Nuit d'ivresse et conséquences (F)

Nuit d’ivresse et conséquences.

Auteur : Sefe
Personnages : Tous ceux de SGA
Genre : sheyla évidemment, parfois léger parfois dramatique (enfin j’espère…)
Situation : La fic commence entre le moment où John devient colonel et la mort de Charin, on va dire.
Disclaimer : les personnages et ce qui va avec ne m'appartiennent pas.


Le début de cette fic est écrit depuis des mois et elle n’est pas encore terminée mais elle est assez longue. J’espère que ça vous plaira.

John émergea du sommeil lentement. Il n’osa pas ouvrir les yeux.
Quel mal de tête !
Pourquoi avait-il une telle migraine ?
Ah oui ! La fête qui célébrait leur alliance avec le peuple de M2L-615. Apparemment, sur cette planète, ils aimaient s'amuser...
Et ils produisaient un alcool très fort parce qu’il n’avait pas bu tant que ça. Quand il voulut bouger, il s’aperçut qu’il n’était pas seul dans le lit. Un corps était blotti contre le sien. Et la tête de cette personne reposait sur son épaule. Il pouvait sentir un souffle chaud sur sa poitrine.
Que lui était-il arrivé ?
Il avait apparemment passé la nuit avec quelqu’un.
Si McKay découvrait ça, il allait encore l'asticoter avec l'influence que, parait-il, le capitaine Kirk exerçait sur lui. Idée stupide. Vraiment.
John se demandait qui ça pouvait être. Il ne s’était pourtant approché d’aucune femme sur cette planète, enfin c’est ce qu’il pensait jusqu’à maintenant.
Finalement, la curiosité fut plus forte que la migraine. Il cligna plusieurs fois des yeux pour s’habituer à la lumière. Son regard finit par se fixer sur le visage de l’endormie. Avec stupeur, il reconnut ...

Le réveil fut difficile. Elle avait l’impression que sa tête allait éclater.
Quelle idée avait-elle eu de boire cet alcool !
Elle inspira. Un parfum familier (ainsi que quelques poils) vint lui chatouiller le nez.
Elle réalisa alors qu’elle était à moitié couchée sur quelqu’un et que sa peau était en contact direct avec la peau de cette personne.
Elle était nue.
Cette constatation la réveilla complètement. Elle se releva vivement en ramenant un coin du drap sur son corps.
Et elle reconnut John, aussi déconcerté et nu qu’elle.

_Que faites-vous dans mon lit ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.
_Je n’en sais rien. (Une idée se forma cependant dans son esprit) Vous pensez qu’on a ... ? Enfin, que vous et moi ...
Elle balbutia :
_Je n’en ai aucune idée. Je ne me souviens pas de cette nuit. Et vous ? le questionna-t-elle, craignant presque la réponse.
Il réfléchit un instant.
_Je ne me rappelle rien non plus. On a dû abuser de leur alcool. C’est bizarre, je ne pense pas en avoir bu tant que ça...
_Ecoutez Colonel, l’interrompit-elle, dans la mesure où nous ne nous souvenons de rien ni l’un, ni l’autre, on ne peut pas savoir ce qui s’est réellement passé.
_Où voulez-vous en venir ?
_Nous pourrions peut-être faire comme si de rien n’était, proposa-t-elle.
_Euh... Je suis d’accord. On va oublier tout ça et on ne dira rien... A personne.
_Tout-à-fait, renchérit-elle, personne ne doit savoir.
_Oui, c’est ça ! De toute façon, je ne vois pas ce qu'on pourrait raconter étant qu'on ne se souvient de rien.
Teyla hocha la tête.
Un silence gêné s’installa. Chacun tâchait d’éviter le regard de l’autre.
C’est elle qui parla la première.
_Pouvez-vous fermer les yeux ?
Voyant l’incompréhension dans les yeux de John, elle précisa :
_J’aimerais assez pouvoir m’habiller.
_Oh bien sûr ! répondit-il en fermant ses paupières.
_Et ne trichez pas ! dit-elle avec un léger sourire.
_Moi ? Tricher ? Ce n’est pas mon genre.
Cet échange détendit légèrement l’atmosphère.
Une fois habillés, ils sortirent séparément et se mirent en quête de leurs coéquipiers afin de rentrer sur Atlantis.

Comme promis, voici la suite...

Après cet incident, la vie suivit son cours dans la cité d’Atlantis.
Comme avant.
Il n'y avait que pour Teyla et John que quelque chose avait changé. Oh, ce n'était pas grand chose juste quelques regards furtifs, des frôlements, des mains qui s'attardent plus que nécessaire. Mais rien qu'un observateur extérieur aurait pu remarquer.
En dehors de ça, ils tenaient leur parole et n'avaient jamais reparlé de ce qui s'était passé sur M2L-615.
Ils supposaient que ç’avait été un bel intermède mais ils savaient qu'il resterait probablement sans suite. Leur vie sur Atlantis ne leur laissait pas vraiment le temps de tenter quoi que ce soit en direction de l'autre. Ou bien était-ce seulement qu'ils n'osaient pas.

Une nouvelle mission commençait, l'équipe du colonel Sheppard à bord de Jumper 1 venait de traverser la porte. Leur but était d'explorer cette planète afin de décider si elle pouvait faire un site alpha correct.
Pour l'instant tout allait bien, pas de wraiths en vue, ni de monstres préhistoriques.
Mais soudain, du coin de l'oeil, John vit Teyla pâlir et porter la main à sa bouche. Il s'inquiéta :
_Teyla ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
Elle répondit entre ses dents :
_Posez-vous...
John ne se fit pas prier. Dès que la porte du Jumper fut ouverte, Teyla se précipita à l’extérieur.
John, qui l’avait suivie, la vit vomir. Il s’approcha doucement d’elle et l’aida à s’asseoir dans l’herbe. McKay lui tendit la gourde afin qu’elle puisse se rincer la bouche. Il tenta une pitoyable plaisanterie pour masquer son inquiétude :
_Je croyais qu’on ne pouvait pas avoir le mal de l’air en Jumper...
_McKay ! Fermez-la, le coupa John.
Il s’agenouilla près de Teyla.
_Vous allez mieux ?
Elle acquiesça lentement les yeux fermés.
_Dans ce cas, nous allons remonter dans le Jumper et rentrer sur Atlantis. Vous irez voir le Dr Beckett.
_Colonel, ce n’est pas la peine. Je vais mieux maintenant et ça ne dure jamais toute la journée.
_Parce que ça vous est déjà arrivé ? demanda-t-il atterré.
_Oui, hésita-t-elle, cela fait quelques jours que ça dure. Mais je me sens bien.
_Ne discutez pas, vous irez voir le Dr Beckett.
Comme elle ouvrait la bouche pour répliquer, il ajouta :
_C’est un ordre.
Il lui tendit une main pour l’aider à se relever mais elle l’ignora et se dirigea vers le Jumper.

Aussitôt rentrés à la base, John conduisit Teyla à l’infirmerie. Il était inquiet pour elle et n’arrivait pas à penser à autre chose. Carson, qui avait été prévenu, les attendait.
_Alors, que se passe-t-il ? demanda-t-il à Teyla.
C’est John qui répondit.
_Elle a vomi dès que nous avons franchi la porte. Et apparemment ça lui arrive souvent.
_Mais maintenant je vais très bien. Je vous assure. Ce n’était pas la peine de rentrer tout de suite.
_En attendant, vous êtes là. Je vais donc vous examiner, intervint aimablement Carson.
_Dans ce cas, je vous la confie, docteur. A tout à l’heure, les salua-t-il.

Teyla eut droit à un bilan complet. Et quand Beckett revint avec les résultats, il lui annonça :
_Teyla, j’ai trouvé la cause de vos nausées.
_Et c’est grave, docteur ? s’inquiéta-t-elle.
_Grave ? Non, rassurez-vous, répondit-il avec un sourire bienveillant. Vous êtes enceinte.

Voici la suite promise.


_Enceinte ! ? Mais... comment cela a-t-il pu m’arriver ?
Voyant le regard étonné de Carson, elle poursuivit :
_Je sais très bien comment ça arrive mais quand...
Elle rougit soudain et baissa les yeux.
_La fête sur M2L-615 !
_Le père de l’enfant est un habitant de cette planète ? se méprit Carson.
Teyla ne l’entendit pas, elle continua :
_Nous n’avions pourtant pas bu tant que ça mais leur alcool a un effet puissant. Tout ce dont je me rappelle, c’est de m’être réveillée dans le même lit que le colonel.
_Le colonel Sheppard est le père !
Carson était estomaqué. Certes, il savait qu’ils étaient proches. Mais pas à ce point.
_Dr Beckett, ne dites rien à personne. Je dois d’abord en parler au colonel Sheppard. Est-ce que je peux partir maintenant ?
_Hein ! Ah... oui... bien sûr.
Le pauvre Carson était un peu perdu.
_Merci Dr Beckett.
Elle lui sourit et sortit de l‘infirmerie.
Elle attendait un enfant.
En y repensant, elle n’était pas si surprise que ça. Elle avait côtoyé assez de femmes enceintes pour en interpréter les symptômes. Elle avait juste refusé de voir la vérité en face.
Quel pétrin !
Comment allait-elle lui annoncer ça ?
Bonjour colonel, pas de nouvelle attaque des wraiths en vue ? Au fait, je suis enceinte et vous êtes le père. Comment c’est arrivé ? Vous vous souvenez la nuit qu’on a oubliée ?
Elle secoua le tête.
Franchement, ma fille, tu dérailles.
Un peu de courage !
Tu ne t’apprêtes pas à affronter une armée de wraiths toute seule, c’est seulement le colonel Sheppard. John. Tu as confiance en lui. Tu l'aimes... Enfin, tu l'apprécie.
Le voilà ! Respire à fond. Allez, c’est parti ! Jette-toi à l’eau !

