1/17/2 [E]

Lorsque Megan rouvrit les yeux, une fraction de seconde plus tard, Carson était couché sur elle et Elisabeth était accroupie à côté d’eux.

C (s’empresse de se relever): Megan !! Megan ça va ?
M (regarde tout autour d’elle) : Mais… qu’est-ce qu’il s’est passé ? Où sommes-nous ?

Megan était complètement perdue, elle se trouvait dans une grande salle, il y avait Carson et Elisabeth ainsi qu’un militaire qui portait une chemise bleu ciel avec différentes barrettes et autres étoiles accrochée dessus. Ils se relevèrent et l’adolescente lança un regard circulaire à la pièce.

Gén L : Bonjour bienvenue à tous.
E : Merci Général, je vous présente Megan, une cousine du Colonel Sheppard
Gén L : Ravie de faire votre connaissance mademoiselle, je suis le Général Hank Landry de l’US Air Force.
M : L’US Air Force ? Quoi ? Mais… qu’est-ce que… (commençant à s’énerver) C’est quoi ce bordel ?
Gén L (hausse un sourcil mais se reprend) : Avant de tout vous dire mademoiselle, vous devez signer un contrat de confidentialité et...
M (l’interrompt) : C’est une blague ?
E : Malheureusement non Megan, nous sommes très sérieux. Vous devez signer ce papier. C’est juste une formalité afin de protéger toutes celles et ceux qui travaillent ici.
M (voyant qu’elle n’avait pas le choix): Vous me direz tout une fois que j’aurais signe ce truc ?
C : Tu as ma parole Megan. On répondra à tes questions.

Malgré ses réticences l’adolescente abdiqua et lut le contrat avant de finir par le signer.

M : ça rigole pas votre truc.
Gén L : Merci. (il récupère le petit dossier et invite tout le monde à s’asseoir) Alors vous aviez des questions à nous poser il me semble...
M : En effet. Alors d’abord je veux savoir où on est, comment je me suis retrouvée là…
Gén L : Vous êtes dans la base militaire de Cheyenne Montain aux Etats-Unis. Je dirige cette base ainsi qu’une partie des opérations liées au Programme Porte des Etoiles.
M : Joli nom pour un programme… Et comment je suis arrivée là ? Parce que dans mes souvenirs Ballina les Etats-Unis c'est pas vraiment la porte à côté...
C : Tu es compatible avec John. C’est pour cette raison que nous t’avons emmené avec nous.
M : Vraiment ?
C : Oui c’est pour cette raison que nous avons été téléportés ici.
M : On a quoi ?
E : Nous avons été téléportés.
M (hausse un sourcil) : Vous vous fichez moi là ? Ok je suis jeune mais pas stupide non plus...
Gén L : Je sais que c’est difficile à avaler mais c’est la stricte vérité. Nous n’essayons de pas nous moquer de vous parce que vous êtes jeune.
M (après un moment de réflexion): Je pourrais voir mon cousin

Megan espérait qu'en voyant son cousin elle pourrait avoir la vérité car elle n'était pas convaincue par ce qu'ils venaient de lui dire.

E (embarrasée): C’est-à-dire que... Il n’est pas ici.
M : Et où est-il alors ?
C (dans le même embarras): Sur Atlantis.
M : Atlantis ? Qu… Attendez... Comme l’Atlantide, la Cité perdue au fond de l’océan ?
E : Oui nous parlons du même mythe sauf que… Atlantis est sur une autre… planète dans une autre galaxie.
M (sceptique) : Euh… et je suppose que là aussi je suis censée vous croire sur parole n’est-ce pas ?
E : Oui.
M : Super… Et on y va comment ? Oh attendez… je sais… Par la Porte des Etoiles…
C : Oui.
M (blasée) : Désolée mais là j’ai un peu de mal…
C : On ne t’en veux pas. On comprend, on a eu la même réaction que toi en apprenant l’existence de ce programme.

La discussion continua encore un long moment et Megan avait du mal à croire tout ce que l’on lui disait. Mais lorsqu’elle vit une équipe d’exploration rentrer à la Base via la Porte des Etoiles, l’adolescente décida de leur accorder le bénéfice du doute. Un vortex fut établi entre Atlantis et la Terre. Teyla effectuait le rapport hebdomadaire. Le visage de l'athosienne apparu sur les écrans de la salle de contrôle.

T : SGC ici Atlantis.
E : Bonjour Teyla, ravie de vous entendre.
T : Oh bonjour Elisabeth !
E : Comment va le Colonel Sheppard ?
T : Toujours pas d’évolution malheureusement. Vous avez trouvé un donneur compatible ?
E (opine de la tête) : Oui en effet
T (affiche un sourire radieux): C’est une merveilleuse nouvelle.
E : Nous devrions rentrer demain dans la matinée, le temps que le Colonel Carter termine les tests avec les nouveaux générateurs d'énergie.
T : Très bien à demain alors, l’envoi des données est terminé.
E : A demain
T : Atlantis Terminé.

La connexion fut coupée en même temps que le vortex. Elisabeth partit rejoindre Carson et Megan au mess du SGC. Elle avait emmenée avec elle un ordinateur portable afin que le médecin écossais puisse consulter le dernier bulletin de santé de John. Megan avait opté pour un chocolat chaud et un muffin au chocolat tandis que Carson avait choisi la traditionnelle tasse de café. Elisabeth prit la même option que lui.

E : Voici le dernier bilan de santé de John
C : Ah ! merci Elisabeth (s’empresse de le consulter)
M : Alors comment va-t-il ?
? (sourit) : Bonjour, je me joindre à vous ?
E : Colonel Carter, bien sûr, je vous en prie.
Sam : Merci
E : Megan je vous présente le Lieutenant Colonel Samantha Carter. Colonel voici un cousine de John, Megan.
M & Sam : Enchantée !

Sur Atlantis

Teyla avait fait part de la bonne nouvelle à Rodney et Ronon. Elle passa la nuit au chevet de John comme elle le faisait souvent. Il était si pâle mais avait l’air si paisible à la fois. Ses traits étaient relâchés mais les appareils autour de lui venaient contraster avec cette tranquillité apparente. Le bip régulier de l’ECG rythmait cette atmosphère étrange et indiquait encore que John était vivant.

