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 Everyday [E]

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Vive les Unas
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Capricorne
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MessageSujet: Re: Everyday [E]   Everyday [E] - Page 2 EmptyJeu 3 Juil 2008 - 15:21

Merci à tous ceux qui m'ont laissé des reviews ! C'est normalement le dernier chapitre que je publierai ce mois-çi, après je serais en vacances sans internet !

Chapitre 24 : Mal



Une douleur aigue irradiant chaque parcelle de son corps le réveilla. Une infirmière toute de noir vêtue se tenait près du lit, une seringue à la main. Quand elle vit les deux yeux d'un bleu troublant se poser sur elle, elle esquissa un petit sourire timide et enfonça l'aiguille dans le bras du canadien, qui sentit en quelques secondes le mal se passer.



-Je suis désolée, je ne peux pas vous en donner plus, le commandeur l'a ordonné.



Rodney eut un sourire amer. Kolya ne voulait pas le tuer certes, mais il ne se privait pas pour le torturer l'air de rien. Ses blessures lui faisaient mal et il sentait s'ajouter à ça les effets de la diminution d'anesthésiants dans son organisme. Les guérisseurs ne voulaient pas totalement les évacuer de son système mais les garder à un taux qu'ils estimaient normal. Enfin, normal pour un prostitué ayant été drogué pendant plus d'un an.

L'infirmière souleva le drap et entreprit de changer le bandage qui entourait son tronc, serré autour de ses cotes cassées. La drogue s'évacuant de son organisme permettait à McKay de retrouver l'usage de ses sens, de percevoir des choses qu'il aurait ignorées il y a encore quelques jours. Il vit distinctement la jeune femme frissonner en découvrant la pâleur de sa peau. Une peau anormalement blanche, transparente, n'ayant pas vu le soleil depuis trop longtemps.



Rodney avait commencé à l'accepter. Il était devenu un monstre. Il était peut être libre de ceux qui l'avaient faits prisonniers, mais son corps allait devoir supporter le prix de sa capture. Cela semblait tellement loin maintenant, c'était comme si une autre personne avait vécu la majeure partie de sa vie. La Terre, Atlantis, Jeannie, Carson, Radek, Elizabeth, Ronon, Teyla, John. Juste des souvenirs dont la couleur était passée. L'accent de son meilleur ami semblait se faire de plus en plus incertain, l'odeur de l'after-shave qu'il utilisait aussi, et les traits du visage de Sheppard étaient flous. Oublier toutes ces petites choses le terrifiait, c'était comme de perdre une partie de lui, comme d'échanger cette identité là contre celle qui le caractérisait maintenant. Il était triste et détruit, misérable, monstrueux. Il se souvenait ne jamais avoir été heureux, mais s'il avait su à cette époque bénie ce qui l'attendait, il aurait sûrement...il se serait sûrement flingué.



L'infirmière avait commencé son travail, en serrant moins les nouveaux bandages parce que médicalement il semblait guérir, en changeant des pansements de moins en moins sanglants, administrant des médicaments prescrits de moins en moins utiles. Le scientifique regardait ailleurs, il avait tourné la tête en direction du mur de béton rutilant pour ne pas voir son propre corps. La lumière dans cette infirmerie était différente de celle du bordel, plus forte, plus crue. Plus cruelle aussi, comme si elle épinglait sans pitié sa laideur et ses blessures avant de les lui renvoyer en pleine face.

La couverture fut remontée jusqu'à ses épaules et la jeune femme fit le tour du lit et se pencha vers lui, une expression bienveillante plaquée sur son visage comme un panneau publicitaire pour l'humanité du personnel des hôpitaux Genii sur un immeuble.



-Ca va aller ? Lui demanda t'elle avec une douceur qui aurait pu faire pâlir d'envie Beckett.

-Pourquoi vous me demandez ça ?

-Vous pleurez...monsieur.



Elle avait hésité un instant sur le « monsieur », comme si la créature allongée devant elle était devenue tellement fragile qu'un simple titre aurait pu l'ébranler. Rodney porta les doigts à son visage et sentit qu'elle avait raison. Son visage ne sentait même plus ses propres larmes. Quelque part, ce fait aberrant ne l'étonnât même pas.



-Je suis désolé si je vous fait peur, lui répondit-il finalement d'une voix éteinte. Je suis juste fatigué.



Cela semblât effrayer encore plus la jeune infirmière, qui après un dernier sourire poli et incertain s'empressa de le laisser tranquille. Il ne lui en voulut pas.



Et c'était vrai, il était fatigué, très fatigué même. Fatigué de s'être battu pendant tout ce temps, au sens propre comme au figuré, pour finalement devoir être confronté à toute cette pitié. Et ça n'était pas tellement le fait que les Genii l'empêchait de rentrer sur Atlantis qui lui avait retiré le peu d'espoir qui lui restait, c'était surtout de constater que partout où il irait, même en se libérant de toutes les prisons de l'univers, il ne pourrait pas se libérer de lui même. Il ne pourrait plus se regarder dans un miroir sans penser à tout ça, il ne pourrait pas confier ce qui lui était arrivé à personne sans que cela ne suscite la pitié et la crainte. Les gens n'avaient pas envie d'entendre tout ce qu'il avait à dire, et pour être tout à fait honnête il n'avait pas non plus envie de le partager avec qui que ce soit. Il s'était battu pour se retrouver face à une coquille vide quand il se regardait dans un miroir. Vidé, c'était ce qu'il était, vidé de toute énergie et de tout espoir, prêt à se laisser mourir sans même lever le petit doigt.

Un éclair de conscience dans ses propres ténèbres lui indiqua qu'il devait sûrement traverser une bonne grosse dépression, et qu'il noircissait le tableau en mode « adolescente gothique et suicidaire ». Cette perspective le fit rire.



-Vous riez tout seul à ce que je vois. Eh bien j'ai l'impression que je vais avoir du pain sur la planche...



McKay leva la tête et constata qu'il n'avait pas entendu arriver la jeune femme qui se tenait devant lui. Elle était comme l'infirmière de toute à l'heure, sauf qu'on avait l'impression que c'en était le négatif. L'infirmière qui s'occupait de Rodney avait la peau claire et des habits sombres, comme tout le personnel médical. La femme qui le regardait du bout de son lit était noire de peau et portait une robe blanche et jaune. Et elle était magnifique...



