Retour sur Terre (suite de la fic achevée M.I.A.) [F]

Genre : drame

Personnages : Carson, Weir, Sheppard

Situation : HS (je ne sais pas si je peux psoter cette fic là vu qu'elle ne se situe pas sur Atlantis mais sur Terre)


Le soleil s’était levé depuis plusieurs heures quand la petite Nadège se réveilla dans son lit douillet. Elle s’escrima un moment pour sortir des draps bien serrés par sa maman et s’assit pour se frotter les yeux, assise en tailleur. Sa chambre était plutôt petite, mais elle avait eu le droit de la décorer comme elle voulait. Il y avait des peluches, bien sûr, quelques jouets qu’elle gardait avec elle pour jouer le soir, des livres avec de jolies images que son papa lui lisait quand il était là. Et des photos de son papa, bien sûr. Son papa était très grand, et très fort. C’était un militaire qui était parti avec ses amis dans un pays très très loin de chez lui pour garder un œil sur des gens qui cherchaient des choses perdues. Mais maintenant on les avait retrouvées, et son papa il pouvait revenir la voir une fois tous les mois.


Sa maman était très triste, parce que elle et son papa ils n’étaient pas ensemble quand ils le voudraient, mais Nadège la rassurait en lui montrant toutes les merveilles que son papa lui ramenait. Quand elle était petite c’était des photos de lui et de ses amis qui souriaient dans une grande salle avec une grande ombre ronde par terre, et des jouets fais en bois et des peluches en vrais poils d’animaux qui étaient fait par une amie de papa là bas. Quand elle était devenue une grande fille il lui avait apporté des cadeaux pour les grandes filles, un vrai drapeau militaire avec marqué dessus « Infanterie de Marine », c’était les amis de papa les infantins marins c’était les amis de papa, elle avait une photo de papa et de tous les infantins avec leur drapeau. Il y avait aussi des cadeaux que maman aimait bien mais qui la rendait inquiète, la petite fille ne savait pas pourquoi.


Dans une petite boîte en fer, gardées précieusement comme les plus saintes des reliques, trois petites balles du fusil de papa et deux de son pistolet, qui brillaient quand elles les regardaient le soir, avec sa lampe. Sa maman avait peut-être peur qu’on voit que son papa lui donné des cartouches, mais son papa c’était le plus fort, il était très intelligent. Et comme elle était sa petite fille elle était elle aussi très intelligente, pour son anniversaire il lui avait même donné la Treizième Intelligence en Médaille, une belle médaille ronde sur un ruban de cuir avec 13e I.M. gravé dessus, et derrière il avait collé une photo de tous les deux. Une fois il était venu la chercher à l’école dans son uniforme et son béret vert, ses copains ils avaient été très impressionnés.


Mais même si maman était contente de savoir ce que Nadège faisait avec son papa, ils avaient leurs petits secrets à eux tous seuls. C’était pour la Noël de l’année dernière, ils avaient fait la fête, mis les cadeaux au pied du sapin et, après sa douche, papa était venu la voir avant de rejoindre maman au dodo. Avec lui il avait quelque chose d’enroulé dans du tissu, qui venait du Papa Noël de là où il travaillait. C’était un petit cylindre irrégulier de cristal bleu, qui brillait doucement quand elle le prenait dans ses mains, et un petit peu plus quand elle était malade. Son papa lui avait dit que ça l’aiderait à bien dormir si elle le cachait sous son oreiller et que ça l’aiderait quand elle aurait un bobo ou un chagrin.


Ayant décidé qu’elle avait assez flâné au lit, elle bascula ses petites jambes en-dehors du lit et chaussa ses petits chaussons avant de se diriger d’un pas hésitant vers la porte de sa chambre. Comme d’habitude la poignée grinça un peu et, aussitôt, maman apparut devant elle et lui fit le bisou du matin, sur le front. Elle avait les mêmes cheveux roux que sa maman, ça plaisait beaucoup à papa. Se tenant à la rampe de l’escalier, traînant sa peluche doudou derrière elle, Nadège descendit jusqu’à la cuisine où elle se hissa péniblement sur une chaise, devant son bol.


« Tu veux des céréales ma chérie ? »


Sa fille hocha la tête en tétant une dernière fois sa peluche et regarda sa maman, un peu plus petite que papa, les cheveux ébouriffés comme les siens, dans son pyjama préféré, le préféré de papa aussi, lui servir le lait pendant que les céréales crépitaient faiblement.

