L'absente (E)

L'absente

Auteur : Sefe
Personnages : John...
Genre : p'tet bien dramatique
Situation : hors saison
Disclaimer : les personnages et ce qui va avec ne m'appartiennent pas, excepté Ed.


Edward Byrne, le vieil Ed comme on l'appelait dans le coin, marchait d'un pas sûr. Il se dépêchait autant que ses vieilles jambes le lui permettaient.
L'orage n'allait pas tarder à éclater et il valait mieux ne pas être dehors quand ça arriverait.
Déjà, les nuages obscurcissaient le ciel, le vent soufflait en rafales et le tonnerre grondait au loin.
Les premières gouttes de pluie commençaient à tomber quand Ed aperçut une silhouette solitaire. Elle avançait lentement sur la route, courbée, certainement pour se protéger des intempéries.
"Qui peut bien être assez fou pour se promener ici par un temps pareil ?" pensa Ed.
Il tenta d'appeler l'inconnu mais le vent couvrait sa voix. Il faillit laisser tomber mais il savait que rien dans les parages ne permettait de s'abriter en dehors de sa propre maison. Cette personne risquait sa vie car les orages étaient plutôt violents dans la région.
La meilleure chose à faire était de l'emmener chez lui pour y attendre la fin de l'orage.
Alors Ed pressa le pas.
Heureusement que ce type ne marchait pas bien vite.

Arrivé suffisamment près, le vieil homme posa une main sur son épaule. L'homme, puisque c'était un homme, se retourna, brusquement sur ses gardes, comme s'il était prêt à agir en cas de danger. Il portait un enfant dans ses bras.
_Du calme, mon gars, je ne te veux aucun mal, le rassura Ed.
L'homme sembla se détendre légèrement alors Ed continua :
_Vous ne pouvez pas rester dehors, tous les deux. Y'a un orage qui se prépare. Venez avec moi, j'habite pas loin.
Comme il semblait hésiter, Ed précisa :
_Juste pour vous abriter. Vous pourrez partir après.
L'homme hocha la tête et suivit Ed.

Le temps d'arriver dans la maison, ils étaient trempés de la tête aux pieds. Heureusement le feu qui brûlait dans la cheminée réchauffait la pièce.
L'homme déposa l'enfant. C'était une fillette.
Ed disparut quelques instant, il revint les bras chargés.
_Tiens mon gars, je t'ai apporté des serviettes et quelques vêtements. Je pense qu'ils sont à ta taille. Tu mettras les tiens à sécher près de la cheminée. Par contre pour la petite...
_J'ai ce qu'il faut.
Il sortit du sac à dos qu'il portait des vêtements d'enfant. Le vieil homme repartit pour se sécher lui aussi. Quand il revint, la petite était rhabillée.
_Cat, mon poussin tu veux bien t'asseoir sur le fauteuil pendant que je me change ?
_Oui, Papa, répondit-elle de sa toute petite voix.
Ainsi donc c'était sa fille. La ressemblance n'était pas évidente car contrairement à son père, l'enfant, apparemment métisse, avait la peau très mâte et des cheveux châtains alors que ceux de l'homme étaient noirs. Mais Ed remarqua brièvement que leurs yeux brillaient du même éclat vert.

Ed alla dans la cuisine, il en sortit quelques minutes plus tard avec un plateau où fumaient trois tasses.
L'homme avait enfilé les vêtement qu'il lui avait apportés. Ils avaient l'air un peu grands pour lui, il fallait avouer que ce jeune homme n'avait pas l'air d'être bien épais.
Ed posa son plateau sur la table de la salle à manger.
_Venez, j'ai préparé du café. J'ai aussi fait chauffer du lait pour votre fille et... je dois avoir des biscuits quelque part, dit-il en ouvrant un placard.
_Je vous remercie, répondit le jeune homme en regardant la fillette s'installer sur une chaise.

Dehors l'orage grondait.
Pendant qu'ils étaient attablés, Ed observa le jeune père.
Il était plutôt beau garçon même avec sa barbe. En voilà un qui devait plaire aux femmes. Cependant de profonds cernes marquaient son visage. Il arborait un air las et triste comme si quelque chose avait été brisé en lui.
Mais quand il regardait sa fille, la fierté et l'amour brillaient dans ses yeux.

Ed rompit le silence.
_Mon nom est Edward Byrne mais le gens m'appellent Ed ou le vieux Ed... mais ça c'est seulement quand ils pensent que je ne les entends pas... Et toi ?... T'as bien un nom ?
Le jeune homme répondit d'une voix légèrement rauque.
_John Sheppard et ma fille, c'est Catarina. Mais on l'appelle Cat.
_Elle est mignonne. Elle a quel âge ? demanda Ed en regardant la petite qui trempait un biscuit dans son lait.
_Quatre ans.
_Ils commencent à bien se débrouiller à cet âge. Avec votre femme vous devez en être fiers, dit le vieil homme qui avait remarqué l'alliance de John.
Aussitôt le regard du jeune homme s'assombrit.
_Elle est morte, murmura-t-il d'une voix où perçait la souffrance.
_Je suis désolé, compatit Ed. Ça ne doit pas être facile pour vous deux.
John secoua doucement la tête.
Il était incapable d'articuler le moindre mot. Un sanglot lui nouait la gorge et il avait les larmes aux yeux.
_Je sais que c'est dur. J'ai perdu mon unique fils il y a trois ans... Ce qu'il faut, c'est du temps... Ca ne fait pas disparaître la peine mais on apprend à vivre avec.
_Vous le pensez vraiment ? demanda John.
_Maintenant oui, mais ça n'a pas toujours été le cas... Quand c'est arrivé, j'ai cru que je n'allais jamais m'en remettre... et puis, j'ai réalisé que la vie continuait... sans lui.
Les deux hommes étaient profondément émus par cet échange. Ed préféra détourner la conversation.
_Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? t'as bien un métier ?
_J'étais dans l'Air Force.
_Quel grade ?
_Lieutenant-colonel.
_Pas mal... Pourquoi t'as arrêté ?
_Pour Cat... Il ne lui reste que moi...
_Je comprends... Tu sais piloter, alors ? Dit-il d'une voix qu'il essayait de rendre enjouée.
_Oui...
_C'est une sacrée coïncidence. Figure-toi que je suis pilote d'hélicoptère.
_C'est vrai ? demanda John.
Ed hocha la tête, heureux de voir le regard du jeune homme s'illuminer un peu. Alors il continua :
_Je transporte des touristes, du matériel pour les refuges. Un peu de tout, quoi. Enfin, je le faisais encore il y a peu de temps mais mon médecin s'est mis en tête que je ne vois plus assez clair pour piloter un hélico. Depuis je suis coincé au sol. Enfin... Parlons d'autre chose.


Précision : par rapport à ma dernière fic (Nuit d'ivresse et conséquences), je tiens à préciser que ce n'est pas la suite. J'ai réutilisé la personnage de Cat parce que je l'aime bien mais dans cette fic-ci, John n'a pas disparu pendant six ans.
Je suis dans une période où j'explore divers moyen de faire disparaître les persos.