-Votre infirmière attitrée est un peu peureuse, lui dit elle le plus sérieusement du monde. A l'entendre vous avez la tête d'un type suicidaire qui serait l'unique réfugié d'une planète attaquée par les Wraith.

-Ca n'est pas ce qui m'est arrivé, lui répondit-il un peu décontenancé.

-Je le sais bien, ce que je voulais dire c'est que vous n'avez pas l'air à l'article de la mort.



Un silence inconfortable s'installa, illustré par le sourire figé mais chaleureux de la jeune inconnue. Enfin, jeune, disons qu'elle avait entre 28 et 33 ans... Des pommettes rebondies et rosées, des lèvres pleines, des cheveux noirs, lisses et coupés courts, un air résolument sympathique et bienveillant.



-Euh, pourquoi êtes vous là ? demanda Rodney au bout d'un moment.

-Oh, je suis idiote, j'ai oublié de me présenter ! Je suis votre Aide, Dorba. Holth. Appelez moi Dorba.

-Docteur Rodney McKay, se présenta t'il, un peu décontenancé.



Le sourire de Dorba s'élargit et atteint cette fois ses yeux, qui prirent une lueur amusée.



-Je sais très bien qui vous êtes, je me suis penchée sur votre dossier depuis votre arrivée dans cette infirmerie.

-Et quand vous dites que vous êtes mon Aide...

-Je suis vraiment bête, ricana Dorba Holth, vous n'êtes pas Genii, vous ne devez pas savoir. Une Aide c'est...et bien comme son nom l'indique, une Aide vous aide dans différents domaines, en général pour assister une personne victime d'un abus, dans le domaine psychologique, juridique, social...



McKay leva les sourcils, ignorant une crampe en train de se manifester dans le muscle de sa jambe blessée.



-Je croyais que les Genii n'étaient pas en faveur de la solidarité, grimaça t'il.

-En général non, mais quand la victime est une personne importante ou utile, ça change la donne.



Oh, bien évidemment. Kolya voulait sûrement qu'il construise des bombes nucléaires ou je ne sais quel autre arme de destruction massive. Evidemment. En même temps, il se doutait bien qu'il ne le gardait pas en vie pour ses beaux yeux.



...quoique, un nombre certain de Genii s'étaient pris pas mal de coups de poing justement pour pouvoir admirer ses beaux yeux d'un peu plus près.



-Vous m'avez l'air fatigué. Je voulais juste me présenter et m'assurer que tout allait bien, je reviendrait demain pour vous poser quelques questions, décida Dorba en lui envoyant un autre sourire.



Génial, voilà qu'il avait une avocate/psy/coach de vie avec un physique de top model sur le dos !



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MessageSujet: Re: Everyday [E]   Everyday [E] - Page 2 EmptyDim 31 Aoû 2008 - 9:16

Chapitre 25 : Convalescence

Dorba venait tous les jours. Elle l'encourageait et le poussait à accepter les traitements de rééducation et à poursuivre les efforts, à ne pas abandonner. Comme une maîtresse d'école.

Elle avait fait une espèce de marché secret avec lui. Elle dirait à Kolya qu'il n'était pas prêt à lui parler face à face (en avançant en général l'argument de la confusion mentale due aux médicaments) et en échange Rodney devait se remuer un peu plus chaque jour. Bien sur ses exploits étaient moindres : une jambe à demie pliée, une roulade sur le coté. Rien que le fait de pouvoir se redresser seul pour manger avait tenu de l'exploit. Il n'allait pas pouvoir marcher de sitôt, et encore moins s'enfuir !

Dorba était quelquefois énervante avec son sourire constant, et son manque de pitié pouvait parfois sembler cruel. Mais force était de constater qu'elle était diablement efficace. Elle traitait Rodney normalement, ne lui demandait pas de raconter ce qui lui était arrivé et ne le plaignait pas. Habituellement cette attitude aurait énervé l'ancien McKay, après tout ce qu'il avait vécu il aurait bien eu droit à un traitement de faveur ! Le nouveau McKay était tout le contraire. Il voulait juste se cacher dans un coin et être oublié, pour peut être s'oublier lui même.

Et puis un jour Dorba Holth lui avait dit qu'elle ne pouvait plus cacher la vérité à Kolya, et qu'il allait devoir lui parler seul à seul. Cette perspective l'avait terrifié, il avait encore en mémoire le couteau du Genii, et la cicatrice que ce dernier lui avait laissée sur le bras.

Les guérisseurs avaient prétextés que le scientifique avait besoin d'air frais et de soleil. Ils avaient mis Rodney sur un brancard roulant, et avaient mis le lit à la surface, sur un mont rocailleux surplombant le village factice avec lequel les Genii trompaient les peuples avec lesquels ils commerçaient. Ils l'avaient placé sous un grand arbre, un résineux dont le vent secouait tranquillement les branches. Il faisait encore un peu froid malgré le soleil et Holth avait insisté pour qu'il se protége de plusieurs couvertures.

Quand elle avait vu le Commandeur arriver, elle s'était discrètement éclipsée dans un sourire, lui promettant de revenir. Rodney avait observé Kolya quelques secondes, étonné quant au fait qu'il n'avait pas l'air particulièrement menaçant. Son visage était presque paisible.

-Vous avez programmé l'heure et le jour de mon exécution ? Avait sèchement demandé le canadien.

Kolya avait éclaté de rire.

-Nous serions bien fous de vous tuer, croyez moi, vous nous êtes beaucoup plus utile vivant que mort.

-C'est pour cette raison que vous refusez de me renvoyer sur Atlantis ?

-Vous n'y êtes pas Docteur, répondit calmement le Genii. Diplomatiquement parlant, la meilleure chose à faire pour nous serait de vous renvoyer.

-Alors qu'est ce que vous attendez ? S'était impatienté McKay.

Le militaire lui avait expliqué qu'après quelques faces à faces plus ou moins sanglants entre factions Genii, Ladon Radim avait été dépassé par les événements ayant lieu au sein de son Etat. Après tout lui aussi était un scientifique, et même s'il se débrouillait assez bien en diplomatie il n'était pas vraiment préparé à gérer une guerre civile. Son pacifisme l'avait empêché d'agir, et la majorité des Genii avait rappelé Kolya au pouvoir. Il était revenu en territoire Genii d'où il avait été exilé comme un héros, comme le sauveur de la nation. Il avait calmé les tensions, étouffé la guerre civile, réconcilié les factions. Pour se conforter dans son pouvoir, il avait organisé une élection, s'attirant ainsi la sympathie de tout son peuple. Acastus Kolya avait été nommé Chef de la nation Genii, mais une certaine partie des électeurs avaient souhaités garder Ladon au gouvernement. Pour empêcher d'autres soulèvements, Kolya avait accepté, souhaitant par la même occasion garder le soutient des Atlantes, qui étaient les plus précieux alliés des Genii.

