Past and power [E]

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PAST AND POWER

Auteur : Julianna Alemara
Saison : HS
Genre : euh … chais pas trop
Résumé : Quand Teyla se réveille sur Terre, six mois après le drame qui a anéanti toute la civilisation atlante, elle doit apprendre à vivre dans son nouvel environnement, et faire face à de nouvelles responsabilités, qui lui étaient jusqu’alors inconnues. Mais, quand la jeune femme parvient enfin à trouver son équilibre, tout bascule.

Chapitre 1 : Un réveil difficile

Des images se bousculaient dans la tête de Teyla Emmagan : des vaisseaux Wraiths qui arrivaient tout droit sur Atlantis, la panique au sein de la cité, des explosions de toutes parts, le Dédale qui n’arrivait pas …

La jeune femme se réveilla en sursaut. Aussitôt, une lumière aveuglante lui frappa les yeux. Elle devait sans doute être à l’infirmerie. Mais pour quelle raison ? Que s’était-il passé ? Avait-elle été touchée par l’une des explosions.
- Mlle Emmagan ? Mlle Emmagan, vous m’entendez ?
Cette voix, elle ignorait à qui elle appartenait. Elle n’avait pas le souvenir de l’avoir déjà entendue auparavant. Peut-être cet homme était-il venu pour porter secours aux Atlantes !

L’Athosienne se contraint à ouvrir les yeux. L’homme qui se trouvait en face d’elle lui était effectivement inconnu. Il devait avoir une trentaine d’années. De corpulence moyenne, il semblait pourtant avoir un certain charisme. Ses yeux laissaient apparaître une bienveillance extrême. Il lui souriait chaleureusement, ce qui rassura un peu la jeune femme.
- Où suis-je ? Ce n’est pas …
- Pas la cité des Anciens, suggéra le jeune médecin.
L’intéressée acquiesça, déboussolée. A travers la fenêtre, elle pouvait voir de grands édifices au loin. Une branche d’arbre heurtait la vitre par intermittence, animée par le vent qui semblait souffler avec ardeur.
- Vous êtes dans un hôpital militaire Mademoiselle, sur Terre. Vous avez été victime d’un sérieux traumatisme qui vous a plongé dans le coma durant six mois. Nous ignorions si vous alliez vous réveiller un jour.
- Et le colonel Sheppard ? Et le Dr Weir ? Et …
Le jeune homme posa sa main sur le bras nu de Teyla, pour l’inciter à cesser de parler. Celle-ci s’exécuta et attendit une réponse du médecin. Néanmoins, constatant que ce dernier ne daignait répondre, l’inquiétude la gagna très rapidement.
- Dites … dites-moi ce qui est arrivé à mes amis, exigea l’Athosienne.
L’intéressé hésita un instant, puis se résigna :
- Mademoiselle Emmagan, je suis au regret de vous annoncer que vos amis ont tous péri dans l’exercice de leurs fonctions. Je suis vraiment navré, compatit le jeune homme.

Teyla se sentait désemparée. John, Elizabeth, Rodney … non, ce n’était pas possible ! Il devait y avoir une erreur, il restait forcément quelqu’un. Elle sentait des larmes lui picoter les yeux mais refusait de les laisser couler. Non, il était hors de question que ce parfait inconnu voit sa détresse !
- Comment suis-je arrivée ici ? demanda-t-elle.
Sa voix tremblait, ce qui n’échappa pas au bon docteur. Néanmoins, il se doutait bien que la jeune femme l’enverrait sur les roses, s’il tentait de la consoler. De ce fait, il se contenta de répondre à la question :
- Vous avez été grièvement touchée lors d’une explosion. Le colonel Sheppard vous a fait traverser la porte des étoiles, c’était votre seule chance de survie.