Voici la suite promise mais, cette fois-ci, c'est la dernière du jour.

En fait, ils restèrent silencieux un long moment. Ed se dit que ce John n'était pas un type très bavard. Il était loin d'imaginer que ça n'avait pas toujours été le cas.

_Qu'est-ce qui t'amène dans les parages ? finit par demander Ed.
_Avec Cat, on cherche un endroit tranquille pour nous installer. Notre voiture est tombée en panne au milieu de nulle part. Alors, on l'a laissée pour trouver un peu d'aide... Vous connaissez la suite.
_Vous avez de la chance d'être tombés sur moi parce qu'y'a pas grand monde dans les parages.

Comme l'orage ne semblait pas vouloir se calmer, Ed leur prépara un repas auquel John toucha à peine. Puis il leur donna des draps propres et leur indiqua la chambre occupée autrefois par son fils.
Le vieil homme partit se coucher tôt car il dormait peu et se disait qu'il fallait profiter du sommeil quand il se présentait.

La chambre était sobre, peinte en bleu. Il y avait un grand lit placé contre le mur du fond, une lampe de chevet posée sur une table de nuit. Quelques livres étaient rangés sur une étagère accrochée au mur. Sur la commode, une photo représentait un jeune homme blond debout près d'un hélicoptère.
Cat était très fatiguée. John le voyait bien. Vêtue de son petit pyjama bleu, elle était assise sur une chaise le pouce dans la bouche serrant dans son autre main un immense morceau de tissu qui ne la quittait plus depuis la mort de sa mère.
Tandis qu'il faisait le lit, John songeait à leur situation actuelle.
Quand ils avaient quitté la base de Cheyenne Mountain, ils n'avaient nulle part où aller. Pas de famille, pas d'amis proches. Sur Terre, ils étaient seuls.
Alors, ils avaient pris la route au hasard.
Mais cette vie de nomade n'était pas faite pour une enfant de cet âge. Cat avait besoin de stabilité et de repères. Ils ne pouvaient pas continuer à errer comme ça. Il devait absolument trouver un endroit où vivre.
John s'était volontairement éloigné des grandes villes. Cat n'était pas habituée à la vie sur Terre et dans la galaxie de Pégase, elle passait beaucoup de temps à jouer sur le continent, alors il se disait que la campagne lui conviendrait mieux.
En plus il avait toujours aimé la tranquillité des lieux déserts et depuis qu'il l'avait perdue, il ressentait plus que jamais le besoin irrépressible de s'isoler des autres.
Mais il lui fallait cependant garder à l'esprit le fait que sa fille devait aller à l'école et rencontrer d'autres enfants.
C'est pourquoi cette région montagneuse lui avait semblé être exactement ce qu'il recherchait. Il y avait quelques petites villes et de grands espaces de solitude.

_Cat, tu viens te coucher ? dit-il quand il eut terminé.
Elle descendit de sa chaise sans lâcher ni son pouce, ni son doudou et s'allongea dans le lit. John remonta le drap sur elle, et déposa un baiser sur son front.
_Papa, tu reste avec moi, dis ? demanda-t-elle avec angoisse.
_Oui, mon poussin, ne t'en fais pas. Je vais dormir près de toi.
Elle le regardait comme si elle craignait qu'en fermant les yeux, il ne disparaisse. Mais le sommeil eut rapidement raison d'elle. Ses paupières se fermèrent et elle s'endormit profondément.

John contemplait la fillette en songeant que ce Ed s'était montré d'une extrême gentillesse avec eux. Il les avait accueillis comme s’ils étaient des amis de longue date. C’était un incroyable hasard qui les avait conduits chez cet homme à qui la vie avait pris un être cher, comme lui...
Non, pas vraiment comme lui.
Contrairement à Ed, il était le seul responsable de son malheur. C’était sa faute s’il l’avait perdue...
Il l’avait perdue. Ces mots résonnaient en lui et rendaient sa douleur insupportable.
Les larmes aux yeux, épuisé de lutter contre elles, il se laissa tomber sur le lit, en chien de fusil et, pour la première fois depuis le drame, il se laissa aller et pleura silencieusement.
Le sommeil vint finalement, étouffant momentanément son chagrin. Mais son corps resta longtemps secoué d’incontrôlables sanglots.

Voici la suite, elle n'est pas vraiment plus gaie que le reste...

Au milieu de la nuit, il fut réveillé par les pleurs de Cat. Il alluma la lampe de chevet et prit sa fille dans ses bras pour la consoler.
Il caressait les cheveux de la petite d'une main et de l'autre, il la serrait contre lui.
En la ramenant sur Terre, il avait espéré que les cauchemars cesseraient mais cela n'avait rien changé. Chaque nuit, ils revenaient. Alors chaque nuit, il la berçait en lui murmurant des mots de réconfort, comme maintenant.
_Chut... C'est fini, mon poussin... Je suis là...
Peu à peu, les pleurs de Cat se calmèrent et elle se rendormit dans les bras de son père qui la contemplait avec tendresse.
Il la déposa doucement sur le lit et s'allongea à son tour, néanmoins le sommeil le fuyait.
Il songea une fois de plus à leur avenir.

Durant les sept années qu'il avait passées sur Atlantis, il était très peu revenu sur Terre, ses salaires s'étaient accumulés sans presque aucune dépense. Il avait suffisamment d'argent pour acheter une maison et prendre le temps de décider ce qu'il allait faire de sa vie.
En tant que pilote, il aurait sûrement déjà pu trouver un travail mais il ne voulait pas s'éloigner de Cat. Elle venait de perdre sa mère, la dernière chose dont elle avait besoin, c'était d'être confiée durant de longues périodes à une personne étrangère.
Elle avait besoin de lui et lui aussi avait besoin d'elle.
Il trouverait bien un travail qui lui permettrait d'être avec Cat tous les jours.

Le lendemain matin, Ed se préparait un café dans la cuisine quand un petit bout de chou le fit sursauter.
_Bonjour monsieur.
_Oh ! Tu m'as fait peur... Bonjour, tu as bien dormi ?
_Oui monsieur.
_Tu peux m'appeler Ed, tu sais. Tu veux du lait chaud pour ton petit déjeuner ?
Elle hocha la tête puis demanda :
_Je peux avoir un peu de café avec ?
_Tu n'es pas un peu trop petite pour ça ?
_Des fois, Ron'ney m'en donne mais il dit que c'est un secret que je dois le dire à personne, répondit-elle en chuchotant.
_C'est qui ce "Ron'ney" ?
_C'est le meilleur ami de mon Papa.
_Et ton Papa, justement ? Il dort encore ?
Elle acquiesça.
_On va le laisser dormir alors, je pense qu'il en a besoin. Tu veux de la confiture sur tes tartines ?
_Oui.

Oula ! Y'a un bail que j'ai pas mis de suite. En voici une petite.