Néanmoins le Docteur Weir ne l'avait pas entendu de cette oreille. Il lui avait paru intolérable que quelqu'un comme Kolya puisse être un allié, et avait rompu toute connexion entre Atlantis et la planète Genii. Ladon avait eu beau essayer de les contacter, de les amadouer, les Atlantes s'étaient montrés inflexibles : tant que Kolya resterait au pouvoir aucune aide ne serait apportée au gouvernement Genii. Et puis quelques mois plus tard, ils n'avaient plus réussis à établir le contact avec le Stargate Atlante. Le septième chevron refusait de se verrouiller.

-Nous assumons donc qu'Atlantis a été détruite par les Wraith ou les Réplicateurs. J'en suis désolé, annonça finalement Kolya à un Rodney plus que secoué.

L'homme allongé dans ce lit recouvert de laine semblait encaisser, doucement. Presque sans sourciller. Il le voyait s'éteindre.

-Zelenka est un type intelligent, annonça t'il finalement d'une toute petite voix. Il a du trouvé un moyen de brouiller votre adresse...il...ils font juste semblant de sonner occupé...

Acastus fronça les sourcils, ne comprenant pas à quoi l'astrophysicien faisait référence. La dernière chose dont il avait besoin c'était de le voir perdre la tête.

McKay se tourna vers lui, avec quelque chose qui ressemblait à de l'espoir dans ses yeux.

-Comme quand on a fait disparaître la cité. Quand on avait fait croire à toute la galaxie que les Wraith nous avait détruits...

-Nous n'avons croisé personne de votre peuple depuis notre incapacité à vous contacter, et nous avons des espions partout.

-Si vous voulez me garder en vie, ne m'enlevez pas ça ! L'espoir de retourner sur Atlantis, c'est tout ce qu'il me reste ! S'étrangla Rodney.

Kolya acquiesça, et le canadien cru voir un semblant d'émotion dans ses yeux. Il ne s'était pas rendu compte que sa situation était tellement désespérée qu'elle pouvait faire naître de l'émotion dans les yeux d'un psychopathe.

-En attendant, vous n'avez pas grand-chose à perdre. Je veux que vous travailliez pour nous.

Le scientifique renifla. Il ne devait pas montrer au militaire qu'il avait envie de pleurer et qu'il tremblait comme une feuille. C'était des éléments qu'il aurait pu utiliser contre lui. Il n'aurait même pas du lui dire qu'il tenait autant à rentrer chez lui.

-C'est hors de question Kolya, et vous le savez, parvint il finalement à dire d'une voix forte et sans concession.

-Une fois votre rééducation terminée, quand vous pourrez marcher, vous serez assignés à des quartiers. Mais vous ne pourrez pas quitter Tripald.

-En fait vous venez de me libérer d'une prison pour me traîner dans la votre, c'est ça ?

-Si vous ne travaillez pas pour nous, vous serez en constante surveillance, lâcha Kolya dans un sourire. Et vous verrez, quand on ne travaille pas, Tripald est l'endroit le plus ennuyeux du monde. Quoi qu'il advienne vous viendrez travailler pour nous, j'en suis certain. C'est juste une question de temps. Après tout, vous aussi êtes exposé aux radiations de nos installations nucléaires, libre à vous de refuser de perfectionner notre bouclier...

Rodney eut un petit rire sans joie.

-Voilà, nous en sommes enfin aux menaces. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi vous ne me les balancez pas tout le temps à la figure.

-La politique sur cette planète n'est plus ce qu'elle était, soupira le Genii. Et je le concède, c'est en partie à cause de moi. Le peuple aime ma force, ma détermination, mais mes moyens d'obtenir ce que je veux sont un peu trop extrêmes à leur goût. J'essaie juste de changer au mieux...

-Oui, ça saute aux yeux, vous êtes l'emblème même de la démocratie !

Le Commandeur esquissa un sourire forcé et s'éloigna doucement du brancard, avançant dans la pénombre des arbres qui descendaient la colline.

-Quand vous aurez pris un peu plus de recul sur tout ça Docteur McKay, vous verrez que je ne suis pas votre ennemi, expliqua t'il. Beaucoup de choses ont changées depuis votre enlèvement, la galaxie n'est plus la même.

-Je ne vous aiderai pas à commettre de...de génocide ! S'emporta Rodney.

-Tout de suite les grand mots, ricana le Genii. Je ne veux tuer personne, sauf peut être les Wraith, mais il me semblait pourtant que nous étions d'accord sur ce point...

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MessageSujet: Re: Everyday [E]   Everyday [E] - Page 2 EmptyDim 1 Fév 2009 - 12:48

Chapitre 26 : Rééducation

-Rodney, arrêtez de vous appuyer sur votre jambe valide !

-Je vous aime bien mais vous manquez cruellement de logique, lança McKay à Dorba. Si je ne m’appuie pas sur mon autre jambe, c’est précisément parce qu’elle me fait mal. Très mal.

-Mais le principe de cet exercice, répliqua Dorba en remettant Rodney en place entre les deux rampes de bois, c’est de vous entraîner à marcher normalement. Vous n’étiez pas boiteux avant de vous casser la jambe, n’est ce pas ?

Le scientifique grogna avec mauvaise humeur et tenta de mettre un peu de poids du coté de sa jambe gauche. Il souffrait le martyre, vraiment, et les Genii n’étaient qu’une bande de sadiques incapable de montrer la moindre once de compassion.

-Et puis d’abord, comment arrivez-vous à déterminer laquelle de mes jambes est valide ? J’ai aussi eu le genou droit déboîté je vous signale !

-Ca fait plus d’un mois, la luxation s’est résorbée. Une jambe cassée à deux endroits est plus meurtrie qu’un genou déboîté.

-Raison de plus pour ne pas m’appuyer dessus ! Insista le canadien.

-Allez, faites moi plaisir, essayez de marcher normalement… demanda doucement Dorba, d’un ton plus cajoleur.

