A l'Impossible Nul N'Est Tenu

Genre : Action/Angoisse/Romance

Saison : saison 2

Rating : PG-13 ou R, je ne suis pas encore décidée

Disclaimer : Rien à moi... enfin, certains persos si mais pas les plus importants quoi ! Quoique...

Résumé : Vous voulez pas que je raconte tout non plus ?

Note de l'auteur : J'avais envie de refaire une fic longue parce que les OS, je commence à saturer. Une petite idée qui passe par la tête et hop ! vous optenez ceci. Je sais en gros l'histoire mais bon, comme d'hab, j'avance un peu dans le brouillard...

Bonne lecture...

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PARTIE 1


« Dégagez ! »
John hurlait à s’en casser la voix. Son équipe devait se mettre à l’abri. Partir. Très vite.
Un guet-apens. Ils étaient tombés dans une embuscade. Qui aurait pu l’imaginer ? Et ces horribles créatures qui riaient en choeur, d’un gloussement quasi diabolique. C’était lui qu’ils voulaient. Il le savait. Il arma son P-90 avant de respirer profondément.
« Tirez-vous bon sang ! »
Ronon attrapa la main de Teyla et l’entraîna avec lui jusqu’au jumper. Deux Wraiths les poursuivaient.
« Laissez les tranquille ! C’est moi que vous voulez ! » hurla John. Et la poursuite commença. Jusqu’à ce ravin. Cette horrible falaise, se dressant fièrement au dessus d’un vide interminable. Le major Mike Davis, un nouvel arrivant sur la cité, porteur du gène des anciens, refusait de décoller.
« Vous avez aussi bien entendu que moi Mike, on doit partir ! » Bien que le ton de sa voix ne laissait paraître aucune émotion, Teyla avait dû reformuler cette minuscule phrase dans sa tête une bonne dizaine de fois avant de pouvoir la dire correctement.
John était en difficulté. Il avait bien réussi à se débarrasser de quelques Wraiths mais il y en avait beaucoup trop autour de lui. Beaucoup trop pour un seul homme.
Le jumper commençait à prendre de l’altitude. Teyla colla son visage contre l’immense vitre du vaisseau. Elle voyait parfaitement John. Encerclé, pris au piège face au vide…
Il adressa un dernier regard au Jumper. Il ferma les yeux. Et en quelques secondes, il se laissa tomber dans le vide et disparut dans la masse nuageuse.



Teyla se réveilla en sursaut. Quel satané cauchemar !
Elle eut besoin de quelques minutes avant de se rassurer, elle était à l’abri, sur Atlantis. Et John…
John, lui, avait bel et bien disparu.

Quatre semaines maintenant. Et pourtant, ses souvenirs étaient toujours intacts, la hantant chaque nuit depuis ce jour fatidique. Il avait voulu les sauver. Il s’était sacrifié. Et aujourd’hui, le Lieutenant Colonel John Sheppard était officiellement mort au combat…
Elle se leva rapidement, enfila sa tenue et sortit de sa chambre. Dans les couloirs, elle croisa plusieurs soldats, qui ne manquèrent pas de la saluer. C’était comme si rien n’avait changé. En arrivant à la salle de commande, elle aperçut Ronon, qui lui adressa un petit signe de la main. Il était en pleine discussion avec Mike.

Un peu plus loin, dans son bureau, Elizabeth broyait du noir. Comment une telle chose avait-elle pu se produire ? John était mort. Lorsqu’elle leva les yeux, elle vit Caldwell. Depuis combien de temps était-il là ? Elle l’ignorait. Il savait se faire extrêmement discret quand il le désirait. Et plus encore avec elle, depuis que John n’était plus là.

« Je ne voudrais pas vous déranger docteur mais j’avais pensé qu’il serait bien de faire une petite cérémonie en l’honneur du colonel Sheppard.
- Il n’est pas mort, c’est impossible…
- Je sais que sa disparition vous a énormément affectée mais il est temps de vous rendre à l’évidence : il ne reviendra pas. Mon équipe vient tout juste de rentrer de mission, ils ont passé deux jours entiers à fouiller cette planète de fond en comble et croyez-moi, si Sheppard était toujours en vie, ils l’auraient retrouvé.
Il marqua une pause et se rapprocha d’elle.
- Il faudrait quelque chose de simple, d’élégant. Une cérémonie à son image. Les gens ont besoin de savoir qu’il ne reviendra pas. Il est temps que chacun puisse faire son deuil. C’est l’avenir de la cité qui en dépend !
Même si cela la chagrinait, Elizabeth ne pouvait être qu’en accord avec ses propos. Si elle continuait à se morfondre, jamais elle ne pourrait assumer correctement son rôle de leader.
- Vous avez raison Colonel, je vais m’en occuper. »

Pour l'instant, j'installe le contexte... mais y'aura un peu plus d'action au prochain chapitre, promis

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Teyla savait qu’à cette heure-ci, elle trouverait Ronon dans la salle d’entraînement. D’une certaine façon, même s’il s’efforçait au maximum de cacher ses émotions, elle savait que la disparition de Sheppard l’avait touché. C’était le seul, excepté elle, avec qui Ronon avait lié amitié. Depuis quatre semaines, ses escapades dans les sous-sols lui permettaient d’extérioriser la rage qui le hantait. Sur un punching ball consentant, bien évidement.

« Hey !
Elle s’approcha de lui.
- Encore là ?
- Je n’aime pas perdre mon temps.
Ses coups étaient agiles et calculés. Il était un combattant extrêmement entraîné.
- Tu as réussi à dormir cette nuit ? demanda-t-il.
- Non. Je n’ai pas cessé de revoir la scène…
Ronon bloqua le punching ball entre ses mains et se remit à respirer normalement.
- Ce n’est pas de ta faute Teyla, je te l’ai déjà dit. Sheppard nous a demandé de le laisser…
- Peut-être. Mais je n’étais pas obligée d’exécuter ses ordres à la lettre.
- Ce n’est pas de ta faute… articula-t-il
- Je sais mais, tu comprends, il était le premier à m’avoir fait confiance. Il n’a jamais douté de moi. Jamais. Il pensait qu’il pouvait compter sur moi…
- Et il avait raison. Tu as sauvé son équipe. Tu nous as sauvé. C’est cela qu’il voulait.
- Je l’ai abandonné…

Sa phrase se termina en un léger sanglot. Ronon se rapprocha d’elle et tenta de la prendre dans ses bras mais elle l'évita.
- Je n’ai pas besoin que tu me consoles. Je suis une grande fille. Je sais parfaitement assumer mes erreurs. Seule. »
Elle quitta précipitamment la salle, laissant Dex derrière elle, complètement surpris par sa réaction. Ce qu’il ne sut pas, c’est qu’elle l’avait fui pour ne pas avoir à pleurer devant lui…


Elizabeth se tenait devant les appartements de John. La dernière fois qu’elle y était entrée, elle l’avait trouvé en train de lire un de ses gros pavés qu’on ne termine jamais. Mais cette fois-ci, elle savait qu’il ne serait pas là…

Tout avait été laissé comme lors de son départ. La pièce était légèrement plongée dans l’obscurité. Ses affaires personnelles traînaient un peu partout dans la pièce. Décidément, il était vraiment très désordonné parfois ! Elle était venue là pour trouver quelque chose de spécial, quelque chose qui lui appartenait. Un souvenir qu’elle pourrait garder. Liz n’osait pas ouvrir ses tiroirs, elle avait la désagréable sensation de faire irruption dans sa vie sans y être invitée.

« Elizabeth ?
Elle se retourna et tomba nez à nez avec Teyla.
- Je… je cherchais…
- Vous n’avez pas à vous justifier, répondit l’athosienne.
Weir lui sourit.
- Nous allons faire une petite cérémonie en son honneur. Afin que nous puissions tous lui dire au revoir. Une dernière fois.
- C’est… c’est une excellente initiative docteur. »

A son tour, elle se mit à observer tout ce qui l’entourait. Ses yeux finirent par se poser sur un boîtier noir, maladroitement poser sur un meuble. Elle s’approcha, passa un doigt sur l’objet, recouvert d’une fine couche de poussière. La cassette. Ce fameux objet personnellement qu’ils avaient été autorisés à apporter avec eux sur Atlantis. Un match de football. Voilà ce qui plaisait à John. Elle ne savait toujours pas y jouer et intimement, elle se dit qu’elle n’aurait plus jamais le cœur à apprendre.

Puis, elle entendit comme de petits sanglots étouffés derrière elle. Elizabeth s’était assise sur le lit, un énorme livre entre les mains. Elle en caressait la couverture. Teyla vint s’installer près d’elle. Celle-ci la regarda quelques secondes avant de fondre en larmes dans ses bras. Teyla la laissa faire. Elle sentait bien que Liz n’avait pas eu beaucoup de temps pour penser à Sheppard. Elle aussi avait sa fierté. Mais à ce moment-là, elles n’étaient plus ni diplomate, ni guerrière. Mais deux femmes qui pleuraient l’un de leur ami. Tout simplement...

Dernière partie de mise en contexte (très court) et après, je rentre enfin dans le vif du sujet :mrgreen:

Je m'excuse d'avance, n'étant pas franchement une pro du fonctionnement d'une porte des étoiles, si je fais de grosses boulettes, surtout, n'hésitez pas à me le dire que je corrige ça rapidement

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La nuit était tombée sur Atlantis et toute la cité s’était mise à l’œuvre pour préparer la cérémonie. Sheppard n’était peut-être pas l’homme le plus exemplaire qu’on puisse rencontrer mais il était toujours prêt à aider son prochain. Une qualité que même Caldwell se devait de lui reconnaître.

Les enfants des athosiens (qui s’étaient déplacés en nombre pour venir saluer la mémoire de John) avaient préparés de petites lanternes qu’ils laissèrent dériver vers l’horizon liquide. Des bougies avaient été placées un peu partout dans la cité. Rodney avait lui aussi participé aux préparatifs, mettant au point un hologramme à l’effigie du lieutenant colonel. Puis, il l’avait déposé dans une corbeille, dans laquelle Elizabeth avait rajouté le livre.

Très peu de personnes pouvaient se dire « proches » de John, mais beaucoup l’admiraient. Il y avait des hommes et des femmes, terriens et athosiens confondus, à tous les balcons de la cité, regardant le cortège de lumière flotter sur les océans.

Juste avant de mettre la corbeille à l’eau, Teyla retira son médaillon et l’y déposa. C’était grâce (ou à cause) de lui qu’ils avaient sympathisé et d’une certaine manière, qu’elle s’était retrouvée ici, sur Atlantis. Elle se mit à penser que si John n’avait pas retrouvé ce médaillon, peut-être qu’il ne serait pas mort…

Il n’y eu ni discours, ni éloge. John n’aurait pas aimé qu’on vante ses mérites pendant des heures. Chacun était ainsi libre de lui rendre un dernier hommage personnel. Un silence de recueillement tomba sur la cité.

Au même moment, dans la salle de commande, une demande d’ouverture de la porte apparut sur l’écran. L’homme chargé de la surveillance du vortex observa le code d’identification. Il ouvrit grand les yeux, les ferma, puis les rouvrit, comme dans un mauvais rêve. Il s’écarta des commandes et attrapa au plus vite une radio.
« Docteur Weir ? Je crois qu’on a un problème… »

Allez hop, il est temps de passer aux choses sérieuses

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Elizabeth regagna la salle de commande le plus rapidement possible. Teyla l’avait accompagnée, ainsi que Ronon, Caldwell et McKay. On venait de recevoir le code d’identification du Colonel Sheppard. C’était impossible, il était mort ! Weir redoutait plus que tout que les Wraiths soient à l’origine de tout cela. Peut-être avait-il mis la main sur le corps de John tout compte fait. Et s’ils étaient en train d’essayer d’entrer sur Atlantis ?

