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 Romance du Major Lorne en six tableaux [F]

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Clio
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MessageSujet: Romance du Major Lorne en six tableaux [F]   Romance du Major Lorne en six tableaux [F] EmptyVen 29 Juin 2007 - 15:46

Disclaimer : Les personnages de Stargate Atlantis ne m'appartiennent pas. Pour le moment...

Saison : Début de la deuxième saison.

Note de l'auteur : Cette fic n'a aucune prétention, et je pense que le niveau est au-dessous de ce que j'ai pu écrire dernièrement. Seulement voilà, j'avais envie de l'écrire, alors je l'ai fait. C'est la première fois que j'écris quelque chose qui ne soit ni une sorte d'"épisode", ni une fic humoristique. Et en plus j'ai choisis après bien des hésitations d'écrire à la première personne, mais comme je ne suis pas un homme et que je peux pas savoir comment ils pensent, à vous de vous faire votre avis sur la valabilité de ce qui est écrit ci-dessous...

Un merci comme ça à Flygirl qui écrit tant sur Lorne, pour notre plus grand plaisir !

Avertissement : Je ne sais pas faire court. Accrochez-vous un peu pour les premiers paragraphes, ils sont plutôt moyen mais c'est mieux après promis Wink .

--------------------------------------------------------------------------------
Premier tableau : La Rencontre

Atlantis après une arrivée du Dédale ressemble à une maison après le retour d’un voyageur au long court. Il aurait ramené dans ses bagages à la fois des objets merveilleux, mais aussi de la joie de vivre. On aurait longtemps guetté son retour, et même après une semaine on n’en reviendrait toujours pas qu’il soit là, avec ses trésors et son enthousiasme communicatif. Enfin, le Dédale n’a pas vraiment un enthousiasme communicatif, mais la Cité semble plus enjouée quand il vient d’arriver. Et à défaut des nombreuses photos que le voyageur ramène, lui, il nous apporte carrément les nouvelles têtes.
Ce n’est que la deuxième fois que le Dédale fait le trajet de la Terre à Atlantis, mais je devine déjà que ce sentiment durera toujours. Comme une vérité générale : l’arrivée du Dédale fait plaisir à tout le monde. Sauf peut-être à Weir et Sheppard, qui doivent composer avec Caldwell.

Ainsi, dans les couloirs que je traverse, je m’amuse à essayer de savoir qui est arrivé la semaine dernière, qui est arrivé au voyage d’avant, le premier, et qui est là depuis le début. Il est facile de savoir qui faisait partie du premier voyage : comme j’en étais, j’ai eu largement le temps en deux semaines d’apprendre à reconnaître mes compagnons de route. Ceux qui viennent d’arriver sont en général complètement perdus, bien qu’ils soient ici depuis huit jours. Ceux qui sont ici depuis un an, et bien ma foi… Ils sont comme des poissons dans l’eau.

Je suis assez fier de pouvoir dire que j’ai mémorisé la cartographie connue de cette Cité en deux semaines à peine. Et que je maîtrise la plupart des objets Anciens usuels, surtout depuis qu’on m’a inoculé le gène ATA. Mais bon, pour un militaire, il est essentiel d’avoir à la fois le sens de l’orientation, et la capacité à vite comprendre le fonctionnement des choses basiques. Enfin, le fonctionnement pratique, pas théorique… C’est une question de survie.

Ma survie actuelle veut que j’aille maintenant au mess. Ce qui est basique aussi je le reconnais. Mais en utilisant un transporteur, ça devient tout de suite un peu épique – même si ça ne représente aucun danger, ni aucun effort.

Bon, en gros je dois bien l’admettre, aujourd’hui n’est pas un des jours les plus exaltants. Mais ça me va.

J’ouvre la porte du transporteur. L’évènement de la journée se révèle : il y a déjà quelqu’un dedans ! Ben avec des évènements pareils, on ne va pas déborder d’adrénaline. Je ne l’ai pas vue tout de suite, perdu dans mes pensées idiotes, et j’ai avancé d’un pas dans le transporteur avant de me rendre compte qu’elle était là, et de me reculer pour la laisser sortir. Après vous mademoiselle.

Tiens, oui : mademoiselle.

Elle ne bouge pas. Devant son air concentré et totalement égaré, mon esprit de déduction d’officier me la fait classer directement dans la catégorie de ceux qui viennent de débarquer sur la Cité. Elle a juste un polo réglementaire, mais pas de veste : impossible de dire si elle est scientifique, médecin ou technicienne, mais déjà je sais qu’elle n’est pas militaire. De un, parce que les soldats ici se déplacent rarement seuls. De deux, parce qu’ils ont vite compris comment fonctionnaient les transporteurs. De trois, et là je n’ai plus aucun mérite, parce que je les ai tous rencontrés le lendemain de leur arrivée, pour leur expliquer, justement, comment fonctionnait la Cité. Je connais toutes leurs têtes. Si elle avait été dans le lot je m’en serais souvenu. Et puis elle m’aurait salué d’un « major ».

- Heu…

Elle me regarde et je me rends compte que je suis en train de la détailler de la tête aux pieds. Ca ne se fait pas.

- Pardon.

Je me recule pour la laisser sortir. Elle est jeune, elle est blonde et elle a les cheveux courts.

Mais elle reste dans le transporteur et commence à parler.

- Excusez-moi, vous sauriez comment aller à la cantine en utilisant ces appareils ?

Elle a un accent étranger, de fines lunettes et de grands yeux bleus.

Je comprends qu’elle est dans ce transporteur à l’arrêt depuis quelques minutes.

- Je les ai déjà utilisés, mais j’étais toujours accompagnée et…

- Vous ne vous rappelez plus comment ça fonctionne.

- Si si.

Elle a une voix douce, un visage bien découpé et les joues légèrement rouges.

Elle me montre l’écran du transporteur.

- C’est juste que je ne me souviens pas lequel de ses points correspond à celui qui est à côté de la cantine. Enfin… Si vous voulez aller à la cantine, où faut-il appuyer ?

- Ici. C’est le point le plus proche, mais il faut ensuite remonter tout le couloir pour atteindre le mess, ou alors vous pouvez aussi tourner à droite quand vous sortirez pour entrer par le fond de la salle, mais alors vous serez loin du self. Ca dépend si vous voulez manger ou non.

J’ai juste tendu mon bras pour lui montrer. J’ai toujours été gêné de me retrouver dans un espace réduit, comme un ascenseur ou un transporteur, avec quelqu’un que je ne connais pas. Même si c’est une jolie fille.

- Merci.

Elle a un très beau sourire, les traits bien dessinés et le regard pétillant.

Oui je crois qu’on peut dire que c’est une jolie fille. Pas un formidable canon, mais naturelle et simple. Agréable vision, donc, comme il en arrive parfois.

- J’essayerai de m’en rappeler, plutôt que de rester deux minutes enfermée là-dedans à me demander où je dois aller.

Elle a le sens de l’autodérision, parle un anglais parfait et semble plutôt gentille.

- Merci !

- De rien. Bon appétit.

- Vous aussi.

La porte du transporteur se ferme avant que je ne réalise qu’il n’y a pas de raison pour qu’elle me souhaite un bon appétit. Elle n’est pas censée savoir que je vais aussi au mess.

Bon, il est possible que son anglais ne soit pas aussi bon que cela.

Je reste trente secondes devant le transporteur, avant d’y entrer à mon tour pour appuyer sur le même point qu’elle. Je répète que je n’aime pas me retrouver dans un endroit restreint avec des inconnus. On ne sait pas s’il faut parler ou non, on reste debout comme un imbécile en se demandant s’il faut croiser les bras, se concentrer sur la peinture du plafond, ou avoir un air faussement à l’aise. Et puis si j’avais fait le chemin avec elle elle aurait sûrement trouvé louche que j’aille au même endroit qu’elle. Surtout quand on va vers le mess, et qu’il est midi trente quatre.

Ceci dit, si au sortir du transporteur je la trouve devant moi, elle va me regarder bizarrement en se demandant si je la suis, et pourquoi je n’ai pas dit tout de suite que j’allais aussi à la cantine.

Bon j’arrête de m’embrouiller l’esprit avec des questions qui n’en valent pas à la peine, et je me décide à sortir moi aussi, sinon on va se demander ce que je fais à attendre tout seul dans le transporteur. Surtout que moi, je suis là depuis trois mois, je ne peux pas être perdu.

Ca fait plaisir que de voir que le nouveau contingent a son lot de jolies blondes, la Cité n’en sera que plus agréable. Je ne suis pas du genre à chercher absolument quelqu’un pour égayer mes nuits –depuis que je suis dans le projet Stargate j’ai fait un trait sur l’avenir à deux - mais je n’en reste pas moins un homme qui sait apprécier ce qu’il voit.

Vlouf ! La porte d’ouvre. Je me retrouve face au docteur Zelenka qui sursaute au moins autant que moi.

- Bonsoir docteur !

Et je me lance dans le couloir, en me rendant compte qu’il est ridicule de dire bonsoir quand c’est l’heure du déjeuner. Je ne suis pas concentré là, ce doit être la faim…
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Clio
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MessageSujet: Re: Romance du Major Lorne en six tableaux [F]   Romance du Major Lorne en six tableaux [F] EmptyDim 1 Juil 2007 - 20:00

Je la retrouve au self. C’était prévisible. Deux personnes entre elle et moi. Elle fait une moue dubitative devant les différents plats qu’on nous propose.

Elle n’est pas très grande, a des gestes très féminins et des courbes harmonieuses. La taille bien marquée, le ventre plat et une petite poitrine. Un beau port de tête, un petit nez fin et les yeux posés sur les miens. Posés sur les miens ?

Oups ! Me voilà pris en flagrant délit de regard baladeur. J’espère qu’elle ne m’observe pas depuis longtemps, car il y a quelques secondes, mes yeux regardaient bien plus bas. Ca fait un petit peu trop longtemps que je suis célibataire je crois…

Elle me sourit, et puisque les deux personnes entre nous sont parties, laissant un grand espace vide, je reçois de derrière un grand coup pour me faire avancer. Je manque de faire tomber mon plateau et me retourne énervé pour faire face à un caporal arrivé il y a une semaine, qui me reconnaît, s’excuse totalement confus en se mettant au garde à vous, et en fait tomber son sandwich et sa bouteille, sans oser les ramasser.

L’incident est vite clôt et je me retrouve un peu embarrassé à côté de la jolie égarée des transporteurs.

- Excusez-le, il vient d’arriver il a un peu de mal. C’est un militaire, il ne faut pas trop lui en demander.

- Je crois qu’il ne faut pas trop en demander à tous ceux qui viennent d’arriver, en fait. Il y a des militaires bien plus compétents qu’eux, major.

Elle est subtile ! Bon en même temps le pauvre caporal m’a appelé major tout à l’heure. Si je savais comment continuer la conversation... Elle va me prendre pour un major, mais au cerveau limité : deux fois qu’on se rencontre et toujours des échanges affligeants. Elle se charge de briser le silence étrange.

- Qu’est-ce que c’est ?

Elle désigne un fruit que l’on ramène de P4S 867. Ca ressemble à une grosse orange fuchsia dont l’intérieur a l’aspect du kiwi, et un vague goût de cerise. Pour les conversations à sujet pitoyable, elle est aussi douée que moi. J’essaye de lui expliquer ce que c’est.

- Il faut essayer pour savoir si vous aimez.

- Je crois que ce sera banane pour aujourd’hui.

- Ce n’est pas vraiment une banane. Entre nous je choisis yaourt.

- Ramenés congelés sur le Dédale, vous n’avez pas peur ?

- Oh, je suis un guerrier.

Elle rit. Déjà elle n’est pas partie en me snobant après cette ridicule phrase sur le yaourt. Pour ma défense : célibataire depuis longtemps, on se le rappelle. Elle est sympa, suffisamment gentille pour rire au lieu de me tourner le dos… Allez je tente.

- Vous attendez peut-être quelqu’un ? Je vous retiens.

Oh ! C’elle elle qui vient de parler : elle m’a devancé.

- Non non, vous ne me dérangez pas. Vous mangez seule ?

- Euh… Oui.

Je fais semblant de ne pas remarquer que ses joues ont rosi. Comme dans le transporteur tout à l’heure, quand elle m’avouait qu’elle ne savait plus où aller. Adorable tendance.

- Ben écoutez, si vous voulez, ce que je vous propose, c’est de manger avec moi. Comme vous venez d’arriver et que moi je suis là depuis quelques mois, je pourrai peut-être vous donner quelques… clés du fonctionnement de la Cité. Répondre à vos questions.

- Entendu ! C’est gentil.

Je sens que je vais adorer avoir son sourire en face de moi pendant le repas, au lieu d’un habituel militaire au rire gras et excessif. Et puis j’essaye de m’imaginer les regards envieux des collègues qui draguent à tout va, mais se retrouvent toujours à manger entre hommes.

Et tandis qu’elle se dirige vers une table avec deux chaises vides, j’ajoute à mon plateau un des fruits de P4S 867, histoire de le lui faire découvrir.

liOil

le dessin au-dessus en fait c'est pas des lettres c'est deux Jaffas qui montent la garde avec leurs lances à côté d'une Porte, mais c'est vrai que c'est pas très bien fait


Le repas est agréable. Au final, nous ne parlons pas de la Cité, et la heureusement la discussion arrive vite à devenir intéressante, au lieu de parler de nourriture et téléporteurs. Je lui affirme qu’elle est Allemande, et elle a confirme. Facile, il y en a plein dans l’expédition, on finit par connaître leur accent. Je lui avoue que je n’ai aucun mérite. Elle s’étonne de constater que sa banane est vert fluo et s’épluche au couteau. Et qu’on appelle ça « fruit de la Lune ». En une heure, elle connaît quasiment toute ma famille, alors qu’en général je ne suis pas un bavard. J’apprends tout de la sienne, alors que je ne sais même pas ce qu’elle fait dans cette Cité. On ne parle pas boulot. Je crois que c’est la première discussion normale que j’ai depuis que je suis ici. Et que c’est la première fois que je mets une heure à manger aussi.

Avant de se quitter, on échange nos prénoms.

- Eva.

Devant cet air pensif et impénétrable que je prends parfois, elle s’inquiète.

- Un problème ?

- Non.

Je souris.

- C’est juste que moi c’est Evan. C’est amusant.

- C’est drôle en effet.

Elle sourit aussi.

Le lendemain à la même heure, et sans s’être donné le mot, nous nous retrouvons à nouveau à la même table. Bon, je me suis juste débrouillé pour revenir déjeuner à midi trente quatre pile, comme la veille. Je ne sais pas si elle a fait pareil. C’est agréable de ne pas être l’officier le mieux gradé dans cette Cité : on ne risque pas d’être interrompu en plein repas pour une urgence. Du coup j’en profite bien.

Surlendemain, troisième repas, le soir cette fois puisque je n’ai pas réussit à la trouver ce midi. Je ne sais toujours pas ce qu’elle fait sur la Cité et je m’en moque. On déconnecte. On a l’impression d’avoir une vie normale. Au moins pendant une heure, avant que je parte sur une autre planète. Escorter un botaniste toute la nuit, je sens que je ne vais avoir envie que d’une chose : rentrer.

Elle a de l’humour, est intelligente et pleine de vie. Elle sourit tout le temps, ne se vexe pas et a ses convictions. Elle est jolie, douce et je suis quasi-sûr qu’elle est célibataire. Elle n’est pas très grande, et ça tombe bien moi non plus.

Je crois qu’elle me plaît bien.

Plus loin et dans un autre cerveau...


Il m’amuse, Evan. On se connaît depuis un bout de temps maintenant. J’étais là quand il a été promu major, me laissant petit capitaine derrière. Les pires coups durs face aux Goa’Ulds, on les a vécu ensemble. Le voyage pour arriver ici aussi. Et même si c'est un solitaire, je sais qu'il me considère comme un ami, et sans aucun doute le plus proche ici. Il est évident que sur Atlantis, je suis celui qui le connaît le mieux.

Et là je me marre. Deux fois sur trois, on mange ensemble, et aujourd’hui il n’a même pas cherché voir si j’étais dans le mess ou non. J’ai été face à lui pendant tout le repas, à la table en face, mais derrière l’épaule de cette demoiselle, et il ne m’a même pas calculé. Je l’ai regardé avec un sourire moqueur pendant plus d’une demi-heure, et son regard n’a même pas dévié une seconde sur moi. Concentré sur la fille. A fond dedans. Dans sa bulle.

Lui qui affirme ne pas être un séducteur, il lui a fait du charme pendant tout le déjeuner. Les yeux bleus, le sourire dentifrice, les petits mouvements d’épaules. J’ai de quoi le faire chanter maintenant. Et je suis sûr que quand je vais lui en parler, il va démentir farouchement. Pourtant quand il est passé me voir tout à l’heure il chantonnait ! Mais en gars viril et détaché, bien sûr il ne m’a pas dit pourquoi. Heureusement que j’ai tout vu. Je sais pas depuis combien de temps il la connaît, et c’est vrai qu’elle est pas mal, pour ce que j’ai pu en voir. Mais comme c’est un timide, elle est pas sortie de l’auberge : il lui a fait son numéro, probablement sans même s’en rendre compte lui-même, et maintenant il va en rester là pendant un moment parce qu’il ne sait pas comment s’y prendre pour aller plus loin. Jusqu’à ce que je lui mette un coup de pieds aux fesses. Ouaip, heureusement que j’ai tout vu. Il ne m’en parlera jamais.

J’en reviens pas qu’il ne m’ait pas calculé !
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MessageSujet: Re: Romance du Major Lorne en six tableaux [F]   Romance du Major Lorne en six tableaux [F] EmptyJeu 5 Juil 2007 - 19:31

Deuxième Tableau : Le Trouble

C’est ennuyeux d’être le deuxième officier le plus gradé dans cette Cité : quand le premier à un problème, c’est à vous que l’on fait appel.

Je n’ai pas réussi à la revoir depuis neuf jours : il y a eu ce contretemps sur la planète où l’on a trouvé le lieutenant Ford, puis au retour je n’ai jamais réussit à la croiser au mess. Et une semaine après notre rencontre, sans doute son jour de congé, où j’étais quasiment sûr de la revoir, j’ai comme par hasard été chargé du transport du darth où était piégée Cadman jusqu’à Atlantis. Pile à l’heure du repas. J’ai essayé de ne pas le montrer, mais je suis sûr que tous mes hommes se sont rendu compte que je râlais, contrairement à d’habitude. Et quelques jours après, j’étais à nouveau hors de la Cité à accompagner Weir à la recherche de Sheppard et son équipe, qui avaient réussi à s’écraser sur une île habitée par des criminels alors qu’ils allaient simplement conclure une alliance avec un peuple évolué. Ensuite on a découvert qu’en fait ces gars étaient des salauds, et s’en est suivi tout un bazar inquiétant. SGA1 ne sait pas faire dans la simplicité. Et moi du coup je suis obligé de faire mon boulot : aller les chercher.

Depuis neuf jours, par conséquent, impossible de la voir le peu d’heures que je passe sur Atlantis. Et Frank qui me tanne pour savoir qui elle est et comment ça marche avec elle. Je ne sais pas comment il est au courant celui-là ! Et j’ai du mal à lui répondre : je n’ai plus de nouvelles. Je l’ai vue trois jours de suite, et d’un coup plus rien. Si seulement je savais son nom de famille, ou le service pour lequel elle travaille. Mais non, je m’imaginais que j’avais le temps de le découvrir. J’ai cherché un peu dans les différentes sections, mais je ne l’ai jamais vue. Je ne vais pas me mettre à crier son nom non plus.

Donc voilà : j’ai perdu quelqu’un dans la Cité. C’est quand même un peu rageant, j’aimais bien les moments passés avec elle. J’espère juste qu’elle ne m’évite pas, car j’ai beau essayer de me souvenir de notre dernier échange, je ne me rappelle pas avoir fait de bourde particulière. Au contraire ça m’avait semblé plutôt encourageant. Nos rendez-vous étaient tacites, on aurait peut-être du vraiment les fixer… Quoique justement, ça aurait ressemblé à des rendez-vous, elle aurait peut-être trouvé que j’allais un peu trop vite. A vrai dire, on ne s’est vu que trois fois, de suite en plus. Soit elle a trouvé ça sympa mais ne veut pas non plus que ça devienne une habitude, soit elle a trouvé amusant que le hasard nous fasse nous rencontrer trois jours de suite au mess, et elle lui fait confiance pour que ça se reproduise un jour, pourquoi pas. Alors que moi, le hasard, j’aimerais bien le provoquer. D’ailleurs les deux dernières fois, ce n’était pas le hasard : c’était moi. Je m’en veux d’agir comme ça alors qu’après tout elle n’a pas non plus cherché à me contacter, et me demande avec effroi si tous ces sourires n’étaient pas simplement de la politesse.

Et donc, dépité, mes repas au mess durent des heures, où je passe plus de temps à scruter l’entrée en espérant l’apercevoir, qu’à regarder mon assiette. La première fois j’ai passé deux heures à dessiner distraitement sur une serviette pour donner le change, une fois mon repas (froid) fini. Puis Frank qui est gentil et a sans doute pitié, est par la suite venu me tenir compagnie, mettant un jeu de cartes entre nous, histoire de ne pas avoir l’air de deux couillons qui attendent quelque chose mais quoi. On a failli se faire virer du mess aux heures de grandes affluences en plus. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, sur les deux jours que l’on a passé à attendre ainsi bêtement l’air de rien, on ne l’a pas vue une seule fois. Ni entre onze et quatorze heures trente, ni entre sept et neuf heures du soir. Je vais finir par faire les petits dej aussi. Ca ne va pas du tout : je suis complètement fou de la guetter comme ça, je la connais à peine et elle doit avoir autre chose à faire. Cela dit heureusement que Frank l’a vue, sinon je finirai par croire que j’ai rêvé. Elle était trop bien, c’est pour ça. Me reste un petit espoir : en fait elle est libre quand moi je ne le suis pas, et inversement. Ou alors elle m’en veut de ne pas avoir été là le quatrième jour et me le fait payer. Et ben c’est pas comme ça qu’on va avancer.

Et ce n’est pas aujourd’hui non plus que je risque de la croiser. Il est vingt heures, et je suis à l’infirmerie. On revient de mission, et ça s’est mal bien passé : aucun coup de feu n’a été échangé, puisqu’on n’a croisé aucune forme de vie, par contre à cause de la pluie et de cet idiot de sergent Leonetti, Frank a glissé dans un ravin, rebondissant sur les rochers avant de s’empaler sur une sorte d’arbuste aux branches pointues. Le gilet pare-balles a amortit au niveau de la poitrine, mais les cuisses sont perforées et deux branches se sont fichées dans son cou. L’aine est transpercée. Il a gardé conscience, mais n’arrivait plus à respirer. L’angoisse. La grave décision à prendre : le retirer tout de suite ou attendre les secours. Pour aller le chercher, j’ai glissé moi-même et me suis presque assommé sur les rochers. Ce n’est pas la première fois que je me retrouve à ses côtés alors qu’il est blessé. Et à chaque fois, les minutes à attendre les secours sont les plus longues de nos vies.

L’opération a duré deux heures. Je suis resté au début, puis suis parti me changer : ce n’est pas en attendant tout mouillé devant le bloc opératoire que je pourrais changer les choses. Quant je suis revenu, Beckett m’a dit de son curieux accent écossais qu’il était tiré d’affaire. Le soulagement.

- On vous appellera quand le capitaine Weixiang se réveillera. Sans doute demain matin. Mais dites-moi, major, vous vous êtes fait examiner ?

Au sortir de la douche je me suis rendu compte qu’en plus d’un sacré mal au cou et au poignet, j’avais une belle bosse assortie d’un bleu et la pommette gauche bien éraflée. Ma glissade pour atteindre Frank. Je l’avais oubliée.

Mais c’est ce qui me vaut d’être actuellement à l’infirmerie, à vingt heures, poignet gauche bandé, un bloc bleu glacé à maintenir sur le front, en train d’attendre gentiment que Weir rentre d’une planète où elle négociait, pour lui faire mon rapport. En inspectant mon éraflure qui commence à enfler et mes cervicales qui me font souffrir, le doc m’annonce que j’ai un traumatisme crânien et que c’est à surveiller. Mais je m’en moque : Frank est vivant, et ce n’est pas la première fois que je m’éclate la tête contre quelque chose. C’est bon elle est solide.

Avec toutes ces émotions, Eva est devenue une préoccupation très lointaine dans mon esprit. J’en viens même à me dire « tant pis, ce n’est pas grave », au moment où je me rends compte que si je pense à elle, c’est parce qu’en fait elle est juste en face de moi. Derrière Beckett. Concentrée sur une fiche de soin, et en blouse blanche. Une infirmière ! Bon sang mais c’est bien sûr ! Je me déconnecte de ce que me dit Beckett, et rattrape la semaine que j’ai passé sans la voir : elle a les jambes fines, les fesses rebondies, le buste fin, un long cou, la nuque parfaite, les cheveux relevés…

Weir arrive à ce moment. Elle me cache la vue. Je crois qu’Eva ne m’a pas aperçu. J’espère. Sinon elle serait venue me voir…

- Major Lorne ? Tout va bien ?

- Hein ? Oui, bien sûr.

Pourquoi Weir me demande ça ? J’ai l’air d’un militaire perturbé par une infirmière ?

- Vous vous êtes bien abîmé quand même, major.

- Ah, oui, c’est vrai.

Ouf. C’est juste parce que j’ai une joue plus gonflée que l’autre et un joli bandage à la place de ma montre.

- Mais ce n’est pas grave.

- Le capitaine Weixiang est sauvé, lui annonce le doc, il va devoir se reposer un petit moment.

Elle hoche la tête et me dit qu’elle aimerait bien savoir ce qu’il s’est passé. Elle se décale légèrement, et je peux apercevoir, entre la dirigeante et le médecin, Eva qui est en train de me regarder. La belle Allemande me sourit. Nouvelle déconnexion.

- … et donc il est plus simple de le faire maintenant. Major ?

- Quoi ?

- Ca vous convient ?

- … Pardon ?

Weir ne cherche même pas à répéter la question : je dois avoir un air trop ébahi pour qu’elle croie que j’ai mal compris ce qu’elle vient de dire. Elle se penche vers Beckett :

- Son ouïe a été touchée aussi ?

- Non, il a juste un traumatisme crânien, mais ça ne devrait pas jouer sur l’audition…

- Excusez-moi, madame, je… J’ai mal compris ce que vous venez de dire.

- … par contre ça peut jouer sur la concentration.

Il a de l’humour, le doc. Eva n’est plus dans mon champ de vision : il faut bien qu’elle travaille. Et que moi j’écoute Weir.

- Racontez-moi ce qu’il s’est passé sur cette planète, major.

- Et bien,…

Elle réapparaît. Entre le doc et Weir, là, un peu plus loin. Elle est penchée sur un lit et discute avec un malade je crois.

- … il y avait de la pluie…

Elle sourit vraiment tout le temps. Les cheveux relevés ça lui va bien. Ses lunettes se fondent avec son visage, elle les a bien choisies, on oublie qu’elle en porte. Je la trouve super gracieuse.

- Il y avait de la pluie.

- … Mais encore…

- … Quoi ?

Weir me regarde. Beckett aussi, mais avec un air inquiet. Ils attendent quelque chose, on dirait, mais quoi ?

Ah oui : mon rapport.

- Oui, et donc, Frank a glissé. –je reprends- Le capitaine Weixiang a glissé. Il y avait une pente assez raide sur le côté et…

Elle travaille la nuit, sûrement, pour être ici à 20 heures et pas avant. C’est pour ça que je ne l’ai pas vu au mess : elle dort le jour. Il va falloir que je me débrouille pour être là quand elle est en repos. Ou alors prendre mon petit déjeuner avec elle, quand elle finit son service. Mon rapport, mon rapport.

- Non : en fait le capitaine Leonetti s’était trompé de route et il a fait tomber son équipement, et c’est en le rattrapant que Weixiang a glissé.

- Le sergent.

- Non Weixiang.

- Le sergent Leonetti.

- Non c’est le capitaine Weixiang qui a glissé, Leonetti n’a rien.

- Mais vous avez dit : « le capitaine Leonetti » major.

Je fronce les sourcils en regardant Weir, et que Weir cette fois. Je ne comprends plus.

- Mais Leonetti n’a pas glissé. J’ai dit que c’était Leonetti qui avait glissé ?

Weir soupire, et c’est la première fois que je la vois perdre patience si vite.

- Non, vous avez bien dit que c’était le capitaine Weixiang qui avait glissé, mais par contre vous avez parlé du « capitaine » Leonetti, alors qu’il est sergent.

- Ah bon ? Vous êtes sûre ?

Elle lève les yeux au ciel. Je ne comprends plus, Beckett me regarde avec un sourire en coin. J’ai l’impression qu’il se marre.

- Je veux dire, je sais que Leonetti est sergent, Madame, mais je…

- Bref, major, passez.

- Oui, donc…

J’ai tenu au moins trente secondes sans me préoccuper d’Eva. Est-ce qu’elle me regarde ?

- Il a glissé et s’est retrouvé à dévaler la pente, balloté le long des rochers. Weixiang, pas Leonetti.

Non, elle discute toujours avec ce malade. Mince. Enfin c’est son boulot. Et moi je dois faire le mien.

- Je vous ai dit qu’il y avait des rochers ?

- Non, major, mais nous l’avions deviné.

- Restez concentré fiston.

Je n’avais jamais réalisé que les blouses des infirmières étaient si courtes.

- Et donc il a rebondit…

Je crois que celle des infirmières-militaires au SGC arrivaient plus au niveau du genou.

- Weixiang a rebondit...

Comme j’arrive au passage le moins marrant de mon récit, je fais plus attention à ce que je dis, et j’arrête de regarder mon Allemande. L’Allemande. Ils vont finir par se rendre compte que je pense à deux choses à la fois. Un coup d’œil sur Weir suffit à me centrer sur ce que je dis : elle a un air plutôt agacé.

- Et à mi-pente, il a avait des arbustes de un mètre de hauteur à peu près, qui ressemblaient un peu à… des pieds de vignes, mais avec des branches très pointues, comme taillées, et dures comme de la pierre, tournées vers le haut du ravin. Comme des pieux en fait. Et Weixiang a atterrit dessus.

- Ca lui a transpercé l’aine, les cuisses en trois endroits et le cou à la base et à la carotide, complète le doc.

- Voilà. On a appelé les secours qui nous ont dit de ne pas bouger Frank –enfin le capitaine- ce qu’on n’avait pas fait de toute façon.

- Il a eu beaucoup de chance. Il va voir du mal à parler pendant un moment, et il va lui falloir attendre longtemps pour se remettre à marcher mais…

Déconnexion. Eva a cessé de discuter. Elle s’intéresse à un autre lit, en me tournant le dos. J’espère que c’est pour se forcer à ne pas penser à moi, et pas parce qu’elle se fiche que je sois là.

Et soudain je me rends compte que, quand elle se penche sur le lit, la blouse remonte imperceptiblement. Mais indubitablement. Elle laisse entrevoir les premiers millimètres de la moitié supérieure des cuisses et moule encore plus les f…

- Heu docteur ?

- Major ?

Ca m’a fait penser à autre chose, c’est bien je me détourne.

C’est normal qu’elle ait des cuisses blanches : c’est une Allemande, pas une Californienne.

- Je me demandais, pour Weixiang, s’il n’avait pas été touché…

Enfin pour ce que j’en ai vu aujourd’hui, du moins.

- … enfin. Vous voyez. Sous la ceinture. Il m’a fait comprendre à un moment qu’il avait peur que ce soit le cas mais…

- Non, non, Seigneur ! C’est l’aine qui a été transpercée, et pas à côté, Dieu merci.

- Ouf.

Weir nous regarde bizarrement je crois. Je crois aussi que le doc est d’un coup gêné par ce qu’il vient dire. Et que ma tentative de détournement de ma propre attention est nulle.

Eva.

- Ca aurait pu être très grave, Elisabeth.

- Je comprends bien, Carson, je comprends bien.

Alléluia elle s’est redressée. Je peux l’observer sans me sentir trop « voyeur ». Enfin…

- Donc vous n’avez pas pu rencontrer les habitants de cette planète. Vous avez trouvé des traces de leur civilisation, major ?

Est-ce que c’est vrai que les infirmières ne portent rien sous leur blouse ?

- Major ?

Le gars qui m’a dit ça avait l’air renseigné. Juste les sous-vêtements pour apporter le minimum d’agents étrangers jusqu’aux malades.

- Majooor…

Je ne suis pas forcément exigeant avec la lingerie, mais je me demande si elle porte des trucs bien féminins qu’on rêve tous d’enlev… de les voir porter. De toute façon je m’en fiche. Ca ne me regarde pas. Pour le moment...

- Majoor Loorne !

Elle est plutôt féminine, donc à mon avis oui. Ca la rend encore plus parfaite. J’adore quand elle fait ce mouvement pour mettre ses cheveux derrière les oreilles. Cette manie de tapoter le crayon sur sa joue. Cette grâce quand elle tourne lentement la tête. Pour me regarder.
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MessageSujet: Re: Romance du Major Lorne en six tableaux [F]   Romance du Major Lorne en six tableaux [F] EmptyDim 8 Juil 2007 - 13:18

Ses grands yeux qui ne clignent pas, vissés sur les miens, ses joues qui rosissent dès qu’elle confuse, la blouse décolletée, même si sa gorge n’est pas généreuse, ses formes qu’on devine sous le tissu rêche, et peut-être même légèrement transparent à contre-jour, sa…

- Hé !

Une main sur mon épaule, et une voix d’homme à l’accent écossais. Je lève les yeux et me rends compte que le doc aussi a une blouse. A ce qu’il paraît, les Ecossais eux non plus ne portent rien sous leur costume national. Ca me calme de suite. Je fronce les sourcils en le regardant, tandis qu’il lève les siens, étonné.

- Heu. Non madame, il n’y a pas de traces de civilisation sur cette planète : on a eu le temps de la visiter avant la chute, on n’a rencontré personne.

- Ah vous aviez bien entendu ma question alors.

Weir n’a plus l’air agacée, mais arbore au contraire un petit sourire en coin.

- Vous auriez du commencer par ça, major, me dire que vous aviez mené la mission de reconnaissance à terme.

- Heu, oui.

- Vous êtes sûr d’aller bien ?

- Je… J’ai du mal à me concentrer, reconnais-je.

- Sans doute votre traumatisme crânien.

- Oui sans doute docteur.

- Pourtant vous me parliez tout à fait correctement il y a une demi-heure.

- Ah ben alors je ne sais pas.

Où est passée Eva ?

Beckett prend une lampe pour me regarder à nouveau les pupilles.

- Relevez votre polo, major, je vous ausculte.

Tandis que je m’exécute, il se rapproche avec son stéthoscope. J’aperçois mon infirmière –l’infirmière je veux dire- juste une fraction de seconde, nos regard ses croisent avant que je doive me tourner vers Weir parce qu’elle me parle.

- Reposez-vous major. J’attendrai votre rapport écrit pour demain en fin d’apr…

Un grand fracas vient d’interrompre ma supérieure. On se retourne tous les trois vers le fond de l’infirmerie : Eva, exactement face à moi, vient de faire tomber un chariot apparemment bien rempli, et des feuilles continuent de voler tandis que les instruments de chirurgie sont éparpillés sur trois mètres à partir de ses pieds. Elle reste un instant à contempler le désastre, un plateau avec des flacons renversés dans les mains, les joues encore plus rouges que d’habitude, avant de s’excuser trois fois au docteur Beckett qui lui dit que ce n’est rien. Elle se penche vivement pour ramasser sa bêtise et lui et moi restons figés à la regarder une fraction de seconde. Enfin pas la regarder en détail. Ce qui nous frappe est beaucoup plus bas que le visage… Nous nous retournons vite en reprenant nos esprits, rougissants. Weir a compris notre brève absence je crois…

- Bien, donc, major : votre rapport demain soir et en attendant… reposez-vous bien.

- Bien madame.

Je me force à ne pas regarder Eva. Elle est dans une situation suffisamment gênante.

- Vous allez passer la nuit à l’infirmerie, fiston, il faut vérifier toutes les heures votre état de santé, rapport à votre traumatisme crânien.

- Il faut quelqu’un chargé de vous surveiller alors. C’est ça Carson ?

- Tout à fait. Je vais en charger une infirmière. Eva ? Laissez cela pour le moment, vous pourriez venir, s’il vous plaît ?

Elle est toujours aussi rouge. Ou alors vient de le redevenir. Elle avance et comme elle s’approche je fais un effort monstre pour ne pas la fixer bêtement et que mes yeux restent en mouvement.

- Le major Lorne ici présent a subit un traumatisme crânien cet après-midi. Il va passer la nuit à l’infirmerie, je vous demanderai de bien vouloir vérifier sa lucidité chaque heure, comme nécessaire.

La nuit va être formidable. Je n’arriverai pas à dormir je crois.

Hum ! Ce que je viens de penser pourrait être mal interprété… Mais je ne suis pas comme ça, j’essaye d’être gentleman…

- Faites attention, son cas est à surveiller le major a depuis quelques minutes des… problèmes de concentration.

Mais pourquoi il dit ça ?

Elle me sourit, un sourire contenu je dois dire, et moi aussi. Ses joues sont à nouveau empourprées. Elle a les yeux brillants. Nos regards se croisent vraiment et franchement depuis trop longtemps à mon goût. Ca y est elle est devant moi je l’ai retrouvée !

- … Eva ?

- Oui docteur ?

- Vous m’avez écouté ?

- … A quel sujet ?

fff ° ° ii^O


le dessin au-dessus en fait c'est pas des lettres c'est des Genii qui tirent sur des Atlantes qui s'enfuient à travers la Porte et même qu'il y en a un qui saute à travers le vortex, mais c'est vrai que si on sait pas, on comprend pas



Je suis à présent assis dans un lit, un crayon entre les doigts, à griffonner des esquisses sur le papier que j’ai demandé à Eva. Elle n’a pas encore pu venir vraiment discuter avec moi : le patient à qui elle parlait tout à l’heure a des nausées, il se lamente à l’autre bout de l’infirmerie. Mais les quelques minutes où elle m’a amené à mon lit ont été très bien. Elle m’a appelé par mon prénom… avant de devoir partir en courant apporter un haricot au type du fond.

Il faut que je change de thématique : je n’arrête pas de dessiner des visages féminins aux cheveux courts sur ma feuille. Et encore, je résiste à la tentation de les affubler de lunettes.

- Vous chantonnez major ?

Le doc me fait sursauter. Je ne m’étais pas rendu compte qu’il était à côté de moi. Il a remis sa veste et laissé tomber la blouse : fin de son service. Il est temps : il est 21h30, son dévouement lui fait faire des heures sup’. Les gars comme moi aussi.

Je retourne ma feuille pour ne pas qu’il voit ce que je dessine. Quand j’illustre mes pensées, je n’aime pas que les gens les regardent. C’est comme une violation d’âme.

- Je chantonne ?

- Je vous assure.

- Je ne m’en étais pas rendu compte.

- Votre bonne humeur est compréhensible.

Je le regarde bizarrement : qu’est-ce qu’il veut dire ? Il n’est pas censé savoir que je suis ravi de passer la nuit avec Eva, même si c’est dans une infirmerie entre un ami en convalescence et un type qui demande une cuvette en urgence, et que je resterai seul dans mon lit quand Eva courra de l’un à l’autre. Beckett précise :

- Après tout, le capitaine Weixiang est hors de danger, vous n’êtes blessé que superficiellement, et au poignet gauche en plus, ce qui ne vous empêche pas de vous consacrer à votre art préféré.

Il désigne mes croquis, mais sans chercher à les regarder. Je lui souris.

- Mais plus sérieusement, major. Si au cours de la nuit, vous ressentez des symptômes… que vous n’arrivez pas à expliquer… Appelez un médecin.

- Bien, doc.

- Le docteur Biro. Elle est d’astreinte. Pas moi.

- Entendu.

- Passez une bonne nuit.

- Vous aussi docteur.

Et après une petite tape amicale sur mon bras, il s’en va en souriant.

Mes symptômes actuels consistent en une accélération des battements du cœur dès qu’une infirmière allemande entre dans mon champ de vision, d’une vague de chaleur quand elle m’approche, et d’un manque de concentration général. Plus le fait que je n’arrête pas de dessiner des femmes. Je suis gravement atteint.

Franck va avoir du mal à me botter les fesses pour que je me bouge avec Eva, au moins pendant un moment. Il va falloir que je m’y mette tout seul.

C’est décidé : je passe en phase de séduction active. Du moins je vais essayer. C’est le moment idéal. Même avec un visage un peu difforme.

Pour éviter d’éveiller les soupçons, je me mets à crayonner de grands paysages de collines. C’est tout en rondeur et en finesse aussi.

Bon Dieu ! C’est difficile de le constater alors que je la connais à peine mais…

Je crois que je suis amoureux.

Plus loin dans un autre cerveau


Hé bien, je ne m’étais pas autant amusé dans cette infirmerie depuis longtemps ! Le pauvre major qui perd les pédales… J’ai vraiment eu peur à moment que ce soit à cause de son traumatisme, et puis quand j’ai suivi son regard… J’ai mieux compris. Elisabeth par contre m’a semblée singulièrement agacée au début de le voir dans son monde. Elle n’avait qu’une envie : aller se coucher après sa longue négociation désastreuse. Elle a été totalement indulgente quand elle a saisi que toute l’attention du major était concentrée sur l’une de mes infirmières. Je crois que ça l’a même mise de bonne humeur de voir ça. Le spectacle du militaire totalement déconnecté de ce qui l’entourait était flagrant, mais je ne suis pas sûr qu’il se rendait compte de son attitude. J’ai du me retenir plusieurs fois d’éclater de rire, et à la fin Elisabeth était dans le même état que moi. Et puis le regard d’Eva quand je lui ai demandé d’approcher ! Pareil : déconnectée de nous. Ca promet.

Je sais au fond de moi que j’ai fait exprès d’ausculter le major une dernière fois. Il fallait entendre la vitesse de ses battements de cœur ! Je ne sais pas ce qu’il se passait dans sa tête, mais dans sa poitrine il vivait un marathon. Je connais bien ce phénomène…

Elisabeth m’a fait remarquer qu’Eva avait tout laissé tomber au moment où il a soulevé son pull. C’est bien une femme pour noter une chose pareille. Par contre quand Eva s’est baissée pour ramasser sa maladresse, ce sont nous les hommes qui avons réagit. Je vais demander à faire rallonger les blouses de ces infirmières…

Le major est un gars bien, et Eva est vraiment gentille. Donc on peut dire que c’est un beau et incroyable coup de foudre en direct. J’espère qu’on leur a donné un coup de pouce en les obligeant à se côtoyer cette nuit. Ils sont grands, maintenant je les laisse se débrouiller. Ils m’auront bien fait rire.

Je file, Laura dois m’attendre. Mais avec une anecdote comme celle-là, elle excusera sans doute plus facilement mon retard…
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MessageSujet: Re: Romance du Major Lorne en six tableaux [F]   Romance du Major Lorne en six tableaux [F] EmptyJeu 12 Juil 2007 - 20:58

Troisième Tableau : La Séduction

Je n’ai plus de place pour dessiner sur mes feuilles. Recto, verso, j’ai crayonné autant que j’ai pu. La fatigue se fait cruellement sentir, mais comme je n’ai pas encore eu vraiment l’occasion de discuter avec Eva, je lutte.

Elle est passée deux fois. La première pour vérifier que j’allais bien, comme lui a demandé Beckett. C’était il y a une heure. Elle m’a posé la question en vitesse, de loin, parce que le type du fond de la salle s’est vraiment sentit mal et lui a crié que mademoiselle, mademoiselle, ça n’allait plus. Besoin de lui ramener le haricot et même deux cuvettes et surtout de le calmer, avec l’aide d’une autre infirmière de garde.

La seconde fois où l’on s’est parlé, c’était il y a un quart d’heure. Toujours de loin, elle m’a dit qu’elle allait passer « s’occuper de moi » mais qu’elle avait besoin de prendre une douche et de se changer avant. Le gars s’était apaisé. Vu la couleur de la blouse d’Eva, je pense que son mal est passé, et qu’il n’a plus rien dans le ventre.

Et donc depuis quinze minutes je l’attends. J’ai peur que ce soit juste pour vérifier ma lucidité, et qu’elle reparte aussi sec. Mais l’infirmerie est à présent calme. Sa collègue, une quadra ronde à l’air renfrogné, veille. Eva aura bien du temps pour moi non ?

De toute façon c’est décidé je vais la faire tomber sous mon charme. Enfin, je vais essayer.

Elle apparaît, cheveux humides et nouvelle blouse. Un mot à l’autre infirmière et elle s’approche d’un air détaché, toujours légèrement souriant.

Il faut que je précise que je me suis mis très au bord de mon lit, en espérant qu’elle s’assoit –si elle s’assoit- non pas en face de moi, mais à côté de moi, puisqu’il y a la place. J’ai constaté il y a à peine deux heures que lorsqu’elle est devant moi, surtout en blouse blanche, je n’arrive pas à me concentrer. C’en serait finit de mon espoir de la faire tomber dans mes bras.

J’esquisse toujours, peaufine des détails, pour ne pas lui faire peur en la fixant tout le long de sa traversée de l’infirmerie. Elle arrive, elle est debout à côté de moi. Je relève franchement la tête.

- L, O, R, N, E. Major Evan Lorne.

- C’est ça.

- Je ne connaissais pas votre nom de famille.

- Je ne savais pas que vous étiez infirmière.

On se sourit. Eva, assied-toi !

- Pas de maux de tête, de problèmes de vision, d’audition, de nausées ?

- Non, non ça va parfaitement bien… Mieux.

- C’est une bonne chose !

Elle jette un œil en arrière sur le type qui a été malade au début de la nuit. Elle doit penser qu’elle a eu sa dose de rejets gastriques pour aujourd’hui. Non je n’aborderai pas le sujet avec elle.

Elle semble hésiter, toujours debout, à continuer. Nous voilà à nouveau dans une impasse conversationnelle. Sa collègue lui lance un sonore « tu peux prendre une pause, tout est tranquille », en me regardant, et les joues d’Eva rosissent à nouveau. Je bouge légèrement les jambes comme pour lui montrer qu’il y a de la place sur le lit pour s’asseoir, et elle s’y installe en souriant timidement.

En face de moi.

Elle reste un moment sans me regarder sans doute à penser quoi me dire, et pour la soulager je démarre (un peu bêtement) :

- Alors comme ça vous travaillez de nuit ?

- Votre mission a duré longtemps ?

Nous avons parlé en même temps. Sa question me semble plus intelligente : je réponds :

- Non, juste une journée.

- Ah… Je ne vous avais pas vu ces derniers jours, je pensais que vous étiez parti sur une planète pour pas mal de temps.

Hum, c’est plus qu’une légère coloration rose. Ce sont presque des plaques rouges. Génial ! Elle a pensé au moins un peu à moi ! Elle m’a même cherché si je comprends bien !

Comment a-t-on fait pour ne pas se croiser alors ??

- J’ai essayé de vous trouver aussi, mais… »-elle rougit quand je dis ça, donc oui elle m’a bien cherché. – « Je ne savais même pas où vous travailliez.

- En fait j’ai vraiment commencé mon service le lendemain de la dernière fois où je vous ai vu, après ma semaine d’adaptation. Je pensais au moins vous croiser le soir, au dîner, juste avant mon service, mais on m’a annoncé que je commençais plus tôt que ce que je pensais alors je suis allée à la cantine à 18h00.

- C’est donc pour ça que je ne vous ai vue ni à 19 heures ni à 21 heures.

- Ah oui : si en plus vous ne mangez pas toujours aux mêmes horaires, il est normal que vous ne m’ayez pas aperçue !

Hum, je lui dis que je l’ai attendue de 19 heures à 21 heures tous les soirs où j’ai été là ?

- J’aurai dû vous dire quelle était ma fonction dans la Cité. Ce n’est pas que je voulais vous la cacher, Evan, c’est que...

- Non mais après tout j’aurais pu vous le demander aussi.

Mince je viens de l’interrompre, elle allait peut-être dire un truc de très intéressant pour moi. Elle prend bien mon impolitesse et reprend la parole avec un petit rire :

- Par contre, vous, major, c’était plus facile de deviner ce que vous faisiez.

- Surtout que je suis le seul major de la Cité.

- Non il y a aussi le major Gibson, du Dédale, en ce moment. Mais lui ne part pas en mission.

Oh oh, elle a même carrément fait une enquête ou je me fais des idées ?

- On a fait beaucoup d’explorations ces derniers temps. Et de missions de sauvetage.

- Je savais que vous partiez souvent avec votre équipe, mais pas à quelle cadence.

A mon avis, je ne me fais pas d’idées. Bon allez mon gars : mode charmeur on a dit, surtout que je suis moins perturbé devant elle que ce que j’aurais pensé. Bon sang ce que sa blouse est courte quand elle est assise…

Remonte tes yeux Evan, remonte tes yeux et dit quelque chose.

- Enfin, il nous reste les petits-déjeuners en commun !

Elle rit :

- Oui ! Vers 7 heures quand je finis mon service.

Ok, j’aurai aussi dû rester deux heures à table pour les petits-déjeuners, là je l’aurai croisée.

Bon sang, se limiter aux petits déjeuners, et encore quand je ne suis pas en mission…. C’est pas comme ça qu’on va avancer… Hum, un vrai repas en tête à tête n’est-il pas envisageable ? Faut que je lui propose.

Le truc c’est que je ne sais même pas s’il est possible de manger ailleurs que dans le mess ici. Je veux dire, à part des rations de survie et des barres chocolatées.

Si Franck était dans ma tête il serait en train de me crier dessus en me répétant que je trouve toujours des prétextes pour ne pas aller de l’avant avec les filles.

Elle me regarde en silence. Je me souviens que j’ai la tête difforme, une bosse sur le front et une joue éraflée et gonflée. Et que je me tais depuis trente secondes et dois avoir l’air perdu dans mes pensées. Hum ! Je dois la rebuter un peu aujourd’hui, je lui proposerai demain. Hé oui, Franck n’est pas dans ma tête.

- Oui, je sais, je n’ai pas l’air très frais aujourd’hui, c’est parce que je suis tombé et…

- Oh, non, ce n’est pas votre visage que je regardais, ce sont vos yeux.

Franck, s’il te plaît, réveille-toi et vient m’enguirlander pour que j’aie le courage de l’inviter tout de suite à dîner. Elle ajoute :

- Dieu merci ils n’ont rien.

Mais ?!

Ca y est Eva replonge en mode « écrevisse », sans même passer par le mode « crevette ». Si elle n’avait pas eu cette réaction je me serais contenté de penser qu’elle ne souhaitait pas me voir aveugle.

C’était pas moi qui était censé faire du charme ?? J’ai nettement l’impression qu’elle s’en charge à ma place ! Non, impossible, je dois avoir trop d’imagination. Ou alors je suis trop vieux jeu. Et puis je n’y connais rien à la galanterie allemande.

Je suis encore en train de réfléchir à sa phrase quand elle se racle la gorge, gênée, et désigne mes croquis.

- Vous dessinez dès que vous avez un peu de temps alors ?

Je me reconnecte. Mince, le trauma crânien a quand même des conséquences néfastes sur mon esprit : je bug souvent et longtemps. Au moindre mot. A la moindre Eva.

- Oh, heu, oui oui.

Je lui montre ce que j’ai fait. Comme ça, spontanément, mais pour Eva j’aimerais ne rien avoir à cacher. Même pas le projet Stargate, ce qui est un plus considérable dans une relation équilibrée, on s’en doute bien.

Elle regarde mes esquisses avec attention.

Il faut que je précise : j’ai fait en sorte qu’elle doive se déplacer pour voir mes œuvres. Pour se mettre à côté de moi. Et comme c’est une fille bien, elle est au ras du bord gauche du lit, quand moi je suis au ras du bord droit. Le premier qui tombe invite l’autre à dîner.

- Vos portraits sont très réussis.

Hum ! J’étais bien inspiré je crois…

- Vous avez plus de talent que moi.

… Houlà, faut que je réagisse : elle tente d’entamer une conversation là.

Elle sent bon.

- Vous dessinez aussi, Eva ?

- Oui. Pour le plaisir, mais surtout pour faire des patrons : je suis couturière à mes heures. Enfin, avant d’arriver ici.

- Ah ben moi je ne suis pas très doué en couture par contre. Juste de quoi survivre.

- Nous sommes complémentaires.

Une preuve que j’ai du mal à réagir aujourd’hui : mon cœur (qui battait déjà très vite) ne fait un bon dans ma poitrine que deux secondes après qu’elle ait dit ça. C’est son teint vermillon-l’air-de-rien qui m’a mis la puce à l’oreille.

Si je l’invite à dîner maintenant, je suis fichu d’oublier qu’elle a dit oui tellement je suis dans les nuages.

Je rassemble mon peu de lucidité pour relancer la conversation et la tirer en gentleman de sa gêne.

- Vous peignez aussi ? Je pense faire une toile avec la Cité pour modèle depuis que je suis ici. Je n’ai pas encore trouvé le temps.

- Non par contre, je ne peins pas beaucoup.

- Ca ne vous dit rien ?

Dommage, mon esprit dans un éclair de clairvoyance farfelue était en train d’élaborer une après-midi à deux sur un balcon devant deux chevalets et une boîte de couleurs.

- J’aurais bien aimé, si.

- Vous savez, il y a pas mal de profs d’arts plastiques qui donnent des cours tout à fait convenables.

Non non je ne pense pas du tout à moi. Moi je suis juste fils de prof d’arts plastiques.

Elle soupire et hésite.

- En fait… Vous savez, Evan, je suis née de l’autre côté du Mur. En Allemagne de l’Est. Quand j’étais petite, j’aurais adoré pouvoir prendre ce genre de cours, ou même avoir mes tubes de peinture à moi.

Oh merde. Boulette.

- Mais comme vous le savez, on était cinq à la maison, et comme… on avait juste ce qu’il nous fallait… On avait un peu de peinture, mais pas de bonne qualité, et jamais on n’a envisagé d’acheter du vrai papier à dessin, c’était superflu. Et puis les cours, vous pensez.

Elle a dit tout ça sans méchanceté ni gêne, c’est l’histoire de sa vie, et de beaucoup d’autres gens en Allemagne. Elle a trois frères, dont un épileptique, et une sœur. Ses parents étaient ouvriers, ils ont beaucoup donné pour que leurs enfants fassent des études, et pour que leur fils puisse avoir un traitement convenable. Et même après la chute du Mur et la réunification, la vie est restée difficile pour eux. Je me rends compte que j’ai de la chance.

- Mais –si – ça –vous –intéresse, je peux vous initier à la peinture. Vous venez avec moi le jour où je trouve le temps de m’y mettre et je vous passe du matériel.

Mais ? Hé ! C’est une proposition de tête à tête ça ! Je m’épate.
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MessageSujet: Re: Romance du Major Lorne en six tableaux [F]   Romance du Major Lorne en six tableaux [F] EmptySam 21 Juil 2007 - 15:03

Je suis sûr que derrière son rideau, Franck en fait est réveillé et en train de maudire ma timidité, et que c’est ce qui m’a fait bouger.

- Ce serait une bonne idée, oui, ça me plairait.

Nouvelle accélération cardiaque. Je l’ai entendu, elle a dit « oui » !

Bon, maintenant il reste à trouver le temps. Bon sang il faut que je fixe une date tout de suite.

- Heu, que penseriez-vous de…

- Eva ?

- Laverne ?

Sa collègue est de retour. Notre tête à tête est fini je crois. Je dois me contenter d’un vague projet d’après-midi peinture à deux, non planifié.

- Vot’ copain s’est réveillé, dit Laverne, donc, en s’adressant à moi.

Eva se lève, à nouveau rose.

- Oh ! J’arrive.

- Ne t’en fais pas, ma belle, Kelly et moi on gère, c’était juste pour le dire au monsieur.

- Il va bien ?

- Ben si vous voulez aller le voir, c’est maint’nant et pas trop longtemps, faut pas nous le fatiguer.

Je regarde Eva. Rester avec elle ? Aller voir Franck ? Elle est déjà debout de toute façon, je crois qu’elle va se remettre au boulot : en infirmière consciencieuse, elle ne veut pas se la couler douce. Et puis elle doit venir me voir toutes les heures en plus. Ordre de Beckett. Il ne le sait pas mais il a fait un heureux avec cette décision.

J’arrive.

Je lui demanderai de dîner en tête à tête avec moi un soir de la semaine prochaine, selon ses horaires, pour qu’on fixe une date pour se faire une journée peinture. A condition bien sûr que SGA1 ne choisisse pas de se fourrer dans le pétrin ce jour-là.


www8ww!ww;wlww ______Y_Y____ Y_Y uY ô YY Yu Y


là c'est McKay, Sheppard, Teyla et Ronon qui marchent dans l'herbe pour rejoindre un chemin qui les mène au village d'un petit roi qui les attend au milieu de ses sujets, sujets tellement heureux qu'ils lèvent les bras au ciel en acclamant SGA-1, en venant à leur rencontre et en leur portant des corbeilles de fruits, mais c'est vrai vrai que c'est pas top parce que Teyla est particulièrement petite sur ce dessin et que les corbeilles de fruits sont vides



Franck qui émerge ne peut pas parler en fait : il a eu le cou transpercé, un énorme bandage le lui enserre. Tenir un stylo pour communiquer par écrit, pareil, il est trop faible. Il a juste marqué une phrase : « pourquoi tu chantes ? », et devant mon air ahuri, a arrêté d’écrire avec lassitude et fatigue. En tout cas il doit être lucide : il m’a posé quarante questions rien qu’avec les yeux quand il a vu que Eva s’éloignait de moi. J’aimerais lui parler d’elle, mais de un j’ai peur qu’il s’agite en apprenant que le dîner ce n’est toujours pas fait, et de deux je ne veux pas qu’Eva m’entende me vanter de ce quart d’heure passé à deux. Je lui rappelle comment il s’est retrouvé ici, lui explique comment on l’a sauvé, raconte le savon que j’ai passé à Leonetti, et lui décrit le rapport que j’ai fait à Weir. Je me rends alors compte que j’étais complètement à côté de la plaque quand je lui ai parlé, trop absorbé par mes retrouvailles visuelles avec Eva. Va falloir bien se concentrer sur le rapport écrit demain.

Au bout de trente minutes d’un tel monologue (moi qui ne parle jamais beaucoup, décidément ce soir je n’arrête pas… sauf devant Weir), je me rends compte que Franck s’est endormi. C’est malin il aurait pu me le dire, je ne sais pas combien de temps j’ai passé à parler dans le vide.


;l 8! ô î Y Y Y YY Y ° Y


bon là le petit roi et la reine que j'avais zappée tout à l'heure leur disent bonjour tandis que les sujets ne se sentent plus de joie, par contre y'en a deux au fond qui s'en fichent complètement et qui jouent au ballon au lieu d'écouter



Je repars sur mon lit. Eva repasse m’ausculter, et tandis qu’elle va me chercher des feuilles pour que je puisse dessiner, je m’endors brutalement et profondément.

Elle me réveille encore trois fois, au lieu de cinq. Elle espace les visites, j’espère que c’est juste pour me laisser dormir… Trop épuisé je me rendors dans la foulée et elle me laisse faire.

L’agitation me réveille complètement le lendemain à 9 heures. Eva a fini son service sans me dire au revoir.

Je trouve un mot d’elle en me levant, dans mes chaussures. Elle a dessiné rapidement un visage un peu caricatural qui sourit, de bonne humeur, et qu’elle a légendé : « vous voyez que je ne sais pas les dessiner ». Je lis :

J’espère que vous avez bien dormi et que vous allez parfaitement bien ! C’est à mon tour d’aller me coucher. Peut-être nous croiserons-nous ce soir ou demain matin, à la cantine, si vous mangez tôt vous aussi. Passez une bonne journée et reposez-vous. Eva. PS : Votre ami le capitaine Weixiang est complètement réveillé.

La phrase sur la cantine a été doucement rayée au crayon. Une autre écriture a corrigé dessous, avec le même crayon « J’espère fortement vous croiser ce soir ou demain matin à la cantine : venez manger tôt, avec moi. » Puis tout en bas de la feuille, toujours de la main de cet(te) intrus(e) : « PPS : N’oubliez pas : rendez-vous à la cantine dès ce soir, à 18 heures. »

Sa collègue. Quasi-sûr.

Bon sang, avec des signes pareils, il faut absolument que je me lance, elle devrait répondre favorablement. Et puis j’ai pas l’habitude de trop réfléchir non plus alors… Prochaine fois que je la vois, je fixe vraiment ce rendez-vous.

Je crois qu’il ne faut absolument pas que je la perdre.

Plus loin et dans un autre cerveau



Ce type a intérêt à être bien. Je n’laisse pas Eva traîner avec n’import’qui. Elle est toute gentille, toute nouvelle, toute menue. Le premier qui lui fait du mal je m’charge de ses piqûres jusqu’à la fin d’sa mission ici.

Mais bon elle avait l’air tellement contente d’être avec lui que j’lui ai laissé une chance à ce gars. Elle sourit souvent d’habitude mais là… Plus ça aurait pas été possible. Elle se s’rait décroché la mâchoire, la belle. Lui pareil. L’air plutôt béat que pervers. Déjà c’est un bon point pour lui, il a pas l’air méchant. Faut voir encore maintenant s’il est intelligent.

Je crois bien que c’est le type dont elle m’avait parlé une fois, y’a une dizaine de jours. Quand j’lui avait dit que j’espérais qu’elle dînait pas seule vu qu’elle connaissait personne ici. Elle m’avait répondu que ça allait, et en creusant j’avais su que c’était avec un homme qu’elle déjeunait parfois. Et puis maint’nant j’me rappelle aussi qu’elle avait absolument voulu, l’air de rien, s’occuper du major Gibson quand il était v’nu la semaine dernière pour son mal de tête, et qu’elle avait eu un temps d’arrêt en voyant le bonhomme. Quand il était rev’nu quelques heures après, elle avait pas insisté pour se charger encore de lui. Hé hé. En entendant « major » elle devait penser à l’autre.

Et puis tout à l’heure alors ! Son major endormi, quand je lui ai parlé de lui, elle pouvait pas être plus rouge. Elle m’a quasiment rien dit à part « on s’est croisé deux ou trois fois » et « mais de quoi tu parles ? ». Ah Eva, elle n’comprend plus l’anglais quand ça l’arrange ! N’empêche qu’elle a pas arrêté de le regarder dormir, et l’a même ménagé en le réveillant que trois fois. Et puis vu l’état du gars à moitié réveillé, si elle s’accroche encore c’est qu’il doit vraiment lui faire de l’effet.

En tout cas son mot était très bien. Un peu trop gentillet à mon goût, alors je lui ai arrangé ça. Elle a râlé, mais elle m’a laissé faire. Dommage que j’ai pas pu voir la tête du major quand il l’a trouvé. S’il a gardé son air tout content, ça va j’ai fait une bonne action. S’il a pris un air vicieux, je me rattrape et je lui fais passer le plus mauvais quart d’heure de sa vie. Demi-heure, même, parce qu’on joue pas avec Eva. Avec aucune fille d’ailleurs.

Il lui plaît je pense mais j’le surveille. Si je la vois juste une fois pleurer à cause de lui, militaire ou pas, je l’émascule.
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MessageSujet: Re: Romance du Major Lorne en six tableaux [F]   Romance du Major Lorne en six tableaux [F] EmptyMer 9 Jan 2008 - 20:39

Quatrième Tableau : Le Rendez-vous


Le soir même, à 18 heures, je ne suis pas à la cantine, mais dans le bureau de Weir, mon rapport à la main. Il est prêt depuis deux heures : c’est pas que le taper a été laborieux, c’est que, entre autres visites aux membres de mon équipe, j’ai passé pas mal de temps avec Franck qui souffre et a un mal de chien à écrire trois mots pour communiquer. Si j’avais pu donner ce rapport à Weir il y a deux heures, donc, j’aurais pu être actuellement au mess en train de conquérir Eva (ou l’inverse). Mais McKay semble avoir fait une énorme bêtise cet après-midi sur une autre planète où il menait une expérience pour produire de l’énergie, et elle l’a engueulé comme jamais pendant un temps assez considérable. Je crois que toute la Cité en a entendu parler : pour faire sortir Weir de ses gonds, il faut y aller. Du coup j’ai préféré attendre un peu pour lui donner ce rapport. Quand je lui ai dit, après son engueulade, que je passais dans une heure, elle m’a plus remercié que dit simplement oui.

En même temps cela ne m’embête qu’à moitié de ne pas avoir pu dîner avec Eva. Car j’ai bien l’intention d’aller la voir à l’infirmerie avec un prétexte bidon, et de l’inviter à dîner à ce moment-là. Oui, Franck m’a botté les fesses à sa façon, et selon ses capacités.

Je suis donc dans le bureau de Weir à l’attendre. Elle entre.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Mon rapport, madame.

- Non, ce que vous chantonnez.

Moi je chantonne ? Je ne m’en étais même pas rendu compte. Ok elle va se dire que mon trauma crânien dure super longtemps et que c’est louche. Bon, déjà, elle a l’air moins en colère que tout à l’heure.

- Heu…

- Vous pouvez me donner votre rapport, Major.

Je lui donne le dossier en mains propres. Elle l’ouvre pour le parcourir rapidement. Elle a l’air satisfaite et sourit même en coin. Je pense qu’elle est contente de voir qu’il est plus organisé et complet que celui d’hier soir.

- Merci Major. Vous pouvez…

- Il va falloir revoir la composition de mon équipe.

Pas envie qu’elle me renvoie, j’ai une idée derrière la tête et ai suffisamment retrouvé mes esprits pour la mettre en pratique.

- Vous ne voulez plus du sergent Leonetti ?

- Ben… éventuellement. J’avoue que je ne déborde pas d’estime pour lui. Mais il peut encore faire ses preuves, il a dit qu’il allait se rattraper, je lui laisse encore une chance.

- Bien, si vous pensez qu’il est tout de même compétent.

- … Mais il va falloir remplacer Weixiang le temps de sa convalescence.

La phase cruciale de mon plan est en approche.

- Exact, Major, est-ce que vous pensez à quelqu’…

- Ca serait bien d’avoir un bon anglophone.

Oulà je l’ai interrompu pour la deuxième fois, et en plus avec une réflexion idiote. Elle est s’est déjà mise super en colère aujourd’hui, je dois faire attention. Elle reste impassible, je n’arrive pas à savoir ce qu’elle pense.

- Oui, évidemment.

- Je dis ça parce que… Il y a pas mal d’Allemands qui servent de gardes dans la Cité et qui pourraient faire des remplaçants potentiels et… Enfin je ne dis pas qu’ils ne parlent pas anglais, mais moi je ne sais pas comment on dit « bonjour » ou « merci » en allemand.

- Il faudrait de toute façon un officier, pour remplacer le capitaine Weixiang.

- Oui, un officier, voilà. Un officier qui parle anglais.

- Le lieutenant Cadman pourrait faire l’affaire, qu’en pensez-vous ?

- Le lieutenant Cadman ? Oh, oui. Elle a déjà fait quelques missions avec nous… Elle parle anglais c’est bien.

- … Elle est américaine Major.

Ok, sûr que dans cinq secondes elle appelle Carson pour lui demander si j’avais le droit de sortir de l’infirmerie.

- Du coup, je n’aurais pas besoin d’apprendre comment on dit « bonjour » ou « merci » en allemand.

Je m’enfooonce.

- Voilà. Vous approuvez ? Je vous charge de contacter le lieutenant.

- Très bien.

Je reste sur place. Weir finit par me quitter des yeux pour regarder dubitativement la porte, me signifiant clairement qu’à présent je peux partir. Elle sourit légèrement, comme amusée : c’est bon j’ose.

- Mais heu… Comment on dit « bonjour » et « merci » en allemand ?

Elle se recule dans son siège et croise les bras en me dévisageant. Soit elle va me faire remarquer qu’elle n’a pas son temps à perdre, soit elle va me répondre. Je préfèrerais la deuxième solution.

- Danke et Guten Tag.

J’aime bien Weir.

- Dènnkeu et gootèn tag…

- Ou plutôt Guten Tag et Danke, d’ailleurs. Guten Tag voulant dire « bonjour », et Danke

- … « merci ».

- Voilà.

- Bien. Merci. Gooten Tag et Dènnkeu…

- Danke.

- Dènnkeu.

- Danke. « An », comme dans France.

Bon sang, et moi qui ait toujours détesté les cours de langue. Weir aura tout fait aujourd’hui : enguirlander un gars qui d’habitude enguirlande les autres, et donné un cours d’allemand à un militaire amoureux.

- Dannkeu.

- Voilà. Vous voulez que je vous l’écrive ?

- Ce serait gentil.

Je suis trop content pour me rendre compte que la scène est surréaliste je crois.

- Je mets ca en allemand et en phonétique. Je vous mets aussi « Oui », « Non », « Bonne nuit », « bon courage », « bon appétit », « s’il vous plaît » et « je vous aime »… Ca peut toujours servir.

- Oui, ça peut toujours servir.

Ca a l’air suffisamment compliqué comme ça pour que je ne lui demande par comment on dit « voulez-vous dîner avec moi demain midi ? ». Je prends le papier qu’elle me tend. Elle sourit, et peut-être même qu’elle rigole intérieurement.

- Bon courage Major !

- Ben, merci… docteur.

Je suis toujours perplexe devant ces mots allemands. Qui a eu l’idée de mettre des « ch » et des « t » partout, et de prononcer les « j » comme des « y » ?

- … Si ça vous intéresse, je peux vous donner quelques conseils au sujet de la galanterie allemande. J’ai des origines germaniques, vous savez.

- C’est vrai ?

Hum ! J’ai mal caché la note d’espoir dans ma voix. J’ai l’impression d’abuser, mais j’ai aussi l’impression que ça plaît bien à Weir.

- Asseyez-vous, Major, je vais vous en parler un peu.

- C’est vraiment gentil, madame.

- … J’aime bien ce genre d’histoires, vous savez. Enfin, quand deux personnes se plaisent vraiment, pas quand c’est juste pour égayer quelques nuits.

- Oh mais ce n’est pas ça justement.

- Je n’en doutais pas Major. Donc…

Les femmes sont merveilleuses ! Et Weir m’est dix fois plus utile que Franck je crois. Ceci dit, je ne ferais pas le quart de ce qu’elle m’a conseillé. De un parce que bon, je suis Américain et donc Eva doit me connaître au naturel. De deux parce je crois que Weir est une sacrée romantique, et qu’elle a exagéré certaines pratiques. Et de trois, parce que je reste un grand timide.

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Bon, cette fois c'est une scène à la cantine : y'a quatre tables où les gens mangent et au milieu, y'a deux gars avec leurs plateaux, pis deux personnes qui se sont rentrées dedans et qui font tomber leur plateau, et au fond c'est un type qui remlpi un pichet d'eau à la fontaine, mais c'est vrai que c'est mal représenté parce que les figurants aux tables, ils ont tous la même tête.


Allez : grand plongeon ! Il est 20 heures, et me voilà à l’infirmerie, le bandage de mon poignet gauche légèrement défait. C’est de la bande collante, ça a été assez difficile à décoller. Surtout qu’il faut que ça ait l’air naturel.

- Bonsoir Major, je peux faire quelque chose pour vous ?

Beckett ? Mais c’est pas possible, il passe sa vie à l’infirmerie ! Hé Doc, en général il y a une heure à laquelle les gens arrêtent de travailler ! Ce qui m’embête le plus c’est que du coup c’est lui qui va me le refaire, mon bandage.

- Heu, oui heu. Ca… Ca s’est décollé.

- Hum montrez-moi voir… Vous avez fait comment ?

Yes ! Je viens d’apercevoir Eva et elle aussi. Elle me fait un grand sourire, et je lève bêtement la main pour la saluer. C’est bon elle ne m’en veut pas de ne pas avoir pu être là au dîner. C’est une fille super.

- C’est en faisant la vaisselle que ça s’est décollé Major ?

- Oui docteur…

Quoi ?

- Mais non ! Je jouais un peu avec, c’est tout. Et puis il y eu la douche aussi, j’ai oublié de le protéger.

- Je vais vous le refaire.

Raté.

- Eva ? Vous pouvez venir m’aider s’il vous plaît ?

Gagné ! J’adore le Doc.

- Merci.

- De quoi Major ?

Hum…

- Ben… de me refaire le bandage.

- C’est normal, enfin !

Pendant tout le temps de l’opération « bandage de poignet gauche à peine défait », je ne quitte pas Eva des yeux. Enfin, sauf quand il retire les quelques centimètres collés à même ma peau. Epilation du poignet, hop ! Je suis sûr qu’il a fait exprès de tout retirer parce qu’il sait que c’est un prétexte bidon. J’avoue avoir un peu râlé, mais c’est plus parce que je ne m’y attendais pas. Eva, Eva, Eva. Elle aussi me regarde, peut-être avec moins d’insistance, en détournant parfois les yeux. N’empêche que j’ai noté qu’elle n’écoutait pas quand Beckett lui a demandé de couper la bande. C’est d’ailleurs le seul truc qu’il lui ait demandé, à croire qu’il a réclamé sa présence juste pour me faire plaisir.

- Bien, finissez Eva, s’il vous plaît. Bien serré. Je vais y aller.

- Oui docteur.

- Et vous redonnerez un anti-douleur à ce charmant jeune homme.

- Bien sûr docteur.

Et voilà, il nous laisse à nouveau seuls. S’il s’avère qu’avec Eva ça dure et qu’un jour de l’épouse, il faudra que je remercie Carson dans mon discours de marié. Bon je n’en suis pas là. Elle achève mon bandage en me demandant des nouvelles. On discute un peu, et une fois qu’elle a finit je me lance :

- Gootèn tag.

Mh, ce n’est pas la réaction à laquelle je m’attendais : elle est certes étonnée, mais elle fronce les sourcils. J’ai vraiment si mal prononcé que ça ? Tant pis, je sors vite le petit papier de Weir. Eva va peut-être m’en vouloir d’y lire une écriture de femme…

Mince ! Je suis vraiment trop stupide !

- Heu ! Dankeu, je veux dire.

Effet loupé. Zéro. Elle sourit quand même, et ça doit être à la fois à cause de mon air désolé, de ma prononciation approximative, de ce petit papier que je serre entre mes doigts et de l’attention délicate que j’ai eu en faisant l’effort d’apprendre l’allemand en une journée.

- J’ai… essayé d’apprendre par cœur mais…

- Bitte.

Ok, c’est sa réponse. Déjà entendu ça : je retourne le papier entre mes doigts, et fronce à mon tour les sourcils en me rendant compte que ça veut dire « s’il vous plaît ». S’il vous plaît quoi ?

- Ca veut dire « de rien », m’explique-t-elle.

- Oh, d’accord… Mais vous écrivez ça comment ?

- B, I, T, T, E.

- Mais ça ne veut pas dire « s’il vous plaît » ?

- Si, aussi.

Entendu. Elle part en m’annonçant qu’elle m’amène mon anti-douleur et je griffonne en hâte sur le papier l’autre définition de « Bitte ». C’est quand même sacrément plus court que « You’re welcome ».

- Tenez.

- Merci. Heureusement que vous êtes là pour soigner les types comme moi à qui il arrive toujours des bricoles.

- Vous vous chargez de nous protéger et de sauver des gens dans la galaxie, et moi je vous soigne quand vous revenez.

- Nous sommes complémentaires.

Elle sourit. Je ne suis pas peu fier de ce petit effet de clin d’œil à notre conversation d’hier soir.

- Mais vous savez, Evan, je préfère encore quand je n’ai pas à vous soigner, et que vous allez bien. Qu’on se voit hors de cette infirmerie.

- Oh mais je préfère aussi quand personne n’est en dang…

Elle a bien dit ce qu’elle a dit ? Evan, Evan, c’est le moment. Pense à Franck qui n’est pas loin et qui si ça se trouve entend tout de derrière son drap blanc. Il doit être en train de s’agiter tout seul, encore heureux qu’il ne puisse pas crier « Invite-là, pauv’nul ! »

- Heu d’ailleurs puisqu’on en parle… Ca vous dirait de dîner avec moi un de ces soirs ?

Oui ! Je l’ai fait. Non ! C’est pas ce que je voulais proposer.

- Enfin, non, justement. Comme on n’aurait pas vraiment beaucoup de temps pour dîner le soir, je vous propose plutôt un petit déjeuner ensemble, si vous n’êtes pas trop fatiguée après une nuit de service.

- Demain matin, à la cantine, comme vous me l’aviez suggéré ?

- Heu, non, je ne le voyais pas trop comme ça. Plus dans mes quartiers, vers…

Elle écarquille les yeux. Je me rattrape.

- Non non non non non : sur un… balcon de la Cité, ça peut être très sympa vous savez, je suis là depuis trois mois et je commence à connaître des coins supers d’où on a une très belle vue.

Je pense aux balcons du secteur ouest, qui sont en plus assez à l’écart de la vie de la Cité. Le seul truc c’est que le temps que j’amène toasts et œufs de la cuisine du mess jusqu’à là-bas, on mangera froid. Je soupire.

- Et bien écoutez avec plaisir alors, Evan.

- Ca ne nous empêche pas de nous voir demain matin, si vous voulez.

- Avec plaisir aussi.

Extra. Mais certains signes faisaient que je ne m’attendais pas trop à un refus.

- Donc pour notre… petit-déjeuner, nous disons… samedi, vous seriez libre ? C’est dans trois jours, je finirai ma convalescence.

Ca me laissera le temps de parfaire le truc.

- Einverstanden.

- ?

- Ca veut dire « d’accord ».

- Ach, ya !

Je rigole souvent en entendant les gardes allemands dire ça, et là c’est moi qui vient de le faire. Elle rit.

- Si vous le voulez celui-là, il faut mieux que je vous l’écrive. Il est assez compliqué.

Je lui passe mon stylo et ma feuille, en bredouillant quand elle voit qu’il y a une autre écriture que la mienne que « quelqu’un » m’a appris ces quelques mots aujourd’hui. Elle ne semble pas s’en offenser.

Et tandis que je la regarde tracer les lettres avec application, elle se fige et ses yeux se perdent dans le vide. Tout le monde connaît ça dans la Cité : il signifie que l’on est en train d’écouter celui qui nous parle à l’oreillette. Elle me regarde brièvement, inquiète, puis elle se tourne vers l’opposé de l’infirmerie. Sa collègue d’hier est sortie de derrière un drap blanc et nous regarde sans rien dire. Sort alors un mot de la bouche d’Eva que j’aurai préféré ne jamais entendre :

- Scheisse !

Elle se précipite vers l’infirmière, ainsi que le doc qui vient de revenir, et je m’inquiète aussi :

Derrière ce drap blanc se trouve le lit de Franck.
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MessageSujet: Re: Romance du Major Lorne en six tableaux [F]   Romance du Major Lorne en six tableaux [F] EmptySam 28 Fév 2009 - 14:16

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(Attention, la suite du dernier post se trouve au milieu du "Chapitre 4")
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