-Non !

-Juste le long des rampes, je ne vous demanderai pas de les refaire en sens inverse…

-J’ai dit non !

Imprimant une expression boudeuse sur son visage, Dorba croisa les bras en signe de mécontentement. Rodney leva les yeux et ne pu s’empêcher de remarquer que même quand elle faisait la tête elle était très jolie. Il esquissa deux pas assortis d’une grimace pour la contenter. La ligne descendante du sourire de l’Aide se redressa, et McKay sentit une armada de papillons chauds se mettre à parader dans son estomac.

-Si vous finissez cette longueur de rampe, vous aurez droit à une surprise.

-Quelle surprise ? demanda le canadien, rougissant en imaginant de quel genre de surprise il aurait envie d’avoir de sa part.

-Si je vous le dis…

-Ca ne seras plus une surprise, je sais, épargnez moi le cliché. Qu’est ce que c’est ?

Il avait l’impression d’être agressif et cynique avec chaque personne pour laquelle il entretenait un intérêt certain. C’était plus fort que lui, comme si sa parole voulait créer un rempart de glace autour son être afin d’empêcher quiconque de le voir vraiment. Il passait alors pour un con arrogant et faisait fuir la ou les personnes convoitées, le plongeant dans une mauvaise humeur que rien sauf une bonne vielle équation impossible à déchiffrer pour le commun des mortels ne pouvait calmer.

-Un ami veux vous voir, lâcha finalement Dorba.

-Un ami ? Un Genii ?

-Oui, manifestement ça n’était pas un Wraith, quoique, à ce qu’il parait, vous les Atlantes n’étiez pas les derniers à vous lier d’amitié avec eux…

La bouche de McKay forma un « o » d’injustice, et il oublia pendant cet instant sa résolution de rajouter plusieurs degrés de douleurs à sa blessure, se relevant complètement devant les yeux ébahis de Holth.

-Ca n’était pas de l’amitié mais des alliances militaires provisoires ! Et vous n’avez pas de leçons à nous donner, vous et vos coups d’Etat incessants…

-Ma pique vous a visiblement redonné l’usage de vos jambes, constata la jeune femme en levant un sourcil sceptique, la prochaine fois que j’attend un miracle de votre part rappelez moi de vous insulter.

-Vous l’avez fait exprès ! S’exclama Rodney, scandalisé.

-Je me doutais un peu que vous en rajoutiez. Après tout, c’est votre droit le plus strict. Mais soyez gentil de finir votre exercice afin d’éviter de faire attendre votre ami mondain.

-Mondain ?

-C’est ça, changez de sujet…

Une fois l’exercice terminé, McKay fut reconduit dans son lit avec maintes précautions. On lui avait octroyé une chambre particulière à la demande de Dorba, qui disait que sa guérison nécessitait une certaine quantité de solitude et qu’il avait besoin de reconstruire sa sphère privée.

Le père de Rodney disait toujours qu’on reconnaissait les bons psys à leurs bonnes idées. La vérité c’est qu’il ne supportait plus les dortoirs de l’infirmerie de Tripald, où le calme n’était possible que grâce à l’usage de bouchons d’oreilles fais de mie de pain local.

Une fois installé bien au fond de son lit, une infirmière fit rentrer l’ami en question, qui avança précautionneusement dans la pièce.

-Liovanido ! S’exclama Rodney, ravi.

Le peintre le gratifia d’un sourire discret et s’approcha du lit en tendant timidement une main que McKay serra chaleureusement. Il lui avait appris ça après une séance de pose, un jour. Le Genii avait trouvé ça très exotique.

-Rodney, j’espère que tu vas bien, je suis si heureux de te voir !

Si le scientifique avait pu tenir debout, il l’aurait sans doute pris dans ses bras. Un visage amical était vraiment le bienvenu dans cette infirmerie morne.

-Il parait que mes blessures sont en train de guérir, le rassura l’atlante. Je me suis bien amoché en voulant m’échapper du bordel, l’ironie étant qu’ils m’ont rattrapés de toute façon.

-Je suis désolé, c’est un peu de ma faute…

Rodney fronça les sourcils. Bien sur Liovanido avait la manie énervante de s’excuser pour tout et n’importe quoi, mais il y avait là quelque chose de différent, comme s’il avait vraiment fait quelque chose de grave.

-C’est à cause de moi si tu es là. Si Kolya t’as trouvé.

McKay déglutit. Il ne pouvait pas croire que le peintre l’avait dénoncé. Il n’avait jamais été très bon pour juger les caractères des gens, mais il lui faisait confiance et le considérait comme un véritable ami.

-Je…je suis devenu plutôt célèbre. Mes œuvres ont du succès. Et ce tableau de toi que j’ai peint, il a été exposé dans beaucoup d’endroits, il a fait le tour de l’Etat.

Le cerveau du canadien marchait à toute vitesse, établissant les conjectures, rejetant les hypothèses et arrivant finalement à une conclusion avant même que les mots soient prononcés par son ami.

-Kolya t’a reconnu tout de suite. Je voulais vraiment te présenter mes excuses et je…

-Continue, que s’est-il passé ? Le coupa Rodney.

-Kolya m’a demandé qui tu étais, et où tu étais. Je savais qu’il avait une dent contre les atlantes, alors je ne lui ai pas dit. Je lui ai dit que tu étais juste un modèle banal, un Genii, que j’avais même oublié qui tu étais. Mais c’est rapidement devenu une obsession pour lui.

Liovanido baissa les yeux avant d’oser continuer.

-Ses hommes me harcelaient. Je m’arrangeais pour toujours rester accompagné, pour dormir chez des mécènes ou de bons clients, ce genre de choses. J’avais peur. Et puis un jour ils ont fouillé ma maison. Depuis que j’ai quitté le domicile familial je tiens un cahier où je note chaque dépense, pour être sur de ne rien égarer, pour pouvoir à la fin de l’année regarder ce que j’ai acheté sans rien regretter. Il y avait les factures du bordel, et c’est comme ça qu’ils t’on retrouvés.

-Ils ont attaqués le bordel sous le seul prétexte de me retrouver.

-Oui, acquiesça le peintre. Ils doivent vraiment avoir besoin de toi.

-Je ne te le fais pas dire.

Le tout laissa Rodney songeur. Il devait y avoir plus en jeu que cette histoire de bouclier, qui était loin d’être nouvelle. Quels étaient donc les plans de Kolya et de son gouvernement ?

