La photo sur son chevet. [E]

La photo sur son chevet.



Auteur: Lily
Titre : La photo sur son chevet.
Genre : Romance, drame.
Ship : John/ Other.
Saison : Au cours de la 3.
Résumé : Une photo attire l’attention de Teyla sur le chevet de John. Qui est cette jeune fille ?

L’Athosienne était assise sur le lit recouvert d’une couverture grise. Les bras en extension de chaque côté d’elle, elle s’appuyait, en balayant la pièce du regard. La décoration était pauvre, et le rangement ne semblait pas son fort. Ce n’était pas la première fois que la jeune femme entrait dans la chambre de son supérieur, mais à chaque fois elle était surprise. La pièce ne lui ressemblait pas vraiment, elle reflétait l’apparence d’une personne triste, sans espoir. Et qu’elle sache, John n’était pas comme ça.

Finalement le regard de Teyla se posa sur le chevet juste à côté de la tête du lit. Dessus était posé sa montre, une lampe et un cadre avec une photo. Cette photo Teyla l’avait déjà aperçut, mais elle ne s’était jamais vraiment attardée dessus. Dans chaque chambre du personnel, on trouvait des milliers de photos, famille, ami, c’était chose courante. Mais dans celle-ci il n’y avait qu’une seule photo…

Tendant le bras elle attrapa le cadre photo entre ses doigts et observa la jeune femme qui posait. Elle avait l’air jeune, environ dix sept ans. Ses cheveux étaient longs et blonds. Ses yeux bleus et son sourire éclataient dans la lumière du soleil. Elle était vraiment très belle, et malgré elle Teyla se sentit un peu jalouse.

Le bruit de l’eau dans la salle de bain cessa, et l’Athosienne reposa le cadre à sa place. Quelques secondes plus tard, John sortit de la petite pièce adjacente. Il portait sa tenue militaire et semblait prêt à partir en mission.
- Je ne vous ai pas trop fait attendre au moins ? Demanda-t-il avec son sourire légendaire.
- Non, pas du tout.
- Bien, alors…
- Je peux vous poser une question ?
John hocha la tête positivement.
- Qui est la fille sur la photo ?

Le regard de Sheppard passa de Teyla au cadre posé sur le chevet. Son sourire se dissipa comme neige au soleil. Ses yeux s’assombrirent et il entrouvrit les lèvres cherchant ses mots…

- Un souvenir. Articula-t-il.
- Vous l’avez… Aimé ?
- Dans une autre vie… On y va, les autres vont nous attendre. Dit-il en se reprenant.
- Bien sûr. Acquiesça Teyla en se levant.

L’Athosienne se dirigea vers la porte et passa sa main devant le capteur pour que celle-ci s’ouvre. John la suivit de près mais au moment de passer la porte il s’arrêta et posa les yeux sur la photo…

- Une autre vie. Répéta-t-il pour lui-même.

Quelques heures plus tard.

- On se repli tous le monde à la porte des étoiles ! Hurla John.
L’équipe fit demi-tour, sous le feu de leurs ennemis. Rodney était devant, il était le seul à courir sans répliquer. Les trois autres, arme au poing, répondaient avec ferveur à l’attaque des Genii. Ils s’étaient laissés surprendre et maintenant ils n’avaient d’autres choix que de faire demi-tour.
- Rodney composez l’adresse vite ! Ordonna Teyla.
- Je fais ce que je peux.
- Alors faites plus vite Mckay !

John et Ronon s’arrêtèrent à l’abri derrière un arbre pour recharger leurs armes. Ils en profitèrent pour souffler un peu par la même occasion.

- Combien il vous reste de munitions ? Demanda Ronon.
- Pas beaucoup et vous ?
- Suffisamment pour faire quelques dégâts !
- Très bien…. Je vous couvre, dès que je vous le dirais, vous filez à la suite de Mckay et Teyla.
- Non c’est moi qui vous couvre !
- Ronon ne discutez pas c’est un ordre !
Le Satedien acquiesça de mauvais grès. Soudain John sortit de derrière son arbre et ouvrit le feu sur l’escouade de soldat qui venaient dans leur direction. Il fit signe à Ronon et le guerrier courut en direction de la porte. John ne tarda pas à le suivre toujours en tirant.
Soudain le militaire fut à court de munition et tournant les talons il courut aussi vite que possible.

Il aperçut devant lui la porte des étoiles qui s’ouvrait et il reprit espoir. Il ne lui restait que quelques mètres à parcourir et son équipe était en vue. Soudainement une détonation sembla sortir du lot. Il n’aurait pas su dire pourquoi mais il l’entendit distinctement. C’est alors que vint la douleur, une douleur violente. Il lui sembla qu’on lui arrachait les entrailles et il poussa un cri presque inhumain. Le son de la voix de Teyla ne lui sembla alors plus qu’un murmure, lointain, faible. Elle avait crié son nom alors que son corps attiré par l’attraction terrestre rencontrait le sol.