« Attendez ! cria-t-elle, n’ouvrez pas.
- Et si c’est Sheppard ?
Liz ne savait plus quoi penser. Et si c’était lui ?
- Nous allons nous mettre en position en cas de piège, ordonna Caldwell. Si les Wraiths se jouent de nous, je vous fais la promesse de les descendre un à un s’il le faut… »

En deux temps trois mouvements, près d’une centaine de soldats s’installèrent tout autour de la porte, l’arme chargée et prête à tirer. Le docteur Weir était anxieuse, cette situation l’embarrassait. Après quelques minutes d’hésitations, elle autorisa l’ouverture de la porte…

Teyla, embusquée à quelques mètres de la porte, sentait son pouls s’accélérer. Était-ce parce que les Wraiths allaient les attaquer ? Non, elle savait qu’ils n’étaient pas là. Elle ne les sentait pas. Mais si… si jamais c’était John. S’il pouvait être encore en vie…

Une lumière bleue jaillit du vortex. La porte était ouverte. Tous les soldats s’apprêtaient à tirer, à la moindre anomalie. Et pourtant, rien n’arriva. Personne.
« Etrange… murmura Rodney. Véritablement étrange.
- Ce n’est pas normal. Je ne comprends pas. On nous a pourtant bien demandé d’ouvrir la porte…
- Refermez-là, ajouta McKay. Refermez avant qu’il ne soit trop tard. »

À ce moment-là, une silhouette de dessina à travers la matière visqueuse du vortex. Chacun retenait son souffle. Elizabeth remarqua assez vite qu’il ne s’agissait pas d’un wraith. Non, il avait tellement plus l’allure d’un… humain. Des cheveux courts, un buste carré, une démarche saccadée. C’est alors qu’il apparut. Titubant. Ronon vit immédiatement qu’il était armé, un pistolet à la ceinture. Mais il était visiblement trop épuisé pour s’en servir. À peine eut-il fait quelques mètres qu’il se laissa littéralement tombée au sol, comme mort de fatigue.

Teyla fut la première à s’approcher. Méfiante. C’était un homme, une personne faite de chair et de sang, semblable à tous ceux présents sur la cité. Et il était blessé. Sérieusement blessé. Une entaille gigantesque tout le long de la cuisse.

« Docteur Beckett ! » appela-t-elle.
L’homme ouvrit doucement les yeux. Il n’avait même plus la force de garder ses pupilles ouvertes. Son regard croisa celui de l’athosienne avant qu’il ne perde définitivement conscience…

« Je ne comprends pas. Comment se fait-il que cet individu se soit retrouvé en possession du code de Sheppard ?
Rodney ne comprenait plus rien. Et cet étranger qui ne se réveillait toujours pas !
- J’aimerai bien le faire parler…
- Calmez-vous Rodney. Rien ne sert de s’exciter, ça ne le réveillera pas plus vite.

McKay ne tenait plus en place. Trois heures que ce… ce… il n’avait même pas de nom ! avait traversé la porte. Puis plus rien. Il était tombé comme une masse. Beckett l’avait examiné, il avait besoin de soins, et très rapidement.
- Comment ?... comment ?
- Arrêtez-vous Rodney, vous commencez sérieusement à m’énerver.
Il regarda Elizabeth et s’installa sur le bord de son bureau.
- Je vous promets que nous lui poserons toutes les questions nécessaires dès qu’il sera en état de parler, ajouta-t-elle.
Teyla qui suivait la conversation depuis le début se décida à prendre la parole :
- Vous pensez qu’il aurait peut-être rencontré John sur cette planète ?
- Possible.
- Cela pourrait dire qu’il est toujours en vie !
Elizabeth soupira.
- Ne nous emballons pas trop vite. Inutile de se réjouir pour rien... »


Teyla sortit du bureau et s’en alla jusqu’à l’infirmerie. Elle vit Carson en train de travailler et s’approcha.
« Est-ce qu’il s’est réveillé ?
- Non pas encore.
- Je peux rester ? demanda-t-elle.
- Bien sûr.
- J’aimerais… je voudrais lui parler. Le plus tôt possible. »


L'Athosienne entra dans la salle de repos. L’étranger était là, allongé dans un lit, des tas de tuyaux branchés sur tout le corps. Elle en profita pour l’observer plus en détail.

Il portait de petits bracelets de cuir autour du poignet. Les traits de son visage étaient fins. Il avait l’expression d’un enfant qui dort mais aux vues des cicatrices qu’il portait sur le corps, sa vie n’avait pas dû être totalement idyllique. Elle se demanda à quelle race il appartenait. Il n’était pas athosien, elle le savait. La seule certitude qu’elle avait à son sujet.

Son regard s’attarda sur l’une de ses cicatrices : trois marques brunes imprimées sur le haut de son torse, près du cœur. Comme si d’énormes griffes avaient plongé en lui, laissant au passage leurs empreintes indélébiles. Du bout des doigts, elle effleura ces étranges taches. Elle remarqua soudainement que la respiration du jeune homme s’était ralentie. Teyla leva les yeux et vit qu’il l’observait…

Teyla n’osait plus bouger. La situation dans laquelle elle se trouvait était plus qu’embarrassante, elle ne voulait pas aggraver les choses. Elle retira lentement sa main, sans quitter l’inconnu des yeux.

« Vous pouviez continuez, ça ne me dérangeait pas…
L’homme se redressa sur son lit tandis que Teyla s’écarta de lui. Elle pris place sur une chaise. Il ne pouvait détacher son regard d’elle.
- Vous… vous me gêner, murmura-t-elle. J’ai horreur que quelqu’un me fixe.
- Vous êtes vraiment très belle. Teyla…
Celle-ci ouvrit grand les yeux à l’annonce de son nom : comment pouvait-il le connaître ?

Il remarqua sa surprise.
- Cela vous étonne que je connaisse votre nom ?
Elle acquiesça.
- Je vous connais mieux que vous ne pourriez l’imaginer Teyla.
Elle s’obligea à soutenir son regard le plus longtemps possible. Pas question de perdre la face devant un étranger, même si celui-ci semblait parfaitement savoir qui elle était.

C’était une sensation étrange. Indescriptible. Elle cherchait dans sa mémoire une quelconque événement, un souvenir enfoui, quelque chose qui lui remémorait sa rencontre avec cet homme. Mais rien. Rien du tout. Non, elle en était persuadée, elle ne l’avait jamais vu de sa vie.

Il était grand et musclé. Un sourire moqueur au coin des lèvres. De petits cheveux en bataille, qui lui rappelait vaguement ceux de Sheppard. Et de magnifiques yeux bleus. Le genre d’homme que l’on oublie difficilement en somme.

L’homme remarqua immédiatement l’effet qu’il produisait sur l’Athosienne. Sans prévenir, il lui prit la main, son regard toujours plongé dans le sien. Puis, il hésita. Quelques secondes où il reprit lentement sa respiration, comme s’il s’apprêtait à faire un saut dans le vide.
- C’est moi Teyla. John. C’est moi. »

« John ?
L’homme la regarda fixement. Teyla n’arrivait pas à y croire. Comment avait-il fait pour changer de corps ? Comment une chose pareille avait-elle pu se produire ?

- Vous ne me croyez pas ? demanda-t-il
Elle ne répondit pas.
- Vous n’êtes pas heureuse de me revoir.
- Si. Mais vous êtes si… différent.
- Oui, je sais. Mais je vous promets que je vous raconterais tout Teyla. Absolument tout. Mais pour le moment, je suis si fatigué… et j’avoue préfère oublier ce qui s’est passé ces dernières semaines. Elles ont été certainement les pires de ma vie. Loin de vous tous…
Il se mit doucement à carresser la main de l'athosienne.
- Vous m'avez terriblement manqué Teyla.

Aussitôt, elle retira sa main de son emprise. Il y eu un silence pesant entre eux. Ce nouveau John la regardait, attendant une réaction de sa part, mais Teyla ne pouvait s’empêcher de se méfier de lui. Elle ne savait pas pourquoi mais elle n’arrivait pas à y croire.
- Où sont Rodney et Elizabeth ?
- Je… je vais aller les prévenir que vous vous êtes réveillé.
- Je suis heureux de vous revoir.

Elle ne répondit pas. Lentement, elle se leva afin de quitter la pièce. Mais avant, elle avait une dernière question :
- John ?
- Oui ?
Sa réplique avait été immédiate.
- Vous aviez raison. Le football est véritablement le jeu le plus ennuyeux qu’il m’ait été donné de voir. Totalement ridicule.
Son ton était neutre. Son idée parfaitement maîtrisée.
Il y eu comme une hésitation chez cet homme. Quelques secondes de silence qui parurent une éternité.
- Oui. Totalement ridicule. »

Teyla était passée par la salle de commande pour annoncer aux docteurs Weir et McKay que leur nouvel invité s’était enfin réveillé. Mais il était bien tard et Liz avait préféré le laisser se reposer. Ils auraient tout le temps nécessaire pour lui parler…

Pendant toute la nuit, Teyla tourna et vira dans son lit. Encore ce cauchemar. Interminable. Elle se réveilla en sueur. Ce n’était pas possible ! Cet homme n’était pas John, elle le savait. Elle l’aurait reconnu n’importe où, et ce n’était pas lui qui se cachait derrière ces yeux azurs. Pourtant, il la connaissait. Il avait le code d’indentification de John. Mais il avait bel et bien échoué sur le test du football. John était toujours le premier à défendre ce sport qu’il admirait par-dessus tout. Elle décida de s’accorder quelques heures de répit avant de mettre les choses aux claires et se rendormit…


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Promis, vous saurez tout au prochain chapitre qui sera vraisemblablement plus long puisque qu'il ne sera pas pour... dans 4 h ! :mrgreen: Avec les cours qui reprennent, vais pas pouvoir continuer à ce rythme-là ! Mais en attendant, vous pouvez toujours imaginez...

Bon, j'avais dit pas pour dans 4h et finalement, ça ne m'aura pirs que... 2h, cherchez l'erreur...

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Elizabeth avait passé toute la matinée en compagnie du nouveau Sheppard. Bien que physiquement, il ne ressemblait en rien à celui qu’il était auparavant, mais il avait la même fougue, le même charisme qu’avant. Elle avait été obligée de le remettre entre les mains de Beckett pour une batterie d’examens mais ces moments passés ensemble lui avait suffi pour retrouver son envie d’aller de l’avant. John n’était pas mort, et même s’il n’était plus le même, il était bel et bien de retour. Juste avant de le quitter devant les labos de Carson, elle n'avait pas pu s'empêcher de le prendre dans ses bras.
« Je suis si heureuse de vous revoir John »

Teyla, de son côté, se méfiait de plus en plus de lui. Son cauchemar avait de nouveau fait irruption la nuit dernière. Chose impossible si Sheppard avait réellement été de retour. Il fallait au plus vite qu’elle sache ce qui se passait. Quelqu’un se faisait passer pour John… Pourquoi ?

Lorsque le nouveau John sortit enfin des labos de Carson, il vit Teyla qui l'attendait tranquillement dans le couloir.
« Hey !
- Hey… Vous avez bien dormi ?
- Je ne me suis pas sentie aussi bien depuis très longtemps !
- Dites-moi… Jo-hn… ça vous dirait un petit corps à corps ?
L’homme resta la regarder, interdit.
- Je… j’ignorais que nous entretenions ce genre de relation.
- Je vous parle d’un combat John, répliqua-t-elle, amusée.
- Ah ! Bien sûr ! Un combat… où avais-je la tête ?
- Alors, vous êtes partant ? »

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent en salle d’entraînement. Teyla devait faire face à un adversaire plus redoutable que prévu. Il frappait fort, ses gestes étaient maîtrisés, sa force correctement utilisée. Un peu trop « parfait » pour John. Elle commença soudainement à se demander si elle ne s’était pas tout simplement trompée. Mais il y avait tout de même cette histoire de football qui lui trottait dans la tête. Un homme peut-il vraiment oublier ce qui le passionne en si peu de temps ?