John apparut quelques minutes plus tard, les cheveux en bataille (enfin plus que d'habitude. Si, si, c'est possible...) et le regard encore embrumé par le sommeil.
_Bien dormi ? Lui demanda Ed.
Il hocha la tête pour toute réponse. En dépit des cauchemars de Cat et de ses insomnies, il n'avait pas aussi bien dormi depuis des semaines.
_Assieds-toi, le café est encore chaud, continua le vieil homme.
John tira une chaise près de sa fille qui lui donna un petit bisou.
_Bonjour, Papa.
_Bonjour, mon poussin.
Le petit déjeuner se déroula en silence. Même Ed semblait songeur.
Quand le repas fut terminé, John aida le vieil homme à débarrasser la table avant d'aller, avec Cat, dans la salle de bain pour se préparer. Ils en ressortirent habillés et prêts à partir.
John s'approcha d'Ed d'un air hésitant.
_Je pense qu'il est temps qu'on y aille. Ed, je vous remercie de...
Mais le vieil homme l'interrompit.
_J'ai bien réfléchi. Tu cherches du travail et j'ai besoin d'un pilote expérimenté. Alors, j'ai pensé que vous pourriez tous les deux rester ici. En attendant de trouver une logement, vous pourriez vivre chez moi. La maison est assez grande pour nous trois.
John sembla réfléchir un instant avant de demander :
_Pourquoi est-ce que vous faites ça ?
En dehors d'Atlantis, il n'avait pas l'habitude qu'on lui accorde une telle confiance et ça le rendait méfiant.
_Ecoute, tu n'as pas beaucoup de raisons de refuser. Tu m'as dit toi même que tu ne savais pas où aller. Ici, c'est vrai que c'est un peu paumé mais la ville n'est pas loin, il y a une école pour la p'tite et puis tu seras rentré tous les soirs pour t'occuper d'elle. Je ne te fais pas la charité, j'ai besoin d'un pilote et il en passe pas beaucoup dans les parages. Ca fait des mois que j'en cherche un et tout ceux qui se sont présenté jusque là n'étaient que des têtes brûlées.
_Qu'est-ce qui vous fait croire que je ne le suis pas ?
_Tu as une fille à élever... Alors ? Qu'est-ce que tu décides ?
John prit une inspiration. Après tout, cette proposition était la meilleure qu'il ait eue depuis son retour sur Terre.
_C'est d'accord.
Ils se serrèrent la main pour sceller leur accord.

Eh ben dites donc... Un mois sans mettre de suite, je ne suis pas très productive ces temps-ci. En voici tout de même une.

_On va aller chercher ta voiture pour la remorquer jusqu'en ville. Le garagiste va t'arranger ça.
_D'accord mais avant j'aimerais parler de tout ça à Cat ?
_Bien sûr, prends ton temps, répondit Ed en s'éloignant.

John s'assit sur une chaise et prit sa fille sur ses genoux.
_Cat, mon poussin, ça te dirait d'habiter ici ?
_On va pas rentrer à la maison ?
_Ca va être ici notre maison maintenant. On va vivre avec Ed. Je piloterai son hélicoptère et toi, tu iras à l'école.
_Je pourrai avoir un chien ?
_Euh... Tu sais quoi ?... On verra un peu plus tard pour le chien, dit John d'un air embarrassé.
_D'accord, répondit-elle.
John soupira intérieurement, heureux de s'en tirer aussi facilement.

Une fois la voiture de John déposée chez le garagiste, Ed leur montra la ville. Il n'y avait pas grand chose à voir, juste l'essentiel.
La mairie, l'école, le restaurant, un magasin et le cabinet du médecin.
Après ça, Ed les emmena jusqu'à son entreprise.
C'était un petit hangar qui se trouvait à l'extérieur de la ville.
Ed gara sa voiture devant sur une surface goudronnée qui servait d'héliport. Ils descendirent et entrèrent dans le bâtiment par une petite porte.
Au milieu de la pièce, trônait fièrement un hélicoptère blanc, jaune et noir.
Sur la droite, une pièce isolée par des cloisons vitrées servait apparement de bureau. Appuyé contre le mur du fond, un établi était enfoui sous une montagne d'outils et d'objets divers.
John s'avança et fit le tour de l'appareil. Un leger sourire flottait sur son visage. Il était heureux d'avoir accepté ce travail. Bien sûr, ce n'était pas un jumper mais il avait tiré un trait sur ça comme sur le reste.

Flashback.
La foule se disperçait dans la salle de la porte. John confia Cat à Carson avant de s'approcher du Dr Weir.
_Elisabeth, je voudrais vous parler.
Elle posa sur lui un regard étonné. Il avait à peine ouvert la bouche depuis que c'était arrivé. Elle se demanda ce qu'il pouvait lui vouloir.
Elle l'invita à la suivre dans son bureau et John referma la porte derrière eux avant de lui faire face. Il dit alors :
_Je veux rentrer sur Terre avec Cat.
_Bien sûr... Dans combien de temps pensez-vous revenir ?
_Nous ne reviendrons pas. Ce sera un retour définitif.
_Mais...
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase.
_Elisabeth, Cat vient de perdre sa mère. Je ne veux pas qu'elle me perde aussi et vous savez bien qu'en restant ici, il y a de grandes chances que ça arrive.
Après un moment de silence, elle avait simplement répondu :
_Je comprends.
Qu'aurait-elle pu dire d'autre ? Elle voyait bien à son air déterminé qu'aucun argument ne pourrait le faire changer d'avis. Et puis de toute façon, il n'avait pas tort.
_Le Dédale part dans trois jours, avait-elle murmuré en détournant le visage.
Il sortit en la remerciant, conscient des larmes qu'elle tentait de cacher mais il était incapable du moindre geste de consolation, il avait trop peur de s'effondrer à son tour et il n'en avait pas le droit. Cat avait trop besoin de lui pour qu'il se laisse aller.
Fin du flashback.

_Il est plus tout jeune mais il est encore solide... Alors ? Qu'est-ce que tu en penses ?
John regarda Ed et son sourire s'élargit.
_Il me plait déjà.
_Ca tombe bien parce que tu commences demain.

Le reste de la journée passa rapidement. Ils réglèrent divers détails et John en profita pour inscrire Cat à l'école.
Quand ils rentrèrent à la maison, Cat sortit un bloc de papier et ses crayons de couleur pour dessiner. John rangea leurs affaires dans l'armoire de leur chambre.
Arrivé au fond du sac, il tomba sur sa veste en cuir. C'était la seule chose qu'il avait conservée. Il n'avait rien voulu ramener d'Atlantis. Mais cette veste... C'était différent.
Teyla aimait le voir la porter. Alors, pour lui faire plaisir, il la mettait même lors de leurs petits tête à tête romantiques sur « leur » balcon et elle portait des petits hauts sexy. Elle finissait toujours par avoir froid alors il déposait la veste sur ses épaules. Il en profitait pour se rapprocher et la prendre dans ses bras. Ils restaient ainsi de longs moments bercés par le bruit des vagues se brisant sur les pontons de la cité.
John porta la veste à son visage et la respira. Il lui semblait qu'elle était encore imprégnée du parfum de Teyla. A cette pensée, une bouffée de désespoir l'envahit, lui coupant le souffle. Il dut s'asseoir sur le lit. Les larmes lui brouillaient la vue.
Peu à peu sa respiration redevint normale, il s'essuya les yeux d'un revers de main avant de plier la veste et de la ranger dans l'armoire.