La belle Athosienne baissa la tête, honteuse d’être en vie alors que tous ses amis avaient péri dans l’attaque des Wraiths. Certes il restait son peuple mais … à cet instant, une vision d’horreur envahit l’esprit de Teyla. Et si le peuple Athosien avait été retrouvé par les Wraiths !? Elle se souvenait très nettement que les Terriens avait fait évacuer tous ses compagnons mais …
- Et qu’est devenu mon peuple ? demanda-t-elle, pleine d’appréhension.
- Votre peuple est toujours dans la galaxie de Pégase mais …
- Mais quoi ? questionna la jeune femme.
Le médecin laissa échapper un soupir.
- Docteur Graison, s’il vous plait ? le supplia-t-elle, après avoir lu le nom de son interlocuteur sur sa blouse blanche.
- Ce n’est pas à moi de vous en parler, mais pour eux vous êtes déjà morte, ils ne croient plus à votre réveil depuis longtemps.

Cette fois-ci, la pauvre Athosienne ne put retenir ses larmes. Elle les laissa couler sur ses joues, silencieusement, tandis que le médecin ne cessait de répéter combien il était désolé.
- Partez ! s’énerva Teyla. Partez ! Laissez-moi tranquille !
Le médecin obtempéra, lui signalant que si elle avait besoin de lui, elle n’avait qu’à presser sur tel ou tel bouton.

Chapitre 2 : Une nouvelle surprenante

Le général O’Neill était dans son bureau du Pentagone. Il s’ennuyait ferme ici, mais cette promotion, c’était un cadeau qui ne se refusait pas. Il jouait négligemment avec une balle de tennis quand le téléphone sonna.
- Encore un de ces maudits bureaucrates ! maugréa Jack pour lui-même.
Néanmoins, quand il décrocha, la voix qu’il entendit n’était pas celle de tous ces « bureaucrates » qu’il détestait tant ! Non pas que cette voix lui soit inconnue, non, elle lui était juste … beaucoup plus agréable.
- Hank ! Ca fait plaisir de t’entendre ! s’exclama-t-il sur un ton enjoué.
………
- Quoi ? Mais c’est génial ! s’enthousiasma-t-il.
………
- Oh oui, oui bien sûr, je comprend ! Si j’apprenais que tous les membres du SGC étaient morts, j’ignore comment je réagirais.

La conversation des deux hommes se poursuivit pendant plusieurs minutes. Quand, enfin, ce bon vieux général raccrocha, il avait une occupation ! Il devait se rendre au chevet de Teyla Emmagan au plus vite, pour lui expliquer la situation. Ca n’allait pas être du facile, facile, mais il s’en sortirait !

Jack laissa négligemment un mot sur la porte comme quoi il était absent, mais qu’il était FORMELLEMENT INTERDIT de toucher à son déjeuner. Ces post-it jaunes sur la porte rendaient toujours furax quelques uns de ses supérieurs mais O’Neill n’était pas prêt à se laisser dicter sa conduite par des politiciens, oh ça non ! Le général Hammond, quant à lui, s’était fait une raison depuis un petit moment, maintenant !
« Ah, un grand homme ce général ! » songea Jack pour la énième fois.

- Vous sortez ? bredouilla sa secrétaire.
- Oui, répondit O’Neill agacé.
- Mais enfin, il fallait prévenir, je n’ai pas eu le temps d’appeler une voiture et …
- Ecoutez, Linda, vous êtes vraiment très aimable … VRAIMENT ... mais ma bonne vieille Jeep est bien brave et je pense qu’elle saura me conduire où je veux aller ! expliqua le général.

La secrétaire ne protesta pas. Elle ne comprendrait décidément jamais ce général ! Jusque là tous ses anciens supérieurs piquaient une crise si leur voiture n’était pas prête à temps ou si leur déjeuner était trop froid … O’Neill, lui, voulait conduire sa propre voiture, aller chercher son déjeuner lui-même, il était vraiment hors norme en comparaison de tous ces généraux du Pentagone.

Alors qu’il voulait ouvrir sa voiture, Jack réalisa qu’il avait oublié ses clefs. Non sans un petit soupir, il se résolut donc à rebrousser chemin.
- Fina …
- Non Linda, j’ai juste oublié mes clefs ! protesta O’Neill.
Il farfouilla quelques minutes dans son bureau, retrouva le petit trousseau et ressortit de la pièce, brandissant ses clefs sous le nez de sa secrétaire.

Une demi-heure plus tard, il se renseignait à l’accueil. Ca faisait près de quatre mois qu’il n’avait pas rendu visite à Teyla Emmagan et, bien entendu, il avait oublié le numéro de la chambre.
- Chambre 326, Monsieur ! annonça la réceptionniste.
L’intéressé la remercia brièvement et se rendit à la chambre … combien déjà ? … ah oui, 326 !

