Destins croisés [E]

Titre : Destins croisés
Auteur : Zoubi



Synopsis : L'exploration d'une planète paradisiaque tourne court lorsque le colonel Sheppard et Rodney disparaissent. Teyla et Ronon sont pourchassés par des êtres étranges... Dans ce monde hors du temps, s'unir est leur seule chance. Des animaux à l'intelligence diabolique, des êtres invincibles. Une voix qui murmure dans la brise...

L'espoir vient toujours quand on ne l'attend plus...

Atlantis, salle de la Porte
Jumper 1 passa par la trappe de sortie du hanger des Jumpers et se mit en position face à la Porte. Aux commandes, le colonel Sheppard. Il jeta un oeil derrière lui, et vit Teyla, Ronon et Rodney, chacun assis à sa place.
Depuis le poste de contrôle, Elizabeth Weir leur parla.

Elizabeth : Bien, major, vous avez compris ce que j'attends de vous ?
John : C'est colonel, Elizabeth.
Elizabeth : Je suis désolée, j'ai un peu de mal à m'y faire.
John, sourire en coin : J'avais cru remarquer.
Elizabeth : Ne vous moquez pas de moi, John...
John : Je n'oserais pas !

Elizabeth sourit et secoua la tête. Cela faisait seulement un mois que John était colonel, et déjà il commençait à semer le désordre. C'était vraiment plus fort que lui. La hiérarchie, pour les autres, OK. Pas pour lui !

Elizabeth : Tout ce que je vous demande, c'est de me trouver un site Alpha convenable.
John : Je peux faire ça.
Elizabeth : Parfait. Vous pouvez partir !

Sans se le faire dire deux fois, John lança le vaisseau à travers l'horizon des évènements. A bord, Ronon et Teyla échangèrent un regard complice pendant que Rondey vérifiait une fois de plus si les kits de survie étaient bien à leur place.

Le Jumper jaillit de la Porte.

Ronon et Teyla se levèrent d'un bond. Rodney se colla au siège de John.

C'était un paradis.

GENERIQUE

A suivre...

Abasourdis, les occupants du Jumper dévoraient des yeux le paysage enchanteur qui défilait par la verrière. Des forêts verdoyantes s'étendaient à perte de vue, des rivières cristallines étincelaient sous le soleil, des montagnes couronnées de neige scintillaient au loin.
Teyla tomba assise dans son siège.

Teyla : Je...ce...c'est...
Rodney : Un paradis.
John : C'est vraiment incroyable.
Ronon : Il faudrait se poser pour aller visiter.
Teyla : Je veux voir ça de plus près...
Rodney : On pourrait se poser par-là...

Il désignait une clairière près d'un lac. John dirigea le Jumper de ce côté et se posa en douceur.

John : Bon, allons faire un tour. Restez prudents quand même !

L'équipe s'harnacha et descendit du Jumper sans se faire prier. Une heure plus tard, ils se rendirent à l'évidence : aucune trace des Wraiths ! La planète était deserte. Ils n'avaient croisé ni homme ni animal.
Le calme plat.

Ils allaient contacter Atlantis pour faire part de la bonne nouvelle à Elizabeth lorsque Rodney poussa un cri.

John : Quoi ?
Rodney : Je capte une source d'énergie !

Teyla et Ronon échangèrent le même regard perplexe.

Teyla : Une source d'énergie ?
Ronon : C'est désert ici !
Rodney : Je vous jure que j'ai capté quelque chose ! Mais c'est plus là...

John allait lui demander de plus amples explications lorsque quelque chose bougea dans les fourrés sur leur gauche. L'équipe pivota dans un bel ensemble...
Un léopard des neiges sortit souplement du bosquet. Rodney se crispa.

Teyla : Mais qu'est-ce qu'il fait là lui ?
John : Comme nous, il se promène.
Rodney : Euh, colonel, ce genre de bestiole ne vit que dans les grandes étendues neigeuses... Il fait 23° à l'endroit où nous sommes...
John : Bon bah alors, il s'est perdu voilà tout. Il a pas l'air menaçant...
Ronon : Je n'en serais pas si sûr à votre place.

A peine avait-il fini sa phrase que le léopard se jeta sur eux, toutes griffes dehors.

Rondey poussa un glapissement et se retrancha derrière Ronon. Teyla s'écarta de la trajectoire de l'animal, qui rata John de peu. Le félin fit volte-face. Le colonel pointa son arme, visa... et s'écroula à terre. Seul un coup de pied magistralement envoyé par Teyla dans le flanc de la bête le sauva d'une mort atroce par mastication crânienne.

L'animal se retourna alors face à Teyla. Elle leva son arme... et s'écroula également. Rodney, lui, n'attendit pas que l'attention de la bête se focalise sur lui et tira. Ses tirs étaient très mal ajustés à cause de la panique qui l'avait envahi, mais certains firent mouche. Le léopard eut un soubresaut et se trouva projeté à quelques mètres de là.

Le temps qu'il se relève, John était debout et arrosait le félin d'un tir nourri. Etrangement, le léopard ne fut pas touché une seule fois malgré l'habileté de John. Il se contenta de rester là, du sang coulant d'une petite éraflure sur sa patte avant droite, et fixa John dans les yeux. Mal à l'aise, le colonel baissa son arme.

Le félin découvrit les crocs. Tout le monde pointa son arme sur lui. Majestueusement, il se détourna et disparut dans la forêt.

John : Ronon, surveillez les environs et prévenez-nous s'il revient.

Sheppard s'agenouilla à côté de Teyla, sonnée.

John : Ca va ?
Teyla : Oui... je crois. Qu'est-ce que c'était ?
Rodney, les yeux au ciel : Un léopard des neiges.
John : Vous l'avez senti aussi, n'est-ce pas ?