La suite de la matinée de la petite Nadège


« Je vais faire ta chambre, il ne faut pas que papa voie tout ton bazar hein ? »

« Tu touches pas à la boîte à chaussure d’accord ? »


La jeune femme hocha la tête en souriant, les petits trésors de sa fille avaient déjà été étudiés en détail par son père, ce qui la rassurait grandement. La jeune maman remonta à l’étage et commença à faire le lit, il n’y aurait pas grand-chose à changer car Nadège et son père dérangerait tout ce soir, quand ils joueraient jusqu’à point d’heure, comme tous les soirs quand son mari rentrait pendant sa semaine de permission.


Dans la cuisine la petite Nadège avait finit son bol et faisait les jeux qu’il y avait au dos du paquet de céréales, surtout les labyrinthes, elle aimait bien ça. Buvant son jus d’orange elle entendit le facteur passer avec sa vieille mobylette, et elle sortit de la maison chercher le courrier pour sa maman.


Bizarrement depuis que son papa avait été envoyé dans ce pays très très loin, tellement loin que même la télé et le journal en parlent pas, il ne voulait plus qu’elle sorte sans maman, et maman ne voulait plus qu’elle aille se promener toute seule, même pour jouer avec le chat dans le jardin il fallait qu’elle soit accompagnée.


Le soleil brillait tout là haut et lui fit mal à ses petits yeux verts. Le gros porte-clés peluche dans la main droite, son doudou fermement calé contre elle, Nadège se dirigea droit vers la boîte aux lettres. Elle écarta maladroitement le lourd portail, se glissa sur le large trottoir de sa rue, il fallait qu’elle fasse vite, papa n’arrivait jamais longtemps après que maman ait prit le courrier et elle voulait lui montrer sa nouvelle robe. C’était une robe chinoise, rouge foncé et brillante, avec des dragons dessus, sans manches. Comme celle que portait sa maman quand son papa l’avait rencontré.


Derrière elle le voisin lui dit bonjour de la main, elle l’aimait bien le voisin, mais il avait un gros chien. Sa rue était très calme, et bien ordonnée, il y avait juste la voiture de la grosse dame d’à côté qui était mal garée sur le trottoir. Des fois elle gênait maman quand elle emmenait Nadège à l’école et ça énervait son papa. Son papa il n’aimait pas du tout qu’on embête sa maman, une fois il avait montré comment faire pour punir la méchante dame. La petite fille, aidée par son doudou qui faisait le guet, était très douée pour dévisser les petits capuchons sur les roues de la voiture et appuyer sur les petites tiges, ça la faisait beaucoup rire d’entendre l’air siffler en s’échappant. Avec doudou ils jouaient souvent à ça.


Le gros camion sale des poubelles passa devant la maison et la petite fille se rapprocha de la boîte aux lettres, tendit le bras pour mettre la clé dans la serrure et tourna en s’aidant des deux mains, doudou était trop petit pour faire ça, il fallait être une grande fille. N’empêche que Nadège était encore un peu petite pour tourner la clé et elle s’escrimait avec la partie arrondie, la langue pincée entre ses lèvres. Finalement la clé tourna sur elle-même et la porte en plastique s’ouvrit pendant que la petite fille reprenait son doudou en riant victorieusement.


Glissant une main dans la boîte elle sentit deux lettres sous sa petite main et elle les pris, les confia à doudou le temps de refermer tout ça. Vite, vite, il ne fallait pas que maman voit qu’elle était sortie et qu’elle s’habille pour aller chercher papa à la gare, car il n’avait pas de voiture quand il rentrait la voir.
Une grosse voiture grise qu’elle ne connaissait pas entra dans sa rue, mit son clignotant et se gara le long du trottoir, juste devant la place de la méchante grosse dame. Deux grands monsieur en sortirent, habillés tous les deux de la même façon, avec une espèce de casquette plate sous le bras. Quand elle vit les médailles sur le devant de leur veste son visage s’illumina et elle courut à leur rencontre, laissant doudou garder le courrier, faisant voleter sa petite chemise de nuit et ses cheveux roux.

Une suite tristounette se profile...

Papa ! Papa ! Ton ami t’as amené à la maison ? Tu veux faire une surprise à maman ? »


Elle stoppa net, faisant crisser ses chaussons sur le gravier du trottoir. Aucun des deux hommes n’étaient son papa, ils n’avaient même pas le même uniforme que les infantins marins. Lui il était moins joli, tout vert, et elle n’aimait pas leur casquette. Ils la regardèrent un moment, et elle les toisa fièrement, elle était chez elle après tout.


« Bonjour… » Articula l’un des deux hommes avec difficulté, il faisait duré le « on » et il avait eu du mal à dire le « r » de jour. Une autre porte s’ouvrit, à l’arrière de la voiture, et une dame en descendit, habillée normalement. Elle s’approcha de Nadège, s’accroupit devant elle et voulut lui caresser les cheveux mais la petite fille se débattit se débattit en secouant la tête.


