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 Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]

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Clio
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MessageSujet: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyDim 27 Mai 2007 - 19:47

En voilà une que vous connaissez aussi certainement, et dont je suis plutôt satisfaite...


Le Grand Réveil


Disclaimer : Les personnages de Stargate Atlantis ne m'appartiennent pas. En fait les créateurs ont eu l'idée en même temps que moi mais ils ont été les plus rapides...

Genre : Il y aura de tout, centré autour de Rodney McKay. L'idée de base, c'est d'écrire cette fic comme si c'était un (double ?) épisode.


Attention ça commence


Des hommes s’affairaient dans le souterrain, dégageant les pierres, avançant lentement. Des spots avaient été allumés pour faciliter leur progression ; les sacs remplis remontaient lentement vers la surface, à dos d’homme.

- Je n’aime pas trop être ici…

Un grand jeune homme à lunettes se tourna avec un petit rictus vers celui qui avait parlé.

- Tu as peur ?

- Matt, t’oublie qu’on a perdu deux hommes ici…

- Ca fait un bout de temps. Et puis on a sécurisé !

Il lui désigna les planches au-dessus de leurs têtes qui soutenaient le plafond branlant.

- Comme si ça pouvait suffire…

L’autre lui jeta un regard amusé avant de se tourner à nouveau vers son travail. Un cri les fit tous les deux sursauter.

- Venez voir par là ! Il y a un escalier !

'O'


La Porte des Etoiles s’ouvrit avec fracas. Une jeune femme en sortit, vêtue du même uniforme que ses camarades. Elle n’avait pas plus de 25 ans. Cheveux mi-longs, ondulés, brune, yeux verts. D’une démarche droite et sûre, elle se dirigea immédiatement vers la petite construction qui faisait face à la Porte, et à côté de laquelle s’entassaient les sacs de pierres dégagées. Un homme d’une quarantaine d’années l’accueillit.

- Alors William ? Vous avez trouvé quelque chose ?

Sa voix contenait mal sa curiosité.

- Un escalier mademoiselle ! Un de nos hommes était dedans, à deux pas de la sortie…

- Un de nos hommes… ?

- Un de ceux qu’on a perdu la dernière fois qu’une de nos équipes est venue. Evidemment il n’a pas été possible de le reconnaître, vu son état. Mais l’uniforme de l’époque indique bien qu’il vient de chez nous.

Elle pâlit à cette annonce.

- Mon Dieu alors ils étaient là…

- Ils l’avaient trouvé, mademoiselle.

Elle s’arrêta.

- Trouvé quoi ?

- L’E2PZ…

Il lui sourit en lui expliquant :

- D’après le détecteur, il est en fait dans cet étage inférieur, où ces deux hommes sont restés bloqués, au bout d’un couloir que nous sommes en train de dégager. Les deux hommes n’ont sans doute pas pris le temps d’avertir les autres et sont descendus sans les prévenir pour chercher l’appareil. Ce qui explique que l’on ne les ait jamais retrouvés : leurs collègues n’ont pas cherché au bon endroit. Ils ne savaient pas qu’il y avait un sous-sol.

Elle resta silencieuse, dans ses pensées, tandis qu’ils entraient dans le bâtiment. Il lui ouvrit le chemin pour lui montrer la trappe menant à l’escalier, tandis qu’elle laissait courir ses doigts sur les planches de soutien, pensive.

William s’arrêta devant un squelette encore vêtu, que deux femmes entreprenaient de mettre dans un sac de toile.

- Mais il est intact !

- Exact, aucune pierre ne lui est tombée dessus, l’éboulement a formé une cavité qui l’a protégé.

- Il est donc resté vivant ?

- On va le faire analyser pour le dire.

- … Faites attention à QUI fera cette analyse, William…

Tout en faisant un petit hochement de tête, son guide recommença à avancer dans le couloir. Encore horrifiée à la pensée de cet homme piégé sous les décombres que l’on n’avait jamais retrouvé, elle le suivit.

- On dégage les dernières pierres, expliqua un jeune homme pas très rassuré, quand ils arrivèrent près de lui. Il y a une salle, on peut entrer, Matthew est déjà dedans !

Les deux nouveaux arrivants entrèrent donc pour trouver Matthew en plein émoi. Il retira ses lunettes pour les accueillir.

- Amy… C’est, c’est…

William jeta un œil rapide sur le détecteur que le jeune homme tenait dans sa main, et partit directement vers le point lumineux qui indiquait la position de l’E2PZ dans la salle. Ce fut alors qu’il remarqua qu’ils n’étaient pas que trois dans la pièce.

Muette, Amy se tenait devant l’homme piégé en caisson de stase, tandis que Matt cachait mal sa surexcitation. William parla le premier :

- Plus besoin de faire des analyses pour savoir qui était dans le couloir…

- On peut le réveiller ?

Amy avait à peine murmuré. Matt hocha la tête avec un sourire plus grand de que jamais, auquel elle répondit avec émotion. Il partit dans le couloir avertir son collègue :

- Appelle Atlantis ! On a besoin de matériel médical et d’un médecin !

- Peter, comme médecin, précisa Amy.

Matt hocha la tête et partit transmettre la requête. La jeune femme se rapprocha de l’homme enfermé, tandis que William lui demandait :

- Vous avez une idée de qui il s’agit ?

Elle sourit mais ne détacha pas son regard du Terrien endormi.

- Oui, je le sais.

Aussi improbable que cela puisse être, se trouvait devant elle, barbu après tout ce temps, mais sans une ride, un de ceux dont le nom figurait sur la grande liste des disparus.

Rodney McKay.

GENERIQUE !
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyLun 28 Mai 2007 - 14:43

Ce froid.

- "… mm… peu…"

Et puis cette sensation… d’espace…

- "… ccord… lyse…"

La clarté aussi. Il n’arrivait pas vraiment à ouvrir ses yeux ou du moins il n’en avait peut-être pas envie, mais c’était indéniable : il était dans une pièce éclairée.

- "…endu…à l’heure…"

Il y avait également ces murmures. Enfin des bruits sourds, qui devaient être des voix…

- "Merci Tania…"

Il y entendait comme avec des boules quiès. Mais s’il entendait, ça voulait dire au moins…

- "La la la la lam…"

… qu’il avait réussit ! Il était vivant ! On l’avait retrouvé !

Son cœur du se mettre à battre plus fort avec cette constatation, car la personne qui sifflotait allègrement dans la pièce se rapprocha rapidement de lui. Le bip régulier des appareils auxquels il était relié avait du s’accélérer.

Bon sang ce qu’il était intelligent !

- "…Kay ? …a va ? … m’entendez ?"

C’était la voix de Carson ça ? Ca y ressemblait. Il ouvrit les yeux.

Déception.

Il n’y voyait rien ! Comme s’il n’avait pas de lunettes. Sauf qu’il n’avait jamais porté de lunettes. Enfin pas depuis que ce léger strabisme avait été corrigé, lorsqu’il apprenait à peine à marcher, et d’ailleurs quand il tombait, il fallait qu’il rattrape ses lunettes et c’était…

Il s’égarait.

Ses yeux se mirent à bouger, cherchant un point de repère. Cela ressemblait bien à l’infirmerie. Du moins pour ce qu’il s’en souvenait.

Mais… ce n’était pas un mal de crâne naissant ? Qu’est-ce que c’était que toute cette lumière ?

Un visage apparu au-dessus du sien, tandis que la voix se faisait totalement nette.

- Si vous m’entendez, clignez des yeux.

Par contre, le visage était d’un flou digne d’une vision sous-marine. Et puis cligner des yeux quand la lumière ne faisait que l’aveugler, ce n’était pas bien difficile.

Au fait qui c’est ce bonhomme en blouse blanche ? Ca sonne comme Carson mais est-ce que ça y ressemble ? Y’a un truc bizarre…

- Dieu soit loué vous êtes réveillé ! Vous pouvez parler ? Essayez de bouger…

… Ca y est : l’accent. Carson a un accent barbare. Celui-ci n’en a pas… Si ?

- Docteur McKay, vous m’entendez ?

Et puis en fait ce n’est pas tout à fait sa voix… Et puis Carson l’appelle par son prénom, non ? Essayons de nous concentrer sur son visage, l’ouïe est revenue vite, la vue ne devrait pas tarder.

Clic.

Aouille ! Comme s’il n’y avait pas assez de lumière cet abruti allumait sa lampe de poche pour scruter ses yeux.

- Vous voyez que vous pouvez bouger, vos réflexes reviennent. Dans quelques heures, vous serez tout à fait remis.

Rodney pensa en lui-même –vu que ses lèvres refusaient de bouger autant que ses paupières et les autres muscles de son visage- que si ses réflexes étaient tous VRAIMENT revenus, l’inconnu en blouse blanche se serait vu recevoir une bonne baffe quand il lui avait illuminé les pupilles.

Il profita de l’examen pour mieux observer le visage de celui-qui-ne-devait-pas-être-Carson-quoique. Entre deux papillons fluorescents et trois taches lumineuses, il aperçu des yeux bleus…

Ca veut rien dire…

… et des cheveux bruns mal domptés.

… Bon ok, ça peut être tout à fait être lui.

- Docteur Beckett ?

C’ETAIT lui.

Le médecin se détourna de son patient pour aller rejoindre l’infirmière qui venait de l’appeler. Rodney se sentit suffisamment réveillé pour tenter de tourner la tête vers eux.

- Merci.

La blouse blanche, des feuilles - d’analyses sans doute- à la main, se rapprocha à nouveau de lui, et sourit (du moins il le pensait) de voir qu’il avait bougé un peu plus que les muscles situés entre le front et le menton.

- Hé bien voilà la très bonne nouvelle de la journée !

Rodney l’observait toujours. Ses yeux tardaient à être opérationnels.

Deux minutes. Il est si grand que ça Carson ? C’est vrai que quand on est couché, on voit tout plus grand mais… Il est moins svelte aussi, non ?

- Comment ça se passe ?

- Il est en train de se réveiller !

CA, ça ressemblait à la voix de Carson. Là, la première qui avait parlé à l’autre.

L’homme qui venait d’arriver s’approcha pour regarder les moniteurs et jeter un œil à la fois sur les comptes-rendus d’analyses et sur le patient. Lui n’avait pas de blouse. Mais ça ressemblait quand même beaucoup à un pantalon de l’uniforme d’Atlantis, non ?

- Tout est normal. J’ai vérifié les pupilles, il me manque encore l’analyse d’urine, mais…

- Et les défenses immunitaires ?

- Bon !

- La glycémie ?

- Booon ! Comme si c’était la première fois que je sortais quelqu’un de stase.

Le nouveau venu se tourna vers le médecin, sans doute avec un sourire dubitatif. La blouse blanche rit :

- Bon, ok c’est la première fois, mais…

- C’est vraiment très bien. Bravo, tu t’es bien débrouillé.

- Merci. La technologie des Anciens, je maîtrise plutôt pas mal, ça doit être dans mes gènes, je crois.

L’homme lui sourit en lui posant une main affectueuse sur son épaule. Il se tourna ensuite vers Rodney…

… qui avait entre-temps tout à fait retrouvé la vue.

- Rodney ?

- Carson ?

L’astrophysicien avait les yeux grands ouverts, comme incrédule. Son ami se mordit les lèvres en une moue souriante.

- Vous vous sentez bien ?

- Carson ? Qu’est-ce que vous avez fait à vos cheveux ?

L’Ecossais – puisqu’à présent Rodney n’avait plus aucun doute sur le fait que le nouvel arrivant était bien son ami, malgré ses cheveux blancs - marqua une pause avant de lui demander s’il se rappelait de ce qu’il lui était arrivé.

McKay n’écouta pas vraiment la question. Mais il reposa la sienne :

- Qu’est-ce que vous avez fait à vos cheveux ?

Le médecin se redressa, l’air las. Non seulement sa coupe avait changé, mais bien plus : il n’avait plus que des cheveux blancs. Derrière lui, l’autre médecin émit un petit rire. Rodney revenait encore de sa surprise.

- Et puis, mais… vous avez de la barbe en plus ?

Là, ce fut le tout jeune médecin en blouse blanche qui répliqua d’une voix guillerette :

- Et il n’est pas le seul, mon cher !

- Quoi ?

Carson lui jeta un regard noir. Rodney fronça les sourcils en portant la main à ses joues.

- Qu’est-ce qu’il veut dire ? … Mais ! Ma parole j’ai… ?

- Vous vous rappelez de ce qu’il vous est arrivé ?

- Carson mais… Je ne comprends pas, pourquoi est-ce que vous, et que je… Et puis qui est cet…

- Peter Beckett. Je suis le nouveau médecin-chef de l’infirmerie d’Atlantis, je remplace mon…

- Peter, Peter ! Pas trop vite s’il te plaît, il lui faut du REPOS. Chaque nouvelle en son temps.

- Oui Papa.

Regard bleu noir. Dents serrées. Rodney ne réagit pas tout de suite.

- « Beckett » ? C’est un parent à vous ? Mais aucun de vos frères n’est médecin... C’est votre cousin ? Votre neveu ? Non c’est pas possible que vous ayez un neveu de cet âge-là…

- …

- Rodney…

- Ou votre oncle,… mais il est plus jeune que vous… ?

- …

- Le petit-fils du frère de votre père…

- Docteur McKay…

- Un simple homonyme ?

Le médecin comprit que le mot avait fait son chemin, et que McKay était en train de l’assimiler.

Rodney se dressa d’un coup.

- Comment ça, « Papa » !?

Pourquoi avait-il un fils aussi doué en médecine, mais avec aussi peu de bon sens pour ce qui était des choses à dire ou non ?
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyMer 30 Mai 2007 - 12:36

Rodney s’agita dans son lit et tenta de se redresser.

- J’ai dormi combien de temps ? Je suis resté combien d’années là-dedans ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

- Calmez-vous !

- Vous n’êtes pas réels ! Vous tentez de manipuler mon esprit ! Vous êtes des Wraiths !

Les deux médecins tentaient de le raisonner. Il paniquait. Malheureusement, ses muscles étaient encore tremblants d’avoir été immobilisés si longtemps, et il glissa assez lamentablement sur son oreiller.

- Vous n’êtes pas réels…

- Rodney ! Si je n’étais qu’une image qu’on impose à votre esprit, croyez-vous vraiment qu’on m’aurait représenté de cette façon ?!

Carson se désigna. Cheveux et barbe blancs, visage ridé, voûté, lunettes pendant à son cou. Rodney se calma peu à peu et retrouva une respiration normale.

- Combien de temps… ? finit-il par murmurer, le regard implorant.

Voyant que la tempête était passée, Carson s’assis près de lui, prêt à parler.

- Rodney. On vous a cru mort…

- … Combien de temps ?

- Trente ans.

Carson fit les yeux ronds avant de se tourner vers son fils, le regard lançant à nouveau des éclairs devant son absence de tact.

- Trente ans… gémit Mc Kay.

- Vingt-huit, en vérité.

Une jeune fille brune avait parlé. Elle était entrée dans l’infirmerie sans un bruit, en même temps que d’autres jeunes gens, au moment où il avait paniqué. A présent elle se tenait devant son lit, droite, calme, attentive, mais en même temps presque frêle, hésitante.

- Vingt-huit ans et huit mois, ajouta-t-elle d’une voix douce.

McKay eut beau la regarder et l’écouter, il n’en perdit pas moins son air affolé, et restait la bouche ouverte, incapable de prononcer un mot. Sa respiration était devenue saccadée, et d’un œil de médecins avisés, les deux Beckett scrutaient régulièrement les moniteurs pour s’assurer que le cœur était suffisamment solide après seulement une heure de sortie de stase.

Le silence dura longtemps, peut-être trois minutes. La jeune femme ne perdait pas son léger sourire qui se voulait sans doute rassurant, même si ses yeux verts trahissaient sa compassion. Il y avait peut-être même autre chose dans ce regard… Comme un regret…

- Vous vous rappelez de ce qui vous est arrivé ?

C’était un jeune homme qui avait parlé. Teint mat, un mètre quatre-vingt dix peut-être. Une armoire à glace, vêtue de l’uniforme d’Atlantis –la coupe avait changé, moins rigide, plus cintrée.

Rodney ferma les yeux un instant pour réfléchir, et Carson profita de cet intermède pour faire rapidement les présentations :

- Voici Amy, c’est elle qui vous a réveillé avec Peter.

La jeune fille lui sourit.

- Moïdan…

Le dernier homme qui avait parlé sourit également. Le médecin désigna les quelques autres qui s’étaient approchés : une jeune femme bronzée aux cheveux raides, qui inclina légèrement la tête…

- Charin…

... et un binôme mal rasé, cerné et décoiffé portant des vêtements civils, l’un blond l’autre brun, portant tous deux des lunettes.

- … David et Paul, qui ont daigné quitter leurs bureaux pour venir s’intéresser à vous.

Aucun d’entre eux ne devait avoir plus de trente ans. Ils semblaient tous curieux et attentifs, suspendus au visage du revenant. Mais Rodney n’avait porté attention à aucune des personnes que l’on avait présentée.

- John est parti chercher nos parents, annonça Charin à Carson qui hocha la tête. Matthew l’a accompagné.

Entendant un prénom familier, l’astrophysicien réagit enfin.

- Il est ici ? John Sheppard est ici ? Il n’a pas été bloqué sous l’effondrement ? Je veux dire… il y a trente ans ?

Carson ne lui répondit pas.

- Et Zelenka ? Teyla ? Ronon ?

Son ami baissa un instant les yeux, ainsi que la plupart des personnes de la pièce, et s’exprima doucement :

- Rodney… Est-ce que vous vous souvenez de ce qu’il s’est passé ? Sur la planète que vous visitiez ?

McKay prit tout d’un coup conscience que c’était probablement un récit qu’attendaient tous ces gens. Carson répéta sa question. Le Canadien hocha la tête, se redressa, aidé par les deux médecins, et bien qu’un peu déconcerté par tous ces visages nouveaux qui le regardaient avec des mines soit graves, soit très attentives, soit plutôt détachées, il commença, après avoir demandé de quoi boire.

- Oui… Oui je me rappelle. 4Y509.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyVen 1 Juin 2007 - 18:09

« Une de nos équipes y avait trouvé ce que l’on pensait être un laboratoire de recherches Ancien, probablement dans le domaine de la construction de vaisseaux. Nous nous étions rendus sur place avec mon équipe et Zelenka pour tenter d’en apprendre plus, et éventuellement voir ce qui pouvait nous servir. Nos indicateurs nous ont vite signalé une importante source d’énergie, sans doute un E2PZ, que Zelenka et moi on s’est mis à chercher… »

Rodney et Radek sont seuls dans une salle. Des tables encombrées de toutes sortes d’appareils de mesures Anciens courent le long des murs, mais les deux scientifiques ne semblent pas s’intéresser outre mesure à ces engins. Ils ont les yeux rivés sur leurs détecteurs et marchent lentement de long en large dans la pièce.

- La source est forcément à gauche ! Regardez, c’est là que le signal énergétique est le plus intense ! … Mais il n’y a rien à gauche ! Le bâtiment s’arrête ici et si l’E2PZ était caché dans la pièce, le signal serait beaucoup plus fort ! Non, il doit être derrière une cloison …

Tandis que Rodney commence à envisager de sonder les murs, Zelenka, qui fait face à l’un des coins de l’autre bout de la pièce, pousse un cri de victoire. Il est presque accroupi et affiche un grand sourire.

- Je crois que c’est ici !!

- Radek, vous refroidissez…

Pour toute phrase, le Tchèque tourne vers son collègue son détecteur avec un air profondément blasé. Les taux affichés sont au maximum.

- Mais qu’est-ce que…

Se rapprochant précipitamment, McKay peut s’apercevoir que Radek est devant une trappe, parfaitement située dans le coin de la pièce. Ils la soulèvent, les détecteurs s’affolent.

- Un escalier !

- Un sous-sol !

- Voilà pourquoi mon signal est le plus fort : la porte de la trappe est très fine, quand on est dessus, on perçoit les ondes énergétiques qui sont présentes dans ce couloir !

- L’E2PZ y est sûrement…

Les deux hommes cherchent leurs lampes torches dans leurs sacs, les trouvent et les allument.

- Je devrais partir plus souvent avec vous en mission, je vous suis d’une efficacité redoutable !

- Navré, Radek, mais l’E2PZ est quand même à gauche !

- McKay…

- Je brûlais, Zelenka !

- …

- Bon allez on descend.
« On n’a même pas pris la peine de prévenir les autres en vérité. L’escalier ne descendait pas bien bas, nous nous sommes vite retrouvés dans un couloir qu’on a commencé à longer… »

Les deux hommes avancent lentement, scrutant les murs. Le couloir ne part que dans un sens, l’autre étant occupé par l’escalier.

« Et on est partis vers la gauche, bien entendu ! »

McKay regarde au sol où quelques grosses pierres sont tombées.

- Ca n’a pas l’air très solide par ici…

- Vous avez raison, le plafond manque de s’écrouler…Vous avez une idée d’où mène ce couloir ?

Ils balayent les murs des faisceaux de leurs lampes et aperçoivent un encadrement de porte à une vingtaine de mètres d’eux. Les deux hommes se regardent et répondent en chœur :

- A l’E2PZ !

… et se dirigent sans hésiter vers le bout du couloir.


« En fait, ça donnait sur une unique salle, pas si grande que ça. »

Arrivés dans la pièce, les deux scientifiques observent autour d’eux : des caissons de stase vides, une sorte de fauteuil Ancien en version plus moderne, des ordinateurs Anciens éteints, quelques babioles sur des tables, une console de commande de Jumper et au centre de la pièce, comme une énorme citerne à moitié enfoncée dans le sol, reliée aux ordinateurs, avec à son sommet, un E2PZ.

- Le voilà !

McKay observe un temps l’objet, qui est à demi-sorti de son socle. Zelenka se rapproche en tapotant sur son analyseur d’énergie, mais reste déconcentré par l’environnement. Rodney soupire et jure.

- Il est en partie déchargé, c’était prévisible…

- Je ne suis même pas sûr qu’il ait une capacité suffisante…

- Radek vous êtes un défaitiste ! Même si vous avez probablement raison… Mais alors d’où vient toute cette énergie que l’on a captée ?

Les deux hommes regardent à nouveau leur environnement.

- Rodney ? Vous avez une idée de l’endroit où nous sommes ?


- En vérité j’ai eu longuement le temps d’y réfléchir par la suite. J’ai pu rallumer leurs ordinateurs et d’après ce que j’ai compris et déduit, il s’agissait d’une expérience pour recycler les E2PZ en fin de vie, d’où les caissons de stase et le fauteuil : ils servaient à vérifier sur si ça avait marché. L’idée était de prendre un E2PZ en partie déchargé et d’augmenter l’énergie qu’il produisait par un apport d’électrons, mais d’électrons seulement, insufflés à intervalles réguliers et dans une quantité toujours égale afin de créer une nouvelle période et de l’imposer, dans la fréquence des ondes électromagnétiques émanant de l’E2PZ…

- Mais, heu, docteur McKay ?

- Mmmh ? Euh oui, excusez-moi, c’est vrai que c’est un peu complexe, tout le monde ne sait pas que…

- C’est une idée géniale ! s’enthousiasma la jeune Amy.

- … Heu… oui.

- Et est-ce que ça a marché ? intervint David (le blond).

- Quoi ? L’expérience des Anciens ?

- Oui !

- Figurez-vous que nous sommes à la recherche de toute solution pour alimenter le bouclier de la cité, expliqua Moïdan.

- … C’est donc un éternel problème !

Carson hocha la tête positivement à la remarque de Rodney.

- Nous avons trouvé la salle et les objets que vous décrivez, c’est même là-dedans que nous vous avons découvert. Vous pensez qu’on peut utiliser cette technologie pour faire fonctionner le bouclier à moindre frais énergétiques ?

- Hé bien en fait, si les Anciens avaient enterré le dispositif, c’était parce qu’il y avait certains risques, et qu’ils avaient peur que le système s’emballe. Du moins c’est mon avis. Le projet n’a jamais aboutit, mais je pense que c’est parce qu’ils ont perdu la guerre avant de l’achever, ou bien parce qu’ils ont voulu concentrer leur recherches sur d’autres projets plus prometteurs –je pense notamment au projet Arcturus dont vous avez peut-être entendu parler. Je ne pense pas que ce soit à cause d’un problème technique particulier… Même si il est possible que la fragilité des parois du sous-sol soit due aux chocs électriques produits dans le réacteur… Le truc rond qui se trouvait au centre de la pièce.

- C’est vrai que quand l’expérience devait échouer, ce choc à l’intérieur devait être extrêmement puissant, et dépasser sans doute les 500 millions de volts.

C’était Amy qui avait parlé. Devant le silence qui suivit sa remarque, et quelques regards éberlués –dont celui de McKay- elle s’expliqua :

- … Ben oui, si vous donnez une seule décharge d’électrons hors d’un rythme que vous venez de modifier, ou si la quantité envoyée varie trop, vous déphasez la période et surchargez le système. En général, c’est bien par une déflagration électromagnétique que tout se stabilise à nouveau… non ?

Elle regardait mal assurée un McKay scié d’entendre des paroles aussi pertinentes, surtout qu’elle devait tout juste atteindre ses 25 ans. Il hocha la tête.

- Ah oui : Amy est également astrophysicienne à Atlantis, précisa Carson.

- Je vois…

- En vérité je préparais ma thèse quand…

- Nous verrons cela plus tard Amy, pour le moment, Rodney va surtout finir son récit !

- Mmmh ? Ah oui !

- Donc le docteur Zelenka se demandait où vous étiez…

- Oui oui…

Rodney détacha son regard de la jeune brune et retrouva le fil de son histoire.

- Oui, donc… Nous avons déduit que nous étions dans un labo. Mais sans savoir quelle était l’expérience menée. Seul l’E2PZ nous intéressait.

- Prenons l’E2PZ !

« On était sur le point de l’enlever de son socle quand un bruit sourd s’est fait entendre… »

Les deux scientifiques arrêtent leur geste, mains sur l’E2PZ. Un grondement secoue les murs, de la poussière tombe du plafond. Les deux hommes ne sont pas très rassurés et s’empêchent de paniquer. Radek réagit le premier.

- Mais, vous savez, mademoiselle, je ne suis pas tout à fait au courant des dernières découvertes en électromagnétisme. Il faut dire que depuis 30 ans, enfin 28 ans et 8 mois, la recherche a dû évoluer - et d’ailleurs je le souhaite – et c’est pour cela que je ne suis pas encore en mesure, du moins tant que je n’aurai pas rattrapé ce tiers de siècle d’absence –mon Dieu un tiers de siècle !- de savoir si un système électrique artificiellement surchargé peut se restabiliser par déflagration…

Amy lui sourit, Carson soupira, et les autres restèrent les yeux ronds. Soulagé de s’être justifié sur son hésitation à répondre à l’affirmation scientifique de la jeune fille tout à l’heure, il poursuivit :

- Donc Radek réagit le premier.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyDim 3 Juin 2007 - 19:05

La poussière envahit de plus en plus la salle et le couloir. Radek, comme on l’a répété, réagit le premier :

- Ils rouvrent la Porte !

- Les vibrations sont trop fortes, le plafond ne va pas tenir !

McKay saisit sa radio :

- Sheppard ? C’est Rodney, arrêtez tout de suite d’entrer le code !... JOHN ? Ronon ? Teyla !

Pas de réponse. Il regarde Radek l’air paniqué.

- Les parois sont trop épaisses !

- J’y vais !

Le Tchèque se précipite dans le couloir, tandis que Rodney enlève l’E2PZ dans la précipitation. Au moment où il y parvient, une secousse se fait plus forte que les autres. Un bruit proche, profond et assourdissant vient ébranler la salle. Rodney tombe à terre, l’E2PZ dans les mains, tandis qu’une abondante poussière émerge du couloir. Les grondements cessent, de même que les secousses.

McKay se relève éberlué et reprend ses esprits en une fraction de seconde.

- Radek ? Radeeeek !

Il jette presque l’E2PZ à terre et court dans le couloir.


« Une partie du plafond s’était effondrée dans le dernier tiers du couloir, juste avant l’escalier. »

- Radek ? Vous m’entendez mon vieux ?

Pas de réponse. Rodney commence à dégager quelques pierres, tente un appel radio qui ne passe toujours pas, et au bout de quelques minutes, les secousses reprennent…


« Ils ont du rouvrir la Porte pour appeler des secours en voyant le bâtiment s’effondrer. »

Rodney court vers la salle en tentant d’éviter les pierres qui chutent. Il s’y réfugie, essoufflé et horrifié, tandis que le couloir est encore plus encombré.

« Je suis resté dans la salle, à attendre. J’ai encore essayé la radio, et je n’ai capté qu’un faible son. »

Un grésillement.

- Radek ? Vous êtes vivant ?

- Chhhh ney ?chhhhh ien ?

- Vous êtes encore dans le souterrain ?

- Chhhh ney ?chhhhh vous ?

- Radek ?


« Et là, les secours ont du arriver, car le sol s’est encore mis à trembler, et la porte de la salle s’est effondrée. »

'O'


Rodney est consterné, abasourdi, prisonnier de la pièce où il s’est réfugié.

- Bon… OK...


« J’ai essayé de ne pas paniquer… »

- Ne paniquons pas, ne paniquons pas, ne paniquons pas…

« Ca n’est pas été évident, vous imaginez… »

- Les secours vont arriver ! Hein ! Et puis, je suis vivant ! Enfermé, mais vivant… jusqu’à ce que meurs de faim et de soif…Ou que le plafond s’écroule avant que l’équipe de secours ne me trouve…A condition qu’ils me trouvent. Je peux aussi faire une crise d’angoisse si forte que mon cœur s’arrête ou alors…

« … surtout lorsqu’on est un tantinet claustrophobe ! »

- Sheppaaaard, par pitiééé, venez viiiiiiite !

« Au bout d’un moment je me suis repris : ils n’allaient de toute façon pas m’abandonner là ! Je devais juste signaler ma position et faire passer le temps, en espérant qu’ils arrivent assez vite… »

- Bon. Allez Rodney, on se ressaisit !

Il remet l’E2PZ en place afin de mettre de la lumière et de pouvoir se servir des ordinateurs et du fauteuil. Il s’y assoit et se concentre, mais rien ne se produit. Il en fait le tour rapidement pour constater que l’arrière –relié à la machine ronde au centre de la pièce- est gravement endommagé.