Le lendemain, John avait déposé Cat à l'école. Ce fut une épreuve.
A peine arrivée à l'entrée de la classe, la fillette s'était mise à pleurer. La maîtresse, Margaret Peters lui avait alors parlé d'une voix douce pour la rassurer et la convaincre de lâcher la jambe de son Papa.
Cela avait duré d'interminables minutes.
Finalement, ils avaient réussi à décrocher la fillette. John en avait profité pour s'éclipser après que la maîtresse lui eut assuré que Cat se calmerait vite aussitôt qu'il serait parti.
Il avait quitté l'école le coeur lourd se demandant s'il n'avait pas fait une erreur en l'y inscrivant si vite.
Il grimpa dans la voiture et Ed lui demanda :
_Comment ça s'est passé ?
_Mal... Elle ne voulait pas me lâcher... Elle pleurait encore quand je suis parti.
_T'en fais pas, c'est toujours comme ça la première fois... Ca se passera mieux demain.
John hocha la tête en guise de réponse mais il ne semblait pas convaincu.
Ed démarra et ils prirent la direction du hangar.

_Je vais venir avec toi aujourd'hui, dit Ed, comme ça je te présenterai.
Ils avaient déjà sorti l'hélico du hangar et s'aprêtaient à embarquer quand une voiture s'arrêta. Un homme d'une cinquantaine d'années en sortit. Il s'approcha d'un pas décidé et lança d'une voix menaçante :
_Byrne, si tu pilote cet engin, je vais devoir appeler le sheriff. Tu sais très bien que tu n'as plus le droit de...
_C'est moi le pilote, l'interrompit John.
_Et vous êtes qui ? Demanda l'homme, momentanément déstabilisé.
_John Sheppard.
_Tu l'as déniché où celui-là, Byrne ?
_Air Force. Il parait qu'ils ont de très bons pilotes, dit Ed avec un grand sourire.
_Vous êtes militaire ? Demanda le râleur avec un air sceptique.
_Lieutenant-Colonel, répondit Ed.
_A la retraite, précisa john que ce genre de situation amusait.
Ne sachant plus quoi ajouter, l'homme repartit aussi vite qu'il était arrivé.

Ed et John le regardèrent fuir.
_C'est qui ce type ? Demanda John
_Franck Miller, l'adjoint du Maire. Il passe son temps à asticoter les gens en prétendant faire respecter la loi. Il n'est pas bien dangereux mais méfie-toi de lui quand même. On ne sait jamais.
_Je crois que lui aussi va se méfier de moi maintenant, répondit-il avec un sourire malicieux.
Il avait l'habitude de ce genre de situation et, pour être franc, ça l'amusait beaucoup.

Après une journée de travail assez bien remplie, john alla chercher Cat à l'école.
La fillette semblait être très occupée mais quand elle vit son père, elle s'élança et se jeta dans ses bras.
John demanda à l'enseignante :
_Est-ce que la journée s'est bien passée ?
Elle lui sourit.
_Tout s'est très bien passé. Elle n'a pas pleuré longtemps et après ça, elle s'est montrée très bavarde.
John sourit en entendant ça.
_Alors, il parait que vous savez pilotez les vaisseaux spaciaux ? Demanda-t-elle avec amusement.
Le sourire de John se figea mais il répondit le plus naturellement possible.
_C'est vrai mais je ne pourrai pas vous le prouver, j'ai laissé mon vaisseau dans notre ancienne maison.
Cette réponse fit rire Melle Peters.
Elle ne pouvait pas se douter que ce qu'elle avait pris pour une plaisanterie était en fait la réalité.

Arrivés à la maison, John emmena Cat faire une petite promenade. Ils s'arrêtèrent près de la rivière, John s'assit sur un tronc couché et dit :
_Cat, Viens mon poussin, on doit parler sérieusement.
La petite vint s'asseoir près de son père.
_Qu’est-ce que tu as dit à ta maîtresse aujourd'hui ?
_J'ai dit que tu sais piloter les vaisseaux « spatial ».
_C’est tout ?
_Oui Papa.
_C’est bien mon poussin. Maintenant tu dois me promettre de ne jamais parler à personne d’Atlantis, des wraiths et des jumpers.
_Pourquoi ?
_Parce que c’est un secret. On va garder tout ça rien que pour nous deux. Tu veux bien ?
Elle hocha la tête, un air sérieux s'affichait sur son visage.
_C’est bien mon poussin. Allez, viens me faire un câlin.
Cat sauta sur les genoux de son père qui referma les bras autour d’elle. John déposa un baiser sur les cheveux de l’enfant et la serra bien fort contre lui.
Il aimait ces petits moments où rien d’autre ne comptait que le bonheur de tenir sa fille tout contre lui. Pendant ces instants, John arrivait presque à oublier que Teyla n’était plus là pour les partager avec eux.

Voici enfin une suite écrite la nuit puisque je n'ai pas tellement d'inspiration le jour. J'espère qu'elle vous plaira.

John entrebailla la porte et jeta un oeil à l'intérieur de la pièce. Cat dormait profondément le pouce dans la bouche. Le foulard de Teyla qui ne la quittait jamais était enroulé autour de sa main.
John sourit, referma doucement la porte et se dirigea vers sa propre chambre.
Cela faisait quelques mois maintenant qu'ils étaient installés chez Ed. Ils menaient une vie tranquille.
Avec l'aide du vieil homme, John avait aménagé deux pièces dans le grenier de la maison.
En dépit de ses tentatives pour y ajouter d'autres couleurs, la chambre de Cat était toute bleue. D'un bleu qui ressemblait étrangement à celui qu'on trouvait un peu partout sur Atlantis. Ce n'était pas une teinte qu'on s'attendait à trouver dans une chambre de petite fille mais cette ambiance semblait la rassurer.
John avait été, en quelque sorte, soulagé de ne plus dormir dans la même pièce que sa fille. Bien sûr, au début, elle avait souvent fini ses nuits dans le lit de son papa mais depuis quelques temps, ses cauchemars semblaient moins fréquents et on ne la voyait pas pointer le bout de son petit nez avant le matin.
Les siens, par contre, revenaient souvent et ils semblaient tellement réels qu'il se réveillait en sueur, haletant, le coeur déchiré par le même désespoir que ce jour-là.
Il avait l'impression de revivre ce drame nuit après nuit.
Cela commençait à chaque fois de la même façon.
Teyla était fâchée parce qu'il refusait de prendre le risque de secourir les gens prisonniers des cocons. Il lui expliquait qu'ils n'avaient pas le temps, qu'ils devaient se rendre vers la zone du vaisseau ruche où le brouillage était moins efficace afin d'être téléportés à bord du Dédale. Il finissait par lui donner l'ordre d'obéir et de suivre l'équipe sans discuter. Elle se taisait, le visage fermé, tentant de masquer sa colère et sa déception. John savait qu'ils auraient une discussion une fois rentrés et qu'il aurait du mal à se faire pardonner cette décision mais il n'avait pas le choix. Ils devaient fuir pour se mettre en sécurité.
Ils rejoignaient la zone convenue et john contactait le Dédale qui les téléportait à son bord.
C'est là qu'ils se rendaient compte que Teyla n'était pas avec eux. Avait-elle désactivé l'émetteur qui permettait la téléportation ou s'en était-elle débarrassé ?
John demandait à Caldwell de le renvoyer là-bas pour aller la chercher.
A peine avait-il terminé sa phrase que le vaisseau ruche explosait sans aucune raison.
Son cauchemar s'arrêtait là, sur cette explosion qui avait brisé sa vie.
A vrai dire, il ne se souvenait pas exactement de ce qui s'était passé ensuite. Il ne savait pas s'il avait hurlé ou pleuré. Il pensait s'être débattu pendant que Ronon et Rodney avaient tenté de l'entraîner vers l'infirmerie comme l'ordonnait Caldwell mais il n'en était pas certain. Il avait repris conscience sur Atlantis.
Dire que les derniers mots qu'ils avaient échangé étaient dictés par la colère et l'urgence de la situation. Il ne pourrait jamais se pardonner de l'avoir laissée mourir.
John secoua la tête pour casser le fil de ses pensées avant qu'elles ne l'entraînent trop loin. Les cauchemars étaient déjà bien assez douloureux comme ça. Pas besoin d'en rajouter.
Il s'allongea sur son lit et se tourna pour poser son regard sur la photo qui trônait sur sa table de chevet.
Dans le cadre, Teyla lui souriait.
Elle était la dernière chose qu'il voyait chaque soir avant de s'endormir.