T : Allez John, courage, tenez bon. Elisabeth et Carson reviennent bientôt. Ils ont trouvé quelqu’un pour vous sauver…

Epuisée nerveusement et physiquement, Teyla finit par céder face à la pression et une première larme coula sur sa joue. A cette heure aussi tardive de la nuit, personne ne pouvait la surprendre. La jeune femme pleura pendant quelques temps en caressant la main de John dans la sienne. Cette main sans vie depuis quelque jours maintenant. Elle se demandait comment les autres faisaient pour paraître aussi neutre, merde à la fin c’était leur ami! Leur supérieur! leur frère !! Teyla sanglota de plus belle. Soudain elle sentit un contact qui la fit sursauter, un souffle. Elle cherchait d’où cela pouvait venir quand elle réalisa que cela provenait de sa main. L’athosienne leva alors ses yeux encore inondés de larmes et elle ne crut pas ce qu’elle vit. Il se réveillait, enfin.

T : John, John vous m’entendez ?
J (après plusieurs minutes, avec une voix brisée) : Tey…la ?

Teyla n’y croyait pas, elle s’empressa de sécher ses larmes, un sourire radieux et soulagé fit dès lors son apparition sur son visage hâlé.

T : Je vais chercher un médecin.
J (la retient): Non ! S’il vous plaît… Restez…
T : Vous en êtes sûr ?
J : Oui… Qu’est-ce que je fais là ?

La jeune femme lui expliqua tout ce qu’il s’était passé et ce qui allait arriver.

J : Non !
T (hausse un sourcil): Non ?
J : Je ne veux pas qu’ils trouvent un donneur, je ne veux pas de cette greffe!
T : Mais enfin pourquoi ?
J : Je préfère mourir plutôt que de recevoir ce foutu rein !
T : John qu’est-ce qu’il vous prend ? Carson nous a assuré qu’après ça vous pourriez retrouver toutes vos capacités avec un peu de temps.
J : C’est de ma vie dont on parle et j’entends la mener comme je le veux. Si je ne peux pas survivre sans ce rein tant pis je m’en passerais…

L’alarme de la Cité se déclencha. Teyla reçut un appel radio, Elisabeth et Carson arrivaient...

T (au technicien via son oreillette): Levez le bouclier j’arrive (à John) Excusez-moi John je dois y aller.

Teyla arriva dans la salle d’embarquement et vînt accueillir Elisabeth et Carson.

T : Bienvenue sur Atlantis !
E : Merci Teyla, je vous présente Megan
T (embarrassée): Bonjour, je m’appelle Teyla, ravie de faire votre connaissance.

Rodney fit alors son apparition.

E : Bonjour Rodney !
R : Elisabeth, Carson et… (dévisage presque l’adolescente…)
M : Je m’appelle Megan…
R (reprend contenance) : McKay, Docteur... Rodney McKay.
E : J’ai quelque chose pour vous Rodney (tend la valise qu’elle tient à la main) De la part du Colonel Carter.
R (ouvre la valise comme un enfant de 5 ans ouvre un cadeau de Noël) : Ooh, les nouveaux générateurs !! Merci beaucoup !
C : Il y a eu du changement dans l’état de John ?
T (mal à l’aise) : Oui il s’est réveillé, il y a quelques heures
E (remarque l’attitude de la jeune femme) : Il y a un problème Teyla ?
T : John… Ne veut pas recevoir l’intervention.
M, R, E & C : Qu… quoi ?
T : Je crois que ce serait mieux que vous alliez lui parler…

Décontenancés par cette nouvelle tous partirent à l’infirmerie. Carson revêtit sa blouse blanche et vînt le voir. John s’était assoupi entre temps. Megan préféra rester en retrait pendant qu’Elisabeth et Carson parlaient à son cousin.

C : Comment vous sentez-vous ?
J : Si vous êtes venu pour me convaincre d’accepter cette greffe vous perdez votre temps. Je refuse que vous alliez sur Terre et que vous alliez trouver ma famille !
C : John vous…
J : Non Carson, j’ai dit non.

Malgré toutes les tentatives de ses amis, John restait sur ses positions, ils ne lui n’osaient pas lui dire qu’ils avaient ramené Megan. La jeune fille décida d’intervenir.

J : Ce n’est pas la peine d’insister. J…
M (timidement): Et si la personne qui devait vous sauver la vie était déjà là ?

John chercha des yeux qui avait bien pu dire ça. Rodney s'effaça légèrement et le militaire pu distinguer une silhouette féminine qui s’approcha aussi timidement qu’elle s’était exprimée. Tout le monde se regarda et le silence s’installa dès lors.

J : C’est quoi ce cirque ?
M : Ce cirque s’appelle Megan et c’est votre cousine.
J (furieux): C’est pas à vous que je parl… (réalise les propos de Megan) Ma cousine ?? (arbore un air amer) C’est une mauvaise blague j’espère…

John lançait des regards successifs à ses amis et à la jeune fille. Il se sentait trahi.
Les dernières paroles de John avaient quelque part blessé Megan. L’adolescente ne comprenait pas pourquoi il réagissait ainsi. Il ne lui laissait absolument aucune chance, il ne voulait même pas apprendre qui elle était… Vu que personne n’osait répondre elle prit à nouveau la parole sur un ton beaucoup moins amical et timide.

M : Ben non ce n’est pas une mauvaise blague. La dernière fois que vous m’avez vu c’était pour mon baptême apparemment…
J : Ce n’est pas à vous que je m’adresse !
E : Jo..
M (piquée au vif): Hey non mais ça pas bientôt fini votre cinéma là ? Ce n’est pas parce que je suis plus jeune que vous que je ne mérite pas votre respect !
J (hausse un sourcil) : Je vous demande pardon ?
M : Vous vous comportez comme un gamin capricieux ! C’est dingue ça, vous ne leur êtes même pas reconnaissant, vos amis se plient en quatre pour trouver un moyen de vous sauver la vie et c’est comme ça que vous les remerciez ?
J : J’ai mes raisons et ça ne vous regarde pas, fichez-moi la paix ! C’est ma vie je fais ce que je veux !
M : C’est facile de dire ça mais vous n’êtes plus le seul impliqué dans l’histoire !
J : Merci d’avoir fait le déplacement, désolé pour le dérangement, au revoir…
C : S’il vous plaît calmez-vous…
M : Pas question !
E : STOP !!
M : Je ne comprends vraiment pas pourquoi vos amis vous estiment tant… Ils sont venus me chercher à l’autre bout de la Terre alors qu’ils n’étaient même pas sûrs que je sois compatible avec vous… Vous ne les méritez pas !