Quand il arriva, il vit le médecin en charge du dossier sortir de la chambre. Comment il s’appelait déjà ? Ah il l’avait su mais … ah oui c’est ça ! Le Docteur Graison !
- Comment va-t-elle Docteur ?
- Général, vous tombez bien, Mlle Emmagan souhaite justement en savoir plus sur ce qu’il s’est passé …
- Oui, ça je m’en doute bien ! trancha O’Neill. Mais comment va-t-elle ?
Le médecin marmonna quelques paroles inintelligibles avant de répondre :
- Eh bien, médicalement parlant, elle s’est bien remise. Nous allons la garder en observation quelques temps, mais …
- Merci Docteur, coupa le colonel.

Sur ce, il pénétra dans la chambre.

Chapitre 3 : Une vie qui suit son cours

Les Athosiens avaient baptisé leur nouvelle planète Emmagania, en hommage à leur ancien chef. Ca faisait maintenant six mois qu’ils étaient installés sur cette planète et tout s’y déroulait à merveille.
La terre était très fertile. De magnifiques montagnes surplombaient la vallée dans laquelle le village s’était installé. Un peu plus au sud, de grandes falaises se découpaient sur le ciel azur. Deux cascades d’eau claire se déversaient dans le lac qui s’étendait à leur base.

Comme tous les jours, la plupart des Athosiens adultes travaillaient dans les champs, tandis que les enfants n’avaient de cesse de courir dans tous les sens.

- Jinto ? appela Halling qui était désormais le chef du village.
L’adolescent se présenta à son père, sans un mot, le visage triste. Tel était son comportement depuis le drame qui avait frappé la cité des Ancêtres. En effet, sous l’effet du choc, le jeune homme était devenu muet, et s’était montré incapable de reprendre goût à la vie.

Un jour, Jinto était monté au sommet de l’une des falaises et avait entrepris de descendre en rappel sur une petite longueur, comme le lui avait appris le colonel Sheppard. Au grand étonnement de tous, il y passa presque un mois. Il taillait la roche, inlassablement. Enfin, un jour, alors que la nuit commençait à tomber, il se résolut à descendre. Ce jour là, les Athosiens n’en crurent pas leurs yeux. En effet, le jeune homme avait soigneusement sculpté le visage du Docteur Weir, du colonel Sheppard, du docteur McKay, de Teyla Emmagan, et de Ronon Dex dans la roche.

- Jinto, va voir Darya. Elle voudrait te montrer quelque chose.
Le jeune homme inclina longuement la tête puit tourna les talons. Il se dirigea vers la tente de Darya et y pénétra sans un bruit. Le petit espace de vie qui s’y déployait était chaleureux, accueillant.

Dès qu’elle l’aperçut, l’Athosienne qui s’y trouvait lui adressa un large sourire et l’invita à s’asseoir. Pendant un long moment, les deux amis s’observèrent en silence. Darya était une jeune femme exceptionnelle qui savait interpréter différents signes du destin, et qui se trouvait être extrêmement jolie.

Jinto était profondément amoureux de Darya mais il n’avait jamais eu le courage de le lui dire, et pour maintenant il n’en aurait plus jamais l’occasion.