Bon voilà j'ai mis mes fics sur mon baladeur mp3 comme ça je peux vous mettre la suite de n'importe où. Voilà un p'tite suite pour vous remettre de vos éventuels oraux et autres journées difficiles. Moi je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer chez moi. Youpi ! Vive le conseil d'école.


_Colonel ? Je peux vous parler seule à seul ?
_Vous allez bien ? demanda-t-il. Qu'est-ce qu'a dit le docteur Beckett ?
_C'est justement de ça que je veux qu'on parle.
_Dans ce cas, allons sur le balcon, nous y serons tranquilles, proposa-t-il.
Il sentait une sourde inquiétude l'envahir à mesure qu'ils approchaient du balcon. Que pouvait-elle avoir ? Ça devait être grave si elle ne voulait le dire qu'en privé.
Arrivés, il attendit qu'elle se décide à parler. Il ne voulait pas la brusquer. Mais elle se taisait.

Teyla s'approcha de la balustrade qu'elle agrippa des deux mains pour se donner du courage. Son regard se perdit au loin vers l’océan. De quoi avait-elle peur au juste ? Qu’il ne veuille pas de l’enfant ? Et donc qu’il ne veuille pas d’elle par la même occasion.

Pendant que Teyla était plongée dans ces réflexions, John ne la lâchait pas des yeux. Son silence le rendait nerveux. Finalement, n’y tenant plus, il la prit doucement par l’épaule et la fit pivoter vers lui.
_Teyla ? Qu’est-ce que Beckett a trouvé ? murmura-t-il.
_Ce n’est pas facile...
_Qu’est-ce qui n’est pas facile ?
Elle leva la tête et plongea son regard dans celui de John.
_C’est difficile pour moi de vous le dire. Et pourtant je dois le faire.
Il aurait aimé pouvoir l’aider mais il ne savait pas comment faire.
_C’est grave à ce point ? Est-ce que votre vie est en danger ?
_Non... non, ce n’est pas ça. (Elle inspira profondément) Colonel, je suis enceinte.

John tomba des nues.

_Enceinte ? ... Enceinte ! ...

Il réfléchit à toute allure : comment avait-elle pu tomber enceinte ? quand ? Qui était le père ? Et soudain, la lumière se fit dans son esprit.
_La fête...
Il mit un certain temps à assimiler le nouvelle puis il dit avec un mystérieux petit sourire :
_Alors, en fin de compte, il semble que nous n’avons pas fait que dormir.
_J’en suis venue à la même conclusion.
Teyla était crispée.
_En tout cas, je suis soulagé d’apprendre que vous n’êtes pas malade. Vous m’avez fait une de ces peurs.
Enfin elle lui rendit son sourire mais elle restait inquiète.
_Je ne sais pas comment je vais faire avec un enfant... La vie sur Atlantis peut être tellement dangereuse parfois...
John l’interrompit.
_Nous trouverons une solution.
_Vous avez dit « nous » ?
_Bien sûr. Je suis son père tout de même. Écoutez Teyla, je serai toujours là pour vous et pour cet enfant. Je vous en fait la promesse.
Il l’enlaça et la tint un long moment contre lui. Teyla se sentit rassurée. C'était tellement agréable d'être dans les bras de John. Elle aurait pu rester là des heures mais elle recula d'un pas et dit :
_Je dois aller l'annoncer au Dr Weir.
_Je viens avec vous. Rappelez-vous que je vous ai promis de vous épauler. C'est le moment ou jamais.
Ils se dirigèrent ensemble vers le bureau du Dr Weir.

...

Ouf ! Fini le conseil d'école. Voici une suite.


John et Teyla croisèrent Elisabeth en chemin.
_Teyla ? Vous allez mieux ?
_Oui... Dr Weir, j'aimerais vous parler.
_Bien sûr, Teyla, allons dans mon bureau.
Ils s'y installèrent tous les trois. Elisabeth ne fut pas surprise de la présence de John. Après tout, Teyla faisait partie de son équipe d'exploration.
_Alors qu'y a-t-il ?
Teyla croisa le regard de John un bref instant puis elle commença :
_Vous vous rappelez qu'il y a quelques temps nous avons conclu une alliance avec les habitants de M2L-615 et qu'ils ont organisé une fête pour célébrer ça.
_Oui, répondit Elisabeth. Et alors ?
Cette entrée en matière l'intriguait.
_Lors de cette fête, ils nous ont servi leur alcool local. Il était vraiment très efficace.
John vint à son secours :
_Ce qu’elle veut dire c’est que nous n’en avons pas bu plus de deux ou trois verres et nous ne nous souvenons même pas de la suite.
_Quelle suite ? interrogea Elisabeth avec méfiance.
_Eh bien... , hésita Teyla, nous nous sommes réveillés le lendemain dans le même lit et maintenant...
_Teyla est enceinte, ce qui explique son malaise.
_Vous êtes enceinte ? Et vous, vous êtes le père ?
Teyla et John acquiescèrent en choeur.
_Etant donné les circonstances, je ne sais pas si je dois vous féliciter... même si la naissance d’un enfant est toujours une bénédiction, s’empressa-t-elle d’ajouter. Mais cela pose plusieurs problèmes.
_Quels problèmes ? demanda Teyla.
_Eh bien, pour commencer, vous ne pouvez pas continuer à partir en mission d’exploration, Teyla. C’est trop dangereux pour vous et votre enfant.
_Mais je ne suis pas malade, Dr Weir. Et, à part les nausées, je me sens parfaitement bien.
_Elisabeth a raison, intervint John. Même si vous êtes en forme, vous devez autant que possible éviter de vous mettre en danger.
Teyla sentait une sourde colère monter en elle. Même si elle savait qu’ils avaient raison, elle était trop fière pour l’admettre et accepter leur décision sans discuter.
_Je veux continuer les missions d’exploration au moins encore pendant quelques mois. Dans mon peuple, ce n’est pas parce qu’une femme attend un enfant qu’elle cesse immédiatement toute activité et elle n’est pas plus à l’abri d’une rafle des wraiths que les autres.
_Je ne dis pas le contraire mais dans la mesure où on peut vous garder en sécurité, je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas, argumenta John.
_Ecoutez, je veux bien suspendre mes entraînements mais pas les missions. Pas maintenant. Si je reste ici sans rien faire je vais devenir folle.
Voyant que le ton montait entre John et Teyla, Elisabeth intervint :
_Stop ! Ça suffit pour maintenant ! Je veux avoir une discussion avec le Dr Beckett avant de prendre une décision.
_Mais, Teyla est tout de même sous ma responsabilité, j’ai mon mot à dire dans cette histoire.
_Je suis bien assez grande pour me prendre en charge toute seule. Je n’ai pas besoin de vous, colonel.
_Taisez-vous ! dit Elisabeth en élevant la voix. Je veux y réfléchir. Teyla, profitez-en pour vous reposer.
Les futurs parents partirent sans même un regard à l’autre. Ils étaient trop en colère.

Elisabeth les regardait partir. Elle n’en revenait pas. Teyla et John allaient avoir un enfant. Ensemble. Et ils se disputaient déjà à son sujet. C’était mal parti. Il lui fallait trouver une solution satisfaisante pour tout le monde afin de préserver la sécurité de l’enfant de Teyla et ramener le calme entre les futurs parents.

Allez, une tout ch'tite mini suite.


Teyla marchait d’un pas rapide en direction de ses quartiers. Elle serrait les dents de rage et fulminait intérieurement.

Pour qui se prenait-il ?
Ce n’est pas parce qu’il avait découvert, à peine une heure auparavant, qu’elle attendait un enfant de lui que cela lui donnait le droit de décider de sa vie.
Si c’est comme ça qu’il envisageait de l’épauler, elle préférait se débrouiller toute seule.
Après tout, elle était le chef de son peuple depuis des années, pourquoi aurait-elle besoin de lui, maintenant ?
Elle pouvait très bien vivre sans lui.
Et élever un enfant aussi.
De toute façon, elle n'avait pas besoin de lui pour le mettre au monde. Il en avait assez fait comme ça.
Ah ! C'était facile pour John de lui interdire les missions, c'est pas lui qui devrait rester dans la cité les bras croisés à attendre.
Elle était faite pour se battre pas pour rester bien tranquille à la maison en préparant le repas. En plus, elle ne savait pas cuisiner.

En chemin, elle croisa Rodney qui lui demanda comment elle allait. Elle ne prit même pas la peine de s’arrêter et lui répondit « très bien » d’un ton qui en aurait fait fuir plus d’un.
McKay trouva cela étrange de la part de Teyla, elle qui, en temps normal, avait toujours un mot aimable pour chacun.

La suite promise.

Dans le gymnase, John était irrité.
Il allait et venait d'un pas nerveux.

Comment pouvait-elle être aussi inconsciente ?
Vouloir partir en mission alors qu’elle attendait un enfant.
Mais quelle idée absurde !
C’était beaucoup trop dangereux, pour le bébé, pour elle.
On ne sait jamais ce qui peut arriver lors d’une mission d’exploration.
Il n’y a pas que les wraiths qui représentent un danger, il y a aussi les Geniis, les insectes et plein d’autres choses dont on n'imagine même pas de l’existence.
Cependant, Teyla n’avait pas tort sur tous les points, elle vivait avec la menace des wraiths depuis toujours, elle connaissait le danger.
Et puis, rien que le fait de vivre dans la cité pouvait représenter un danger. Après tout, on n'avait pas découvert tous les secrets qui s'y cachaient.
Et puis Teyla n'était pas du genre à prendre des risques inconsidérés.

Sa colère retombait un peu à mesure qu’il réfléchissait.

Ils ne pouvaient pas rester fâchés éternellement. En plus, il était vraiment content de savoir qu'il allait être père, lui qui adorait les enfants.
Il voulait qu'elle puisse vivre sa grossesse aussi sereinement que possible et il voulait être présent.
Il fallait qu’il lui parle, qu’ils aient une discussion calme pour trouver une solution.

John se mit alors en quête de Teyla.