Megan gratifia John d’un regard des plus noirs avant de quitter la pièce en boitillant. Le colonel n’avait pas su quoi répliquer, cette fois c’était elle qui avait marqué un point. Elisabeth partit chercher Megan tandis que Carson s’occupait de John.

E : Megan ! Megan attendez !!
M (se retourne) : Quoi ?
E : Ecoutez il faut l’excuser, il… il était inconscient quand nous sommes partis, on ne s’attendait pas ce qu’il ait cette réaction là.
M : A vrai dire je m’en fiche complètement…
E : Ne dîtes pas ça…
M : Si, excusez-moi de vous dire ça comme ça mais ce type est vraiment con.
E : Le colonel Sheppard a eu des différends assez important avec le reste de sa famille et…
M (la coupe): Je m’en fiche de ses problèmes !! Tout le monde a des problèmes de famille. Il a les siens, j’ai les miens. A la différence que moi je n’en fais pas une généralité applicable à tous les membres de ma famille ! Il est pire qu’un adolescent !

Elisabeth et Megan remarquèrent que les gens qui passaient dans le couloir s’étaient arrêtés et leur lançaient des regards interrogateurs

M (excédée): Vous n’avez vraiment rien de mieux à foutre que de rester planté là comme des piquets à attendre le moindre potin pour alimenter vos commérages ?!?

Pris en flagrant délit, tout le petit monde se dissipa excepté Rodney et Teyla qui venaient d’assister à la scène. Après s’être lancé le même regard d’incompréhension, ils s’approchèrent d’Elisabeth et Megan.

T : Je suis désolée
E : Ce n’est pas de votre faute Teyla, on ne pouvait pas prévoir qu’il allait avoir ce genre de réaction…
R : Qu’est-ce qu’on peut faire pour le convaincre ?
E : Je ne sais pas.
R : Il est têtu, je ne sais pas si on y arrivera, il a l’air vraiment remonté, je ne suis pas persuadé qu’il veuille encore nous parler. Et si on essayait chacun à notre tour ?
T : Il se braquerait…
M : Et une bonne paire de claques non ? (voyant le regard des 3 adultes) Ok Ok je dis plus rien… En attendant que vous trouviez ce que l’on peut faire, y’a pas un endroit où je peux poser mes affaires ? (montre son sac à ses pieds)
E : Euh… si bien sûr je…

// Haut Parleur de la Cité : Le Docteur Weir et Teyla Emmagan sont priées de rejoindre la salle des commandes immédiatement !! //

E : Mince… Rodney vous voulez bien lui montrer ?
R : Euh… c’est que…
E (s’éloigne avec Teyla) : Merci Rodney !!
R : De… De rien… Bon venez c’est par là.

Rodney conduit Megan à travers la Cité. L’adolescente n’arrivait pas à croire ce qu’elle voyait. Lorsqu’ils passèrent devant une fenêtre, elle s’approcha et remarqua alors qu’ils étaient sur l’eau.

M : On… On est sur l’eau ?
R : Oui
M : Comment ça se fait qu’on ne coule pas ?
R (n’ayant pas envie de répondre à ses questions): C’est compliqué…
M (hausse un sourcil) : Mais encore ?
R (élude la question) : Venez vos quartiers sont par là…

Megan le dévisagea avant de le suivre.

M (murmure entre ses dents) : Pauvre type !

Visiblement le scientifique canadien n’avait pas entendu. Dommage, pensa-t-elle. Rodney ouvrit les portes et ils entrèrent tous deux à l’intérieur.

R : Voilà, on y est.
M (lance un regard circulaire à la pièce) : Waoh c’est… sympa…
R : Oui on s’y fait, bon je vous laisse à plus tard !

Il quitta la pièce sans laisser le temps à Megan de dire quoique ce soit. La jeune fille leva les yeux aux ciel et posa son sac sur une chaise avant de s’allonger sur le lit en soupirant.
Carson avait été obligé de donner un sédatif à John pour qu’il se calme. Il demanda à une infirmière de le surveiller et de l’appeler lorsqu’il se réveillerait. Le médecin écossais en profita pour partir voir Elisabeth et Teyla. Elles étaient toutes deux dans le bureau de la diplomate en train de discuter.

E (inquiète) : Comment va-t-il ?
C : Il dort pour le moment il se réveillera dans quelques heures.
E : Je crois qu’on devrait éviter de lui parler de la Confrérie, il est assez en colère comme ça. Lors de notre prochain contact avec la Terre nous aurons peut-être du nouveau. Espérons seulement que nous avons échappé au pire.
C : Comment est-ce que Megan l’a pris ?
E : Pas très bien à vrai dire, elle serait même assez furieuse contre lui.
T : ça ne va pas nous faciliter la tâche.
C : Je vais aller lui parler, vous savez où elle est ?
E : J’ai demandé à Rodney de l’emmener à ses quartiers.
C : A Rodney ?
E : Nous avons été appelé d’urgence en salle des commandes avec Teyla, je n’ai pas eu le choix.
C : D’accord, bon je vais la voir.
E &T : Bon courage !

Le médecin leur sourit et quitta la pièce. Il passa voir Rodney dans son laboratoire afin de savoir où il avait précisément laissé Megan.

R (relève la tête de son écran) : Tiens Carson…
C : Salut Rodney, je voulais savoir dans quels quartiers tu as laissé Megan.
R (lance un regard interrogateur): Megan ?
C : Oui Megan, la cousine de John… Ne me dis pas que tu l’as laissé à un militaire…
R : Aaaaah Megaaaan !!Oui je vois. Non non je l’ai emmené dans des quartiers inoccupés.
C : Et… Lesquels s’il te plaît ?
R : Comment ça lesquels ?
C : Je veux aller la voir pour lui parler, où est-elle ?
R (mal à l’aise): Euh ben… C’est-à-dire que…
C : Rodney ?!?
R : Oh mais tu crois que je me souviens ? Elle a commencé à me bassiner de questions et moi je voulais absolument venir faire des tests sur mon nouveau petit bébé et…
C (passablement agacé) : Rodney !!
R : Oh ça va ça va, (réfléchit) Euh… dans la section des quartiers des invités… Probablement dans les premiers quand tu viens de l’infirmerie…
C : Ok, j’ai compris en gros je vais me débrouiller…
R : Non non c’est sûr dans les premiers…
C : Mouais… Je verrais bien de toute façon, (à moitié sarcastique) merci de ton aide !