En attendant, la culpabilité avait envahi le visage de Liovanido, et c’est en souriant que McKay leva les yeux vers lui.

-Tu n’as rien à te reprocher. Malgré les circonstances je suis mieux ici qu’au bordel. Au moins je ne suis pas maltraité. Et puis ça n’était pas de ta faute.

L’expression du Genii s’illumina et il posa la main sur le bras de son ami.

-Récupères le plus vite possible. Et si tu as besoin de quelque chose, quoi que ce soit, n’hésites surtout pas.

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MessageSujet: Re: Everyday [E]   Everyday [E] - Page 2 EmptyVen 27 Fév 2009 - 10:49

Si vous êtes intéressés, j'ai fais un site pour cette fanfiction, où vous trouverez des goodies, des fiches pour les personnages, des petits spoilers... L'adresse c'est http://sites.google.com/site/everydayfanfiction/

Chapitre 27 : Quartiers gardés

-Nous y sommes, déclara solennellement Dorba en tirant la poignée de la porte métallique sur laquelle était peinte le symbole Genii de la neige.

-Ce n’est pas fermé à clef ? demanda Rodney en fronçant les sourcils.

- Les Genii ne sont pas des voleurs ! S’exclama l’Aide, un peu vexée. Pas entre nous tout du moins. Ce ne sont pas non plus des voyeurs, si c’est ce que vous craignez.

-Alors il doit y avoir beaucoup d’étrangers à Marjovate, grommela McKay. Et je ne suis pas Genii.

-Mais c’est tout comme, sourit-elle en pénétrant dans les nouveaux quartiers du scientifique.

La pièce n’était pas très grande, environ quatre mètres sur cinq. Au fond à droite de la pièce se tenait une petite cheminée qui n’avait pas encore été allumée. Un lit moyennement large dont la tête était adossée au mur perpendiculaire à la porte ainsi qu’unbureau posé près du mur d’en face assortit d’une chaise constituaient le seul mobilier agrémentant la pièce. Une applique située au dessus du lit éclairait le tout. Bien sur, il n’y avait pas de fenêtre, Tripald étant un énorme building souterrain. En avançant dans la pièce, McKay aperçu une dalle grillagée formant en renfoncement d’environ un mètre carré. Au dessus de ce carré se tenait un gros bidon métallique percé en son fond d’un trou refermé par un bouchon.

-Les commodités je suppose ? demanda sèchement Rodney en désignant l’installation du menton.

-Vous n’en aviez pas à Marjovate ?

-Si, mais elles ressemblaient plus au genre de chose que l’on a sur Terre. Sur ma planète, précisa le canadien. Les toilettes et les douches étaient séparées par exemple, et il y avait même de grandes baignoires…

-Les bordels sont assez rentables pour se payer ce genre d’installation de luxe, répondit Dorba. Un individu moyen doit se contenter de ça.

Rodney haussa les épaules et tâta le matelas avant de s’y asseoir.

-Si c’est le prix à payer pour ne plus offrir mon cul à la nation Genii…

Dorba haussa brièvement les sourcils et eut un petit rire estomaqué.

-Pourquoi jouez vous sur la provocation Docteur McKay ? demanda t’elle, visiblement décontenancée.

-A vous de me le dire, répondit malicieusement Rodney. Vous ai-je choqué ?

-Il en faut plus pour me choquer, croyez moi. Je cherche juste à cerner votre comportement.

-Il n’y a rien à cerner, dit le scientifique en la regardant dans les yeux. Je crois que je suis le pire patient que vous ayez jamais eu à traiter.

-Le plus arrogant sans aucun doute, le taquina t’elle.

-Jesuppose que c’est bon signe si mon arrogance revient. J’ai toujours été très conscient de ce que je valais.

Elle lui lança un sourire indulgent puis s’agenouilla au pied du lit. Du dessous elle tira une large caisse en bois, qu’elle ouvrit.

-Là dedans il y a une tasse, un pot de savon et des serviettes de toilette, ainsi qu’une brosse pour les cheveux et de l’herbe à dents, énuméra t’elle. Je crois que c’est du Brasme, vous n’êtes pas allergique au Brasme n’est-ce pas ? Il y a aussi de la place pour mettre vos affaires si vous le voulez.

-Je n’ai pas d’affaires.

On avait habillé Rodney avec un uniforme de soldat Genii terme et informe, et on lui avait donné des collants faisant aussi office de sous-vêtements ainsi que des bottes. Quand les infirmières lui avaient demandé s’il voulait garder son poncho et ses vielles chaussures marron, il avait refusé. Les avoir portées pendant un an et demi lui avait suffit.

-Vous savez, si vous acceptez de travailler pour Kolya vous pourrez gagner de l’argent et vous en acheter…

-Je voudrais prendre une douche et me raser, la coupa froidement McKay.

Holth baissa les yeux, se préparant à annoncerà Rodney le prix de sa « condition mentale » supposée.

-Je vais vous chercher une lame, mais je devrais repartir avec. Je ne peux pas vous laisser seul avec des objets coupants.

-Je peux très bien me pendre avec les draps, ou avec une serviette, sourit Rodney.

-Non, déglutit Dorba. Vous ne pouvez pas. Cette pièce a été étudiée pour les gens dans votre situation. Les draps et les serviettes se déchirent si vous tirez trop dessus, et le bois de vos meubles est trop solide pour que vous le cassiez.

-Je peux m’immoler avec la cheminée, s’amusa le scientifique, ravi de la voir emprunte de gêne.

-Une vitre très épaisse et conductrice de chaleur s’abaisse automatiquement dès que les capteurs détectent de la fumée. Et c’est nous qui allumons le feu, précisa Holth.

-Je ne suis pas suicidaire, vous pouvez me faire confiance. Je joue juste avec vos nerfs.

-La confiance est quelquechose qui se gagne Docteur, annonça Dorba en le regardant droit dans les yeux. Je vais vous laissez vous laver, je reviens dans quelques minutes avec une lame…

Rodney la regarda sortir d’un air pensif. « La confiance est quelquechose qui se gagne ». Une phrase à la Sheppard ça. Il sentit son cœur faire une embardée dans sa poitrine.