Rodney les dévisagea, l'air un peu perdu.

Teyla : Au moment où j'allais tirer...
John : Une violente poussée dans l'abdomen ?
Teyla : Ca m'a fait tomber.
John : Ce léopard n'était pas un animal normal.
Teyla : Aucun animal n'aurait pu faire tomber quelqu'un par la seule force de sa volonté.
Rodney : Aucun humain ne peut faire ça non plus.

Les trois amis se regardèrent, perplexes. La voix de Ronon les tira de leur réflexion.

Ronon : J'entends du bruit !
John : On retourne au Jumper !

L'équipe partit en courant.

A suivre...

L'équipe courait en direction du Jumper, poursuivie par des... créatures... dissimulées dans les fourrés... et qui faisaient de drôles de bruits. Droit devant. Il fallait avancer !

Ronon menait la colonne. Derrière lui, Teyla haletait. Elle était en excellente condition en arrivant sur la planète, mais son combat avec le léopard l'avait inexplicablement fatiguée. Elle avait mal partout, comme si l'animal lui avait volé des forces vitales. Derrière elle, Rodney était à bout de souffle. En bon homme de laboratoire, il n'était pas en très bonne condition physique et traînait la patte. Heureusement, John, qui fermait la marche, le poussait en avant.

Terrorisé, McKay jeta un regard par-dessus son épaule, en conséquence ne vit pas la branche traîtreusement tombée en travers de son chemin, se prit les pieds dedans et s'étala de tout son long dans la poussière du chemin.
John pila net.

John : Filez au Jumper je m'occupe de lui !

Teyla ralentit, indécise, mais Ronon lui saisit le bras et l'entraîna dans la forêt. Une fois assuré qu'ils se dirigeaient vers le vaisseau, John se pencha vers Rodney et l'aida à se relever.
Le scientifique grimaça et poussa un gémissement de douleur.

John : C'est pas vrai, quoi encore ?
Rodney : je crois que je me suis... tordu la cheville...
John : Appuyez-vous sur moi.

Joignant le geste à la parole, il soutint Rodney. Clopin-clopant, les deux hommes allaient entrer dans la forêt lorsqu'une louve grise leur barra le chemin. John jeta un oeil derrière lui. Le léopard était là... Une douzaine d'autres animaux également.

Plus loin dans la forêt, Ronon et Teyla entendirent un hurlement de douleur. Sans se concerter, ils firent demi-tour et revinrent sur leurs pas. Ce qu'ils découvrirent leur glaça les sangs. Dans la clairière, il n'y avait plus aucune trace de Rodney et John, à part une traînée sanglante dans la terre du chemin.

Teyla : Il faut prévenir Atlantis !

Elle était si fatiguée qu'elle ne vit pas le léopard bondir dans son dos. Par contre, elle sentit clairement sa morsure sur son épaule. Elle tomba à terre sans un cri. Ronon tira, tira, tira. Le léopard lâcha sa proie, cracha vers le guerrier, puis disparut dans la forêt. L'homme s'agenouilla auprès de Teyla inconsciente. Son épaule était en très mauvais état, et elle saignait beaucoup. Pestant, il la souleva dans ses bras et se remit à courir en direction du vaisseau atlante.

Le léopard, entêté, lui barra à nouveau le chemin deux minutes plus tard. Encombré comme il l'était, Ronon ne pouvait pas tirer. L'animal se ramassait sur lui-même, prêt à bondir, lorsque quelque chose le fit se retourner, hésiter, puis s'enfuir.

Perplexe, Ronon déposa Teyla qui se réveillait et se tint aux aguets. Quelle que soit la chose qui avait effrayé le félin, elle devait être redoutable.

Un bruit de pas retentit derrière lui. Il pivota.

Dans les rayons du soleil qui chatoyait dans les feuilles des arbres, une jument argentée le fixait du regard.

A suivre...

Ronon, méfiant, recula de quelques pas. La jument le fixait du regard avec une insistance surnaturelle. Alors qu'il se déplaçait pour se positionner devant Teyla, de manière à la défendre en cas d'attaque, la jument avança, passa devant lui sans se préoccuper et s'arrêta devant Teyla.

Ronon voulut s'interposer, mais d'un regard, la jument le rejeta doucement en arrière avec cette aisance psychique hors du commun que le léopard avait déjà montrée.

Terrifiée, Teyla se recroquevilla. La jument se baissa vers elle et...

Lui administra un coup de langue magistralement appliqué sur la joue.

Sidérée, Teyla la regarda s'agenouiller devant elle et lui montrer son dos, comme si elle l'invitait à monter.

Teyla : Euh...
Ronon : Je crois qu'elle veut que tu montes sur son dos.
Teyla : Ma vie n'est pas normale...

Ronon s'approcha et la souleva pour la déposer en douceur sur le dos du superbe animal qui se redressa souplement.
Agitant sa tête, la jument partit aussitôt au petit trot, à une allure suffisamment modérée pour que Ronon puisse suivre.
Perplexe, il s'aperçut que l'animal se dirigeait droit vers le Jumper.
*Comment sait-elle où nous allons ?!!!!*

Peu importait à Teyla. Son épaule lui faisait souffrir le martyre. Elle s'affaissa sur le dos de la jument qui arrivait en vue du Jumper. Immédiatement, Ronon saisit Teyla et la porta à l'intérieur.

Teyla : Il faut prévenir Atlantis.
Ronon : Tu as besoin de soins, on rentre et je reviens.
Teyla : Réfléchis. Ni toi ni moi n'avons le gène pour piloter le vaisseau...

Ronon médita cet état de faits quelques instants. Il était partagé entre deux instincts : retrouver les autres ou protéger Teyla.