Soudain, le combat tourna à son avantage. Il était blessé et sa jambe lui faisait encore mal. Teyla en profita pour reprendre le dessus. Elle savait que c’était maintenant ou jamais pour tenter quelque chose. Elle lui bloqua le cou avec l’un de ses bâtons et le poussa de toutes ses forces contre la paroi. De cette manière, il était pris au piège.

« Qui êtes-vous ?
- Vous me faites mal Teyla.
- Qui êtes-vous et qu’avez-vous fais de John Sheppard ?
Il remarqua très vite qu’elle ne plaisantait pas. Son si joli sourire avait complètement disparu, laissant place à un regard noir et haineux. L’homme avait de plus en plus de mal à respirer. Elle était littéralement en train de l’étrangler.
- Je… vais… tout… vous… dire… souffoqua-t-il.

Elle desserra son emprise brusquement. Il passa sa main sur sa gorge douloureuse et se mit à la masser.
- Dis donc, quand vous y allez…
- Pour la dernière fois, qui êtes-vous ?
- Je m’appelle Lee Kalian. Je suis Marisien.
- Je croyais que la ville de Mara avait complètement été détruite lors des dernières rafles.
- C’est le cas. Il ne reste absolument plus rien…
Teyla s’éloigna de lui. Il enchaîna.
- Les Wraiths nous ont attaqués. Ils les ont tués. Tous. Ma famille. Mes amis. Ma femme… sous mes yeux…
Il marqua une pause. Ses yeux s’étaient peu à peu remplis de larmes.
- J’ignore pourquoi ils m’ont épargné. Tout ce que je sais, c’est qu’ils m’ont laissé la possibilité de fuir. Comme une porte grande ouverte. Alors j’ai couru. Couru. Sans oser me retourner parce que je savais qu’ils étaient derrière moi…
- Vous avez réussi à leur échapper ?
- Je connaissais cette planète comme ma poche. Je savais où me cacher. Il y avait cette petite grotte, perdue dans les brumeuses… des jours, des semaines, peut-être des mois que je m’y tenais sans oser bouger. Et puis, il est tombé du ciel…
- John ?
- Oui. Je n’ai pas eu le temps de comprendre. J’ai entendu la grande porte s’ouvrir, des coups partir, des hurlements incompréhensibles… et le silence. Avant qu’il n’arrive à mes pieds. Il a failli m’écraser vous savez !
Lee se mit à sourire en se remémorant ce souvenir.
- Sacré John !

Teyla s’avance vers lui.
- Est-ce qu’il était toujours vivant ? demanda-t-elle.
- Un peu amoché, certes, mais bien vivant. Heureusement que j’avais tapissé le sol de feuillages. Normalement, ils auraient dû servir à me camoufler, pas à amortir la chute d’un quelconque visiteur.
Il remarqua alors que Teyla se fichait bien de savoir ce qu’il avait pu faire dans sa petite grotte. Elle voulait qu’il lui parle de John. Elle voulait savoir s’il était toujours en vie.
- Je l’ai soigné avec les moyens du bord, ajouta-t-il. On est resté comme ça pendant plusieurs semaines, en attendant que ses différentes blessures disparaissent. Il voulait regagner la grande porte, je m’en souviens. Ils vont venir me chercher. Ils vont nous sauver. Il répétait cela tout le temps… Nous avons beaucoup parlé. De nos vies et de nos histoires respectives. D’Atlantis. Des amis qu’il avait ici. Il m’a dit le plus grand bien de vous Teyla. Il a énormément d’estime pour vous.

- Comment avez fait pour regagner la porte des étoiles ?
- La quoi ?
- Votre "grande porte" !
- Et bien... Quand il a été de nouveau sur pieds, nous avons entrepris l’escalade de la falaise. Cela nous a pris trois jours. Trois longs et interminables jours. Mais nous y sommes arrivés. Il s’est alors avancé jusqu’au... euh... "DHD", il composé l’adresse d’Atlantis… et puis, ils sont revenus…
- Les Wraiths ?
- Encore plus nombreux, plus terrifiants. Ils se sont jetés sur nous. Comme si nous n’étions que de la simple chair à canon. La porte était ouverte. John m’a dit qu’il fallait que nous traversions au plus vite. Mais il a été touché. Il lui ont tiré dessus avec leur horrible machin…
Il mimait la scène, seul au milieu de la salle.
- J’ai cru qu’il me suivait toujours. C’est là que j’ai perdu connaissance.

Teyla le fixait, désespérée par son récit.
- Pourquoi avoir fait croire que vous étiez John ?
- Vous aviez l’air si malheureuse qu’il soit mort. J’ai pensé bien faire. John m’a tellement parlé que j’avais l’impression qu’il faisait partie de moi. Et puis, Elizabeth était si heureuse de le retrouver. Par contre, vous…
- Vous jouez avec les sentiments des gens Lee, vous vous rendez compte ? Qu’est-ce que vous ferez quand ils découvriront la vérité ? lui cria-t-elle
- Je vous en supplie Teyla, ne leur dites rien. Pas encore. Vous n’imaginez pas à quel point je me sens heureux, tous ces gens pour qui je compte maintenant.
- Vous allez tous les faire souffrir en ne pensant qu’à vous. Votre comportement est tout à fait injuste !
- Ne me parler de justice ! Un homme ne peut plus savoir ce que cela signifie quand il voit mourir sa femme !
Lee avait crié plus fort qu’elle. À tel point qu’elle ne su pas quoi lui répondre.
- Juste quelques jours Teyla. Je vous en prie.

Lentement, elle acquiesça.
- Vous m’excuserez mais je dois rejoindre le docteur Beckett pour d’autres examens.
Elle l’attrapa par le bras.
- Attendez… John… il…
- J’ai bien peur qu’il n’y ait plus grand-chose à faire pour lui. »

La première chose qu’il sentit fut une affreuse migraine. Un mal de tête intolérable, insupportable. Ses membres étaient complètement engourdis, comme lorsqu’on reste trop longtemps dans la même position. Sa vue était floue.

Il mit plusieurs minutes avant de pouvoir voir parfaitement sa main, recroquevillée sur elle-même. L’endroit dans lequel il se trouvait était plongé dans la pénombre. Totalement noir. Ses yeux s’y habituèrent progressivement.

Où avait-il bien pu atterrir ? Que s’était-il passé ? Il avait beau essayé de s’en souvenir, rien. Le noir total là aussi. Simplement ce sentiment inexplicable qu’il était en danger. Les Wraiths… il s’en rappelait. L’attaque. La porte. Lee…

Il entendit un bruit de glissement. Probablement une porte qui s’ouvrait. Une discrète lumière s’infiltra dans la pièce, balayant au passage les barreaux qui se dressaient tout autour de lui. Prisonnier. Il était prisonnier. Une immense silhouette se dressa devant lui. Il l’aurait reconnue entre mille. Un wraith.

« J’espère que vous avez bien profité de ce petit moment de détente l’humain. Nous avons bien envie de passer à l’étape supérieure
Cette voix… ce sarcasme perceptible… tout cela lui glaçait le sang. Des frissons de peur, de colère, de froid peut-être. Il avait froid dans cet endroit lugubre.
- Que me voulez-vous ? articula-t-il
- Vous voulez dire, ce que nous voulons à votre peuple ?
L’ombre s’approcha des barreaux.
- Nous sommes à court de nourriture l’ami. Vous nous feriez un parfait garde-manger.

Il réussit à se lever.
- Je ne vous laisserai pas faire.
- Vous ne pourrez rien faire contre nous. Nous avons le pouvoir de faire ce que nous voulons de vous… Colonel Sheppard. C’est bien comme cela qu’il faut vous appelez dorénavant. Non ?
- Tuez-moi ! hurla-t-il en se projetant contre la grille. Tuez-moi car je ne vous aiderai jamais ! Jamais ! Vous entendez ? Jamais !

John eu la sensation qu’un étrange rayon venait de lui traverser le corps. Il tomba comme une masse sur le sol glacé de sa prison. La bestiole venait de lui tirer dessus.
- Les hommes sont les créatures les plus résistantes que nous ayons jamais eu à battre. Les plus combatives aussi. Mais cela ne changera rien. Nous gagnerons. Comme toujours. Nous gagnons toujours à la fin… »

« Pardon ?
- Il est temps que vous repreniez votre place John…
Ils étaient tous là, assis autour de lui, en salle de réunion. Le nouveau John les regardait un à un, cherchant un soutien de la part de l’un d’eux.
- Cela fait plus d’une semaine que vous êtes de retour. Vous devriez reprendre du service maintenant. Votre équipe n’est pas retournée sur le terrain depuis votre… enfin…
Elizabeth marqua une pause.
- Vous ne vous sentez pas en forme ?
- Si. Bien sûr, mais…
- J’ai encore quelques tests à vous faire passer Colonel, dit Carson. J’aimerai voir si votre transfert de corps a affecté vos facultés. Pour le gène notamment.
- Le gène ?

Lee se sentait légèrement perdu.
- Oui, le gène des anciens.
- Pour le Jumper… murmura Lee
Tous acquiescèrent. Il fut immédiatement soulagé.
- Si jamais, et j’avoue que les probabilités sont énormes, vous n’étiez plus porteur du gène, je ferais en sorte de vous l’inoculer assez rapidement.
- Bien…
- J’aimerai aussi que nous reparlions du pourquoi et du comment de votre changement de corps. Si vous vous souvenez d’autre chose…
- Pas depuis la dernière fois docteur, je suis désolé.
Carson lui sourit.
- Ce n’est pas grave, vous aurez tout le temps de vous en souvenir.

Rodney, assis dans son coin depuis le début, commençait à s’impatienter.
- Et votre hôte ? Qu’est-ce que vous savez sur lui ?
Lee se retourna lentement vers lui, surpris par sa question.
- Mon… hôte ?
- Oui, Lee.
A l’annonce de son nom, le visage du nouveau John se décomposa. Teyla s’avança vers lui.
- C’est comme cela qu’il s’appelait non ? C’est ce que vous m’avez dit me semble-t-il…
- Euh… oui.

Teyla lui avait promis qu’elle ne dirait rien. Pour le moment. Mais la situation était plus que tentante. Elle n’en pouvait plus de voir le reste de l’équipe se pavaner devant cet imposteur, incapable de se comporter comme le véritable Sheppard. Mais quand elle avait compris que celui-ci ne reviendrait jamais, elle avait accepté de rentrer dans son petit jeu. Après tout, même s’il n’avait pas le charisme de John, Lee était un camarade agréable, plutôt doué au combat, mais légèrement trop sûr de lui.

- Je n’en sais malheureusement pas plus… ajouta-t-il.
- En somme, vous ne vous souvenez absolument plus de rien ! constata McKay.
Liz tenta de le calmer.
- Rodney, s’il vous plaît.
- Excusez-moi mais je trouve cette situation complètement irréelle. J’ai encore beaucoup de mal à m’habituer à votre nouvelle apparence Colonel.
Lee se leva et vint poser amicalement sa main sur son épaule.
- Ne vous excusez pas Rodney, c’est tout à fait compréhensible. Sur ce, j’ai une faim de loup ! Quand est-ce qu’on mange ?