Voici une suite... J'espère que ça vous plaira.


Où pouvait-elle être ? John avait fait le tour des endroits que Teyla fréquentait habituellement dans la cité. Il s’apprêtait à se rendre à l’infirmerie, on ne sait jamais, quand il croisa Beckett.
_Docteur, avez-vous vu Teyla ?
_Oui, elle m’attend dans le hangar à vaisseaux, je lui ai promis de l’emmener sur le continent.
_Est-ce que ça vous dérange si je prends votre place ?
_Eh bien ! Vous savez à quel point j’aime piloter ces engins... mais je peux me sacrifier si vraiment vous insistez, plaisanta-t-il.
_Merci docteur, répondit John par-dessus son épaule.
Il se dirigeait déjà vers le hangar.

John arriva dans la gigantesque pièce. Il avança vers le seul Jumper ouvert et il la vit, là, elle était assise sur une des banquettes à l’arrière du vaisseau. Elle releva la tête en sentant sa présence :
_Que faites-vous ici ? demanda-t-elle froidement.
_Je suis votre chauffeur.
_Je n’ai pas besoin de vous, j’ai demandé au Dr Beckett...
_Je lui ai proposé de le remplacer et il a semblé soulagé, vous savez comme ça le rend nerveux de devoir piloter un Jumper.
_Si je comprends bien, je n’ai pas le choix. Dans ce cas, allez-y, mettez-vous aux commandes, je suis prête.
_Et vous comptez rester ici pendant tout le trajet ?
_Pourquoi ? Je n'ai pas non plus le droit de rester assise là ? C’est trop dangereux pour moi ?
_Teyla, si on faisait une trêve. J’aimerais qu’on puisse discuter de ça calmement.
_Vous et le Dr Weir avez discuté et décidé à ma place. Et je n'ai même pas eu mon mot à dire.
John la regarda tristement.
_S'il vous plait, la supplia-t-il.
Elle soupira et finit par répondre :
_Si vous y tenez.
John s’assit sur l’autre banquette en face de Teyla.
_Ecoutez, je ne voulais pas qu’on en vienne à se disputer. Je comprends bien que vous vouliez continuer à participer aux missions mais...
_Je suis le chef de mon peuple, mon devoir est de les protéger. Si je ne peux pas le faire en participant aux missions alors je n'ai plus rien à faire ici, l’interrompit-elle.
Il remarqua alors un sac près d’elle.

...

Allez, une 'tite suite pour le week-end.


_Alors c’est ça... Vous nous quittez ? Vous retournez vivre avec votre peuple ? Et quand comptiez-vous me prévenir ?
_Quel est le problème ? Vous ne voulez pas que je participe aux missions, alors, que je reste sur Atlantis ou que j’aille vivre sur le continent, où est la différence ?
John se sentait envahi par un profond désespoir.
Elle voulait partir.
A cause de lui.
Comment pourrait-il la faire changer d’avis alors qu'il sentait la colère dans sa voix ?
Le continent lui semblait soudain aussi éloigné que la Terre.
Il ne pouvait tout de même pas la laisser partir là-bas.
N’y tenant plus, il se leva et se passa la main dans les cheveux d’un geste nerveux.
_Vous ne pouvez pas partir ! cria-t-il.
Elle se leva à son tour pour lui faire face.
_Et pourquoi pas ?
_Mais... parce que nous avons besoin de vous.
_Et pour faire quoi ? Si je ne peux pas passer la porte des étoiles, je ne sers pas à grand chose. Rien ne me retient plus ici.
John hésita, soupira puis :
_J’ai besoin de vous, murmura-t-il.
Cette phrase la prit au dépourvu. Elle ne s'attendait pas à cette déclaration. Elle douta même d'avoir compris.
_ pardon ?
John n’était pas en état de répéter ces mots, l’émotion lui nouait la gorge.
Alors, il fit la seule chose dont il se sentait capable : il saisit le visage de Teyla entre ses mains et déposa sur ses lèvres un baiser d’une incroyable douceur.
Ils avaient tous les deux fermé les yeux.
Et Teyla ne songea pas un instant à le repousser, bien au contraire.
Sa colère avait disparu, effacée par le geste de John. Pour tout dire, il y avait longtemps qu’elle espérait ce baiser.

Quand il la relâcha, ils étaient tous deux légèrement étourdis. Ils se sourirent presque timidement.
John rompit le silence :
_Quand je suis venu tout à l’heure, je voulais vous proposer une solution.
Ils s’assirent côte à côte sur la banquette et John continua :
_Vous pourriez peut-être continuer encore quelques temps les missions, prioritairement celles où le danger est limité. Et puis nous aviserons au fil du temps. Quand vous ne vous sentirez plus d’attaque pour ça, vous pourrez arrêter... Voilà, est-ce que ça vous convient ?
_C’est un arrangement raisonnable, dit-elle en souriant. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
Il lui prit la main avant de répondre.
_J’ai réfléchi à ce que vous avez dit. Je ne veux toujours pas que vous vous mettiez en danger. Mais je sais que vous mettre à l'écart des missions vous rendrait malheureuse et ça je ne le veux pas, Teyla.
Elle déposa un tendre baiser sur la joue de John.
_Merci, colonel.
_Vous pouvez peut-être m'appeler par mon prénom, maintenant.
_Pourquoi pas. John.
Il se regardèrent un instant en souriant puis Teyla lui dit :
_Pouvons-nous y aller maintenant. J'aimerais ne pas rentrer trop tard.
Ces quelques mots achevèrent de soulager John. Il se dirigea vers le poste de pilotage le coeur léger suivi par Teyla. Il avait réussi à la convaincre de rester. Il ne savait pas ce qu’il aurait fait sinon. Il avait brièvement songé à employer la force mais s’il avait essayé c’est sans doute lui qui aurait fini au tapis.
A cet instant, il se dit que tout allait pour le mieux. Ils allaient avoir un enfant. Évidemment, ce n’était par ça qu’il avait pensé commencer mais c’était un bon début. Ils n'étaient pas à proprement parler un couple mais ils étaient liés par cet enfant à naître et il avait tout le temps pour essayer de changer les choses.

Le trajet jusqu’au continent fut silencieux. Chacun était plongé dans ses pensées. John arborait un petit sourire. Quant à Teyla, elle était heureuse que tout soit réglé avec John. Et en plus, il avait avoué avoir besoin d’elle et il l’avait embrassée. C'était presque une déclaration d'amour ça. Elle sentait encore la douceur de ses lèvres sur les siennes. Il avait fait preuve d’une telle tendresse qu'elle en était encore toute chose.

Maintenant, elle allait devoir annoncer sa grossesse à Halling et à Charin. Elle ne savait pas du tout comment ils prendraient la nouvelle.

Voilà, bon week-end.

Sur le continent, Teyla alla d’abord voir Charin. John avait proposé de l'accompagner mais elle avait refusé. Elle devait faire ça seule.
Elle entra dans la tente de son amie.
_Charin ?
_Teyla, ma chérie. Cela fait longtemps que tu n'es pas venue me voir.
_J'ai eu beaucoup à faire ces temps-ci.
_Tu semble préoccupée. Qu'est-ce qui ne va pas ?
_Rien de grave, Charin.
C'était dur de lui avouer mais elle était venue pour ça.
_Charin... Je suis enceinte.
_Mais, ma chérie, c'est merveilleux, lui dit-elle en souriant. Qui est le père ?
_C'est le colonel Sheppard... mais c'est arrivé par accident, crut-elle bon de préciser.
Elle baissa la tête en rougissant.
_Tu n'as pas à te sentir gênée d'éprouver des sentiments, la rassura Charin.
_Charin, je t'ai dit que c'était un accident, objecta Teyla.
_J'ai entendu, répondit la vieille dame avec un sourire mystérieux.
_Nous sommes tellement différents lui et moi. Il ne fait pas partie de notre peuple. Je ne veux pas que les autres pensent que cela m'éloignera encore plus d'eux.
_Ma chérie, ce n'est pas parce que tu est le chef que tu dois t'interdire de vivre. Et si tu as donné ton coeur à un terrien, il en est sûrement digne et il n'appartient à personne de douter de ton choix.

La vieille dame avait serré Teyla dans ses bras pour la réconforter.

Courte suite mais vous en aurez une autre demain.

Annoncer sa grossesse à Charin n'avait pas été aussi difficile qu'elle l'avait craint. Celle-ci la comprenait mieux que quiconque. Teyla en avait même retiré assez de courage et de confiance pour affronter Halling sereinement.
Elle espérait, néanmoins, qu'il ne réagirait pas mal.

Elle le rencontra rapidement car, ayant appris sa venue, il la cherchait.
_Teyla, je suis content de te voir.
_Moi aussi. Je voulais te parler de quelque chose d'important.
_De quoi s’agit-il ?
_Pas ici, dit-elle en regardant autour d'eux.
Ils se dirigèrent vers la tente de Halling.
_Alors ? Qu'as-tu à me dire de si confidentiel ?

Pas besoin de tergiverser avec lui, elle le connaissait depuis l’enfance et le considérait comme un frère.

_Je suis enceinte.
_Enceinte ? Et de qui ? Du colonel Sheppard ?
_Tu as deviné.
Halling semblait contrarié.
_Ecoute, si vraiment tu as choisi cet homme pour compagnon, je ne vois pas en quoi cela nous regarde.
_Ce n’est pas mon compagnon, je suis juste enceinte de lui.
_Tu veux dire qu’il n’a pas l’intention d’assumer ses responsabilités ?
_Comme tu viens de le dire, ça ne te regarde pas, se vexa Teyla. Ce que le colonel et moi faisons ne concerne que nous. Je suis juste venue te mettre au courant et non pas quérir ton approbation.

Sa voix s’était faite dure et froide.
Une fois de plus, il se permettait de la juger.
Elle avait quand-même le droit de faire ce qu'elle voulait de sa vie.
Même si elle désirait faire de John son compagnon, elle ne voyait pas en quoi ça regardait Halling.
C'était à elle de décider.

Halling connaissait bien Teyla, il savait que parfois elle était trop impulsive. C'est sans doute pour ça qu'elle se retrouvait dans cette situation.
Avoir un enfant du colonel Sheppard sans qu'ils soient unis.
Mais qu'est-ce qui lui avait pris ?
Cependant, il devait reconnaître qu'elle n'avait pas tort, c'était sa vie. Elle avait le droit de décider.
Tous les athosiens ne seraient pas forcément de cet avis. Il y aurait toujours de mauvaises langues pour critiquer l'attitude de Teyla.

Il voulut en savoir plus.
_Comment est-ce arrivé ? demanda-t-il d'une voix radoucie.
Teyla soupira bruyamment. Elle était encore en colère et elle le regardait d'un air méfiant.
Halling regrettait les paroles qui l'avaient blessée, d’autant qu'au fond, il était content pour elle.
Il s’excusa :
_Pardonne-moi,Teyla. Mes paroles ont dépassé ma pensée. Je suis content pour toi. Avoir un enfant est la plus belle chose qui soit.
Alors, elle lui sourit brièvement avant de lui raconter le peu qu'elle se souvenait de cette fameuse nuit.
_Qu'avez-vous l'intention de faire, le colonel et toi ?
_Je vais continuer, quelques temps, à participer aux missions les moins dangereuses...
_Ce n'est pas ce que je veux dire. Est-ce que vous allez vous unir ? Cet enfant a besoin d'une famille...
_Mais il aura une famille quoi qu'il arrive. Et je ne veux pas obliger le colonel à faire quelque chose qu'il ne veut pas. Il souhaite assumer son rôle de père mais il n'a jamais été question d'union entre nous.

Tandis qu'elle disait ces mots afin de convaincre Halling, elle sentait sa gorge se nouer. John n'avait, en effet, pas parlé de s'unir à elle. Pourtant, elle savait que les terriens avaient aussi ce genre de coutume.
Peut-être qu'il ne voulait pas d'elle comme épouse.
Teyla avait beau tenter de se convaincre que ce n'était pas grave, les larmes lui montaient aux yeux.
_Teyla ? Qu'est-ce qui ne va pas ? s'inquiéta Halling.
_Rien, dit-elle en reniflant. Je vais bien, ne t'en fais pas.
_Tu es sûre ?
_Certaine, répondit-elle avec un pauvre sourire.
Elle essuya les quelques larmes qui avaient réussi à s'échapper.
_Je vais y aller. John m'attend.

Elle sortit de la tente laissant un Halling surpris. Elle venait de dire John. Pour autant qu'il sache, c'était la première fois.
Elle lui avait quasiment dit qu'il n'y avait rien entre eux et maintenant, elle l'appelait par son prénom.
Il ne savait pas ce qu'il devait en penser.
Peut-être ne s'était-elle même pas rendue compte de son lapsus.
Halling sourit. Si Teyla était assez proche du colonel pour l'appeler par son prénom, tout n'était pas perdu. Il y aurait un moyen de rendre leur situation plus correcte. Restait à le trouver et à l'appliquer.

Le colonel Sheppard se promenait dans le village des athosiens et discutait avec les gens quand une vieille dame s’approcha de lui. Il l’avait déjà rencontrée, c’était Charin. Il savait qu’elle était proche de Teyla.
Que pouvait-elle bien lui vouloir ?

Une p'tite suite...

_Bonjour colonel Sheppard, dit-elle avec un sourire engageant.
_Bonjour madame. Vous allez bien ?
_Aussi bien que possible, étant donné mon âge.
Charin regardait John avec bienveillance. Elle s’interrompit un instant puis reprit :
_Teyla est venue me voir, elle m’a appris la nouvelle.
_Et ? demanda John, soudain méfiant.
_Je connais votre réputation... et puis je pense que si Teyla a confiance en vous, vous devez le mériter.
_Apparemment ma réputation est meilleure ici que sur Terre, répondit John en souriant.
_Que comptez-vous faire ?
Après un instant de silence, il répondit :
_Je n'ai pas l'intention de la laisser tomber si c'est ce que vous voulez dire. Je vais assumer cet enfant et tout ce qui va avec. Je vous jure que je ne ferai jamais rien qui pourrait blesser Teyla. Je tiens trop à elle pour ça.
_Je pense que vous dites vrai. Vous êtes un ...
Charin s'interrompit car apparemment il ne l'écoutait plus. Son regard avait changé et il regardait quelque chose derrière elle. Elle se tourna alors dans cette direction et vit Teyla.
Elle reporta son attention sur John et le regarda attentivement afin d'être sûre.
C'était bien de l'amour qu'elle lisait dans son regard.
_Vous l'aimez.
Ce n'était pas une question mais une constatation.
Cette phrase ramena John à la réalité.
_Quoi ? Moi ? Je ... non ... vous vous trompez. C'est juste que...
Il ne finit pas sa phrase, il détourna les yeux, gêné par le regard franc de la vieille dame. Elle souriait. Il reprit en bafouillant :
_Je... je dois y aller. Teyla m'attend.
Et il partit précipitamment laissant une Charin amusée.
Elle l'avait percé à jour.
Teyla et lui étaient amoureux.
Il fallait juste qu'ils se l'avouent.

...

Suites au compte-goutte.

John rejoignit Teyla près du jumper. Elle l'accueillit avec un sourire.
_Que vous voulait Charin ?
_Oh, rien de spécial. Et vous, comment ont-ils pris la nouvelle ? demanda-t-il précipitamment afin de détourner la conversation.
_Plutôt bien, en fin de compte. Alors, on rentre ?
_D'accord. Madame, après vous, dit-il en s'inclinant cérémonieusement.
_Merci, colonel, répondit-elle en avançant à l'intérieur du jumper.

Teyla préférait oublier cette histoire d'union et ne pas lui en parler. Elle pensait que John n'était pas prêt pour ça. Après tout cette nuit n'avait été qu'un accident causé par l'alcool. Même si un enfant devait en naître. Elle arriverait bien à se contenter de leur amitié.
Du moins, essayait-elle de s'en convaincre.

Pendant le trajet, John réfléchissait. La discussion avec Charin l'avait troublé.
Surtout cette phrase : "Vous l'aimez."
Comment avait-elle fait pour le deviner en deux minutes à peine ?
Lui, il lui avait fallu plusieurs mois pour s'en rendre compte.

_Est-ce qu'on ne pourrait pas se tutoyer ?Maintenant qu'on va être parents du même enfant...
John disait ça l'air de rien mais il espérait que Teyla ne refuserait pas.
_Pourquoi pas.
Il sourit, heureux de cette réponse.
Un pas de plus vers le but qu'il s'était fixé.
Un pas de plus vers Teyla.
_Il va falloir l’annoncer à Rodney et Ronon, continua-t-il.
_Oui. On pourrait y aller en arrivant. Comme ça, ce sera fait.
_C’est une bonne idée.

...

Voici la suite...


Ils trouvèrent leurs coéquipiers au mess. Ils étaient attablés et discutaient. Enfin, Rodney parlait la bouche pleine et Ronon mangeait.
John et Teyla s'assirent à leur table.
_Comment allez-vous, Teyla ? demanda Ronon.
_C'est justement pour parler de ça que nous sommes là, répondit John.
Rodney remarqua :
_Beckett ne vous aurait pas laissée sortir si c'était grave, n'est-ce pas ?
En dépit du ton indifférent de la phrase, on pouvait sentir une certaine inquiétude dans la voix du scientifique.
_Je n'ai rien de grave. C'est juste que...
Elle regarda John un bref instant avant de terminer sa phrase.
_Je suis enceinte.
_Enceinte ? Mais comment ça ?
_Enceinte, Rodney, comme quand on attend un enfant, dit John avec amusement. Vous ne voulez quand même pas que je vous explique comment on fait les bébés.
_Je sais très bien ce que ça veut dire, s'énerva le scientifique. Mais…
_Qui est le père ? demanda Ronon, allant droit au but.
_Ben voilà, c’est ce que je voulais dire, commenta Rodney.
_C'est moi.
_Vous ? Ça alors ! Je ne savais pas que vous étiez ensemble.
_Mais nous ne sommes pas...
_C'est arrivé par accident, le coupa Teyla.
_Y'a pire comme accident, continua Ronon avec un petit sourire.
_Et vous comptez faire comment ? Un enfant, dans la cité, et puis les missions. Vous y avez pensé ? interrogea Rodney.
_On a pas encore eu le temps d’en discuter mais on trouvera une solution, répondit John autant pour rassurer Teyla que lui-même.
_Et pour les missions,je vais continuer quelques temps.
_Mais juste les moins dangereuses, précisa John.
Teyla tiqua légèrement mais ne dit rien. Elle se demandait qui déterminerait si une mission est dangereuse ou pas. Et puis, les questions de Rodney avaient réveillé de nouvelles inquiétudes. Teyla sentait la confiance, acquise lors de sa visite à Charin, la quitter.

Voici une suite toute gentille.


Les jours qui suivirent, Teyla repensa souvent aux questions de Rodney.
Il n'avait pas tort.
Comment allait-elle pouvoir continuer d'assumer son rôle de chef de son peuple et de membre d'une équipe d'exploration avec un enfant ?
Elle ne voyait pas de solution à ce problème et ses interrogations l'empêchaient de dormir.
Dans ces cas-là, elle se levait et allait prendre l'air sur l'un des balcons de la cité. Elle en avait trouvé un, justement, où personne n'allait jamais. Il était situé dans un quartier peu fréquenté.
Elle pouvait ainsi être seule, sans craindre d'être dérangée.
L'océan s'étendait à perte de vue devant elle et la brise marine lui caressait la visage. Ces sensations l'apaisaient momentanément. Elle restait là des heures, sans rien faire d’autre que contempler le paysage.
Quand la fatigue ne lui laissait pas d'autre choix, elle retournait dans ses quartiers où elle s'endormait aussitôt. Ce qui arrivait généralement peu avant l’aube.
A cause de ses nuits d’insomnies, les journées de Teyla ne valaient guère mieux. Elle était somnolente et n’arrivait que difficilement à garder les yeux ouverts.
Elle faisait tout son possible pour cacher sa fatigue aux autres et en particulier à John. Elle avait peur qu’il l’oblige à rester à la base au lieu de partir en mission.

La petite mine de Teyla n’avait pas échappé au regard de John. Son teint pâle et ses yeux cernés n’étaient pas les seuls indices qui avaient réveillé l’instinct protecteur du colonel. Il y avait aussi toutes les fois où il l’avait surprise bâillant au-dessus de son assiette ou rêvant éveillée. En tout cas, elle était moins alerte que d’habitude et son manque de vivacité inquiétait vraiment John.
Il décida d’aller voir le Dr Beckett.
_Dr Beckett ?
_Oui, colonel. Vous avez un problème ?
_Moi, non. C’est Teyla. Est-ce qu’elle est venue vous voir récemment ?
_Non, pas depuis que je lui ai annoncé sa grossesse. Pourquoi ?
_Elle a l’air d’être très fatiguée alors je voulais savoir si elle vous en avait parlé.
_Non, mais vous savez, ce sont des choses qui arrivent aux femmes enceintes.
Voyant l’inquiétude du colonel, le médecin proposa :
_Je peux lui demander de passer me voir si ça peut vous rassurer.
_Si vous lui dites que ça vient de moi, elle risque de mal le prendre.
_Dans ce cas, je ne lui dirai pas.
_Merci, docteur.

John n’était pas un couche-tôt. Il avait pris l’habitude de faire un tour dans la cité tous les soirs, autant pour s’assurer que tout allait bien que pour se détendre. Déambuler dans les couloirs quasiment vides de la cité avait sur lui un effet apaisant. Il aimait le calme qui y régnait quand la plupart des habitants étaient couchés.
Il finissait sa promenade et se rapprochait de ses quartiers quand, en passant près de ceux de Teyla, il l’aperçut qui en sortait. Il décida de la suivre. Où pouvait-elle aller à cette heure ?

Une fois de plus, le sommeil l’avait fuie et Teyla se dirigeait vers son refuge nocturne à la recherche de la sérénité qui lui faisait défaut ces temps-ci.
Elle était à peine arrivée que quelqu’un s’approcha d’elle. C’était John.
_John ? Qu’est-ce que tu fais là ?
_Je... Euh... En fait je t’ai suivie.
_Suivie ? Pourquoi ?
_Je voulais juste savoir où tu allais.
_Et maintenant tu sais. Alors, je pense que tu peux me laisser. Bonne nuit, John.
Elle se détourna de lui et reprit sa contemplation de l’océan.
_Teyla, qu’est-ce qui ne va pas ? s’inquiéta-t-il en s’approchant d’elle.
_Rien, tout va bien.
_Ne dis pas ça. Je vois bien que ça ne va pas. Si seulement tu voulais bien m’en parler.
Teyla le regarda afin de décider si elle pouvait lui en parler ou pas. Finalement, elle soupira puis capitula.
_Je ne voulais pas t’embêter avec mes problèmes.
_Ça ne m’embête absolument pas. Dis-moi.
Teyla alla s’asseoir sur les marches du balcon.
_L’autre jour, le Dr McKay a dit quelque chose qui m’a perturbé... Comment est-ce que je vais pouvoir m’en sortir si je dois élever un enfant en plus de mon rôle de chef et des missions ? Cette question tourne sans cesse dans ma tête... J’en ai même perdu le sommeil. John, il n’y a aucune solution à ce problème...
John la rejoignit.
_Teyla, souviens-toi de ce que je t’ai dis... Je ne t’abandonnerai pas. Nous trouverons une solution ensemble. D’accord ?
_D’accord... Au fait, John, c'est toi qui a dit au Dr Beckett que je n'allais pas bien ?
_Je lui avais pourtant demandé de ne pas te le dire, expliqua John mal à l'aise.
_Il n'a rien dit. Je l'ai deviné toute seule.
_Tu m'en veux ? demanda-t-il inquiet de sa réaction.
Elle le regarda un moment dans les yeux avec un air sévère, pour le taquiner puis elle sourit. Décidément ses hormones lui jouaient des tours. Habituellement elle se serait sans doute fâchée.
_Non, je ne t'en veux pas.
John entoura d’un bras la taille de Teyla tandis qu’elle posait sa tête sur l’épaule du militaire. Ce geste leur semblait naturel. Ils ressentaient un tel bien-être que les mots étaient superflus. Ils restèrent ainsi un long moment. Puis le corps de Teyla se fit plus lourd contre celui de John, elle s’était endormie. Tout d’abord, il n’osa pas bouger de peur de la réveiller mais il se dit qu’elle risquait d’avoir froid alors il la souleva dans ses bras et quitta le balcon.
Dans les quartiers de la jeune femme, il la déposa sur son lit, remonta les couvertures sur elle. Il la regarda avec une infinie tendresse.
Teyla portait son enfant. Cette seule pensée suffisait à afficher sur son visage un sourire idiot, comme celui qu‘il arborait maintenant.
Avant de quitter la pièce, il déposa un baiser sur le front de la jeune femme qui soupira dans son sommeil.

Une autre suite tout aussi mimi, je pense.

Après leur discussion sur le balcon, John et Teyla prirent l’habitude de s’y retrouver le soir afin de parler. Ces discussions avaient réussi à apaiser la plupart des inquiétudes de la jeune femme qui ne se sentait plus seule face à cette responsabilité supplémentaire.
Ils ne parlaient pas seulement de leur enfant. Ils se racontaient aussi leurs passés, leurs enfances respectives. Certains soirs, ils se contentaient de s’asseoir côte à côte pour profiter de la présence rassurante de l’autre.

_Est-ce que tu as une idée ? Pour les prénoms je veux dire., lui demanda un jour John.
_Pas encore, nous avons le temps d’y réfléchir. Pourquoi ? Tu avais une idée ?
_Eh bien, en fait... Je me suis souvent dit que si j’avais une fille, j’aimerais qu’elle porte le prénom de ma mère. Elle est morte quand j’étais enfant et...
John ne trouvait pas ses mots alors Teyla, voyant son émotion, demanda :
_Comment s’appelait-elle ?
_Catarina.
_C’est joli, dit la jeune femme en lui souriant.
_Tu serais d’accord ?
_Bien sûr...
_Merci, Teyla.
Elle voyait combien il était ému. Elle prit alors sa main dans la sienne et la serra en signe de réconfort. Ils restèrent ainsi un long moment puis Teyla poursuivit :
_Et si c’est un garçon ?
_Je te laisse choisir.
_Bien, mais je n'ai pas encore d'idée. J'ai encore le temps d'y réfléchir.
Elle déposa un rapide baiser sur les lèvres de John et en souriant avant de s’éloigner.
Elle ne voulait pas rester près de lui.
Pas maintenant. Ce baiser lui avait échappé.
Elle pensait pourtant s‘être fait une raison. Elle l’aimait mais il lui montrait chaque jour qu‘il ne la considérait que comme une amie. Une amie enceinte de lui, mais juste une amie.
Il n‘avait jamais essayé d‘aller plus loin avec elle.
De toute façon, ils n’avaient jamais reparlé de cette nuit oubliée et de ce qu’elle pouvait signifier.
Ça n’avait apparemment été que l’expression d’une attirance physique pour John. Après tout, il avait assez montré par le passé qu’il se laissait facilement convaincre dans ces cas-là.
A quoi bon se tourmenter avec ça. Elle ne pouvait pas le forcer à l’aimer. S’il le fallait, elle saurait se contenter de son amitié et Halling avec son obsession de vouloir l’unir à John, eh bien… il devrait se trouver une autre occupation. Il avait sûrement des choses plus importantes à faire que de jouer les marieuses.

Je ne résiste pas à l'envie de mettre une suite. Alors voilà...


Mais tout ne se passait pas toujours aussi bien entre les deux futurs parents.
John s’inquiétait sans cesse du bien-être de Teyla. Il la traitait presque comme un objet fragile, ce qui agaçait parfois la jeune femme. Elle ne supportait pas toujours très ces attentons répétées. Elle ne partait que rarement en mission car John ne voulait pas la laisser y aller sans lui et les missions de son équipe étaient généralement les plus dangereuses.
Une fois Teyla se présenta en salle d’embarquement équipée pour participer à la mission de son équipe. John la regarda, surpris de la trouver là.
_Qu’est-ce que tu fais ?
_Je viens en mission.
_Pas cette fois.
_Comment ça ?
_Nous ne savons pas où nous mettons les pieds. D’après nos informations, il y probablement des geniis qui se baladent sur cette planète. Alors, tu ne viens pas.
Voyant qu’elle n’arriverait pas à le faire changer d’avis, Teyla lui jeta son sac à la figure et partit précipitamment pour se réfugier dans ses quartiers.
A son retour de mission,John avait dû faire preuve de beaucoup de patience et de persuasion pour se faire pardonner.

Et puis il y avait aussi tout ces petits gestes qui agaçaient profondément Teyla.
En mission,il y avait toujours un moment où John lui demandait si elle voulait qu son sac. Ce qu’il faisait immanquablement toutes les dix minutes.
_Teyla, ça va ? Tu n’es pas trop fatiguée ?
Elle commençait par lui répondre calmement.
_C’est gentil mais je vais très bien.
_Tu ne veux pas que je prenne ton sac ?
_Non, ce n’est pas la peine.
Alors, ils continuaient leur route. Mais dix minutes plus tard, il revenait à la charge.
_Tu vas bien Teyla ?
_Je vais très bien.
_Si tu veux que…
_Stop ! Ça suffit ! Je ne suis pas malade, John. Je vais très bien et je peux porter mon sac. Alors, on continue.
Et ils reprenaient leur route dans un silence gêné. Mais ces petites disputes amusaient beaucoup leurs coéquipiers. Voir Teyla et John se comporter comme un couple qu'ils s'efforçaient de ne pas être avait un côté comique qui ne leur avait pas échappé. Ils avaient même pris des paris sur l'issue. Ou plutôt sur le temps qu'ils mettraient à concrétiser leur relation.

Cependant les attentions constantes dont elle était l'objet avaient parfois quelques avantages pour Teyla car John s'efforçait de faire tout ce qu'il pouvait pour la satisfaire et de combler ses moindres désirs.
Comme cette fois où elle lui avait demandé :
_Tu sais ce qui me donne vraiment envie, John ? Les barres de chocolat que le Dr McKay fait venir de la Terre et qu'il se garde pour lui tout seul.
_Comment est-ce que tu sais ça, toi ?
Je l'ai vu qui ronchonnait tout à l'heure parce qu'il n'en avait presque plus et que le Dédale est en retard.
_Et tu as vraiment envie de manger de ces barres de chocolat ?
_Oh oui ! C'est sûrement ça les envies de femme enceinte. Je n'arrête pas d'y penser à ces barres de chocolat. Mais je ne pense pas que le Dr McKay voudra m'en offrir une s'il lui en reste peu.
_Je vais me débrouiller pour t'en trouver, promit-il.
_Oh merci, John !
Elle lui sauta au cou et l'embrassa sur les lèvres. Ce geste impulsif les surprit tous les deux. Mais cet avant-goût ne leur avait pas suffi. Ils en voulaient plus. Ils s’embrassèrent alors avec une passion grandissante.

C’est comme ça que John se retrouva quelques heures plus tard à l’affût près des quartiers de McKay. Il se faufilait discrètement dans les couloirs en espérant ne croiser personne. A priori, Rodney travaillait dans son labo. Il ne devrait donc pas le rencontrer.
John progressait avec précaution, il s’arrêtait à chaque carrefour pour vérifier que la voie était libre. Enfin, il arriva près de la porte de McKay.
Personne en vue, John entra dans la pièce. Il devait faire vite s’il voulait éviter d’être repéré. Il fouilla tous les meubles. Rien. Où McKay pouvait-il bien planquer ses barres de chocolat ?
John se planta au milieu de la chambre et la parcourut du regard. Soudain il eut une idée. Il s’approcha du lit, souleva l’oreiller et trouva ce qu’il cherchait. Il y en avait au moins une dizaine. Il en prit quelques unes et les mit dans ses poches. Il replaça l’oreiller et sortit.
Il n’avait pas fait trois pas qu’il tomba sur...

Bon allez, je mets une suite. Après il risque de pas y en avoir pendant un petit moment parce que même si j'ai écrit quasiment toute ma fic, il manque des passages. Ben ouais, je l'écris dans le désordre.

...Ronon. Est-ce qu’il l’avait vu sortir de chez McKay ? Dans le doute, Il valait mieux faire comme si de rien n’était.
_Colonel ? Qu’est-ce que vous faites par ici ? Vous ne logez pas dans les parages pourtant.
John donna la première explication qui lui passait par la tête.
_Je... je voulais juste... vérifier que... la lumière fonctionne.
_Vous vous occupez de l’éclairage ? demanda Ronon.
_Je m’occupe de beaucoup de choses. Et là, tout va bien, je vais donc aller m’occuper d’autre chose.
John le quitta rapidement. Ronon arborait un petit sourire qui n’était pas du goût du colonel. C'est sûr qu'il n'avait pas pu croire une excuse aussi idiote.

L’expédition avait été risquée mais le jeu en avait valu la chandelle. Teyla l’avait remercié comme il le méritait.
En ouvrant les yeux ce matin-là, John avait longuement contemplé le visage de la jeune femme tout proche du sien. Elle était si belle et semblait si sereine.
Charin avait sûrement raison quand elle disait qu'il l'aimait. Sinon pourquoi ressentirait-il ce besoin d'être auprès d'elle à chaque instant et de la protéger ?
Il n’eut pas le coeur de la réveiller. Dans son état, elle avait besoin de dormir. Il s’était levé sans faire de bruit, s’était habillé et était sorti après un dernier regard vers Teyla.
Et maintenant, il marchait vers ses quartiers un sourire accroché aux lèvres.

Quand il remit son oreillette après avoir pris sa douche, John reçut un appel. On l’attendait en salle de briefing.

Tout le monde était déjà installé quand John arriva. Rodney, Elisabeth, Ronon et Beckett étaient présents.
_Teyla n'est pas avec vous ? demanda Elisabeth.
_Non, je l'ai laissée dormir. Elle a besoin de repos. Alors ? Pourquoi sommes-nous là ?
La réponse fit sourire la plupart des personnes présentes, excepté Rodney qui était énervé. C'est lui qui répondit à la question du colonel.
_Nous avons un important problème de sécurité.
Les visages devinrent graves.
_Que se passe-t-il ?
_On m'a volé toutes mes barres de chocolat, laissa-t-il tomber.
_Quoi ? s'exclama Elisabeth. Rodney, vous nous avez réuni en urgence parce que vous n'avez plus de gâteaux ? Vous exagérez. A l'avenir évitez de nous déranger pour si peu.
Elle était en colère.
John, lui, regardait ses mains avec beaucoup d'attention et ne disait rien.
Ronon, qui venait de comprendre, riait.
_Mais c'est très important pour moi, se défendait le scientifique. Vous êtes au courant que le Dédale n'arrivera pas avant deux semaines ? Qu'est-ce que je vais faire sans barres de chocolat, moi ?
_Vous vous en passerez, Rodney. C'est tout, ordonna sèchement le Dr Weir.
Elle se leva et quitta la pièce en tentant de dissimuler un sourire amusé.

Le soir, Elisabeth pénétra discrètement dans les quartiers du Dr McKay.
_Rodney, chuchota-t-elle.
Il était allongé sur son lit, les yeux fermés. Elle s'approcha doucement et elle s'agenouilla près de lui. Elle se pencha et lui souffla à l'oreille :
_Rodney... Je suis là.
Cette sensation le réveilla avec un frisson. Il ne sembla pas surprit de la trouver à son chevet. Il lui sourit mais ne dit rien.
_Je suis désolée pour tes barres chocolatées.
Il l'enlaça et la fit tomber sur lui.
_C'est pas si grave, je viens de trouver quelque chose qui pourrait bien les remplacer.
Il prit ses lèvres pour l'embrasser avec gourmandise.
_Délicieux... murmura-t-il.
Elisabeth rit doucement en lui rendant ses baisers.

Bon allez une p'tite suite.

L'équipe du colonel Sheppard accompagnait un groupe de scientifiques. Une mission de routine, peu dangereuse. Teyla surveillait les alentours du regard. Elle venait d’entamer son cinquième mois, son ventre s’arrondissait doucement mais elle tenait à continuer les missions quelques temps encore.
John s'approcha d'elle.
_Tu devrais peut-être t'asseoir, Teyla. On est là pour un moment.
_C'est gentil, John mais je me sens très bien.
Au lieu de ça, elle alla faire quelques pas, juste pour se dégourdir les jambes et échapper momentanément aux attentions de John.

Elle marchait depuis une dizaine de minutes quand un froid intense l'envahit. Une sensation qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle contacta le reste de l'équipe par radio.
_John, ici Teyla. Tu me reçois ?
_Teyla ? Où es-tu ?
_John, j'ai senti la présence de wraiths. Méfiez-vous .
_Dis-moi où tu es, je te rejoins.
_Je suis juste derrière la rangée d'arbres au...

La phrase se termina brutalement. John fou d'inquiétude, cria plusieurs fois le nom de la jeune femme dans la radio avant de s'élancer dans la direction qu'elle lui avait indiqué. Il courait aussi vite qu'il le pouvait.
Au loin, il pouvait voir Teyla qui se battait avec un wraith. Soudain, elle tomba sur le dos. Vaincue.
Le wraith s'agenouilla près d'elle. Il lui tournait le dos mais John savait ce qu'il s'apprêtait à faire. La jeune femme avait mis ses mains sur son ventre comme pour protéger son enfant.
John ne pouvait pas tirer en courant, le wraith était trop prêt de Teyla. Il n’arriverait jamais à temps pour la sauver. Alors il cria :
_Nooonnn !!!
Surpris, le wraith se releva en se retournant pour faire face à ce nouvel ennemi.
Le militaire put alors tirer. Il vida le chargeur de son P-90 sur l’horrible créature qui finit par s’effondrer définitivement.
Puis il se précipita vers Teyla qui ne s’était pas relevée.
_Teyla ? Est-ce que tu es blessée ? Tu as mal quelque part ?
Elle secoua négativement la tête. Elle était incapable de parler.
John l’aida à s’asseoir avant de la serrer dans ses bras. Ils tremblaient tous les deux et Teyla s‘accrochait à lui. Elle nicha sa tête dans le cou du colonel et lui avoua :
_J’ai eu peur qu’il ne tue le bébé...
Les derniers mots de sa phrase furent étouffés par un sanglot. Alors, John la berça, doucement, en lui chuchotant des mots de réconfort.
_Chuuuttt... C’est fini... Il est mort... Je ne laisserai personne faire de mal ni à toi, ni au bébé...

Ronon et Rodney arrivèrent à ce moment-là. Ils furent soulagés de la voir saine et sauve.
Ils s’assurèrent qu’aucun autre wraith ne se baladait dans les parages. Comme tout danger semblait être écarté, ils s’éloignèrent un peu afin d’attendre que John et Teyla soient prêts à partir.