Ronon : Il faut retrouver les autres.
Teyla : Vas-y, ne perds pas de temps.
Ronon : je ne peux pas te laisser seule ici dans cet état !
Teyla : Il le faut. Ma seule chance, c'est que tu ramènes le major ou le docteur Mckay. Vite.
Ronon : Je serai bientôt revenu.

Lorsqu'il ressortit du Jumper, la jument avait disparu.

Il se mit à courir en direction de la clairière où McKay et Sheppard avaient disparu. Son inquiétude pour son équipière le préoccupait tellement que son attention était moins affûtée que d'ordinaire.

Un grondement sauvage sur sa gauche le prit au dépourvu. Une masse énorme atterrit sur son dos et il tomba à terre. Des mâchoires puissantes claquèrent à deux millimètres de sa nuque. Pris au piège, il vit trente-six chandelles quand un coup de patte bien ajusté le frappa derrière la tête...

A suivre...

John était complètement perdu.
La dernière chose dont il se souvenait, c'était de s'être fait attaquer par une bande de bestiaux en furie. Et là, il était allongé sur...

Sur quoi ?

Une espèce de planche molletonée flottait dans les airs. Il descendit de ladite planche et regarda autour de lui. Une pièce étrange. Toute blanche, avec des écrans partout. Très... technologique. Il se demandait où diable Rodney avait pu passer lorsqu'un ronflement sonore le rassura. Une rapide inquisition lui fit découvrir une deuxième planche sur laquelle roupillait le scientifique. John le secoua.

Rodney : Keugna ?
John : Debout.
Rodney : Meuhjvepajsuifatigué.
John : Debout !

Comme Rodney ne manifestait pas l'envie de bouger, il fit basculer la planche à la verticale. Rodney tomba par terre.

Rodney : Héééééééé !

Le colonel l'attrapa par le bras et le mit debout manu militari.

John : Rodney, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, on est mal barrés, là.
Rodney : Ah booooooooooon ?

En voyant l'air ahuri de son équipier, John hésita entre lui taper dessus et éclater de rire. Il opta pour une troisième solution.

John : Regardez autour de vous, enfin !
Rodney, (regarde autour de lui) : ... On est où ?...
John : Bonne question.
Rodney : Je ne me souviens de rien !
John : Moi non plus.

Il fit nerveusement quelques pas dans la pièce, puis se mit à hurler.

John : C'est pas possible il faut tout le temps que ça m'arrive à moi des trucs pareils ! Enfermé avec un imbécile de scientifique complètement inutile, sans nouvelles de Ronon et Teyla, et en plus je porte des fringues de naze !

Rodney baissa les yeux et ouvrit de grands yeux. Il portait une espèce de longue tunique blanche modèle Ancien.

Rodney : Ca va vraiment pas là.
John : Qu'est-ce que j'ai fait au ciel...

A ce moment-là, une porte coulissa dans le mur. Rodney battit en retraite derrière une console. John le toisa du regard, exaspéré, puis reporta son attention sur la porte.

Entra...

A suivre...

Personne.

La porte était ouverte mais personne n'entra.
Perplexe, John se rapprocha de l'ouverture.

John : Ouhouh ? Quelqu'un ?

Personne. Pas un bruit.

Rodney : Attention !
John : Quoi ?
Rodney : Il pourrait y avoir quelqu'un dehors.
John : Je veux sortir de cette pièce.
Rodney : Pas moi !

Dix minutes de dispute acharnée plus tard, John quitta la pièce.

Seul.

La porte se referma derrière lui. Dans le couloir, il n'y avait personne. Soudain, du coin de l'oeil, il crut apercevoir une ombre. John se concentra. C'était une sorte de vapeur argentée et lumineuse. La vapeur se rapprocha de lui. John aperçut une silhouette de femme éthérée et l'ébauche d'un visage magnifique.

L'apparition fit un geste de la main. Avec l'impression de vivre un rêve, le colonel la suivit, jusqu'à ce qu'il distingue la lumière du soleil. Il se mit à courir, traversa l'illusion et déboucha à l'extérieur.
Il se retourna pour voir où était restée son guide.

Plus rien. Perplexe, il allait retourner à l'intérieur lorsque des brindilles craquèrent. Il fila se planquer dans un buisson.

Le léopard des neiges était de retour.

Et ce qu'il traînait derrière lui, les cros plantés fermement ?

C'était Ronon Dex !

John secoua la tête. Il suffisait qu'il s'absente deux minutes, et tout partait en vrille ! D'ailleurs, où était passée Teyla ? Il s'apprêtait à bondir sur l'animal pour essayer de délivrer Ronon qui avait l'air sacrément groggy lorsqu'il se rappela de sa robe. Très peu pratique pour la course au léopard.

Il était encore en train de peser ses chances lorsqu'un martèlement de sabots retentit.

Débouchant à pleine vitesse du couloir obscur, une jument argentée se jeta sur le léopard et lui asséna un coup de sabots magistral. Le félin grogna et lâcha Ronon.

Derrière la jument, Rodney apparut, une belle trace de dents sur l'épaule. Apparemment, la jument avait adopté des moyens plus...persuasifs... que John. Le colonel reporta son attention sur le combat juste à temps pour voir le léopard filer, la queue entre les jambes. La jument avait l'air mal en point : elle saignait d'au moins douze morsures différentes.

Elle tituba sur ses jambes, très faible.

A suivre...

La pitié envahit le coeur de John en voyant le pauvre animal tomber sur un genou. La jument tremblait comme une feuille. D'un effort de volonté incroyable, elle se releva, et boitilla vers Ronon, toujours K.O. Elle hennit doucement en direction de Rodney, qui s'empressa de reculer en se massant l'épaule. La jument fit alors l'équivalent chevalin d'un soupir exaspéré et tourna la tête vers John. Il s'avança et se pencha sur Ronon. La jument s'affala par terre et commença à lécher ses nombreuses blessures.