Elizabeth lui sourit et l’emmena avec elle hors de la pièce. Carson rangea rapidement ses affaires et les suivit. Teyla s’apprêta à les suivre quand McKay la rattrapa.
- Vous savez quelque chose n’est-ce pas ?
- Je ne vois pas de quoi vous parlez docteur…
- Si, la coupa-t-il. Vous le savez très bien. Et croyez-moi, je finirais tôt ou tard par le découvrir. Alors ne perdons pas de temps. Dites-moi ce que vous savez Teyla.
Elle resta le fixer, immobile.
- Et bien, dès que vous apprendrez quelque chose d’intéressant, tenez-moi au courant… »

Lee angoissait à l’idée de rejoindre le docteur McKay. Il savait que celui-ci se méfiait de lui et depuis leur dernière rencontre, il redoutait plus que tout un face à face avec le scientifique. Teyla ne lui facilitait pas la tache : certes, elle gardait le secret, mais pour combien de temps encore ? Qu’allait-il lui arriver quand ils découvriraient la vérité ?

Le jeune homme se demandait parfois s’il avait fait le bon choix. Prendre la place de quelqu’un d’autre n’était pas une chose simple, prendre celle d’un homme à part encore moins. Et John était comme ça, il le savait. Il avait longtemps parlé avec lui. Il s’était confié à lui. Et pourtant…

Peu à peu, il se rapprochait des laboratoires. Son pouls s’accélérait, son cœur battait la chamade. Il avait chaud. Il avait peur. Peur de Rodney ? Après ce que Sheppard lui avait raconté sur lui, Lee trouvait que son comportement était quelque peu exagéré. McKay ne savait rien. Il avait peut-être des doutes, mais aucun moyen de les prouver. Il ne craignait rien.

C’est là que le scientifique apparut dans le couloir.
« Je vous attendais… Colonel.
Son petit air amusé ne rassura nullement Lee.
- C’est que… le temps que tous mes repères me reviennent.
- Oui. Vos repères »

Lee n’eut pas le temps d’entendre la dernière remarque de McKay : un bruit strident vint lui percer les tympans. Il avait beau se recouvrir les oreilles à l’aide de ses mains, rien n’y faisait. Il avait mal, comme si sa tête allait bientôt exploser. Comme si quelqu’un cherchait à pénétrer à l’intérieur de sa tête, sans en demander la permission.

Au bout de quelques secondes, ne pouvant plus soutenir la souffrance, il se laissa tomber au sol en hurlant de douleur. Rodney se précipita vers lui :
« John ? Que vous arrive-t-il ?...
Lee suffoquait. Ses yeux étaient grands ouverts, ses pupilles complètement écarquillées.
- Mais bon sang, que se passe-t-il ?

Rodney regarda autour de lui, l’endroit était désert. Il décida alors de déplacer doucement le colonel, tout en essayant de garder son calme. Lorsqu’il remarqua que le jeune homme ne bougeait plus, il se releva précipitamment et disparut dans les couloirs à la recherche de Carson…

Des images floues. Des ombres inquiétantes. Une atmosphère sombre. Pesante. Et ce grésillement incessant. Lee ne comprenait plus rien. Tous ces symboles l’intriguaient. Ils faisaient partie de lui. Même s’il ne pouvait aucunement les interpréter correctement. Il avait peur.

On le punissait, il en était sûr. Par moment, il percevait les voix des médecins autour de lui, s’activant pour le maintenir en vie. Il n’allait pas mourir, ça, il le savait. Mais on le faisait souffrir. Parce qu’il avait triché, qu’il avait menti.

Il concentra son esprit sur l’une des silhouettes qui le hantaient. C’était John Sheppard. Le fameux John. Il était blessé, une sacré coupure, partant du cou jusqu’au milieu de son torse. Trois jours lui avaient été nécessaires pour le soigner. Heureusement qu’il n’était pas du genre douillet !

Presque six mois qu’il était seul, tentant de survivre. La compagnie de John lui avait été d’un grand secours. Leur discussion, un véritable réconfort.

« Je ne pourrai jamais vous remercier Lee.
- Attendez qu’on sorte de là vivant…
- Vous viendrez sur Atlantis. Vous verrez, il y a des gens merveilleux là-bas.
- Ils vous manquent j’imagine.
John avait acquiescé avant d’ajouter qu’ils avaient hâte de les revoir.
- Votre femme ?
- Non. Mes amis. Je n’ai jamais été marié.
Lee si. Mais il préféra ne rien dire. Sa femme qui manquait terriblement, elle était sa douleur, sa blessure secrète. Un secret qui n’appartenait qu’à lui.
- Vous les apprécierez Lee. Ce sont des personnes vraiment formidables »

C’est ainsi qu’il avait fait connaissance avec Elizabeth, Rodney, Teyla et les autres. À travers les souvenirs de Sheppard. Il se les était imaginés, jusque dans les moindres détails. Ce petit air si arrogant qu'affichait McKay, cette diplomatie propre à Weir… et le sourire de Teyla. Il l’avait reconnue immédiatement.

Soudain, il sentit de nouveau son corps. La fin de son calvaire était proche, il allait bientôt retrouver toutes ses capacités. Plus qu’un dernier choc et tout serait terminé. Son corps se courba une dernière fois. Et il ouvrit enfin les yeux.
« Il se réveille »

Lee fixa Beckett, penché au dessus de lui. Sa bouche était encore pâteuse, ses membres douloureux, mais il s’en était sorti. Une fois de plus. À chaque crise, il priait pour que ce soit la dernière. Mais chaque fois, il se réveillait. Et chaque fois, le mal revenait.
« Vous nous avez fait peur John » lui souffla Carson

Peut-être était-ce un signe ? N’était-ce pas le moment de tout avouer ? L’aveu pour la rédemption. La confession pour la libération. Il était temps à présent de dire la vérité, il le savait. Plus il attendrait, plus le mal se ferait sentir. Si John était toujours en vie… si jamais…
« Carson ? murmura-t-il
- Ne parlez pas, vous devez vous reposer.
- Je voudrais voir Elizabeth. S’il vous plaît. »

Liz venait tout juste de recevoir l’appel de Beckett : John voulait lui parler. Elle descendit quatre à quatre les escaliers qui la menaient au laboratoire, la tête pleine de questions. Qu’allait-elle bien découvrir cette fois-ci ? Lorsqu’elle arriva enfin à destination, elle vit Carson sortit de la salle et venir dans sa direction.

« Est-ce qu’il va bien ? demanda-t-elle
- Oui. Il va bien.
- Que s’est-il passé tout à l’heure ? Rodney m’a dit qu’il était littéralement tombé au sol, sans aucune raison !
- J’y travaille docteur… mais pour le moment, j’ai autre chose à vous montre…
- Vous pouvez tout me dire Carson. S’il est malade, si son nouveau corps est en train de l’affaiblir…
- Non. Ce n’est rien de tout cela, la coupa-t-il. Il a seulement quelques révélations à vous faire.

Elizabeth le suivit jusqu’à la porte d’entrée du laboratoire.
- Vous devriez y aller seule.
- Vous êtes sûr ?
Il acquiesça.
- Dans ce cas…
- Docteur Weir !
- Oui ?
- Ne lui en voulez pas trop. Je crois qu’il ne réalise pas encore tout ce qui est en train de se passer. »

Quand Elizabeth pénétra dans le labo, elle remarqua tout de suite John, allongé sur son lit. Il devait être endormi. Elle s’approcha silencieusement de lui. De quoi Beckett pouvait-il bien parler ? Qu’est-ce que le colonel avait-il de si urgent à lui confesser ? Pourquoi devrait-elle lui en vouloir ?

Il se réveilla doucement. Elle lui sourit.
« Vous avez bien dormi John ?
- Très bien. Merci.
Elle s’assit sur le rebord du lit.
- Le docteur Beckett m’a dit que vous aviez besoin de me parler. Cela avait l’air très urgent.
- Oui, ça l’est.
Il se redressa.
- Liz… vous allez me détester.
- Mais non enfin. Vous savez que c’est impossible. Nous sommes amis.
- Non. Vous êtes amis avec le colonel Sheppard. Pas avec moi.

Elle le regarda, l’air interrogateur. Peut-être souffrait-il de plus en plus de ne plus ressembler à ce qu’il avait été auparavant.
- Je vous trouve très bien comme ça, rassurez-vous.
- Je ne suis pas John, articula-t-il.
- Tout le monde vous apprécie ici. Qu’importe votre apparence.
Il l’attrapa par le bras et l’attira près de lui.
- Vous ne comprenez donc rien docteur Weir. Je ne suis pas John Sheppard. Je vous ai menti. Depuis le début… je m’appelle Lee Kalian. Je vivais tranquillement sur Mara quand les Wraiths nous ont attaqués. Ils ont tués ma femme. Je n’ai plus personne. Plus personne…

Elizabeth eut besoin de quelques minutes pour que l’information fasse son effet. Cet homme si charmant n’était en fait qu’un imposteur ?
- J’ai rencontré le colonel Sheppard sur Mara. Nous avons passés plusieurs jours ensemble. Il m’a beaucoup parlé. De vous, d’Atlantis, de votre mission… Nous devions rentrer ensemble. Il avait de grands projets pour moi ici. Mais ils l’ont eu…
- Qui ça ?
- Les Wraiths… murmura-t-il.

Weir se leva. Elle avait besoin de respirer un peu. John. Lee. Les Wraiths… c’était beaucoup trop dans la même journée. Mais alors, John devait être mort ?

- Est-ce qu’il est… demanda-t-elle, la voix légèrement cassée.
- Je le pense oui. J’ai vu comment ces sales bestioles tuent. Elles n’ont aucune pitié.
- L’avez-vous vu mort, oui ou non ?
Lee la fixa quelques secondes avant de répondre.
- Non. Mais comme je l’ai dis à Teyla, j’ai bien peur qu’il n’y…
- Teyla ?
Il venait de faire un faux pas.
- Ne continuez pas à me mentir Lee. Teyla était au courant ?
- J’ai… été obligé de tout lui dire.
- Obligé ?
- Qu’importe ! Vous savez la vérité maintenant. Et Teyla n’a rien à voir avec ça, je lui avais demandé de ne rien dire. Je voulais… »

Elizabeth venait tout juste de sortir de la salle, en claquant la porte. Lee se laissa tomber dans son lit. Ça y est, il avait tout dit. Et pourtant, il ne se sentait pas mieux. Sa tête tournait toujours. Ses muscles lui faisaient encore mal.

« Nous repartons sur Mara !
- Où ça ?
- La planète sur laquelle le vrai Sheppard a disparu !
McKay regarda Liz sans rien comprendre.
- Nous nous sommes fait avoir comme des débutants mon cher Rodney. L’homme qui nous chouchoutions depuis plus d’une semaine n’est en vérité qu’un charlatan. John Sheppard n’est pas ici. Et s’il est toujours vivant, je veux le retrouver !

Ronon remarqua que Teyla avait baissé les yeux pendant le petit discours du docteur Weir. Visiblement, cette nouvelle n’avait pas l’air d’être une surprise pour elle.
- Vous voulez dire que nous partons sauver le colonel Sheppard ? demanda-t-il.
- Exactement Ronon.
McKay se mit à hurler.
- Mais c’est insensé ! Comment ce type a-t-il bien pu savoir qui nous étions ? Si ça se trouve, c’est un wraith…
- Ça n’a rien à voir Rodney. Lee est resté avec le colonel pendant plusieurs jours. Ils se sont confiés l’un à l’autre.

C’était Teyla qui venait de parler. Elle se retourna vers Elizabeth, elle redoutait sa réaction. Mais Liz ne fit rien. C’est à peine si elle prêta attention à sa remarque. Rodney était stupéfait.
- Comment vous… ?
Liz le coupa.
- Plus tard les questions si vous le voulez bien. Il faut que vous partiez le plus tôt possible. Le temps ne cesse de jouer contre nous. Je ne veux pas penser qu’il est déjà trop tard.