Son esprit embrouillé, envahit par la douleur n’était plus capable de penser cependant il comprit qu’il avait été touché. Le reste lui sembla encore plus fou, il sentit juste qu’on le soulevait sans ménagement et qu’on l’entraînait quelque part. John n’était plus qu’à demi conscient, ne luttant même pas pour ne pas sombrer. Ses amis avaient beau lui parler, encore et encore, il n’entendait rien. Rien sauf le battement de son cœur qui fort au début ralentissait de plus en plus…

Une fois la porte traversée, ils appelèrent une équipe médicale qui ne se fit pas attendre. John avait l’impression qu’on le bringuebalait dans tous les sens, et la seule chose dont il se préoccupait c’est que cela intensifiait la douleur. Au bout de quelques minutes il sentit que cela se calmait. Où est-il ? Est-ce qu’il avait perdu connaissance… Ou bien non, car la douleur était encore là. Faisant un effort surhumain il tenta de garder les yeux ouverts quelques secondes de suite.

Il croisa alors le regard de Carson. Le médecin était en train de s’habiller avec l’aide d’une infirmière. Il le regardait fixement, et quand il le vit son visage sembla se détendre brusquement.

- John, John vous m’entendez ? Ne vous inquiétez pas, je vais vous sortir de cette mauvaise situation.
- Angel. Souffla-t-il à demi voix.
- Pardon ?
- Angel…
- Il délire. Dit-il à l’intention de son infirmière. John, vous allez bientôt dormir et on va vous opérer. Préparez l’anesthésie !

Elle était apparue brusquement. A peine visible et pourtant si réelle. Elle restait debout figé juste devant Carson, son visage tourné vers John. Elle semblait flotter dans l’air tel un ange. Son ange. Angela. Il avait prononcé son nom du bout des lèvres, il se sentait partir loin, mais croyait se rapprocher d’elle. Finalement tout devint obscur autour de lui et seule la jeune fille resplendissait dans le noir. Une auréole de lumière s’était formée autour d’elle puis avant que tout s’assombrissent elle prononça quelques mots.

- Bats-toi John.

1983 Salem. Illinois.

John se regarda dans le miroir de la salle de bain et passa ses deux mains dans sa crinière noire et épaisse. Un coup à droite, un coup à gauche, voilà la symétrie était parfaite. John réajusta ensuite son tee-shirt blanc et s’essuya les mains sur son jean.

- John dépêche-toi mon chéri ! Cria une voix féminine.
- Deux secondes maman ! Répondit-il en roulant des yeux.
- Tu vas être en retard !
- Maman ! Râla de nouveau le jeune garçon.

John soupira et après un dernier coup d’œil dans la glace il sortit enfin de la salle de bain. Au pas de course, le lycéen attrapa son sac à dos dans le couloir et descendit l’escalier.

- Ton petit déjeuner est sur la table !
- Pas le temps, je dois passer prendre Angel.
- Mais je t’ai fait des pancakes !
- Je les mangerais sur le chemin !
- Je suppose que je te dépose pas alors ?
John chipa quelques pancakes dans l’assiette et se tourna vers son père.
- Pas la peine. Je file à plus !
- Travaille… La maman ne put finir sa phrase que John était parti. Bien !

John marchait d’un pas rapide, son sac sur l’épaule. Il traversa la route et longea les maisons jusqu’à ce qu’il débouche au milieu des prés verts et de la nature. Il faisait bon et l’été se faisait sentir de plus en plus. Le lycéen s’arrêta devant un arbre au tronc massif. C’était l’un des plus anciens de la région et il faisait la fierté de ses habitants. C’était sur son tronc aussi que les amoureux venaient graver leurs initiales.

Cet arbre était aussi le point de rendez-vous des deux jeunes gens. Sauf qu’aujourd’hui Angel n’était pas au rendez-vous. John avait beau faire le tour de l’arbre, regarder aux alentours, il n’y avait pas trace de la jeune fille. Soupirant il regarda sa montre…

- On te sent à des kilomètres !
Le lycéen tourna sur lui-même et vit Angel la tête en bas, pendu à l’arbre par les pieds.
- Angel !
- C’est pour qui que tu t’ai renversé la bouteille de parfum sur la tête ?
- Je ne sens pas si fort… Et toi qu’est-ce que tu fais la tête en bas.
- Je suis une chauve souris.
- Tu n’es plus un petit oiseau alors ?
- Pas cette semaine !
- Tu veux pas descendre de là, on va être en retard à l’école !
- Répond à ma question…
- Pour personne.
- Menteur !
- Angel…
- Johnny, avoue-moi tout !
- Pour toi…
John s’avança et déposa un furtif baiser sur les lèvres d’Angel qui se releva aussitôt sur sa branche.
- John, tu es fou ? S’indigna-t-elle.
- Ne prend pas cette mine dégoûtée c’était qu’un baiser.
- Pas de ça beurk, ne recommence plus jamais.
- Gamine, tu as dix sept ans ou dix ans ?
- J’ai l’âge que j’ai, et les garçons ne m’intéressent pas.
- Merci pour moi.
- Tu n’es pas un garçon, tu es John…
- Okay, bon viens on va vraiment être en retard et j’ai pas envie de finir en colle.
- Aide-moi à descendre !
Angel jeta son sac de cours en bas puis tendit les bras à John pour qu’il l’aide à descendre. Une fois sur la terre ferme, la jeune fille ramassa son sac et glissa sa main dans celle du lycéen…
- On fait la course ? ! Lança-t-elle d’un air taquin.

Ils se sourirent, John acquiesça et partirent en courant direction le lycée.