- Bon, d’accord…

Il respire calmement et se tourne alors vers la console de Jumper, qui se limite malheureusement strictement aux commandes, sans même le DHD.

- Donc ça non plus…

Tentant toujours de se maîtriser au maximum, il se frotte les mains et s’installe devant les ordinateurs, et au bout de quelques recherches, peste à nouveau.

- Rhaa, impossible de faire passer aucune information avec ces machins !


« J’ai vite fait le tour des objets dans la pièce pour constater qu’aucun ne pouvait me servir. L’équivalent de l’émetteur radio qui devait permettre à ceux du labo de communiquer avec l’étage au-dessus avait été détruit lors d’un des effondrements… »

Rodney jette par dépit un objet Ancien totalement déformé sur la table et se prend la tête entre les mains, les doigts devant les yeux. Il semble sangloter. Au bout de quelques minutes, il baisse ses doigts, soupire très profondément, puis regarde sa montre.

« Ca faisait une demi-heure déjà que l’équipe de secours était censée être arrivée. Je n’avais rien à ma disposition pour leur faire savoir que j’étais vivant. Je me suis alors intéressé de plus près à la machine au centre, en me disant qu’elle pouvait peut-être m’aider. De toute façon c’est tout ce qu’il me restait. »

Rodney fait le tour de la machine, observe les branchements faits avec les objets et l’E2PZ, puis consulte les ordinateurs.

« Je me suis plongé dans la traduction de leurs comptes-rendus de recherches, pour découvrir ce qu’ils faisaient avec cet engin. Je ne pouvais rien faire de ce réacteur tout en restant vivant, mais au niveau du concept... bon sang ce que c’était intelligent !

Je me suis arrêté quand j’ai eu faim, et j’ai constaté que j’avais soif aussi, et froid, et pire : que cela faisait trois heures que je lisais les comptes-rendus, et que personne n’était encore venu me chercher. Je n’avais aucune idée de s’il y avait des dégâts en haut ou non. Je supposais que oui, sinon ils auraient déjà été là…

Tout ce qu’il me restait à faire, c’était attendre en espérant qu’ils pensent à utiliser un détecteur d’énergie, puisque s’ils étaient logiques, je devais me trouver pas trop loin de la source. Mais apparemment, ils n’ont pas été logiques… »

Les jeunes gens et Carson dans la salle soupirèrent avec compassion et désolation.

- J’étais en train de m’accorder une pause-déjeuner, lorsque les secousses ont repris…

Rodney est assis dans un coin de la salle, à côté de son sac, et mange une barre de survie. Il lève la tête vers le plafond qui recommence à trembler, mais cette fois des blocs s’en détachent et il en évite un de peu. Son visage se décompose.

« Je ne sais pas pourquoi ils ont rouvert la Porte. Cette fois, le plafond est resté très instable. J’ai cherché une solution de secours… »

Rodney est assis en face d’un des caissons de stase, pensif, adossé au réacteur. Sa main s’agite nerveusement, mais son regard est perdu dans le vague.

Il regarde sa montre, soupire en jetant sa tête en arrière et en profite pour regarder le plafond : juste au-dessus de lui, deux pierres se retiennent l’une l’autre de tomber, comme une voûte prête à glisser. Il se lève alors.

Il tire un petit bout de papier de son sac –on peut voir qu’il n’y a plus grand-chose dedans, les emballages des barres de survies sont à terre et sa gourde est vide. Il soupire et griffonne un mot en vitesse, jusqu’à ce que la petite feuille soit recouverte d’écriture, et la laisse bien en évidence sur le réacteur. Il recule vers le caisson de stase.

Il vérifie le branchement avec l’E2PZ directement– et non le réacteur- et prend une grande inspiration. Il prend position dans le caisson, et au moment où les secousses reprennent, enclenche la mise en stase et ferme les yeux.


- Je pense que c’est dans le même état que vous m’avez trouvé.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Alors au fait mon explication sur le "recycleur d'E2PZ", j'en étais toute fière, avant de réaliser qu'en fait des petits électrons peuvent pas faire grand-chose pour rénover un sous-espace épuisé. Mais comme dirait Rex le dinosaure de Toy's Story : "Bon ben, tant pis". Mes années de physique sont loin... (et mes références cinématographiques un peu particulières je vous l'accorde).
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyMar 5 Juin 2007 - 16:12

Personne ne parlait dans l’infirmerie. Rodney avait fini son récit.

Ce fut Carson qui brisa le silence.

- Nous vous avons cherché pendant trois jours. Sans succès. Ils n’ont jamais découvert la trappe, et pourtant ils ont utilisé les détecteurs d’énergie… On vous a déclarés disparus, faute d’avoir pu retrouver vos corps…

- Et Radek qui était sans doute encore vivant…

Peter se racla la gorge.

- Il l’était oui. L’autopsie a confirmé. Il a du mourir lentement, sans doute après plus de 24 heures, sauf s’il avait une hémorragie interne, mais j’en doute.

Son père le regarda avec un air de reproche, et il lui répondit par un « il a le droit de savoir » auquel l’Ecossais ne put rien répliquer.

- Nous avons relu le rapport de cette mission, intervint Charin.

- Oui, profita Amy, contente de changer de conversation. Ce sont bien les ouvertures à répétition de la Porte qui ont provoqué les effondrements successifs.

- La première fois était au moment du premier rapport de mission, suivit comme vous l’avez dit de l’appel au secours de colonel Sheppard en constatant que le bâtiment s’était effondré, et de l’arrivée d’une vingtaine de volontaires et d’une équipe médicale pour vous chercher.

- Bien qu’on ait constaté que c’était le fait d’ouvrir la Porte qui provoquait les affaissements, il a ensuite quand même fallu rejoindre Atlantis pour évacuer Ronon, quand il a été retrouvé. Au bout de quelques heures, les membres de votre équipe ont été sommés de rentrer également pour se reposer et faire leur rapport, tandis que d’autres équipes poursuivaient les recherches.

- Et Teyla ?

- En fait, expliqua Charin, au moment où les murs se sont mis à trembler, Ronon lui a crié de sortir tandis qu’il se mettait à vous chercher tous les deux. Elle était très près de la sortie quand le bâtiment s’est effondré, et s’était abritée au dernier moment sous une table. C’est Sheppard qui l’a sortie de là avant même l’arrivée des secours, avec seulement quelques bleus.

- Pour Ronon, ça a été différent, ajouta Moïdan. Ils ont mis plusieurs heures à le retrouver, il était coincé sous des débris et difficile à atteindre, mais vivant.

- Il avait été sérieusement sonné, mais hormis un traumatisme crânien, quelques côtes et un poignet cassé, il n’avait rien de grave, précisa Carson.

Charin ajouta avec un sourire de jeune fille rêveuse :

- Ils ont eu tellement peur l’un pour l’autre ce jour-là que lorsqu’il s’est réveillé, notre père s’est décidé à demander à notre mère en mariage…

- N’importe quoi ! se moqua Moïdan. C’était bien plus tard !

- Ils n’étaient pas encore ensemble à l’époque, c’est bien vrai, mais nul doute que cette épreuve a contribué à leur rapprochement, les calma Carson.

Il jeta un coup d’œil à Rodney qui était repartit dans ses pensées, après avoir juste murmuré un « bah tant mieux alors ». Les Beckett père et fils en profitèrent pour faire évacuer leur infirmerie. Carson retourna auprès de son ami, qui avait en fait bien intégré ce que Moïdan et Charin venaient de dire.

- C’est quoi encore cette histoire de demande en mariage ?

- … Moïdan et Charin sont les enfants de Teyla et Ronon…

Rodney ouvrit de grands yeux, estomaqué :

- Teyla avec Ronon ? Vous rigolez ?

- Ben non.

- J’ai manqué autant de choses que ça…

- Ca couvait depuis longtemps vous me direz…

- C’était pas du tout prévisible quand j’étais de… de ce monde.

Carson réfléchit avec un air de doute.

- Ben au contraire, je dirais que ça s’est vu depuis le début. Du moins du côté de Ronon…

- Non non non non non. J’étais dans leur équipe, je m’en serais rendu compte !

Beckett ne répondit rien mais on pouvait deviner à sa tête qu’il pensait tout à fait que Rodney aurait été capable de ne pas s’en rendre compte.

- Tout le monde a trouvé le bonheur et fondé une famille alors…

- Disons que oui. A un moment, oui.

- On a vaincu les Wraiths ?

Carson chercha ses mots, mais ne le regarda pas en les prononçant.

- Ils ont été anéantis oui.

- C’est vrai ? Il n’y en a plus ?

- Plus un seul.

Mais Rodney ne demanda pas plus d’explications, au grand étonnement de Carson. Il soupira, et après un bref silence méditatif, demanda timidement à son ami, posant sans doute une question dont il redoutait la réponse :

- Alors où sont-ils ? Carson… Où sont tous les autres ? John, Teyla, Ronon, Elisabeth… Pourquoi ne sont-ils pas venus me voir ?


Fondu au noir pour le suspens


Carson fit une moue embarrassée, sans répondre à sa question. Peter s’en chargea :

- Ils vont arriver. On est partit les chercher.

- Bien… Entendu. Ils ne sont plus sur Atlantis ?

- Ben…

- Remarquez, je comprends. C’est vrai, à vos âges – excusez-moi Carson – vous devez avoir un peu envie de repos… C’est même bizarre que vous ne soyez pas rentré sur Terre ; vous avez fini par être trop attachés à Pégase ?! Quoique j’ai entendu la jeune fille parler de John tout à l’heure, je parie qu’il n’a pas réussit à s’arrêter ! Il doit être au moins général ! plaisanta le Canadien, sans en être franchement assuré.

Carson soupira, et fit signe à un Rodney quelque peu inquiet que chaque chose arriverait en son temps. Il ne se sentait pas de taille à lui raconter seul tout ce qu’il s’était passé durant son sommeil dans les deux galaxies, et attendait l’arrivée de leurs amis. Pour détourner l’attention du scientifique, il articula :

- Et que diriez-vous de vous lever un peu et d’aller visiter la Cité ?

'O'


Rodney redécouvrait Atlantis. Bien sûr, l’architecture avait n’avait pas bougé, le décor restait le même. C’était ce à quoi il était en train de penser, en déambulant de l’infirmerie jusqu’au poste de commandement, accompagné de Carson. Mais les acteurs avaient changé, l’atmosphère n’était plus vraiment la même. Dans les couloirs, peu de gens circulaient, et ce n’étaient que des nouvelles têtes, bien évidemment, qui se retournaient à leur passage. Rodney n’était pas très observateur de l’activité humaine en général, mais il était ici particulièrement attentif aux différences d’avec l’Atlantis qu’il avait connue. Il avait notamment remarqué que plus personne ne portait d’uniforme militaire, et que même celui d’Atlantis semblait avoir disparu au profit de vêtements civils ; plus étrange encore lui sembla le calme ambiant. Personne ne courrait. Aucune radio ne se faisait entendre. La Cité paraissait vieille et fatiguée. Et ce n’était pas l’allure lente et inhabituelle qu’ils avaient prise –Carson semblait ne pas pouvoir ou du moins avoir envie d’aller plus vite- qui allait chasser cette impression.

Ce qu’il vit une fois traversés plusieurs allées lui fit prendre pleinement conscience qu’une page de la vie de la Cité s’était tournée, et qu’il en vivait un nouveau chapitre, le précédent s’étant déroulé sans lui.

La vitre du couloir face à lui ne laissait passer aucune lumière extérieure. Ils étaient sous l’eau.

Rodney en resta figé.

Carson le regardait avec inquiétude. Il angoissait pour la suite, tout en étant soulagé de voir qu’il était possible que Rodney découvre tout petit à petit. Cette balade dans Atlantis était une bonne idée. Le Canadien murmura dans un souffle :

- … la Cité est submergée ?

Il chercha la confirmation du médecin, qui hocha la tête doucement.

- Mais comment… Mais pourquoi ? –il enchaîna avant que son ami ne lui réponde – Le bouclier fonctionne vraiment ?

- Oui Rodney. Depuis 10 ans. Nous avons trouvé un E2PZ pour l’activer sporadiquement, puis finalement un deuxième qui a permis une utilisation constante. Malheureusement, les deux se vident et il faut trouver des palliatifs au manque d’énergie qui se fait sentir. Voilà pourquoi le but essentiel de nos équipes à présent est de trouver des sources d’énergie, ce qui explique que nous soyons retournés sur la planète où nous vous avions perdu : on savait qu’il pouvait s’y trouver quelque chose dans le genre...

- … Le réacteur pourrait être une solution si les recherches étaient menées à bout…

Carson sourit : l’activité cérébrale de McKay avait repris sa vitesse de croisière – ou plutôt sa vitesse-lumière. Le regard du scientifique se porta sur son reflet, et il passa une main dans sa barbe, n’en revenant toujours pas d’avoir cette tête.

- La Cité est engloutie depuis combien de temps ?

- Deux ans à présent ! fit une voie derrière eux.

_____________________________________________________________________________________________

Oooh ?! Mais qui donc a parlé ? (un indice : je suis sûre que vous le connaissez, héhé).

Bon, donc la grande surprise de chapitre c'était que Charin et Moïdan soient les enfants de Teyla et Ronon. Vous ne vous y attendiez pas hein ? Bon allez, pour les autres, ce sera plus difficile...
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyJeu 7 Juin 2007 - 14:59

L’homme s’approcha encore pour venir les rejoindre.

- C’est moi qui ai donné l’ordre de la submerger…

- Vous êtes ?

L’homme était de leur génération, mais il avait évidemment plus en commun avec Carson qu’avec Rodney : cheveux gris, âgé, mais en revanche très droit, -malgré un léger boitement que Rodney avait perçu- et surtout : en uniforme de général. Il tenait un dossier à la main.

- On ne se serait pas déjà vus quelque part ?

- Vous m’avez sans doute croisé au SGC, j’y suis rentré peu de temps avant votre disparition : général Cameron Mitchell, je… fais tourner cette Cité, finit-il avec peu d’entrain.

- Mitchell…

- J’ai été dans SG1.

- Exact, je me rappelle, vous êtes –enfin vous étiez alors capitaine !

Mitchell serra les dents et fit une grimace légèrement vexée en corrigeant : « Lieutenant Colonel… », sous l’œil amusé de Carson.

- Vous êtes le successeur du Docteur Weir ?

Il y eut un silence, pendant lequel Cameron revint de sa surprise.

- Le successeur ? Disons oui, après quelques autres.

- Ah… Oui évidemment c’est… hem… Excusez-moi, je… Je ne me rends pas bien compte, j’ai du mal à assimiler… le temps passé sans moi.

Il jeta un œil sur le visage ridé de Carson pour se mettre dans la tête que oui, le monde avait tourné sans lui.

- Elisabeth Weir a été la première dirigeante d’Atlantis, et en cela elle est restée dans les annales de la Cité… Avec le fait aussi qu’elle ait été la seule femme à avoir dirigé l’expédition.

- Quand a-t-elle abandonné le commandement ?

Ils avaient repris la marche et se dirigeaient vers le centre de contrôle.

- Elle est restée 6 ans en tout, elle a quitté son poste lors de sa grossesse.

- … Sa grossesse ?

- Tu te rappeles vraiment par cœur de tout l’historique d’Atlantis, Cameron ?

- C’est une habitude quand je change de poste… - il sourit et reprit - Oui, quand… elle a été enceinte…

- Je sais ce que ça veut dire général, j’attendais plus d’explications !

- Hé bien, la vie…

- … a suivit son cours, Rodney, et Elisabeth s’est mariée, a été enceinte, a vécu de grands moments de bonheur... et d’autres moins plaisants.

Mitchell voulut ajouter quelque chose derrière Carson, mais celui-ci ne lui en donna pas le temps, et changea de conversation.

- Cameron, lui, détient le record de longévité à son poste !

- Vraiment ? fit Rodney qui sembla suivre la voie ouverte par le médecin.

Mitchell jeta un regard noir à Beckett avant de répondre.

- Hé bien oui… je suis celui qui a dirigé la Cité le plus longtemps… et qui a sans doute été présent au moment des plus grandes crises…

- Des plus grandes crises ?

Rodney émit un petit rire. Peu importe les crises, au fond la Cité était toujours là ! (et même d’ailleurs plus au fond qu’autre chose depuis qu’elle était ré-émergée).

- Vous êtes là depuis combien de temps au juste ?

- Douze ans.

Le Canadien prit une mine épatée tout en cherchant la confirmation de Carson.

- Ah quand même…

- Disons que ça joue dans le nombre de crises que j’ai vécues.

- Et vous Carson ? Vous êtes resté là tout le temps ?

- Non, pas vraiment, je suis retourné quelques années sur Terre… avant de revenir à Atlantis.

Mitchell fronça les sourcils. Il laissa Rodney les devancer pour parler à voix basse avec Carson.

- Pourquoi tu m’empêches de lui parler de ce qu’il s’est passé ?

- Il n’est pas encore au courant.

- Pas encore au courant ? Mais qu’est-ce que tu lui as raconté pour le moment ?

- Rien.

- Comment ça « rien » ? Il n’est au courant de rien du tout ?

- A part ce que les jeunes ont laissé filtré – et ce n’est pas grand-chose - je ne lui ai rien dit.

- Rien au sujet de la Terre, de ses amis, d’Atlantis ?

- Des ses amis si, c’est ça qui a filtré. Mais le côté positif seulement…

- Mais… c’est dangereux pour lui de tout dire d’un coup ?

- Non, pas vraiment, il est en meilleure santé que toi et moi.

- Carson…

- C’est au-dessus de mes forces de tout lui raconter ! Quant Teyla et Ronon seront là ça ira mieux.

- Super ! Il ne reste que les mauvaises nouvelles à annoncer, et il y en a un paquet ! et toi, tu penses que ça va aller mieux.

- Je préfère les attendre.

- Tu remets toujours à plus tard !

- Ils ne vont pas tarder, et j’espère bien que tu vas nous aider aussi !

- Oui bien sûr, j’ai… - il désigna les feuilles qu’il tenait dans la main – imprimé un récapitulatif des grands évènements de ces dernières décennies.

- Très psychologique, comme solution, bien meilleure que la mienne, railla Carson.

- Non mais ça c’est pour après ! J’imaginais qu’il était quand même déjà informé des grandes lignes, figure-toi !

- Attends Teyla et Ronon avant de lui annoncer quoi que ce soit.

- T'as raison, Ronon a une aptitude folle à réconforter les gens...

- Teyla sait mieux.

- Alors on sera encore en train de lui raconter la situation demain !

- Hé bien on prendra notre temps.

- D’après ce que je sais notre ami est loin d’être stupide, il se doute de quelque chose !

- Et c’est pour ça qu’il n’en parle pas, il a peur de la réponse.

- Tu rigoles ? Il vient de poser une question au sujet du Docteur Weir ! Et subtile en plus ! Il veut des réponses, même s’il craint de les entendre.

- … Teyla et Ronon.

- OK, c’est moi qui lui vais commencer à annoncer les mauvaises nouvelles. Mais ne m’en veux pas si c’est très conventionnel : je ne l’ai pas connue, moi, Elisabeth !

Le général Mitchell rattrapa Rodney, qui était entre-temps arrivé sur le balcon surplombant la salle de la Porte des Etoiles.

- Ca alors !

Cameron rejoint McKay accoudé à la balustrade, et devant l’attitude du Canadien reporta à plus tard ce qu’il avait l’intention de lui dire.

- Il y a eu du changement hein ?

- Mais qu’est-ce que c’est ? demanda McKay.

- Quoi ? Ca ?

Le Canadien désignait du doigt de grandes plaques de métal brun qui semblaient recouvertes d’écriture, placardées sur un des murs de la salle. Des plaques grises suivaient ensuite, toujours apposées au même mur, puis des centaines de feuilles de papier scotchées. La succession des mots sur les plaques faisait tristement penser à…

- Un monument aux morts. Des plaques commémoratives.

Rodney enregistra ce que Mitchell venait de dire. Mais il y avait des centaines de noms !

- Les premières plaques portent les noms des morts. Ensuite ce sont les noms des disparus.

- Tant que cela…

- Oui, malheureusement…

- Votre nom est en haut de la colonne des disparus, Rodney, en dessous de celui du lieutenant Ford, qui a été rayé il y a quelques années. Radek est le suivant.

- Nous pourrons d’ailleurs corriger les choses…

- Quand Elisabeth en a décidé l’inauguration, il était dans une autre salle, pour éviter que ce soit la première chose que voient les gens qui arrivaient par la Porte, mais maintenant…

L’Ecossais laissa sa phrase en suspension. Les deux hommes scrutaient le visage du scientifique. Mais il ne semblait pas avoir d’autres questions à poser.

- Il n’y a rien qui vous choque plus, Docteur McKay ?

Rodney réfléchit brièvement.

- Et les feuilles blanches ? Ce sont les plus nombreuses…

Les deux hommes à côté de lui soupirèrent.

- Non mais plus que ça Rodney !

- Quoi ?

Carson prit Rodney par les épaules pour le déplacer un peu.

- Là c’est mieux ?

- Quoi, mais… Mais !… La Porte ?

- Ah quand même ! Vous êtes toujours aussi observateur !

- J’étais derrière le pilier, Carson ! … Mais la Porte !? Où est-elle ?

En dehors des plaques, la salle était vide. L’Anneau avait disparu.

- Nous l’avons mise sur le continent. Ca nous permet d’être un peu tranquilles contre toute intrusion étrangère, expliqua Mitchell.

- Alors vous ne sortez jamais de la Cité ?

- Amy et Sam sont parvenues à créer un couloir vers l’extérieur dans le bouclier, cela permet de faire sortir des Jumper.

- Sam ? Samantha Carter ? Elle est ici ?

- … Non, elle n’y est plus. Plus vraiment, déclara Mitchell, pensif. Mais elle y a longtemps résidé.

Rodney eut un petit mouvement de tête et Carson put l’entendre murmurer un « dommage… ».

- Vous comprenez maintenant pourquoi il est vraiment nécessaire que ce bouclier tienne.

- Et pourquoi si peu de gens continuent d’habiter dans la Cité.

Rodney les regarda tous les deux. Il s’adossa à la balustrade, croisa les bras, prit une profonde inspiration, ainsi qu’un air profondément agacé, et à la grande stupéfaction de ses interlocuteurs, il lâcha :

- Vous allez m’expliquer maintenant ?

- Quoi ?

- Carson ne faites pas l’imbécile, je vous ai entendu tout à l’heure ! Je veux savoir ce qu’il s’est passé pendant mon absence ! s’énerva le Canadien.

Malheureusement pour Carson, Mitchell eut un appel radio à ce moment-là et du se mettre en retrait.

- Vous avez peur de quoi ? Qu’est-ce que vous me cachez ?

- Rodney, c’est un peu dur à expliquer…

- Si vous ne vous en sentez pas capable, laissez-le m’expliquer, lui, au moins ! explosa-t-il en désignant le général.

- J’aimerais que cela se passe dans les meilleures conditions possibles, voyez-vous !

- A supposer qu’il y en ait !

- Vous voulez savoir ce que sont ces feuilles blanches que les jeunes ont affichées aux murs, Docteur McKay ? demanda Mitchell en revenant. Les noms de tous ceux dont ils se rappellent et qui étaient sans doute sur Terre lors de sa destruction.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyVen 8 Juin 2007 - 11:56

McKay blêmit. Il avait sa réponse.

- Comment ?

- La Terre a été détruite.

- Mais… Mais c’est pas possible, c’est… Enfin c’est pas possible !

- Malheureusement si, Rodney.

Il passa une main sur son visage en continuant à garder les yeux grands ouverts. Il s’attendait à beaucoup de choses –quoiqu’il n’avait rien osé imaginer suffisamment fort pour penser que cela soit probable- mais pas à cela.

- Mais quand ? Et comment ? Et les Terriens ? Où sont tout le monde ? Où est…

- Vous avez entendu parler des Oris ?

- Les Oris ? Oui, oui un peu lors de mon dernier séjour sur… sur Terre mais…

- Ce sont eux qui l’ont détruite, il y a de cela un peu plus de deux ans. Vous comprenez à présent pourquoi une Porte sur Atlantis-même ne nous est plus que d’une utilité limitée…

Le regard de Carson allait du sol au visage de son ami. Mais plus que démuni, Rodney était surtout abasourdi. Il avait du mal à concevoir la chose. Une planète de 6 milliards d’habitants-sans doute plus, depuis le temps-rayée de la carte !

Mitchell le sortit de ses pensées, du moins pour le moment :

- Vos amis viennent d’arriver du continent, on va discuter de cela avec eux, ainsi que de ce qu’il s’est passé dans Pégase depuis 30 ans.

Il hocha la tête et le suivit vers la pièce qui leur avait servit de salle de débriefing, il y avait de cela une éternité.

Juste avant d’y entrer, il arrêta Cameron, le regard inquiet.

- Elisabeth était sur Terre, n’est-ce pas ? C’est la seule personne dont on ne m’ait pas parlé au présent depuis qu’on m’a réveillé…

Le général pinça les lèvres et, ne supportant pas l’attente d’une réponse, Rodney formula lui-même la phrase :

- Elle est morte, n’est-ce pas ?

Cameron soupira. Il chercha du regard Carson qui, se sentant hors-jeu parce qu’il avait choisi la carte du silence, était déjà entré dans la salle.

- Oui, elle est morte, Docteur McKay mais…pas sur Terre. C’était bien avant cela.

Bouche tordue, Rodney était toute ouïe, et un sentiment terrible le saisit à la poitrine tandis qu’une boule se formait dans sa gorge.

- Expliquez-moi.

- Elle était dans un vaisseau qui quittait Atlantis pour mettre des enfants en sécurité alors qu’une attaque Wraith approchait. Ils ont été leurs premières victimes… Son… son fils était avec elle. Il avait deux ans.

Rodney battit plusieurs fois des paupières avant de baisser la tête et d’appuyer sur ses yeux. Mitchell fit un pas pour franchir la porte, et il lui demanda de lui accorder un moment avant d’entrer, le temps pour lui de tout assimiler. Le général hocha la tête, et laissant là le scientifique, partit saluer les nouveaux arrivants qui attendaient déjà de l’autre côté du mur.

Resté seul dans le couloir, une main devant les yeux, Rodney McKay fit le point de ce qu’il avait appris, et de ceux qu’il avait perdus. Il savait que passé la porte à sa gauche, il aurait de nouvelles explications, qui ne feraient que renforcer son sentiment d’impuissance et d’ignorance – à la fois des évènements, mais aussi de la souffrance des autres. Teyla, Ronon, John l’attendaient, mais il ne savait pas quoi leur dire. Ils avaient vécu sans lui, et il ne pouvait qu’être compatissant ou content pour ses amis, à défaut d’avoir partagé avec eux les mêmes évènements de la vie. Il était de leur génération, et pourtant avait 30 ans de moins. Ils étaient des soixantenaires éprouvés, sans doute sages et grands-parents, il était un petit trentenaire qui en savait encore moins sur tout, y compris la physique, que ces jeunes gens qui étaient venus le voir tout à l’heure. Il avait tout manqué, et ne pourrait sans doute jamais le rattraper. Et pour une fois, sans doute la première de son existence, il aurait eu envie de rester là sans bouger, seul dans ce couloir, à refuser la réalité et à se laisser porter par la vie, puisqu’il était impuissant.

'O'


Ronon l’accueillit avec une chaleur à laquelle il ne s’attendait pas, et Teyla l’étreint longuement. Malgré les quelques rides dues à son âge, elle était toujours magnifique, et ses cheveux avaient gardé leur teinte cuivrée. Ronon par contre, s’il conservait son imposante stature, s’était coupé les cheveux, mais laissé pousser une abondante barbe. En souriant tristement, elle vérifia la couleur des yeux du scientifique : ils n’étaient pas rougis par les larmes, mais son visage et son corps tout entier étaient tendus à l’extrême. Il se maîtrisait plus qu’il ne l’avait jamais fait, mais leur sourit quand même, pas vraiment franchement.
Le major Lorne, entretemps devenu général et qui s’occupait de l’utilisation de la Porte des Etoiles depuis qu’elle était sur le continent, était également présent, et le gratifia d’une chaleureuse poignée de main. Il expliqua à Rodney en plaisantant que malgré tout ce qu’ils avaient à lui raconter, ils avaient préféré ne pas amener avec eux le psychologue de service, car c’était un type insupportable.

Au fond de la salle, aux côtés de Carson, deux jeunes hommes se tenaient debout. Le premier, un peu timide, devait assurément être le fils de Ronon et Teyla, et ne devait pas avoir plus de vingt ans. Le second par contre, un blond à lunettes, devait plutôt approcher des trente. Il se présenta comme étant Matthew O’Neill. McKay releva le nom, mais reporta très vite son attention sur ses amis.

Une fois l’émotion des retrouvailles dissipée, Rodney balaya la salle du regard. Teyla et Carson froncèrent les sourcils : que cherchait-il ?

- John n’est pas ici ?

Teyla tressaillit.

- John ?

- Sheppard. J’avais cru comprendre qu’il venait avec vous…

Elle jeta un regard à Carson et Mitchell et expliqua, en désignant le plus jeune homme au fond de la salle :

- John est…notre deuxième fils.

- John Sheppard que vous connaissiez est décédé il y a de cela quelques années, continua Beckett, qui regrettait déjà d’avoir fait traîner les nouvelles.

Un éclair de profond désespoir passa dans les yeux de McKay, et il en resta ébranlé. Qu’est-ce qu’ils allaient encore lui annoncer ?

- Je… Je suis désolé.

- Nous le sommes tous, Rodney.

- Venez, installez-vous nous allons vous expliquer.

'O'


Rodney se sentait plus pitoyable que jamais, en s’asseyant autour de cette table. Il était installé entre Teyla et Carson, qui tenaient à le soutenir. Seuls les généraux Lorne et Mitchell, ainsi que Ronon étaient présents, les deux jeunes hommes étaient repartis à leurs occupations en laissant entre eux les vétérans. Il était de loin le benjamin de la salle, et cela lui donna une impression étrange.