- Jinto, commença Darya. Je voulais te montrer quelque chose. Tu te souviens de m’avoir donné ce dessin ?
L’adolescent acquiesça. Il s’agissait d’un magnifique dessin qu’il avait réalisé à l’aide d’un fusain que le colonel Sheppard lui avait offert un jour, après avoir passé deux semaines sur Terre. Ce dessin représentait Teyla avec un homme qui était inconnu aux Athosiens. Jinto avait dit que ce n’était personne, juste un être qu’il avait imaginé. Teyla et cet inconnu semblaient particulièrement intimes ici.
- Tous les signes du destin corroborent ton dessin Jinto. Comment cette idée t’est-elle venue ?
En guise de réponse, l’intéressé se contenta d’hausser les épaules.
- Jinto, c’est très important, murmura Darya. Si tu as un don particulier, et je crois que tu en possèdes un, il faut que tu apprennes à l’utiliser. Il pourra t’être précieux. Quand nos Ancêtres nous font un cadeau, ce n’est jamais par hasard.
Le visage de Jinto restait impassible. Il semblait totalement étranger à ce que disait son amie, et pourtant … il se souvenait, il savait d’où venait ce don ! Mais comment l’expliquer à Darya ? Sans un mot, il prit un morceau de parchemin et commença à dessiner, sous l’œil attentif de la jeune femme.
Il s’appliqua beaucoup, et sa réalisation lui prit plusieurs heures. Mais quand il eut fini, le dessin qu’il offrit à Darya ne lui apporta que très peu d’éclaircissements. Etait représenté sur le parchemin un étrange lieu, décoré d’une manière qui était inconnue à la jeune femme. Et au milieu, se trouvait Jinto, seul, debout. Sur son corps étaient gravés d’étranges symboles.
- Jinto, as-tu encore ces symboles sur ton corps ?
A ces mots, le jeune Athosien ôta sa chemise, dévoilant un torse emprunt de marques étranges, comme si elles étaient faites au fer rouge.

Darya ne put réprimer un petit cri de stupeur en observant ces symboles. Puis, d’un doigt tremblant, elle effleura la peau meurtrie du jeune homme. Quelle ne fut pas sa surprise quand l’un des symboles s’illumina au contact de ses doigts !
- Oh non ! Ce n’était que le commencement ! murmura-t-elle.

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Chapitre 4 : Une visite amicale mal venue

Le général venait d’entrer dans la chambre de l’Athosienne. Celle-ci avait la tête tournée vers la fenêtre et ne daignait guère regarder son visiteur. Pourtant, elle avait remarqué sa présence, il en était certain.
- Salut ! lança-t-il sur un ton un peu trop enjoué pour être naturel.
L’Athosienne poussa un petit soupir avant de se tourner vers le militaire.
- Je ne veux pas de votre pitié, Général O’Neill ! annonça-t-elle sèchement.
Quel caractère tout à fait charmant ! songea l’intéressé. Mais il en fallait plus que ça pour qu’il se démonte. Oh ça oui ! Il n’allait pas lui faire le plaisir de repartir comme il était venu. Il était venu parce qu’il avait des choses importantes à lui dire, et il ne partirait pas le temps qu’il ne lui aurait pas parlé des choses en question !
- Ecoutez, Teyla. Vous allez peut-être me trouver particulièrement enquiquinant, et vous pouvez parler avec le Dr Jackson, je suis persuadé qu’il sera entièrement d’accord avec vous ! En attendant, même si vous êtes décidée à rester muette comme Teal’c, vous allez m’écouter.
- Je n’ai aucun ordre à recevoir de vous, Général. Je ne fais pas partie de vos hommes, rétorqua l’intéressée.
Jack ne put s’empêcher de s’élancer dans un grand geste théâtral d’énervement. Néanmoins, comme à l’accoutumée, il s’arrêta en plein milieu et laissa retomber ses bras.
- Ca suffit ! La diplomatie n’est pas mon fort, alors si vous ne voulez pas m’écouter, soit ! Mais je dirai ce que j’ai à dire, et tant pis s’il n’y a que le mur qui écoute !
La jeune femme soutint son regard, le mettant au défi de s’exécuter.
- Bien, se radoucit O’Neill. Ecoutez, je sais que le Docteur Graison vous a appris que toute l’expédition Atlantis s’était transformée en chair à canon, et j’en suis vraiment navré. Croyez le ou non, mais moi aussi j’avais des amis dans cette expédition, et parfois je me dis que Daniel, qui n’arrêtait pas de me casser les oreilles pour que je le laisse partir, aurait pu faire partie de ces personnes…
Il marqua une petite pause, attendant une réaction de la part de Teyla, mais rien ne vint.
- Bon, je tenais juste à vous dire que quand vous serez rétabli, il y aura toujours une place pour vous au sein du SGC, et que nous avons rendu aux membres de l’expédition Atlantis les hommages qui leur étaient dus. Ils sont morts en héros, tout le monde le sait. De même si vous souhaitez rejoindre la planète où votre peuple se trouve, le Dédale vous y conduira. Voilà !
L’Athosienne ne réagit pas plus que les fois précédentes, ce qui décontenança un peu O’Neill. Il aurait aimé qu’elle cède, mais tant pis.
- Je vous laisse mon numéro, si vous voulez me joindre, je suis sûr que le personnel se fera un plaisir de vous expliquer comment fonctionnent les téléphones. Vous pouvez m’appeler, même si c’est juste parce que vous allez mal ou, je veux dire ce n’est pas obligé de rester strictement … fin bref, au revoir Teyla. Prenez soin de vous.