Quelques minutes plus tard, Ronon était réveillé et vexé de s'être fait avoir aussi facilement. Son bras droit était inutilisable, et très enflé là où le léopard avait mordu. John rassembla ses troupes et partit en direction du Jumper où devait les attendre Teyla. Clopin-clopant, la jument suivit le mouvement.

Arrivés au Jumper, John eut une sueur froide. Teyla était couverte de sang et elle n'allait vraiment pas bien du tout.

John : Rodney. Vous allez piloter le Jumper.
Rodney : Euh, pourquoi ? Vous êtes meilleur que moi à ce niveau-là.
John : Vous allez emmener Ronon et Teyla en sécurité sur Atlantis et vous allez tous vous soigner.
Teyla : Vous... ne revenez pas... avec nous... colonel ?

Elle parlait avec difficulté.

John : Je reste ici. Je veux savoir ce que cache ce complexe souterrain, ce que cachent ces animaux. Bref, il se passe quelque chose ici et je veux savoir quoi.

Tout en parlant, il avait sorti un uniforme de rechange d'un placard sous un siège.

John : Vous direz à Elizabeth ce qui s'est passé. Qu'elle envoie une équipe me récupérer d'ici vingt-quatre heures.

Alors que Teyla allait parler, il l'interrompit.

John : Vous êtes tous blessés et affaiblis. Vous, Teyla, vous avez besoin de soins urgents. Rodney, je compte sur vous pour ramenr tout le monde à bon port.
Rodney : D'accord.
Ronon : Je reviendrai avec l'équipe de secours.
John : Vous êtes blessé.
Ronon : A peine. Je reviendrai.
John : Pour l'instant, partez !

Il prit son uniforme de rechange, empoigna un kit de survie et sortit du Jumper. Lorsqu'il se retourna une dernière fois, son équipe de bras-cassés le suivait du regard. Puis Rodney alla s'installer aux commandes. La trappe de sortie se referma. Le Jumper décolla et disparut.

Lorsque John fit demi-tour pour retourner vers le complexe, la jument était là, à deux centimètres de son visage. Il se trouva nez à naseaux avec elle et remarqua alors quelque chose d'étrange. Ses yeux. John connaissait bien les chevaux, son grand-père en avait plusieurs quznd il était petit. Cette jument avait quelque chose de bizarre. Des yeux, c'est très classique chez un cheval. Noirs, point barre. Ces yeux-là étaient presque humains. En se penchant légèrement, John aperçut comme des flammes qui y brûlaient. Il se recula prestement. La jument, toujours flageolante, se détourna et se dirigea vers le lac. La nuit tombait. John partit à la recherche d'un bosquet où passer la nuit.

Le lendemain matin, il fut réveillé par une sensation de mouillé. Lorsqu'il ouvrit les yeux, la jument était en train de lui lécher la figure avec application. Il se redressa en grognant, et repoussa le museau de la main. Il la ramena couverte de sang.

Il se leva d'un bond et examina la tête de la jument. Elle portait de nouvelles blesures qu'elle n'avait pas la veille au soir.

Il regarda autour de lui et aperçut le léopard, couché par terre. Il s'apprêtait à saisir son arme lorsqu'il remarqua la flaque de sang qui s'étendait autour du félin. Il s'approcha prudemment. Le léopard était mort. Sur sa tempe, une marque de sabot avait déchiré les chairs. Il se tourna vers la jument qui n'avait pas bougé d'un cil. Sa robe argentée était maculée de traînées brunâtres de sang séché, sur lesquelles de nouvelles plaies répandaient du sang frais.

John : T'es vraiment mal en point, toi.

Comme si la jument avait compris, elle hennit doucement. Lorsque John revint du lac où il avait été se débarbouiller, elle s'était couchée par terre, la tête dans la poussière, et ne bougeait pas, épuisée. Il se pencha vers elle. Selon toute vraisemblance, elle s'était battue contre le léopard pendant qu'il dormait. Et elle avait gagné. Au prix de nombreuses blessures. Il ramasssa la robe blanche qu'il avait ôtée la veille et descendit la tremper dans l'eau, puis revint et épongea le sang qui coulait dans les yeux de la jument. Elle le remercia d'un coup de langue, se releva avec difficulté et tituba en direction de la base souterraine. Apparemment, elle ne voulait pas la quitter. John secoua la tête.

John : Je n'y vais pas.

Elle se retourna et secoua sa crinière ensanglantée.

John : C'est trop dangereux. Je vais juste me cacher dans un buisson et surveiller. Je voudrais comprendre ce qui se passe.

Elle se recoucha par terre.

John : Est-ce que tu comprends tout ce que je te dis ou est-ce que tu fais semblant ?

Elle hennit avec vigueur.

John : Tu restes là. Je reviens.

Il s'éloigna de quelques pas. « Ma vie n'est pas normale », pensa-t-il, reprenant sans le savoir les paroles de Teyla face à cette même jument. « Me voilà coincé sur un des mondes les plus étranges que j'aie jamais vus, avec pour seule aide une jument blessée ». Sheppard s'assit sur un rocher et médita un instant. Cet animal n'avait pas l'air d'être ce qu'il était. Une intelligence presque... eh bien, humaine. Les animaux de ce monde étaient effrayants.

Un hennissement paniqué le fit regerder en direction du bosquet. La jument se débattait entre un sanglier et la louve argentée. John tira dans le tas. Les deux animaux se retournèrent contre lui, lorsqu'un bruit familier détourna leur attention. John se mit à courir en direction de la clairière, la jument suivant tant bien que mal.

Il sortit de la forêt et aperçut l'origine du bruit. Ronon, Rodney et teyla n'avaient pas quitté la planète. Le Jumper venait de se poser lorsqu'il s'y engouffra. Rodney allait décoller lorsque John le retint.

John : Attendez. On va pas la laisser.
Rodney : Laisser qui ?
Teyla : Elle.
Rodney : Elle qui ?
John : Elle m'a sauvé la vie.
Teyla : Elle a sauvé la mienne aussi.
Ronon : Et la mienne.
Rodney : Quoi ? La jument ? Vous n'allez ramener un animal sur Atlantis !
John : Pour ce qu'on en sait elle vous a peut-être sauvé aussi ! On l'emmène !

La jument à ce moment précis se hissa à bord du véhicule et s'affala au sol, à bout de souffle.

John : On décolle !

Un choc contre la trappe de sortie leur signala que la louve n'avait pas abandonné la partie. Le Jumper décolla et passa la Porte quelques minutes plus tard. Pendant ce temps, John engueula Rodney pour n'être pas rentré à la base. Il ressortit que la décision avait été prise d'un accord commun et suggérée en premier lieu par Teyla. Teyla qui était très, très pâle. Elle avait perdu beaucoup de sang. Le bras de Ronon avait pris une magnifique teinte violacée et l'épaule de Rodney avait doublé de volume.

Une fois la Porte passée, John réclama quatre équipes médicales et prévint Carson qu'il aurait à s'occuper d'une jument.

Carson : Une quoi ?!!!
John : Une jument, Carson.
Carson : C'est une plaisanterie ?
John : Absolument pas.
Carson : Une jument !
John : Oui, une dame cheval si vous préférez.
Carson : Je suis médecin, moi, pas vétérinaire !

Une fois l'équipe arrivée dans le hangar des Jumpers, tout le monde fut rapidement pris en charge, sauf la jument qui était trop épuisée pour bouger. Les hommes valides de la pièce la firent rouler en douceur hors du Jumper.

Et l'enfer se déchaîna.

A suivre...

Dans la salle de contrôle, un technicien paniqué tentait désepérement de retrouver la maîtrise de sa console de commandes. A l'instant même où la jument avait posé le sabot sur le sol du hangar à jumpers, les scanners internes de la cité l'avaient détectée. Des commandes préprogrammées dormantes s'activèrent et entrèrent en action sans que le pauvre homme ni Radek Zelencka appelé en renfort ne puissent rien y faire. Les touches de la console s'enclenchaient les unes après les autres...

Dans les laboratoires, l'équipe de Kavagnah et quelques autres scientifiques, qui travaillaient sur un E2PZ vide, sentirent un léger tremblement dans le sol. Interrompus au beau milieu d'une dispute animée, perplexes, ils se regardaient les uns les autres lorsqu'un grondement sourd sous leurs pieds les précipita, paniqués, hors de la pièce. Du couloir, ils purent se rendre compte que le sol du labo s'ouvrait pour laisser voir une trappe, par laquelle émergea une étrange machine. Elle s'alluma, et sur ses côtés, des points lumineux entamèrent une séquence codée complexe. Courageux mais pas téméraires, l'équipe s'enfuit.

A l'infirmerie, le docteur-chef en second, Katia Dennison, taillait tranquillement la causette avec ses infirmières. Elles étaient au beau milieu d'une conversation animée sur les bienfaits de l'épilation au laser lorsque le sol trembla. Un peu inquiètes, elles s'éparpillèrent dans les salles pour vérifier si un patient n'aurait pas par hasard pris 50 kilos entre son lit et les toilettes. Rien du tout. Elles se réunirent dans le bureau de Katia et s'enfuirent en hurlant trente secondes plus tard lorsque le sol de la pièce s'ouvrit en deux. En émergea une étrange machine pleine de fils et de boutons, qui ronronnait de façon inquiétante.

C'était l'heure du massacre. Les dents claquaient, les mâchoires serraient, des litres de matière rougeâtre dégoulinaient sur les mentons. A la caféteria, c'était l'heure de pointe. Des dizaines de hamburgers étaient voués à une mort certaine, d'autres agonisaient lentement. Cette humeur de dégustation allègre fut un peu dégradée par le tremblement qui sembla saisir toutes les tables en simultané. Les dévoreurs acharnés s'entre-regardèrent, un peu furieux que quelque chose d'aussi trivial qu'un tremblement de terre puisse interrompre les agapes. Tous abandonnrent leur siège dans la minute qui suivit, lorsque le sol so'ouvrit sur une trappe qui exhiba un appareil très complexe et visiblement pas normal du tout.

Les huit soldats qui s'entrainaient dans la salle de combat s'en donnaient à coeur joie. Avec un professeur aussi doué, et surtout aussi attirant que Teyla, ils avaient vraiment envie de faire vite des progrès, même quand elle n'était pas là... L'un d'eux pousssa une clameur de victoire lorsque son adversaire tomba lourdement par terre. Une demi-seconde plus tard, ils étaient tous les quatre fers en l'air. Le sol tremblait ! Stupéfaits, une fois retranchés dans le couloir, ils virent une trappe coulisser dans le sol de la salle et une machine diabloqie en émergea, pleine de fils et de boutons qui clignotaient.

Elizabeth s'énervait parès le technicien en salle de contrôle lorsque le sol d'e la pièce se déroba sous ses pieds. Toute la salle trembla. Elle se précipita sur le balcon d'observation et aperçut une énorme portion de sol s'affaisser, juste devant la Porte des Etoiles. Un appareil émergea du trou, avec des fils, des leviers et des boutons qui clignotaient dans tous les sens. Paniquée, elle ordonna l'évacuation de la salle. Mais les portes des sas d'isolement refusèrent de se fermer... La machine se mit à clignoter plus rapidement.