L’équipe s’exécuta. Carson les regarda sortir de la salle de commande. Puis, il se retourna vers le docteur Weir.
- Et pour Lee ? Que fait-on ?
Liz fixait la porte des étoiles, à travers les vitres. En silence. Beckett continua :
- J’avais pensé lui faire passer un scanner pour ses douleurs. Si jamais je découvrais leur origine, je pourrais peut-être le soigner. Personnellement, je pencherais pour une tumeur. Ça ne veut pas forcément dire qu’il est condamné, quand on traite rapidement, les chances de survie sont grandes et…
- Oubliez-le Carson.
- Pardon ?
- Cet homme ne mérite pas qu’on s’intéresse à lui.
- Mais docteur, je…
- Oubliez-le j’ai dis. C’est la meilleure chose que vous avez à faire… »


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Désolée de vous décevoir mais Weir VS Teyla, ce n'est pas encore pour maintenant... soyez patientes... :mrgreen:

Un nouveau réveil, plus difficile encore que le précédent. John essaya de porter sa main à son visage mais très vite, son geste fut interrompu par la présence de cordes, nouées autour de ses poignets. Il était attaché. Il jeta rapidement un coup d’œil autour de lui, ils l’avaient encore déplacé. Où voulaient-ils en venir ? Pourquoi était-il toujours en vie ? Le jeune homme ne comprenait rien. ‘Comme si ces bestioles pouvaient être censées !’ pensa-t-il.

Il tenta de se relever. Il aurait donné n’importe quoi pour marcher un peu, ses jambes s’engourdissaient au fur et à mesure qu’il ne bougeait plus. John remua le plus possible, afin de desserrer ses liens. Il lui fallu plusieurs minutes avant de s’asseoir correctement. Il aperçut son matériel, posé à quelques mètres de lui. De l’autre côté de la grille. Apparemment, il se trouvait dans un vaisseau. Avaient-ils décollés ? Si oui, vers où se dirigeaient-ils ? Atlantis ? La Terre peut-être ?

Un frisson lui parcouru le corps. Il pria pour n’avoir rien fait de nuisible à l’espèce humaine. Si les Wraiths avaient fouillés ses souvenirs… Non, de toute manière, John ne savait pas comment retourner sur Terre. Excepté par la porte bien sûr. Mais il ignorait totalement l’itinéraire du Daedalus.

À ce moment-là, un Wraith fit son apparition. Il ricanait. John le fixa dans les yeux. Il voulait lui montrer qu’il n’avait pas peur. Peur d’eux. Peur de mourir. La créature ouvrit la grille et vint près de lui, la tête bien haute.
« Nous sommes arrivés Lieutenant Colonel… »
John ne prit même pas la peine de répondre. Le Wraith l’attrapa violemment par le bras, lui arracha ses liens et, après lui avoir correctement rattachées les mains dans le dos, le poussa brusquement hors de la cage. Il distingua comme un point lumineux, loin devant lui. La lumière ? Il ne l’avait pas vue depuis une éternité…

En quelques minutes, il se retrouva à l’extérieur du vaisseau. Une autre créature les attendait. Elles allaient le liquider, il le sentait.
« Vous nous êtes inférieurs, vous, les humains. Il est vrai que nous n’avions pas trouvé d’ennemi aussi tenaces que vous depuis bien longtemps. Mais vous n’êtes rien.
- Bientôt, ton peuple et toi ne serez plus qu’un lointain souvenir pour nous…
Un troisième wraith fit son apparition, tenant dans l’une de ses mains le P-90 de Sheppard.
- J’ai bien envie de voir comment cette petite merveille fonctionne, dit-il en caressant l’engin.
Une des bestioles s’approcha de John et lui enleva ses liens.
- Cours l’humain. Nous avons envie de chasser… »

John chancelait sur ses jambes, encore fragile. Les wraiths n’espéraient quand même pas qu’il se mette à courir. Il se trouvait au beau milieu d’un champ, il allait se faire tuer comme une vulgaire cible. Mais lorsqu’il vit la créature armer le P-90, son instinct fut le plus fort. John ne réfléchit pas, il se jeta sur le Wraith, ils se mirent à faire une multitude de tonneaux sur l’herbe, emportés par leur élan, et s’éloignant peu à peu du vaisseau. John essayait du lui arracher l’arme des mains, mais la bestiole tenait bon. Quand enfin il reprit le dessus, s’agrippant tant bien que mal à son arme, la créature le projeta en arrière. Fini de jouer. Elle étira ses longs doigts et se précipita sur John. Celui-ci eut juste le temps de placer son arme et de tirer. Toute une rafale de balles. Comme si son doigt avait fusionné avec la détente. Le Wraith s’écroula au bout de quelques secondes sur le sol.

John se releva avec difficulté. Il regarda rapidement en direction du vaisseau, les deux autres créatures courraient à présent dans sa direction. Il n’avait qu’une vingtaine de mètres d’avance. Trop peu. Mais maintenant qu’il avait une chance, il n’allait pas s’avouer vaincu. John se mit à courir comme il le pouvait, en direction du sous-bois le plus proche.

Un premier jumper venait de franchir la porte des étoiles, avec à son bord, une équipe de sauvetage, dont Ronon faisait partie. Un deuxième s’apprêtait à le suivre, dès que le docteur McKay serait prêt. Toujours ces horribles phobies en tout genre. Soleil, air irrespirable, danger imminent… impossible de partir sans prendre quelques précautions. Heureusement pour l’équipe, ce n’était pas lui qui allait piloter, mais le major Davis. Teyla s’était installée près de lui. Ne manquait plus que Rodney. Mike commençait à perdre patience :

« Qu’est-ce qu’il peut bien encore fabriquer celui-là !
- Vous savez comment sont les scientifiques…
- Je disais ça pour Sheppard. Nous sommes en train de perdre du temps.
Teyla le regarda tendrement et sourit. Mike n’était pas bien vieux, à peine vingt-cinq ans. Son visage correspondait encore à celui d’un jeune homme, avec de grands yeux bleus surmontant de petites joues bien rondes. Ces cheveux ne ressemblaient en rien à ce que Teyla avait déjà pu voir. Mike était blond.

- Vous le savez ? lui demanda-t-il, alors qu’elle ne l’écoutait pas.
- Si je savais quoi ?
- Pour l’étranger. Celui qui s’est fait passer pour le colonel Sheppard.
Elle hésita quelques secondes avant de hocher la tête sur le côté.
- Non. Je l’ignorais.
- Quel culot tout de même ! Nous faire croire qu’il était… ce genre de comportement me dépasse ! Pas vous ?
- Si, bien sûr. C’est inacceptable…
- Inacceptable ! répéta Mike bien fort.
- Mais je crois que nous n’avons pas à le juger tant que nous ne connaissons pas les véritables raisons qui ont motivé son geste.
- Des raisons ? Parce que vous pensez qu’il avait des raisons ?
A ce moment-là, Rodney apparut à l’arrière de l’appareil.
- Je suis prêt. Nous pouvons y aller »
Mike mit le jumper en marche. Il fit un petit signe à l’équipe de commande afin d’activer de nouveau la porte…

De son bureau, Elizabeth vit le dernier Jumper quitter Atlantis.
‘Pourvu qu’il ne soit pas trop tard’ pensa-t-elle.
Elle aperçut alors le colonel Caldwell, accompagné de deux hommes. Ils traversaient le hall. Une autre personne était avec eux, les mains liées. Elle se déplaça pour voir de qui il s’agissait. Sans surprise, elle remarqua qu’il s’agissait de l’étranger, le dénommé « Lee » avait-il dit ! Liz ignorait ce que Caldwell allait faire de lui. Elle ignorait tout des marches militaires à suivre dans de pareilles conditions. Un traître devait sûrement recevoir une sanction à la hauteur de sa tromperie. Pourtant, elle réalisa soudain de Caldwell n’était peut-être pas la meilleure personne pour s’occuper d’un tel cas. Après tout, Lee n’était pas un militaire. Et même s’il appartenait à une quelconque armée, il n’était pas un soldat d’Atlantis. D’une certaine manière, il était protégé par la Convention de Genève.

Weir descendit rapidement les escaliers et se mit à courir derrière le cortège pour le rattraper.
« Colonel !
Il se retourna vers elle.
- Docteur Weir… que puis-je faire pour vous ?
- Où emmenez-vous le prisonnier ?
- Quelque part où nous pourrons discuter en toute tranquillité.
- Laissez-moi m’en occuper.
Caldwell ouvrit grand les yeux, comme s’il avait mal entendu.
- Pardon ?
- N’oubliez pas que je préfère la diplomatie à la violence. Je pense être la mieux placée pour interroger notre imposteur.
Son ton était ferme.
- Je ne remets pas en doute vos compétences docteur mais…
- C’est homme n’est pas un militaire. Ni l’un de vos hommes. Vous n’avez aucun droit sur lui.

Caldwell jeta un rapide coup d’œil vers ses deux hommes.
- Très bien. Puisque vous pensez être plus apte à comprendre…
Il détacha Lee avant d’ajouter.
- Je vous le laisse, madame l’experte ! »

Cela faisait plus de six heures que l’équipe de secours passait au crible Mara. Des champs immenses, des bois beaucoup trop sombres, et cet épais manteau nuageux… il n’y avait rien pour leur facilité la tâche. Lee avait parlé d’une grotte, cachée dans les falaises. Teyla était partie dans cette direction, avec Ronon. Rodney et Bates survolaient les planes. Quant à Mike, il était parti avec le reste de l’équipe en direction des bois.

Et puis, la pluie. Abondante. À croire que les éléments s’étaient alliés entre eux pour les ralentir. Teyla et Ronon marchaient au beau milieu du brouillard, quand elle remarque que l’eau dissipait peu à peu celui-ci. D’ici quelques heures, voire même peut-être quelques minutes, leur visibilité allait être bien meilleure. Elle s’arrêta et leva la tête vers le ciel.
« Un problème ? lui demanda Ronon
- Non. J’aime simplement la pluie.
Il lui sourit.
- J’espère que Sheppard s’est mis à l’abri de l’averse dans cette grotte. Parce que pour ma part, la pluie et moi… nous ne sommes pas très amis ».


****

Elizabeth était descendu dans les sous-sols avec Lee. Une petite pièce close, vaguement éclairée, mais bien assez à l’écart de la cité pour ne pas être dérangé. Elle avait besoin de lui parler, de comprendre. Elle savait qu’elle avait réagi vivement en apprenant la nouvelle, mais elle s’était rendue compte qu’elle ne lui avait même pas donné une chance de s’expliquer. Chaque être humain avait droit au pardon.

« Je suis très partagée vous savez…
- Je veux bien vous croire Elizabeth.
- Docteur Weir. Tenez-vous en à cela.
- Très bien… docteur…

Elle se mit à tourner autour de lui.
- J’ai envie d’entendre votre version des faits, les raisons qui vous ont poussé à nous mentir. Et même temps…
- Vous auriez bien envie de me mettre un bon coup de poing dans la figure ?
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme.
- Je préfère la manière douce. Mais ne me tentez pas trop.

Elle attrapa une chaise et s’installa près de lui.
- Alors… Je vous écoute… Lee…
Liz s’était assise juste devant lui.
- Pourquoi nous avoir fait croire que vous étiez le lieutenant colonel Sheppard ?
- Je vous jure que je n’avais rien prémédité. C’était un accident.
- Vous ne répondez pas à ma question.
- Quand Teyla m’a demandé si j’étais John…
- Teyla ?
- Je n’ai pas pu lui dire non. Elle avait l’air tellement heureuse de le revoir.
- Lee !
- Et vous aussi. Vous aviez tous l’air tellement heureux. Vous n’imaginez pas à quel point tout ça m’a fait chaud au cœur. Après tout ce que j’ai enduré.
- Vous n’aviez pas à jouer avec nos sentiments.