Il ne devait pas penser à ça, il ne devait plus penser aux siens s’il voulait tenir. Un jour il retrouverait Atlantis, mais il avait le pressentiment que ce jour était loin d’être proche, et s’il voulait réapprendre à vivre il devrait mettre ses inquiétudes et ses manques de coté.

Il se déshabilla rapidement en évitant de regarder son corps et avança dansla douche Genii. Il attrapa en passant le pot de savon en l’inspectant suspicieusement, ainsi qu’une serviette. McKay dévissa le bouchon du bidon avec précaution, et poussa un soupir de soulagement en constatant que l’eau n’était ni trop chaude, ni trop froide. Prenant un peu de savon visqueux entre les doigts, il approcha lentement sa main de son torse dans l’objectif de le laver. Il n’y parvint pas.

Son corps ne lui appartenait plus. Il ne semblait d’ailleurs pas être le sien.

A Marjovate c’était les domestiques qui le lavaient, et à l’hôpital de Tripald c’était les infirmières. On ne l’avait pas vraiment autorisé à se toucher depuis qu’une partie de la drogue que contenait son organisme s’était évacuée. Depuis qu’il se sentait pleinement conscient du monde qui l’entourait.

Rodney ouvrit finalement les yeux et regarda ses mains, puis ses bras et sa poitrine, son ventre, son sexe et ses jambes. Ses poils avaient repoussés, mais pas complètement et de façon courte et drue. Il avait quelques cicatrices en plus, et sa peau était tellement pale qu’elle le dégoûtait.

Inspirant profondément il entreprit de se savonner, essayant de ne pas sentir sa propre chair sous ses doigts. Il constata néanmoins qu’il pouvait sentir ses côtes, ce qui n’était pas arrivé depuis la fin de son adolescence, et que la musculature qui s’était dessinée durant ses trois ans dans l’équipe de Sheppard avait presque entièrement disparue. En se lavant les cheveux, il décida qu’il devrait les couper au plus vite, il ne s’était jamais apprécié avec les cheveux longs. Il se lava rapidement en évitant soigneusement toutes les parties érogènes de son corps, puis se sécha et enfila de nouveau l’affreuse combinaison Genii avant l’arrivée de Dorba.

Ses cheveux étaient mouillés et c’est en les essorant tant bien que mal qu’il entendit trois coups discrets frappés à la porte.

-Entrez !

Dorba tenait un petit miroir et un couteau lisse et aiguisé, qu’elle tendità Rodney avec précautions avant d’orienter le miroir vers lui.

McKay détestait se raser avec du savon, il n’était tout bonnement pas doué. C’est pour cela qu’avant de toucher à son visage, il leva la lame et coupa rapidement sa tignasse devant les yeux ébahis de l’Aide, ne laissant que quelques centimètres de cheveux.

-Vous…balbutia t’elle en fixant les mèches, immobiles sur le sol. Vous….

-Je n’ai jamais dit que j’étais coiffeur, plaisanta Rodney, mais au moins je me sens plus léger. C’est plus ou moins la coupe de cheveux que j’avais quand ils m’ont enlevé.

-Vous êtes imprévisible, lâcha t’elle enfin les yeux rivés sur sa tête.

-Laissez moi encore vous surprendre, sourit le scientifique. Pouvez vous m’aider à me raser ? Avec ce savon visqueux je risque d’aggraver mon profil de défiguré notoire…

En comprenant le jeu de mots, Dorba fut rassurée. Il semblait aller mieux qu’il y a quelques temps. Néanmoins, cette attitude surprenante qu’il avait, ce changement constant d’humeur, ces gestes brusques… Le Docteur McKay ne semblait plus être adapté à une vie en société, avec ses règles et ses présupposés. Elle sentait qu’il se forçait à faire de l’humour, mais voyait aussi que ça n’était juste qu’une façade.

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MessageSujet: Re: Everyday [E]   Everyday [E] - Page 2 EmptyLun 16 Mar 2009 - 11:14

Chapitre 28 : Appelé à Comparaître

Après lui avoir donné sa dose quotidienne d’anesthésiants, l’Aide l’informa qu’il lui était demandé d’aider quelques juges Genii à définir la culpabilité de Togbert. C’était la procédure normale en cas de démantèlement de bordel.

-Quand aura lieu le procès ?

-Dans une semaine. Ca nous laisse à peine le temps de nous préparer, c’est pour cela qu’il nous faut commencer dès maintenant.

Rodney s’adossa au bureau et pris sa tête entre les mains. Il n’avait vraiment pas envie de faire ça, maintenant comme jamais. Il ne voulais pas réfléchir, se demander dans quelle mesure il en voulait à Togbert, dans quelle mesure ce dernier s’était racheté en lui permettant de s’échapper. Se demander à quel point il était responsable.

-La procédure est assez simple, continua Dorba. Pour chaque catégorie de crime il y a une peine. Pour qualifier un crime, les juges étudient cinquante questions. Si l’accusé est reconnu coupable de plus de dix questions, il est condamné à une peine de prison. Plus de trente et il est exécuté.

McKay ne voulait la mort de personne, pas même celle de Togbert. Il ne savait vraiment pas quoi penser de la situation, il ne voulait pas y réfléchir. Il voulait tourner la page et tout oublier.

-Pour vous, il s’agira juste de répondre à trente de ces questions par oui ou par non. Rien d’autre ne vous sera demandé.

-Quel genre de question ?

-Je pense que vous vous en doutez, lui répondit doucement Holth en se mordant la lèvre inférieure.

Comme si ça n’était pas assez humiliant comme ça, il allait devoir raconter ce qui lui était arrivé devant une centaine de personnes. Des Genii qui détestaient déjà les Atlantes par principe. Et il allait devoir participer à l’assassinat institutionnalisé d’un homme.

-Je ne veux pas que Togbert meure, annonça t’il soudain.

-Cette procédure n’est qu’une formalité, même sans vous il mourra, lui expliqua la jeune femme. Nous avons besoin de trois témoins dont deux victimes, et tous les prostitués de votre bordel se sont volatilisés de peur de participer au procès. Nous n’avons en plus de vous qu’un seul ancien esclave à moitié fou et un ancien garde, qui ne participe au procès que pour être blanchi. Togbert n’a aucune chance de s’en sortir, avec ou sans vous. Et honnêtement je ne comprends pas comment…

-Il a fait énormément de mal, je sais. Je sais aussi que je devrais le haïr, mais ce type n’est qu’une victime qu’on a transformé en monstre. L’enfermer d’accord, mais le tuer… Il a vécu la même chose que moi, sauf que lui n’avait que 13 ans. Vous ne pouvez pas comprendre, même moi je ne peux pas comprendre. Il a des circonstances atténuantes.