Lorne était le plus apte à faire le résumé : il savait garder la distance émotionnelle requise en tant que militaire, mais avait également vécu la plupart des choses qu’il allait raconter, et devinait ce que McKay attendait comme informations. Il commença tout de suite.

« Comme vous le savez je pense, les recherches pour vous trouver, ainsi que le Docteur Zelenka, ont duré une semaine. Au bout de ce délai, le Docteur Weir et Sheppard ont décidé qu’il fallait reprendre les missions, même si l’on n’avait pas trouvé vos corps. Ca a été des moments pénibles pour vos amis, et pour la Cité. De nouveaux scientifiques sont arrivés pour vous remplacer quelques temps après, et un nouveau membre a été intégré à l’équipe du colonel – enfin à l’époque du lieutenant-colonel Sheppard. »

- Aucun de ces hommes n’est resté très longtemps dans l’équipe, précisa Teyla. Il était difficile de vous remplacer.

Rodney lui sourit faiblement.

« Pendant sept ans, Atlantis a continué de vivre, entre deux attaques de Wraith et la découverte de diverses populations plus ou moins amicales… Mais du côté de la Terre, en revanche, les choses se passaient beaucoup plus mal. »

Mitchell prit le relais :

« La menace Ori avait été longtemps repoussée, mais il est arrivé un moment où ils ont décidé de s’attaquer directement à la Terre, en massant toutes leurs forces sur la planète. Sentant la menace arriver, nous avons commencé à évacuer des gens vers Atlantis, essentiellement des femmes et des enfants, grâce au Dédale. Notre plan était d’envoyer une bombe ultra-puissante détruire l’armée Ori, mais la déflagration risquant de détruire la Terre, il nous fallait aussi un bouclier. Le colonel Carter travaillait sur ces projets, malheureusement seule. En partant tenter une négociation avec les Oris, Daniel Jackson s’est fait tuer… » Il marqua une pause. « Sam en fut si perturbée qu’il lui devint très difficile d’achever son travail, en plus du manque de temps. La bombe ne fut pas assez efficace pour détruire la flotte, et le bouclier ne résista que le moment où la déflagration passa. Mais c’était tout de même une victoire, la flotte Ori était sérieusement endommagée. Ca nous a accordé un répit, et leur cote est sérieusement descendue dans la galaxie.

Quatre ans plus tard, les Oris revenaient à la charge. Les évacuations ont recommencé. Un prêtre s’est emparé de notre Porte pour entrer dans le SGC, et la seule solution possible pour cesser cette invasion a été d’envoyer la Porte dans l’espace. Malheureusement, nous n’avions pas prévu que les Oris sauraient s’en servir pour prendre connaissance de l’existence de Pégase… Quelques semaines plus tard, ils arrivaient dans la galaxie, et Atlantis a vite été une de leurs cibles favorites. Les communications avec la Terre n’ont plus été possibles par la Porte pendant un an, car nous avons laissé volontairement la Porte terrestre dans l’espace pour parer à toute intrusion.

Paradoxalement, ce triste évènement a été bénéfique pour les deux galaxies : dans Pégase, les Oris ont rencontré la résistance des Wraith et inversement, et les deux se sont mutuellement déclarés la guerre. Ca allégeait un peu le poids qui pesait sur Atlantis, sans l’enlever pour autant. Dans la Voie Lactée, les Oris ont diminué leurs forces afin de coloniser Pégase, de sorte que nous avons aussi été un peu plus tranquilles, même si la menace était loin d’avoir disparu.

Nous avons fini par récupérer la Porte et la ramener sur Terre, après un an. Le contact avec Pégase a été rétablit. Le colonel Carter, qui était sur Atlantis, avait trouvé de quoi alimenter suffisamment la Porte pour ouvrir un vortex une fois par semaine, dans les deux sens.

Pendant un an encore nous avons eu un répit. Et puis les Oris se sont reconcentrés sur la Terre, et ça a été pire que tout. On a recommencé les évacuations. Les Asgards ont fini par nous aider, mais ils ont été décimés en un mois… C’est à ce moment que le j’ai été nommé à la tête d’Atlantis, une demande que j’avais fait pour rester dans l’action tout en étant près de ma femme et de mes enfants. Le général O’Neill d’ailleurs avait fait la même chose, mais avait décidé de quitter l’armée. Il oscillait entre la Terre et Pégase. Quand les Oris ont commencé à s’implanter sur Terre en soumettant certains pays, nous avons du prendre… une des décisions les plus lourdes qu’il soit… »

Mitchell prit un air incroyablement grave. Tous les visages des Terriens de la salle se refermèrent, et Teyla et Ronon prirent un air compatissant.

- Quelle décision ?

Lorne reprit la parole, regardant Rodney droit dans les yeux.

- Nous avons donné l’adresse de la Terre aux Wraiths.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptySam 9 Juin 2007 - 12:12

Mitchell se mordit les lèvres, Carson et Ronon baissèrent les yeux, et Teyla observa son ami du coin de l’œil avec inquiétude. Il restait impassible, sans doute déjà endurci par les nouvelles de la journée, mais avait sensiblement pâlit, et déglutit avec difficulté. Son cœur avait du faire un bond dans sa poitrine, il respirait plus vite lui semblait-il. C’était le cas de la plupart des hommes présents ici, bien qu’ils connaissent déjà les évènements.

- C’était quand ?

- Il y a douze ans.

- Je venais de prendre le commandement.

Rodney resta pensif. Lorne justifia :

- On espérait que ça occuperait les Oris un moment, voire que ça les ferait partir, d’autant plus que les Wraith semblaient l’emporter dans Pégase. Carson n’était pas loin de trouver un anti-virus pour les neutraliser.

Le médecin le regarda pour confirmer.

- Il y a eu… beaucoup de pertes humaines. On savait que ça allait arriver, mais… le vaccin était si proche !

- La décision n’a en effet pas du être facile à prendre.

Les généraux hochèrent la tête, perdus dans leurs pensées.

- Je suis sûr que vous y avez mûrement réfléchit, et que c’était le mieux à faire, finit Rodney.

- Il est vrai que les Oris ont été déroutés, Malheureusement, cela a eu des conséquences que nous aurions pourtant dû prévoir…

Le scientifique se figea. Carson ne lui avait-il pas dit que les Wraith n’existaient plus ? Plus dans Pégase alors ?

- Les Oris ont en effet commencé à se replier, et sans vraiment quitter la Terre. Mais dans Pégase, l’équilibre des forces s’est inversé…

« Les Wraith savaient la Voie Lactée très riche en habitants, notamment la Terre. Ils ont commencé à envoyer de plus en plus de vaisseaux là-bas ; Pégase les intéressait moins : quitte à combattre les Oris, autant que ce soit pour le plus gros enjeu possible…La taille de leur flotte dans Pégase a diminué, et ils sont devenus plus vulnérables. Au bout de trois ans, il n’y avait plus un seul Wraith dans la galaxie : les Oris avaient gagné la bataille, et recommençaient à nous attaquer directement, plus régulièrement. »

Rodney s’était accoudé à la table, les deux mains sur la bouche, et buvait les paroles de Mitchell avec une extrême attention.

« Une nouvelle phase de la guerre s’est ouverte sur Atlantis, contre les Oris seulement. Carson est repartit sur Terre, tester le vaccin anti-Wraith qui au final tardait à être au point. La Terre vivait sous la menace des sélections, tout comme les autres planètes de la Voie Lactée, qui du coup se soumettaient très facilement aux Oris, les protecteurs. Mais loin de leur galaxie et amputés d’une partie de leurs vaisseaux, les Wraith n’avaient plus l’avantage sur les Oris. L’anti-virus n’a pas eu le temps de vraiment servir : en quatre ans, ces derniers avaient pris le dessus, et les Wraiths n’étaient plus de ce monde. Les Oris ont repris leur lutte contre la Terre, et évacuations ont repris, mais peu vers Pégase, où nos ennemis déclenchaient des épidémies terribles : plutôt vers les sites alpha, beta et gamma. A Atlantis-même, on évacuait les Terriens et les Athosiens vers d’autres planètes. Le SGC et Atlantis menaient le même combat, aucun ne pouvait aider l’autre. Carson est retourné dans Pégase…»

- Quitte à mener un combat, autant le faire dans le lieu qu’on préfère.

« Il y a trois ans, nous avons capitulé, ici à Atlantis. La guerre avait déjà fait trop de morts… Une fois soumis, on ne risquait rien, ou du moins on restait en vie. La Terre n’a pas apprécié cette décision –elle aussi très dure à prendre- mais on ne lui a pas laissé le choix, et de toute façon elle ne pouvait rien faire pour nous aider. La nouvelle par contre a très bien été accueillie par les Terriens de Pégase, soulagés. Les dernières communications avec le SGC ont été très houleuses, ils nous ont considérés comme des traîtres, ce qu’au fond nous sommes un peu. A cause de notre capitulation, les Oris savent que les Terriens peuvent abandonner la lutte. Mais le SGC a tout de même autorisé le regroupement familial, et l’on pouvait si on voulait aller chercher ceux des nôtres qui étaient encore sur Terre ou les sites d’évacuations pour les amener sur Atlantis en sécurité, à condition de ne pas révéler que nous avions cessé de nous battre, pour ne pas briser le moral des troupes déjà très éprouvées.

Mais très vite, quelques semaines après notre reddition, nous avons cessé d’avoir des contacts avec la Terre. Impossible de traverser le vortex. Les deux côtés ont mis ça sur le compte des Oris : ils s’étaient rendus compte de va-et-vient entre les deux planètes, et s’ils acceptaient que l’on vienne se réfugier sur Atlantis, par contre ils ne voulaient pas de retour sur Terre. Ils avaient trop peur qu’on envoie du renfort d’Atlantis pour continuer la guerre dans la Voie Lactée. Quelques jours après ce problème, on n’arrivait même plus à ouvrir le vortex. Nous avons alors décidé de mettre la Cité en veille.

Nous l’avons submergée, le bouclier le permettant. Nos moindres faits et gestes étaient surveillés par des prêtres au-dehors, cela nous permettait au moins d’être un peu tranquilles. Sans contact avec la Terre, la Porte était devenue obsolète, et risquait même de nous apporter un jour la visite d’un prêtre Ori : nous l’avons mise sur le continent, ne s’en servant que pour chercher des sources d’énergie, de la nourriture et pour voyager. Les Terriens se sont éparpillés dans la galaxie, élisant domicile là où ils le préféraient, et où on les accueillait.

Au final, il y en a aux quatre coins de la galaxie, ils créent des écoles et même une université, cherchent à préserver le patrimoine Terrien, à vivre dans la paix, sans plus penser aux programmes Stargate. La Porte sur le continent reste active et en lien avec Atlantis : des hommes à nous se chargent de notre ravitaillement et des missions de recherche d’énergie, les seules autorisées par les Oris. Mais les Oris ne nous aident pas vraiment : ils ont trop envie de voir réapparaître la Cité ! »

Mitchell soupira. Il arrivait à la fin de son récit.

- Il n’y a plus sur cette planète que des passionnés ou dévoués qui veulent un peu continuer ce que nous faisions auparavant. J’ai gardé le commandement, et seuls restent dans la Cité quelques bonnes volontés qui l’ont choisi, qui veulent étudier les Anciens, ou qui sont très attachées à la Cité –une quarantaine de personnes en tout.

Rodney n’avait pas changé de position –chose qui était inhabituelle chez lui auparavant, mais il semblait plus posé au fur et à mesure qu’il apprenait les mauvaises nouvelles. Et tout ceci en quelques heures, depuis son réveil…

- Et pour la Terre ? Elle n’est pas détruite en fait ?

- Si, fit Lorne. Nous l’avons su il y a deux ans. Nous n’avions plus de leur nouvelles depuis quatorze mois. A travers Pégase, les Oris ont diffusé l’information de l’implosion de la Terre, une mesure extrême qu’ils ont utilisée pour soumettre un peuple qui résistait depuis trop longtemps. On ne les a pas crus pendant plusieurs mois… Jusqu’à ce que Teal’C arrive dans Pégase, grâce à un ancien petit vaisseau Goa’Uld. Il venait de sa planète, et avait mis dix mois à arriver, et c’était pour nous confirmer que la Terre avait bien disparue…

Rodney émit un petit « Mm », signe qu’il avait tout enregistré et était à présent au courant. Le plus dur était appris, lui semblait-il. Il cligna plusieurs fois des yeux en se réinstallant sur son siège, sans aucune expression. Il fixait un point invisible sous la table, cherchant assurément s’il y avait encore des côtés obscurs dans le récit que les généraux venaient de faire, et s’il avait des questions à poser. Carson était soulagé que les deux hommes l’aient mis au courant de cette façon. Ils avaient été très professionnels. Teyla et Ronon tentaient d’accrocher le regard du scientifique, avec un petit sourire pour elle, afin de lui signifier que maintenant, tout irait bien : c’était le calme dans la galaxie, et lui savait tout.

Mais il restait concentré sur ses pensées, impassible, impénétrable. Le voyant déjà partit dans ses réflexions, Mitchell reprit la parole, après une brève hésitation, et capta à nouveau toute son attention.

- Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

« Samantha et Jack O’Neill étaient sur Atlantis, au moment où toutes les communications ont été coupées avec la Terre. A l’arrivée de Teal’C, en apprenant que des Terriens étaient toujours sur les sites alpha, beta et gamma, ils ont décidé de monter une expédition pour aller les chercher. Ils ont réparé un vaisseau terrien du mieux qu’ils ont pu, le seul qui nous restait après toutes ses guerres. Le Moïse est partit avec à son bord une quinzaine de personnes, dont Sam, Jack et Teal’C, pour tenter de ramener quelques Terriens dans Pégase. Malgré leur âge, l’envie d’agir était la plus forte ! Ils sont partis il y a huit mois, et on n’a pas encore eu de nouvelles… On pensait en avoir plus tôt. »

Cameron hésita avant de murmurer :

- Ma fille est partie avec eux.

Le silence s’était réinstallé. Cette fois, le récit était bien fini. Rodney chercha à rassurer le général.

- Ils ont sans doute besoin de plus de temps que cela pour retrouver tous les Terriens et revenir.

- Peut-être, peut-être…

- Il fallait quatorze jours, les derniers mois, pour faire le trajet entre la Terre et Atlantis en vaisseau… Mais le Moïse est un vieux vaisseau de vingt ans, qui ne fonctionnait plus avant qu’ils ne s’attèlent à sa réparation.

Rodney enregistra la remarque de Lorne au sujet du « vieux vaisseau de vingt ans ». Comme plus personne ne parlait, attendant un signe de clôture de cette « réunion d’information », Mitchell fit glisser le dossier qu’il avait devant lui jusqu’à Rodney.

- Vous aurez un peu plus de détails là-dedans. Vous pouvez aussi me demander si vous voulez consulter des comptes-rendus de missions.

Il hocha la tête. Cameron commença à se lever, et tout le monde à sa suite, lorsque la voix de Rodney se fit entendre, doucement :

- J’ai une dernière question.

Il avait regardé Carson et Teyla à côté de lui en posant la question. Mitchell continua son mouvement en supposant que le Canadien ne s’adressait qu’à ses amis. C’était le cas.

- Oui Rodney ?

- Comment… Qu’est-il arrivé à John ? Sheppard.

Ses deux voisins soupirèrent et Teyla posa affectueusement une main sur son épaule.

- Il a été contaminé par une épidémie Ori, déclenchée à Atlantis, expliqua Carson. Je n’ai pas pu… » Il ferma les yeux quelques secondes. « Enfin on a réussit à sauver beaucoup de monde mais… lui ne s’est jamais réveillé.

- Je pense qu’il s’est laissé mourir, murmura Teyla, de sorte que seuls les deux hommes purent l’entendre. « Il n’a pas lutté, il a baissé les bras. »

Si cela rassura un peu Carson, à qui la remarque était destinée, en revanche elle porta un coup à McKay. Comment son ami en était arrivé à laisser tout tomber ? Après tous ces évènements, ça pouvait se comprendre, pensa-t-il. Alors que tout le monde dans la salle s’étirait et se préparait à partir, Cameron se rapprocha de lui.

- Nous avons… répondu à vos attentes ?

- Oui, merci.

- Si vous décidez de rester dans la Cité, nous serons toujours à votre disposition si vous avez besoin d’autres précisions.

Lorne entama une discussion avec Carson et les deux généraux firent quelques pas vers la sortie en s’entretenant avec le médecin au sujet du quotidien de la Cité. Ronon se rapprocha de Teyla et Rodney qui n’avaient pas bougé.

- Ca va ? lui demanda-t-elle avec un petit sourire.

Rodney lui rendit en acquiesçant. Il se leva en se tournant vers Ronon, puis de nouveau vers elle :

- … Et donc finalement vous deux, vous vous êtes…

Il agita ses mains. Teyla trouva le mot pour lui :

- Unis.

- Oui. Je suis…je suis content pour vous. Vraiment, finit-il avait un sourire franc, mais toujours les yeux tristes.

Ronon mit une main autour de la taille de sa femme, et l’autre sur l’épaule du scientifique.

- Merci, ajouta Teyla.

Ils avaient tout du vieux couple : lui montrait leur intention de dire quelque chose, mais c’est elle qui le formulait. Seulement Rodney McKay n’était pas assez connaisseur des relations amoureuses pour s’en rendre compte.

- C’est un petit peu grâce à vous je dois dire, sourit Ronon.

Rodney fit une mine étonnée. Teyla sourit comme une collégienne en expliquant :

- J’ai eu très peur quand le bâtiment s’est effondré sur nous, et incroyablement soulagée quand on a retrouvé Ronon – même si on s’inquiétait tous beaucoup pour vous et le Docteur Zelenka.

- Teyla était difficile à séduire.

Elle rit :

- Mais tes méthodes n’étaient pas vraiment au point !

- Votre mort, enfin… Les moments difficiles qui ont suivit votre disparition nous ont rapproché.

- John a eu beaucoup de mal à la surmonter. On a du pas mal le soutenir, surtout dans les missions, quand il n’y avait pas Elisabeth ou Carson.

- Disons qu’on a formé un bon duo tous les deux.

- Et ça dure depuis…

- Plus de vingt-cinq ans !

- Vingt-huit bientôt.

Rodney sourit encore quelques secondes, puis sa bouche se tordit et il se masqua le visage de ses mains en retenant un sanglot.

- Rodney !

Les deux avaient parlé en chœur.

- Vingt-huit ans…

- Rodney…

- Vingt-huit ans et huit mois…

Il renifla en relevant la tête.

- Tout ce que j’ai manqué. Tout ce que j’aurai pu faire pour… pour vous aider, pour ne pas que ça se passe comme ça, pour que…

- Il ne faut pas regretter, Rodney. Les choses ont été ainsi. On ne peut pas revenir en arrière. Vous êtes vivant, et vous pouvez encore aider la Cité, ou vivre tout simplement votre vie…

- Mais j’aurai pu… Qui sait enfin…

- Samantha était tout aussi brillante que vous. Et elle a travaillé ici. Il y a des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter…

- Peut-être qu’à nous deux…

- Il y a des fatalités.

Il la regarda de travers.

- … Vous ne pensez pas un mot de ce que vous avez dit.

Elle ne nia pas.

- On ne doit pas regretter. Il faut avancer.

Il hocha lentement la tête. Teyla retira la main qu’elle avait posée sur son épaule, voyant la tempête passée. Il finit par se reprendre et sourire à nouveau.

- Alors comme ça vous… Avez eu des enfants aussi ?

- Ouii.

- J’ai pu rencontrer… John, donc, et puis aussi votre fille et un autre fils… Un grand baraqué comme vous.

- Moïdan, fit Teyla. Notre aîné.

- Oui.

- Et Charin, finit Ronon.

- Ca doit être ça.

Teyla sourit :

- Nous avons aussi un troisième fils, Lordô, qui est resté sur la planète où nous vivons. Il n’a que seize ans.

- Et bien mes félicitations. C’est… une belle petite famille !

- Les trois aînés travaillent sur Atlantis.

- Une sorte de… sacerdoce familial, plaisanta Ronon.

Les trois amis restèrent à sourire en silence, quand un accent Ecossais se fit entendre :

- Vous avez faim ? Rodney ?

- Heu… Oh oui, je n’ai rien mangé depuis… au moins vingt-huit ans et huit mois !
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyMar 19 Juin 2007 - 21:24

- Non vous ne risquiez pas de tomber dans les pommes. Il vous a injecté des protéines, des glucides…

- J’ai un bon médecin quoi ! Tel père tel fils !

Carson et Rodney tendaient leurs assiettes à un quarantenaire sans doute plus jeune que McKay, qui les emplissait d’une purée vermillon grumeleuse. Le système du mess s’était quelque peu transformé.

- C’est un peu comme de la betterave, expliqua Carson à un Rodney méfiant devant le contenu de son écuelle. Depuis la rupture du contact avec la Terre, on s’approvisionne exclusivement sur les planètes alentour.

- Donc vous n’avez plus de chocolat…

- Ni de café d’ailleurs.

- Que ce doit être dur !

- Nous avons un substitut caféiné qui a la couleur et la consistance d’une soupe de légumes, avec un goût de persil. L’odeur est absolument ignoble.

Les deux amis, servis, prirent un verre pour compléter leur plateau et se dirigèrent vers la table où Teyla et Ronon étaient déjà installés. Lorne et Cameron s’étaient retirés pour discuter gestion.

Le scientifique contempla un instant son reflet sur les parois du gobelet.

- C’est étrange, la barbe…Je la retire dès cet après-midi.

- Il est 19 heures…

- Dès demain matin...

Rodney grimaça et ils s’assirent, sous les regards intrigués et respectueux des autres personnes qui dînaient. Si Ronon semblait avoir mémorisé les bonnes manières pendant ces quelques décennies, McKay en revanche entama directement son repas. Pour une fois on l’excusait.

- Vous avez de l’appétit c’est bon signe.

- Carson enfin. Rodney a toujours eu de l’appétit !

- Hé mais… C’est sucré ce truc !

Et il replongea dans son assiette. Ses amis rirent.

- Ca fait du bien de vous revoir vivant.

- Et égal à vous-même.

- … Merci vous êtes… gentils.

Teyla haussa un sourcil, amusée. Ca par contre, ce n’était pas vraiment lui !

- Que vous a dit Cameron, en nous quittant ?

- Que je pouvais rester si je voulais, ils m’accueillaient bras ouverts. Mais que si je préférais rejoindre le continent, faire partie d’une équipe de recherche d’E2PZ, ou si je choisissais de rester avec ma famille sur une autre planète, j’étais libre de le faire, ils comprendraient. De toute façon, ce que je peux apporter à la Cité est limité maintenant.

Non, il n’était plus exactement lui. Ca le bouleversait cette histoire.

- Rodney, enfin !

- Carson, les gars qui travaillent ici connaissent les dernières découvertes en physique comme je connais les tables de multiplication ! Ils les appliquent depuis qu’ils sont au collège, et à cela il faut ajouter qu’ils ont au minimum trois ans de recherche sur Atlantis dans les pattes, soit plus que moi ! Je suis désolé mais POUR UNE FOIS, je dois admettre que je ne suis pas l’homme le plus compétent ici. Faut déjà que je rattrape trente ans d’avancée de la science… Vingt-huit ans et huit mois.

Les autres ne trouvèrent rien à y répondre. Après un silence, il reprit :

- Après je veux bien aller sur une planète avec des Terriens, mais ma famille la plus proche c’est ma sœur, et je ne sais même pas si elle est dans Pégase, ni même si elle était sur Terre.

- On peut vous aider à la retrouver. Il y a des registres.

- Ce serait gentil, Teyla.

- Vous vous ennuieriez, marmonna Carson.

- Il préférerait que vous restiez sur la Cité avec lui ! ria Ronon.

Les deux hommes se sourirent. C’était vrai que partir revenait à s’ennuyer ferme. Mais en même temps, rester et constater que tout avait marché sans lui, et qu’il ne servait pas à grand-chose…

Le repas se poursuivit plutôt joyeusement, chacun faisant de son mieux pour cacher le trouble de voir soit Rodney si jeune et vivant, soit les autres si âgés et changés. Rodney n’avait fait aucune remarque, mais Carson avait pris une petite quantité de pilules au moment de se mettre à manger, vissant ses lunettes sur son nez pour bien les compter. Ca avait donné au scientifique un coup de… jeune. Mais pas dans le bon sens du terme. Rodney évita soigneusement de paler d'Elisabeth ou de Jonh. La première, parce qu'il avait appris suffisament de drames sur elle pour aujourd'hui. Le second, parce qu'il n'était pas encore prêt à accepter sa mort, ni peut-être même le fait qu'il l'avait remplacé dans son équipe, et sans doute en temps qu'ami. Pour le moment, il préférait conserver l'image de l'ami bien portant, charmeur et moqueur qu'il gardait en mémoire. Le reste serait pour plus tard. Le statut de John était particulier dans le coeur de Rodney.

Carson lui avait démontré par dix qu’il ne trouverait pas à s’ennuyer. Partout on avait besoin de scientifiques, pour des choses aussi banales que fabriquer des lunettes, synthétiser de l’insuline, des vaccins –une des seules monnaies d’échange, avec la main d’œuvre, pour obtenir de la nourriture. Des bonnes âmes étaient également nécessaires pour enseigner aux jeunes Terriens, mais sur ce point, Rodney fit la moue pour signifier que ce n’était toujours pas sa tasse de thé. Il fallait aussi mettre par écrit tout le savoir Terrien, gérer les communautés éclatées, chercher des sources d’énergie. La seule vraie recherche scientifique se poursuivait à Atlantis, plus ou moins surveillée par les Oris, prêts à frapper au moindre signe de résistance. Au final, il y avait déjà tant à faire pour trouver une solution afin de maintenir le bouclier, qu’ébaucher ne serait-ce même que le début d’une préparation de rébellion contre les Oris était une idée lointaine. La peur était encore trop présente, et puis après tout… Sous le joug des Oris, on vivait tout de même. Il suffisait de faire semblant de temps en temps de suivre une cérémonie, et dans une Cité engloutie il était encore plus facile de négliger le culte, voire de ne pas le pratiquer du tout. Avec ces Terriens qui avaient négocié leur reddition, les Oris étaient presque laxistes.

Rodney enregistrait les informations à la vitesse de l’éclair. Il ne s’était toujours pas fait à la situation, mais avait reprit de l’entrain, et ne voulait pas se laisser aller au désespoir. Il posait des questions, se renseignait sur la vie courante, riait de temps en temps, et de plus en plus franchement, passant outre les visages ridés de ses amis. Ils étaient toujours les mêmes. Quelques enfants en plus, et pas mal de batailles de vécues.

Leur repas était fini depuis longtemps, mais ils restaient à discuter devant leurs assiettes vides. Teyla demanda l’heure à Carson, et leur annonça qu’ils devaient rentrer. Sur leur planète, le matin se levait, et elle devait assumer ses fonctions de toujours chef des Athosiens. Elle voulu savoir ce que Rodney avait décidé, sous-entendu pour son avenir.

Quittant l’expression de réflexion intense qu’il avait depuis quelques secondes, il déclara :

- Je viens avec vous.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyMer 20 Juin 2007 - 20:40

Ses amis hochèrent la tête, compréhensifs. Au moment de se lever de table, deux jeunes gens approchèrent. Rodney reconnu la jeune fille brune qui faisait de l’astrophysique. L’autre était un grand blond à lunettes qui lui disait quelque chose : il avait du le rencontrer à l’infirmerie. Ils étaient suivit d’un petit groupe de jeunes dans lequel il reconnu les trois enfants Emmagan-Dex, ainsi que Peter Beckett. Peut-être aussi un ou deux autres visages croisés à son réveil.

- Docteur McKay ?

Il se souvenait : le blond il l’avait rencontré dans la salle de briefing. Un grand costaud lui aussi. Il se souvenait qu’il y avait quelque chose avec son nom…

Ah oui : O’Neill.

- Est-ce que vous nous accorderiez une minute ?

C’était la petite brune aux yeux verts avait parlé. Amy, oui, il se rappelait. Tous attendaient sa réponse, et il se faisait l’effet d’un messie devant ses disciples.

- Heu, oui. Oui bien sûr.

Ses trois amis se retirèrent. Il se retrouva seul face aux jeunes, pas forcément à l’aise. Le grand blond, Matt, s’exprima à nouveau, se faisant porte-parole de tous (il fut d’ailleurs le seul à intervenir avec Amy) :

- Nous aimerions vous demander de rester sur Atlantis. Travailler avec nous. Vous nous seriez d’une grande utilité.

- Hé bien je… Je ne sais pas, je… Je vais y réfléchir.

- Nous sommes conscients que vous aimeriez sans doute avoir d’abord des nouvelles de votre famille, continua-t-il. Visiter vos proches. Mais nous souhaiterions vivement que vous retourniez ici ensuite, nous aider à faire vivre la Cité. Nous pensons que vous êtes l’homme qu’il nous faut pour résoudre le problème du bouclier-entre autres… Amy et moi y travaillons depuis trois ans mais ne trouvons que des solutions temporaires.

Rodney hésita. Pour une fois il avait l’impression qu’on le surestimait. Ils en savaient plus que lui.

- Docteur McKay, voudriez-vous vous joindre à notre équipe ? Ce n’est pas seulement Amy et moi, les deux astrophysiciens, qui le demandons : c’est toute la Cité, enfin tous les jeunes de la Cité… Certains voient dans votre arrivée un signe que la situation peut changer. Et puis ça apporterait un peu de... « sang neuf » disons.

- Docteur McKay, résuma Amy. Nous avons tellement à apprendre de vous…

Le Canadien ne revenait pas de ses paroles. On avait rarement autant souhaité sa présence ! Curieusement, il en était à présent gêné, et l’exprima.

- Ecoutez… Je suis de la génération de vos pères, de vos parents, j’ai… été dans la Cité en même temps qu’eux et… J’ai les mêmes méthodes, je ne vois pas bien ce que je peux vous apporter de neuf, hormis mes idées –hem-géniales une fois que j’aurais rattrapé trente ans de recherches en astrophysique.

- Mais vous avez une énergie qu’ils n’ont plus ! appuya Amy.

- … Bon peut-être mais…

Aucun des jeunes ne semblait oser l’interrompre. Dommage, il aurait bien voulu car il était à cours d’argument et ne savait pas du tout comment finir sa phrase. « Laissez-moi faire ce dont j’ai envie », c’était valable ça ? Et puis son envie, en réalité, ce n’était pas de se replonger dans un travail de labo ?