Plus tard, dans l’infirmerie d’Atlantis, le Dr Beckett annonça :
_Vous allez bien, Teyla, et le bébé aussi. Ne vous inquiétez pas. Vous avez juste besoin de repos.
_Je vais avoir tout le temps de me reposer maintenant. Je ne suis plus capable de me défendre correctement alors je pense qu’il est plus raisonnable pour moi de suspendre les explorations.
_C’est une bonne décision, acquiesça le médecin.
John, qui était assis à côté d’elle, lui prit la main et lui sourit.
_Je suis heureux que tu aies pris cette décision.
Elle lui rendit son sourire avant de poursuivre :
_L’avantage, c’est que comme ça je n’aurai plus à supporter tes inquiétudes en mission.
_Oh mais tu te trompes, mon amour, je peux très bien continuer même sans être en mission.
Il déposa un baiser sur ses lèvres.
_Je te laisse te reposer, je reviendrai après le débriefing.

Quand John fut sorti, Teyla effleura ses lèvres de ses doigts.
« Mon amour ». Ces deux mots l’avaient fait frémir. C’était la première fois qui l’appelait autrement que par son prénom. Elle avait l’impression qu’un nouveau cap avait été franchi dans leur étrange relation.
Bien sûr, elle était enceinte de lui et depuis l’histoire des barres chocolatées, leur relation était loin d’être platonique. Mais elle voulait plus.
Décidément, ils ne faisaient rien comme tout le monde.
« Mon amour ». Elle se répétait ces mots inlassablement.
Avec leur manie de tout faire dans le désordre, elle se dit qu’il finirait bien par vouloir fonder une vraie famille avec elle et leur enfant. Une famille pleine d’amour.
Sur ces pensées, Teyla s’endormit. Un doux sourire flottait sur ses lèvres.

A ma grande honte, je n'ai pas pu mettre de suite avant. Mais là c'est bon, je pense que cette partie est correcte alors je vous la mets. J'espère qu'elle vous plaira.


Après le débriefing, John retourna à l'infirmerie mais comme Teyla dormait toujours et qu'il avait faim, il se dit que la meilleure chose à faire, en attendant son réveil, était d'aller manger un morceau au mess.
Cependant, une fois assis devant son plateau, ses pensées vagabondèrent comme chaque fois que son esprit n'était pas occupé par son travail. Il ne remarqua même pas que Ronon, Rodney et le Dr Beckett s'étaient assis à sa table. Il pensait à ces mots qui lui avaient échappé.
"Mon amour".
D'habitude, ils lui venaient à l'esprit quand il songeait à Teyla mais il n'avait jamais osé les lui dire. Alors pourquoi aujourd'hui ?
Peut-être à cause de la peur qu'il avait éprouvé en la voyant à la merci de ce wraith. Il avait un instant cru la perdre et cela lui avait montré à quel point il l'aimait.
Si jamais il avait eu besoin d'une preuve.
Parce qu'il le savait déjà.
Ces sentiments couvaient en lui et chaque évènement ne faisait que les lui révéler un peu plus.
Il aurait voulu pouvoir...
_Sheppard ?
Il sortit brusquement de ses pensées.
_Hein ? Quoi ?... Je suis désolé, McKay, je n'ai pas écouté.
_On ne demande pas ce qui vous trouble à ce point.
_Qu'est-ce qu vous insinuez ?
_Rien, répondit le scientifique avec un petit sourire.
_Vous pensiez à Teyla, n'est-ce pas ? interrogea Beckett.
Ils étaient tous les trois amusés par le comportement du colonel en présence de la jeune femme. Ils ne doutaient pas des sentiments qui unissaient les futurs parents mais apparemment ils étaient les seuls car Sheppard semblait peu sûr de lui et cela ne lui ressemblait pas. Chacun était d'avis que leurs deux amis avaient besoin d'un petit coup de pouce.
John mit un certain temps à répondre. Pouvait-il se confier à eux ? Ils étaient ses amis mais il n'avait pas l'habitude de parler de ses sentiments. C'était vraiment très personnel.
_Oui, je pensais à elle.
_Vous devriez être soulagé qu'elle ait choisi d'arrêter les missions. C'est bien ce que vous vouliez.
_Oui... mais ce n'est pas ça qui me tracasse.
_Vous savez que vous pouvez tout nous dire, colonel, dit McKay.
_C'est justement ce que je suis en train de me demander, répondit-il avec un sourire en coin.
_Ecoutez, rien ne vous oblige à nous parler de ça. Mais si vous décidez de le faire, nous pourrons essayer de vous aider, précisa Beckett.
_C'est gentil mais je ne pense pas que vous puisiez faire grand-chose pour moi.
A cet instant, Ronon ouvrit la bouche pour la première fois depuis qu'ils avaient commencé cette conversation.
_J'vois pas quel est le problème, Sheppard. Vous vous aimez, ne dites pas le contraire tout le monde l'a remarqué, et Teyla est enceinte. Vous n'avez qu'à l'épouser.
_C'est pas si simple. Elle ne me supporte déjà pas en mission alors toute une vie... Et puis je ne sais même pas si les athosiens ont ce genre de coutume... je parle du mariage.
_Vous réfléchissez trop. Allez lui demander, répondit simplement le runner.
_Quoi ?! Non... Je ne peux pas...
_Parlez-en à Halling, dans ce cas. Vous êtes vraiment compliqué, soupira Ronon avant de quitter la table.

Épouser Teyla. L'idée n'était pas si mauvaise que ça. Même s’il faisait tout pour éviter d‘y penser trop sérieusement. Ce n’était pas qu’il n’en avait pas envie. Non, il avait juste peur de gâcher ce qu’il y avait entre eux.
Un enfant ne suffisait pas à faire un couple solide et heureux.
Mais d’un autre côté, il l'aimait et leur relation reposait sur des bases solides. Entre eux, en plus de l'amour, il y avait de la confiance, de l'amitié. Chacun était prêt à confier sa vie à l'autre.
Mais il ne fallait surtout pas que Teyla pense qu'il souhaitait l’épouser à cause de l’enfant. Ça n'allait pas être simple parce qu'en ce moment elle n'était pas à prendre avec des pincettes.
Oui, finalement Ronon avait raison, il pouvait peut-être en parler à Halling.

Alors ?

Je vous mets une suite avant de partir en vacances. Maintenant, il faudra attendre que je revienne. Je pense que ce sera vers la fin du mois d'août.

Le colonel Sheppard avait dû attendre une bonne semaine avant de pouvoir se rendre sur le continent pour appliquer les conseils de Ronon.
Pendant que Teyla rendait visite à Charin, John en profita pour parler à Halling.
_Halling. Comment allez-vous ?
_Bien. Et vous, colonel ?
_Ça va. Je voulais vous parler...
Le colonel semblait être mal à l'aise. Cette attitude était inhabituelle chez lui et cela intriguait Halling. Quel pouvait bien être son problème ?
_Eh bien ? de quoi s'agit-il ?
John se gratta un instant le sourcil d'un air gêné puis il se lança.
_Voilà... Sur Terre... quand un homme et une femme s'aiment... et qu'ils veulent passer leur vie ensemble... euh... en général... ils se marient. Ils organisent une cérémonie et parfois une fête pour s'unir... Je me demandais si... votre peuple pratique ce genre de coutume.
Décidément, la gêne du militaire l'amusait beaucoup. Il fronça les sourcils pour tenter de garder un air sérieux.
_Pourquoi me demandez-vous ça ? Vous vous intéressez à la culture athosienne, maintenant ?
_Non... enfin, si... enfin, ce n’est pas ce que je voulais dire... Je... j’aime Teyla... et... je voudrais l’épouser.
En entendant ces mots, Halling sourit franchement.
_Je me demandais quand vous alliez enfin vous décider à le faire.
John, visiblement soulagé, lui rendit son sourire.
_Si vous êtes aussi nerveux en me disant ça, qu’est-ce que ce sera quand vous en parlerez à Teyla ? continua l'athosien.
_A qui le dites-vous. En fait, je me demandais comment vous alliez le prendre. Je sais que j'aurais dû en parler directement à Teyla mais j'avais peur de me montrer maladroit et si je m'y prend mal, elle risque de s'énerver. Vous savez comment sont les femmes enceintes...
Une ombre passa sur le visage de Halling. La douleur causée par la perte de sa propre femme, tuée par les wraiths, était encore vive même après toutes ces années.
John remarqua ce brusque changement et s'excusa :
_Je suis désolé si je vous ai rappelé des...
_Non, ne vous excusez pas. La grossesse de ma femme a été une des périodes les plus heureuse de ma vie... et une des plus effrayante aussi. Je comprends très bien ce que vous voulez dire, dit-il avec un sourire triste.
Il y eut un instant de silence puis John reprit :
_J'ai autre chose à vous demander. Sur Terre, on a pour coutume d'offrir une bague, un anneau qu'on porte autour du doigt, quand on demande une femme en mariage. J'aimerais bien lui trouver quelque chose de ce genre... Est-ce que vous pouvez m'aider ?
_Je ne pense pas qu'on ait ce genre de bijou ici... mais on peut trouver autre chose. Venez.
_Merci, c'est vraiment très gentil à vous de m'aider.
Halling ne dit rien, il se contenta de poser une main amicale sur l'épaule du militaire.

Quand Teyla sortit de la tente de Charin, elle chercha John. Où pouvait-il bien être ? D'habitude, il restait toujours bien en vue. Il racontait des histoires aux enfants ou il discutait avec les athosiens présents. Mais jamais jusque là, elle n'avait jamais eu à le chercher. Elle demanda à plusieurs personnes si elles ne l'avaient pas vu.
Soudain, elle l'aperçut qui sortait d'une tente en compagnie de Halling. Qu'avaient-ils bien pu faire ensemble ?
Les deux hommes se saluèrent puis le colonel se dirigea vers Teyla. Il la regardait en souriant. En arrivant près d'elle, il déposa un léger baiser sur ses lèvres puis ils prirent la direction du jumper.
Mais pour Teyla la curiosité était trop forte, elle ne put s'empêcher de demander :
_John ? Qu'est-ce que tu faisais avec Halling ?
Il leva un sourcil et prit un air malicieux.
_Rien d'important... Juste un petit problème à régler...
Cette réponse évasive était loin de satisfaire Teyla mais elle choisit de ne pas insister. Elle finirait tôt ou tard par savoir la vérité.