Lee se leva brusquement de sa chaise.
- Vos sentiments ? Est-ce que vous vous êtes au moins demandée ce que moi j’avais bien pu ressentir ? Ils ont tué ma femme. Ils ont tué ma famille, mes amis. Je n’ai plus personne. Personne ne m’attend sur Mara. Je ne suis plus rien Elizabeth. Plus rien ! Parce qu’on n’est plus rien quand il n’y a plus personne pour vous aimer…

Liz regarda ce grand jeune homme en silence. Il était bien plus sensible qu’elle avait pu l’imaginer. Elle se surprit à ressentir de la compassion pour lui.
- Vous l’aimez. Tous, ici, vous aimez John. Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi entouré que lui. Heureusement qu’il savait qu’il avait de la chance.
- Je suis désolée. Pour votre famille.
- Je n’ai pas besoin de votre pitié. Il y a quelques heures encore, vous m’auriez tué sans même chercher à savoir pourquoi…

Elle se rapprocha de lui.
- C’est faux. Je n’aurai jamais pu prendre une telle décision. J’étais en colère, c’est vrai. Mais cela ne me donne en aucune façon un droit de vie ou de mort sur vous Lee.
- Je ne vous veux aucun mal, sachez-le.
Liz posa sa main sur la sienne.
- Je sais. Je l’ai compris…

Ils se regardèrent quelques instant dans les yeux. Lee avait encore beaucoup de choses à dire mais il pensa qu’il valait mieux se taire. Elizabeth lui sourit.
- Dites-moi, vous savez vous battre ?
- Pardon ?
Il n’était pas sûr d’avoir bien compris la question.
- Vous savez vous battre ?
- Bien sûr. Je faisais parti du commando armé de Mara avant de me marier.
- Très bien. Dans ce cas, dès que le docteur Beckett m’aura certifié que vous êtes en parfaite santé, vous irez sur le terrain.

Lee n’arrivait pas à croire ce qu’il entendait.
- C’est vrai ?
- Nous sommes en guerre. Toute l’aide que nous pouvons trouver est la bienvenue. Quoique vous puissiez en penser, vous êtes une vie, Lee. Et dans une guerre, il n’y a rien de plus précieux qu’une vie. Vous n’êtes pas rien, je vous le promets… »

Des heures qu'il se battait contre la douleur pour ne pas mourir. Des heures qu'il se cachait derrière la moindre chose qui aurait pu lui servir de bouclier contre une attaque...

La pluie avait effacé ses empreintes. Au moins une bonne chose. John était trempé de la tête aux pieds, son tee-shirt lui collait à la peau, mais il s’en fichait, maintenant, il était libre. Enfin, tant que les wraiths ne le retrouvaient pas sa piste. Il s’était caché derrière un bosquet mais il savait qu’il ne pourrait pas resté ici longtemps. Continuer à se déplacer. C’était le seul moyen de survivre. Il ignorait si cette planète possédait une porte. Probablement que si. Mais comment allait-il pouvoir l’actionner seul ? Si seulement ce lâche de Lee ne l’avait pas abandonné ! Si jamais il croisait à nouveau sa route… il s’était juré de le massacrer.

A force d’être enfermé, il avait appris à écouter le moindre bruit. Son ouïe s’était affinée. La pluie n’y changeait rien. Quand il entendit des bruits de pas s’approcher, il s’enfonça un peu plus dans le feuillage et prépara son arme à l’attaque, si besoin. Ils étaient trois. Trois ombres à marcher dans le bois. John préféra ne pas réfléchir. Plus vite il se débarrasserait d’elles, plus vite il serait en sécurité. Il arma son P-90 et se précipita hors du bosquet.
« Ne tirez pas ! Ne tirez pas !
Sa vue était quelque peu brouillée par les gouttes d’eau qui dégoulinaient sur son visage, mais il aurait reconnu cette voix nasillarde n’importe où.
- McKay ?

Le scientifique fit signe aux deux soldats qui l’accompagnaient de baisser leur arme.
- Ne tirez pas messieurs, nous l’avons retrouvez.
John ferma les yeux et bascula la tête en arrière. Rien de plus agréable que d’être sous la pluie, quand personne ne risque de vous descendre. Mon dieu, il n’était plus seul ! Il rouvrit les yeux et avança tant bien que mal vers Rodney. Sa démarche était maladroite, ses jambes lui faisaient encore mal.
- Je n’aurais jamais pensé dire ça Rodney, mais sang, ce que vous m’avez manqué ! » dit-il en le prenant dans ses bras.


Teyla et Ronon étaient arrivés dans une grotte, semblable à celle que Lee leur avait décrit. Un trou de cinq mètres de diamètre, creusé au cœur de la roche. Un immense tapis de feuilles recouvrait l’entrée. En inspectant l’endroit, Teyla marcha sur une petite plaque de fer. Elle se baissa pour la ramasser.



Des symboles. Probablement du marisien. Teyla n’eut pas le temps de si attarder, la voix de McKay grésilla dans sa radio.
« Teyla ? Répondez ?
- Ici Teyla. A vous Rodney.
- Nous l’avons retrouvé. Il est vivant. Nous avons réussi.
L’athosienne ne trouva pas les mots pour répondre. Heureusement, Ronon lui prit la radio des mains :
- Message reçu. Nous vous rejoignons au Jumper Doc. Terminé »

« J’espère pour lui qu’il va bien. J’imagine qu’il doit être secoué, surtout s’il a rencontré les Wraiths seul…
Ronon parlait à Teyla même si en réalité, il alimentait la conversation seul.
- Je suis passé par là, je sais que ce n’est pas une chose facile. Ça vous marque à vie !
La jeune femme acquiesça, sans rien ajouter.

- Quelque chose vous tracasse Teyla ?
- Je ne sais pas… je sens que quelque chose se prépare mais j’ignore quoi.
- Les wraiths ?
- Peut-être…
Il s’arrêta, surpris du détachement avec lequel elle venait de prononcer ces mots. Elle en profita pour passer devant.
- Vous pensez qu’ils sont sur cette planète, en ce moment même ?
- Je n’ai pas dis ça.
- Mais vous le pensez.

Elle s’arrêta à son tour pour se retourner vers lui.
- Ce n’est pas parce que je sens que quelque chose ne va pas que nous allons forcément être attaqués !
- La plus part du temps, si ! répliqua-t-il.
- C’est autre chose… Je me pose beaucoup de questions. À propos de Lee.
- Le faux Sheppard vous voulez dire ?
- Oui. Le faux Sheppard… »


L’équipe de sauvetage avait rejoint les Jumpers. Le lieutenant colonel avait aussitôt été recouvert d’une couverture de survie. Ils n’attendaient désormais plus que Teyla et Ronon pour partir. Mike, à l’avant du vaisseau, scrutait les horizons avec ses jumelles.
« Aucune trace ennemie colonel.
- Rien ? Vous êtes bien sûr de cela ? demanda John.
- Affirmatif mon colonel. Rien à signaler.
- Ils sont là pourtant, je le sais… je les ai vu…
McKay s’assit près de lui.
- Vous en êtes bien sûr ?
- Vous étiez avec moi non ? Quand ils nous ont attaqués ?
- Évidemment. Mais c’était il y a des semaines.
- Et alors ? Vous allez insinuer que je suis fou peut-être ! hurla John

Rodney ne répondit rien. Bien sûr qu’il avait vu ces horribles créatures là fois où ils avaient perdu Sheppard. Celui-ci s’était retrouvé seul après leur départ. Peut-être avait-il rencontré Lee, cela semblait probablement au vu des histoires du jeune homme. Mais aujourd’hui, il semblait bien secoué. Un choc émotionnel important pour lui. Son esprit avait bien pu lui jouer des tours.
- Vous êtes resté seul longtemps ?
- Non. Les wraiths ont eu la merveilleuse idée de m’inviter à l’une de leur petite sauterie. J’ai failli leur servir de dessert !
- Et Lee ?

Le regard de John devint comme vide.
- Lee… murmura-t-il.
- Ne vous inquiétez pas, il est sain et sauf. Parfaitement en vie, sur Atlantis.
John détourna son regard. Visiblement, il ,’avait pas envie d’en parler. McKay continua :
- Donc, les wraiths vous ont enlevé, mais ils ne vous ont pas tué.
- Effectivement. Je ne serais pas là sinon.
- Et ça, c’est parce que vous avez réussi à vous libérez !

Sa remarque avait été prononcée avec une pointe d’ironie qui déplu au lieutenant colonel.
- Il y a des wraiths sur cette planète. Je me suis battu contre eux. Ils me retenaient, je me suis enfui Rodney. Pourquoi irais-je inventer un truc pareil ?
- Nous sommes ici depuis plus de six heures John, et personne n’a croisé la moindre bestiole. Je m’en tiens aux constats, voilà tout.
- Vos constats, vos constats… si vous saviez où vous pouvez vous les mettre vos constats !
- Je vois que cette petite retraite solitaire ne vous a pas fait changer en tout cas… vous êtes toujours aussi désagréable, remarqua le scientifique.
- Si cela peut vous rassurer, vous m’énervez toujours autant McKay !

S’en fut trop pour Rodney qui préféra quitter le militaire.
- Mon petit Mike, vous m’excuserez mais je vais rejoindre l’autre jumper pour la traversée.
Lorsqu’il sortit du vaisseau, il croisa Teyla et Ronon.
- Où est-il ? questionna la jeune femme.
- A l’intérieur. Vous ne pouvez pas le manquez, c’est celui qui grogne plus fort que les autres !

Teyla se précipita à l’intérieur du Jumper et l’aperçut. Il était bien là, assis sur la banquette.
- C’est si bon de vous revoir… John…
Il ne répondit pas. Il continua à se balancer devant en arrière, comme s’il lui était impossible de rester en place. ‘Il est encore sous le choc’ pensa l’athosienne.
- Il s’en est passé des choses pendant votre absence vous savez.
Elle s’assit près d’elle.
- John, est-ce que vous connaissez quelqu’un qui répondrait au nom de Lee ?

Ce prénom. Encore. Il avait donc réussi à s’enfuir. Lee était encore en vie.
- Il va bien ?
- Très bien oui.
- Tant mieux… »
‘Qu’il est profite... Qu’il est profite pendant qu’il peut encore’ pensa-t-il.

Les Wraiths regardèrent les deux Jumpers quitter la planète. Sans bouger. Ils étaient donc revenus. Chercher leur prisonnier. Cela ne faisait pas véritablement partie de leur plan mais tant pis, ils allaient faire avec. Après tout, jusqu’ici, tout c’était plutôt bien déroulé. Le meneur de la bande se mit à sourire. Décidemment, les humaines étaient de bien étranges créatures. Il était prêt à parier que leur espion se reposait en toute sécurité à l’intérieur de la cité.

Et quand bientôt, il passerait à l’attaque, personne ne s’en douterait…

****

Lorsque John se réveilla, ce fut comme s’il émergeait d’un cauchemar. Il regarda ahuri ce qui l’entourait. Atlantis. Apparemment, il était de retour. Ou peut-être avait-il tout simplement rêvé : la mission, sa séquestration, la chasse à l’homme sous la pluie… Malheureusement pour lui, une douleur atroce prit possession de ses jambes, lui rappelant combien elles avaient souffert pendant cette aventure. Il n’avait pas rêvé, bien au contraire.

