal. » Mais quelle différence y a t-il entre l’animal et l’Homme quand l’intelligence de ce dernier le mène au génocide ?

N’oublions jamais ceux qui ont eu à pâtir de la bestialité du genre humain et gardons à l’esprit que nous sommes tous susceptible d’être un jour victime, de ce que nous appelons, « l’intelligence humaine ».

FIN


************************************************************
Voila cette fic est terminée! Merci à celles et ceux qui l'ont lu, je remercie tout particulièrment les personnes qui ont pris la peine de me laisser des commentaires ici et je serai infiniment reconnaissante à tout ceux qui me diront ce qu'ils pensent de cette fin!
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Quand on a que l'amour [F] Empty
MessageSujet: Re: Quand on a que l'amour [F]   Quand on a que l'amour [F] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Quand on a que l'amour [F]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Quand une arme est dansgereuse et inconnue [Fic Sheyla]
» Où ça mène quand on s'aime
» Où ça mène quand on s'aime (défi de Caitlin)
» quand la soeur de john débarque ! [E]
» Quand la soeur de John débarque !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SFF :: Planète SFF :: Stargate :: Fan arts :: Fanfictions :: Stargate Atlantis :: Rapports de missions :: Fanfictions achevées-
Sauter vers: