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 Accusé [E]

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MessageSujet: Accusé [E]   Accusé [E] EmptySam 7 Juil 2007 - 12:55

TITRE : Accusé
AUTEUR : Rily

Voilà une petite (enfin petite je me comprends) écrite il y a deux ans maintenant.

Bonne lecture !

----------------------


Il était dans sa cellule, attendant le verdict de la cour. Assis dans un coin de la pièce sale et humide, les genoux repliés sous son menton, il laissait peu à peu l’angoisse l’envahir. Il avait froid. Il respirait à peine et son visage qui d’habitude était remplis de malice, affichait l’air sombre du condamné. Sa vie défilait devant ses yeux éteints. Il avait accompli tellement de choses ces derniers temps : des découvertes fantastiques, des choix terribles, des affronts victorieux, des échecs… Certains le prenaient pour un héros, d’autres pour un simple soldat ou bien encore un coureur de jupons, téméraire et chanceux… mais sur cette planète, tous le certifiaient : c’était un meurtrier.
Il entendit un bruit de pas : on venait le chercher. Deux gardes de grande taille ouvrirent la porte. Ils lui passèrent des menottes électromagnétiques qui immobilisèrent ses avants-bras et le poussèrent devant eux. Il marchait d’un pas lent et accablé. Il avait déjà pensé à s’échapper mais la technologie de cette civilisation dépassait de loin celle de la Terre : il n’aurait pas réussi.
Il arriva en un lieu que les autochtones de ce monde nommaient le Temple de Justice. L’endroit lui rappelait vaguement un stade de football : ovale et immense, à ciel-ouvert, encerclé de gradins où des milliers de personnes assises assistaient à sa défaite. Tous le regardaient avec cet air de mépris et de dédain réversé habituellement aux criminels et aux moins que rien.
Il monta sur une plate-forme électromagnétique. L’appareil volant s’éleva dans les airs, et il put ainsi faire face aux trois juges, aux vingt jurés, et au huit procureurs. Ils les avaient tous affrontés des heures durant, sans relâche, sans jamais renoncer... et pourtant, aujourd’hui, il perdait la bataille, son combat s'arrêtait là.
Il n’avait eu droit qu’à une seule avocate. Une avocate qui d’ailleurs n’en était pas une. Il l’avait lui-même choisie et il ne le regrettait pas. Elle l’avait vaillamment défendu. Il leva les yeux vers elle. Elle soutint son regard pendant un long moment lui assurant que quoi qu’il arrive, elle serait avec lui jusqu’au bout.
Les trois juges le dévisageaient de leurs yeux inexpressifs. Ils portaient chacun une robe noire, sans aucun faux plis. L’accusé serra les dents et les poings. Il ne respirait plus, attendant la sentence. Son cœur battait la chamade. Il avait peur. Il garda néanmoins la tête haute, le corps droit, témoignant d’un sens de l’honneur et d’une dignité, insoupçonnés jusque-là. Un silence lourd s’installa sur tout le Temple. Le plus âgé des juges annonça de sa voix grisée et monotone :
« Lieutenant Colonel John Sheppard, vous êtes reconnu coupable du double-meurtre de notre Protecteur, le Commandeur en Chef Tolnia’c et de sa femme, Huriana. Pour ce crime, la sentence n’est autre que la Mort… »
John ne répondit rien et baissa lourdement la tête, vaincu. Il aperçu du coin de l’œil ses amis. Rodney s’arrachait les cheveux et rageait « C’est injuste ! ». Teyla tentait de le calmer mais une haine profonde envers tous ces gens l’envahissait et elle ne fit qu’envenimer la situation. Ce fut Ronon Dex qui intervint en les secouant fortement tous les deux par les épaules en en leur murmurant d’une voix ferme : « Respect ! ».
Le Lieutenant Colonel se tourna vers Elizabeth Weir. Elle baissa la tête, coupable de cet échec. Elle avait trahit sa confiance et n’avait malheureusement pas réussi à le sortir de ce mauvais pas. La tristesse et la colère tourbillonnaient dans son être, ravageait son âme et sa tête, à un tel point que ce fut un ouragan de désespoir qui s’empara d’elle.
Elle se mordit la lèvre inférieure et serra les poings, si fort que ses ongles transpercèrent la chair de ses paumes. Le remords l’accablait et elle se mordit la langue jusqu’au sang afin de contrer la douleur qui martelait sa poitrine. Toutes ces souffrances qu’elle s’infligeait dans le but de rester impassible.
Sheppard lui sourit tristement. Il hocha la tête en guise de remerciement : Elizabeth avait tout fait pour le défendre lors de ce long procès. Mais il était surtout reconnaissant de la foi qu’elle avait eut en lui. Pas un seul instant elle n’avait douté… Elle s’était dévouée pendant deux semaines à le soutenir…Pas un seul instant elle n’avait songé à l’abandonner…Même aujourd’hui alors que tout était perdu, elle contesta :
- Objection vos Honneurs…
- Rejetée ! déclarèrent sèchement les juges d’une seule voix.
La plate-forme de John glissait en plein air, l’emmenant peu à peu vers l’autel d’exécution où dix soldats armés l’attendaient.
Un peu plus tôt dans la matinée, McKay lui avait expliqué le fonctionnement de leurs armes, dans l’espoir sans doute de le rassurer. Il s’agissait en fait de fusils à décharges électromagnétiques qui, à forte puissance, arrêtaient les battements du cœur et l’activité cérébrale empêchant ainsi le fonctionnement du système nerveux etc…En bref, il ne devait ressentir aucune douleur.
Il monta sur l’autel. Ses derniers instants lui parurent une éternité… Une éternité durant laquelle il se souvint comment il en était arrivé là…
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MessageSujet: Re: Accusé [E]   Accusé [E] EmptyDim 8 Juil 2007 - 9:42

FLASHBACK :


Ils traversèrent une fois de plus la porte des étoiles. L’équipe du Lieutenant Colonel Sheppard arriva dans un hall immense et vide. Le vortex se referma derrière eux, coupant ainsi toute liaison avec Atlantis. Ils firent le tour de la pièce et constatèrent en quelques secondes que le niveau technologique de cette planète approchait celui des Anciens : des accès bloqués par des champs de force, des escaliers mobiles, des hologrammes…
Le Colonel vit que McKay s’agitait. Le scientifique analysait avec désarroi son ordinateur. Le militaire s’approcha, et par-dessus l’épaule du Docteur, il observa l’écran de couleurs et de schémas clignotants.
- Un problème McKay ?
- Je ne comprends pas, répondit Rodney, nous sommes entourés d’énergie…
- Vous pensez à un E2PZ ?
- Non, hésita l'astrophysicien, c’est quelque chose de différent…On dirait…
Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Toutes leurs armes se dématérialisèrent sous leurs yeux. Sheppard regardait effaré ses mains vides qui, quelques secondes plutôt, tenaient fermement un P-90.
- Alors ça, c’est très fort ! déclara le soldat.
Teyla s’approcha doucement et, en se haussant légèrement sur la pointe des pieds, elle lui souffla à l’oreille :
- Je pense que nous sommes observés, mais je n'ai repéré aucun système de surveillance... Etrange, non ?
Sheppard hocha la tête, mais ne répondit rien. Il plissa les yeux et scruta les murs de la pièce, dans l’espoir d'y trouver suspendu un appareil ressemblant à une caméra vidéo, mais rien n’attira son attention.
- Vraiment très fort..., répéta-t-il.
Il s’étonna de ne pas voir McKay paniquer. D'habitude il suffisait d'un craquement de branche dans une forêt de trois arbres pour l'affoler et assister par la suite à une crise d'angoisse. Pourtant là... Ils se trouvaient sur une planète inconnue, sans armes, face à un peuple nettement plus avancé dont ils ignoraient tout…De plus la porte venait de se refermer, et ils ne pourraient pas contacter Atlantis en cas de problème… Mias non, le scientifique était tellement absorbé par sa découverte qu’il en oublia tous ces détails alarmants.
- Bienvenus chers visiteurs ! annonça soudain une voix dans leur dos.
John et Teyla se retournèrent simultanément. Un homme, assez corpulent, portant une tunique crème, le front dégarni, vint à leur encontre. Le Colonel Sheppard sourit avec peine mais Teyla, comme à son habitude, se montra chaleureuse et les présenta :
- Bonjour. Nous sommes des explorateurs. Nous visitons d’autres mondes dans le but d’établir des relations entre nos différents peuples…Voici le Lieutenant Colonel Sheppard, le Docteur McKay, Ronon Dex et je suis Teyla Emmagan.
- Ravi de vous rencontrer, répondit jovialement l’autre. Je suis Lukos. On me charge d’accueillir les gens qui traversent la…
- Où sont nos armes ? le coupa Sheppard.
- Elles sont stockées dans la mémoire d’un système de téléportation. C’est le règlement : tout étranger doit être dépourvu de ce qui ressemble de près ou de loin à un arsenal quelconque. Elles vous seront rendues quand vous repartirez.
Le Colonel acquiesça en silence. Teyla lui lança un regard réprobateur. Qu’avait donc John ce matin pour être de si mauvaise humeur ?
Ils suivirent leur hôte. Lukos les guida tranquilement dans la capitale, laquelle portait le nom même de sa planète : Aphrodis.
Ce qu’ils y virent les laissa ahuris : des vaisseaux aériens par milliers qui slalomaient entre les gratte-ciel gigantesques. Des affiches publicitaires holographiques qui s'animaient devant chaque boutique. Ceux qui ne possédaient pas de vaisseau avaient à disposition des plate-formes métalliques qui avançaient dans les airs à l’aide de propulseurs verticaux. Lukos leur expliqua que les moyens de téléportation n’étaient réservés qu’aux personnes de haut rang. C’est pourquoi ils patientèrent pendant vingt minutes dans une limousine aérienne.
Durant ce temps Sheppard ne put s’empêcher d’admirer Aphrodis. Il devait l’admettre, cette cité rivalisait avec Atlantis. La seule chose qu’il y manquait était la brise fraîche et le bruit des vagues déferlantes, en clair : l’océan. Une question resta néanmoins en suspens dans l’équipe. John se tourna vers Rodney :
- Comment ces gens ont-ils pu en arriver à ce stade, dans cette galaxie infestée de Wraith ?
Le Docteur n’entendit pas la question, trop absorbé par les données de son ordinateur. Cela eut pour effet d’irrité un peu plus le Lieutenant Colonel :
- Eh McKay ! Je vous ai posé une question !
Teyla sursauta au ton agressif de John. Le scientifique releva la tête mais ne regarda pas son supérieur. Il observa un instant le ciel violacé dans lequel se baignaient quatre lunes roses et un soleil aux rayons légèrement bleutés. Un éclair passa sur son visage renfrogné. On crut qu’une ampoule venait de s’allumer au-dessus de sa tête. Il désigna de son index les satellites naturels :
- Ces Lunes sont essentiellement composées d’un matériau métallique, qui pour le moment m’est inconnu, mais qui doit être de la même composition que celui qui forme cette planète ! Leur force centrifuge et la gravité qui les attire à Aphrodis doit certainement créer un puissant magnétisme.
Comme ces compagnons le dévisageaient d’un air hébété, il continua en montrant le soleil :
- Cette étoile, je vous parie qu’elle émet des rayonnements électriques ou électrostatiques... Or, en combinant d’une certaine manière l’électricité et le magnétisme on obtient un champ électromagnétique qui englobe la planète et ces astres. Cela peut aussi servir de champs de force naturel…ce qui expliquerait que les Wraith n’aient pas approché cette planète depuis sa création.
Puis, tout en regardant son ordinateur d’un air nettement plus maussade, il ajouta :
- C’est certainement aussi pour cette raison que cette saleté de machine refuse de fonctionner correctement…
- Ils en ont de la chance, dit John d’une voix légèrement accentué d’ironie.
- Je vois Dr McKay que vous êtes très doué, approuva Lukos.
- Oui ! Je sais, je sais… certifia Rodney.
Le guide se retourna vers ses invités :
- Effectivement, nous sommes protégés par ce bouclier naturel. D’ailleurs toute notre technologie repose sur l’électromagnétisme comme vous le constaterez prochainement.
John remarqua que l’engin dans lequel ils se déplaçaient ralentit sa course. Lukos sourit de toutes ses dents et déclara joyeusement :
- Nous sommes arrivés au Siège de notre Gouvernement. Je vais vous présenter au chef de notre Nation, le Commandeur en Chef Tolnia’c, qui, je suis sûr, sera ravi de vous rencontrer…
_______________
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MessageSujet: Re: Accusé [E]   Accusé [E] EmptyDim 8 Juil 2007 - 21:59

Voilà une suite. Une longue suite, d'accord mais... j'ai pris du temps à réecrire certains passages et... à force de réecrire... bah ça fait des lignes en plus, forcément... Bonne lecture !




La journée passa, puis la nuit, douce et paisible.

John se réveilla en sursaut, désorienté, couvert de sueur dans des draps poisseux. Il ne reconnaissait pas la chambre. A vrai dire, il n'y avait rien de reconnaissable. La pièce se baignait dans une obscurité malsaine. Il grinça des dents. Une migraine atroce fit son apparition, martelant son crâne avec violence. Le sang frappait ses tempes, bourdonnait à ses oreilles, éclatait dans son cerveau à tel point qu'il pensa un instant à se fracasser la tête contre un mur, histoire de faire passer la douleur.

Et ce fut sans doute pour cette raison qu’il ne parvint pas à clarifier ses idées et à se remémorer la journée passée sur Aphrodis. D’ailleurs pourquoi avait-il dormi ici ? Où étaient Teyla, McKay et Dex ? Avait-il mangé depuis son arrivée ? Avait-il fait son rapport à Atlantis ? Autant de questions qui se bousculaient dans sa tête, amplifiant de plus belle ses maux.

Une odeur désagréable empestait dans toute la chambre. Il se leva, pris de vertiges il s'immobilisa et attendit que le malaise passe. Puis il marcha un court instant avant de trébucher dans un pli de tapis et de s’étaler au sol de tout son long. Il ragea, se redressa non sans gémir, son dos étant complètement démonté. Il atteignit enfin tant bien que mal la salle de bain. Se passer un peu d’eau fraîche sur les tempes ne serait pas du luxe. Il alluma la lumière.

Il manqua de vomir lorsqu'il se découvrit dans la glace. Du sang encore tiède recouvrait sa figure. Ces habits en étaient imbibés tandis que des caillots se formaient sous ses ongles. Le liquide visqueux gouttait de son visage, sèchait sur sa peau, lui occasionnant un masque pour le moins pervers et assassin. Ses cheveux devenus poisseux se plaquaient contre son front où le mélange sueur-sang perlait, et atterrissait sur ces cils, les collait les uns autres, tant et si bien qu'il ne pouvait risquer de fermer les yeux sans craindre ne plus les rouvir. John eu la nausée. Il s’enferma dans la douche mais ne put se décrasser : l’eau vint à manquer. Il eut un haut-le-cœur et sortit de sa chambre.

Il ne reconnut pas les lieux : un couloir enchevêtré de plusieurs portes anonymes. Son instinct lui dicta d'aller à droite. Il frappa et entendit un grognement. McKay vint lui ouvrir, encore somnolent.
- Quoi encore... c'est pas possible d'avoir une nuit tranquille, ne serait-ce qu'une fois dans l'année...
Mais à la vue de ce John sanguignolant, le scientifique poussa un cri, un hurlement strident semblable à celui d’une femme dans un film d’horreur. Paniqué, il recula en arrière. Ne prenant pas garde, sans doute trop précoccupé par le mort-vivant qui squatait le seuil de sa chambre, il perdit l'équilibre et tomba à genoux : le Lieutenant Colonel de ses cauchemars entra dans la pièce…

Le militaire referma la porte, vérifiant toutefois que personne n'arpentait le couloir à sa poursuite. Puis il s’avança près de Rodney qui leva les bras devant sa tête comme pour parer un éventuel coup. Sheppard leva les yeux au ciel et soupira de la naïveté de son compagnon. Après un bref coup d'oeil, il constata que la chambre était identique à la sienne et n’eut aucun mal à trouver la douche.
Il se lava du mieux qu’il put. L’eau était trop chaude mais cela lui importait peu. Il s’interrogeait sans cesse : Etait-il blessé ? Pourquoi tout ce sang ? Pourquoi l’eau était coupée dans sa chambre ? Que s’était-il passé ?

Il s’inquiéta en se voyant indemne, sans aucune égratignure. Qu’avait-il donc fait cette nuit ? Toujours ce mal de tête intense… et le fait qu’il n’ait plus aucun souvenir d’hier le rendit nerveux. Il demanda à Rodney de lui apporter des vêtements mais le pauvre scientifique restait loin, très loin, de peur sans doute que notre brave Colonel ne se jète sur lui et ne le dévore avec voracité. Pourquoi tout ce sang si ce n'est qu'il était devenu cannibal, hein ?

Sheppard commençait à s'impatienter, tout seul dans la douche. Bien sûr, il pouvait concevoir le malaise du scientifique et la peur qu'il éprouvait, mais tout de même ! Il ne l'avait jamais touché ! Enfin presque jamais. Il ouvrit légèrement la porte parla à travers toute la pièce :
- McKay ne soyez stupide ! Ca ne vous ressemblerait pas d’ailleurs !… Je me suis réveillé comme ça et j’ignore encore pourquoi…Je n’ai pas l’intention de vous faire du mal ! Si ça avait été le cas, vous ne croyez pas que je l’aurais fais depuis bien longtemps en vous abandonnant sur une planète déserte ou bien aux mains des Wraith?

Après plusieurs minutes passées dans le silence, un silence long et tendu entre les deux hommes, une main tremblante apparut derrière la porte. Rodney envoya aux pieds du Colonel un T-Shirt et un pantalon, un peu larges certes, mais propres. Il s’habilla rapidement puis il attrapa le scientifique par les épaules, le releva et lui posa toutes les questions lui passant par la tête :
- Où sommes-nous ? Pourquoi avons nous dormi ici ? Où est la Porte des étoiles ? Pourquoi une équipe d’Atlantis ne revient pas nous chercher ? Avez-vous de l’aspirine ?

Le Docteur le dévisagea, complètement ahuri. Il crut que Sheppard devenait fou. Le Lieutenant Colonel se massa les tempes, sa migraine redoublait. Il ordonna :
- Réveillez les autres ! On rentre à la base ! C’est malsain ici !

Teyla et Ronon furent prêts quelques minutes plus tard. L’Athosienne s’apprêtait à demander des explications au Colonel mais celui-ci l’arrêta d’un geste et chuchota :
- Croyez moi Teyla, plus vite on sera rentré et mieux cela vaudra... pour nous tous...

Elle acquiesça d'un signe de tête, mais n'en était pas moins inquiète. Sheppard se comportait de façon étrange, voir coupable. Ronon était de son avis et McKay ne pouvait pas dire le contraire, étant donné qu'il était témoin d'une scène plutôt choquante. Mais chacun se tût, cogitant seul sur les pourquois du comment.

Discrètement, ils sortirent du bâtiment et réquisitionnèrent un vaisseau aérien. Sheppard pilotait, guidé par Teyla. Il arrivèrent enfin au bâtiment de la Porte. Ils y pénétrèrent, discrètement, sans ameuter de monde, mais, au moment où ils ouvrirent le vortex vers Atlantis, des soldats Aphrodiens les encerclèrent et les menacèrent de leur armes.
L’équipe du Lieutenant Colonel leva les bras. Seul John continua de lancer l'alerte au travers de sa radio :
- Atlantis nous sommes menacés ! Envoyez vite des renforts et si …
Sa radio se dématérialisa. Vaincu, il tendit ses mains en l’air, comme ses compagnons. Un homme grand et mince, le visage moqueur, s’avança vers eux et déclara d’une voix neutre :
- John Sheppard, vous êtes accusé de meurtre. Nous vous retiendrons prisonnier sur Aphrodis tant que cette affaire ne sera pas éclaircie. En attendant, vous serez incarcéré et interrogé de même que le reste de votre équipe.
Puis se tournant vers un capitaine Aphrodien, il ordonna :
- Emmenez-les et avertissez leur base !

***
Le Docteur Elizabeth Weir n’en croyait pas ses oreilles : John ? Accusé de meurtre ?
- C’est impossible ! s’écria-t-elle devant Caldwell.
Le militaire ne répondit pas immédiatement, bien qu'il appréciait rabaisser Sheppard en toute circonstance. Cette fois-ci, il fit dans la dentelle :
- Je ne voudrais pas l’accuser d’avantage, mais sachez que lorsque l’on est militaire, il arrive à un moment ou à un autre d’abattre quelqu’un et…
- Qu’est-ce que vous insinuez ? demanda Elizabeth d’un ton glacial.
- Je n’insinue rien…mais…je dis simplement que ce ne serait pas la première fois que Le Lieutenant Colonel tue quelqu’un…
- Peut-être… mais le Chef d’une Nation et sa femme ? De sang froid ? Sans aucun mobil ? Je ne crois pas que le Colonel soit ce genre d’homme !

Elle regarda un moment la porte des étoiles, imaginant déjà les conséquences de son acte. Abandonner son poste pour une durée indéterminée n'allait pas plaire au pentagone, c'était certain. Or l'une de ses plus grandes responsabilité était justement de veiller et protéger les membres de son expédition. Elle hésita un moment, un long moment même car elle n'ignorait pas qu'elle jouait peut-être là sa démission. Finalement, elle se résigna :
- Je vais y aller.

Accompagnée d’une équipe, le Docteur Weir franchit la porte des étoiles et atteignit Aphrodis. Elle parlementa avec Lukos qui la présenta au Conseiller de la Justice. Elle négocia un moment puis, on l’emmena directement dans la cellule du suspect.

Elle fut d'abord surprise, puis peinée de le découvrir ainsi. Il était seul, assis sur le sol métallique glacial, la tête enfouie dans les genoux. Elle crut pendant un moment qu’elle avait affaire à un enfant. Un simple gamin qui boudait dans son coin, coupable d'avoir commis une gaffe et de s'être fait attrapé. Il ne l’entendit pas arriver. Peut-être dormait-il ? Elizabeth en doutait. Les mains de John étaient crispées, ses doigts se resserrait tel un étau sur ses genoux. Elle s’aperçut qu’il tremblait, faiblement elle devait l’admettre, mais il tremblait. Elle ne sut cependant dire qu’elle en était la cause : la nervosité ou bien le froid saisissant de l’endroit ?

Un bureau et une chaise trônaient dans la petite pièce. Elizabeth ouvrit doucement le sac qu’elle avait apporté, puis elle questionna le Colonel, se voulant amusante :
- Poulet ou Thon ?
John releva la tête et la regarda effaré :
- Elizabeth ?
- Désolée Colonel, je n’ai pas ce genre de sandwich dans mon sac ! Je n’ai que du thon ou du poulet ! plaisanta-t-elle. Vous avez choisi ?
Le visage lugubre de John sembla un instant recouvrir cet air de bad boy qui faisait tout son charme. Il s'humecta les lèvres, complètement affamé, sentant son estomac appeler sercètement à nourriture. Finalement il se décida :
- Je prendrais bien du poulet.

Weir lui apporta le sandwich dans lequel il mordit à pleines dents. Elle sourit. Elle entama le sien avec plus de délicatesse tout en expliquant la raison de sa venue :
- Nous avons été avertis à Atlantis. Je suis arrivée ici dans l’espoir d’établir un arrangement… J’ai obtenu la liberté de Teyla, Rodney et Ronon Dex mais vous…, dit-elle d’un air plus maussade, ils ont refusé…
John haussa les épaule et objecta :
- Je ne mets pas vos compétences en doute, mais…Est-ce que ça vous étonne ?
- Non, lui confia-t-elle. Mais rien n’empêche d’espérer…

John considéra la remarque. Le Docteur Weir continua :
- J’ai proposé de faire un procès. Les Aphrodiens approuvent l’idée.
- Un procès ? Mais pourquoi faire ?
- J’ai pensé que cela nous donnerait assez de temps pour éclaircir toute cette histoire. C’est pourquoi vous devez absolument tout me dire… Tout me raconter, en détail, votre journée passée sur Aphrodis.
Le Colonel gloussa, ironique :
- C’est justement là qu’est le problème Docteur…

Puis, reprenant son sérieux, il plongea son regard dans le sien. Un long silence s’installa. Il se noyait dans ce bleu-mer qui lui rappelait tellement l’océan. Les gigantesques vagues déferlantes qu’il contemplait depuis Atlantis. Bien souvent, il admirait cet horizon tumultueux en sa compagnie, sur ce balcon qui leur était réservé et où ils parlaient librement, en confiance, avec la plus grande sincérité qui soit.
C’est avec cette même sincérité qu’il avoua :
- Je ne m’en souviens pas…
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MessageSujet: Re: Accusé [E]   Accusé [E] EmptyMer 11 Juil 2007 - 0:36

Et voilà la suite... En espérant que ça plaise toujours...

Bonne lecture !


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Le procès eut lieu au Temple de Justice. Un planning fut mis au point : tous les trois jours, la cour se réunissait pendant 12h et assistait au combat qui opposait John Sheppard au peuple tout entier d’Aphrodis. Des centaines de milliers de personnes étaient présentes et siégeaient dans les gradins. Evidemment, il y avait des places plus ou moins chères selon la proximité du meurtrier, mais nous n’aborderons pas ce sujet de business plus en détail. On notera seulement que l’équipe SGA se trouvait au dernier rang, faute de moyen.

La tension montait plus à chaque minute, se faisait plus pressante, plus insoutenable, et cognait plus fort dans la cage thoracique de John. Ce fut comme si son cœur voulait à tout prix sortir et s’échapper en courant. Il se sentait dans la peau de l’assassin de Kennedy : coupable au yeux d’une planète, et franchement, il espérait que ce dernier se cachait bien, car il ne lui souhaitait en aucun cas de vivre ce qu'il endurait à cet instant. De la peur, une anxiété croissante qui le dévorait de l'intérieur et le réduisait au simple état de bête. Oui, ce n'était plus le brave John Sheppard qui se tenait là, mais un animal complètement perdu et appeuré, tétanisé même, sentant l'approche inévitable de sa mort brutale.

Huit procureurs, dont un Procureur Chef : Icarro’v. Trois juges, dont le plus âgé était le Conseiller de la Justice : Avègle, le seul à prendre la parole. Vingt jurés choisis parmi les civils d’Aphrodis. Hommes et femmes de toutes conditions, l’air grave et responsable. Sur eux reposerait la décision de vie ou de mort. Sur eux se portaient les espoirs et la vengeance de leur monde.

Tout le gouvernement de la planète regardait le spectacle de loin, en hauteur sur les balcons. Le Conseiller Suprême Gemini, cet homme-là qui avait empêché John de franchir la porte et qui l’avait arrêté, était devenu le nouveau Commandeur. Le nouveau chef de cette nation.

Lors des divers témoignages, des déclarations concernant l’accusé ou bien son avocat, un appareil était mis en place afin de vérifier la tension artérielle, la température, le rythme cardiaque, et l’activité cérébrale…en bref un détecteur de mensonges ultra sophistiqué. Donc, stricte obligation de dire la vérité quelle qu’elle soit.

Le Conseiller Avègle attendit le calme complet de la cour pour poser sa première question à Sheppard :
- Avez-vous choisi un avocat Lieutenant Colonel ?
- Oui.

Instinctivement, John se retourna vers Elizabeth. Le Docteur Weir prit place à ses côtés. Elle avait méticuleusement préparé leur défense la veille au soir. Et pourtant, elle doutait beaucoup de ses compétences en matière de Droit. John lui avait assuré qu’elle était la seule personne qu’il aurait souhaitée pour jouer ce rôle. Ce qui la laissait quelque peu perplexe : le pensait-il vraiment où n’était-ce que pour lui faire plaisir ?

Icarro’v ne perdit pas de temps. C’était, disait-on, le plus cruel des Procureurs qu’Aphrodis ait jamais connu. Il commença de suite par interroger l’Accusé :
- Lieutenant Colonel, pouvez-vous nous expliquer où vous étiez et ce que vous faisiez à l’heure présumée du crime, c’est-à-dire entre vingt trois heures et une heure du matin ?
- Je ne me rappelle pas, déclara froidement John. De même que je ne me rappelle plus... ma journée passée sur Aphrodis.
- Comme c’est étrange, ricana le Procureur. Vous êtes amnésique et pourtant, tôt le lendemain du meurtre, alors qu’il faisait encore nuit, vous vous êtes enfui et avez traversé la moitié de la ville sans savoir où vous alliez ? Sans aucun souvenir des directions à prendre ?
- Je tiens à préciser, intervint le Docteur Weir, que le Lieutenant Colonel était accompagné de son équipe et que, par conséquent, il était guidé.
- Oui, oui, je sais. C’est pourquoi je demande à parler au Docteur Rodney McKay !

Le scientifique arriva quelques secondes plus tard, sur une plate-forme volante dont il avait compris l’ingénieux mécanisme.
- Docteur, débuta Icarro’v, quelles sont vos impressions vis-à-vis du Colonel lors de votre séjour sur Aphrodis ?
- Pour tout vous dire, je me moque éperdument du comportement que peut avoir le Colonel Sheppard, railla Rodney. Vous pouvez vous renseigner, je suis quelqu’un d’extrêmement indifférent, sauf envers deux choses : la première étant moi-même, la deuxième la nourriture !
- Justement. Parlons de la nourriture…, enchaîna le Procureur d’un air sombre et menaçant. Le Commandeur vous avait invité à dîner, le soir de votre arrivée. J’ai entendu dire que vous étiez enthousiaste à l’idée de manger. Etait-ce le cas du Colonel ?
- Non, admit McKay. Bien au contraire. Je pense que le Colonel aurait préféré rentrer à la base. Mais peut-être qu’il n’avait pas faim…conclut-il, une once de sarcasme dans la voix.

Icarro’v sortit une boîte noire et l’ouvrit pour en ressortir un couteau couvert de sang sèché. Un hoquet de surprise s'échappa de la foule toute entière. Les regards se tournèrent vers John et le foudroyèrent sur place. Il baissa les yeux vers ses chaussures, intimidé par tous ces yeux de tueurs.
- Hier, résuma Icarro'v, le Colonel Sheppard et son équipe mangèrent à la table du Commandeur Tolnia’c. Lorsque le repas se termina, aux environs de onze heures du soir, un domestique remarqua, en débarrassant, qu’il y manquait un couvert : ce couteau même que je tiens, et que nous avons retrouvé dans la chambre du Lieutenant Colonel…
- Objection ! s’opposa Elizabeth. Tant que nous n'avons pas la preuve que c’est bien le Colonel qui a apporté cette arme dans sa chambre, je refuse que nous continuions l’accusation à partir de cette pièce à conviction. Il n'y a aucune emprunte. Après tout, rien n’empêche l’assassin de glisser l’objet dans ses quartiers, durant la nuit !

Icarro’v pouffa : l’hypothèse d’un meurtrier imaginaire, insaisissable faisait une piètre défense. C’est pourquoi il justifia son opinion, qui lui semblait bien plus vraisemblable :
- Peut-être, mais l’assassin irait-il jusqu’à arroser le Colonel Sheppard avec le sang des victimes ? Sans que celui-ci ne s’en aperçoive ? Car c’est bien du sang qui recouvrait le Colonel, n’est-ce pas Docteur McKay ?
McKay qui se croyait oublié, fut prit au dépourvu :
- Hem…oui…oui je crois.
- Et cela ne vous a pas étonné ?
- Bien sûr que non, ironisa McKay. Après tout, j’ai tellement l’habitude de le voir fêter Carnaval, que je ne m’en soucis plus depuis le temps…
Le détecteur de mensonge vira au rouge et émit un long bip sonore. McKay ragea :
- Oui… j’étais même effrayé pour tout vous dire…
- Une dernière question Docteur : pensez-vous que le Lieutenant Colonel John Sheppard ait pu commettre un tel acte ?

McKay ne répondit pas tout de suite. Il avait peur de mentir. C’était compréhensible ! Après tout, John avait déjà tué… Mais non… il était innocent. Enfin… il « devait » être innocent. Comment lui, pauvre scientifique privé de son laboratoire, pouvait-il en être vraiment certain ? Hein ? Quelle embrouille ! Il fallait toujours que ça tourne mal ! Toujours ! Même sur Terre, Rodney serait prêt à parier que rester aux côtés du Colonel allait lui coller la mafia aux fesses. Il inspira profondément puis parla calmement, espérant dire la vérité :
- Non.

Rien ne se produisit. McKay lâcha un long soupir, soulagé. John leva les yeux au ciel. Super, la confiance régnait ! Quoique lui aussi devait l'admettre, il avait douté par un moment qu’il ne mente en voulant le protéger. Icarro’v se pinça les lèvres, surpris que l’aveu soit franc et véridique. Il n’en resta pas là pour autant et continua :
- Pourtant, à ce que j’ai pu comprendre, le Colonel ne vous traite pas vraiment de la meilleure façon. Il vous contredit sans cesse, il vous donne des ordres déplaisants, il vous remet à votre place la plupart du temps… Pourquoi alors cette certitude qu’il est innocent ?

- C’est vrai, avoua Rodney, que le Colonel et moi sommes rarement d’accord, pour ne pas dire jamais. Mais au fond…après avoir affronté des dangers côte à côte, après de longues expéditions périlleuses, après avoir été emprisonnés maintes et maintes fois dans les pires conditions qu’il existe, ces petites chamailleries entre lui et moi sont superflues. Je sais aujourd’hui que, quoi qu’il arrive, je pourrais toujours compter sur John, qu’il veillera toujours sur moi, non pas parce que c’est mon supérieur et qu’il est responsable de ma personne mais parce nous sommes devenus amis, malgré tous nos différents. Du moins je l’espère… Et c’est pour ça aujourd’hui, que je suis certain qu’il n’est pas coupable…que je le soutiendrais jusqu’au bout pour lui prouver qu’il peut lui aussi compter sur moi !

Le discours surpris Icarro’v et toucha l’assemblée. Le Procureur vit Elizabeth sourire discrètement, ce qui accentua son amertume et sa rage. Il jugea le scientifique un instant, la mine sévère : ce Rodney McKay n’était pourtant pas du genre à formuler d’aussi belles phrases. Et pourtant, aujourd’hui c’est ce qui marqua le point.

John fixait McKay de ses yeux clairs. Rodney souriait, tout content d'avoir remis en place cet Icarro’v. Et oui, ce fichu Procureur commençait sérieusement à lui taper sur le système. Lui et toutes ces questions. Le soldat considéra un moment le scientifique. C’est vrai que lorsqu’ils se disputaient, ça ne durait jamais longtemps. Il estimait beaucoup Rodney même s’il ne lui avait jamais vraiment avouer. S’il avait su que McKay éprouvait réciproquement la même sympathie, peut-être alors n’aurait-il pas été aussi dur, aussi énervant et aussi moqueur…

S’il avait su…
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MessageSujet: Re: Accusé [E]   Accusé [E] EmptyVen 13 Juil 2007 - 19:00

Sheppard demeurait seul dans sa cellule. Seul et perdu dans un silence pour le moins redoutable. Pas un bruit ne hantait les prisons. Sauf peut-être le martèlement léger et répétitif de sa tête contre un mur. De quoi passer pour un malade mental, certes, mais John n’était pas fou. Non, il était souffrant. Sa migraine ne passait pas. Au contraire, elle empirait, à tel point que l’idée de se fracasser le crâne contre le béton une bonne fois pour toute lui avait parut alléchante. Après tout, une douleur en remplace une autre.

Le Docteur Weir lui avait pourtant apporté de l’aspirine en début de matinée, et il avait gobé la boîte en à peine dix minutes sans que cela se calme. On vint le chercher, de nouveau pour répondre aux questions et écouter les divers témoignages de son accusation. Aujourd’hui, c’était au tour de Teyla du subir le terrible Icarro’v :

- Quel est votre rôle au sein de l’équipe, Melle Emmagan, en dehors de vos connaissances concernant les Wraith ?
- J’ai déjà établi des relations entre mon peuple d’Athos et ceux rencontrés sur les autres planètes, expliqua la jeune femme. Comme je suis déjà connue de plusieurs de ces mondes, cela facilite la confiance de ces gens envers Atlantis… Donc il est plus aisé de négocier et…
- Est-ce toujours facile de se faire des amis lorsque son supérieur ne desserre pas les mâchoires ? Qu’il ne répond que par des hochements de tête et des sourires vagues ? Car c’est bien ce qu’il s’est passé ici, non ?

Teyla n’appréciait guère le ton d’Icarro’v. Cet homme semblait mépriser toutes les personnes étrangères à son monde. Une discrimination qu’elle trouvait pour le moins absurde et dépourvu de bon sens. Mais elle ne dit rien et se contenta de répondre tout en sachant qu’elle ne pouvait mentir. Mais à quoi bon mentir ? John n’était pas un homme à défaut, et c’est pourquoi elle déclara en toute honnêteté :

- Le Lieutenant Colonel est d’habitude quelqu’un de très agréable. Il n’y a qu’ici que je l’ai vu dans cet état. Il était… comme mal à l’aise…Je l’ai trouvé un peu plus…brusque envers le monde mais cela passa quand il rencontra le Commandeur Tolnia’c. Il était beaucoup plus plaisant et parlait librement, plaisantant sur tous le sujets…comme à son habitude et…
- Lors du dîner ? Comment était-il ?