Le lendemain, ils marchaient tranquillement dans les couloirs de la cité, quand Teyla reposa la question qui lui trottait dans la tête depuis la veille et qui n’avait pas eu de réponse.
_John ?
_Oui, Teyla.
_Tu ne veux toujours pas me dire ce que tu faisais hier quand tu as disparu sur le continent ?
_Tu le sauras... mais pas maintenant.
_Pourquoi ça ?
_Ce n’est pas encore le moment, répondit-il avec un petit air mystérieux.
_Quand le saurai-je ?
_Ça fait partie de la surprise.
_Parce qu'il y a une surprise ?
John continua de sourire mais ne répondit pas.
Teyla le regardait, elle savait qu'il ne dirait rien, ce n'était donc pas la peine d'insister.
Il voulait lui faire une surprise, cette pensée la remplissait de joie et pour l'instant c'était suffisant.

Voilà une p'tite suite.


Le docteur Weir était à l'infirmerie car depuis quelques jours elle ne se sentait pas très en forme et pour diriger la cité, elle avait besoin de toute son énergie.
Le Dr Beckett avait insisté pour lui faire un bilan sanguin complet et maintenant, elle attendait les résultats, assise sur une table d'examen.
Ça ne pouvait pas être bien grave. C'était sûrement dû à la fatigue et au stress auxquels elle était soumise. Diriger Atlantis n'était pas une activité de tout repos. Elle devait penser à tout, régler divers problèmes, prendre des décisions dont dépendaient le bon fonctionnement de la cité et la sécurité de ses habitants.
Elle n'avait même pas parlé de ses problèmes à Rodney. De toute façon, il n'avait même pas remarqué qu'elle n'était pas au mieux de sa forme. C'était bien Rodney ça. Tout ce qui concernait les relations humaines lui passait loin au dessus de la tête. C'était déjà un si exploit si elle avait réussi à...

Ses pensées furent interrompues par l'arrivée du Dr Beckett. Il avait le nez dans ses résultats et arborait un air perplexe ne rassurait pas Elisabeth.
Elle allait se lever mais il lui dit :
_Il vaudrait peut-être mieux que vous restiez assise, Dr Weir.
Devant son visage soudainement inquiet, il précisa :
_Non. Rassurez-vous. Vous n'avez rien de grave. C'est juste... inattendu. Moi qui pensait que ce genre de chose ne risquait pas d'arriver sur Atlantis. Voilà que...
_Est-ce que vous allez enfin me dire ce qui se passe, Carson ? s'impatienta Elisabeth.
_Vous êtes enceinte, lâcha-t-il d'un seul coup.

La stupeur s'afficha sur le visage du Dr Weir puis la confusion. Elle rougit. Avec Rodney, ils voulaient garder leur relation secrète aussi longtemps que possible. Maintenant c'était fichu. Elle entendait déjà les réflexions désobligeantes de Kavanagh. Sûr qu'il allait s'en donner à coeur joie.

Carson s'inquiéta de la voir aussi silencieuse.
_Vous vous sentez bien Dr Weir ?
Elle réagit enfin.
_Quoi ? Oui... Ça va, Carson... Vous êtes certain des résultats ?
_Je peux vous faire une autre analyse si vous le souhaitez mais les résultats seront les mêmes. Vous êtes sûre que ça va aller ?
_Oui, Carson. Je vous remercie.
Elle descendit de la table d'examen et sortit de l'infirmerie telle une somnambule.

Carson la regarda partir mais il se souvint trop tard qu'il avait oublié d'aborder certains détails insignifiants tels que déterminer avec elle la date de conception. Le genre de broutille qui pouvait se révéler utile.
Mais bon tant pis, elle avait l'air d'avoir besoin de temps pour encaisser la nouvelle. De toute façon, il pourrait la voir facilement plus tard.
Il chercha qui pouvait bien être le futur père, sans succès. Il n'avait rien remarqué qui aurait pu le mettre sur la voie.

Notre pauvre docteur secoua la tête. En participant à une expédition scientifique de ce genre, il ne se serait jamais douté qu'il aurait à pratiquer des accouchements et voilà qu'il y en avait deux, prévus à quelques mois d'écart.
Il allait devoir réviser parce qu'il n'avait pas fait ce genre de chose depuis une éternité.
Un sourire vint éclairer son visage. Après tout ces morts, la vie semblait vouloir reprendre ses droits dans la cité et ce n'était pas pour lui déplaire.

Alors puisque vous le souhaitez, je vous mets cette p'tite suite.


Assise dans son bureau, Elisabeth restait parfaitement immobile le menton posé dans sa paume. Elle ne parvenait pas à se concentrer sur son travail. Elle songeait à ce qu'elle avait dit à Teyla, ici même, il y a quelques mois de cela.
"La naissance d'un enfant est toujours une bénédiction."
Elle n'en était plus aussi sûre. Elle ne pouvait pas se permettre d'avoir un enfant. Pas en dirigeant Atlantis.
Et puis, Rodney...
Elle l'aimait, là n'était pas la question. Mais elle n'avait jamais pensé que leur relation irait si loin. Rodney McKay n'était pas du genre à s'engager sérieusement et durablement dans une relation quelle qu'elle soit.
Et pourtant, la leur durait depuis cinq mois.
Cinq mois.
Cinq mois, c'était trop peu pour songer à avoir un enfant. C'était insensé et irresponsable. Même en faisant abstraction de la menace que représentaient les wraiths (pour ne parler que d'eux), leurs métiers respectifs leur prenait trop de temps. Comment allaient-ils trouver ne serait-ce qu'un instant pour s'occuper d'un enfant ?
En dépit de tout ça, elle devait admettre que l'idée de devenir mère ne lui déplaisait pas.
Elle avait toujours désiré avoir des enfants.
D'une certaine manière, elle y avait renoncé depuis longtemps. Quand ils avaient découvert que Simon ne pouvait pas concevoir, elle s'était jetée à corps perdu dans son travail, qui de toute façon la passionnait. Elle avait acquis une réputation et un crédit tels auprès des dirigeants de plusieurs pays qu'on lui avait confié la responsabilité de l'expédition Atlantis.
Quelle ironie puisque aujourd'hui elle se retrouvait enceinte du plus égocentrique, râleur, hypocondriaque, gourmand, adorable scientifique de la cité.
Bref, elle l'aimait et elle attendait un enfant de lui. Cette simple pensée lui donnait envie de jeter son côté raisonnable aux orties.
Mais elle allait devoir annoncer la nouvelle à son astrophysicien préféré et ça n’allait pas être simple parce que Rodney et les enfants...
Elle devait se préparer, trouver les mots pour le lui annoncer en douceur. Tâche on ne peut plus ardue.

Je n'arrive pas à attendre plus longtemps, il faut absolument que je mette la suite. Elle n'est pas très longue mais pour le reste, il faudra attendre un peu.


Trois jours après ces évènements...

John avait demandé au mess qu’on lui prépare un panier de pique-nique. Le cuisinier avait promis sans trop poser de questions.
Le colonel avait aussi réussi à dénicher des bougies et une couverture qui ferait office de nappe.
En croisant les doigts pour que les wraiths n’attaquent pas ce soir-là, il avait tout installé sur un balcon peu fréquenté de la cité.
Il avait ensuite passé des vêtements civils (sa plus belle chemise et un jean), s’était rasé, avait tenté sans succès de mettre un semblant d’ordre dans ses cheveux tout en se demandant pourquoi il s’engageait dans ce combat perdu d’avance. Puis se jugeant finalement présentable, il était passé prendre le panier de pique-nique avant d’entraîner Teyla vers le fameux balcon.


Pendant ce temps, Elisabeth s’apprêtait à annoncer sa grossesse à Rodney.
Elle avait passé ces trois derniers jours à chercher la façon idéale de le lui dire avant de décider que cela n’existait pas. En réalité, elle essayait surtout de trouver le courage nécessaire.
Elle devait absolument lui dire ce soir parce que plus elle attendait, plus elle avait peur.

Elle était entrée discrètement dans les quartiers de Rodney et maintenant, assise sur son lit, elle attendait qu’il la rejoigne.
Elle n’eut pas à patienter longtemps, le scientifique entra dans la pièce en enlevant sa montre. Surpris de la trouver là, il suspendit son geste. D'habitude, elle arrivait plus tard, quand beaucoup dormaient et que la cité était quasiment déserte.
_Liz ? Qu’est-ce que tu fais ici ?
_Il faut qu’on parle, Rodney.
La sécheresse de sa voix l’inquiéta. Il essaya tant bien que mal de trouver ce qu’il avait pu dire ou faire qui l’aurait blessée. Peine perdue. Rien ne lui venait à l’esprit.
_Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
_C’est plutôt ce qu’on a fait tous les deux, rectifia-t-elle.
Aussitôt, l’esprit du scientifique s’emballa. Sa voix, comme chaque fois qu'il paniquait, monta dans les aigus.
_Quoi ? Tu ne veux plus de moi, c’est ça ? Je le savais. C’était trop beau pour durer. J’avais bien remarqué que tu étais distante depuis quelques temps mais je n’aurais jamais pensé que tu voulais...
_Rodney ! Ce n’est pas ça. Je n’ai pas l’intention de te quitter.
_C’est quoi alors, le problème ?
Il se calma légèrement.
_Je suis enceinte.
_Enceinte ? Comment ça, enceinte ?
_Il n’y a pas plusieurs façons d’être enceinte, Rodney.
_Mais... tu ne peux pas être enceinte et je... non, non, non, je ne peux pas avoir un enfant... C’est impossible.
Rodney semblait hébété. Il avait le regard fixe et répétait inlassablement les mêmes mots.
_C’est impossible... c’est impossible...
Soudain, il quitta la pièce sans un regard pour Elisabeth.

...