Il leva les yeux vers la porte et aperçut Teyla. Elle était adossée contre le mur, en silence. John s’assit correctement dans son lit, il ne voulait pas qu’elle le prenne pour un mourant. Il lui sourit. Elle prit ceci comme une autorisation d’approcher.
« J’espère que vous êtes redevenu aimable maintenant.
- Aimable ?
- Oui. Vous vous êtes montré particulièrement désagréable quand nous sommes venus vous cherchez…
Il soupira.
- Je… je suis désolé. Je ne m’en rappelle pas. Si j’ai été odieux avec vous, si j’ai dit quelque chose qui…
- A vrai dire, c’est avec ce pauvre docteur McKay que vous avez été odieux !
John sourit.
- Ah ! McKay… le pauvre.
- Ne vous inquiétez pas, je suis persuadée qu’il s’en a remis, dit-elle, en lui tapant gentiment sur l’épaule.
- J’ignore si je vous l’ai dit mais je suis heureux de vous revoir Teyla.
- C’est bon de vous revoir aussi, Colonel.

Elle posa sa main sur la sienne avant d’ajouter :
- Le docteur Beckett a dit que vous deviez vous reposer, vos jambes ont pris un sérieux coup. Il a ajouté que cela tenait du miracle que vous puissiez encore tenir debout.
- Je suis une force de la nature, voilà tout !
- Que s’est-il passé John ? Que vous ont-ils fait ?
Le jeune homme ne répondit pas. À vrai dire, il ne savait pas quoi répondre. Il ne se souvenait que de petits détails, des choses insignifiantes.
- Je ne sais pas…

Il s’arrêta quand il remarqua que l’athosienne examinait son poignet. Les stigmates de ses liens étaient encore bien visibles. Trois longues traces rouges, marquées sur sa peau. Elle les frôla de bout des doigts.
- Est-ce que ça vous fait mal ?
- Vos mains apaisent la douleur… murmura-t-il.
Elle releva la tête et ils se regardèrent dans les yeux. Puis, Teyla remarqua une légère tache rouge sur la camisole de John.
- Vous saignez…

Celui-ci suivit son regard et vit à son tour l’empreinte rougeâtre. Il s’écarta d’elle et remua comme il poussait afin de relever le tissu qui le couvrait. En quelques secondes, il réussi à exposer son torse à la lumière du jour. La première chose qui attira l’attention de Teyla, ce furent ces trois petites traces rouges au milieu de son torse. Un filet de sang s’échappait discrètement de l’une d’entre elles. Trois marques qu’elle avait déjà vue. Identiques à celle que portait Lee.

- Attendez !
Elle se leva, chercha autour d’elle quelque chose qui pourrait stopper la coulée de sang. Elle fouilla dans la trousse de secours pour en sortir quelques compresses, qu’elle donna à John.
- Encore quelque chose que je suis incapable d’expliquer ! s’exclama le jeune homme, en appuyant sur sa plaie.
- Mais je connais quelqu’un qui pourra peut-être nous aider à comprendre… »

Lee errait dans les couloirs, la tête baissée, comme une âme perdue. Ou plutôt, tourmenté. Il venait tout juste d’apprendre que John était de retour. L’équipe de sauvetage l’avait retrouvé. Vivant. Un véritable miracle. Il avait réussi à survivre aux wraiths… tout comme lui. A croire qu’ils étaient destinés à passer par les mêmes épreuves.

Il s’immobilisa lorsqu’il heurta quelqu’un.
« Vous devriez regarder devant vous Lee… vous pourriez tomber sur quelqu’un de peu recommandable.
Il se leva les yeux et vit le docteur Weir.
- Il faut croire que je suis chanceux alors.
Elle lui sourit.
- Nous avons retrouvé John.
- Je sais. J’ai appris la nouvelle il y a quelques minutes.
- Et vous alliez le voir ?
- Non… répondit-il, tout hésitant. Si ça se trouve, il ne se souvient même plus de toi.
- Vous plaisantez ! Je suis sûr qu’il serait très heureux de vous revoir.
- J’ai peur qu’il m’en veuille, avoua le jeune homme.

Liz s’approcha de lui.
- Ce n’est pas de votre faute Lee, dit-elle tendrement. La situation aurait pu être inversée. Vous auriez très bien pu vous retrouver à sa place. Ça n’a rien à voir avec vous.
- Elizabeth… je…
- Allez, venez. Ne soyez pas si timide. »
Et elle l’entraîna avec elle à travers la cité.

Dans sa chambre de repos, John regardait Teyla, interrogateur.
« Vous connaissez quelqu’un qui pourrait nous aider ?
- Oui. En effet…
Il se laissa retomber dans son lit.
- Je préfèrerais oublier tout ça.
- Vous ne voulez pas savoir ce qui vous est arrivé ?
- Je sais Teyla. Je sais ce qui m’est arrivé. Peut-être plus dans les détails, mais je ne suis pas amnésique.
- Je n’ai pas dit cela. Simplement, vous aviez l’air de…
Il lui prit la main et la coupa :
- Je veux oublier. Est-ce trop demander ?
Teyla lui sourit et aquiesça.

Au même moment, on frappa à la porte. Puis, la tête d’Elizabeth apparut derrière la porte.
- Je vous dérange ?
- Pas du tout Elizabeth, entrez ! répliqua John.
Elle fit de petits signes derrière elle, tout en entrant dans la salle.
- Allez, venez Lee…
- Lee ? »

Mon dieu ! Il l’avait presque oublié celui-là, à parler gentiment avec Teyla. Mais Lee était bien ici. Bientôt face à lui. Qu’avait-il bien pu leur raconter pour se faire accepter ? John commençait à se sentir bouillir de l’intérieur. Il fallait qu’il se calme, qu’il canalise ses émotions. Il n’allait quand même pas lui sauter dessus et le massacrer… même s’il en mourait d’envie.

Malheureusement, lorsque Lee apparut à son tour, John ne prit même plus la peine de réfléchir. Le petit air faussement innocent du jeune homme ne lui inspirait aucune confiance. Il se souvenait de tout. parfaitement bien.

En un bond, il quitta son lit, sans même que Teyla puisse l’arrêter. Puis, il frappa d’un coup de poing déterminé le marisien. Celui-ci n'eut pas le temps de répliquer, le coup avait été si soudain et si violent qu’il n’osa plus bouger.

Les bras en avant, John se jeta littéralement sur lui. Sous les yeux effarés des deux femmes. John projeta Lee contre le mur et posa ses mains autour de son cou. Puis, il se mit à serrer. Serrer. Il allait l’étrangler sur place.
« John… suffoqua Lee
- La ferme ordure.
- John ! » cria Liz. Cessez cela immédiatement.

Mais il ne fit rien. Ses yeux étaient devenus rouges de colère. Lee accrocha comme il put ses mains à celles de son agresseur, et tenta de les retirer. Lorsqu’il parvient enfin à respirer de nouveau, John s’écarta de lui. Lee en profita pour le frapper à son tour. Un coup. Deux coups. Des dizaines de coups. Le combat s’intensifiait de plus en plus. Teyla voulu les séparer mais le docteur Weir l’arrêta.
« Attendez, je vais appelez du renfort. »

Et tandis qu’elle sortit dans le couloir pour allumer sa radio, Teyla regardait impuissante les deux hommes se déchirer. Les coups volaient. Les corps tombaient. Du sang coulait. Ils allaient s’entretuer.

Elle ne pouvait pas les laisser faire. L'athosienne s’approcha prudemment et se mit à hurler le nom de John, qui s’immobilisa quelques secondes. Un laps de temps suffisant pour que Lee le frappe une bonne fois pour toute à la tête et qu’il s’effondre sur le sol, évanoui…

Dès l’arrivée de l’équipe d’intervention, Lee fut aussitôt transféré dans le bureau du docteur Weir. Cette petite mascarade commençait sérieusement à énerver la jeune femme. Quelque chose ne tournait pas rond entre ces deux-là, il était temps qu’elle sache quoi.

« Vous le saviez ?
- Quoi ?
- Qu’il allait se jeter sur vous. C’est pour cela que vous ne vouliez pas m’accompagner… je me trompe.
- Docteur…
- Fermez-là, je vous en prie ! le coupa-t-elle. J’espère que vous vous êtes bien amusé, car maintenant, il est temps de me dire la vérité Lee. Toute la vérité.
- Je vous ai dit tout ce que je savais.
- En omettant que John voulait vous faire la peau.

Lee leva les yeux vers le plafond.
- Il m’en veut.
- Ce n’est pas suffisant. Je commence à bien connaître Sheppard, il n’a pas pour habitude de régler ses comptes ainsi. Alors pour la dernière fois, Lee, vous allez me dire la vérité ou je vous promets que je laisserai le colonel Caldwell se charger personnellement de votre cas… »


***


A l’infirmerie, Teyla était restée veiller John. Lee ne l’avait pas manqué. Il arborait désormais, en plus des nombreux bleus qui parsemaient son corps, une vilaine bosse violâtre sur la tête. L’athosienne se rapprocha de lui lorsqu’elle vit les paupières du jeune homme s’ouvrir lentement.

« Comment vous sentez-vous ?
- J’ai horriblement mal à la tête…
Il posa délicatement sa main sur le haut de son crâne.
- Mais je crois savoir pourquoi !
- Pourquoi avez-vous fait cela ?
- C’est une ordure, voilà pourquoi.
- John…
- Il m’a laissé derrière lui. Je lui ai sauvé la vie et il m’a abandonné. Cet homme est un lâche, il mériterait que je le…
Tout en parlant, il se redressa brusquement mais Teyla le stoppa gentiment dans son élan.
- Ne vous emportez pas.

Il se mit à respirer profondément.
- On venait tout juste de réussir à enclencher les chevrons quand une dizaine de wraiths nous ont surpris. Lee n’était pas armé alors je lui ai dit que j’allais le couvrir pendant qu’il enverrait mon code d’identification à la base. Et puis, tout s’est enchaîné. J’étais en train de liquider plusieurs bestioles quand il m’a fait signe que la porte s’était ouverte. Je me suis précipité à sa suite, mais ils m’ont touché. Complètement paralysé sur place. Je l’ai appelé, il n’avait que deux mètres à faire pour venir me chercher. Mais cet enfoiré ne m’a même pas regardé, il a passé la porte, et tout s’est refermé. C’est là que j’ai compris qu’il n’avait jamais eu l’intention de m’aider. Jamais. La seule chose qu’il voulait, c’était d'aller sur Atlantis. Je ne sais pas ce qu’il a en tête, mais il n’est pas de notre côté Teyla. Il n’est pas avec nous. Lee, en admettant que c’est son véritable nom, est dangereux. Cet homme ne sert que ses propres intérêts.

Teyla se releva et se mit à marcher dans la chambre.
- Pour quelles raisons Atlantis l’intéresse autant à votre avis ? Cela fait plusieurs semaines qu’il est ici et il n’a rien fait de suspect. Enfin, à part se faire passer pour vous.
John ne prit même pas la peine de répondre à cela. D’une certaine façon, ça ne l’étonnait pas. Il était persuadé que Lee avait un but parfaitement précis et qu’il était prêt à tout pour y parvenir.
- Si vous le voulez bien, ajouta-t-elle, je vais remonter voir ce qu’il se passe avec notre… « enfoiré ».
- Faites attention Teyla. Il a l’air gentil, on se laisse facilement avoir. J’ai vécu avec lui pendant des semaines, je sais comment il se comporte. Mais nous ne sommes que des pions pour lui. Il a un plan.
- Un plan ?
- Oui…
Il marqua une pause avant de murmurer ces quelques mots.
- J’ai toutes les raisons de croire qu’il est avec eux. »

« Comment pouvez-vous insinuer une chose pareille ? Ils ont tués ceux que j’aimais. Comment pourrais-je être avec eux ?
Teyla avait rejoint Elizabeth pour la mettre au courant des soupçons de John. Des soupçons que Lee s’était empressé de démentir.
- Ça n’a véritablement aucun sens voyons ! hurla-t-il.
Il venait de se lever brusquement de sa chaise. Liz lui fit un signe de la tête lui indiquant de se rasseoir. Le jeune homme hésita quelques secondes puis s’exécuta.
- Vous ne cessez de nous mentir depuis votre arrivée. Comprenez qu’il devient difficile de vous croire.
- Je ne suis pas un wraith ! Je n’ai jamais voulu tuer John !
- J’aurai pourtant parié le contraire…

John apparut à l’entrée de la salle. Il boitait légèrement. Il avait dû suivre Teyla, plus lentement.
- John !
Lee se releva d’un bond.
- Vous êtes un beau salaud Lee…
- Je n’ai jamais voulu vous tuer.
- Vous aviez largement le temps de m’aider. Vous auriez dû le faire. Mais vous ne l’avez pas fait ! Vous m’avez condamné à souffrir entre les mains de ces horribles bestioles et…
- N’essayez pas de me faire culpabilisez ! répliqua Lee. Ne me racontez pas ce que vous avez vécu, ce qu’ils vous ont fait. Je le sais parfaitement bien. Je sais exactement ce que vous avez ressenti. Je suis passé par là.