Le lendemain posa son hélicoptère sur un terrain inoccupé en pleine ville. Il était en retard pour aller chercher Cat à l'école. Un contretemps lors d'une livraison lui avait fait perdre une demi-heure.
Il descendit et prit le chemin de l'école quand Franck Miller l'interpella :
_Tu peux pas laisser ton engin ici Sheppard.
_Tu n'as qu'à aller le garer ailleurs toi-même s'il te gêne tant que ça, répondit John sans même se retourner.
Quand il arriva à la porte de la classe, Cat était assise sur le tapis au centre de la classe et la maîtresse attendait près de la porte.
_M. Sheppard, vous devriez essayer d'être à l'heure. La journée est déjà bien assez longue pour Cat...
_Je suis désolé, dit John.
_Prevenez-nous la prochaine fois que vous serez en retard, pour qu'on ne s'inquiète pas, finit-elle en souriant légèrement.
John lui rendit son sourire et prit sa fille dans ses bras.
_Merci, Melle Peters.
_A demain, M. Sheppard.
La jeune femme était bien plus aimable que ses paroles ne le laissaient parfois entendre surtout avec ses élèves. Cat l'adorait et passait son temps à parler d'elle.
_Ca te dirait qu'on aille prendre le goûter chez Holly ?
_Ouiii ! Répondit Cat en criant presque.

Holly était la jeune femme qui tenait le petit café restaurant de la ville. John emmenait souvent Cat pour y manger. L'ambiance y était familliale et la jeune femme très accueillante. Ed prétendait même que Holly avait un petit faible pour le pilote.

Au moment même où John et Cat sortaient de l'école, un homme entra dans le restaurant.

Bon voilà, je n'ai toujours pas récupéré mon portable mais avec les petits bouts de fic qui traînaient par-ci par-là, j'ai pu vous écrire une suite. J'espère qu'elle vous plaira.


Il s'arrêta sur le seuil et parcourut le restaurant du regard comme s'il cherchait quelqu'un ou quelque chose. Il s’approcha de Holly et lui demanda :
_Excusez-moi, mademoiselle.
_Oui ? répondit-elle en souriant.
_Je cherche un ami qui vit ici. Vous le connaissez peut-être, il s’appelle J...
_CARSON !!!
Tout le monde se tourna vers Cat qui venait de crier et qui maintenant se jetait dans les bras du médecin. Il la serra contre lui avec bonheur.
_Comment tu vas, mon p’tit chat ?
_Beckett ? Qu’est-ce que vous faites ici ? s'étonna John qui suivait sa fille de près.
_Colonel, je suis content de vous voir.
_Moi aussi, dit-il en lui serrant la main. Mais vous savez, je ne suis plus colonel. Vous pouvez m'appeler John.
_Alors, appelez-moi Carson.
Ils s'installèrent à une des tables et Holly vint aussitôt prendre leur commande. Elle était tout sourire et dévorait l'ancien militaire des yeux. Quand elle s'éloigna de la table, Carson fit remarquer :
_On dirait qu'elle a le béguin pour vous, John.
_C'est quoi le "béguin" ? demanda Cat.
_C'est rien, mon coeur. C'est pas important, répondit son père avec gêne.
Il garda le silence un long moment.
Carson fit semblant de ne rien voir et discuta avec Cat.
Holly apporta la commande.
C'est seulement après avoir bu une gorgée de son café que John reprit la parole.
_Qu'est-ce qui vous amène ici, Carson ?
_Comme je devais venir sur Terre, j'ai promis à tout le monde de venir voir comment vous allez tous les deux.
_Vous voyez, nous allons bien. Cat va à l'école, je pilote un hélicoptère et nous vivons dans une jolie maison. Tout va pour le mieux, dit-il d'une voix légèrement sèche. Il voyait très bien où voulait en venir son ami.
_John, vous savez que vous avez une famille sur Atlantis. Si vous voulez revenir...
_N’insistez pas, Carson. Vous savez bien que je n’ai aucune raison de revenir. Avec Cat, nous sommes heureux ici. Et en sécurité. C'est tout ce que je demande.
Le sujet était clos.
Carson savait qu'il était inutile d'insister davantage. John n'était pas du genre à revenir sur une telle décision. Pourtant, c'était évident que l'éloignement n'avait en rien adouci son chagrin et qu'il souffrait toujours autant.
_Vous repartez quand ? demanda John.
_Dans une demi-heure.
_Vous feriez mieux de rester ici pour la nuit.
_C'est gentil mais le Dédale m'attend. Le colonel Caldwell a déjà été gentil de bien vouloir me déposer ici, je ne vais pas, en plus, le faire attendre, dit le médecin avec un petit sourire.

Ils se séparèrent, émus.
Carson promit de saluer tout le monde sur Atlantis de sa part. L'un comme l'autre savaient qu'ils ne se reverraient pas de sitôt.