Sans laisser le temps à Rodney de rétorquer quoi que ce soit, le médecin écossais avait déjà tourné les talons en soupirant et à présent il marchait dans les couloirs. Après quelques tentatives infructueuses, il trouva les quartiers de Megan et appuya sur le cristal qui faisait office de sonnette.

Megan était allongée sur son lit et fixait le plafond, pensive. La petite mélodie qui résonna dans la pièce en un genre de petit carillon électronique la fit sursauter. Elle leva alors la tête et posa son regard sur la porte. Entre les croisillons en verre teintés dans les tons turquoise et ocre, l’adolescente pu distinguer une ombre. Elle se leva et se demanda comment ouvrir la porte vu qu’il n’y avait pas de poignée. A cet instant Megan se souvînt comment Rodney avait fait pour ouvrir la pièce, elle remarqua le boîtier de commandes sur le côté. Après une petite hésitation, la jeune fille passa sa main devant tous les cristaux colorés en bleu et la porte s’ouvrit.

M (surprise): Oh… Carson ?
C (sourit) : C’est moi.
M (passe sa main derrière sa nuque, embarrassée) : J’ai pas trop l’habitude… D’habitude quand j’ouvre une porte… enfin vous voyez…
C : ça fait un peu bizarre au début en effet, mais on s’y fait rapidement.

Ils entrèrent tous les 2 dans la chambre. Carson s’assit sur un petit fauteuil et Megan sur le lit.

M : Vous êtes là pour essayer de me convaincre d…
C (la coupe) : Je t’arrête tout de suite. Je ne suis pas là pour ça.
M : Oh… Euh… Ah bon ?
C : Oui. Je voulais savoir comment tu allais.
M : Ben… le bandage que vous m’avez fait me maintient bien la cheville, j’ai pas trop mal. (voyant le regard accusateur de Carson) Quoi ?
C : Je ne parlais pas de ça…
M (fuit le regard du médecin et baisse la tête) : J’aurais essayé…
C : On peut en parler si tu veux…
M : Parler de quoi ? Il n’y a rien à dire.
C : Tu crois ?
M : Ben vous l’avez entendu comme moi il me semble non ?
C : Tu sais, John vient tout juste d’apprendre qu’il doit recevoir une transplantation rénale et en l’espace de quelques minutes il apprend que sans son accord nous sommes allés sur Terre dans l’espoir de trouver quelqu’un de sa famille qui soit compatible avec lui. John est en froid avec sa famille… Essaie de te mettre à sa place…
M : Elisabeth me l’a dit… Je… je ne sais pas comment je réagirai si j’étais dans la même situation mais… ce n’était peut-être pas une raison pour qu’il me parle de cette façon. Ok je le reconnais je n’ai pas été tendre avec lui mais… Il ne m’a même pas laissé une chance !
C : Tu sais cela fait pas mal de choses à encaisser d’un coup, savoir que sa propre vie ne tient qu’à un fil et surtout qu’elle dépend d’une autre personne. Quand on est militaire, on est entraîné à se débrouiller seul pour survivre dans n’importe quelle situation…
M : En gros, je crois que je dois aller m’excuser…
C : Ce n’est pas ce que j’ai dit.
M : Mais c’est ce que vous sous-entendez et ce que je comprends.
C : Tu sais Megan, je n’essaie pas de prendre sa défense, nous aurions dû peut-être te prévenir de ce qui risquait d’arriver…

C : … Seulement, on ne s’attendait pas du tout à ça. Ce que je veux te faire comprendre c’est qu’il ne faut pas que tu prennes tout ce qu’il t’a dit au premier degré. Il a fait face à toutes ces nouvelles comme il a pu.
M (sceptique) : Si vous le dîtes… Vous le connaissez mieux que moi après tout.
C : Oui mais ce qui m’intéresse c’est de savoir comment toi, tu prends les choses.
M : Je crois que je les prends... Comme une personne égoïste.
C : Ne dis pas ça.
M : Mais si, je ne pense qu’à moi ! Je n’ai pas à me plaindre, c’est lui qui risque de mourir !
C : Quand bien même, tu as tout à fait le droit de penser en égoïste dans le cas présent, il s’agit aussi de ta vie. Nous sommes venus te chercher chez toi alors que tu n’avais rien demandé.

Megan n’osa pas répondre, perdue dans ses pensées. Après quelques instants elle jugea bon de ne pas laisser le silence s’installer une nouvelle fois.

M : Vous croyez que si je vais le voir je vais me faire jeter ?
C (interloqué): Euh… Pour être tout à fait franc… Je ne sais pas du tout. Je ne préfère éviter de faire des prévisions sur ses réactions futures après ce qu’il s’est passé tout à l’heure.
M : Finalement il a plus à perdre que moi non ?
C : Je pense que vu sous cet angle… On peut dire ça, oui…
M : Alors je veux bien y retourner…
C (consulte sa montre): Il dort encore pour le moment, mais si tu veux on peut aller manger ou boire quelque chose avant d’y aller.
M (acquiesce) : D’accord.

Carson emmena donc l’adolescente au mess de la Cité en lui donnant quelques petits repères pour qu’elle puisse essayer de retrouver son chemin toute seule. Ils prirent un sandwich et une bouteille d’eau, cependant Megan se laissa tenter par un muffin aux pépites de chocolat qui avait l’air de s’ennuyer tout seul sur son plateau. Ils s’installèrent à une table libre à côté d’une fenêtre.