La cité entière tremblait sur ses bases. Partout, dans toutes les pièces principales, des émetteurs-relais du générateur principal de la salle de la Porte émergeaient du sol. La console de commandes enclencha une denrièe série d'instructions. Le générateur lança une impulsion dans toutes les directions. Les relais relayèrent, et un millier de décharges parcourut les couloirs de la cité.

Dans le hangar à Jumpers, une minute s'était écoulée. Les rayons luminueux convergèrent vers la jument étendue au sol, et la frappèrent de plein fouet. Le choc précipita le pauvre animal droit dans le Jumper le plus proche, dans lequel elle s'écrasa avec un bruit sourd. Les circuits d'alimentation de la lumière grillèrent.

Un hennissement de douleur résonna dans l'obscurité, mua et changea avant de ressembler tout à fait à un cri désespéré de douleur, presque humain ! Un dernier éclair de lumière, plus intense que les autres, éclata et fit tomber tout le monde.

Dans la cité, toutes les machines regagnèrent leur abri. Dans la salle de la Porte, le générateur disparut dans le sol.

Les yeux douloureux, pleurant à cause de l'intensité lumineuse de l'éclair qui s'était dissipé, les gens se relevèrent dans le hangar. Tous les regards se portèrent vers le Jumper où avait été projetée la jument.

Un bruit confus s'y fit entendre. Les militaires aggrippèrent leurs armes.

Une main humaine apparut et s'aggrippa au coutour de la trappe de sortie.

Le coeur de John battait la chamade.

La main était couverte de sang.

Une silhouette humaine apparut dans la lumière, fit un pas en avant sur le plan incliné, puis s'écroula, évanouie. John la rattrappa au vol.

Le visage était celui de l'apparition de la base souterraine. C'était une silhouette pâle, meurtrie et ensanglantée, portant une vingtaine de blessures affreuses.

Mais surtout, c'était la plus belle femme qu'il ait jamais vue.

A suivre...

La femme était jeune, avec de longs cheveux blonds. John sentit sa gorge s'assécher. C'était elle qu'il avait vue dans le couloir du complexe. C'était elle qui avait sauvé la vie à toute son équipe.

Son regard s'attarda sur les courbes parfaites de la jeune femme qui n'était pas vraiment cachées par les pauvres haillons déchirés dont elle était à peine couverte.

Un mot lui vint à l'esprit.

« Parfaite ».

Oui, elle était parfaite. Mais très gravement blessée. John retrouva le sens de la réalité lorsque Carson et ses aides chargèrent l'inconnue sur un brancard et partirent à fond de train vers l'infirmerie. Il allait les suivre lorsqu'Elizabeth weir arriva.

Elizabeth : Maj-Colonel ?
John : Oui.
Elizabeth : Que diable s'est-il passé ?
John : Je sais pas.
Elizabeth : Mais...
John : Planète superbe. Pas de Wraiths. Animaux sauvages et intelligents. Jument aidé. Ronon Teyla Rodney blessés. Jument sauvé ma vie. Transformée en femme. Maintenat-excusez-moi-j'ai-du-monde-à-voir.

Il fila en direction de l'infirmerie, laissant derrière lui une Elizabeth plutôt déboussolée.

Une fois là-bas, il se rendit au chevet de Rodney qui se faisait masser l'épaule par une infirmière, pendant que Ronon serrait les dents sous une douche de désinfectant déversée sur son bras. Teyla, elle, était sous perfusion. Quand à l'inconnue... Carson et une équipe de chirurgiens s'étaient bouclés avec elle dans la salle d'opération.

John alla faire son rapport à Elizabeth, très inquiet.

A suivre...

Le lendemain, John fila à l'infirmerie prendre des nouvelles de son équipe.
Rodney était autorisé à quitter son lit et en profitait pour faire des allers-retours cafèt-infirmerie. Ronon avait un bras en écharpe, et Teyla, bien que toujours sous perfusion, avait repris des couleurs.

Quand à l'inconnue... elle disparaissait sous des kilomètres et des kilomètres de bandages.

Carson : je n'ai jamais vu quelqu'un arriver ici avec autant de blessures potentiellement mortelles et survivre quand même.
Rodney : On dirait Cléopâtre...
John : Pardon ?!
Rodney : Après la momification.

John choisit de s'écarter pour aller voir l'inconnue de plus près avant que l'envie de tabasser McKay ne devienne trop forte.

Il se rapprocha du lit sur lequel elle dormait et s'install à son chevet. La pièce était vide à part le lit de la jeune femme, les autres blessés étaient dans une autre salle. Il se rapprocha donc de la femme et la dévisagea. Par chance, elle ne portait aucune blessure au visage. Ses longs cheveux blonds n'étaient plus tâchés de sang et l'auréolaient d'un halo doré. Lorsqu'il leva la main pour effleurer sa joue du bout des doigts, un frémissement parcourut son visage. Elle ouvrit les yeux.

De magnifiques yeux gris-bleu.

Elle leva une main, qui par miracle n'était pas recouverte de bandages, et attrapa celle de John, toujours posée sur sa joue.

A suivre...

Un moment s'écoula, une fraction de seconde, ou peut-être un fragment d'éternité, pendant que John se perdait dans les yeux de l'inconnue. Cet instant si parfait fut brisé par l'irruption de Rodney.

Rodney : Elle f'est réfeillée ?

John se retourna, lâchant la joue de la jeune femme mais pas sa main qu'il garda dans la sienne. Rodney était appuyé au chambranle de la porte et mâchonnait un sandwich avec application. Levant les yeux au ciel, John répondit.

John : Elle est réveillée. Elle a l'air un peu perdue.
Rodney : Fais ferfer les autres.