« Mon papa il veut pas que je parle à des garçons qu’il connaît pas ! »

« Ton papa est très jaloux, dis-moi. » Répondit la femme dans un français impeccable, pas comme l’autre monsieur idiot qui ne savait pas parler.

« C’est qui eux ? »

« Le monsieur qui t’a dit bonjour s’appelle John, c’est un ami à moi et à ton papa. Et l’autre il s’appelle Carson, ils ne parlent pas beaucoup la même langue que toi tu sais, mais ils ont travaillé avec ton papa. »

« Alors pourquoi toi tu parles comme moi et pas eux ? »

« Ah parce que ça c’est mon métier, et le métier de ton papa c’était d’aider John et Carson. »

« Les aider à faire quoi ? »


Elisabeth Weir regarda le colonel Sheppard et le docteur Beckett, embarrassée, mais ses deux amis étaient eux aussi mal à l’aise, devinant que les questions de la fillette posait problème. Carson se pencha sur doudou, le prit dans sa main et, gardant le courrier dans son autre main, le fit marcher jusqu’à la petite fille.


« Cou-cou Na-dège. »

« Tu connais mon prénom Monsieur Carson ? » S’étonne l’intéressée, tandis que le médecin essayait de décrypter la question, Weir allait traduire mais il fit signe qu’il avait compris.

« Ton pa-pa beaucoup ami avec moi, a… aidé moi quand moi être perdu loin. »


Le monsieur qui s’appelait John toussa et parla à la dame mais Nadège ne comprit pas ce qu’il se dirent, mais au final Carson se redressa en rendant doudou et courrier à la fillette avant de la prendre dans ses bras. Elle se laissa faire et joua avec lui et doudou mais il ne souriait pas beaucoup.


« Comment vous avez connu mon papa si vous ne parlez pas comme lui ? »


Cette fois ce fut la dame qui répondit, après avoir traduit pour ses amis, ce qui les fit tous un peu sourire, un peu.



« Ton papa travaillait avec le docteur Carson, il devait le surveiller pendant qu’il soignait les gens. Et un jour il fallait aller soigner John mais le docteur s’était perdu car il y avait… beaucoup de monde et ton papa l’a retrouvé et ramené auprès de John qui était… malade. 

Suite et fin pour l'aventure de la petite Nadège.


« Mon papa il préfère les filles qui ont des cheveux roux, et ma maman elle est plus jolie que toi. » Se contenta de dire Nadège après avoir assimilé ce qu’on lui disait et en jaugeant d’un regard expert le décolleté de Weir, ce qui joua grandement dans son estimation.


Plus personne ne dit rien jusqu’à ce qu’ils arrivent à mi-chemin entre le portail et la porte de la maison. Sa maman était sortie, elle s’était changée, pas entièrement mais elle avait dû voir les trois personnes en se maquillant près de la fenêtre. Et elle était accourue elle aussi en pensant retrouver son mari mais son visage étonné en dit long sur sa déception.


« Madame Adams ? »

« Oui, que puis-je pour vous ? »

« Docteur Elisabeth Weir, du corps diplomatique américain. Je vous présente le docteur Carson Beckett et le lieutenant-colonel John Sheppard, des collègues de votre mari. J’ai moi-même eu l’occasion de le croiser une fois. Un homme charmant. »

« M… Merci, mais pardonnez cette question mais que venez-vous faire ici ? Où est Gregory ? »


Carson déposa la fillette et l’emmena jouer un peu à l’écart pendant que John faisait une déclaration maladroite à la jeune femme rousse.


« Gregory sauve ma vie… Très bon officier… »

« Quoi ? » Demanda la mère de Nadège d’une voix étranglée en adoptant un visage paniqué.

« Votre époux a été déclaré disparu au combat, voici ses effets personnels. Je… Je suis désolée. Nous pouvons entrer un moment ? » Fit Weir délicatement en présentant à madame Adams un petit coffret de bois, le reste des effets du capitaine Gregory Adams était dans le coffre.



Péniblement la mère de Nadège rentra dans sa maison encore à moitié dérangée, suivie par les membres de l’expédition Atlantis. Elle les fit asseoir au salon et elle-même s’affala sur le canapé. Comprenant qu’elle n’était pas en état de parler pour le moment, Weir commença à lui expliquer ce qui était arrivé à son mari, si loin de chez lui. Dans le jardin Carson, sans conviction, une boule à l’estomac, poussait Nadège sur la balançoire. La petite riait aux éclats et avait, pour le moment, oublié que son papa était en retard.

FIN
Le Wraith