L’Athosienne lui jeta un regard assassin. Le Procureur ne cessait de l’interrompre. A croire qu’il ne la laissait dire que ce qu’il voulait entendre. Elle enchaîna, la voix vibrante de colère :
- Nous avons commencé par parler des Wraith et de leur menace qui grandissait à chaque instant. Nous avions établi l’hypothèse que, un jour où l’autre ils finiront par arriver sur Aphrodis. C’est pourquoi le Colonel avait proposé une alliance militaire…mais le Commandeur Tolnia’c avait dès l’instant refusé. Il expliquait que son peuple ignorait cette menace, et qu’il ne voulait pas envoyer des soldats se battre contre un ennemi dont ils ne connaissaient rien… C’est pourquoi nous avons…
- Comment a réagit le Colonel Sheppard ?

Nouvelle interruption. Nouveau regard noir. Teyla prit sur elle, attendant quelques secondes néanmoins de retrouver son calme. Elle continua donc, un peu plus hésitante :
- Il n’a plus parlé du repas. Ce n’est pas pour autant qu’il resta froid et désagréable. Il avait remarqué que Vulk’in, le fils de Tolnia’c s’ennuyait au point de s’endormir à table. Il s’occupa donc de l’enfant, en jouant, en lui racontant des histoires, et en faisant des tours de magies…Je crois que même si le Commandeur et sa femme Huriana n’en laissèrent rien paraître, il apprécièrent la sympathie du Colonel envers leur fils et…
- Ce que vous croyez vis-à-vis de notre ancien Chef ne m’intéresse guère, Melle Emmagan, d’autan plus que Vulk’in a disparu depuis le drame…Néanmoins grâce à vous, nous avons obtenu le mobil du crime.

Icarro’v se tourna vers la foule et s’expliqua :
- N’est-il pas étrange que John Sheppard montre une si grande sympathie envers Tolnia’c si ce n’est pour le frapper lorsqu’il lui tourne le dos, confiant ? N’est-ce pas étrange que le Lieutenant Colonel soit devenu silencieux après le refus de notre Protecteur envers une alliance militaire ? L’enfant n’était qu’un prétexte pour cacher sa colère, car si John Sheppard a tué, ce n’est que par pure vengeance et jalousie ! Oui, exactement ! Sa rage s’accumula toute la journée en silence, dans un sois-disant malaise constant, lorsqu’il contemplait notre belle citée protégée et évoluée… Cette rage même qui explosa le soir du meurtre lorsque notre Commandeur réfuta l’idée de combattre les Wraith…

La foule commençait à s’agiter, un grondement sourd s’éleva, une acclamation en accord avec Icarro’v. Teyla ne pouvait pas laisser passer ça. Non, c’était tout à fait hors de question. C’est pourquoi, dans un élan de colère, elle se leva et cria :
- Ne parlez pas d’un homme dont vous ignorez tout !
- Parce que vous, bien sûr, vous affirmer bien le connaître ? se moqua l’autre. Bien le connaître au point de ne pas douter de son innocence ? Car à mon avis…
- Je me fiche éperdument de votre avis ! Le Lieutenant Colonel Sheppard est l’un des hommes les plus courageux et les plus honorables qui m’aie été donné de rencontrer ! Il est toujours aussi service des autres sans presque jamais penser à lui ! Et c’est vous Icarro’v, vous qui ne lui avez jamais adressé la parole, qui l’accusez ? Vous qui cherchez sans cesse de nouvelles preuves dans l’espoir de le rendre toujours un peu coupable aux yeux de tous ces gens !

D’un geste de la main, elle montra l’ensemble de la foule devenue subitement silencieuse.
- Si je cherche toujours de nouvelles preuves, se justifia le Procureur, c’est dans l’unique but de faire mon devoir et d’aider la justice…
- Non ! Si vous cherchez tant ce n’est que dans vos propres intérêts ! Votre seul objectif est de gagner ce procès ! Que le Colonel soit innocent ou coupable, vous vos en moquez éperdument ! Car s’il s’agissait de justice, John serait déjà libre !

Cette fois ce fut le tonnerre. La jeune femme fut huée par le peuple tout entier d’Aphrodis. Elle eut peur un instant d’être la proie d’un « hooligans » comme les appelait John lorsqu’ils visionnaient un match de football. Icarro’v analysa un moment Teyla. Perdue dans ce vacarme assourdissant elle n’en était que plus transparente. Il nota la manie qu’elle avait de jeter des coups d’œil en biais au Colonel, de même que les différences d’intonations qu’elle avait lorsqu’elle parlait de lui. C’est pourquoi il lui demanda, un sourire mauvais :

- Vous l’admirez n’est-ce pas ?
L’Athosienne fut surprise par la question mais elle répondit avec la plus grande sincérité qui soit :
- Oui, je l’admire…Et je le défendrais coûte que coûte, quitte à en mourir…
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MessageSujet: Re: Accusé [E]   Accusé [E] EmptySam 21 Juil 2007 - 22:47

Voilà la suite, désolée pour le retard...


Quelques jours plus tard, alors que la situation devenait critique pour John, le Docteur Weir entama un long et honorable débat devant la cour :

- Imaginez que le Colonel John Sheppard soit la victime d’une abominable machination. En y réfléchissant, le Commandeur Tolnia’c n’était pas n’importe qui. Il était à la tête de cette nation et je suppose que beaucoup aurait aimé être à sa place. Et si, quelqu’un qui complotait depuis longtemps contre le Commandeur, avait vu dans l’arrivée de notre équipe d’Atlantis une occasion inespérée d’agir ? Il aurait d’abord observé puis choisi le présumé coupable. Il devait être invité au dîner et aurait discrètement dérobé le couteau qui lui servirait plus tard à tuer. Il avait peut-être fixé rendez-vous avec les victimes de même qu’avec le Colonel. Une fois tout le monde réuni, il assomme John Sheppard, massacre le couple à proximité. Ce qui expliquerait que le Colonel soit recouvert de sang. Puis, il téléporte le Colonel dans chambre et glisse l’arme sous l’oreiller…Ce devait être une personne de haut rang et…

- Objection ! la coupa Icarro’v. Je ne comprends pas pourquoi nous laissons le Docteur Weir nous conter cette histoire si elle n’a aucune preuve à l'appui ! Messieurs les Juges, c'est complètement grotesque ! Jamais nous n'opérons ainsi ! Je ne vois pas pourquoi dans cette affaire-ci nous faisons une exception !