Il disparut hors de vue et John se tourna vers la blessée qui le dévorait des yeux. Elle avait l'air perdue, en effet. Sa main tremblait dans celle de John. Il la reposa sur le drap. Elle se mit à regarder autour d'elle, plus vraiment surprise, mais plutôt méditative. Elle n'avait pas dit un mot.

Une véritable petite armée envahit la salle. Rodney et Ronon en tête, Teyla dans une chaise roulante avec un portant à perfusion, poussée par Carson, et Elizabeth, Radek, Kavagnah et plein de gens qui n'avaient rien à faire là.

L'inconnue s'assit dans son lit et aggrippa les montants métalliques.

Inconnue : El..izabeth ?

Le docteur Weir fit un bond de trois mètres. Ronon échangea un regard avec Carson et ils poussèrent tout le monde dehors. Ne restèrent que Teyla, Carson, Ronon, John et Elizabeth (Rodney était reparti à la cafèt).

Elizabeth se rapprocha du lit et parla très gentiment.

Elizabeth : Vous me connaissez ?
Inconnue : Oui. Non. L'autre...

Tout le monde cogita un moment avant que John ne se racle la gorge.

John : L'autre. Il y a 10 000 ans, n'est-ce pas ?

L'inconnue acquiesça.

Inconnue : Janus... sa machine. Elle est arrivée...

Elle s'interrompit et se massa les tempes.

Carson : Elle est épuisée. Laissons-la se reposer.

Il fit sortir tout le monde. Dix minutes plus tard, John se faufilait à l'intérieur en catimini. Il voulait en savoir plus. Lorsqu'il entra en douce, la jeune femme ne dormait pas. Elle se redressa en le voyant entrer. John s'approcha.

John : Si vous voulez dormir je reviendrai plus tard.
Inconnue : Non, restez. Je... (Elle se mordit les lèvres) Je ne veux pas rester seule.

John s'installa tranquillement sur un fauteuil.

John : Alors je reste. Si vous le permettez, j'aimerais vous poser quelques questions...
Inconnue : Allez-y.
John : Tout d'abord, si j'ai bien compris, vous avez rencontré le docteur Weir sur Atlantis il y a 10 000 ans ?
Inconnue : J'étais avec Janus quand elle s'est réveillée. Il a voulu aller la voir tout de suite... Sa machine à remonter le temps, c'était toute sa vie.
John : Donc vous êtes une Ancienne.
Inconnue : Oui.
John : Et comment ça se fait... enfin, je veux dire, pourquoi êtes-vous toujours vivante ?

La jenue femme ne répondit pas. Puis :

Inconnue : Je vous raconterai tout mais je ne veux pas avoir à le faire deux fois. J'irai voir Elizabeth quand je pourrai me lever, et si elle le souhaite d'autres personnes pourront se joindre à nous pendant que lui dirai tout. Pour le moment, je ne veux pas en parler. C'est trop dur...
John : Je comprends. Je vais vous laisser vous reposer.

Il se leva et se dirigea vers la porte, prêt à partir en catimini.

John : Au fait. Je suis le colonel Sheppard.

La jeune femme le dévisagea en silence.

Inconnue : Gwendolene ar'Mangeran.
John : Mais vous pouvez m'appeler John.
Inconnue : Gwen.

Elle sourit.

Gwen : Merci.
John : De quoi ?
Gwen : Je n'avais plus parlé à un être humain depuis si longtemps.
John : Je pense que vous allez devoir parler beaucoup dans les prochains jours. Toute la population de la cité va vous tomber dessus.
Gwen : Je devrais pouvoir surmonter ça.

Elle sourit à nouveau et John réalisa qu'ils partageaient quelque chose. C'était très subtil, très ténu, mais c'était là.

A suivre...

Quelques jours plus tard, la jeune femme était guérie. Extraordinairement rapidement. Carson l'autorisa à quitter l'infirmerie, ce qu'elle fit de nuit pour éviter la horde de curieux qui la guettait. Elle s'était fait attribuer des quartiers par John et n'eut aucun problème à semer dans les dédales de la cité les quatre soldats chargés de la surveiller. Evidemment, elle fut vite retrouvée, étant allée droit à ses quartiers pour « visiter ».

John vint l'y chercher.
John (derrière la porte) : Je peux entrer ?
Gwen : Bien sûr.

Il poussa la porte et referma derrière lui.
John : le docteur Weir voudrait que vous assistiez à la réunion de ce matin pour nous raconter votre... euh...
Gwen : Ma vie ?
John : Du moins, les dix derniers millénaires.
Gwen : D'accord. Mais d'abord, j'aimerais passer par mes anciens appartements pour mettre des vêtements qui m'appartiennent.

Elle fit la grimace en désignant l'uniforme militaire qu'elle portait. John hocha la tête.
John : J'admets que ce ne soit pas le top du confort, mais Elizabeth ne voudra jamais que vous couriez dans la cité toute seule...
Gwen : Vous n'avez qu'à venir avec moi. Comme ça les soldats qui montent la garde devant ma porte seront rassurés.
John : Euuuuuuuuh. Pourquoi pas.

Ils sortirent dans le couloir. Les soldats leur emboitèrent le pas, et quelques minutes plus tard, ils s'entassèrent à six dans le téléporteur. A la sortie, Gwendolene prit plusieurs embranchements et finit par s'arrêter devant une porte finement décorée. L'un des soldats prit la parole avec un fort accent japonais.
Soldat : Li docteur Zilinka a dit pas possible ouvrir cit porte !
Gwen : C'est normal.
Soldat : Pas assiz inirgie!
Gwen (lève les yeux au ciel) : Il n'y a que moi qui aie le code !

Sur ce, elle posa sa main à plat sur la plaque palmaire, faisant émerger un petit panneau du mur. Elle taopta une série ahurissante de touches et la porte coulissa silencieusement. Gwen se faufila à l'intérieur et claqua la porte au nez de John qui voulait la suivre.