-Ca ne compte pas. La seule chose qui compte pour les juges, c’est ce qu’il a fait.

Quel idiot il était. Parler de circonstances atténuantes à une civilisation qui tirait à bout portant sur des gens dont le seul tord était de ne pas être totalement d’accord avec eux. Même si Dorba était gentille, si Helkin, Erian et Liovanido semblaient plus intelligents et raisonnables que bon nombre de terriens, les Genii n’en demeuraient pas moins un peuple sans scrupules, loin d’être pacifiste. A l’image de leur leader, Kolya.

Les Genii étaient sans doute la civilisation humaine la plus belliqueuse de cette galaxie. Pourquoi devait-il s’étonner s’ils exécutaient un criminel sans réfléchir plus de deux secondes aux raisons derrière ses actes ?

-Comment sera-t-il exécuté ? demanda t’il finalement, la mort dans l’âme.

-Il sera fusillé. Et vous serez obligé d’être présent, c’est la loi.

McKay eut un rire nerveux. C’aurait été trop facile s’il n’avait eu qu’à répondre à quelques questions et oublier toute cette affaire. Il allait devoir assumer en direct les conséquences de ses actes. Peut être même que le public applaudirait une fois l’exécution terminée. Une société débarrassée de ce qui lui fait honte. Oh oui, ça lui rappelait vraiment la Terre.

-Vous avez déjà tué un être humain Dorba ?

-Non, répondit t’elle avec surprise. Et vous ?

-Jamais en face. Jamais en regardant ma victime droit dans les yeux. J’ai tué des hommes, peut être des femmes, des Wraith aussi. Jamais seul, et toujours à distance. Et à chaque fois je tirais dans un tas d’anonymes, sans me soucier de qui je tuais. Je me disais que je sauvais ma peau, que je ne tirais pas très bien et que les morts, ils ne l’étaient sûrement pas à cause de mes balles. Et pourtant je visais la tête et les organes vitaux à chaque fois, c’est ce qu’on m’avait appris.

Dorba baissa les yeux, ne sachant pas quoi répondre. Elle n’avait jamais fait partie de l’armée.

-Le pire, c’est qu’on s’y habitue, continua t’il d’une voix monocorde. On s’habitue à tirer dans le tas et à ne pas penser aux gens qu’on a tués. Comment pourrait-on nous même survivre sinon ? Vous imaginez, quand on n’arrive pas à dormir et qu’on se souvient de tous les gens qu’on a tué, peut être ou peut être pas, à toutes ces vies anéanties par notre faute ? Vous vous demandez sans cesse si ces vies que vous avez prises étaient aussi valables que la votre. Si vous méritez d’avoir gagné. Si être un survivant ça veut forcément dire être un monstre. C’est invivable, alors vous n’y pensez pas, dés que l’ombre d’une pensée à ce sujet apparaît, vous l’enterrez. Vos amis sont comme vous, alors ils n’y pensent pas non plus, et vous n’en parlez jamais. Vous n’avez pas de remords, mais vous savez au fond de vous que plus rien ne sera jamais pareil.

-Vous survivez parce qu’il le faut, lui dit doucement la jeune femme. Pour votre peuple.

-Mon peuple…, ricana Rodney. Sur Atlantis, le tiers de la population prend des somnifères. Et on a beau dire, ce n’est pas parce qu’on a peur des Wraith qu’on a du mal à dormir. Ceux qui prennent des somnifères ce sont ceux qui ont du sang sur les mains.

-Si tel est le cas, pourquoi voulez vous autant retourner chez vous Docteur McKay ?

Il y eut un silence, puis Rodney baissa les yeux.

-Parce que vous êtes comme nous. Un peuple de survivants. Une armée de monstres.

Le canadien se rendit compte que son interlocutrice était choquée. Il se rendit soudainement aussi compte qu’il passait son temps à la choquer, repoussant les limites de ce qu’elle pouvait supporter. Inconsciemment il voulait sûrement qu’elle le rejette, qu’elle ne voie que la surface, un homme méchant et moche et agressif. Un con arrogant. Ce genre de comportement il l’avait aussi eu avec Samantha Carter, et avec toutes ces autres femmes qu’il avait cru trop bien pour lui. Ces femmes qui en fait n’étaient pas plus inaccessibles que les autres.

Mais cette fois, peut être n’avait-il pas tout à fait tord. Il sortait de quelque chose d’horrible, de quelque chose qu’il n’arrivait toujours pas à comprendre. De quelque chose de trop énorme pour pouvoir y réfléchir calmement. Il avait rangé ces 18 derniers mois avec toutes ces choses auxquelles il ne pouvait pas penser à moins d’y laisser sa santé mentale.

Alors comment pouvait-il être attiré par une femme aussi peu de temps après ? Comment pouvait il envisager une relation amoureuse après ce qui lui était arrivé ? Ca n’était pas raisonnable, ça n’était pas logique, ça n’était vraiment pas sain, et pourtant il en avait très envie. Il ne voulait plus la rejeter pour se protéger.

-Excusez moi, souffla t’il finalement. Posez moi ces questions, qu’on en finisse.

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MessageSujet: Re: Everyday [E]   Everyday [E] - Page 2 EmptyVen 14 Aoû 2009 - 9:52

Chapitre assez difficile, attention si vous êtes sensible. Désolée pour la lenteur de publication, j'étais en vacances !

Chapitre 29 : L’Exécution

Et le procès avait eu lieu. Juste lui, deux autres témoins séniles qui n’avaient plus mis les pieds au bordel depuis des années, cinq juges, et Togbert en face qui les regardaient tous sans vraiment les voir, comme emprisonné dans une camisole de mélancolie. Il n’avait pas l’air de réaliser ce qui lui arrivait. Il n’avait pas l’air d’avoir peur et ne niais rien. Il n’était plus qu’une coquille vide qui attendait sa sentence avec indifférence, un homme pour qui vivre ou mourir revenait au même.

Ceci allégea quelque peu la conscience de Rodney quand il du répondre directement aux trente questions sans pouvoir expliquer ni nuancer, sans pouvoir essayer de le sauver.