Amy compris que sa phrase suspendue n’aurait pas de suite. Elle acheva leur argumentation :

- En trente ans la recherche a avancé, oui, et même beaucoup, vu les évènements. Tout ce qui a été découvert est tout à fait passionnant.

- La physique quantique a fait un pas de géant, poursuivit Matthew O’Neill qui voyait où elle voulait en venir. La théorie des énergies sub-spatiales a été formulée et celle de la relativité revue.

- On sait maintenant exactement comment fonctionne le gène des Anciens sur leur technologie !

- On a réussit à mettre au point des inhibiteurs de magnétisme…

- Et propulseurs à naqquadria !

- Et un E3PZ !

Il y eut un temps d’arrêt et des froncements de sourcils. Tout le monde-y compris Rodney- se tourna vers Paul-le brun à lunettes- qui venait de faire ce bon mot. Mon Dieu quel humour ! Il travaillait avec Amy et Matthew lui ?

- Quant à la théorie des fluides, reprit Matthew, sans doute habitué à de telles interventions, elle…

- Stop ! J’ai compris.

Amy lui sourit.

- Il y a donc je suppose des tonnes et des tonnes de papiers à lire pour me tenir au courant. Et ce ridicule dossier que m’a passé Mitchell ne doit être rien à côté.

Tous les jeunes lui sourirent. Il était peut-être né dans les mêmes années que leurs parents, mais il ne parlait pas comme eux !

Il soupira.

- Combien de temps il me faudrait pour lire tout ça ?

- Et bieeeen, ça dépend de votre rapidité de lecture, commença Amy.

- Et de votre rapidité d’esprit, finit Matthew.

Devant le regard que lui lança McKay, il comprit qu’il avait fait une erreur en plaisantant ainsi.

- Mais nous savons que de côté-là vous n’avez pas de problème… se rattrapa-t-il.

- Pour certaines choses, nous devrons vous donner quelques explications et démonstrations car les écrits se sont perdus. Mais dans l’ensemble, tout peut être très vite rattrapé pour quelqu’un d’aussi brillant que vous.

Malheur ! Cette fille de moins de 25 ans se proposait de lui donner des cours de soutien en physique ! Que ce serait péniiible !

- Alors, fit un autre jeune, la voix incroyablement pleine d’espoir. Vous voudriez rester avec nous sur Atlantis ? On est sous l’eau, on n’est pas embêtés. L’ambiance est vraiment agréable ici vous savez.

Amy eu le mot de la fin :

- Même pour quelqu’un un tantinet claustrophobe…

'O'


McKay se trouvait devant la Porte des Etoiles, sur le continent. La nuit était tombée. On entrait les coordonnées de la planète des Dex. Il était temps de se quitter – pour moins longtemps cette fois.

- Bien, commença Teyla.

- Nous avons été heureux de vous revoir, Carson.

- Prenez soin de vous.

Elle étreint le médecin, et Ronon lui donna une accolade. La journée avait été riche en émotions.

- Vous verrez, Rodney. Atilia est une planète magnifique, les Terriens sont en train de faire une très belle cité. Vous y serez bien.

- Merci, c’est gentil.

Les trois amis le regardèrent bizarrement. Ils ne devaient pas attendre cette réaction. Quoi alors ?

- Je viendrai vous voir dès que j’aurai repris mes marques dans la Cité.

- Quoi ?

- Vous restez ?

Rodney les regarda, étonné.

- Ben oui, qu’est-ce que vous pensiez ?

- Les enfants vous ont fait changer d’avis ?

- Mais on croyait que vous partiez avec Teyla et Ronon ! Pourquoi vous nous avez demandé vos affaires alors ?

- Non mais… Ca c’était juste pour… savoir ce que vous en aviez fait Carson ! Je n’ai jamais eu l’intention de quitter comme ça Atlantis… Même avant que les « enfants » me le demandent.

Ses amis sourirent.

- Et puis franchement, c’est le seul point de repère qu’il me reste dans la galaxie, ça m’angoisserait trop de m’en éloigner.


Dernière édition par le Ven 22 Juin 2007 - 20:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyVen 22 Juin 2007 - 20:33

Il était donc remonté dans le Jumper avec Carson, pour retourner sur la Cité. Avant de partir, Teyla avait incliné la tête pour mettre son front contre le sien : « profitez de cette nouvelle vie, Rodney. Beaucoup de bonnes choses peuvent vous attendre. » Il l’avait remerciée, beaucoup plus ému qu’il ne l’aurait pensé en la voyait franchir le vortex avec Ronon. Cette première journée de retour dans le nouveau présent s’achevait. Un nouveau train-train allait s’instaurer.

De nuit, l’océan ne formait plus qu’une masse noire sous le vaisseau qui filait. Les deux amis restaient silencieux, profitant de la quiétude de la nuit.

- Carson ?

Evidemment, avec Rodney, ça ne pouvait pas durer longtemps.

- Oui Rodney ?

- Mes remplaçants… C’était des gars bien ?

L’Ecossais soupira.

- Dans l’ensemble oui, même s’il y eu des exceptions. Il faut que je vous précise qu’il a fallu deux personnes pour vous remplacer : une dans l’équipe et une dans votre labo. Vous travailliez trop pour être remplacé par un seul homme !

Il rit.

- Certains étaient très sympathiques, d’autres non. Deux d'entre eux sont encore sur la Cité, mais ils ne sont pas astrophysiciens, c'étaient des hommes de terrain. Dans l’ensemble tous râlaient moins que vous quand même – Rodney afficha un air à la fois vexé, mais un peu honteux. Ils étaient en général plus humbles, et parfois moins butés.Carson réglait ses comptes !

- Mais peu importe le temps qu’ils sont restés, aucun ne nous a manqué comme vous nous avez manqué, finit le médecin en souriant.

- Dans le bon sens du terme ?

- Aucun n’était aussi attachant que vous, si c’est ce que vous voulez entendre.

- … J’aurais plus attendu… « indispensable », mais je suppose que personne n’est irremplaçable.

- Au niveau du travail peut-être, mais en amitié c’est différent.

Rodney ne sut pas trop quoi dire. Il n’avait pas l’habitude qu’on lui formule des choses aussi gentilles. En général d’ailleurs il ne faisait jamais rien pour susciter de telles paroles.

- Ils étaient tous très intelligents. Il y en a eu qui étaient très compétents, continua Carson après un silence requis, mais à part peut-être Samantha O’Neill, que vous savez très brillante, soyez rassuré aucun n’était aussi doué que vous.

- Ha !

Il retint un « évidemment », puis réagit, encore une fois avec deux secondes de retard.

- SAMANTHA O’NEILL ?

Carson étouffa un rire.

- Il y a un rapport avec Jack O’Neill ?

- Oui, c’est sa femme.

- …

- …

- C’est pas possible Carson. Mitchell disait « Carter ».

- Mitchell l’a connue avant son mariage, et tout le monde a continué à l’appeler Carter même après, pour éviter les confusions. Moi je l’ai connue sans son mari, quand elle est arrivée pour Pégase, pour être en sécurité avec sa famille. Elle avait quitté l’armée, et elle se présentait alors comme Mme O’Neill.

- Je n’y crois pas…

- C’est encore une très belle femme… Mais elle a plus de soixante-cinq ans !

- Vous mentez !

- Rodney !

Il plaisantait bien sûr. Bon, ça faisait longtemps qu’il avait fait une croix sur Carter mais quand même.

- Avec Jack O’Neill !

L’Ecossais aux commandes du Jumper rit encore. Un silence joyeux suivit.

- Carson.

- Mmh ?

- … Vous vous êtes marié aussi, vous.

- Oui.

Rodney n’arrivait pas à voir l’expression du visage faiblement éclairé de son ami, ni à savoir quel sentiment il avait exprimé dans ce « oui ». Par contre il avait bien noté l’alliance à l’annulaire gauche. Au bout d’une dizaine d’heures passées avec lui, certes, mais ça devait devenir un nouveau réflexe.

- Et donc vous avez un fils.

- Et deux filles.

- Et deux filles… ?

- Hé oui, Laura m’a donné trois enfants… Les plus belles choses que j’ai faites dans ma vie…

Rodney n’était pas trop habitué à ce genre de conversation. Mais l’âge et la personnalité de Carson expliquaient qu’ils tiennent celle-ci.

- Laura ? Cadman ?

- Oui, bien sûr !

- VOUS AVEZ EPOUSE CADMAN ?!

- Oui Rodney ! Qu’est-ce qu’il y a de surprenant ?

- Mais je savais pas que c’était… enfin… sérieux !

- Ah ben si, ça l’était. Et ça l’est toujours ! J’ai vécu avec elle les meilleures années de ma vie… Vous savez, même après 30 ans, qu’est-ce que je peux l’aimer…

- … Et moi qui ne savais même pas que vous étiez ensemble…

- Ben songez : Lucy, notre aînée, a 28 ans dans un mois, alors vous vous doutez bien…

- … Non je ne vois pas. Comment ça ?

- Ben 28 ans. On était déjà ensemble au moment de votre disparition. Mais on était discrets.

Rodney saisit tout à coup ce que le médecin voulait démontrer.

- 28 ans dans un mois mais attendez...

- …

- Vous l’avez mise enceinte au moment de ma prétendue mort ?

- Hé ! Déjà, pas « mise enceinte »… Ensuite, c’était pas au moment même, vous vous doutez bien. C’était dans les jours qui ont suivit. Enfin quand on a commencé à perdre espoir parce qu’on ne vous retrouvait pas, quoi.

- Alors ça ! Votre meilleur ami meurt et tout ce que vous trouvez à faire c’est… vous vautrer avec votre conquête du moment ?

- Hoho Rodney ! Pas ma « conquête du moment », ma future femme !

- Oui mais quand même !

- Et puis… Et puis on trouve du réconfort comme on peu, hein !

- Oui je vois ça. Et puis neuf mois plus tard on a des surprises…

- Oui bon d’accord. Je l’ai « mise enceinte » comme vous dites.

- Pour un médecin j’ai vu plus précautionneux.

- Mais on pensait déjà notre relation très sérieusement, et puis gardez vos commentaires pour vous, on a fait attention hein !

- Alors elle s’appelle Lucy, le résultat de toute cette prudence ?

- Ce n’est que le premier bébé de toute une série à être née avant qu’on se rende compte que la pilule contraceptive pour des femmes qui subissaient un décalage horaire tous les jours en traversant le vortex pour des missions, hé ben ça n’avait pas d’effet.

Un silence s’installa. Carson bouillait et tentait de se calmer –bon sang, il fallait que cette histoire fasse parler quelqu’un, trente ans après, alors que sur le coup personne n’avait rien dit, hormis des félicitations. Bon en même temps ils s’étaient débrouillés pour afficher leur relation avant d’annoncer la grossesse de Laura. Ca n’avait pas été facile.

Rodney, lui, affichait un air mi-amusé, mi-faussement offusqué. Carson savait qu’il finirait par poser l’une des deux questions fatidiques.

- Et qu’a dit votre mère de toute ça ?

Bon, il commençait par la première.

- Bien elle… Elle a été contente, un peu surprise aussi que je ne lui ai pas présentée Laura avant, et que je lui annonce en même temps le nom de ma petite amie, la date de mon mariage et celle de la naissance de notre enfant…

- Et puis Cadman en plus !

- Rodney s’il-vous-plaît.

- Et elle est où maintenant ?

Rodney avait posé la deuxième question fatidique sur un ton toujours gai et taquin, mais devant le désarroi et la tristesse qui s’installèrent sur le visage de Carson, il s’en voulu pour tout.

- Carson ?

- Je ne sais pas, fit-il d’une voix étranglée.

- … Quoi ? Oh… Je suis désolé je ne voulais pas…

- Elle est partie sur Terre… Il y a trois ans de cela, chercher notre plus grande fille pour la convaincre de rentrer sur Atlantis avec son mari et ses enfants mais… Elle n’a jamais pu revenir.

Rodney ne savait plus quoi dire.

- C’était la première fois qu’on était séparés comme ça. On avait toujours été à deux. Mais là je ne pouvais pas l’accompagner, trop de blessés… Tout ce que j’espère, c’est qu’elle est sur l’un des sites d’évacuation avec Lucy, notre gendre et nos petits-enfants…

Mon Dieu, Carson était grand-père. Il se tourna doucement vers le Canadien qui ne savait pas quelle était l’attitude à adopter dans une telle situation.

- Vous comprenez maintenant les espoirs qui pèsent sur ce vaisseau que nous avons envoyé vers la Voie Lactée.

Rodney ne put que hocher la tête.

- Quant à notre plus jeune fille, Alice, elle est dans Pégase, sur une des planètes, et ne veut plus avoir affaire avec le programme Stargate ou Atlantis. C’est pareil pour beaucoup de gens. Tenez, Mitchell : sa femme et son aînée lui en veulent parce qu’il a laissé la petite dernière partir sur le Moïse avec les O’Neill et Teal’C, alors que sur Terre, son fils est déjà mort de vieillesse en revenant de captivité chez les Wraith.

Tout n’était pas fini en vérité. Des blessures restaient encore béantes dans le cœur de ces hommes qui avaient vécu le pire et s’en étaient sortis.

- Elles sont tristes vos histoires…

- Oui, elles sont tristes, Rodney.

- … Vous savez ce qui est étrange ? C’est qu’à chaque fois qu’on me raconte quelque chose, j’ai envie de demander ce que moi je faisais à ce moment. Comme si j’étais dans le futur, alors que non, maintenant c’est le présent. Je voudrai savoir si j’ai eu des enfants, si je me suis marié.

- Mais vous n’étiez pas là du tout.

- Mais je n’étais pas là du tout.

Aucun des deux ne parla pendant plusieurs secondes. Rodney finit par demander :

- J’ai eu un bel enterrement ? Vous avez fait comment ?

- Oh, et bien… Même si on n’avait pas vos… corps, nous avons fait une cérémonie pour Radek et vous, où l’on a posé les plaques commémoratives qui sont à présent dans l’ancienne salle de la Porte. Toute la Cité est venue vous rendre hommage, à vous et à Radek.

- Toute ?

- Oui. John, Elisabeth, moi, avons fait un discours… Même Ronon a dit quelques mots. Samantha nous avais envoyé une lettre parlant de vous que nous avons lue. Et puis quand nous sommes retournés sur Terre, John et moi sommes allés voir votre sœur, avec la fameuse cassette que l’on avait tournée la première année.

- Merci pour ça… Wow. Des discours et tout.

- Ne me dites pas que vous pensiez ne pas les mériter ?

- Si. Si, j’avoue que ça m’aurait fait mal de ne pas être reconnu après ma mort.

- Même lors de nos mariages, à Teyla, John et moi, on a parlé de vous dans nos discours. Parce qu’on aurait aimé que vous soyez là.

Rodney sembla hésiter un moment, ses yeux se baladant rapidement sur le décor, comme s’il réfléchissait. Il tordit sa bouche avant de se tourner franchement vers Carson.

- Le mariage de John…

- Oui.

- … Ok, parlons un peu de lui.

Le canadien s’enfonça dans son siège et commença à aborder le sujet. Carson avait bien remarqué qu’il évitait le sujet depuis le début de la journée.

- Donc il est mort.

- Vous ne vouliez pas en parler.

- Pas devant tout le monde, non. Je veux dire… Il y a eu beaucoup d’informations aujourd’hui, et… Vous et lui vous êtes ce que je considérais… ce que je considère comme… mes amis les plus proches, voyez-vous, et… Je n’avais pas envie…

Il fit une pause.

- Je n’avais pas envie de savoir je crois. Dans mon esprit, ce matin-même j’étais en train de petit-déjeuner avec lui en parlant de la mission ! On avait parié tous les deux sur qui de moi ou de Radek trouverait l’E2PZ. Il m’avait dit que si c’était Radek, il reconsidèrerait mon utilité dans l’équipe, et m’échangerait volontiers contre Zelenka qui au moins ne râlait jamais.

- Je suis sûr qu’il plaisantait.

- Bien sûr, il n’a pas assez travaillé avec Zelenka. Il ne râle jamais en anglais, oui, mais en tchèque par contre, il n’hésite pas… Il n’hésitait pas… Ooh.

- Ca va aller Rodney, si vous préférez ne pas parler de John aujourd’hui on…

- Alors il s’est marié, hein ?

- Oui, il a finit par se marier.

- Avec qui ?

Le médecin parut surpris et considéra un moment son interlocuteur, avant de relever les sourcils en signe d’évidence –bien sûr, Rodney ne pouvait pas savoir :

- Avec Elisabeth.

- Avec Elisabeth ?

- C’était – Carson réfléchit intensément- cinq ans après votre disparition. Oui, cinq ans.

- Eux deux ? J’ai du mal à m’imaginer. Sheppard casé, c’est déjà quelque chose d’assez incroyable, mais avec Weir en plus…

- On me l’aurait dit au moment où vous avez disparu je ne l’aurais pas vraiment cru, même si on pouvait suspecter une certaine affection entre les deux. Sans doute qu’eux-mêmes non plus ne se l’imaginaient pas concrètement. Mais il n’avère que les évènements les ont fait se rapprocher : on a été coupés de la Terre pendant un an où ils ont du gérer la Cité de concert, il y a eu le moment où Elisabeth est restée trois semaines dans le coma, qui a, on va dire, fait « mûrir » John.

- Ma mort aussi ?

- Oui, votre mort aussi. Ca s’est fait doucement, et puis quand Elisabeth est tombée enceinte, là c’était sûr que ça allait durer et qu’ils s’aimaient.

- C’est à dire que… Le fils qui est mort avec elle lors de l’attaque Wraith… C’était aussi celui de John ?

- Oui.

- Ca s’est mal fini pour la famille Sheppard alors, murmura Rodney.

- Des gens que vous connaissez, ce sont ceux qui ont le plus souffert durant ces années, oui.

Le canadien baissa la tête pour s’accorder un moment de réflexion, ou de recueillement peut-être. Il finit par demander :

- … Je sais tout maintenant ?

- Je ne vous ai pas dit que John avait perdu la vue dans les deux dernières années de sa vie. Un accident lors d’une attaque, une explosion qui lui a brûlé les yeux.

- Pitié Carson, ça ressemble à un mauvais film !

- Si le cinéma existait toujours, répliqua le médecin avec un sarcasme inhabituel –du moins il y avait trente ans.

Rodney lâcha juste un soupir et se couvrit les yeux d’une main. Son silence anormal, rythmé par sa respiration profonde, dura plusieurs minutes, au bout desquelles Carson s’inquiéta.

- Rodney, ça va ?

- Vous voyez ? C’est pour ça que je ne voulais pas en parler devant les autres. Pour ne pas qu’on me voie dans cet état.

- Il n’y a pas à avoir honte ! On comprend bien !

- Carson, je ne suis pas un type abattu qui se morfond sur le passé ! Ou alors, juste quelques secondes, le temps que Sheppard me flanque un coup de pieds aux fesses en me menaçant ! Je ne suis pas comme ça, seulement en ce moment c’est la seule attitude que j’arrive à trouver !

- Et bien je remplacerai John, et c’est moi qui vous flanquerai ce coup de pieds aux fesses.

- A quoi voulez-vous que je serve, j’arrive déjà trop tard.

- Rodney, je crois qu’il y a eu beaucoup d’émotions ces dernières 24 heures. Vous êtes épuisé…

- J’ai dormi vingt huit ans.

- … et vous avez besoin de tout assimiler. Ca ne se fera pas en un jour. Mais on sera là pour vous aider, et bien vous rappeler que vous êtes Rodney McKay : autoritaire, sarcastique, sûr de lui et intelligent.

De toute façon, il lui suffisant de regarder Carson, sans même qu’il parle, pour qu’il assimile l’idée du temps passé.

Et en vieil homme avisé, le médecin conclu :

- Profitez de la vie que vous avez retrouvée, Rodney. N’ayez pas de regrets. Vous pouvez encore faire et vivre de bonnes choses dans ce nouveau présent. Pour vous, et pour nous.

Le voyage se finit en silence.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptySam 23 Juin 2007 - 14:41

- Je n’aime pas trop être ici…

Il n’avait pas dit un mot depuis leur arrivée sur cette planète – depuis 5 minutes en fait, chose inhabituelle en temps normal. Mais il n’était plus « en temps normal ». Il s’était installé sous la grande tente montée le temps des recherches sur ce terrain, et ouvrait à présent les caisses qu’ils avaient emmenées avec eux.

Et devant son malaise et ses souvenirs, il avait fini par lâcher la phrase qui cognait à son esprit depuis qu’il avait franchit la Porte. Oh non ! Rodney McKay n’aimait pas être sur 4Y509 !

A sa droite, Matthew O’Neill, fils de Carter et du général, lui sourit : il comprenait. Le bâtiment effondré à quelques mètres de la tente, où travaillaient une dizaine de personnes, était le même qui avait retenu prisonnier le scientifique Canadien, réfugié dans un caisson de stase, pendant des décennies.

Vingt-huit ans et huit mois pour être précis.

Rodney aurait voulu répondre au sourire de Matthew, mais il était trop perturbé par son environnement. La dernière fois qu’il était venu ici, c’était aussi la dernière fois qu’il avait vu John et Radek. Et la dernière où il avait vu Teyla et Ronon dans la pleine forme de leurs trente ans.

A présent, seul lui n’avait pas changé. Il n’avait vieilli que de trois mois durant ces vingt-huit ans et huit mois. Mais sans ses amis, sans la Terre, il savait qu’il n’était plus vraiment le même.

Une main fine souleva la toile de tente et une jeune fille apparut.

- Bonjour Docteur McKay, salut Matthew.

- Bonjour Amy.

- Mademoiselle…

- Comment allez-vous, Docteur ?

Elle ne fit aucune remarque, mais nota qu’il avait conservé la barbe qu’il avait lorsqu’il s’était réveillé, il y avait trois semaines de cela.

- … Euh, et bien ma foi, je me fais à la nouvelle Atlantis. J’ai pu me remettre un peu à la page, depuis trois semaines, du côté scientifique… Tout ce qui a été découvert est fascinant !

Les deux jeunes gens le regardèrent un peu bizarrement, comme s’il avait dit une bêtise, mais Amy laisser passer et finit par sourire en annonçant :

- Bien ! Tout est dégagé, et les traductions sont finies. Si vous le voulez bien, nous pouvons effectuer les branchements pour faire les simulations, annonça-t-elle en désignant la porte.

- Entendu !

Les deux hommes la suivirent.

- « A la page » ?

- Oui… Vous ne connaissez pas cette expression ?

- Sans vous en vouloir, Rodney, il est probable qu’elle ne soit plus utilisée depuis quinze ans…

Rodney soupira légèrement à la remarque de Matthew, qui tentait seulement en vérité de lui changer les idées, et non d’enfoncer le couteau dans la plaie. Il appréciait le jeune homme qui l’avait aidé à se… à rattraper le temps perdu en lui donnant quelques cours de physique. Cela avait été très pénible au début pour Rodney, d’apprendre de quelqu’un plus jeune que lui, mais au final il devait reconnaître que le jeune O’Neill était aussi doué et aussi gentil que sa mère. C’était sans doute le fait que le jeune homme en question soit le doyen de toute la petite communauté des « enfants d’Atlantis » qui avait fait qu’ils avaient pu s’entendre. Il avait affaire à un adulte ! Il remerciait le ciel que parmi les deux astrophysiciens de la Cité ce soit Amy qui parte sur PY509 travailler sur un réacteur ancien, et non Matthew. Tout aussi souriante et compétente soit-elle, elle ne devait pas avoir plus de 25 ans sous ses airs d’adulte, et ça lui aurait fait mal que ce soit de sa jolie bouche qu’il apprenne, comme un idiot, la théorie de Mongël.

Rodney ne cachait pas sa mine angoissée en traversant l’amas de pierre qui avait été autrefois un laboratoire ancien, et encore moins en descendant les escaliers qui menaient au sous-sol où se trouvait l’objet de leurs études. C’était dans ce même sous-sol qu’il avait été retrouvé, et que Radek avait perdu la vie. Il en frissonna.

Ils traversèrent un long couloir souterrain, dégagé par les soins des équipes d’Atlantis, pour se rendre dans la salle où il était resté en stase. Tandis que leurs pas résonnaient dans le silence, trois petites souris blanches réfugiées dans un coin les observaient scrupuleusement, pensives devant cette agitation inhabituelle…

Les trois scientifiques arrivèrent au bout du couloir. Une demi-douzaine de personnes se trouvaient déjà là. Un réacteur ancien, sorte de citerne haute d’un mètre cinquante, occupait une grande partie de la pièce, où l’on trouvait également des ordinateurs. Dans un des coins de la salle se trouvait un caisson de stase ouvert, qui ajouta au malaise de Rodney. Le général Lorne vint lui serrer la main. Rodney était surpris :

- Je ne m’attendais pas à vous voir ici.

- Je suis arrivé hier. De temps en temps j’accompagne mes hommes en mission, on ne craint plus grand-chose maintenant.

Les Oris tenaient la galaxie en main. Ils étaient soumis.

- Vous avez gardé la barbe finalement, docteur ?

- Oui… Oui, Teyla m’a dit que ça me vieillissait, ce qui n’est pas plus mal.

Le général sourit.

- Le réacteur est dégagé…

Ils se tournèrent vers l’engin.

- Ca n’a pas traîné vous voyez : dès que vous nous avez dit que ce réacteur pouvait recycler un E2PZ en fin de vie, et être une solution pour l’alimentation du bouclier de la Cité, nous avons envoyé une équipe pour le dégager et traduire les expériences menées ici.

Atlantis étant engloutie, ce bouclier était indispensable.

- Voilà les traductions.

Un jeune homme blond à lunettes, mal rasé, lui tendit une sorte de clé USB miniature et extra-plate. Il y avait un gros air de famille avec Matthew. A côté de lui se trouvait son équivalent brun. Lorne les présenta comme David et Paul, historiens et linguistes, avant de s’éclipser. Qu’est-ce que c’était que cette équipe où on s’appelait seulement par les prénoms ! Le blond commença :

- Amy a vérifié pour les calculs, ils devraient être bons.

- Enfin avec Amy on ne sait jamais vous savez… poursuivit sa copie aux cheveux sombres. C’est pour ça qu’elle a décidé de faire le premier essai du réacteur à 100 mètres d’éloignement.

- Une mesure de sécurité.

- Comme ça si ça explose on est plus loin, on craint moins.

Rodney regarda avec effarement les deux hommes, alors que la jeune fille en question, qui passait derrière eux, leur donna un coup de coude à chacun avec un sourire vexé, avant de s’adresser à McKay.

- Ne vous inquiétez pas Docteur, ils sont toujours comme ça.

Elle commença à effectuer des branchements entre le réacteur et les ordinateurs terriens. Rodney s’accroupit auprès d’elle pour préparer l’expérience.

- Mais heu… Vous… Vous… Enfin vous avez les diplômes requis pour ce genre de job, quand même ?

Elle le regarda faussement offusquée.

- Excusez-moi, c’est juste que vous êtes… Enfin Matthew m’a dit que vous travaillez avec lui et que vous étiez très brillante, donc il ne devrait pas y avoir de problème mais…

- Je parais bien jeune, c’est ça ?

- Oui. Oui c’est ça…

Elle chuchota comme pour révéler un secret :

- Je suis une enfant précoce…

- Oh...

- C’est l’avantage de grandir sur Atlantis : on peut apprendre à son rythme et comprendre la théorie de la relativité dès 12 ans. Mais mon professeur personnel s’appelait Samantha O’Neill, si cela peut vous rassurer.

- Bien… Bien ! Ca me rassure.

- Je préparais mon PhD (1) sur Atlantis quand la Terre a été détruite. Vous vous rappelez du fonctionnement théorique de cet appareil ?

- Oh, oui. Pour moi ça ne fait que trois semaines que je l’ai lue sur leurs ordinateurs… Juste avant de m’endormir pour un temps indéterminé…

- J’ai lu les traductions que David et Paul vous ont données-nous maîtrisons tous la langue des Anciens, mais il est mieux de recourir à des spécialistes dans des cas comme celui-ci. Vous lisez très bien l’Ancien, cela correspond à ce que vous aviez traduit il y a trente ans.

- Vingt-huit ans et huit mois.

Elle lui sourit. Ils se relevèrent, et elle regarda Matthew à l’opposé de la pièce qui lui fit signe que de son côté il avait fini. Tout était prêt pour le test : est-ce que ce réacteur fonctionnait toujours ?

'O'


Tout le monde était dans la tente, les trois scientifiques allumaient leurs ordinateurs. Celui de McKay affichait la page d’accueil.

- « Windows 2029 » ?

- Ah, oui, s’excusa Matthew, c’est une vieille version.

Sous le regard perplexe du docteur, il finit l’étalonnage.

- Prêts ? demanda Amy ?

- Quand tu veux.

- Il est 14h09, on lance le premier essai ! Docteur McKay, si vous voulez bien…

Il démarra l’expérience, ne sachant pour son malheur pas trop quel était ce programme qu’ils utilisaient. Ils surveillaient leurs indicateurs.

- La quantité d’électrons injectés est constante…

- … et régulière…

- L’E2PZ fonctionne à 17 pour cent de sa capacité initiale…

- Je diminue la période…

- … 20 pour cent...

L’excitation se lisait sur les visages des trois scientifiques tandis que derrière eux le reste des hommes ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait, mais souriait tout de même, attendant ils ne savaient quoi.

- 28 pour cent ! C’est presque exponentiel ! cria joyeusement McKay. 32 pour cent !

- Wahou !

- 40 pour cent !

A ce moment-là, un bruit sourd et sec se fit entendre, et le sol trembla.

C'est fini pour aujourd'hui !


(1) Le PhD est l’équivalent anglo-saxon de la thèse. Je sais que j’avais dit « thèse » dans un des premiers chapitres mais il n’est jamais trop tard pour se rattraper…
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyDim 24 Juin 2007 - 20:54

Devant leurs ordinateurs, les trois physiciens firent un geste de victoire.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? s’enquit Lorne.

- Il y eu une déflagration électromagnétique !

- Le niveau est redescendu à 17 pour cent, précisa Rodney.

- Ca a raté alors ?