Quelques jours plus tard, alors que John buvait tranquillement un café dans le restaurant. Holly s'approcha de lui pour discuter comme elle le faisait souvent.
_Vous ne volez pas aujourd'hui, John ?
_Non. Ed s'est mis en tête de repeindre l'hélicoptère et il parait que je risque de le gêner. Cat est à l'école pour quelques heures encore donc, me voilà. Je me suis dit qu'un café ne me ferait pas de mal.
_Et vous avez eu raison. Vous ne sortez pas souvent... Pour vous distraire, je veux dire.
John se contenta de hausser les épaules.
_Ca vous dirait de m'accompagner au cinéma samedi soir ? demanda la jeune femme dans la foulée.
John sentit alors une vague de panique monter en lui.
Holly était gentille et il ne voulait pas la vexer mais il ne pouvait pas accepter son invitation. Il ne se sentait pas prêt.
_Vous savez, Holly, ce n'est pas facile... Il y a Cat... Elle refuse de s'endormir si je ne suis pas près d'elle... Peut-être plus tard... Quand cette habitude lui sera passée.
Holly acquiesça. Elle était visiblement déçue mais elle n'en dit rien et retourna derrière le bar.

Le soir même, John attendit que Cat soit endormie avant de redescendre dans la salle à manger. Il aida Ed à mettre à jour les comptes de l'entreprise.
Quand ils eurent terminé, John se leva pour aller se coucher. Il n'avait pas fait trois pas que le vieil homme lui dit :
_Il parait que tu as refusé de sortir avec Holly.
_C'est pas possible. Y'a pas moyen d'avoir une vie privée dans cette ville. De toute façon, ça ne vous regarde pas Ed, répondit John espérant ainsi clore la discussion.
Mais le vieil homme ne se laissa pas rabrouer aussi facilement, il se leva et continua :
_C'est pourtant une jolie fille et elle est loin d'être idiote. En plus, elle n'a d'yeux que pour toi. Je ne vois pas ce qui t'empêche de sortir avec elle.
John capitula, il s'arrêta et lui fit face.
_Je ne veux pas que Cat pense que j'ai oublié sa mère.
_C'est bien de penser à ta fille mais, tu sais, elle grandit. Une présence féminine pourrait lui être utile. Et puis, les enfants finissent toujours par partir... Ce que je veux dire, c'est que tu dois penser un peu à toi.
_Je ne peux pas Ed... C'est encore trop tôt. Je ne suis pas prêt pour ça...
Le chagrin que John arrivait habituellement à cacher était, à cet instant, tellement évident que le vieil homme en fut peiné.
_Elle devait être sacrément exceptionnelle.
_Elle était plus que ça... Vous savez, Ed, j'ai connu pas mal de femmes. A une époque, je me laissais facilement tenter par des histoires sans lendemain... Mais elle est la seule avec laquelle j'ai voulu fonder une famille... Je n'arrive pas à... L'idée même de lui trouver une remplaçante... Ça voudrait dire qu... Que je dois tracer une croix sur notre famille, notre amour, nos projets...
_Mais... elle est partie, John. Tu dois l'accepter... Sinon, tu ne pourras plus jamais être heureux.
Le jeune homme pleurait silencieusement. Il sentit la main réconfortante du vieil homme sur son épaule. Dans le fond, il savait bien qu'Ed avait raison.
_Je ne te dis pas que tu dois absolument épouser Holly mais tu peux au moins passer une soirée avec elle... Il faut savoir accepter les petits moments agréables que le vie nous offre. C'est toujours ça de pris.
Il laissa à John du temps d'assimiler ce qu'il venait de dire et de se reprendre avant d'insister.
_Alors ? Tu vas accepter ?
_Vous êtes drôlement borné quand vous vous y mettez, remarqua John en s'essuyant les yeux d'un revers de manche.
_Alors ?
_Alors je vais y réfléchir.
_C'est un bon début, déclara Ed à demi satisfait. Il commençait à s'éloigner mais il se ravisa.
_Au fait, tu ne m'as jamais dit comment elle s'appelait.
_Teyla.
_C'est un bien joli prénom.
John eut un pauvre sourire. Au lieu de monter se coucher, il sortit. La fraîcheur de l'air nocturne le fit frissonner mais il n'y prêta pas plus attention.
Il s'assit sur les marches du perron pour contempler le ciel étoilé. Il en avait besoin comme à chaque fois que sa peine était trop forte. Il n'y avait que là qu'il se sentait quelque peu apaisé comme si l'espace était la seule chose qui le séparait de Teyla.

Vous l'aviez réclamée, la voilà... la suite de ma fic.

Ed n'était pas revenu à la charge. Néanmoins, certains de ses regards ne trompaient pas. Il était clair qu'il n'avait pas abandonné l'idée de voir John sortir avec Holly ou avec n'importe quelle autre femme des environs.
Bien malgré lui, John avait beaucoup réfléchi aux paroles de son ami. Il en était arrivé à penser, sans grande conviction, que le vieil homme avait peut-être raison. Ca ne l'engageait à rien d'aller au cinéma avec Holly. C'était juste une sortie comme il en avait vécu avant de rencontrer Teyla.
Cependant, il ne cessait de se demander comment Cat réagirait en le voyant sortir avec une femme.
Et puis, il devrait s'excuser auprès de Holly et l'inviter. A cette idée, il se sentait envahi par un inhabituel accès de timidité qui ne lui ressemblait pas.
Il était passé plusieurs fois devant le restaurant sans y entrer. Le courage l'abandonnait à chaque fois au dernier moment.
Finalement, il balaya toutes ses interrogations et ses doutes. Il poussa la porte et entra d'un pas décidé.
Il parcourut la pièce du regard, à la recherche de la jeune femme mais son regard tomba sur la chevelure blonde de Margaret Peters, l'enseignante de Cat. Celle-ci releva la tête et lui sourit.
Elle l'avait vu, il ne pouvait pas faire autrement que la saluer.
Il s'approcha et lui dit simplement :
_ Bonjour, mademoiselle Peters. Vous profitez de votre mercredi ?
_ M. Sheppard. Je... Oui, un peu de tranquilité ne fait pas de mal. Cat n'est pas avec vous ?
_ Non, elle a tenu à rester pour aider Ed à réparer l'hélico.
_ Vous voulez vous asseoir ? Je vous offre un café.
John accepta. Il avait oublié sa résolution d'aller inviter Holly.
Ils passèrent leur commande sous le regard légèrement contrarié de la serveuse.
_ Ca se passe bien avec Cat à l'école ? Demanda John.
_ Oh... Elle ne se laisse pas faire dans la cour de récréation, il lui arrive même de défendre ses camarades. En classe, elle est souvent très bavarde. Mais je dois dire qu'elle s'en sort plutôt bien compte tenu des circonstances... Comment ça se passe avec vous ?
_ Elle fait des cauchemars la nuit et elle refuse d'aller dormir si je ne suis pas près d'elle. A part ça, ça va... Mais sa mère lui manque, dit-il en baissant la tête.
La jeune femme demanda, le plus naturellement du monde :
_ Et vous... ?
Il releva vivement la tête pour la regarder dans les yeux. Il ne s'était pas attendu à cette question. Et visiblement, la jeune femme non plus. Elle rougit violemment et dit précipitement :
_ Je suis désolée... Je me mêle de ce qui ne me regarde pas... Faites comme si je n'avais rien dit... Je parle parfois sans réfléchir mais...
_ Ce n'est pas grave, la rassura John. Vous êtes pardonnée.
John lui sourit et l'atmosphère se détendit un peu. La conversation dévia un peu. Elle lui posa des questions sur son métier et les hélicoptères. Il lui parla un peu de son ancienne vie de militaire et lui promit de l'emmener faire son baptème de l'air.
Au bout d'un très long moment, elle regarda l'horloge accrochée au mur.
_ Il est déjà si tard. Je n'ai pas vu le temps passer.
John vérifia sur sa montre.
_ Oh la, oui, Cat et Ed doivent m'attendre.
Ils réglèrent l'addition et sortirent en même temps. A l'extérieur, ils se saluèrent et partirent chacun dans une direction en se promettant de continuer la discussion une autre fois.

John passa par le hangar, Ed et sa fille n'y étaient déjà plus. Alors il rentra.
Lorsqu'il arrêta sa voiture, la lumière brillait aux fenêtres de la maison. John pouvait voir le vieil homme occupé à cuisiner. Sa fille, grimpée sur un tabouret, semblait l'aider avec sérieux.
L'ancien militaire sourit devant ce paisible tableau. Il descendit de la voiture et entra dans la maison.
_ Je suis rentré, lança-t-il en fermant la porte de la maison.
Un bruit de petit pieds nus courant sur le parquet retentit dans la maison presque silencieuse. Cat arrivait en courant. Elle se jetta dans les bras de son père et lui fit un petit câlin avant de lui dire :
_ Tu étais en retard alors on est rentré à la maison et on cuisine des spaghettis à la sauce tomate. J'y retourne, on a pas fini.
Elle déposa un baiser sur la joue de son père.
_ Ok, mais mets tes pantoufles avant. Sinon tu vas glisser.
Cat souffla bruyamment et répondit :
_ D'accord.
Elle avait toujours adoré se promener pieds nus même à l'extérieur. Quand ils vivaient encore sur Atlantis, elle avait déjà cette manie d'enlever ses chaussures dès que John ou Teyla avaient les dos tourné. Cela lui avait déjà valu quelques blessures sur la plante des pieds car elle le faisait aussi bien sur le continent que dans la cité. Cela dit, ces petites mésaventures ne l'avaient jamais découragée. Teyla avait l'habitude de dire qu'elle ressemblait à une petite sauvageonne.

John suivit sa fille dans la cuisine. Ed leva la tête de ses gamelles mais il ne dit rien. Il attendit que Cat soit couchée pour demander :
_ Tu as parlé à Holly ?
_ Non.
_ Qu'est-ce qui t'a pris autant de temps, alors ?
_ J'ai rencontré Meg Peters.
_ L'instit de Cat ? Et c'est avec elle que tu as passé tout ce temps ?
_ Oui.
Ed hocha la tête d'une étrange façon.
_ Quoi ? Demanda John, soupçonneux.
_ Rien... C'est juste que je n'aurais jamais pensé qu'elle pouvait t'intéresser.
_ Ed !!! J'ai juste discuté avec une simple connaissance... Je le connais à peine.
Malgré son envie de taquiner le jeune homme, Ed se contenta de sourire, de lui souhaiter bonne nuit et d'aller se coucher. Après tout le plus important était que John semblait avoir fait un premier pas vers la vie.

Le mercredi suivant, John et Meg se retrouvèrent, par un curieux hasard, à la même table du restaurant. Ils passèrent l'après midi à discuter, comme la dernière fois, de tout et de rien. Ils se séparèrent sur le trottoir. John rangea dans sa poche un papier où la jeune femme avait inscrit son numéro de téléphone personnel. Quand il releva la tête, il vit...

Bon, je vous ai fait une petite suite pour le week-end. J'espère que vous ne serez pas trop déçues.

Une fois de plus, il crut la voir.
Cela lui arrivait parfois. Mais cette impression n'était que fugitive, la réalité reprenait le dessus et il réalisait vite son erreur.
Mais, fois-ci, l'impression persistait.
John se dit que c'était une hallucination.
C'était sûrement ça puisqu'elle ne pouvait pas être réelle...
Et puis son hallucination se retourna, elle le regarda et lui sourit.
C'est à ce moment-là que tout devint noir et que John perdit toute sensation.

* * * * *

Quand elle ouvrit les yeux la première fois, il faisait nuit. Elle ne distingua qu'une silhouette qui s'approchait d'elle.
Une voix masculine lui murmura quelques mots de réconfort.
L'homme lui souleva la tête pour lui donner à boire. L'eau avait un léger goût amer mais soulagea tout de même sa gorge déséchée.
Il épongea son front brûlant avec un linge humide puis remit la couverture en place.
Elle ne tarda pas à s'endormir.

La seconde fois qu'elle s'éveilla, la pénombre avait fait place à une douce lumière.
Son regard se porta sur le mur face à elle. Il semblait être fait de bois. Elle devait être dans un sorte de cabane.
Un bruit de pas retentit près d'elle, elle voulut tourner la tête mais une violente douleur l'en empêcha. Elle ne put retenir un gémissement. Alors les pas se précipitèrent et quelqu'un s'assit sur le bord du lit qu'elle occupait.
Aussitôt, elle sentit sur son front la fraîcheur d'un linge humide qui atténua un peu son malaise.
L'homme de la nuit précédente apparut dans son champs de vision, une sorte de gobelet à la main. Il le porta jusqu'aux lèvres de la jeune femme pour lui faire boire quelques gorgées d'eau qui lui firent du bien. Elle le remercia d'une voix rauque.
Elle le regarda avec curiosité.
Il avait la peau sombre. Une partie de son visage était abimée et l'un de ses yeux, d'un noir profond donnait à la jeune femme un sentiment indéfinissable.
_ Comment vas-tu ? demanda-t-il.
_ J'ai mal à la tête.
_ C'est normal avec le coup que tu as pris.
_ Que m'est-il arrivé ?
_ Tu as été blessée par une explosion. Tu ne t'en souviens pas ?
Elle ne lui répondit pas mais... non, elle n'avait aucun souvenir de ça.
_ Qui êtes-vous ?
Le visage du jeune homme refléta une plus grande inquiétude quand elle posa cette question.
_ Mais... je suis Aiden, voyons.
Ce nom n'éveillait rien en elle. D'ailleurs, on ne pouvait pas dire que les souvenirs se bousculaient dans sa tête endolorie.
_ Qu'est-ce que tu as oublié d'autre ? Tu te souviens de ton nom au moins ?
Elle eut beau chercher, rien ne vint, aucun prénom, aucun nom. La panique la gagna et sa respiration s'accéléra.
Alors la main de l'homme vint caresser son front d'un geste apaisant.
_ Ce n'est pas grave, disait-il. Je vais te le dire... Tu t'appelles Alisa.

Oh la la, c'est pas sérieurx tout ça. Je suis d'une lenteur en ce moment. M'enfin bref, voici la suite.


Alisa.
Elle répéta le prénom en espérant que cela réveillerait un souvenir, une sensation...
Peine perdue, elle avait l'impression que ce nom n'était pas le sien.
_ Tes souvenirs reviendront, Alisa. Ne t'inquiète pas. Pour l'instant, il te faut juste du repos. Dors un peu.
Elle obéit. De toute façon, elle ne se sentait pas le courage de lutter plus longtemps contre le sommeil.