Alors oui, Togbert l’avait bien directement ou indirectement séquestré, privé de tout droit, privé de toute possession, réduit à l’esclavage, terrorisé, drogué, humilié, frappé, violé, mutilé en provoquant chez lui des dommages physiques définitifs, forcé à faire des choses qu’il n’aurait jamais accepté de faire. Oui, cela était bien arrivé plus d’une fois, plus de dix, plus de cent. Oui, il l’avait privé de sa vie d’avant. Oui, plus rien ne serait comme avant.

Mais quand les juges lui avaient dit que l’interrogatoire était terminé, le canadien avait voulu ajouter tellement de choses…

Bien sur il n’avait rien pu faire, et même s’il avait eu envie de casser la gueule de n’importe quel soldat qu’il trouverait en sortant de la salle des jugements il avait réussis à refouler toute cette colère et tout ce vide.

Parce que ce n’était pas un soldat qui l’attendait derrière la porte de la salle. C’était Dorba et ses yeux baissés, et ses bras nerveusement croisés.

-Je sais que c’est une mauvaise habitude d’écouter aux portes, lui avait elle confié quelque peu honteusement. Mais je voulais être sure que…

-Que je dise toute la vérité ? Avait ricané le scientifique. Ne vous inquiétez pas, ces obsédés de juges ont entendu ce qu’ils voulaient entendre.

-Alors il ne sera pas épargné. L’exécution a lieu en général une heure après le jugement, autant y aller tout de suite…

Ils avaient marché longtemps et en silence jusqu’à la grande salle aux murs nus couverts de traces de balles. Elle ne sentait ni le sang, ni la mort, ni même la poudre des fusils Genii. On aurait dit n’importe quelle salle. Quelques personnes étaient déjà présentes, et leurs murmures à peine audibles donnaient au lieu une atmosphère d’église. Rodney n’avait jamais aimé les églises. Et voilà qu’ils étaient là, et qu’ils attendaient comme si de rien n’était qu’un homme se fasse tuer. C’était insupportable.

-Comment allez-vous ? demanda Dorba.

-J’ai la nausée, répondit McKay avec honnêteté. Je ne sais pas si je vais pouvoir supporter ça.

-Comment vous êtes vous sentit pendant l’interrogatoire ?

-Comme si rien n’avait changé et que j’étais toujours au bordel. Exactement comme maintenant en fait, lança t’il après un temps.

Holth lui lança un sourire se voulant rassurant et lui prit le bras. Rodney sentit une fois de plus des papillons virevolter dans son estomac, mais beaucoup moins joyeusement que d’habitude. Il avait trop mal aux tripes pour ça.

-Ils savent tous ce qui m’est arrivé, continua t’il en désignant du menton les autres occupants de la salle. Je ne suis pas assez con pour me sentir coupable, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir honte. J’ai l’impression qu’ils peuvent voir à travers mes vêtements.

Et là Dorba fit quelque chose de totalement inattendu. Elle se plaça devant lui et le prit dans ses bras, doucement, sans vraiment le serrer, le tenant juste en plaçant délicatement le menton sur son épaule.

-Vous croyez qu’ils voient à travers moi ? lui demanda t’elle doucement.

-Non.

-Alors tout vas bien, puisqu’ils ne peuvent plus rien voir ?

-Oui, murmura t’il finalement. Tout vas bien.

-Quand tout cela sera terminé, je vous emmènerais une journée ou deux en bord de mer, au dessus de Marjovate il y a une base de recherche et un petit village de pêcheur. J’ai demandé la permission à Kolya, il est d’accord, vous avez besoin de reprendre des forces et des couleurs.

Le pouls de Rodney s’accéléra. Il allait sortir de nouveau, et revoir le soleil. Bien sur il savait qu’il ne pourrait pas s’enfuir, ce périple n’allait pas être un simple tête à tête avec la jolie Aide, ils seraient sûrement entourés de gardes. Mais la perspective de passer un moment au grand air, hors de cette base et avec Dorba, lui réchauffait le cœur.

Ils restèrent quelques minutes ainsi puis se séparèrent, attendant en silence ce qu’ils ne voulaient pas voir. Et quand la porte de la salle s’ouvrit de nouveau pour laisser entrer Togbert ainsi qu’une poignée de soldats, Dorba serra fortement sa main dans la sienne.

Rodney eu peur quand Togbert le regarda droit dans les yeux et lui sourit chaleureusement, comme s’il venait de retrouver un ami. L’ancien tenancier ne lui en voulait pas, au contraire il lui était reconnaissant d’avoir témoigné contre lui. Etait-il fou à ce point pour accueillir la mort à bras ouverts et remercier si chaudement ses bourreaux ?

McKay s’était déjà dit à plusieurs reprises que Togbert était complètement fou. Il avait arrêté de le haïr il y a bien longtemps, l’avait seulement craint. Il le trouvait pathétique maintenant, avec ce regard vide et ce sourire absent. Et il ne voulait vraiment pas qu’il meure, chez lui on ne tuait pas les fous, on essayait de les soigner. A défaut on les enfermait.

L’ancien tenancier croyait sûrement que dans la mort il retrouverait Byliag, que toutes ces danses juridiques se termineraient et qu’il pourrait être enfin tranquille avec cet époux tyrannique qu’il aimait tant. Rodney ne savait pas si les Genii croyaient à une vie après la mort. Certains croyaient que les Ancêtres veillaient sur eux, et que s’ils étaient assez sages ils leur permettraient de faire l’Ascension. Ca n’était que des billevesées, certes, mais Togbert devait réellement y croire pour être d’humeur aussi égale à l’heure de son exécution.

Le canadien, lui, aurait hurlé à s’en crever les poumons, se serait débattu, aurait mordu les bourreaux et insulté les juges. Togbert lui, ne bougea pas d’un cil quand il fut poussé contre le mur et que trois soldats firent un pas en arrière en pointant leurs canons sur sa poitrine.

Le signal fut un globe de verre qu’on laissa tomber par terre, et dont le son du cristal qui se brise personnifia aux oreilles de Rodney la vie qu’on arrachait au corps du condamné. Et lorsqu’une seconde plus tard les explosions des cartouches Genii retentirent, Rodney serra plus fort la main de Dorba et se mordit la langue pour ne pas éclater en sanglots.

°°°°O°°°°

Oui, alors pour ceux qui on vu Furyo…non, il ne se mord quand même pas la langue à ce point ! ^^

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