Un silence pesant s’installa entre eux. John refusait désormais de soutenir le regard de cet homme qu’il détestait.
- Vous êtes en vie John. Je ne vous ai pas tué. Vous êtes vivant.
- Quelle chance ! ironisa-t-il.
- Je ne suis pas un wraith.
- Je ne sais même pas pourquoi je prends la peine de vous écoutez, vous n’en valez pas la peine.
Elizabeth s’approcha de Sheppard.
- Ecoutez John, peut-être que…
- Restez écouter votre beau parleur si vous en avez envie. Je préfère vous laisser.

Il adressa un dernier regard noir à Lee, puis croisa les yeux de Teyla. La jeune femme l’observait, en silence. Il ignorait pourquoi mais elle ne semblait pas de son avis. Il disparut en un instant. Teyla, Elizabeth et Lee restèrent muets pendant un moment avant que Lee ne prenne la parole :
- Vous croyez que je suis l’un des leurs ?
Liz le fixa durement. Elle en avait presque les larmes aux yeux.
- Hum… Vous croyez que je suis l’un des leurs…
- Vous m’avez déçue.
- Liz… je suis désolée…
- Je ne supporte pas qu’on me mente.

A son tour, elle quitta la salle, sans se retourner. Lee se mordit la lèvre inférieure. Tout le monde était en train de lui tourner le dos. Il se laissa tomber sur sa chaise, la tête entre les mains.
- Je ne suis pas un wraith… Je ne suis pas un wraith… Je ne suis pas un wraith…
Il murmurait ces mots sans arrêt. Jusqu’à ce qu’il sente une main se poser sur son épaule.
- Je le sais.
Il releva doucement la tête.
- Je ne vous veux aucun mal.
- Je le sais aussi. Vous ne leur ressemblez pas. Je peux le sentir.
Elle lui tapota gentiment l’épaule puis se dirigea vers la sortie.
- Mais je crois que le lieutenant colonel Sheppard a raison. Votre venue ici n’est pas dûe au hasard. Vous avez un plan. J’ignore encore de quoi il s’agit mais autant que je vous fais confiance, je peux vous promettre que je découvrirai votre secret Lee.

Lee ne la quittait pas des yeux. Elle lui faisait confiance. Il avait un allié. Mais elle savait qu’il cachait quelque chose. Et même s’il savait qu’elle ferait tout pour le découvrir, il n’était pas question de la mettre dans la confidence. Son alliance avec John avait mal tournée, inutile de réitérer l’expérience avec Teyla.

La jeune femme plongea sa main dans sa poche et en ressortit la petite plaque de fer.
- J’ai trouvé ceci.
Elle la montra à Lee. Dès qu’il vit l’objet, sa main se précipita sur son cou, comme s’il voulait vérifier qu’il ne lui manquait rien. Puis, ses yeux s’écarquillèrent et il quitta son siège. D’un geste violent, il s’empara de la petite plaque.
- Hé ! cria Teyla
- Où l’avez-vous trouvée ?
- Sur Mara. Dans votre grotte. Si vous y tenez autant, vous devriez y faire plus attention. »

Lee était seul. Personne ne se souciait de savoir où il était, ni même ce qu’il faisait. Lorsqu’il avait à son tour quitté la salle d’interrogatoire, ceux qu’il avait croisés ne l’avaient pas regardé. Tout le monde savait sur la base qu’il avait menti. Et qu’il mentait encore probablement. Mais il n’avait pas le choix. Et cela, personne ne le savait. Il regardait l’immense étendue d’eau qui entourait la cité. Jamais il n’avait vu un tel océan. Sur Mara, les points d’eau étaient rares. Les montagnes, les forets, les falaises… Voilà ce qu’il avait l’habitude de voir.

La petite planque de fer que Teyla lui avait remise ornait désormais son cou. L’une de ses mains la recouvrait, comme s’il avait peur de l’égarer à nouveau. « Sasha… » murmura-t-il au souffle du vent. Il ferma les yeux et se laissa aller à ses pensées. C’était comme s’il rêvait debout…

Une multitude d’images lui revinrent. Des souvenirs si lointains mais tellement vivants dans son esprit . Un magnifique sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’il vit le visage de sa tendre Haley. Tout le reste de sa famille était là aussi. Ils fêtait ensemble un heureux événement. C’était quelques instants avant l’attaque des Wraiths. Haley portait une longue robe blanche, ses cheveux dorés tombaient en cascade sur ses épaules. Combien elle était belle ! Il la vit s’approcher d’elle, souriante, heureuse.

« C’est merveilleux Lee… tout se passe si bien. Regarde comme il est heureux !
Sasha était assis dans l’herbe, entouré de ses petits camarades. Aujourd’hui, ils fêtaient son émancipation. Le garçon allait enfin pouvoir travailler dans les champs.
- Dire qu’il ne voulait pas se lever ce matin…
Haley lui sourit.
- C’est un homme maintenant. Il a le droit d’être contrariant !
- Un homme, un homme… il est encore sous notre responsabilité.
- Je sais Lee. C’est encore un enfant.
Sasha venait tout juste d’avoir dix ans.
- Je vais aller les rejoindre Max et Sally, dit Haley.
Au loin, un couple leur adressa de petits signes de la main.
- Je préfère rester là. D’ici au moins je peux le surveiller.
- Comme tu voudras.
Elle déposa sur sa bouche un délicat baiser, du bout des lèvres.
- Je t’aime toi. Tu le sais ?
- Je sais Haley. Je t’aime aussi.
La jeune femme recula de quelques mètres, sans se retourner.
- Ton père aurait été fier de toi Lee. Il aurait été si fier de vous deux. »

Puis, ce fut un bruit épouvantable, une ombre monstrueuse dans le ciel, des hurlements de terreur, des coups de fou par centaine. Partout la panique. Des Marisiens courant dans tous les sens pour échapper à l’ennemi. Et tous ses débris qui s’envolaient en tourbillon au fur et à mesure que le vaisseau s’approchait du village… En une minute, le rêve s’était transformé en cauchemar.

Le village avait été brûlé, les habitants raflés. Lee s’était mis à courir pour retrouver les siens. Et c’est là qu’il l’avait vue, étendue sur le sol. Haley. La jeune femme était gravement blessée. Sa belle tunique blanche était recouverte de son sang. Un piquet en bois, ceux-là même qui retenait au sol les tentes du village, lui avait transpercé l’abdomen. Lee s’agenouilla près d’elle, il la serra dans ses bras comme pour la retenir. Elle suffoquait. « Sasha… sauve-le ».

Lee sentit un courant frais lui traverser le corps. Ses yeux se rouvrirent difficilement. Le retour à la réalité est si dur quand il songeait à tout ce qu’il avait perdu. Il s’essuya les yeux rapidement pour effacer toute trace de sa détresse. Il l’avait tellement pleurée. En réalité, depuis l’attaque, il n’avait fait que cela, jusqu’à ce que sa route croise celle de John. Lee respira profondément. « Je te retrouverai Sasha… même si je dois faire l’impossible pour y arriver, je te retrouverai… je te le promets… »

« Lee ?
Teyla s’approcha lentement de lui. Il semblait regarder l’horizon comme s’il voulait y disparaître. Elle vit le jeune homme inspirer avant de se retourner vers elle.
- Teyla… Vous…
- Est-ce que ça va ?
Il acquiesça. Elle remarqua vite qu’il avait pleuré.
- Il ne faut pas vous mettre dans un état pareil. Vous savez, plus je cohabite avec les terriens, plus j’apprends à les connaître. Ils ont tendance à être excessivement têtus et bornés. Ils ont besoin de temps pour pardonner, pour accepter.
- Je les ai déçus. Je vous ai déçu aussi.

Elle se rapprocha de lui et tendit la main vers son pendentif.
- Qu’est-ce qu’il signifie ?
- C’est la langue des Marisiens. Ça veut dire : C’est sur toi que repose la survie de la famille.
- C’est une bien belle mission.
- Oui… c’est un très grand honneur.
- Et qu’est-ce que cela signifie pour vous Lee ? Personnellement ?
- Je…

Il hésita quelques secondes.
- J’ai perdu mes parents il y a presque dix ans. Mon père était le chef de la tribu. À sa mort, je lui ai succédé. Non sans difficultés…
- Je connais ça, dit Teyla, en souriant.
- Je n’ai jamais été à la hauteur de l’honneur qui m’avait été donné. J’ai tout fait de travers. Je n’ai pas su protéger mon peuple. Je n’ai pas su protéger ma propre famille. Mon sang. Je devais les protéger. Ma femme. Et Sasha…
- Votre fils ?
Lee leva les yeux vers elle.
- Mon petit frère. La seule famille qui me restait. Avec Haley.
Il s’arrêta. Il était en train de craquer. Teyla ouvrit doucement les bras et le laissa l’enlacer. Il posa sa tête sur son épaule et se mit à pleurer. L’Athosienne, touchée par sa détresse, lui caressa doucement le dos et se mit à lui chuchoter quelques paroles réconfortantes.

Non loin de là, John et Elizabeth les observaient à travers la vitre.
- A quoi elle joue ?
Il était visiblement très énervé.
- Je suis moi-même terriblement déçue par le comportement de Lee mais je crois que Teyla en sait plus que nous John. Elle est de son côté depuis le début.
- Pourquoi ? hurla-t-il.
- Je n’en sais rien.
- Et bien moi, je vais bientôt savoir.
John ne tenait plus en place. Il jeta un dernier coup d’œil à Liz et se mit à marcher d’un pas décidé vers les deux jeunes gens, toujours enlacés. Elizabeth le rattrapa par le bras.
- John…
- Lâchez-moi ! Vous êtes incapable de faire votre job correctement ! cria-t-il sur elle.
S’en fut trop pour Liz, il avait peut-être le droit d’être en colère mais rien ne lui permettait de lui parler comme ça. Elle le gifla violemment. John ne vit pas le coup arriver. Aussitôt le geste accompli, elle le regarda gravement.
- Je ne vous permets pas John !

Teyla les avaient entendus crier. Elle s’était doucement retirer de l’étreinte de Lee pour les examiner. Elle ferma les yeux et les rouvrit rapidement, elle devait rêver. Le docteur Weir giflant le lieutenant-colonel Sheppard…
- Qu’est-ce qui leur prend ? demanda Lee
- Euh…
Elle n’eut pas le temps de parler : John, à quelques mètres d’elle, venait de s’écrouler sur le sol. Liz se précipita auprès de lui.
- Attendez…
À son tour, Teyla voulut le rejoindre mais à peine avait-elle quitté le balcon que Lee, à son tour, perdit connaissance et tomba lourdement sur le sol.