Les jours suivants, elle dormit beaucoup et peu à peu ses forces semblaient lui revenir.
Avec l'aide d'Aiden, elle fit même quelques pas dans ce qui, d'après lui, était sa chambre.
Pourtant, elle ne se souvenait toujours de rien mais elle essayait de rester optimiste. Elle se disait qu'il lui fallait être patiente mais vivre dans l'inconnu et devoir croire sur parole ce qu'on vous dit n'est pas facile.
Pouvait-elle faire confiance à Aiden ?
Bien sûr, il était gentil, plein de prévenance, attentionné. Il lui apportait à manger, l'aidait pour tout, tentait de la rassurer mais ce n'était qu'un étranger pour elle.
D'ailleurs, elle était une étrangère pour elle-même.
Sur sa demande, Aiden lui avait apporté un miroir.
Elle avait prit une profonde inspiration avant d'orienter l'objet.
Elle avait longuement contemplé son reflet, essayant de démentir sa première impression. Mais il n'y avait rien à faire. Son propre visage lui était aussi inconnu que son nom.
Elle avait soupiré, résignée.
Aiden lui avait encore murmuré des paroles de réconfort mais rien ne pouvait arranger le fait que sa vie passée n'existait plus.

Les jours s'écoulaient, tous semblables. Alisa était maintenant en assez bonne forme pour pouvoir se promener un peu et découvrir l'endroit où ils vivaient.
La cabane n'était pas très grande et ne comportait qu'une seule chambre. Cette découverte troubla la jeune femme.
Se pouvait-il qu'elle et Aiden soient... ?
Qu'ils soient quoi, au fait ?
Il ne lui avait encore rien dit sur ce qui les liait. En fait, il ne lui disait pas grand chose concernant son passé et, pour le moment, elle ne se sentait pas le courage de l'interroger.

Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'Alisa s'était réveillée dans cette petite chambre. Malgré la lutte qu'elle menait pour se rétablir, ces jours s'étaient écoulés paisiblement.
Mais un matin, quand Aiden était venu la voir, il avait l'air agité comme fiévreux. Ce qu'il lui avait dit semblait assez incohérent. Elle avait juste compris qu'il devait s'absenter quelques jours, qu'elle ne devait pas s'inquiéter car elle était en sécurité si elle restait dans la cabane. Et puis il était parti.
Il était revenu trois jours plus tard. Il semblait de nouveau calme. Quand Alisa l'avait questionné sur son absence, il avait vaguement répondu qu'un problème imprevu était survenu, l'obligeant à partir. Elle n'avait rien réussi à lui soutirer de plus. Ce mutisme attisait la curiosité de la jeune femme ainsi que sa méfiance mais elle préféra ne rien laisser transparaître de ses doutes. C'était plus sûr ainsi.
Quand il le lui demanda, elle répondit simplement que tout s'était bien passé.

Un vie simple s'était installée pour Alisa et Aiden sur cette petite planète. Cependant, environ une fois par mois, le jeune homme redevenait nerveux et disparaissait sans qu'elle sache pourquoi.
Un jour qu'Aiden était parti, Alisa décida de faire un ménage de printemps dans cette cabane qui en avait un besoin urgent. Elle commença par le plafond. D'effrayantes toiles d'araignées y étaient accrochées. Elle passa ensuite un chiffon sur le dessus d'une des poutres soutenant le toit quand sa main heurta un objet qui bascula et s'écrasa au sol dans un grand bruit. Alisa ne put s'empêcher de sursauter.
Elle descendit précipitemment de la chaise sur laquelle elle était montée et s'acroupit. La boîte métallique s'était entrouverte sous le choc. Alisa avança lentement la main vers la couvercle et le souleva.

La voilà, la suite de ma fic. En fait, elle était écrite depuis des mois mais j'ai quand même réussi à la modifier et donc, la voilà.

Alisa s'agenouilla et prit le premier objet, le plus volumineux. Elle ne savait plus comment cela s'appelait mais elle savait que c'était une arme. Elle la posa avec précautions sur le sol.
Elle trouva ensuite un étrange petit boîtier dont elle ne connaissait pas l'utilité. Elle le mit près de l'arme.
Elle continua l'inventaire par un morceau de tissu soigneusement plié.
Un mouchoir d'homme.
Elle l'attrapa par un coin, il se déploya dégageant un parfum particulier qui ne lui était pas inconnu. Elle eut l'impression de se rapprocher de ses souvenirs et cela la fit frémir. C'était la première fois que ça lui arrivait.
Pour essayer d'attiser ce qui ressemblait à un début de souvenir, elle porta le morceau d'étoffe à son visage pour le respirer mais l'impression s'était déjà envolée. Il ne restait qu'une indéfinissable sensation de bien-être.
Elle contempla un peu mieux le mouchoir. Même si c'était un mouchoir masculin, elle savait qu'il n'appartenait pas à Aiden. L'odeur que dégageait le carré du tissu n'était pas la sienne. Elle était plus fraîche, plus gaie.
Elle replia le mouchoir sans pouvoir s'enlever l'idée que ce n'était pas la première fois qu'elle accomplissait ce geste.
Sous le mouchoir, une photo représentait petite fille aux boucles brunes qui la regardait en souriant.
Une vague d'émotion souleva le coeur d'Alisa. Sa respiration s'accelera. Des larmes vinrent lui piquer les yeux tandis qu'un mot lui venait à l'esprit comme une évidence : Cat. C'était le nom de l'enfant, son enfant, elle en était certaine.
A travers les larmes qui lui brouillaient la vue, Alisa sourit à l'image avant de la presser sur son coeur. Elle resta comme ça jusqu'à ce qu'un éclat de lumière attire son regard au fond de la boîte qu'elle croyait vide.
Elle posa la photo sur le mouchoir et prit le petit objet. C'était un anneau de métal doré sur lequel étaient ciselés d'étranges motifs. A l'intérieur étaient gravés deux coeurs entrelacés ainsi que des prénoms : John et Teyla.
Alisa lâcha l'alliance comme si elle lui brûlait les doigts et se prit la tête entre les mains. Une image venait de s'imposer à elle presque violemment. Un homme lui passait cet anneau au doigt en la regardant dans les yeux.
Alisa ouvrit lentement les yeux, laissant ses mains tremblantes retomber sur ses genoux.
Trop de questions se bousculaient.
Elle ramassa l'alliance pour la passer à son annulaire. Elle lui allait parfaitement.
Elle soupira douloureusement.
Qu'allait-elle bien pouvoir faire ? Si en fin de compte son nom était bien Teyla et pas Alisa comme le lui avait dit Aiden, elle devait lui demander des explications. Si son mari et sa fille l'attendaient quelque part, elle ne pouvait pas rester là.
Elle devait réfléchir, trouver un moyen de retrouver sa famille.

Alisa n'eut pas le temps de trouver de solution car la porte s'ouvrit sur Aiden.
Elle leva vivement la tête vers l'homme, une lueur de colère dans le regard.
_ Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?