C : Alors, que penses-tu d’Atlantis ?
M : Franchement ? Je sais pas trop quoi dire… Je n’arrive pas trop à me faire à l’idée d’être dans une autre galaxie, dans une Cité construite y’a des millénaires par de supers génies de l’espace aux pouvoirs fantastiques…
C (amusé par sa réaction) : Je crois que pour ma part plus rien ne m’étonnera ici.
M : A ce point ?
C : J’ai vu et vécu des choses tellement incroyables que je me demande même parfois si je ne les ai pas rêvées…
M : Vous ne devez pas avoir le temps de vous ennuyer non ?
C : Arrête de me vouvoyer s’il te plaît ! A chaque fois j’ai l’impression d’avoir 60 ans !
M (prend un air sadique): C’est pas le cas ?
C : Je te remercie… ça fait toujours plaisir (croise les bras sur sa poitrine)
M : A v… ton tour d’être dans l’embarras, j’ai remarqué que tu aimais bien me mettre mal à l’aise.
C (fait l’innocent): Qui moi ? (voyant le regard accusateur de Megan) Ok j’abdique, tu as gagné. Oui j’aime bien te taquiner, j’aime beaucoup tes réactions dans ces cas-là…

M (intriguée elle hausse un sourcil): Pourquoi ? J’ai des réactions qui sont spéciales ?
C (d’un air détaché): Tu es spontanée, imprévisible. Tu ne vois pas les choses de la même manière que nous. Depuis que je suis entré dans le Programme Porte des Etoiles, il y a quelques années maintenant, je n’ai jamais croisé de personnes aussi naturelles que toi. Ici tout le monde se cache derrière un masque, tout va bien ou tout va mal mais on ne montrera jamais sa défaillance parce qu’on a été choisi, on a un rôle, une fonction à remplir, on se doit d’être à la hauteur en n’importe quelle circonstance…
M : En même temps je suis beaucoup plus jeune que la plupart d’entre vous… Et puis je ne vis pas dans une autre galaxie
C : C’est justement ça qui me plaît aussi. Tu es en terrain inconnu mais tu restes toi-même c’est une qualité qu’il faut que tu gardes…
M (ses joues s’empourprent): Oui mais euuuh… Maintenant je dois être rouge comme une pivoine… Merci… Je suppose que tu es content ?
C : Oui, ça fait un partout très chère.
M (sourit) : Balle au centre ?
C (répond à son sourire) : Balle au centre en effet.

Ils terminèrent chacun leur plateau tranquillement.

C : Une petite visite de la Cité avant d’aller voir ton cousin ça te tente ?
M : D’accord.

Après avoir rangé leurs plateaux, Carson et Megan se baladèrent dans la Cité et firent une halte sur l’un des balcons. Le temps était radieux et le soleil qui était encore assez haut dans le ciel réchauffait l’atmosphère. Une petite brise venue du large vînt leur emplir les narines et caresser doucement leurs cheveux. Le silence de l’endroit était seulement interrompu par le fracas des vagues en contre bas contre les digues de la Cité.

M (ferme les yeux un instant) : Je me croirais à la maison en plein après-midi.
C : C’est vrai ?
M : Oui la mer est juste à côté de chez moi, j’aime bien aller sur la plage quand je sors tôt après les cours.
C : Et qu’est-ce que tu fais une fois là-bas ? Tu vas te baigner ?
M : Pas souvent en fait. Je préfère marcher ou attendre mes colocataires. On finit toujours par trouver quelque chose de sympa à faire ensemble.
C : Et quand ils ne sont pas là comme c’était le cas quand on est venu te chercher ?
M : Ben des fois j’y vais avec mon petit ami sinon je rentre et je surfe sur le Web pour parler à mes amis en Europe.
C : Le décalage horaire ne pose pas trop de problèmes ?
M : Si c’est pour ça qu’en général nos discussions sont assez courtes, donc on va à l’essentiel.
C : Tu leur parles en quelle langue ?

M : En fait ça dépend, en général j’essaie d’éviter l’anglais pour que ce soit plus facile pour eux, et puis ça me permet de pratiquer au moins à l’écrit ces langues là vu que je n’ai pas l’occasion de m’en servir souvent même en cours de langues.
C : Et tu t’y retrouves ?
M : Pour être totalement honnête avec toi… Pas toujours

Ils échangèrent un regard puis éclatèrent de rire au même moment. Megan et Carson s’accoudèrent ensuite à la rambarde métallisée.

M : Et toi ? Qu’est-ce que tu fais de ton temps libre ici ? Difficile d’avoir une connexion Internet je pense…
C : C’est vrai. On n’a pas souvent l’occasion d’avoir du temps libre. Mais même quand j’en ai, j’ai du mal à me passer du travail. Je trouve mes journées vides.
M : Et puis même, j’imagine que les activités ne doivent pas être vraiment faites pour le loisir non ?
C : En effet. Cependant j’ai déjà eu l’occasion de passer de bons moments de détente quand même…
M : Ah bon ? Comment ?
C (tout sourire): En allant à la pêche
M (écarquilles les yeux) : Tu pêches ?
C : Oui, pourquoi tu fais cette tête là ?
M : Non je ne sais pas… J’ai du mal à t’imaginer avec le bob, le gilet, le transat et… Quoique… Finalement si… (sourit à pleine dent) En fait ce serait tout à fait ton genre de sport.
C (hausse un sourcil) : Je suis censé le prendre comment ?
M (toujours avec le même sourire): Comme tu veux.
C : Et toi tu fais du sport ?
M (acquiesce) : Oui, du tennis.

Carson allait répondre mais il s’excusa auprès de Megan car sa radio venait de lui transmettre un message. John venait de se réveiller.

C : Ton cousin vient de se réveiller, mais Elisabeth est déjà près de lui. Tu veux quand même y aller maintenant ?
M : Non je ne préfère ne pas savoir ce qu’ils se disent. Elle arrivera peut-être à le convaincre. Si j’y vais tout de suite, il pourrait mal le prendre. Qu’est-ce que tu en penses ?
C : Tu as peut-être raison… Je te ramène dans tes quartiers ?
M : Oui, s’il te plaît.
C : Pas de problème. Je vais demander qu’on t’amène une radio, comme ça si tu as besoin de quoique ce soit tu pourras l’utiliser. Surtout n’hésite pas d’accord.
M : Entendu.

Comme promis le médecin écossais raccompagna l’adolescente avant de la quitter pour aller voir son patient. En voyant la tournure que prenait la conversation avec Elisabeth, il préféra s’abstenir mais resta à quelques mètres prêt à intervenir si cela tournait au vinaigre. D’après ce que Carson voyait, le colonel ne s’était pas calmé, bien au contraire il ne criait pas mais on voyait bien qu’il était fou de rage. Quelques minutes plus tard, Elisabeth se leva et s’approcha de Carson.

C : Alors ?

E : Il nous en veut et refuse l’intervention. Qu’est-ce qu’on va faire ?
C : Je ne sais pas. On ne peut pas pratiquer la transplantation sans son accord et maintenant qu’il est conscient.
E : Combien de temps lui reste-t-il ?
C : Quelques jours au maximum.

John bouillait intérieurement. Il lançait des regards noirs à tout ceux qui croisaient son regard dans l’infirmerie et ses cibles prioritaires étaient ceux qui s’occupaient de lui (Carson et autres infirmières) puis ceux qui lui rendaient visite.

Comment avaient-ils pu lui faire ça ? Comment ? Eux qu’il considérait comme des amis, voire plus… Comme une famille de substitution. A l’heure actuelle le militaire avait l’impression de ne plus avoir le contrôle de sa vie, tout lui échappait. Il se sentait tellement fatigué. Pire que tout, on lui ramenait une gamine pour lui sauver la vie. Une cousine soit disant. John n’avait pas de souvenir d’elle, en fait si, peut-être… Mais il ne voulait pas creuser plus loin. Il savait qu’il avait pas mal de cousin et cousines mais… Oh et puis merde à la fin !! On ne lui a pas demandé son avis ! C’est SA vie, et il comptait bien la mener jusqu’au bout comme il l’entendait. Le colonel s’était juré de ne plus jamais rien devoir à sa famille, du moins sa vraie famille. Tous des hypocrites ! Mais pourquoi avait-il encore envie de dormir ?? Il passait ses journées à dormir et quand il était éveillé il les voyait tous, chacun leur tour avec leurs excuses pour tenter de le convaincre d’accepter, ils veulent l’aider. Mais il n’avait pas besoin d’aide ! John ne voulait pas de leur pitié et de leurs remords il avait suffisamment à faire avec les siens… Au fil du temps qui paraissait s’écouler à une lenteur démesurée, le militaire sentait ses forces lui échapper, il avait plus de mal à respirer même avec le masque à oxygène dans son nez. Dieu qu’il avait horreur de ce truc là !! Cette sensation désagréable d’avoir ce tube translucide qui passait derrière chacune de ses oreilles avant de se rejoindre sous son menton. Le colonel l’avait bien enlevé à plusieurs reprises mais toujours quelqu’un était venu le lui remettre malgré ses protestations. Maintenant, il ne s’essayait plus à ce petit jeu, il n’arrivait plus à ce passer de ce fichu bout de plastique. Mais pourquoi lui ? A présent, John se sentait las. Las de tout, plus rien ne l’intéressait… Plus il y pensait, moins il avait de motivation, le sommeil était en train de gagner son combat contre lui et il savait que c’était inutile de résister, de toute façon il n’en avait plus le courage.

Le militaire s’endormit sous le regard inquiet de Carson à quelques pas de là. Ça le rendait malade de le voir dans cet état alors qu’il pouvait être sauvé. Le médecin ne comprenait pas l’entêtement de John. Si Megan n’arrivait pas à le convaincre elle aurait fait tout ce chemin pour rien… Une infirmière s’approcha de Carson dans son dos et posa une main sur son épaule pour le tirer de ses pensées.

Inf : Excusez-moi
C (se retourne) : Que se passe-t-il ?
Inf : Quelqu’un veut vous voir, le jeune fille que vous avez ramené sur la Cité.

Carson posa son regard sur l’embrasure de la porte et vit Megan qui lui fit un petit sourire timide. Il remercia l’infirmière de l’avoir prévenu puis vînt vers la jeune fille.

C : Megan mais qu’est-ce que tu fais ici ?
M : Je passais dans le coin et…

C (croise les bras et la dévisage) : Vraiment ?
M : Oui non bon… Je… enfin… Je voulais… (prend une longue inspiration avant de tout débiter d’un seul bloc) savoir comment va tête de mule…
C : Tête de mule ?
M : Ouais ou Bourricot si tu préfères… Enfin mon cousin quoi.
C : J’avais compris mais la façon dont tu l’as dit m’a simplement surpris.
M : Ah… désolée… Alors ?
C : Il s’affaiblit de plus en plus.
M : J’ai croisé Elisabeth et j’ai parlé avec elle.
C : Quand ça ?
M : Peu de temps après que tu m’aies raccompagné. Elle voulait s’excuser pour ce qui arrive… Quand je lui ai demandé des nouvelles de John, elle était mal à l’aise et m’a dit qu’il ne lui restait pas beaucoup de temps. Je me suis dit qu’il valait peut-être mieux que je vienne le voir…
C : Tu n’as pas de chance, il vient juste de s’endormir. Je t’appellerais quand il se réveillera, tu devrais aller te reposer en attendant.
M (embarrassée, elle se mord la lèvre inférieure): Euh…
C : Qu’est-ce qu’il y a ?
M (passe une main derrière sa nuque, nerveusement): Ben… en fait… je me disais que…
C : Oui ?
M (timidement): Est-ce que… je pourrais rester auprès de lui ?
C : Tu sais, il ne va pas se réveiller avant plusieurs heures.
M : ça me laissera le temps de trouver une tactique d’approche.
C : Je ne sais pas j…
M (presque implorante) : S’il te plaît…
C (la regarde un moment puis abdique) : Ok, comme tu voudras.
M : Merci.
C : De rien, si tu as besoin de quelque chose fais-moi signe
M : Promis.

Carson lui sourit puis la regarda s’avancer vers le lit de son patient. Megan s’assit sur le tabouret prévu à cet effet et observa son cousin. La pâleur de son teint faisait presque peur à voir. L’adolescente ne comprenait pas pourquoi il s’obstinait à refuser l’aide de ses amis… Tant de souffrances inutiles alors que tout pourrait aller mieux s’il se laissait faire. A moins… non… A moins… qu’il n’aime ça… La jeune fille se maudit intérieurement d’avoir eu cette pensée. Comment pouvait-elle penser une chose pareille… Quoique finalement… Elle pourrait toujours se servir de cet argument s’il devenait désagréable avec elle. Non, Megan s’était promis de faire preuve de patience et de tact, elle allait donc s’y employer.

Les premières heures passèrent sans que John ne se réveille. L’adolescente commençait à sentir ses paupières devenir de plus en plus lourdes. Finalement Carson avait peut-être raison… Qu’elle est belle la jeunesse qui passe des nuits blanches tous les week-ends si elle n’est même pas capable de le faire pour la bonne cause ! Megan soupira et se mit à rire silencieusement. Elle devait être complètement givrée pour pouvoir penser ce genre de choses. La fatigue et le stress pouvaient être des circonstances atténuantes… Et voilà maintenant qu’elle se mettait à faire le procès de sa propre conscience. Givrée ? C’est une certitude mais c’est encore peu représentatif de sa personnalité. Bonne à enfermer serait bien plus approprié.

Megan ne su pas exactement quand est-ce que ce flot d’inepties allant crescendo s’arrêta ni quand est-ce qu’elle s’abandonna dans les bras de Morphée.

John s’éveilla au petit matin. Il s’agita dans le lit et lorsqu’il voulut bouger sa jambe droite il sentit comme une résistance au niveau de son genou. Quelque chose le bloquait et l’empêchait de mouvoir sa jambe vers l’extérieur du matelas. Intrigué et ouvrit légèrement un œil pour voir ce que cela pouvait bien être. Sa vue mit un instant s’habituer à la lumière de la pièce. Le militaire aperçu alors une tête ou du moins ce qui ressemblait à une tête. D’un réflexe il ouvrit alors l’autre œil et écarquilla les yeux en apercevant le visage de Megan. Sa première pulsion fut une irrépressible envie de la réveiller et de la virer de là vite fait bien fait. Cependant quelque chose l’en empêcha. John observa la jeune fille endormie quelques instants supplémentaires. Elle avait posé sa tête dans ses bras à côté de lui comme si elle avait volontairement choisi cette place pour ne pas le gêner et pour qu’elle ait suffisamment d’espace pour s’y installer. Son visage était détendu et tourné vers lui. L’adolescente avait également une couverture posée sur les épaules qui d’ailleurs n’allait pas tarder à tomber. Carson arriva à cet instant et remonta la couverture sur ces épaules en prenant garde de ne pas la réveiller. Megan s’agita légèrement en respirant un peu plus fort et en murmurant quelques mots inaudibles avant de s’arrêter et de poursuivre son sommeil. Le médecin écossais sourit en la voyant faire. John n’avait rien raté de la scène et demanda à Carson de s’approcher de lui. Il ne voulait pas la réveiller et pour ce faire il chuchota doucement.

J : Depuis quand elle est là ?
C (sur le même ton de voix) : Hier soir, peu de temps après que vous vous soyez endormi.
J (écarquille les yeux) : Quoi, elle a passé la nuit là ?
C (sourit malicieusement) : En effet. Elle est même restée éveillée une bonne partie de la nuit. Ça doit faire deux heures qu’elle dort maintenant.
J : Vous êtes sérieux ?
C : On ne peut plus… Elle n’a insisté pour rester auprès de vous toute la nuit malgré mes avertissements.

John n’arrivait pas à y croire. Elle avait demandé à rester auprès de lui malgré ce qu’il s’était passé entre eux. Le militaire ne savait pas trop comment interpréter ce geste.

J : Pourquoi elle a fait ça ?
C : ça elle n’a pas voulu me le dire… Vous voulez que je la réveille ?
J : Non surtout pas. Laissez-la dormir.
C : Vraiment ?
J (lui lance un regard noir) : Oui vraiment merci !!
C : Comme vous voudrez.

Voyant que le ton risquait de monter entre les deux hommes, Carson préféra s’éclipser qu’ils ne finissent par réveiller Megan pour de bon. John posa alors son regard sur la jeune fille, plongé dans ses pensées.

Son esprit fut bientôt inondé par d’innombrables questions à propos de la raison pour laquelle sa… cousine (il avait encore du mal à se faire à l’idée qu’un membre de sa famille soit présent sur la Cité) avait tellement souhaité passer la nuit à ses côtés. En tout cas il attendrait le temps qu’il faudrait mais il ne la réveillerait pas pour savoir. De toute façon il n’allait pas avoir besoin d’attendre longtemps, elle était en train de refaire surface...
Megan ouvrit doucement les yeux en grimaçant. Elle remua un peu la tête et avait un peu mal à la nuque. La jeune fille se maudit intérieurement d’avoir craqué. Elle leva enfin les yeux vers John qui la regardait. Il lui souriait tout en haussant un sourcil, les bras croisés sur sa poitrine. Megan se sentit honteuse et rougit légèrement. Elle se força à sourire mais ce fut John qui prit la parole en premier.

J : Pas très confortable n’est-ce pas ?
M (se racle la gorge) : Hum… Non pas vraiment… Bonjour
J : Bonjour.

Megan fut quelque part surprise de l’attitude du militaire. Serait-il lunatique ? Elle chassa cette pensée de son esprit en se redressant. La couverture tomba découvrant ainsi les épaules de la jeune fille. Megan frissona avant de s’emmitoufler dans la couverture.

M : Et vous bien dormi ?
J : Sûrement bien mieux que vous.
M : Plus longtemps aussi.
J : D’après ce que l’on m’a dit, oui… Justement à ce propos, pourquoi avoir passé la nuit ici ?
M (sourit légèrement) : Quelle belle transition…
J : Je trouve aussi, en plus elle m’arrange. Je préfère quand même vous prévenir que si c’est pour me convaincre d’accepter cette foutue greffe vous perdez votre temps. (hausse progressivement le ton) Je ne veux pas de votre pitié et je me contre-fiche de ce que l’on a bien pu vous dire à propos de mon état de santé. C’est ma vie et j’en fais ce que je veux !
M : Hey du calme ! J’ai encore rien dit… En plus je ne suis pas venue vous voir pour ça…
J (ironique) : Vraiment ? Et pourquoi donc alors ?

Décidément il avait réellement l’art de ne pas vous faciliter les choses. C’était déjà suffisamment embarrassant comme situation si en plus il n’y mettait pas un peu du sien, jamais ils n’y arriveraient.

J : Eh bien allez-y alors, parlez !!
M (timidement) : Je voulais vous voir pour vous présenter mes excuses pour ce que je vous ai dit l’autre jour.
J (interloqué) : Qu… Quoi ?
M : Je n’avais pas le droit de vous dire ça, je ne vous connais pas et c’était réellement déplacé de ma part. Je vous présente mes excuses.
J (déstabilisé) : Euh… je…
M : Je crois que je vais vous laisser, je vous importune plus qu’autre chose. (se lève)
J : Non ! Revenez… (il se redresse brutalement et se fait mal) S’il vous plaît…
M (se rapproche de lui, inquiète): ça va aller ?