Matthew répondit à David (le blond) qui avait posé la question :

- Oui et non. L’expérience a raté…

- … mais le réacteur fonctionne...

- … Il suffit juste de trouver le bon rythme d’apport d’électrons pour que le réacteur puisse fonctionner en permanence et augmenter la puissance de l’E2PZ, finit Rodney.

Ca paraissait obscur aux militaires, aux linguistes et à… bref à tout le monde, mais devant les mines réjouies des trois scientifiques, leurs amis sourirent également, peut-être juste un peu moins franchement.

- Maintenant messieurs, il reste juste à transporter le réacteur sur Atlantis !

Le sourire des hommes de troupes qui se trouvaient là disparut subitement…

'O'


David et Paul, les deux experts en langues, étaient penchés sur la marmite qui chauffait au-dessus des braises.

- … Moi ça m’fait penser à des pâtes à la carbonara.

- Plus carbone que ara, si tu veux mon avis.

Les deux s’esclaffèrent.

A quelques mètres du feu, assis sur sa chaise, Matthew soupira :

- Ils ont un humour un peu spécial. C’est lourd parfois…

Assis à côté de lui, Rodney releva la tête de son ordinateur, qu’il avait sur les genoux.

- Mmh ?

- David a hérité de celui de notre père, mais en pire.

- … Ah !

Et il se replongea dans l’analyse des expériences menées cet après-midi et n’en releva pas les yeux.

- Mais ils sont gentils tous les deux…

- … Quand vous dites « l’humour de notre père », vous insinuez que c’est votre frère ?

- David ?

- Oui. Enfin, celui dont vous venez de parler.

- Oui c’est mon frère. Un O’Neill…

- Je trouvais aussi qu’il y avait un petit air de famille.

- Au niveau physique ou intellectuel ?

Rodney détacha son regard de son écran. En général il ne prêtait pas attention à l’apparence des gens, mais en trois semaines face à Matthew, il avait pu retrouver les mêmes yeux bleus qu’un certain lieutenant-colonel, le même sourire qu’un certain lieutenant colonel, des cheveux blonds un peu comme ceux d’un certain lieutenant colonel…

- Au niveau physique…

Matt sourit. Rodney suspendit encore son travail :

- Vous n’auriez pas une sœur par hasard ?

- Non, juste lui. Pourquoi ?

Il maugréa un « dommage » et se replongea dans ses calculs.

Amy l’en sortit, une assiette tendue sous son nez. Il la remercia et elle s’installa à côté de lui pour observer l’écran en silence, tandis qu’ils commençaient tous à manger. Elle pointa un graphique :

- C’est après ce pic que la déflagration a eu lieu…

- Oui. Mmm. Je me demande si la quantité d’électrons envoyés ne doit pas augmenter aussi…

- Il faudrait alors trouver l’équation qui relie les deux paramètres.

- Exact. A mon avis les Anciens ont mal calculé la vitesse d’intégration des électrons. Elle ne doit pas être croissante, au contraire.

- Il pourrait aussi s’agir d’une conséquence du rejet des nucléons une fois leurs électrons exploités.

- Non non ! Le problème arriverait toujours au même moment si c’était le cas !

- Mais on ne sait toujours pas où sont rejetés ces éléments, et si cela se trouve, le dispositif a subit une avarie avec le temps…

- C’est possible, mademoiselle, mais ça me semble être une hypothèse moins probable que…

Une main vint fermer l’écran de l’ordinateur. La voix de Matthew était amusée, mais lasse :

- Vous pouvez peut-être arrêter de travailler cinq minutes non ? Pour le moment le bouclier a encore de quoi tenir trois mois.

- Hem… Oui.

- Désolée. Bon appétit.

Un cri de Paul en face d’eux détourna définitivement leurs esprits de leurs études énergétiques : une souris venait de filer entre ses pieds, après avoir pioché un peu dans son assiette posée à terre. Il l’accusa d’avoir également volé sa fourchette, mais aucun de ses amis, amusés, ne voulu le croire.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyMar 26 Juin 2007 - 20:39

Le feu avait été ravivé. Enveloppé dans une couverture, Rodney tenait toujours son ordinateur sur les genoux. Il avait hésité à rentrer avec Lorne, dont le dos ne supportait plus l’inconfort d’une nuit sous tente, mais à présent le regrettait. Certes, il pouvait continuer à travailler et à jouer les jeunes, mais qu’est-ce qu’il avait froid !

Amy s’approcha de lui avec une cafetière. Il se redressa.

- Morzal ?

- ?

- C’est du café pégasien. Ca sent très mauvais mais ça réchauffe.

- Carson m’avait prévenu. Ce n’est pas de refus.

Elle le servit et s’assied à côté de lui. Elle resta pensive plusieurs minutes. Il ne pianotait plus que sporadiquement sur son clavier. Elle le fit sursauter.

- Mais… Les nucléons…

- Il doit y avoir une caisse résorbatrice madem… Hé mais !

Son ordinateur venait de s’éteindre. Plus de batterie.

- On peut essayer de rapprocher le générateur et utiliser une rallonge si vous voulez…

Après cette proposition elle resta silencieuse. Il la regarda un petit moment et s’excusa :

- Pardonnez-moi, je ne suis pas un très bon collègue… J’ai tendance à… être très sûr de moi et ne pas écouter les autres. Ce n’est pas très rigolo de travailler avec moi, je ne suis pas sociable.

Elle hocha la tête de façon significative.

- On m’avait prévenue, risqua-t-elle.

- Merci Carson…

- Il n’y a pas que lui…

- Pourtant j’ai essayé d’être gentil avec Matthew toutes ces semaines.

- Il ne s’est pas plaint… Il va bien falloir travailler en binôme : j’étudierai avec vous le réacteur.

- Vous ?

- Ca vous dérange encore, cette histoire d’âge ?

- Non non. On m’a dit que vous aviez déjà mis au point pas mal de choses dans la Cité.

- Je vois plusieurs avantages à notre collaboration : vous avez un esprit très vif mais je connais les nouveaux programmes ; j’étudie le réacteur depuis trois semaines et vous avez compris son fonctionnement en trois heures, nous n’avons donc pas la même vision de la chose, et puis… ce sera une occasion pour vous sociabiliser.

Il lui sourit franchement, alors qu’elle avait un peu peur de sa réaction. C’est bon, il avait un peu d’humour aussi.

- Alors comme ça c’est… Samantha Carter qui vous a appris la physique ?

- Oui, elle n’avait que des garçons, elle était très contente d’avoir une fille sous son aile ! Elle a été formidable je dois dire.

Peu habitué à ce genre de discussions malgré ses efforts, Rodney ne sut trop comment continuer le dialogue et entreprit de boire son quart de Morzal.

- Et mais ! Ca a un goût épouvantable aussi !

'O'


- Douuuucement… Doucement bon sang !

Rodney était en train de superviser l’installation du réacteur dans une salle jouxtant le laboratoire, Matthew derrière lui, silencieux et les bras croisés. Dans le labo même, où ils effectuaient de très fréquents allez-retours, Amy était en grande conversation avec Paul et David. Rodney revint d’un pas rapide continuer leur discussion avec eux.

- Alors, c’est bien un 5 ?

- Je reste persuadé que non, Docteur McKay.

- Ca ne peut être qu’un 5 !

- Ca arrangerait bien nos affaires, que ce soit un 5 avoua Amy.

- Pour nous c’est un 9, assurèrent les deux linguistes.

- Non, c’est impossible que ce soit un 9 !

Sur ces paroles, McKay tourna des talons pour jeter à nouveau un œil au réacteur…

- Sur la dalle voyons ! Bien au centre !

… et repartit voir le trio.

- Ca n’aurait pas de sens si c’était un 9.

- Je suis bien d’accord, Docteur McKay. Mais Paul et David semblent sûrs…

- On est sûr ! Bon sang Amy, mais toi aussi tu lis un 9 !

- Mais les Anciens ont mené cette expérience comme si c’était un 5 !

- Ben pourtant ce qui est écrit, c’est un…

- Grmbl…

Il avait à nouveau disparut. Amy soupira et tourna la page du dossier qu’ils étaient en train de commenter.

- Bon, laissons cela pour le moment. J’ai juste une question pour la dernière page : vous pourriez reformuler cette phrase ? Je ne l’avais pas interprétée comme ça…

- Alors, 5 ou 9 ?

- Faisons comme si c’était un 5, docteur McKay.

- De toute façon on n’a pas le choix !

- Et ben faites comme vous voulez, mais on ne veut pas être là quand ce machin explosera !

- Pau… Dav… O’Neill ! Vous savez l’épaisseur des parois de ce « machin » ? Ca ne risque pas d’exploser !

- Tant que vous ne maîtrisez pas, on n’en est pas sûr !

- Et puis en plus Amy travaille avec vous alors…

- … Quoi ?

- Ne l’écoutez pas, docteur McKay, Paul plaisante.

Il soupira, et entendant un bruit métallique et résonnant dans la pièce voisine, repartit voir son réacteur. Amy en profita pour remercier les deux hommes qui prirent congé, un petit peu énervés. Elle rejoint Rodney qui continuait à pester contre les linguistes.

- On m’avait dit mais quand même ! Il manque quelques neurones à ces deux rigolos !

- Il s’agit du fils du général O’Neill et de Samantha, et de celui de Daniel Jackson tout de même Docteur McKay. Les meilleurs dans leur spécialité, ils ont appris l’Ancien en apprenant à lire.

- Le fils de Jackson ? David ?

- Non Paul. L’autre.

- Ah. Je ne savais pas… Qui est sa mère ?

- Une Kelownienne.

- ?

- Une extra-terrestre, soupira-t-elle.

Le silence s’installa, mais elle était décidée à défendre l’image de son ami.

- A la mort de son père, il n’avait que 5 ans. Il a été évacué sur Atlantis où il a vécu avec les O’Neill quelques mois avant de retourner vivre sur la planète avec sa mère et ses frères et sœurs.

- Je suis… Je ne savais pas.

- C’est Teal’C, qui allait les voir régulièrement qui a fait le lien entre lui et ses origines, et l’a initié aux langues. Quand il a eu 18 ans il a quitté sa planète contre l’avis de sa mère pour venir résister avec nous.

Elle lui mit le dossier qu’elle avait remis en ordre dans les mains et ajouta avec un froncement de sourcil qui n’avait rien de la comédie :

- Donc ce n’est pas un rigolo.

Il ne sut pas quoi répondre.

'O'


VLAM !

- Oh nooooon !

- Et siiiiii…


--------------------------------------------------------------------------------
Tiens et si je finissais ce chapitre comme ça, juste là. Ah oui ça rend bien.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyVen 29 Juin 2007 - 15:12

Amy et Rodney se tournèrent vers le réacteur qui venait de s’arrêter. Une semaine à travailler sur cet engin et toujours rien !

- Bon…

- On arrête pour aujourd’hui !

Rodney avait lancé sa phrase sur un ton agacé. Amy n’y était pour rien, elle était même plutôt sérieuse, mais le fait de piétiner lui donnait l’impression que oui, il n’était plus bon à rien à présent. Il était déjà dans le laboratoire en train de retirer sa blouse quand la jeune fille le rattrapa.

- Nous finirons par trouver docteur. La tâche n’est pas facile, mais nous trouverons…

- En attendant, j’ai besoin de prendre l’air. Bonne soirée, à demain.

Malheureusement pour lui, il s’empêtra dans la fermeture éclair de sa veste, de sorte qu’une minute après avoir salué sa collègue, il était toujours à côté d’elle. Cela le calma un peu.

- Excusez-moi Amy… Je m’énerve vite, vous voyez…

Elle ne répondit rien. Son silence valait un acquiescement poli.

- Seulement, vous comprenez… Il faut que je parvienne à faire fonctionner ce réacteur. Je ne suis plus rien ici, et si je ne réussis pas à être utile dans la Cité alors… à quoi je servirai ? Je ne sais que résoudre des problèmes scientifiques, sauver la Cité, râler tout le temps, faire exploser des systèmes solaires…

- Ce n’est pas vous qui ne réussissez pas avec ce réacteur. C’est toute l’équipe. Et si je peux me permettre docteur : il n’y a pas que les sciences dans la vie. Il y aussi les amis, les bonheurs fugaces…

- Le poids des regrets.

Elle resta silencieuse un moment, avant de conclure :

- Depuis la destruction de la Terre, beaucoup comprennent mieux l’importance qu’il faut accorder à ces choses. Sortez de la physique et savourez le fait d’être en vie.

Il hocha la tête…

- Moui. Bonne nuit Amy.

… et quitta la pièce.

Elle avait quoi ? 23 ? 24 ans ? Et elle lui disait des choses comme ça ? Et elle avait raison ! Il n’était décidément qu’un abruti aussi bon (avant) dans les sciences qu’il était mauvais dans la vie quotidienne. Dure remise en question.

Ses pas le menèrent, comme un soir sur deux, vers le bureau de Carson, qui était en réalité plutôt un salon-bibliothèque. Sa porte était toujours ouverte à ceux de la Cité qui avaient besoin de son avis de patriarche, de deviser un peu avec un interlocuteur de choix, ou simplement de relativiser. Une sorte d’antre du sage, où beaucoup de jeunes prenaient plaisir à aller, à un moment ou à un autre de leur existence sur Atlantis. Et bien qu’il ne se considérât pas vraiment comme un « jeune » de la Cité, Rodney en avait besoin. Il trouva son ami à l’ordinateur. Il ne fut plus soucieux de le déranger quand il constata qu’il jouait sur le PC, un jeu étrange qui consistait à élever des souris afin de conquérir la galaxie.

- Bonsoir.

- Bonsoir, Rodney !

Après un coup d’œil à la partie et un échange de sourire, chacun prit place dans un fauteuil. Carson intimidait toujours un peu Rodney, même après plusieurs semaines de réveil.

- Comment allez-vous ?

- Un peu fatigué mais ça va. Et vous Rodney ?

- Le réacteur ne donne toujours rien.

- Vous n’avez pas toujours réussit toutes vos expériences du premier coup. Il y a même eu de sacrés ratés…

Le Canadien ne répondit rien. Il était pensif. Carson le sortit de sa torpeur.

- De quoi parlons-nous aujourd’hui ?

- Ben j’avais des questions sur Ford, et sur la présidence canadienne –si vous pouvez me renseigner- et la présidence américaine.

- Ford ? Bien !

C’était la première fois depuis le jour de son réveil que Rodney s’informait sur quelqu’un qu’il avait connu. Carson pensa qu’il lui faudrait encore du temps pour demander des détails sur la mort de Sheppard, ou d’Elisabeth. Voire même sur le mariage entre Samantha et Jack O’Neill. En tout cas il se changeait les idées au lieu de s’obstiner sur ce fichu réacteur.

- Et bien c’est une longue histoire un peu triste, mais qui finit bien : il est revenu deux ans sur Atlantis, avec sa compagne et ses deux enfants, pour les protéger, il y a de cela 23 ou 24 ans. Puis il a demandé notre aide pour le sevrer, et après plusieurs difficiles rechutes, il est retourné sur Terre avec toute sa famille et…

Demain. Il réussirait demain.

'O'


- Ca fait 4 minutes !

- 4 minutes 10 !

- 4 minutes 20 !

- 4 minutes 30 !

VLAM !

- C’était trop beau !

- Le réacteur a tout de même fonctionné près de 5 minutes de plus que d’habitude, docteur !

- 4 minutes 30…

- Oui c’est ce que je dis : près de 5 minutes ! Nous nos rapprochons du but !

- Vous n’êtes qu’une optimiste !

Mais en disant cela il souriait. Elle avait raison. Il cachait difficilement sa joie d’entrevoir la faible lumière de la réussite au fond de la gigantesque salle obscure où il s’était égaré. Il regarda sa montre et suggéra :

- On arrête pour aujourd’hui ?

- On arrête pour aujourd’hui !

Ils enlevèrent leurs blouses en se disant qu’ils annonceraient la nouvelle à Matthew dès qu’il serait revenu des cours qu’il donnait pendant trois jours sur une autre planète. Comme cela allait bien aujourd’hui, Rodney n’était pas sûr d’avoir besoin de voir Carson avant le dîner. Pas sûr non plus de vouloir rester seul.

- Dites-moi, Amy… Il paraît qu’il y a une base de données avec les noms des Terriens qui vivent à présent dans la galaxie…

- Oui, elle n’est pas achevée, il faut vérifier des noms et faire des recensements. Mais on peut la consulter. Vous voulez y chercher quelqu’un ?

- Oui, ma sœur et sa famille. Je ne sais pas si elle était sur Terre ou non.

- On va voir ça.

Elle se dirigea vers l’un des ordinateurs et ouvrit le programme.

- Il faut indiquer la nationalité puis taper le nom.

- Jeannie Miller.

- Jeannie Miller ?

Amy avait l’air agréablement surprise.

- Vous la connaissez ? Elle a fait des travaux célèbres ?

- Oui ! Oui je la connais. Mais pas que de nom, je veux dire. C’était elle qui m’encadrait pour mon PhD !

- Votre directrice ? C’était ?

- Elle a été professeur à l’université Alpha 1, où j’ai fait mes études, et…

- Alpha 1 ?

- Oui, sur le site alpha, sans doute la dernière université terrienne à avoir été créée dans la Voie Lactée. Et donc j’ai fait mes travaux avec elle. Je ne la connaissais pas non plus personnellement, mais je savais qu’elle avait deux filles.

- La dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles, elle n’en avait qu’une.

- Elle habitait sur le site alpha. Elle doit encore y être.

- Bien… Elle est en vie, donc… C’est une bonne nouvelle.

Amy sourit et, laissant sa place à Rodney devant l’ordinateur, se prépara tranquillement à partir. Mais Rodney semblait plus sociable, aujourd’hui, et il la retint.

- Amy, mm… Sur quoi portaient vos travaux ?

- Oh, mes recherches pour mon PhD… Sur une théorie des mondes parallèles, que je suis venue explorer ici. J’y travaille encore, mais c’est vrai que sans le professeur Miller pour me guider, je stagne beaucoup depuis un an. Si ça vous intéresse, je peux vous montrer.

- Oui. Montrez-moi.

Et ce soir-là, Carson ne vit pas son ami.

'O'


VLAM !

- Vous avez vu Amy ? 15 minutes ! Ca a tenu 15 minutes ! Nous avons trouvé la bonne dose d’électrons à apporter, je pense, et pour le calcul du rythme d’apport, je pense que ce n’est plus qu’une question de temps !

- On arrête pour aujourd’hui.

- Oui. Oui vous avez raison. Dites-moi, est-ce que vous voulez qu’on continue à regarder vos recherches ? Je suis sûr qu’avec un regard nouveau, vous pourriez…

Mais la jeune fille avait déjà quitté la pièce. Elle semblait soucieuse. Il la suivit.

- Amy ?

Elle était en train de regarder Matthew, revenu ce matin, qui hochait négativement de la tête. Il avait l’air profondément désolé.

- Il reste encore 30 heures, Matthew.

- 30 heures pour quoi ?

- Vous n’avez pas remarqué comme une atmosphère de tristesse dans la Cité ?

- Heu… Non. Mais à vrai dire je ne remarque pas vraiment ce genre de choses…

Matthew soupira.

- Cela se remarquera plus dans quelques dizaines d’heures, je pense.

- Matt…

- Quoi donc ?

- Dans 30 heures, cela fera neuf mois que le Moïse est partit vers la Voie Lactée…, expliqua Amy.

- Avec à son bord Teal’C et mes parents, entre autres, pour tenter de retrouver des survivants Terriens.

- Neuf mois, c’était le délai maximum qu’ils avaient fixé pour revenir, ou simplement donner des nouvelles.

- Et on n’en a eu aucune.

- … pour le moment, corrigea la jeune femme.

Rodney comprenait le malaise.

- Heu… Peut-être qu’ils ont simplement du retard ? Ca doit être long de récupérer des Terriens.

- A supposer qu’ils en retrouvent…

- Matthew !

- Quand le Moïse a été conçu, il fallait 14 jours pour aller de la Terre à Atlantis en hyperespace, et on parvenait à se passer d’Asgard. 14 jours ! Ils auraient eu le temps de faire vingt fois l’aller-retour !

- L’hyperespace a peut-être mal fonctionné, ou bien…

- Ma mère est parvenue à faire fonctionner l’hyperespace sur ce vaisseau. S’il était tombé en panne, elle aurait su le réparer

- Ou alors ils sont maintenant coincés quelque part entre les deux galaxies, et cela revient au même, je vous l’accorde, seulement, ils sont en vie.

- Avec des rations insuffisantes, formidable.

- Vous venez de dire que votre mère pourrait réparer l’hyperespace, Matthew.

- Non, le vrai risque, c’était que la coque du vaisseau ne résiste pas à un voyage de cette durée, et c’est bien ce qui a du se produire. Nous n’avions plus les bons matériaux. Le Moïse n’a jamais du pouvoir atteindre la Voie Lactée en un seul morceau.

- Ou bien il l’a atteint et ne peut revenir, suggéra son amie.

Matthew ne répondit pas et se leva en murmurant sans y croire que, de toute façon, Amy avait raison et qu’il restait 30 heures.

- Il aurait voulu faire cette mission, expliqua Amy doucement quand il fut parti. Au départ, elle a été montée par toute la nouvelle génération d’Atlantis. Mais le vaisseau était vraiment trop vieux, aucun d’entre nous ne l’avait jamais vraiment utilisé. Je crois aussi que les O’Neill préféraient que la relève soit assurée ici au cas où ils ne reviendraient pas. Ils connaissaient les dangers, ils ont refusé pas mal de monde pour les accompagner…

- … Je ne sais pas quoi vous dire. Je suis désolé.

- … Il reste 30 heures.

Et bien que la question lui brûlât les lèvres, il n’osa pas lui demander qui elle espérait voir revenir du site alpha avec le Moïse.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyDim 1 Juil 2007 - 19:58

Il ne souhaitait plus être seul depuis quelque temps. Ce jour-là, il aurait voulu, peut-être, s’asseoir à la table de la nouvelle génération d’Atlantis, et discuter avec eux. Voir un peu de jeunesse dynamique, pour changer des visites à un Carson toujours légèrement mélancolique. Mais ce n’était pas le jour, il l’avait compris. Tout le monde ici semblait attendre en silence la fin du décompte des heures. Comme s’ils venaient de se souvenir de l’échéance. Après avoir dîné avec Carson, qui n’avait pas fait allusion au vaisseau, il avait pris un livre et s’était installé dans ses quartiers.

S’il avait été présent, s’il n’avait pas disparu sous les décombres, s’ils n’avaient pas fait cette mission sur cette planète il y avait trente ans… S’il avait pu aider à créer une bombe pour vaincre définitivement les Oris, s’il avait pu être là pour seconder Samantha, si…

Si Radek était vivant, si John n’était pas mort, si Elisabeth n’était pas montée sur ce vaisseau. On pouvait refaire le monde comme cela.

Il posa son livre, se rendant compte que depuis plus d’une heure, il n’en avait pas tourné une page, trop occupé à penser. Il était une heure du matin passée. Il n’arriverait probablement pas à dormir. Il se leva donc pour sortir errer dans la Cité.

Tout était silencieux. Au détour d’un couloir il lui sembla apercevoir David O’Neill et Charin Dex, apparemment enlacés, qui parlaient à voix basse. Le jeune homme avait des raisons de vouloir se faire consoler.

Ses pas le menèrent non loin de son laboratoire. Il prit résolument la direction de celui-ci quand il se rendit compte que la lumière était allumée. Amy était penchée sur des notes, pensive.

- Vous ne dormez pas ?

Elle sursauta en l’entendant, et tandis qu’il se rapprochait d’elle d’un pas lent, s’étira.

- Non. Je travaille un peu.

- En dehors des heures légales ?

Il jeta un œil sur les papiers étalés devant elle.

- C’est votre PhD.

- Oui. Vous m’avez donné deux ou trois idées quand on a regardé mes travaux la dernière fois, donc j’ai révisé certaines de mes hypothèses. Ca faisait longtemps que je n’y avais pas touché, je dois avouer.

Il prit une chaise pour s’asseoir à ses côtés.

- Vous permettez ?

- Bien sûr.

- … Qu’est-ce que ça donne pour le moment ?

- Ben…

Il tourna la tête vers elle. Elle ne semblait pas savoir quoi répondre, et fit une petite moue embarrassée.

- En vérité… Je n’ai pas la tête à travailler ce soir. Pas à dormir non plus. Je cherchais juste à m’occuper l’esprit.

- Pareil pour moi. C’est la raison de ma balade nocturne.

- Personnellement ça ne marche pas.

- Pour moi non plus.

Il y eut un silence. La jeune femme le brisa :

- Vous pensez au vaisseau aussi ?

- Oui. Enfin, à ceux qui sont dedans en fait.

- … C’était un grand espoir pour nous.

Nouveau silence. Il se décida :

- Vous attendiez le retour de quelqu’un ? Quelqu’un qui aurait été sur le site alpha ?

- A vrai dire, Samantha O’Neill a été comme une mère pour moi, plus qu’un professeur… Elle n’avait pas de fille, et moi j’avais besoin d’une présence féminine et… Matthew et David, j’ai grandit avec eux, ici. Je veux dire : je n’ai personne dans la Voie Lactée, tous ceux qu’il me reste sont sur Atlantis, ou alors étaient sur ce vaisseau. Mais il faut croire que les adultes qui m’élèvent doivent tous disparaître prématurément… Excusez-moi.

Elle avait pris une grande inspiration qui, associée aux larmes qu’elle retenait, avait plus ressemblé à un reniflement. Rodney ne savait pas trop quoi dire. Ni quoi faire. Enfin si, il y avait bien quelque chose qu’il avait soudainement envie de faire, mais il n’osait pas. Il se contenta de rester muet.

Ils avaient l’air beaux, là, assis dans le labo à deux heures du matin, le nez tourné vers le sol et l’air abattu.

- Allez. Vous devriez vous coucher. Vous n’allez pas rester debout à attendre l’échéance ? C’est dans 24 heures.

- Je ne pense pas que nous aurons de réponse.

- … Il ne faut pas dire ça.

- Nous avons les moyens de transmettre jusqu’à Atlantis depuis la limite de la Voie Lactée, via des relais. Nous aurions eu de leurs nouvelles depuis longtemps s’ils étaient arrivés jusqu’au site.

Elle se redressa.

- Si dans 24 heures nous n’avons toujours aucun message, nous les déclarerons disparus, puis nous entamerons des recherches pour tenter de découvrir ce qui leur est arrivé. Le moment pénible n’est pas forcément que pour demain, vous pouvez le voir.

- … Alors vous devriez aller dormir. Vous en aurez besoin.

- Je n’y arriverai pas.

- Vous ne serez pas en forme demain, je ne veux pas de bêtise sur le réacteur à cause de cela.

- J’essayerai d’être concentrée.

- Non, vous n’y arriverez pas. Quand vous pensez à autre chose, vous faites des erreurs.

Elle s’étonna et Rodney justifia son affirmation.

- Je vous assure que cela se voit… Notamment, juste avant les repas, quand vous me répétez que vous commencez à avoir faim. En général je m’arrête, parce que sinon vous vous déconcentrez et ça se ressent, vous êtes moins précise.

Elle sourit, gênée.

- Excusez-moi ! J’essaye de rester fixée sur ce qu’on fait mais ça marche peu. Je n’ai jamais vraiment travaillé dans l’urgence, ça explique peut-être…

Ce petit moment avait eut pour effet de, justement, leur faire penser à autre chose qu’au triste compte à rebours qui s’écoulait. Ils échangèrent un sourire timide, puis Rodney se tourna vers toutes les feuilles étalées de la table.

- Je vous aide à ranger.

Elle n’avait pas envie de dormir, et lui non plus. Mais il fallait bien meubler ce silence.

Il tomba sur une formule, et son cerveau mit à fonctionner à toute vitesse. La douce atmosphère qui avait entouré leur conversation ces dernières minutes s’envola.

- Vous espérez quoi avec vos recherches ?

- Vous trouvez inutile de travailler sur les dimensions parallèles ?

- Non ! Au contraire...

Il se tourna vers elle, toujours la feuille de la formule dans la main.

- Amy… Est-ce que vous pensez que… Que d’une façon ou d’une autre, nous pourrions voyager dans une autre dimension, et trouver une solution pour la situation présence ?

- Comme une arme contre les Oris ?

- Par exemple.

- C’était mon but premier, au début. Voyager dans d’autres dimensions où la situation serait meilleure, pour trouver de l’aide, ou alors pire, pour éviter les erreurs que des doubles alternatifs auraient déjà faites.

- Vous êtes encore loin du but, mais je pense qu’en passant un peu de temps dessus, on pourrait…

- Docteur McKay !

Il se tourna vers elle.

- Ca ne nous avancerait plus à rien à présent. La Terre est détruite. Au mieux on pourrait trouver une solution pour le bouclier. Mais nous aurons toujours perdu la bataille dans cette dimension. Ca ne fera pas revenir les morts.

Il soupira. Elle avait –encore- raison.

- Si vous saviez comme mon ancienne équipe me manque… Pas que je ne sois pas bien avec vous, mais…

- A moi aussi. A tout le monde ici il manque quelqu’un. Ou quelque chose.

- On pourrait tenter de ramener un vaisseau en état de fonctionner d’une de ces dimensions ?

- Docteur.

Elle secoua la tête.

- On se concentre sur le réacteur.

- On se concentre sur le réacteur.

Et tandis qu’ils finissaient de ranger, Rodney continua de jeter un œil sur les formules et les théories. Il était sûr qu’il y avait quelque chose à faire pour améliorer cette situation. Il ne savait pas quoi, ni comment, mais il en était certain.

L’échéance arriva le lendemain sans qu’il ait une idée plus précise sur ce qu’il pouvait faire. Le Moïse et son équipage étaient officiellement portés disparus. Et les Terriens de la Voie Lactée, coupés à jamais des Terriens de Pégase.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyJeu 5 Juil 2007 - 19:21

Petit récapitulatif des personnages pour que personne ne soit perdu :

- Carson a eu trois enfants avec Laura Cadman : Lucy, Peter (médecin à Altantis) et Alice. Laura, Lucy, son gendre et ses petits-enfants sont dans la Voie Lactée.

- Jack et Sam ont eu deux fils : Matthew (astrophysicien pour la grande fierté de Maman) et David (historien-linguiste pour le grand désespoir de Papa). Ils vivent tous deux sur Atlantis. Je vais vous les décrire allez : blonds, yeux bleus et lunettes. Et puis David a un humour un peu lourd.

- Daniel, bien que mort tôt et pour de vrai cette fois, a eu le temps d'épouser une Kelownienne avec qui il a apparemment eu plusieurs enfants. L'aîné, Paul, est le seul à vivre sur Atlantis, en temps qu'historien-linguiste. C'est un grand copain de David O'Neill et il a lui aussi un humour un peu lourd (ceci explique peut-être cela). C'est Teal'C qui a été son lien entre Kelowna et ses orgines terriennes lorsqu'il était jeune. Il est brun, lunettes et yeux bleus (je sais, ils ont tous les yeux bleus, mais c'est à cause de la génétique et des producteurs).

- Teyla et Ronon se sont mariés, c'est marrant parce que ça n'arrive jamais dans les fics, n'est-ce pas, et ils ont été prolifiques : quatre enfants : Moïdan, Charin, John et Lordô. Les deux premiers vivent sur Altantis.

- John et Elizabeth se sont mariés aussi, c'est très original mais c'est comme ça, et Elizabeth et leur fils sont morts dans une attaque Wraith. John lui est mort dans une épidémie Ori. Pour résumer : les Sheppard n'ont pas eu de chance.

- Amy est une astrophysicienne aussi qui travaille à Atlantis après avoir commencé une thèse dans la Voie Lactée.

- Lorne a vécu heureux et a eu beaucoup d'enfants, parce que c'est mon préféré d'abord.

Pour les autres, pas besoin d'en savoir plus. J'arrête de faire l'imbécile et je vous laisse lire, surtout que dans ce chapitre il se passe un truc CAPITAL qui va changer le cours de la fic !


--------------------------------------------------------------------------------

Comment s’habillait-on pour les enterrements, dans une autre galaxie en 2035 ? Il n’avait pas le cœur à le demander à Matthew. A Amy non plus. Restait Carson, qui lui avait confirmé que c’était toujours en noir. Il hésita un moment à remettre son costume vieux de trente ans, avant de demander à Lorne s’il n’avait pas quelque chose de plus moderne qui puisse lui aller.
Aujourd’hui, on enterrait tout l’équipage du Moïse, puisque leurs corps venaient d’être rapatriés.

C’est Carson qui était venu le voir une semaine auparavant. Enfin, c’était plutôt lui qui était venu aux nouvelles. Il avait trouvé un mot d’Amy au labo, lui expliquant que le Moïse avait été retrouvé aux confins de la galaxie, et qu’elle n’allait pas pouvoir travailler aujourd’hui, car il lui fallait soutenir les O’Neill et qu’il y avait beaucoup de choses à régler. Ca n’avait donc pas traîné : dès que le Moïse avait été officiellement porté disparu, Matthew, une équipe de Lorne et quelques volontaires réfugiés sur d’autres planètes étaient partis sonder la galaxie, voir si le vaisseau y était toujours ou non. Ils n’avaient pas osé le faire avant. Comme si tous les Terriens de la galaxie avaient voulu garder espoir jusqu’au bout. Mais maintenant ils voulaient savoir.

Et ils avaient su : ils avaient trouvé les débris du Moïse, et Matthew avait découvert la cause de la destruction du vaisseau. Il y avait eu une succession d’explosions. Rodney avait pensé un moment à une attaque des Oris, mais les autres avaient démentis : sans tout à fait être pour, les Oris n’avaient pas interdit l’expédition vers la Terre, et d’ailleurs avaient aidé un minimum les Terriens à retrouver les restes du vaisseau dans Pégase. En vérité, c’était l’hyperpropulsion qui avait créé une surcharge dès les premières heures. L’équipage du Moïse avait tenté de dériver le trop-plein d’énergie. Sam avait du essayer jusqu’au bout. Peut-être même s’étaient-ils arrêtés pour tenter de résoudre le problème. Pourquoi ils n’avaient jamais envoyé de message de détresse, ils ne le sauraient jamais. Cela avait probablement été trop soudain. Dépassement du maximum de surcharge toléré. Réaction en chaîne. Explosions. Echappement de l’air. Mort des membres de l’équipage qui avaient survécu aux explosions. C’était sans doute deux jours après leur départ, il y avait neuf mois de cela. Ca avait été neuf mois d’espoir en plus. Ou en trop. Rodney penchait plus pour la deuxième considération.

Matthew avait donc découvert avec l’équipe le corps de ses parents, de Teal’C, et des vingt autres personnes qui les accompagnaient. Personne ne manquait, cela aurait encore été une douce illusion que de croire que peut-être... Les corps avaient été rapatriés, et on les enterrait aujourd’hui. Les Oris avaient laissé les Terriens fouiller le vaisseau et ramener leurs morts. Rodney ignorait quelle était la contrepartie.

'O'


Il y avait un grand soleil sur le continent, mais personne ne s’en rendait compte. La finition des vingt-trois cercueils était sommaire. On avait mis de façon désuète un drapeau américain, italien ou chinois sur quelques-uns. Les familles des défunts qui en avaient encore une décideraient de les enterrer, les immerger, les incinérer ou les offrir au vortex ouvrant. Puis leurs noms viendraient s’ajouter à ceux des plaques sombres apposées aux murs de la salle de la Porte.

Rodney se tenait avec Teyla et Ronon aux côtés des Beckett. Carson était entouré des deux enfants qu’il lui restait dans la galaxie, Peter et Alice, que le canadien rencontrait pour la première fois. Ils enterraient aujourd’hui à la fois des amis, mais aussi l’espoir de revoir un jour Laura et leur sœur aînée qui resteraient à jamais dans la Voie Lactée. Rodney n’avait pas voulu les gêner dans ce moment, mais Carson lui avait fait signe de se rapprocher, et il avait compris que le médecin avait besoin de lui. Pour se prouver que des miracles pouvaient encore arriver, et les gens dont ont avait fait le deuil pouvaient certaines fois revenir. Pour avoir un ami bien vivant près de lui.

Lorne faisait le discours de rigueur. Mitchell en était incapable : il enterrait l’une de ses filles. Rodney le sentait prêt à s’effondrer, les yeux humides, les dents serrées, secoué de sanglots silencieux. Sa femme et la fille qu’il lui restait se serraient fermement l’une contre l’autre, à quelques mètres de lui, tout aussi bouleversées. Mais elles n’eurent pas un geste d’affection ou un seul mot pour le général. Il se retrouvait seul : elles ne lui pardonnaient pas d’avoir autorisé la plus jeune de ses enfants à participer à cette mission, d’autant plus que leur fils était mort sur Terre il y avait quelques années, après avoir atrocement souffert d’une captivité chez les Wraiths. Et Rodney était certain que les cas comme celui-ci étaient nombreux dans l’assemblée réunie sous ce soleil de plomb.

Les jeunes de la Cité avaient choisit de se mettre ensemble pour écouter l’oraison. Le regard du canadien se posait régulièrement sur Amy, encadrée des deux O’Neill. Si David tenait discrètement la main de Charin Dex dans la sienne, les bras des deux frères étaient passés autour de la taille de la jeune scientifique. Leur solidarité fit déduire à Rodney qu’ils étaient bien plus proches tous les trois qu’il ne le pensait. Samantha avait vraiment du être comme une mère, pour Amy. Il ignorait pourquoi et quand elle en avait manqué d’une.

Le corps de Teal’C disparu dans le vortex entrant. Très peu de gens y assistèrent, ce fut David Jackson qui prononça un petit discours sur lui, puisque longtemps Teal’C avait été le lien entre lui, sur Kelowna, et la Terre, planète de son père. Mitchell réussit à compléter son discours. Une fois le corps disparu et le vortex ouvert, la famille Mitchell et plusieurs autres partirent enterrer leurs défunts sur l’une des planètes-refuges des Terriens. Jack et Sam O’Neill furent incinérés l’après-midi, et leurs cendres unies dispersées sur l’océan atlante par leurs deux fils. Rodney fut convié à y assister, et ce moment lui fit sentir qu’à présent, il était l’un des leurs. L’un des membres de cette microsociété soudée qui voulait encore faire vivre Atlantis.

'O'


La fille de Beckett resta encore quelques jours à la Cité, pour s’assurer que son père allait bien, puis elle repartit. Elle considérait le programme comme inutile, même si elle respectait ceux qui y travaillaient, et un jeune homme apparemment l’attendait ailleurs. Deux jours après les enterrements, la vie semblait avoir repris son cours à Atlantis. Toutes les actions y étaient juste un peu plus inutiles qu’avant.

C’était cela qu’étaient en train d’évoquer les deux vieux amis. Carson parlait du point de vue de sa fille. Rodney ne savait pas trop quoi penser, et se bornait pour le moment à penser simplement au réacteur.

- Vous êtes le seul à être ici depuis le début.

- Avec vous, Rodney. Il y a aussi Simon et Gloria Letninki, deux biologistes qui passent leur retraite dans la Cité.

- Gloria… Gloria Smith ?

- Oui, elle l’a épousé. Il y a douze ans, quand tous les deux se sont retrouvés veufs.

Il y eut un soupir.

- Mais Evan Lorne, lui, est celui qui est resté le plus longtemps ici. Il n’est jamais vraiment rentré sur Terre.

- Il mérite bien ses galons.

- Il a épousé une de mes infirmières.

- C’est la femme que j’ai vu avec lui sur le continent ?

- Oui. Lui toute sa famille est complète. Il a eu de la chance.

- J’aurais pu empêcher tout ça.

Rodney venait de dire tout haut ce qu’il pensait tout bas depuis son réveil. Il avait besoin de se soulager.

- Peut-être, tout du moins, poursuivit-il. Si j’avais été là… On aurait peut-être pu… Je ne sais pas… Mettre au point une bombe avec Samantha O’Neill, finir le bouclier de la Terre à temps, réparer mieux le Moïse, ou empêcher la mort de John, ou d’Elisabeth…

- Rodney !

- Je ne dis pas ça parce que j’en veux aux gens de ne pas m’avoir retrouvé ! Je dis ça parce que j’aurais du réussir à sortir de ce trou, sauver Radek et continuer à vous aider !

- Rien ne garantit que la situation ait été meilleure si vous n’aviez pas été en stase.

- Peut-être, mais au moins j’aurais essayé. Ca me tue de rester là à juste pouvoir constater les choses. Depuis que je travaille pour le programme Stargate, ce n’est pas ça qu’on attend de moi.

- RODNEY ! NE PARLEZ PAS DE CELA !

Le médecin s’était levé. Il était dans une colère folle dont son ami l’aurait cru incapable. D’après Rodney, il n’y avait pas de raison à cet énervement. Il ne faisait que dire la vérité. Il se leva lui aussi.

- Carson ! Vous savez que j’ai raison !

- Vous ne pouvez plus rien faire ! Maintenant c’est fini, c’est passé ! Ca ne sert à rien !

- Si, j’aurais pu arranger les choses ! Ou du moins essayer !

- Mais c’est trop tard vous m’entendez ? Trop tard !

- Mais ça je ne le supporte pas ! Je suis sûr qu’il y a quelque chose à faire !

- Il n’y a rien à faire !

Carson haussa encore le ton. Il était devenu rouge écarlate.

- Et vous ne ferez rien ! Vous resterez ici, et vous allez vivre ces années que vous avez perdues dans votre caisson !

- Vivre avec ces regrets je suis désolé ça ne sert à rien ! Même si je sais que je ne peux…

Il s’arrêta.

- Carson ?

Son ami avait pâlit. Il tremblait, l’une de ses mains cherchant à atteindre sa poche, l’autre crispée sur son cœur.

- Carson !

Il s’écroula, murmurant à Rodney de prendre pour lui ses pilules dans sa poche gauche. Il ne finit pas sa phrase. L’équipe médicale alertée arriva dans la minute qui suivit, Peter Beckett en tête.

'O'


- Que s’est-il passé ?

Matthew avait rejoint Amy et Rodney qui discutaient avec Peter, observant de loin Carson endormi.

- Crise cardiaque, l’informa Amy.

- Je ne savais pas. Il ne m’avait rien dit mais j’aurais du m’en douter.

- Ce n’est pas grave, docteur McKay, il est vivant.

- Je suis si désolé, je n’aurais pas dû… Il s’est trop énervé je ne comprends pas pourquoi. J’ai pensé qu’il était aussi calme qu’autrefois mais…

- L’histoire du Moïse l’a plus bouleversé que ce que vous pensiez. Ajoutez à cela un cœur fragile, toute l’émotion qu’il y a eu ces derniers mois avec votre retour et la mort des O’Neill, et vous comprendrez son état.

En finissant sa phrase, Peter se mordit les lèvres. Matthew était à côté de lui, il aurait du avoir plus de tact en parlant de ses parents.

- Mais maintenant il faut qu’il fasse attention, non ?

- Oui, il vaut mieux lui éviter toute émotion. Mais ce n’est pas nouveau, il se soignait avant cela. C’est un homme éprouvé vous savez, même si fondamentalement… Il est encore jeune.

- Je suis désolé.

- Je ne pense pas qu’il vous en veuille. Quand il s’est réveillé tout à l’heure, il a tout de suite demandé si vous alliez bien.

- Ben, mieux que lui en tout cas. Physiquement du moins.

- Vous viendrez le voir plus tard. Il lui faut du repos.

- Merci Peter.

Les trois scientifiques reprirent le chemin du labo. Rodney se mit à ré-expliquer à quel point il s’en voulait et pourquoi il ne s’attendait pas à ce que Carson se fâche ainsi. Il finit par dire aussi qu’après tous les morts qu’on avait enterrés la semaine dernière, ce n’était pas le moment de perdre Carson. Au bout de trois couloirs, il se rendit compte qu’il monologuait. Amy lui adressa un petit sourire-sans doute pour le remercier de s’être enfin tut- et ils entrèrent en silence dans le laboratoire.

Il s’assit sur une chaise en même temps que les deux jeunes gens.

- Je n’ai pas vraiment le cœur à travailler au réacteur, aujourd’hui.

- Moi non plus.

- Nous avons encore huit semaines pour trouver une solution, et vous êtes prêts du but.

Le silence tomba après la phrase de Matthew, que Rodney trouva un peu optimiste. Il se rendit compte que les deux physiciens s’étaient silencieusement relevés, et étaient en train de sortir furtivement de nombreuses paperasses des tiroirs. Amy ouvrit des fichiers sur ordinateur, et Matthew ferma la porte. Ils ne la fermaient que rarement, et le jeune O’Neill avant de le faire avait vérifié que personne ne trouve dans les couloirs. On aurait dit une scène de conspiration.

Devant son étonnement, Amy lui fit un de ses fameux petits sourires à peine prononcés, qui se voyaient plus dans ses yeux que sur ses lèvres.

- En attendant de finir le réacteur, docteur McKay, Matthew et moi avons un autre projet à vous proposer.

Matthew la rejoint et elle déplia devant elle une feuille qui semblait contenir un complexe dessin technique. Rodney s’approcha intrigué.

C’étaient les plans du Jumper à remonter le temps.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyDim 8 Juil 2007 - 12:59

- Janus, l’Ancien qui l’a conçu et qu’avait rencontré la… « vieille Elisabeth Weir », avait laissé les plans ici. Nous avons trouvé le vaisseau il y a deux ans dans une des parties les plus éloignées de la Cité.
- Personne ne savait qu’il en avait laissé un exemplaire ici.

Amy et Matthew, lampes torches à la main, expliquaient la découverte à Rodney. Ils avançaient dans des couloirs abandonnés, qui, il y a quelques années encore, devaient être emplis de l’animation des Terriens réfugiés. A présent, ils étaient sinistres.

- Je ne connais pas cette partie de la Cité.

- On a mis très longtemps à la découvrir. Il faut dire que l’exploration d’Atlantis n’a plus été la priorité du commandement pendant plusieurs années.

- Jusqu’à ce qu’il faille loger tous les réfugiés terriens.

- Et là, nous avons pu découvrir ce Jumper…

- Il est dans une salle au toit ouvrant, on devrait donc même pouvoir l’utiliser sans attirer l’attention de personne, une fois qu’il sera fonctionnel.

Rodney tiqua.

- « Sans attirer l’attention de personne » ?

Il vit Matthew se mordre les lèvres et Amy baisser la tête. A la réflexion, c’était vrai que décider de partir visiter la Cité à une heure aussi tardive, après le dîner, à la lueur des lampes de poche, c’était louche.

- Vous ne voulez pas que les autres sachent qu’on est ici ?

- On nous a interdit de travailler sur cette machine, expliqua le jeune O’Neill. Il y a deux ans, on avait suggéré à Mitchell de l’utiliser, mais il a toujours refusé. A vrai dire à l’époque on essayait plutôt de concentrer nos efforts ailleurs.

- Et qu’en disaient Sam et le général O’Neill ?

- Pareil. Ils étaient contre. Ils disaient qu’on n’avait pas le droit d’interférer avec le passé, qu’on ne savait même pas quelle était l’époque où il valait mieux apparaître, qu’on risquait juste de faire empirer les choses. Que c’était trop dangereux, qu’il y avait trop d’implications, et que de toute façon ça ne changerait pas notre situation actuelle. Ca créerait juste une nouvelle dimension, où nos doubles souffriraient assurément, même s’il n’arrivait que le quart de ce qu’il s’est passé ici.

- Très pessimiste.

- Mais pas tout à fait faux.

Amy se contentait d’écouter, en fermant la marche.

- Et pourquoi vous pensez que cette fois-ci ça vaut le coup ? reprit Rodney.

- Parce qu’un facteur déterminant a changé.

- Vous, résuma Amy en se tournant vers lui.

Rodney émit un petit rire nerveux. Facteur il voulait bien, déterminant…

- On pense que si vous, vous retournez dans votre présent, expliqua Matt, cela changera vraiment les choses. Vous en savez juste assez pour réfléchir à deux fois dans les situations critiques qui se présenteront à vous, et faire un meilleur choix. Mais pas suffisamment pour tout prévoir non plus, donc vos actions resteront la plupart du temps spontanées, comme elles l’ont été quand nos parents les ont faites.

- Ce plan nécessite que vous acceptiez d’être celui qui retournera dans le passé.

- … Sans vouloir vous vexer tous les deux, je dois avouer que je ne me sens toujours pas complètement à l’aise dans ce présent. Mon présent à moi c’est le passé. Enfin je veux dire… Vous comprenez.

Les jeunes hochèrent la tête avec compréhension.

- De toute façon vous n’avez rien à faire à cette époque ! conclut Matthew entre la blague et le sérieux, si caractéristiques de son père. Disons aussi que… si vous aviez été dans le passé, nous sommes sûrs que notre présent aurait été différent, qu’il a manqué votre contribution peut-être décisive dans la lutte contre Wraiths et Oris.

- Donc ça vaut le coup d’essayer de voir ce qui ce serait passé si je n’avais pas disparu.

- Pour nous, ça vaut le coup d’essayer, oui.

- Evidemment j’accepte.

Amy coupa court à la conversation.

- Nous arrivons.

Elle ouvrit une porte et ils entrèrent dans un hangar qui ressemblait fortement à celui des Jumpers, mais qui n’avait qu’un seul niveau. Il était vide : un unique vaisseau se trouvait au centre, sous le toit que Rodney devinait ouvrant.

- Pourquoi ne pas m’en avoir parlé avant ? Cela fait plus d’un mois que je suis ici.

- En vérité c’est la première chose à laquelle Amy a pensé en vous découvrant. Je l’ai suggéré ensuite l’air de rien à Mitchell, mais il a confirmé qu’il était contre, plus que jamais. Il doit penser que vous êtes plus utile ici, à trouver une solution pour le bouclier. Peut-être même voit-il dans votre venue un signe que notre situation présente va s’améliorer…

- Je sais que ça va vous paraître bizarre vu ce qu’on a du vous raconter sur moi, mais j’aimerais que l’on arrête de me considérer comme le Messie dans cette Cité, surtout pour ce que j’y ai fait jusqu’à maintenant.

Matthew eut un petit rire. Rodney se dit que c’était peut-être plus à cause du « ça va vous paraître bizarre » qu’en raison de la comparaison avec le Messie. Il se demanda si sa mère lui avait parlé de lui, et ce qu’elle lui en avait dit.

- On s’est donc demandé un moment avec Amy s’il fallait oui ou non suivre la décision de Cameron, même si nous penchions clairement pour le « non ». La… découverte du Moïse suivie de l’accident de Carson nous ont fait choisir de ne pas lui obéir.

- Quoiqu’il arrive, à terme nous perdrons Carson et les autres de toute façon, murmura Amy avec une expression de douleur contenue.

Il y eut un silence pendant lequel Rodney pu convenir qu’ils avaient raison. Des moments accablants, ils allaient à l’évidence encore en avoir, alors autant repartir de zéro et essayer de tout changer.

- On avait aussi besoin de vous jusqu’ici pour mener à terme les travaux sur le réacteur, reprit la jeune femme.

- Ils sont loin d’être finis, d’ailleurs, il faudra se dépêcher, répondit Rodney.

Là, Amy et Matthew échangèrent un regard et un petit sourire gêné, qui intrigua le canadien.

- Quoi ?

- Ils sont finis, docteur McKay.

- Comment ça ? Amy, il nous reste…

- Notre technologie nous permet à présent de finir le travail que vous avez commencé.

- Il faut juste qu’on enregistre les premières conclusions et toutes les données que nous avons réussis à collecter en trois semaines de tests, et nos ordinateurs améliorés pourront nous calculer quelle est la fréquence idéale que nous recherchons, comment l’obtenir au nano-hertz près, comment doser la quantité d’électrons…

- Les simulations et des compléments de tests feront le reste.

Rodney s’arrêta à deux pas du Jumper.

- QUOI ? Alors on travaille pour rien depuis deux semaines ?!

- Non, par pour rien : plus on intègre de données, plus la réponse est claire et précise, vos tests étaient utiles !

- Mais pourquoi vous m’avez laissé travailler dessus comme un imbécile ? Amy, pourquoi vous avez travaillé avec moi comme si de rien n’était, pourquoi vous m’avez laissé stresser en pensant qu’on avait moins de trois mois pour faire marcher ce truc ? … Oh ! Je vois ! C’est Sheppard qui vous a dit que je travaillais mieux dans l’urgence, c’est ça ?

Il se tut et les autres avec lui. Il se reprit, un peu troublé :

- Excusez-moi. Je vais mettre longtemps à me mettre ça dans la tête… Je ne sais même pas si vous l’avez connu…

- Si si… confirma Matthew.

- … Le projet du réacteur va être une couverture. En faisant croire qu’il n’est pas aboutit, tout le monde va croire que l’on passe la journée à travailler dessus. Cameron ne le montre pas, mais il nous connaît et se méfie : il sait que si Matt est revenu deux fois à la charge pour utiliser le Jumper temporel, cette idée lui trotte dans la tête et qu’il tentera quelque chose avec ou sans son accord. D’où l’utilité de faire croire que l’on travaille gentiment dans le labo.

- Je finirai le travail sur le réacteur, pour qu’il soit opérationnel quand nous n’aurons plus assez d’énergie pour alimenter le bouclier.

- Vous comprenez à présent que nous ayons choisi d’attendre de vous connaître assez pour vous proposer ce projet. Pour que vous n’hésitiez pas à garder le secret sur ce que nous voulons faire avec ce Jumper, maintenant que vous vous entendez aussi bien avec nous qu’avec les vétérans.

- « Les vétérans »… ?

- L’ancienne génération, expliqua Amy.

- On ne peut pas trop dire « les anciens », ça prête à confusion. Et « les vieux », c’est plutôt irrespectueux. Donc depuis qu’on sait ce que ce mot veut dire, on dit « les vétérans ».

- Je vois.

- Allez, au travail.

Amy ouvrit la porte arrière du Jumper. Ils aperçurent au milieu du compartiment arrière une sorte de moteur qui distinguait ce vaisseau des autres et, le cœur battant, ils entrèrent.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyJeu 12 Juil 2007 - 19:39

- Non non ! Attendez de regarder les plans Rodney !

- Matthew, je connais mon métier, je faisais ça alors que vous n’étiez pas encore né !

- Les tendances actuelles sont plus d’observer attentivement avant de tester, docteur McKay. Et comme nous avons les plans…

Amy était la voie la conciliation. Rodney céda : il valait mieux suivre les protocoles les plus récents, même s’il brûlait de tester tout de suite l’engin qui se trouvait au milieu du Jumper, et qui permettait les voyages temporels. Ils se penchèrent sur les plans affichés sur leurs écrans portatifs.

- De visu, ça ressemble à ce que ça devrait ressembler.

- Il faudra regarder un peu plus en profondeur alors.

Matthew sortit un appareil de sa poche qu’il passa à Rodney en lui expliquant qu’il scannerait l’intérieur de l’engin et mettrait ainsi en évidence les composants. Les deux hommes se mirent à scruter l’écran de l’appareil, tout en comparant ce qu’ils voyaient avec les plans. Amy, assise sur l’une des banquettes, eut un petit rire de les voir ainsi fascinés.

- C’est incroyable, finit par lâcher Rodney. Ils l’avaient fini.

- Il est complet, peut-être à reprogrammer, mais en tout cas intact.

- Quoi ? s’étonna Amy en se levant.

Rodney lui expliqua :

- Il a été achevé ! Il n’a sans doute jamais servit mais nous n’avons rien à ajouter, on pourrait presque commencer à le tester maintenant !

- Il faudra sans doute l’étalonner ce qui demandera du temps et risque d’être très complexe, mais côté conception, tout est déjà fait !

- On va pouvoir tout de suite interfacer le système, enchaîna Rodney en commençant à pianoter sur son écran. Nous aurons besoin de…

- Rodney… Nous reviendrons plus tard.

- Matthew a raison. Nous n’avons pas le matériel pour ce soir. Mais comme vous êtes partant et que le plan s’annonce bien, nous reviendrons le plus tôt possible.

Le doyen avait pris la bonne habitude d’écouter de temps en temps les jeunes.

- Bien. Vous avez raison je suppose… J’ai quand même sacrément envie de rester…

- Moi aussi…

- Allez messieurs ! Tout le monde au lit, avant qu’on ne se rende compte de nos petites balades nocturnes !

A Rodney qui s’affola soudain sur le fait que les détecteurs de la Cité pouvaient prouver qu’ils n’avaient rien à faire ici, elle répondit que plus personne ne les regardait depuis longtemps. Surtout depuis qu’une invasion de souris dans le secteur ouest les avait un jour affolé pour rien.

'O'


Sur le chemin du retour, Matthew et Rodney devisaient sur leurs premières impressions sur le Jumper et commençaient déjà à extrapoler tandis que, comme à l’aller, Amy restait silencieuse. Rodney demanda soudain comment ils avaient prévu de faire l’étalonnage de l’appareil. Apparemment, la vieille Elisabeth Weir avait eu quelques difficultés à voyager dans le temps la première et unique fois où elle l’avait utilisé, il ne fallait pas que cela se reproduise. Il fallait créer un programme fiable qui permettrait de voyager au mieux dans le temps en palliant les déficiences des pilotes –puisqu’ils n’étaient pas des Anciens, et que Rodney n’avait pas le gène naturel. Seulement pour créer ce programme, encore fallait-il savoir de quelle importance étaient ces déficiences. D’où la nécessité de tests afin d’étalonner le futur programme.

- Etalonner impliquerait de voyager dans le temps, et de se créer des points de repères afin de bien maîtriser les sauts temporels. Vous y avez pensé ?

- Nous savons où réaliser les premiers voyages, expliqua Matthew, une planète dont nous connaissons toute l’histoire, avec des points de repères précis, notamment la construction d’un immense palais qui leur a pris plusieurs années. Il suffira de voir où ils en sont pour connaître à peu près la date où l’on est arrivé. Paul a fait un travail gigantesque il y a deux ans pour dresser quasiment tout l’historique de la planète. Il en pinçait pour une historienne locale en fait.

- On irait sur une autre planète ? Comment ?

- Evan n’est pas contre le voyage dans le temps.

Rodney fronça des sourcils.

- Evan ?

- Le général Lorne.

- Ah oui !

- Vous ne le connaissiez pas ? s’étonna Amy.

- Si, mais pas plus que ça. On n’était pas… familiers.

- Je croyais qu’il avait fait partie plusieurs années de SGA1 ?

- … Pas quand moi j’y étais en tout cas.

Rodney n’osa pas demander à Amy si Lorne avait été leader de l’équipe ou non. Est-ce qu’il aurait été son remplaçant ? Difficile à croire.

- Et donc, il n’a rien contre un voyage temporel ?

- Non, donc il nous laissera la Porte à disposition je pense, en nous assurant toute la discrétion nécessaire…

- Nous irons jusqu’à Therana, nous changerons d’époque et nous comparerons ce que nous voyons avec ce que nous savons de leur histoire pour tenter de maîtriser au mieux les voyages temporels.

- C’est surprenant que Lorne désobéisse à un ordre…

- Mais il est général !

- Ah oui c’est vrai.

Ils arrivèrent à un transporteur. Après l’avoir utilisé, il ne faudrait plus qu’ils parlent du Jumper sans faire attention aux oreilles indiscrètes.

- Est-ce que les autres sont au courant ? Les autres jeunes ?

- Oui. Vaguement. Ils connaissent nos intentions, mais ne savent pas que nous les avons mises en pratique.

- A vrai dire, il faut savoir que Peter… commença Amy. Peter n’est peut-être pas vraiment au courant. Il a tendance à souvent…

- Gaffer, finit Rodney.

- Je vous dirais oui si je savais ce que cela voulait dire, finit-elle avec un sourire.

Damnée évolution du vocabulaire !

'O'


Dès le lendemain 7h30, Rodney était dans le labo. Il dut attendre patiemment qu’Amy et Matthew finissent leur petit déjeuner et arrivent, vers 8h30 environ.

- Bon ! Comment s’organise-t-on ? On ne travaille que la nuit ?

- Non. Vous allez partir travailler sur le Jumper avec Amy, tandis que j’entrerai vos résultats avec le réacteur dans notre calculateur. Si on passe, je dirai que vous faites une pause et que je suis en train de travailler sur autre chose. Personne n’y connaît rien en physique ici à part nous.

- Très bien. Donc Amy c’est vous qui serez avec moi pour faire l’étalonnage et les premiers voyages ?

- Oui docteur.

- … Bien.

- Vous êtes optimiste, Rodney, vous ne ferez pas les premiers tests aujourd’hui !

- Vous ne me connaissez pas, Matthew.

Rodney prit le sac rempli de matériel, câbles, prises et objets d’analyses, qu’il avait largement eu le temps de préparer, pour l’amener au Jumper.

- Essayez de ne croiser personne, votre sac est suspect !

- Le transporteur n’est pas loin, ça devrait aller.

- Bon ben, bon courage alors. Ne vous inquiétez pas Pierre et Marie Curie : je vous couvre !
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptySam 21 Juil 2007 - 14:54

- Je vous assure que ce n’est pas la première fois que nous achevons un travail que les Anciens ont commencé, fit Amy.

Elle et Rodney étaient dans les couloirs vides de la partie abandonnée de la Cité, leur matériel dans le dos, pour aller travailler sur le Jumper temporel.

- Forcément en trente ans la recherche a évolué, à mon époque c’était très difficile. Même si j’ai failli y arriver plusieurs fois.

- Arcturus aurait échoué même avec les Anciens.

- Hum, oui.

Décidément Amy était bien plus au courant que ce qu’il imaginait. Il fallait vite qu’il revienne au débat initial :

- Mais avouez que sans le gène, sans être des Anciens, ce sont quand même des finitions plus basiques que ce qu’ils prévoyaient – et si même moi je dis ça, c’est que ce doit être vrai.

- Oui, mais nous avons quand même réussit à finir quelques travaux.

- Mais pas de l’envergure d’un Jumper temporel ?

- Non, c’est vrai, plutôt des choses fonctionnelles.

- … Amy, vous n’allez pas me faire croire qu’à votre âge, vous avez terminé des centaines de projets Anciens !

- Non, c’est vrai… Juste deux.

Rodney soupira : ils étaient compétents mais sans expérience ! Ils continuaient à marcher vers la salle du Jumper, parlant à voix haute, et Amy leva un doigt l’air triomphant :

- Mais, mais mais, j’ai réussi à recréer les téléporteurs !

- Vraiment ?, fit Rodney plutôt impressionné.

- Oui. Sam m’a aidée. Le seul problème, c’est qu’ils ne pouvaient transporter que des masses équivalentes au poids d’une souris mais avec un peu plus de travail…

- Un téléporteur de souris ?

- Une sur deux survivait.

Devant l’air faussement sérieux d’Amy, Rodney ne put s’empêcher d’esquisser un sourire.

- De toute façon nous avons déjà des téléporteurs. Que vous n’ayez pas réussi à en recréer n’est pas important.

- Sam m’a dit la même chose.

Elle ouvrit la porte de la salle. Tandis qu’ils se dirigeaient vers l’objet de leurs études, Rodney commença à récapituler :

- Il nous faut donc créer un programme d’interface avec le système du Jumper temporel, afin de pouvoir créer ensuite deux programmes : un qui nous permettra de revenir à l’instant où nous sommes partis, par sécurité,…

- … et l’autre qui nous permettra de voyager au mieux dans le temps, même si vous n’avez pas le gène naturel, et surtout qui nous permettra de faire un saut de trente ans seulement, et non de dix mille ans, comme c’est arrivé pour le docteur Weir.

- … OK.

Mais le Canadien n’avait pas l’air convaincu. Il fallu plusieurs minutes, le temps d’ouvrir et d’entrer dans le Jumper, pour qu’il l’admette :

- Heu, Amy…

Puisqu’il s’arrêta là, elle croisa les bras pour l’écouter patiemment. Bon sang, ça arrivait tout le temps : il n’arrivait pas à finir sa phrase et elle attendait la suite. Il se sentait bien bête dans ces moments-là.

- Je dois vous avouer que… Bon. Je dois vous dire… Cette nuit j’ai beaucoup réfléchi.

- Oui ?

Elle décroisa ses bras, prête à tout entendre.

- Et je me suis dis que…

- Vous ne voulez plus partir ?

- Non… Non ce n’est pas ça.

Elle attendit encore. Il soupira.

- Je ne vois pas comment vous voulez faire. Pour remonter de seulement trente ans. Je ne comprends pas.

Admettre son ignorance était l’une des choses les plus difficiles que McKay ait faites ces dernières semaines. Peut-être même ces derniers mois. Mais Amy et Matthew avaient l’air si sûrs d’eux et il avait encore tellement à rattraper niveau connaissances qu’il n’avait même pas osé les qualifier de fous utopistes complètement farfelus quand ils avaient parlé de « régler » le Jumper.

- Vous ne voyez pas comment nous allons faire pour diminuer autant la marge de sauts dans le temps ?

- Voilà.

Elle hocha la tête.

- C’est normal, je pense, nous nous sommes appuyés avec Matthew sur les travaux des professeurs Hunckinberg et Grebel, qui ont été publiés il y a six ans. Ils ont proposé une autre conception de l’espace-temps, qui pourrait bien s’appliquer ici.

- Grebel, Grebel…

- La théorie quadridimensionnelle.

- Ah oui, exact.

- Vingt ans après cette théorie, donc, il est parvenu avec Michael Hunckinberg à reconsidérer ce que nous savions de l’espace-temps. Associons tout d’abord à chaque espace, chaque corps céleste, un temps qui lui est propre, mais qui au fond est identique aux temps des autres corps célestes. C’est le postulat de départ.

- Je vous suis.

- Le Temps est comme… un immense fleuve, vous êtes d’accord ? Qui coule indéfiniment, toujours dans le même sens et avec le même flux.

- Non. Il coule, oui, mais il est infini en « long » et en « large ». Il n’a pas de rives.

- Si, justement.

- Mais non !

- Mais... Docteur McKay je suis en train de vous expliquer une théorie qui dit qu’il a des rives. Je vais argumenter !

- … Oui, excusez-moi je vous écoute. Ca me paraît très farfelu quand même.

- En fait, il a une série de rives. Le Temps en général est composé de différents flux-temps parallèles propres à chaque espace. Ce serait comme un fleuve infini en fait composé d’une multitude de rivières qu’on aurait posées les unes à côté des autres, et qui auraient toutes le même courant et la même direction, formant donc bien, comme vous l’avez dit, un fleuve infini en long et en large.

- Tout comme les espaces mis les uns à côtés des autres forment l’Univers.

- Exactement. Seulement ces rivières-temps restent en fait indépendantes, elles ne font que se côtoyer sans que leurs eaux ne se mêlent. Des procédés comme la création d’un vortex entre les deux, ou l’hyper-espace par exemple, permettent d’accéder d’un espace-temps à l’autre sans heurts, et de garder une logique temporelle.

- OK, donc quand vous passez dans le courant de la rivière d’à côté, vous changez d’espace, donc de planète, mais pas d’époque, puisque le courant ici a la même vitesse que dans l’espace-temps initial. Alors que quand vous allez plus profond en suivant le courant de votre propre rivière, en fait vous changez de dimension car le courant varie avec la profondeur.

- Voilà. Il est plus difficile en fait de plonger suffisamment profondément pour changer de dimension, que de simplement nager à la surface pour passer une autre rivière. C’est pour cela que les voyages inter-dimensionnels sont plus difficiles à réaliser que les voyages interplanétaires.

- C’est très imagé mais plausible.

- Donc nous avons un alignement de rivières qui forment le Temps dans lequel nous évoluons. Il nous faut dans notre cas le remonter. Le Jumper temporel peut donner suffisamment de puissance pour le faire, mais le courant du Temps est tel qu’il doit fournir énormément d’énergie pour amorcer son mouvement de contre-courant. Du coup, quand le mouvement est amorcé et qu’il ouvre la fenêtre temporelle qui va lui permettre de revenir en arrière, le Jumper se retrouve avec un trop-plein d’énergie brutal à dissiper, et le temps qu’il y arrive…

- …il a déjà fait un bond d’au moins 100 ans…

- Exactement.

Rodney resta pensif une fraction de seconde-comme d’habitude-et reprit :

- Mais alors comment… Les rives !

- Vous y êtes.

- Si notre espace-temps a des rives, cela signifie donc que le courant est moins fort sur les côtés. Quand on est au bord d’une rivière, l’eau coule beaucoup moins vite qu’au milieu !

- Voilà. Il faut donc arriver à se rapprocher de ces rives, grâce au programme que nous allons faire, et quand nous y serons…

- … il sera plus facile de « remonter » le courant. De remonter le temps. Le Jumper aura besoin d’utiliser beaucoup moins d’énergie pour y parvenir, et la dissipera donc plus vite.

- Nous pourrons donc en théorie arriver à remonter de trente ans, conclu Amy.

- Vous êtes géniale !

Elle rougit, modeste :

- Nous avons beaucoup étudié les travaux de Janus, avec Matthew. Cet Ancien avait ébauché assez clairement ce qu’il comptait faire pour régler le Jumper.

- Et donc, pour atteindre ces rives et créer le programme ?

- Il nous faut des points de repères temporels. Si nous arrivons à déterminer quand nous sautons de 500 ans et quand nous sautons de 5000 ans, nous saurons mieux comment nous rapprocher des rives, comment nous « pousser » vers elle. Et on fera aussi un programme pour que vous puissiez manier ce Jumper même sans le gène naturel.

- Formidable, formidable.

- J’ai répondu à vos questions alors ?

- Oui oui oui. Non !

Amy resta patiente, d’autant plus qu’elle s’amusait en fait de la situation. Voir Rodney s’éclairer lorsque son esprit fonctionnait était toujours une expérience assez enthousiasmante. Et puis surtout, il avait toujours demandé des éclaircissements à Matthew, mais jamais à elle, la considérant peut-être comme trop jeune pour lui fournir des explications. Mais apparemment, aujourd’hui sa gêne était tombée, et il n’hésitait plus. Elle faisait de son mieux pour satisfaire sans le vexer l’effort qu’il faisait.

- On va être deux moi dans cette dimension. Ca ne va pas poser problème ? Une Samantha Carter venue d’une autre dimension avait eu un souci il me semble…

- Oui…

- Je suppose bien évidemment que vous avez la réponse à cette question.

Elle sourit à nouveau, modestement gênée par la gentillesse évidente de Rodney, due à bonne humeur qui ne le quittait plus depuis qu’il avait appris l’existence du Jumper.

- En fait, l’entropie en cascade qui explique ces problèmes ne se produit pas toujours. Elle dépend de la façon dont la personne a changé de dimension, certains moyens de transports inter-dimensionnels ne sont pas suffisamment au point pour éviter les « effets secondaires ».

- Et le Jumper temporel ?

- D’après moi, sa technologie est assez évoluée pour que le problème ne se pose pas.

- Ce truc a 10 000 ans et n’est pas fini !

- Mais il a été créé par les Anciens !

- Attendez, tout ce qui a été créé par les Anciens n’est pas toujours bon à prendre !

Elle eut un air sincèrement dépité, mais il lui sourit. Comprenant qu’il plaisantait-décidément il était en forme, savoir qu’il allait partir le faisait revivre- elle ajouta :

- De toute façon, vous ne serez pas vraiment deux Rodney McKay, puisque votre double est dans un caisson de stase.

- Je lui mettrai un panneau : « en cas d’urgence, brisez la glace »

Elle mit un temps à oser sourire, et il continua.

- Plus sérieusement, je ne suis pas sûr que le fait qu’il soit dans un caisson puisse jouer sur l’entropie.

- Et bien je pense que si.

- Vraiment ?

- Mais c’est une théorie cette fois totalement personnelle.

- Elle dérive de vos travaux ?

- Oui.

- Je vous écoute.

Amy repartit dans une série d’explications, cette fois encore plus énergique car il s’agissait de défendre sa propre position, et souriante parce que le Canadien semblait attacher une réelle importance à ce qu’elle pensait. Rodney était toute ouïe, il savait à présent qu’il ne devait pas sous-estimer la jeune femme qui travaillait avec lui.

- Quand une personne est dans un caisson de stase, le temps pour elle n’est pas arrêté, mais ralentit. D’après moi, ce phénomène se rattache encore à la théorie d’Hunckinberg et de Grebel sur le « fleuve-Temps » et les « rivières-espaces-temps ». En entrant dans un caisson, on « plonge » plus profond dans notre rivière et donc le courant se ralentit, mais sans qu’on ait été suffisamment loin pour changer de dimension.

- Ca se tient. Ca explique pourquoi nous sommes toujours visibles, et pourquoi on vieillit plus lentement. Une sorte de limite, à la frontière entre deux dimensions.

- Tout à fait ! Lorsque le colonel Sheppard s’est retrouvé coincé dans un périmètre où le temps était accéléré, quelques mois avant que vous ne disparaissiez, c’était le phénomène inverse : en franchissant le portail, il remontait vers la surface, et le temps s’accélérait, car il était à nouveau à la limite de la dimension-rivière, mais cette fois vers la surface, où le courant est le plus fort.

- Mm, plausible.

- Mais pas encore vérifié.

- Donc au final vous ne savez pas me dire si je risque ma vie ou non en revenant dans le passé.

- Au final… Je ne peux pas vous affirmer que c’est sans danger, non.

- Alors je vais devoir vous faire confiance.

- Je sais que vous n’aimez pas ça, je suis désolée.

Ils commençaient à déplier leurs affaires pour enfin travailler, sortant câbles et ordinateurs.

- Oh, mais je suis tout à fait capable de vous faire confiance ! Sheppard vous a raconté des choses affreuses à mon sujet j’en suis sûr, mais la moitié sont exagérées, croyez-moi.

- Oh, les bruits de ce genre n’ont pas été véhiculés par lui, mais plutôt par ceux qui avaient moins travaillé avec vous, qui vous connaissaient moins.

- Quoi, Sam disait des choses gentilles sur moi ?

- Heu… Non, mais elle n’a pas travaillé deux ans avec vous non plus. Et puis elle nous avait dit que vous aviez des bons côtés quand même !

- Sympa…

- Sinon Carson depuis que nous vous avons découvert, tente de nous expliquer comment vous fonctionnez pour qu’on ne soit pas trop perdu.

- Quoi vous consultez Carson en temps que « mode d’emploi du docteur McKay » ?

Elle rougit, ce qui fit dire à Rodney qu’il avait raison. Il se remit au travail en secouant la tête. Amy finit par parler, pensive :

- Mais le colonel Sheppard avait plutôt tendance à vous présenter comme quelqu’un de compétent et regretté. Il plaisantait sur vous, bien sûr, mais au fond je sais que vous lui avez profondément manqué.

Rodney marqua une pause. C’était réciproque.

- Vous l’avez donc connu ?

- Oui. Jamais assez longtemps.

- Jamais assez longtemps, reprit-il dans un souffle.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptySam 21 Juil 2007 - 15:01

NB : J'ai posté deux chapitres : il faut donc commencer par celui du dessus (si vous n'accrochez pas vous pouvez le zapper, il sert juste à rendre la fic scientifiquement potable).
-------------------------------------------------------------------------------
- Amy ? Pourquoi est-ce que ce n’est pas Matthew qui s’occupe du Jumper avec moi ?

La jeune fille leva le nez, surprise, du moteur à voyager dans le temps. C’était la première fois qu’ils engageaient une conversation depuis deux heures, n’échangeant que de brèves banalités en travaillant. Parler de John avait un peu secoué le Canadien.

Rodney, assis sur une banquette face à elle, un ordinateur sur les genoux, interpréta mal sa surprise et s’excusa maladroitement :

- Je veux dire… Ce n’est pas que travailler avec vous me dérange, bien au contraire même je dirais mais… Enfin je veux dire : que ce soit avec vous ou Matthew, ça ne me dérange pas, même si je n’ai rien contre les autres, hein, et… Avec vous c’est bien aussi, ne croyez pas, on a fait du bon travail jusqu’à maintenant, même si vous m’avez fait travailler un peu pour rien sur le réacteur, mais je ne vous en veux pas vraiment quoique j’aurais préféré que vous m’expliquiez tout de suite que… Enfin…

Amy le regardait avec patience, et il sentit qu’à nouveau elle ne l’interromprait pas. Dommage, il n’aurait rêvé que de cela, ça lui aurait évité de s’embrouiller toujours plus.

- Même si vous êtes jeune j’ai constaté que vous aviez beaucoup de compétences, que vous étiez compétente et d’ailleurs l’exposé que vous m’avez fait tout à l’heure le prouve… Mais…

Toujours pas de réaction de la part de la jeune scientifique, qui l’écoutait toujours avec attention –peut-être juste un léger froncement de sourcils, sans doute pour essayer de comprendre où il voulait en venir.

- Pourquoi vous, et pas Matthew. Voilà. Juste une question comme ça ne vous inquiétez pas.

- Je ne m’inquiète pas.

- Bien.

- Parce qu’on a fait équipe et que ça a bien marché, parce qu’il fallait bien quelqu’un pour vous aider, heu…

Elle s’arrêta là, à court d’arguments, et peut-être aussi parce qu’elle n’arrivait pas à brancher le câble qu’elle tenait entre ses mains, poussant de toutes ses forces. Rodney soupira en se levant pour l’aider. Il lui prit le câble des mains. Il lui tourna le dos pour brancher et elle prononça doucement.

- Parce que j’ai travaillé sur les dimensions temporelles… Aussi parce que j’ai le gène ATA naturel, et que donc je suis susceptible de bien maîtriser la machine en cas de problème.

Il releva la tête pour la regarder dans les yeux.

- Vous avez le gène naturel ?

Elle lui répondit oui dans un souffle. Ils se regardèrent encore quelques secondes avant qu’il ne retourne au travail, sans un mot.

Il finit par reprendre.

- Donc vous n’avez pas suivi la génothérapie. Le gène vous a été transmis par vos deux parents, ou seulement un seul ?

Alors qu’elle ouvrait la bouche pour lui répondre, il la coupa :

- Laissez, ça ne me regarde pas.

Elle n’insista pas. Il finit par se relever en se frottant les mains, le branchement effectué, et après un soupir, il la regarda bien dans les yeux.

- Amy. Vous êtes bien consciente des risques ? On ne sait pas si on arrivera à revenir des tests de voyages temporels !

- … Il faut bien que quelqu’un prenne ces risques, docteur McKay.

Il soupira, commença à brancher le câble, et elle poursuivit.

- Et puis de toute façon nous allons vite créer ce programme de retour automatique à la date de départ pour sécuriser nos tests de voyage dans le temps. Donc en théorie, le seul trajet sans retour, ce sera le dernier, que vous ferez seul, vers l’époque où vous avez disparu.

- Très bien. Je voulais juste être sûre que vous étiez bien consciente de ce que ces tests impliquent, je ne pense pas que vous ayez déjà été dans des situations comme celle-là avant.

- … Des situations où la discrétion et l’efficacité étaient indispensables, si. Mais je n’étais pas volontaire. De toute façon ici ce ne sont pas des risques mortels.

- Ben, si les Oris remarquent nos petits trafics…

- Ils ne font pas tellement attention, vous savez. Vous vous inquiétez docteur McKay ?

- … A la fois pour moi et pour vous, oui.

Ce ne devait pas être la réponse à laquelle elle s’attendait, car elle sourit l’air agréablement surprise. Rodney acheva son travail et partit se rassoir en continuant, sans la regarder vraiment dans les yeux :

- Je m’inquiète pour les autres aussi, d’ailleurs. Il ne faudrait pas heum, que nos actions leur retombent dessus… Bon allez on s’y met.

Il reprit son ordinateur et se rassit avant de lâcher un « mais !? » de surprise.

- Docteur ?

- Il n’y a pas besoin d’interfacer !? Regardez j’ai toutes les données de l’engin sans avoir besoin de créer un programme intermédiaire ! On relie directement PC et moteur temporel et c’est bon, on a toutes les données lisibles avec Windows 2029 !

Elle se rapprocha pour vérifier, aussi étonnée que lui. C’était la bonne surprise de la journée.

- Et bien nous allons pouvoir créer ce programme de retour au point de départ sans problème je crois, Amy. Et Matthew qui doutait de ma rapidité, c’était sans compter sur la chance et sur mes talents.

- Vous savez utiliser Delta 9 ?

- ?

- … Le logiciel de création de programmes le plus fiable.

- … C’était sans compter sur la chance et sur nos talents…

'O'


L’océan dans la nuit noire était d’un calme parfait. C’est seulement en prêtant l’oreille que l’on pouvait percevoir comme un bruissement dans l’air, furtif, un son étranger. Un Jumper occulté qui filait vers le continent. A son bord, l’ambiance était nettement plus animée.

- Et donc, à cause de cela, on a retraversé toute la Cité, de nuit, en pyjama, avec nos lampes torches dans une main et les souris de laboratoire dans l’autre !

Amy et Matthew partageaient leurs souvenirs d’enfance avec Rodney, dans une atmosphère joyeuse, en attendant d’arriver sur le continent. Amy était aux commandes, le canadien à ses côtés. Il leur avait fallu plus de 24 heures pour achever le programme de retour dans le temps, et il était à présent l’heure de tester le Jumper temporel, les simulations ayant été positives, et l’étude théorique du fonctionnement de l’appareil, faite. L’excitation était à son comble, et ils avaient choisit de l’évacuer en riant de leurs bêtises d’enfants.

- Et comme j’étais le plus âgé, j’essayais de mener tout ce petit monde à bon port, avant que nos parents ne se rendent compte de notre disparition.

- Oh, il y avait aussi Lucy, la fille de Carson, qui avait ton âge, et qui répétait qu’on se trompait de chemin, mais tu ne voulais pas l’écouter, et au final à trois heures du matin on était complètement perdus !

Rodney avait oublié qu’Amy avait grandit dans la Cité.

- Je me souviens de toi, Amy, toute petite, si soudée à tes souris que tu les as toutes étouffées !

- Mais non pas toutes ! Juste une !

- Vous auriez du la voir, Rodney, dans le noir, l’air concentré et peur de rien. Tu avais quoi… cinq ans ?

- Six.

- Tu devais être la plus jeune. Je suis sûr que tu avais moins peur que moi ! Et Carol Lorne qui n’en pouvait plus, tandis que le Dex pleurait !

- Oh il y avait aussi David et Paul qui sont partis de leur côté avec les filles Cauvin non ? Et ils sont rentrés sans problème et avant nous !

- On a finit par trouver un transporteur à trois heures et demie du matin, tous contents, et en fait à destination, quand les portes se sont ouvertes, on est tombés nez à nez avec le docteur Kessel, qui dirigeait la Cité. Je peux dire que nos parents autant que lui nous ont bien enguirlandés !

- Du coup dès que cela a été possible, ils nous ont fait évacuer sur un autre monde avec d’autres enfants, pour nous mettre dans une sorte d’internat. Le fait qu’il fallait nous gérer ajouté aux dangers auxquels étaient soumis la Cité ont eu raison de notre enfance sur Atlantis.

Amy avait dit tout cela d’un ton un peu amer. Rodney en déduisit, avec le fait qu’elle parle d’ « internat », qu’elle avait alors été séparée de ses parents. A six ans, c’était dur. Avait-elle alors déjà perdu sa mère ?

Mais pourquoi il se posait des questions comme ça ? Sans doute parce que ces deux astrophysiciens-là étaient attachants.

- C’est sûr que ça rigolait moins sur Bultewis.

- Nous arrivons.

Rodney ne reconnaissait pas le continent. Certes, ce n’était pas la première fois qu’il y venait et lors de ces précédents passages, il avait pu remarquer qu’il s’était quasiment urbanisé : c’était une vraie petite ville, ou plutôt village, qui entourait la Porte. Mais de nuit, l’effet était encore plus saisissant : la lumière des lampadaires déchirait la nuit en une multitude de lucioles organisées.

L’occulteur leur permis de ne pas attirer l’attention des habitants qui ne dormaient pas encore, à une heure du matin passée. Amy atterrit habilement juste devant la Porte, qui était encadrée de préfabriqués, et, laissant le Jumper toujours invisible, ils sortirent discrètement pour entrer dans un bâtiment proche dont une salle était éclairée. La pancarte sur la porte du bureau à laquelle ils frappèrent indiquait qu’il s’agissait de l’antre du général Lorne.

Une vieille dame soignée leur ouvrit.

- Bonsoir Eva.

- Amy, Matthew, entrez. Docteur McKay…

Son visage ne disait rien à Rodney, mais après tout en trente ans tant de monde avait changé. Son accent laissait deviner qu’elle n’était pas américaine.

Ils entrèrent tous pour voir le général se lever de son bureau, où il était en train de disputer une partie de dames, sans aucun doute avec la femme qui avait ouvert.

- Nous vous attendions. Rodney, voici mon épouse Eva, qui m’a aidé à rester éveillé.

- Hum, enchanté.

Eva ? Non ça ne lui disait rien.

- Tout va bien ? demanda Matthew.

- Mh ?

Lorne n’avait pas l’air très joyeux.

- Cela t’embête qu’on t’oblige à mentir à Cameron, comprit Matthew.

- Non, ce n’est pas ça. Je suis très content de vous aider, je ne vous aurais pas proposé sinon. Mais nous avons reçu aujourd’hui la visite d’un prêtre Ori.

- Oh ?

Les jeunes-y compris Rodney- l’écoutaient avec attention.

- Ils attendent un retour à l’aide qu’ils nous ont fournie pour retrouver le Moïse, je crois qu’il va falloir faire un geste pour eux, à terme.

- Ben on s’y soumettra, comme d’habitude.

- Personne n’a jamais aimé ça.

La salle approuva –sauf Rodney cette fois-ci- et Lorne changea de sujet :

- Vous êtes prêts ? Le Jumper est en place ?

- Oui, et opérationnel, il ne reste plus qu’à ouvrir la Porte.

- Bien, dans ce cas je vais le faire moi-même, il n’y a que quatre gardes dans le coin, je ne vais pas les déranger.

Eva se tourna poliment vers leurs hôtes, tandis que Lorne enfilait sa veste.

- Voulez-vous en thé en attendant ?

'O'


La Porte des Etoiles, sous le ciel étoilé, s’ouvrit avec fracas. Un bruit d’eau diffus fit comprendre aux deux témoins que le Jumper occulté avait traversé le vortex. Lorne et sa femme étaient à présent seuls devant la Porte, enlacés, à devoir attendre le résultat du voyage-test dans le temps.

o


De l’autre côté de la Porte, Amy fit s’élever le Jumper, qui fila vers les deux soleils de la planète. Ici, il faisait jour. Therana ne surveillait jamais sa Porte des Etoiles. Y faire des allers-retours n’en serait que plus facile. Le Jumper se mit en vol géostationnaire. Il était temps de commencer.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyMer 25 Juil 2007 - 21:56

- Bien, commença Rodney en quittant son siège pour s’approcher de la machine à l’arrière. Nous tentons donc d’aller à… moins deux cents ans ?

Le temple au-dessus duquel ils se trouvaient n’était qu’une ébauche il y avait 200 ans de cela. Il allait être facile de vérifier s’ils avaient voyagé dans le temps ou non. Après, restait à espérer que le programme de retour fonctionne…

Rodney relia l’appareil à son ordinateur, ceci afin de collecter des données : ils devaient essayer de trouver comment se rapprocher au mieux des rives temporelles de leur espace-temps, en prenant des points de repères temporels, mais ils devaient aussi trouver un moyen de pallier l’absence de gène naturel de Rodney, et que le Jumper fonctionne tout de même efficacement sans. Rodney et Amy avaient aussi commencé à penser qu’il serait utile de régler le Jumper pour que la marge d’erreur temporelle ne soit que d’une année près, mais pour le moment cette idée relevait du peaufinage.

- Je sors le fichier sur l’historique de la planète, annonça Matt.

- Amy vous venez m’aider à faire les branchements ?

Ils avaient établit tous les deux le protocole de recherches, il fallait qu’ils le mettent en œuvre ensemble.

- Demandez à Matthew, docteur McKay. Je ne peux pas lâcher les commandes.

Rodney en fut tout ébahi.

- Excusez-moi, Amy, je pense qu’il vaut mieux que ce soit vous et moi qui mettions en place ce que nous avons prévu pour étudier ce moteur temporel, puisque nous avons travaillé dessus. Sans vouloir vous mettre à l’écart, bien sûr, Matthew, mais…

- Il faut quelqu’un pour tenir les commandes, Rodney, et je ne peux pas le faire.

- Pardon ?

Amy se tourna vers eux, toujours sur le siège de pilotage :

- Matthew n’a pas le gène des Anciens.

- C’est vrai ?

Le jeune homme confirma.

- Mais O’Neill l’avait pourtant !

- Ce sont les hasards de la génétique. Je n’en ai pas hérité.

A son ton, on pouvait deviner qu’il le regrettait amèrement.

- La thérapie génique n’est plus en vigueur ?

- Si, elle a même connu plusieurs améliorations depuis le début, expliqua Amy, mais elle ne fonctionne pas pour tout le monde.

- Et elle n’a pas marché pour moi. Mon frère par contre a hérité du gène naturel. Ce qui fait que lorsque j’ai besoin d’initialiser des objets Anciens, je dois avoir recours à David ou à Amy.

Rodney soupira, et son regard tomba sur Amy qui lui signifiait par un sourire poli qu’il allait falloir se passer d’elle. Il hocha la tête et expliqua leur plan à Matthew. Ca allait leur faire perdre du temps tout ça, il avait espéré que pour le premier voyage, ce serait Matthew qui lancerait la machine, comme son père apparemment l’avait déjà fait, et que lui et Amy resteraient exploiter les données à l’arrière. C’était sans compter sur les caprices de la génétique…

Ils firent les derniers réglages en quelques minutes. Tout était prêt pour un saut dans le temps.

- Tout est prêt. Amy, tu la fais partir ?

Rodney rageait quelque peu de ne pas pouvoir admirer les premiers résultats avec Amy à ses côtés. Mais il fallait bien que quelqu’un soit aux commandes ! Et il savait d’expérience à présent, qu’Amy était suffisamment compétente pour démarrer le moteur temporel seule. Surtout si elle avait le gène naturel. Seulement, ils avaient travaillé dessus à deux, il aurait souhaité inaugurer les résultats ensemble aussi, surtout que Matthew ne viendrait pas avec eux les prochaines fois, c’était l’unique occasion de travailler les premiers résultats en binôme. Après ce serait soit lui, soit Amy, pendant que l’autre resterait aux commandes. Matthew s’installa à côté de lui et chercha à lui montrer le côté positif de la chose.

- Amy est celle d’entre nous qui a le gène le plus fort. Elle fera marcher ce truc sans problème.

- Oh mais ne croyez pas que je doute de ses compétences. Elle est tout à fait capable de faire fonctionner ce machin.

- Nous serons tout à fait fixés sur ce point dans quelques secondes, lança Amy. Accrochez-vous messieurs, je lance le premier test. Nous allons tenter de faire ce bond en arrière.

Le Jumper, toujours invisible, repris son mouvement et, une fois une certaine vitesse atteinte, le son de ses moteurs se coupa brusquement.

'O'


Lorne et son épouse étaient toujours dans la même position, enlacés dans la nuit fraîche, devant la Porte qui venait juste de se refermer.

- Les dés sont jetés… murmura-t-il.

- J’espère autant que toi que tu as fait le bon choix en les laissant partir…

Il n’eut que le temps de poser sa tête sur la sienne, avant que le vortex ne se rouvre. Ils se raidirent et il se prépara à défendre sa femme si le nouveau venu était hostile –ce qui n’arrivait plus jamais à présent, puisque même les Oris ne venaient plus que pour discuter.

« Quelque chose » sortit du vortex, et apparut au bout de quelques secondes : le Jumper qui venait juste de franchir la Porte.

Seulement cinq minutes s’étaient écoulées depuis son départ. Et aux sourires sur les visages de ses occupants, les Lorne comprirent qu’ils avaient réussit.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyMer 25 Juil 2007 - 22:02

Bon allez, cette fois encore je vous en mets un deuxième, avant un long silence pour cause de voyage au VIETNAM ! Donc pensez à lire ce qui est juste au-dessus avant d'entamer cette partie !
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- Alors Carson ? Comment allez-vous aujourd’hui ?

- Bien Rodney, beaucoup mieux. Cela faisait longtemps que vous n’étiez pas venu discuter.

Et pour cause, pensa son ami, je ne passe pas beaucoup de temps dans la Cité !

Depuis dix jours, ils multipliaient les allers-retours vers le continent avec Amy. A présent, ils les faisaient même de jour. Par ce système en fait, il avait déjà passé deux semaines à travailler avec la jeune femme, alors que seulement dix jours s’étaient écoulés dans leur présent. Lui et Amy étaient donc épuisés, mais formidablement heureux : tout avançait au mieux.

- Vos petits soucis de santé sont finis ?

- Ils ne le seront jamais vraiment, Rodney. Mais je fais attention.

- Je voulais m’excuser d’ailleurs pour… enfin…

- Vous vous êtes déjà excusé quand je me suis réveillé, puis à chaque fois que l’on s’est vus depuis. Rodney, vous n’y êtes pour rien, c’est moi qui ait eu une réaction démesurée… Je crois que c’était trop d’émotion que d’avouer avoir perdu les O’Neill, et que je ne reverrai jamais Laura et Lucy…

Le médecin soupira, mais Rodney n’avait pas envie de compatir. Il aurait voulu lui expliquer tout ce qu’il faisait : qu’il comparait méticuleusement avec Amy ce qu’ils voyaient sur la planète lors de leurs voyages dans le temps, avec ce qu’ils en savaient, pour savoir au mieux de combien d’années ils avaient reculés ; qu’ils passaient des heures à débattre, leurs visages penchés sur l’étude de l’histoire de Therana, pour déterminer à quelle époque ils se trouvaient. Que l’un et l’autre se retenaient mutuellement de montrer le Jumper et descendre interroger précisément la population. Que leurs conflits oraux pour déterminer l’époque se finissaient souvent en rigolade, car si Amy lui tenait tête, elle n’aimait cependant pas s’énerver sans avancer et finissait par faire l’imbécile. Passé l’étonnement de la première fois, il avait finit par céder à son sourire, et discuter plus posément, en plaisantant également.

Il avait passé une heure à lui raconter les premières années de la mission Atlantis, en survolant le palais royal de Therana, une nuit de fête, juste pour se détendre, et non pour travailler. Ils passaient toutes leurs soirées ensemble, dans le labo ou plus récemment dans leurs quartiers, à concevoir ce programme qui leur permettrait de se rapprocher des rives, toujours plus près… Et ils le testaient ensuite en temps réel, l’un rassurant toujours l’autre aux moments de découragements.

- Rodney ?

Il ne s’agaçait plus lorsqu’il fallait attendre avant de recommencer un voyage, ou bien subir le trajet entre le continent et Atlantis. Car il devait l’admettre, la compagnie d’Amy était agréable. Mais elle était si jeune…

- Rodney ?

- Oui ! Excusez-moi, Carson, je pensais.

- A quoi ?

Au fait que dans certainement quelques semaines, je reviendrai dans le temps pour empêcher que vous ne soyez séparé de Laura.

- A… Matthew. Il est très brillant.

- Amy également.

- Bien sûr, elle a été formée par une McKay, doublée de Carter.

Carson sourit.

- On m’a dit que vous travailliez surtout avec elle.

- Oui, sur le réacteur, depuis le début.

- Moui, bien sûr.

Rodney sentit que son ami doutait, et son cœur fit un bond qu’il cacha de son mieux. Mais les yeux bleus du médecin étaient plutôt moqueurs qu’accusateurs. Rodney préféra arrêter la discussion ici plutôt que de chercher à savoir pourquoi il avait ce regard.

- Alors comme ça, heu, vous allez donner des cours sur une autre planète, Carson ?

- Ah, vous en avez entendu parler je vois. Oui, régulièrement, comme chaque chercheur ici, nous allons à l’université terrienne, située…

Leur joie avait été commune quand, il y a quatre jours, ils avaient constatés plus ou moins incrédules qu’ils avaient réussit à reculer de seulement quatre-vingts ans. Le programme fonctionnait, ou alors c’était un coup de chance. Aujourd’hui, ils avaient réussit à remonter cinquante ans. Ils étaient sur la bonne voie. Seulement maintenant, ils amorçaient le moment critique : ils savaient comment se rapprocher des rives temporelles, Rodney apprenait-difficilement- à contrôler l’appareil, remonter de trente ans n’était plus qu’une question d’entraînement, mais il leur fallait à présent découvrir comment maîtriser les jours et les heures. C’était Lorne qui leur avait suggéré, l’idée de départ de Rodney et Amy était que le Canadien maîtrise juste suffisamment la technologie du Jumper pour arriver dans l’année qui suivait sa disparition, plus ou moins deux ans de marge d’erreur. C’était suffisant car rien de majeur qui doive être changé ne s’était produit durant cette période, excepté des mariages et naissances que Rodney souhaitait conserver. Mais selon Lorne, il fallait plutôt que Rodney arrive à un moment critique de la vie de la Cité, afin qu’il soit d’une réelle utilité, avec son expérience du futur fraîche dans sa tête. Après maintes argumentations, Rodney et Amy avait fini par partager cette idée, même si elle impliquait de retarder de beaucoup le départ du Jumper pour le passé, le temps de faire des réglages précis, et que Rodney maîtrise le tout-il avait d’ailleurs horreur de constater l’aisance avec laquelle Amy pilotait, malgré son estime, il fallait le dire, pour la jeune fille.

- Et donc depuis lors, la une classe de médecine s’est ouverte. Mais il fallait encore…

A cause de cette variation d’objectif, la mission s’était singulièrement compliquée, devenant quasi-impossible, même. Mais pas pour Amy et Rodney McKay. Amy comment d’ailleurs ? Au début peu lui importait car au fond il n’avait pas connu tant de gens que ça dans la Cité, et qu’il n’était plus au courant des grands noms de la science. Mais depuis quelques temps…

- Evidemment, j’ai accepté. Vous vous rendez compte ! Mon propre fils !

Ils avaient donc à présent besoin de points de repère extrêmement précis dans le temps : des évènements d’un jour, voire d’une heure, pour découvrir comment le courant temporel se décomposait lorsqu’on arrivait aux rives. Mais hormis cette fête nocturne pour célébrer l’achèvement du palais royal sur laquelle ils avaient eu la chance de tomber, et donc de pouvoir dater, jamais ils n’étaient parvenus à arriver au moment d’un autre évènement, qui leur aurait permis d’avoir un autre point de repère. Et évidemment, ils ne pouvaient pas intervenir pour demander la date aux gens, aucune vite de ce style de la part de Terriens n’avait été indiquée dans leurs annales !

- Amy d’ailleurs m’accompagnera. Elle est vraiment excellente avec les adolescents, une très bonne vulgarisatrice.

Car oui, comme Carson venait de le dire, il y avait cela aussi : Amy allait partir à la fin de la semaine passer cinq jours à donner des cours de physique dans un lycée. Cela lui était déjà arrivé une fois depuis qu’il travaillait avec elle, mais à présent cela tombait assez mal. Peut-être allait-il continuer les voyages temporels avec Matthew, et s’habituer ainsi à faire marcher la machine lui-même, au lieu que ce soit Amy. Après tout, le jour J, il serait seul pour revenir trente ans en arrière…

- Et à ce moment les souris sont entrées dans la salle des commandes et ont pris tout le personnel en otage en réclamant la libération de leur peuple. Vous savez comment elles ont désarmé les gardes ?

- Mmh ? Non non.

- Rodney, vous ne m’écoutez pas.

- Mh ? Si si, Carson, si si.

- Qu’est-ce que je disais ?

- Vous parliez de… souris terroristes ?!

- Et ça ne vous choquait pas outre mesure.

- Vous plaisantiez, n’est-ce pas ?

- Je me rendais compte que vous ne m’écoutiez pas. Ca fait deux fois Rodney, je pourrais me vexer.

- Excusez-moi. C’est le travail, tout ça.

- Vous finirez à temps pour le générateur ? Il ne reste que deux mois.

- Un peu plus. Lorne vient de négocier un vieil E2PZ avec je ne sais plus quelle planète.

- A terme, le réacteur est nécessaire, donc.

- Oui, mais nous avons gagné du temps.

Rodney soupira. C’était Matthew qui s’occupait surtout de cela. Lui et Amy ne se repenchaient sur les simulations du réacteur que sporadiquement, quand ils choisissaient de rester dans la Cité pour ne pas attirer les soupçons. Et puisqu’un E2PZ venait d’arriver dans la Cité, il fallait avouer qu’ils ne travaillaient plus vraiment à fond sur le réacteur. Il ne restait qu’à le recalibrer, ça pouvait être fait dans l’urgence en une journée, quand ce serait nécessaire.

C’était vrai, jamais il n’avait pris son boulot avec autant de détachement. Enfin, sauf le Jumper temporel. C’était un projet annexe, mais ils y travaillaient avec acharnement.

- Vous avez rasé votre barbe, finalement ?

- Mmh ? Oh ! Oui, il y a quelques jours.

Rodney passa sa main sur son visage à présent imberbe.

- Ca me vieillissait un peu trop je trouve.

o


« Mais vous n’étiez pas barbu quand vous étiez dans SGA1, si docteur ? »

« Amy, s’il vous plaît, je crois vraiment que vous pourriez m’appeler Rodney, comme Matthew. »

« Entendu ! Rodney… »

« Oui, donc pour ma barbe, en fait elle a poussé dans le caisson de stase, puisque j’y ai quand même vieilli de trois mois en trente ans. Enfin, vingt huit ans et huit mois. »

« Et vous avez choisi de la garder. »

« Oui, c’est pour faire plus vieux. J’ai du mal à me situer : entre les vétérans, les jeunes… »

« Pour nous vous faites clairement partie des jeunes, Rodney. Vous avez quelques années de plus que nous. Je pense que vous seriez aussi bien sans. » Et Amy avait tourné la tête après sa phrase, l’air de rien.

o


- Ca montre surtout je crois que vous avez fini par vous intégrer au groupe des « jeunes », Rodney.

Le scientifique sourit.

- Aussi je pense.

Et oui, ça devenait de plus en plus évident, il aimait beaucoup travailler avec Amy et Matthew. Et paradoxalement, il travaillait énormément pour les quitter.

'O'


« - Bonjour Amy ! Bon retour parmi nous.

- Rodney ! C’est gentil d’être venu me chercher au hangar !

- Je vais vous aider à porter vos affaires. Ca c’est bien passé ces cours ?

- Merci. Oh oui ! Les jeunes sont très motivés, et les classes que j’ai eues très bonnes, c’était un vrai plaisir. Si un jour vous souhaitez donner des cours vous aussi, ils vous écouteront avec joie.

- Hum, je ne suis pas sûr d’être très doué pour cela.

- En tout cas je suis contente d’être rentrée. J’ai hâte de me remettre à travailler, comment cela a avancé pendant mon absence ?

- Oh euh… Pas du tout.

- Pardon ?

- Ben je n’ai pas travaillé dessus.

- Jamais en cinq jours ?

- Non. J’ai aidé Matthew sur le réacteur, qui n’avance pas beaucoup car l’ordinateur n’arrive pas à traiter les données, et puis j’ai pas mal étudié aussi, de mon côté.

- Il y a eu un problème ? Un empêchement ?

- Non.

- Pourtant vous vouliez finir l’étalonnage du Jumper le plus vite possible.

- Oui, mais… Enfin c’est un travail que l’on fait à deux depuis le début… Je trouvais cela déloyal de continuer sans vous. On est une équipe. »

Tous deux sourirent sans se regarder, et finirent le chemin vers les quartiers d’Amy en silence.
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MessageSujet: Re: Le Grand Réveil [F - centré sur Rodney McKay]   Le Grand Réveil   [F - centré sur Rodney McKay] EmptyMer 9 Jan 2008 - 18:50

Je suis revenue ! Je suis revenue ! Je suis revenue !

NdA : On retrouve pleins de personnages donc je récapitule encore pour ne pas que vous ayez à chercher :

- Moïdan, Charin sont les enfants de Teyla et Ronon.

- Peter est le fils de Carson.

- Matthew et David sont les fils des O'Neill.

- Paul est le fils de Daniel.

- Oui, je sais, ça manque de filles, c'est le hasard chromosomique qui a voulu ça.


--------------------------------------------------------------------------------

Une autre preuve de l'intégration de Rodney résidait dans le fait qu’il déjeunait souvent avec la jeune génération, dont les horaires étaient plus proches des siens- Mitchell et Carson déjeunaient trop tôt à son goût. Et puis la conversation n’était pas la même. Ces jeunes-là étaient pleins de vie et d’humour, ce qui faisait que Rodney préférait leur compagnie à celle des gens de son âge –techniquement, donc, qui avaient trente ans de moins que lui – qu’il ne connaissait pas.
- Et bien dis donc, Amy, siffla admirativement Peter quand elle vint s’asseoir ce jour-là.

Quel était le problème ? Rodney l’avait déjà vue aujourd’hui, mais il n’y avait rien de nouveau par rapport à d’habitude.

- Une robe, ça change.

Ah oui, si : c’était vrai : la robe.

Amy rougit, tandis que Charin lançait un regard désapprobateur à Peter, qui lui-même recevait un coup de pied peu discret sous la table de la part de Magdalena Krawizc, une autre jeune qui avait grandit et vivait dans la Cité.

- Ce n’est pas une robe, c’est une jupe, déjà, et puis il m’arrive d’en porter !

- Oui mais pas souvent.

- Et bien aujourd’hui il fait beau, alors j’en porte une.

Rodney lui jeta un regard affolé : ils étaient dans une Cité submergée ! Elle n’était pas censée savoir qu’il faisait beau ! Pas censée avoir fait un aller-retour sur le continent ce matin, et y retourner cet après-midi ! Il espérait que la fatigue ne lui ferait pas révéler d’autres bêtises : dans le mess traînaient toujours des oreilles indiscrètes, et il avait beau n’être que treize heures, pour eux deux qui avaient travaillé huit heures ce matin à faire des voyages temporels, le repos devenait nécessaire. Et il savait que quand Amy était fatiguée ou avait faim, cela jouait sur sa concentration.

- … Tu cherches à re-séduire Paul, c’est ça ? continua Peter.

Le principal intéressé releva la tête sans comprendre de son assiette, et Rodney tout d’un coup y vit le portrait craché de Jackson.

- Quoi ?

Là c’était Rodney qui avait parlé. Ca lui avait échappé.

- Amy est sortie avec Paul, mais c’était il y a plusieurs années déjà, expliqua Charin.

- Ce qui n’empêche pas de recommencer, continua Peter.

- Hein ?

Cette fois c’était Paul. Il n’avait toujours pas compris.

- Peter ! Ne soit pas idiot, le gronda Magdalena.

- Hé, c’est bon, c’était juste une remarque ! Et gentille en plus ! Ca ne se fait pas ?

- Il y a quelque chose que je n’ai pas vu ? demanda Paul à Charin, en murmurant.

La jeune femme soupira. Amy tentait de se contenir mais ses joues étaient bien rouges. C’est son visage tout entier qui vira au cramoisi lorsque Tess, la fiancée de Moïdan prit la parole :

- De toute façon, je crois qu’Amy a quelqu’un d’autre en tête…

Curieusement, le cœur de Rodney fit un bond… et s’accéléra une fraction de seconde plus tard quand la moitié des visages de la table se tournèrent vers lui, avec le sourire.

Amy n’eut que le temps d’ouvrir la bouche avant que Peter ne les sorte de cette situation embarrassante, de la même façon qu’il les y avait plongés, c'est-à-dire involontairement :

- Qui ça en tête ? Matt ?

Et ils passèrent à autre chose, quasiment tout le monde levant les yeux au ciel.

'O'


A la sortie du mess, Matthew attendit Rodney. Amy venait juste de lui glisser qu’elle le rejoindrait au labo dans quelques minutes, puis ils pourraient y aller.

- Excusez-moi, fit l’aîné O’Neill. C’est de ma faute.

- Quoi ?

- Les sous-entendus, à table.

- Oh, euh, mm…

Rodney ne savait pas trop quoi dire. D’un côté, il était gêné que tous les regards se tournent vers lui, mais en même temps… rien ne disait, justement, que ce soit vraiment vers lui. Et puis ce pouvait être une mauvaise interprétation de la part de tout le monde.

- En fait, expliqua Matthew, il s’avère que depuis quelques temps, on vient beaucoup plus me voir au labo. Et évidemment, ils me demandent où vous êtes avec Amy. Souvent je raconte que vous êtes en train de prendre une pause ensemble, et au bout de trois fois, les sous-entendus ont commencé à arriver. Je n’allais pas les démentir, entre nous ça m’arrange bien qu’ils pensent que vous et Amy vous isolez pour…

Il ne finit pas sa phrase, mais Rodney avait compris.

- Et bien merci ! L’imagination de vos amis travaille vite.

- Ah je suis désolé. Vous voulez que je démente ? Mais ca risque d’être délicat alors, d’expliquer ce que vous faites avec elle.

- Vous n’étiez pas obligé de leur dire… ce que vous leur avez dit.

- Mais j’ai juste lancé que vous preniez une pause !

- Bon, ben je crois qu’on va devoir espacer nos sorties et passer plus de temps dans la Cité alors.

Ils firent quelques pas en silence, Rodney un peu bougon, puis Matthew lança :

- Mais… Amy ne vous plaît pas ?

- Hein ?!

- Elle ne vous plaît pas ? Ca vous gêne qu’on vous imagine avec elle ? Pourtant elle est gentille et sympathique, et…

- … et très intelligente, et très jolie mais…

- …et je suis sûr qu’elle vous aime beaucoup.

Rodney eut un temps d’arrêt.

- Et… Mais moi aussi j’apprécie beaucoup Amy, c’est une collègue très agréable avec qui je travaille bien…

- Oui, donc… Ca ne vous dérange pas si je fais croire que vous deux…

Matthew prenait un air détaché. Rodney crut revoir Jack O’Neill.

- Matthew ! Vous avez vu la différence d’âge que l’on a, Amy et moi ?

- Et bien ?

- « Et bien ? » ! Et bien, et bien, je suis désolé ça ne me paraît pas plausible. Et même ça me paraît… choquant qu’on fasse croire que je suis avec elle.

Matthew semblait vraiment étonné.

- « Choquant » ?

- Enfin Matthew, elle a combien ? Quinze ans de moins que moi !

- Et alors, elle est majeure. Et vous aussi. Je ne vois pas ce qui…

- Je pourrais être son père !

- Techniquement, oui, mais vu la différence d’âge…

- Quinze ans, Matthew. C’est beaucoup !

- Bien sûr que non, mes parents n’avaient pas loin de quinze ans d’écart.

- Matthew, c’étaient des adultes !

- Mais Amy est adulte. Ne me dites pas que vous ne la trouvez pas mature, parce qu’avec tous les évènements, tout le monde ici l’a été avant l’âge, même Peter. Vous la trouvez gamine ? Vous seriez le premier.

- Elle est très bien, Matthew, elle est très bien.

- Ben alors ?

- Maaais alors elle… Bon sang, vous vous rendez compte que c’est quasiment du détournement de mineur ?

- Elle va avoir 24 ans…

- … Elle est Américaine ?

- Quoi ? Heu, oui. Enfin, pour ce qui est de l’Amérique maintenant… Ses deux parents l’étaient. Mais quel rapport ? Vous boycottez les Américaines ?!

- Elle n’est majeure que depuis trois ans.

- … 5. La majorité était passée à 18 ans. Et puis son père n’est plus là pour venir vous trucider !

- Ca reste treize ans de différence.

- Vous voyez ? Le chiffre a déjà baissé !

- Quatorze, étant donné que j’ai vieilli de trois mois quand j’étais en stase. Je suis désolé c’est trop.

- Mais si vous vous plaisez !

- Ca va choquer les gens !

- Vous vous trompez. Vous savez, la Terre est détruite, on a déjà suffisamment de mal à vivre comme ça. On ne s’ajoute pas en plus des problèmes de considérations d’âge ! On aspire au bonheur c’est tout. On est au XXIème siècle, hé ! Personne ne vous dira jamais rien, regardez d’ailleurs est-ce qu’on vous a fait une réflexion à table ?

- Matthew…

- D’ailleurs depuis quand vous vous souciez de ce que les gens pensent de vous ? Ma mère ne m’avait pas dressé votre portrait comme cela, ni Carson d’ailleurs, qu’est-ce que c’est que cette fausse excuse ?

- Mais ce n’est pas une fausse excuse !

- Ca prouve déjà que vous y avez pensé !

- Mais… Ecoutez, je ne vois même pas pourquoi on parle de cela, je ne suis pas avec… Amy, et tout ce qu’il y a pour le moment entre nous, c’est cette rumeur qui court dans les couloirs de la Cité, et sincèrement, ce n’est pas la première fois qu’une rumeur me concerne. Alors si vous dite que ça ne choque pas les gens, tant mieux et puis voilà.

Rodney accéléra le pas pour faire comprendre à Matthew que la discussion était close.

- Oui mais Rodney, vous…

- Vous cherchez quoi, là, Matthew ?

- Je ne sais pas, je suppose que je commence à me sentir suffisamment à l’aise avec vous pour me permettre de vous taquiner…

- C’est malin.

Le jeune homme sourit. Rodney gardait son air boudeur :

- En plus à table ne dit que c’était moi qu’ils regardaient. D’ailleurs Peter a cru que c’était vous.

- Ce qui est idiot. Moi je suis veuf et j’ai perdu mon fils, Amy est comme ma petite sœur, ils savent très bien que je ne suis pas prêt à me remettre avec quelqu’un, et encore moins avec Amy. Et d’ailleurs si je n’avais pas confiance en vous je ne vous laisserais pas vous mettre avec elle.

Ouch ! Matthew veuf. Et il avait dit cela avec tellement de naturel. Un naturel douloureux cependant.

- Vous avez été marié ?

- Pas marié mais tout comme, avec une Canadienne. Elle a disparu avec notre petit garçon lors d’une attaque Ori sur Terre, dans une explosion. Ce sont mes parents qui sont venus me chercher pour me ramener ici, quelques semaines avant que le contact ne soit coupé entre les deux galaxies. A l’époque j’aurais préféré rester et mourir.

Rodney resta pensif. Ainsi, même la jeune génération… Il fallait profiter de ce changement de conversation.

- Quel âge avez-vous Matthew ?

- 28 ans. Je suis le plus âgé de tous.

- Plus âgé que la fille de Carson ?

- De quelques mois oui.

Oh oh, ce qui voulait dire que Carter et O’Neill… avant sa disparition ? Il s’égarait : Matthew venait de lui confier quelque chose de dramatique, et lui embrayait sur autre chose. En même temps, ce n’est pas que ce soit lassant tous ces drames, mais…

- Mais, Rodney, Amy ne vous plaît pas ?

- Quoi ?

Le Canadien répondit par une autre question.

- Mais avec Paul, c’est vraiment fini ou…

- Elle avait 16 ans ! Bien sûr. Elle ne vous plaît pas ?

- Vous avez de la suite dans les idées vous.

- Elle vous plaît ou non ?

- Matthew !

- Je suis sûr que ça veut dire oui ! En fait c’est juste que vous n’avez pas confiance avec les femmes !

- Mattheeew !

- Et donc vous préférez vous inventer des histoires pour vous dire qu’il ne faut pas vous mettre avec !

- Zut !

- On n’utilise plus cette expression, Rodney… Donc elle vous plaît, j’ai raison ?

'O'


Il avait été assez délicat de se retrouver confiné dans le Jumper avec Amy après une telle discussion. D’ailleurs ils n’avaient échangés que peu de mots durant le voyage aller, contrairement à d’habitude.

Lorne leur répéta pour la troisième fois de commencer à s’intéresser aux plans de la bombe prévue par Sam pour anéantir les Oris –il leur avait lui-même fourni les plans qui avaient incroyablement pu être cachés aux prêtres. Il disait qu’ainsi, ils gagneraient du temps dans le passé. Avec un vague « oui oui » purement formel au général, Amy et Rodney franchirent le vortex et se lancèrent dans un nouveau voyage. Rodney activa la machine lui-même, il commençait à bien maîtriser les sauts temporels approximatifs.

- Il m’énerve un peu, le général. Il insiste.

- Cela dit, il n’a pas tort, remarqua Amy.

- Mais on travaille sur ces plans régulièrement, un soir sur deux, en plus c’est assez délicat de se pencher dessus en sachant que les Oris sont persuadés qu’on les leur a tous donnés.

- On leur a donné des faux.

Parce qu’il y avait ça aussi : le temps qu’il passait avec elle en dehors des tests temporels, à préparer son retour vers le passé, à travailler sur les plans qu’il pourrait amener pour modifier le temps et gagner des batailles, ainsi que du temps passé sur le recycleur d’E2PZ, quelques fois. Toujours au moins eux deux, plus parfois Matthew, et jamais il ne saturait de leur présence. Ca avait même fait un drôle de vide quand elle était partie enseigner.

- Rodney, c’est bon ça enregistre les données.

- J’essaye de penser à l’an 1060 de l’ère de Therana, il y a eu apparemment une belle tempête cette année là, on va voir si on arrive avant, après ou pendant, toujours à un ou moins cinq ans de marge d’erreur. On est partis.

Il y eut une ou deux minutes de vol simple, le temps que Rodney se concentre suffisamment pour pouvoir faire le voyage, puis le paysage devant eux se modifia : en une fraction de seconde, ils avaient changé d’époque. Et ils arrivèrent au beau milieu de la tourmente. Mais ce n’était pas la tempête.

- Des darths !

- Une sélection !

Rodney et Amy se rapprochèrent de la vitre pour mieux constater l’horreur.

- Nous… nous sommes occultés, ils ne peuvent pas nous voir.

- Des Wraiths…

Amy avait murmuré cela.

- Bon sang, il y a eu une sélection dans ces années-là ? C’était quand ? On va pouvoir précisément dater.

La jeune fille ne bougeait pas.

- Amy ! Vous… Prenez les commandes.

Elle se laissa guider, un peu brusquement, jusqu’au siège du pilote et Rodney partit consulter la chronologie de la planète.

Tandis qu’il cherchait dans les fichiers, Amy restait figée devant le spectacle : des hommes et des femmes qui courraient en tous sens, des attaques au sol, le son strident des darths, les cris… Et eux deux qui restaient dans la bulle sécurisée de leur Jumper.

- Le 4ème jour du premier mois de la moisson, en 1058. On a un deuxième point de repère. Pauvres gens…

- Il y a des drones sur ce Jumper, n’est-ce pas ?

Amy n’avait pas décollé son regard de la scène qui se déroulait devant elle. Rodney s’inquiéta :

- Quoi ?

- On peut en sauver.

- Amy… Vous n’êtes pas sérieuse ? On ne peut pas intervenir !

- Pourquoi ? Est-ce que l’historique dit quelque chose contre cela ? Non !

- Il ne dit pas non plus que des darths ont explosés en plein vol sans raison !

- Rodney : … Les Wraiths ont bousillé mon enfance, ma vie, ma famille, pour une fois que j’ai l’occasion de… de pouvoir en… en tuer quelques uns !

Elle s’était levée, gardant toujours une main sur les commandes. Il fallait qu’elle soit génétiquement bien proche des Anciens pour pouvoir faire cela sans que le Jumper ne flanche. Mais elle par contre, était prête à s’effondrer.

- Vous n’avez jamais tiré sur qui que ce soit, lui affirma Rodney.

- Jamais non.

Elle avait les larmes aux yeux.

- Et vous n’êtes pas prête à tuer des Wraiths non plus.

Elle le regarda, le temps qu’une larme coule sur sa joue. Elle se rassit pesamment.

- Amy vous n’arrêterez pas la sélection en tirant sur quelques darths. Vous réussirez juste à perdre les personnes qui se trouvent déjà dedans. Et rien ne garantit que vous en sauverez d’autres ainsi.

- Ils ont fait tellement de mal, tellement de mal.

- Ils n’existent plus maintenant, Amy. C’est fini.

Il était debout juste à côté de son siège. Elle pencha doucement la tête sur le côté, et se trouva appuyée contre lui. Après un instant d’hésitation, il céda et posa une main sur son épaule, presque à la limite de son cou incliné. Ils restèrent à regarder impuissants la sélection au sol.

- Nous allons y aller. Ca ne sert à rien de rester.

- Ils m’ont pris ma mère Rodney… Ma mère et…

Un choc violent les projeta tous deux en avant. Un darth s’écrasa au sol.
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