Sur ce, il quitta la pièce. Teyla attendit quelques instants pour être certaine que le général avait quitté les lieux, puis elle prit la carte qu’il avait posé sur sa table de chevet. Le nom du général y était inscrit, avec en dessous, une série de chiffres. C’était étrange, était-ce un système similaire à celui de la porte des étoiles qu’ils appelaient … téléphone ? Quoiqu’il en soit, c’était sans importance puisqu’elle se refusait à appeler le général, que ce soit maintenant ou dans un an, ça n’y changerait rien !

Elle n’aimait pas cet homme. Son humour était similaire à celui du colonel Sheppard, mais elle avait l’impression qu’il voulait le remplacer en tant qu’ami et confident. Après, ce serait quoi ? Le colonel Carter qui voudrait remplacer le Dr Weir, peut-être ! Non mais ils se prenaient pour qui, elle avait perdu ses amis, ils croyaient vraiment pouvoir les remplacer comme ça, en un claquement de doigts !

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Chapitre 5 : Symboles et présages

Darya avait vivement retiré son doigt. Maintenant, avec la permission de Jinto bien entendu, elle était en train de reproduire sur un morceau de parchemin les symboles qu’elle pouvait voir sur le corps du jeune homme. Ces symboles lui rappelaient quelque chose. Mais quoi ? Où avait-elle bien pu les voir auparavant ? Elle ne saurait le dire.
- Jinto, cet homme … est-ce que tu pourrais m’en faire d’autres dessins s’il te plait ? J’aimerais voir un peu mieux les traits de son visage.
Le jeune homme haussa les épaules. Tandis que son amie continuait de s’afférer à reproduire les symboles, il prit un nouveau morceau de parchemin, son fusain et se mit au travail.

Darya ne pouvait s’empêcher d’observer Jinto. Il avait les yeux fermés, et pourtant son poignet s’agitait avec assurance, pour tracer des courbes fines, réaliser des reflets d’une qualité exceptionnelle. Elle était subjuguée par ce mouvement calme et assuré, à chaque fois qu’il … Non, elle ne devait pas penser à ça, il fallait qu’elle se concentre sur les symboles.

Une heure s’écoula ainsi, et Jinto continuait de dessiner. Quant à Darya, elle avait achevé de reproduire les symboles mais ne les comprenait toujours pas. Elle s’apprêtait à renoncer quand Jinto s’empara de la reproduction et se mit à dessiner dans un coin.

Quand il rendit le parchemin à la jeune femme, celle-ci se maudit de ne point y avoir pensé plus tôt. En effet, ce que Jinto avait dessiné dans un coin, c’était l’anneau des Ancêtres. Et ces symboles correspondaient à ceux qui étaient sur … comment les terriens appelaient-ils cela déjà ? … Ah oui ! Un DHD ! C’était extraordinaire.

- Merci Jinto ! Merci beaucoup, tu m’avances énormément.
L’intéressé la gratifia d’un maigre sourire avant de se remettre à sa propre tâche. Darya, quant à elle, entreprit donc de regrouper les symboles par sept, puisque tel était le nombre de symboles nécessaires pour ouvrir le chemin. Cette entreprise fut longue et fastidieuse, et enfin, quand elle eut fini, elle réalisa qu’il restait un symbole isolé. Elle ne se l’expliquait pas. Comment se faisait-il qu’il y ait ce symbole tout seul. Non, elle devait s’être trompé quelque part ! C’est alors qu’elle regarda ce symbole. Mais oui bien sûr ! Elle le connaissait, c’était … c’était le symbole que les terriens avaient sur leurs uniformes ! Le symbole de leur monde ! Mais toutes ces coordonnées, à quoi pouvait-elle bien correspondre ? A cette question, elle n’avait toujours pas de réponse.

C’est alors que Jinto lui tendit le portrait de l’homme inconnu. En observant les traits du jeune homme, Darya ne put s’empêcher de frémir. C’était impossible ! Ca … ça ne pouvait pas être lui !

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Chapitre 6 : Une sortie non autorisée

Ca faisait maintenant trois jours que Teyla s’était réveillée, et elle en avait plus qu’assez de rester dans ce lit à longueur de journée. Elle avait envie d’être seule, et ici c’était impossible. Entre le passage des médecins et le fait que tout le personnel militaire du SGC savait où elle se trouvait, elle n’avait que très peu de moments de solitude.

Le Dr Jackson était passé la voir la veille. C’était la seule personne dont elle avait réellement apprécié la compagnie. Il avait été gentil, et il était le seul en qui elle n’avait pu déceler aucune pitié, juste une sorte d’amitié respectueuse. « Amitié », elle ne le connaissait à peine, elle ne devrait pas s’emballer aussi rapidement. Dès qu’elle serait sortie de l’hôpital, elle n’aurait aucune nouvelle de lui. Tout le monde la laisserait livrée à elle-même, dans un monde qu’elle connaissait très mal.

A cette pensée, sa gorge se noua. Avant que la cité des Ancêtres ne soit détruite, elle était toujours entourée d’amis en qui elle savait qu’elle pouvait avoir confiance. Aujourd’hui, elle n’en avait plus aucun. Même son peuple l’avait en quelque sorte reniée, en la considérant comme étant déjà morte, alors qu’il y avait encore de l’espoir. Certes, le village ne pouvait rester sans chef bien longtemps et il fallait prendre une décision, mais pourquoi la rayer ainsi de leur existence. Le général O’Neill lui avait proposé d’aller les rejoindre sur la planète où ils s’étaient installés. Mais non, elle n’en ferait rien. Ils avaient fait leur deuil, il était trop tard maintenant, elle n’avait plus aucune place parmi eux. Peut-être une petite dans leur cœur, et encore, elle s’était fait beaucoup d’ennemis en se joignant à l’équipe du colonel Sheppard plutôt que de rester sur le continent.

Des larmes commencèrent à rouler sur ses joues, des larmes de tristesse mais aussi de colère. Oui, elle était en colère contre son peuple qui l’avait oublié, elle était en colère contre tous ces terriens qui la considéraient comme une victime dont il fallait prendre soin plus que comme une personne à part entière, en colère contre elle-même pour ne pas avoir su aider le colonel Sheppard et le reste de la cité, pour ne pas avoir empêcher la destruction de tout ça.

D’un geste rageur, l’Athosienne essuya ses larmes, puis se leva. La première fois, elle s’écroula au pied de son lit. Ses jambes étaient comme … qu’est-ce que c’était l’expression terrienne déjà ? Ah, le colonel Sheppard avait du le dire un million de fois, pourquoi elle ne s’en souvenait pas … Ah oui ! c’était ça ! Comme du coton ! Néanmoins, elle ne se laissa pas abattre et tenta une nouvelle fois de se lever. Cette fois-ci, elle tituba mais ne tomba pas. S’appuyant au rebord du lit, elle parvint à retrouver son équilibre.

D’un pas mal assuré, elle se dirigea vers la petite armoire que contenait sa chambre. Des vêtements avaient été placés dedans par une infirmière. Elle avait expliqué qu’ils étaient pour elle, qu’elle pouvait les garder. Elle s’empara donc d’un jean plus ou moins délavé et d’un débardeur blanc, les enfila, puis attacha soigneusement ses cheveux avec un élastique qui avait également été mis à sa disposition. Elle s’empara ensuite d’un sac de toile qui traînait dans un coin de l’armoire et y plaça soigneusement les autres vêtements. Puis, emportant tout cela, elle sortit de la chambre. Elle ignorait où se trouvait la sortie, et parfois, il lui était encore difficile de lire les caractères tels que les écrivaient les terriens. Néanmoins, elle finit par arriver à l’air libre. Heureusement, elle n’avait croisé aucun des médecins qui s’étaient occupés d’elle, donc personne n’avait cherché à la retenir.