J (en profite pour lui attraper le bras) : Oui ça va passer mais… s’il te plaît reste là encore un peu
M (surprise) : Vous êtes sûr ? Je ne veux pas vous déranger...
J : S’il te plaît…
M : Bon ben euh… d’accord…

Du coin de l’œil et à quelques pas de là, Carson avait assisté à ce qui venait de se passer. Il sourit et pensa intérieurement : « Bien joué Megan »
John tenait toujours le bras de Megan comme pour s’assurer qu’elle n’allait pas partir. Il ne pouvait pas la laisser s’en aller ainsi. Elle avait l’air sincère et le militaire décida de lui accorder le bénéfice du doute.

M : Euh… vous savez colonel… Je vous ai dit que je restais… Rassurez-vous je ne vais pas m’enfuir…. Enfin… Est-ce que… je… peux récupérer mon bras ?

Le jeune homme ne s’était pas rendu compte qu’il la tenait encore, il pensait l’avoir lâché quelques instants plutôt.

J : Oh euh… pardon (la libère enfin)
M : Merci

Megan tira le tabouret vers elle afin d’être plus proche de lui que précédemment.

J : Excuse-moi… Mais je… Je ne m’attendais pas à tout ça.
M : Tout ça quoi ? Le fait que je m’excuse ?
J : Oui, non…
M : Ben quoi alors ?
J : Enfin si… Ce que je veux dire c’est que je ne m’attendais pas à ce que tu passes la nuit ici juste pour me faire des excuses.
M : C’était important pour moi avant que vous ne mouriez je voulais que vous le sachiez.
J : Je ne suis pas encore mort !
M : Mais ça ne saurait tarder malheureusement.
J : Tu comptes m’enterrer de suite ou quoi ?
M : Non non pas du tout. De toute façon je serais partie avant vos funérailles. On ne me laissera pas le droit d’y assister.
J : Très sympathique cette vision.
M : Pourtant c’est la réalité, c’est ce qui va arriver et vous le savez c’est bien ce que vous voulez non ? (John ne répondit pas). Dîtes-moi colonel, je peux vous poser une question indiscrète ?
J : Demande toujours on verra bien si je te réponds et puis arrête avec le Colonel, appelle moi John et tu peux me tutoyer vu que… l’on est de la même famille.
M : Ok, tu es marié ?
J (hausse un sourcil) : Non pourquoi ?
M : Même pas une petite amie ?
J (agacé): Non plus mais enfin pourquoi ces questions ?
M : Oh comme ça, juste pour savoir s’il y allait avoir une veuve à consoler après ton décès.
J : C’est fini oui ? Je ne suis pas encore mort que je sache !

Oulàààà je me souvenais pas que j'avais écrit une suite. La voilà donc :

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Megan ne prêta pas attention aux propos de John, et continua dans sa lancée.

M (arbore un air pensif): Je ne pourrais pas m’empêcher de culpabiliser à propos du fait de n’avoir rien pu tenter pour te sauver. Je regrette juste d’avoir du traverser la planète pour ensuite connaître l’existence du plus grand secret de la Terre puis d’avoir carrément changé de galaxie et tout ça… (marque un temps d’arrêt avant de le fixer droit dans les yeux) Tout ça pour rien…

John l’observa, déstabilisé et encore plus perdu qu’avant. De toute façon que pouvait-il répondre à cela ? Il n’avait jamais envisagé les choses sous cet angle-là. Finalement était-il réellement prêt à sacrifier sa vie juste parce qu’en définitif ses amis avaient voulu la lui sauver ? Même si cela s’était fait dans son dos ?

M : Je sais ce que tu vas me dire tu me l’as déjà dit tout à l’heure mais si au moins tu ne le fais pas pour toi, ou pour tes amis, alors fais-le pour moi. Qu’au moins je n’ai pas fait tout ce chemin pour repartir telle que je suis venue avec en bonus ta mort sur la conscience.

Megan fixait toujours le militaire. John avait la désagréable sensation qu’elle pouvait lire en lui et percevoir le trouble qui l’agitait en ce moment même au plus profond de son être.

J : Tu perds ton temps j’ai pris ma décision.
M : En effet tu as fait ton choix, mais en assumes-tu vraiment les conséquences ? Tu n’es pas prêt à mourir ça se voit.
J : Et comment tu sais ça ? Tu es psychologue ?
M : Non, (son regard s’assombrit) une de mes anciennes amies s’est presque suicidée devant moi. Elle, elle voulait vraiment en finir avec la vie. Je me souviens de la lueur dans son regard, jamais je ne l’oublierai. Et toi, tu ne l’as pas.

John ne savait pas quoi répondre. En fait il se conduisait comme un enfant gâté. Megan était en train de lui faire la plus magistrale leçon de morale qu’il n’ait jamais reçu…

J (embarrassé) : Je… je suis désolé… Pour ton amie.
M : Ne le sois pas, elle va très bien aujourd’hui. Et elle est très accrochée à la vie maintenant. C’est pour ça que quand je te vois ainsi, je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu refuses qu’on t’aide. On a tous besoin d’aide un jour ou l’autre et qu’importe d’où elle vient, on la saisit et la vie continue. Franchement tu as des amis formidables, tu vis des choses que je n’ai jamais pu imaginer même dans mes rêves les plus fous. Et pourtant Dieu seul sait à quel point j’ai l’imagination débordante. Et toi, tu veux lâcher tout ça ?
J : Les choses sont loin d’être aussi roses que tu le crois.
M : Je suis au courant pour les Wraiths, on m’en a vaguement parlé. Au moins ça te donne une raison supplémentaire pour rester en vie. Je ne sais pas ce qu’ils t’ont fait et je ne veux pas savoir mais à ta place ça me donnerait envie de continuer à me battre, pour ne pas laisser ces… aliens continuer leur massacre.

Megan avait gardé son calme tout le long de la conversation. Elle mesurait ses paroles et savait appuyer là où ça faisait mal. Un silence s’installa entre eux chacun perdu dans un flot de pensées qui s’entrecoupaient.