Un peu vexé, le colonel foudroya du regard le Japonais qui rigolait sous cape et attendit que Gwen ressorte. Ce qu'elle fit dix minutes plus tard, habillée de pied en cap. John sentit sa gorge s'assécher d'un coup.

La jeune femme remarqua son trouble et s'adossa au mur, l'air aguicheur. Elle portait un pantalon taille basse et un haut à moitié transparent qui dévoilait autant qu'il cachait. Les cinq hommes ne purent détacher leurs yeux de la sublime créature qui leur faisait face jusqu'à ce qu'elle éclate d'un rire joyeux.
Gwen : Ca fait une éternité que j'en rêve. EN-FIN des vêtements !

Elle décrocha un clin d'oeil à John et se remit en marche. Les hommes suivirent le mouvement. John rattrapa Gwen et se plaça à sa gauche.
John : Je suis vraiment désolé.
Gwen : De quoi ?
John : De vous avoir, vous savez, dévisagée comme ça.
Gwen : Je n'ai pas eu l'impression que mon visage vous intéressait tant ?

John eut l'air très gêné. Gwen sourit.
Gwen : Néanmoins vous êtes pardonné. Après tant de temps, j'ai ressenti, comment dire ? Le besoin de vérifier, de me prouver plutôt, que je pouvais toujours attirer le regard d'un homme.

Elle secoua la tête.
Gwen : C'est tellement inespéré.
John : Ca doit vous faire bizarre.
Gwen : De ne plus marcher à quatre pattes ? Plutôt ! Je ne pensais pas revoir la cité un jour.

Elle soupira et se frotta machinalement l'épaule droite en grimaçant.
John : Ca ne va pas ?

Gwen lâcha son épaule et le regarda.
Gwen : Si si. J'étais perdue dans mes souvenirs...

Ils arrivèrent à la salle de réunion.


A suivre...

Elizabeth fit la grimace en voyant Gwen arriver ainsi attifée.

Gwen : Je vous préviens tout de suite, j'ai des placards remplis de vêtements que je n'ai pas utilisés depuis 10 000 ans et je compte bien m'en servir ! J'adore ce que je porte alors ne vous avisez pas de m'envoyer me changer.

John la regarda, un peu étonné par son ton sec.

Elizabeth : Mais...
Gwen : Je n'ai pas de comptes à vous rendre ! Je suis ici chez moi et je ne tolérerai pas d'être suivie à chaque fois que je mets un pied hors de mes appartements !
Elizabeth : Mais !
Gwen : De quel droit m'imposez-vous ça ?

John posa une main sur le bras de l'Ancienne pour la calmer. Il était sidéré. Deux minutes plus tôt, elle plaisantait avec lui, et voilà que d'un coup, elle semblait prête à arracher la tête de quelqu'un !
John : Hé là, calmez-vous ! Le docteur Weir ne voulait pas vous enuyer ! Ce sont de simples mesures de précaution.

Gwen se tourna vers lui, et en l'espace d'un instant, son visage se décomposa.
Gwen : De quel droit... De quel droit ?

Sa voix s'était brisée. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux.
Gwen : 10 000 ans. 10 000 ans que j'attends. Et quand enfin je rentre chez moi... on m'interdit de me déplacer librement.

Une larme coula sur sa joue.

Gwen : Je suis désolée.
Elizabeth : Ce n'est rien, je comprends très bien. On commence la réunion ? Vous voulez qu'on soit seules ?
Gwen : Non. Les personnes qui m'ont ramenée ont le droit d'être là.
Elizabeth : Ils attendent. On y va ?
Gwen : Je vous suis.

Elizabeth partit vers la salle de réunion. John, qui n'avait pas lâché le bras de Gwendolene, sentit la main de la jeune femme presser la sienne, et reçut en plein visage son regard de gratitude. Puis elle se dégagea et suivit Elizabeth.

Dans la salle, Teyla, Ronon et Rodney étaient assis. John et Elizabeth les rejoignoirent, et Gwen s'installa face à eux.
Elizabeth : Bien. Allez-y, on vous écoute.

Gwen se massa les tempes puis commença son récit.

A suivre...

Gwen : Mon nom est Gwendolene ar'Mangeran. Je suis le dernier enfant du Basileus d'Atlantis, Cronon. Ma mère s'appelait Eiarté, c'était sa plus récente concubine. Ma soeur jumelle, Senara, est née quelques minutes avant moi, ce qui fait de moi la benjamine de la famille. J'ai... j'avais 13 demi-frères et aucune demi-soeur. Je n'avais pas de place dans la famille royale, puisque j'étais l'enfant d'une concubine. Cependant, ma tante, la soeur de mon père, m'a choisie pour héritière. Elle régnait sur une planète de la bordure de Pégase, la planète Mangeran. Elle en était l'impératrice-mage. Lorsqu'elle a disparu, tuée lors d'une rafle Wraith, j'ai été appelée pour lui succéder. A sept ans, je suis devenue la plus jeune reine jamais appelée à siéger sur le trône de Rhéa, dans la tour de cristal. Lorsque j'ai eu 16 ans, Mangeran a été attaquée. Et détruite. Mes dames de compagnie m'ont fait traverser la Porte de force pour me mettre à l'abri. A mon retour sur Atlmantis, mon père m'a ordonné d'évacuer la cité avec ma mère et ma soeur. J'ai refusé... Il m'a condamnée à l'exil punitif pour crime de lèse-majesté.

Gwen se tut.
Un silence de mort planait dans la salle.

A suivre...

http://rapidshare.de/files/17822721/Gwen.wmv.html

Petite vid pour présenter Gwen.