Une fois dehors, la jeune femme réalisa avec stupéfaction qu’elle avait quasiment tout oublié de ce que lui avait raconté le colonel Sheppard sur la Terre. Ainsi, elle ne se souvenait plus du nom de ces étranges vaisseaux qui ne pouvaient se déplacer que sur des chemins terrestres. Quel était leur nom déjà ? Non, ce n’était pas des charrues, elle s’en serait souvenue puisque, des charrues, il y en avait également chez elle, du moins son ancien chez elle. Non, elle ne se souvenait pas, tant pis !

Un peu plus loin se trouvait un homme qui vendait des choses étranges. Beaucoup d’enfants étaient attroupés autour de lui. Il avait un air amical et les enfants semblaient beaucoup l’apprécier. Il leur donnait quelque chose de rose, c’était assez étrange.
- Madame, vous désirez une barba papa ? lui demanda l’homme.
Teyla ne put s’empêcher de sursauter. Il lui avait adressé la parole, l’avait-elle dévisagé à ce point ?
- Euh, je …
- Oui, elle en veut bien une, dit une voix derrière elle.
La jeune femme se retourna vivement pour tomber nez à nez avec Daniel Jackson.
- Dr Jackson ?
- Ils vous ont déjà laissé sortir ! s’étonna l’archéologue.
- Euh … oui … en fait, ils se sont dit que ce serait bien … que je prenne un peu l’air.
- Seule ? s’étonna-t-il.
- Eh bien, il semblerait.
Un sourire entendu étira les lèvres de l’intéressé.
- Ils ne vous ont pas laissé sortir n’est-ce pas ? supposa-t-il.
Teyla ne sut quoi répondre, il l’avait percée à jour. Que pouvait-elle bien faire ? Maintenant, le Dr Jackson allait la ramener à l’hôpital et elle allait encore devoir supporter ces visites interminables, ces personnes débordantes de pitié.
- Savez-vous où allez ? demanda Daniel.
La jeune femme secoua négativement la tête. Elle devait bien avouer qu’elle n’avait pas pensé à grand-chose, elle avait seulement désiré quitter l’hôpital. Du reste, elle n’avait rien prévu.

A ce moment, l’homme tendit la barba papa à Teyla avec un sourire bienveillant. Celle-ci, toujours perplexe devant cette chose étrange, la prit néanmoins. Daniel paya l’homme et entraîna l’Athosienne un peu plus loin.
- A quoi sert cette chose ? demanda-t-elle.
Daniel ne put réprimer un léger sourire. Etait-ce possible que le colonel Sheppard, l’homme le plus adepte des fêtes foraines qu’il connaissait après O’Neill, ne lui ait jamais parlé des barba papa ?
- Ca se mange ! Goûtez, vous verrez c’est délicieux.
Bien que très méfiante envers cette chose de couleur étrange, Teyla daigna goûter la masse rose du bout des lèvres.
- Je dois avouer que vous avez raison ! s’étonna-t-elle.
Daniel esquissa un sourire, et, tandis que Teyla continuait de manger sa barba papa, il lui proposa de l’accueillir quelques temps chez lui, juste pour qu’elle ait le temps de s’adapter à la vie sur Terre. Après quelques hésitations dues à la peur de déranger le Dr Jackson, la jeune femme finit par céder.
- Comment s’appellent ces choses ? demanda-t-elle alors à Daniel en désignant du doigt les « étranges vaisseaux » de tout à l’heure.
- Oh ça ! Des voitures ! C’est notre principal moyen de transport.
- Vous voulez dire que la porte des étoiles …
Daniel s’empressa alors de la faire taire. Parler de la porte des étoiles en public, non mais il était en plein cauchemar !

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Chapitre 7 : Une nouvelle vie qui vole en éclats

Un mois s’était écoulé depuis ce jour où le Dr Jackson avait proposé à Teyla de l’héberger. La jeune femme vivait toujours chez lui, mais elle s’habituait chaque jour un peu plus à la vie sur Terre. Daniel avait choisi d’y aller en douceur. Il laissait l’Athosienne parler de son ancienne vie quand elle le désirait, et répondait patiemment aux questions qu’elle se posait sur la planète bleue. Au fur et à mesure des discussions, il avait beaucoup appris sur le mode de vie athosien. Leurs coutumes et leurs croyances le fascinaient, ce qui semblait beaucoup amuser son invitée pour qui tout cela n’avait rien d’exceptionnel.