Après une brève concertation des trois juges, Avègle releva la tête et, se tournant vers Elizabeth, il annonça d'un voix bourdonnante :
- Objection retenue. Docteur si vous vous n’appuyez pas vos soupçons avec des faits concrets nous ne pouvons vous permettre de continuer. Avez-vous quelque chose à nous apporter pour confirmer vos dires ?

Weir s’empourpra. Le Procureur Chef eut un sourire victorieux et tira légèrement sur son col, signe d'une satisfaction profonde. Elle le détestait ! Maintenant elle en était certaine. John l'observa silencieusement et vit sans peine son expression amère et ses yeux assassins. Il se pencha discrètement et lui glissa trois mots à l’oreille. Coup de surprise, Elizabeth se calma instantanément. Elle répondit froidement aux juges qu’elle n’avait rien à leur offrir.

Après l’audience, le Docteur Weir rendit visite à John. Le Colonel semblait complètement abattu, les nuits blanches en étant la cause. Depuis combien de temps n’avait-il pas fermé l’œil ? Probablement depuis son effroyable réveil…

Elizabeth fixa un long moment son visage livide, ses cernes profondes, ses yeux vitreux, ses mains tremblantes et frémit. Elle avança dans la pièce sombre, n’osant pas allumer la lumière : la moindre clarté amplifiait la terrible migraine de John. Il s’adossait toujours au même mur, à la même place, les genoux replié sous son menton. Elle s’approcha au plsu près près et sortit de son sac une seringue vide. Sheppard sursauta en voyant l’aiguille étinceler. Il n’appréciait pas les piqûres et s’apprêtait repousser Weir en arrière quand celle-ci s’expliqua :

- Du calme Colonel ! C’est le Docteur Beckett qui le veut. D’après lui ce n’est pas normal que vous souffriez autant le martyre…Et je pense la même chose : ce n’est pas qu’un simple mal de tête ! Comme Carson ne peut pas venir lui-même vous soigner il m’a demandé de vous faire une prise de sang.

John regardait toujours d’un air apeuré la seringue. Elizabeth tenta tant bien que mal de le rassurer :
- Je vous promet de ne pas vous faire mal ! Maintenant donnez-moi votre bras et cessez d’être un enfant !

Le Colonel grimaça lorsque elle fit pénétrer l’aiguille dans la veine. Mais son expression changea bien vite. En effet, la sévérité et la peur laissèrent place à la surprise car il n'avait absolument rien ressentit. Aucune douleur, aucun picotement, rien. Elizabeth préleva la quantité voulue puis se retira en arrière en lui souriant :

- Vous voyez ? Je tiens toujours mes promesses…
Elle rangea la seringue dans une poche et s’assit par terre, face à John. Elle lui demanda d’un air un peu plus sérieux :
- Qu’entendait Teyla lorsqu’elle disait que vous étiez comme mal à l’aise ?
- Eh bien je…, hésita-t-il, j’avais l’impression que…C’est compliqué à expliquer…Un frisson constant, une sueur froide dans le dos, un nœud dans l’estomac…Un peu comme si j’avais…peur, mais sans aucune raison apparente.
- C’est toujours ce que vous ressentez ?
John hocha la tête. Le Docteur Weir déclara :
- J’en parlerais à Carson. Je lui apporte les prélèvements et je reviens tout de suite après…

Elle sortit en silence, lui adressant un signe de tête. Sheppard resta un long moment seul. Il n’avait jamais perdu la mémoire auparavant. Il fallut que cette expérience lui arriva le jour où il en avait le plus besoin. Mais peut-être n’était-ce pas là un hasard ? Il ressentait comme un grand vide, comme si quelqu'un s'était permi de supprimer quelque neuronnes sans sa permission. Et plus il cherchait, plus il se perdait dans cet espace froid et gris.

Parfois des images et des souvenirs bien plus antérieurs venaient combler ce trou. Il se revoyait en Afghanistan, où il avait abattu un jeune garçon âgé de treize ans et qui tenait un fusil…Plusieurs fois, il revivait les combats qu’il avait livrés, lorsqu’il n’était pas dans son hélicoptère désobéissant aux ordres. Mais l’image qui l’effrayait davantage était celle du Colonel Sumner, dont presque toute l’énergie vitale avait été dévorée par cette Wraith femelle. Il le revoyait vieillit, dans le viseur de son arme et à chaque fois il sursautait en entendant la détonation…

Elizabeth Weir revint d’Atlantis d’où elle n’avait pas traînée. A peine le temps de remettre le prélèvement à Carson, et elle repartait déjà vers l’autre planète. Elle marchait rapidement dans un des couloirs du Siège du Gouvernement. La cellule de John se trouvait à un niveau inférieur.
Elle s’arrêta un instant. Sur sa route, elle passait devant le lieu du crime. Il s’agissait d’un parc qu’on avait aménagé à l’intérieur du bâtiment. Un bassin d’eau claire, des arbustes, d’immenses conifères, des bancs et une lumière artificielle jaune-orangée. Elle s’approcha de l’espace d’eau. Quelque chose étincelait dans le fond. Un petit objet dorée. Elle se pencha afin de mieux voir...

Quelqu’un la poussa. Elle n’eut pas le temps de se retourner, elle tomba dans l’eau devenue subitement noirâtre et menaçante. Alors qu’elle remontait vers la surface, on jeta quelque chose sur elle, qui l’attira inexorablement vers le fond : un filet, tissé avec d’épaisses mailles de fer et du plomb dans chaque coin. La profondeur du bassin avoisinait les cinq mètres. Les oreilles d’Elizabeth souffraient de la pression mais elle ne s’en rendit pas vraiment compte : elle paniqua.

Prisonnière comme un poisson, elle cherchait désespérément une sortie, se remuant dans tous les sens. L’air vint à manquer. Ses doigts se resserrèrent sur les liens d’aciers. Elle ne pouvait plus bouger. Elle avait les poumons en feu. Sa vision se brouilla, elle sentit l’eau glacée pénétrer en elle…
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