Le Dr Graison leur rendait régulièrement visite pour s’assurer que Teyla allait bien, du moins c’était ce qu’il prétendait. Néanmoins, il voyait bien qu’Alan Graison n’était pas indifférent au charme de sa patiente, et d’ailleurs ça semblait réciproque. Si ça pouvait aider Teyla à se remettre, après tout, il était heureux pour elle.

- Daniel ? le héla l’Athosienne.
- Oui ?
- Je vais en ville avec Alan. Ne m’attendez pas pour dîner, je ne reviendrai peut-être pas avant la tombée de la nuit.
- Oh ! D’accord, dans ce cas je vais peut-être aller au SGC, je dois avancer dans la traduction de certains artéfacts et …
- Entendu !
Sur ce, la jeune femme sortit une clef de sa poche, et ouvrit la porte. Au début, elle avait été surprise de ne trouver aucun boîtier pour ouvrir la porte, et tout aussi étonnée de voir qu’elles tournaient sur des gonds au lieu de coulisser, mais elle avait fini par s’habituer à ce système.

Alan lui avait donné rendez-vous dans un petit restaurant de Colorado Springs. La jeune femme héla un taxi et demanda donc au chauffeur de l’y conduire. Au début, ce système aussi l’avait étonné. Les voitures étaient des lieux si étroits qu’elle ne trouvait pas ce moyen très avantageux pour une activité supposée être lucrative, mais elle avait bien du admettre qu’une voiture était plus confortable qu’un bus.

- Voilà, madame, lança le chauffeur, une fois arrivé à destination.
Affichant un sourire poli, la jeune femme régla à l’aide de l’argent que le SCG lui versait chaque mois. Au début, elle avait voulu refuser, mais Daniel lui avait expliqué que si elle voulait s’en sortir sur Terre, elle allait devoir faire des concessions alors elle s’était résignée.

Alan l’attendait déjà à leur table. Il la salua selon les traditions athosiennes, ce qui plut beaucoup à la jeune femme, puis ils s’installèrent et commandèrent, bavardant de choses et d’autres. Une heure plus tard, alors qu’ils avaient fini de dîner, le médecin proposa à Teyla d’aller prendre un verre chez lui. Si c’était bateau au possible, la jeune femme n’étant pas terrienne, elle n’en avait pas réellement conscience … enfin peut-être un peu, mais pas au point de n’importe quelle autre. Toujours est-il qu’elle accepta volontiers.

Vingt minutes plus tard, ils étaient assis sur le divan, chacun un verre à la main. Teyla racontait au Dr Graison comment les Athosiens célébraient le mariage. Ils en étaient arrivés à ce sujet par le plus pur des hasards, mais le médecin, qui buvait ses paroles, jugea que c’était le bon moment pour aller un peu plus loin. Lentement, il rapprocha ses lèvres de celles de l’Athosienne, et commença à l’embrasser doucement. La jeune femme ne se débattit pas, bien au contraire, elle approfondit leur baiser. Hélas, une sonnerie de téléphone vint les interrompre. A contre cœur, leurs lèvres se séparèrent.

- Il faut que je décroche, murmura Alan, c’est peut-être une urgence.
- Je comprends.
Le téléphone, elle savait l’utiliser maintenant, et avait compris que c’était très différent d’une porte des étoiles. On ne pouvait pas voyager à travers les téléphones. En fait, ça ressemblait plus à des radios, mais en un peu plus sophistiqué.
- C’est pour toi ! annonça le médecin, tout en lui tendant le combiné.
L’intéressée laissa échapper un petit hoquet de surprise avant de prendre l’appel :
- Allô !
- Teyla ? Teyla, c’est Daniel. Je vous appelle à cause d’un artéfact…
- Oh, vous avez besoin d’aide pour traduire un symbole, je comprends, supposa la jeune femme.
- Non, en fait, j’aurais préféré que ça soit ça. Je crois que votre peuple court un grave danger.

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